Mélenchon face à des citoyennes "lambda" ? Non !
par MS21
Mise au point sur la situation au Venezuela suite à l'émission de France 2 , jeudi 30 novembre 2017
Jean Luc Mélenchon était l'invité de l' émission politique animée par la journaliste Léa Salamé.
Comme habituellement dans cette émission, l'invité répond à deux personnes représentant la "société civile" donc, sans doute, des citoyens ou citoyennes ordinaires.
Ce soir là l'une de ces citoyennes est Laurence Debray, fille de Régis Debray l'écrivain et philosophe bien connu qui a rejoint Cuba en 1960 et suivi Che Guevara dans son combat en Bolivie.
Laurence Debray, dont la mère est venezuelienne, a écrit un livre " Fille de révolutionnaire" utilisant donc la notoriété de son père pour susciter la curiosité du client et mieux vendre sa prose.
Léa Salamé la présente comme historienne et écrivaine ....en réalité, si on cherche sur internet, on découvre que Laurence Debray a étudié à HEC, travaillé dans une banque à New York. Elle a voté pour E. Macron aux deux tours de l'élection présidentielle, elle déteste Hugo Chavez et Jean Luc Mélenchon.
Et les voilà face à face !
Cette dame qui connaît si bien le Venezuela (!), qui a là-bas de la famille et des amis, raconte le calvaire quotidien de sa tante obligée de faire des queues interminables chaque jour pour acheter quelques denrées alimentaires. C'est bien là la preuve de l'incompétence de Nicolas Maduro et de l'échec du chavisme, non ?
Jean Luc Mélenchon, plutôt énervé qu'on l'interroge sans cesse sur le Venezuela, ne répond pas de façon suffisamment claire et pertinente. Dommage !
D'où vient cette pénurie de produits alimentaires et de médicaments ? Qui l'organise, comment et pourquoi ?
Ce n'est pas une crise, c'est une guerre économique qui revient à intervalles réguliers et qui a commencé dès l'arrivée de Hugo Chavez au pouvoir. Le Venezuela n'est pas autosuffisant ni en produits alimentaires ni en médicaments. Ils sont importés par des entreprises capitalistes toutes anti-chavistes. Le gouvernement leur vend des dollars à un taux préférentiel pour payer ces importations - taux inférieur au taux officiel - . Des manipulations malhonnêtes sont régulièrement commises : une partie de ces devises sont détournées et revendues dans le marché parallèle (marché noir) à un taux très supérieur ce qui fait que les quantités de marchandises importées sont inférieures aux besoins réels de la population provoquant des pénuries. De plus, les récentes sanctions économiques appliquées par les États-Unis et par l'UE compliquent encore la politique monétaire du gouvernement.
La police a découvert des entrepôts pleins ; cette rétention de marchandises est organisée pour faire monter les prix et pour créer artificiellement des ruptures de stocks dans les magasins. Enfin, à la frontière colombienne existe une contrebande effrénée de produits alimentaires, d'essence, de billets de banque, etc. Ces marchandises coûtent beaucoup plus cher en Colombie et procurent d'énormes bénéfices aux voyous trafiquants venezueliens et colombiens.
Ces trafics, ces pénuries, sont organisées par l'opposition avec l'aide de fonctionnaires corrompus, pour provoquer la colère du peuple et espérer ainsi qu'il finira par retirer son soutien au gouvernement. La presse ne ménage pas ses efforts pour critiquer le gouvernement, l'accuser de laxisme et d'incompétence et réclamer une intervention étrangère pour des raisons humanitaires. L'objectif étant le départ de Nicolas Maduro et la fin de ce gouvernement honni de la bourgeoisie et de la Maison Blanche.
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