Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

France

  • La revue de la semaine de Jean-Luc Mélenchon

    Dans ce 27e numéro de la Revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon explique pourquoi les législatives peuvent être l'occasion d'appliquer le programme «L'Avenir en commun» avant de donner les raisons de sa candidature à Marseille. Il apporte son soutien aux salarié.e.s de GM&S, en lutte à La Souterraine dans le département de la Creuse. Jean-Luc Mélenchon revient également sur l'absence de l'écologie dans le débat du second tour de l'élection présidentielle et invite chacun.e à être vigilant.e sur les questions liées au nucléaire ainsi qu'à la propriété des outils de production.

    ***SOMMAIRE***
    01:25 : Les législatives et les chances de la France insoumise
    04:17 : Pourquoi être candidat aux législatives ?
    05:58 : Pourquoi avoir choisi Marseille ?
    08:28 : Ce que les législatives peuvent apporter au pays.
    10:16 : Industrie et écologie
    13:20 : La lutte des salarié.e.s de GM&S à La Souterraine, dans la Creuse
    18:49 : Les stratégies américaines de prise de contrôle des entreprises françaises
    22:00 : Technip, nouvelle entreprise menacée
    23:26 : Appel à la vigilance sur les questions de propriété des moyens de production
    25:25 : L'écologie, grande absente du second tour de l'élection présidentielle
    26:16 : Les dangers du nucléaire : l'effondrement de la «poubelle nucléaire» américaine.



     


    ***LES LIENS***
    - Tout savoir sur notre campagne des législatives : https://lafranceinsoumise.fr/campagne...
    - À bout, les GM&S de La Souterraine (Creuse) piègent leur usine et détruisent des machines : http://www.lamontagne.fr/souterraine/...
    - TechnipFMC : la fusion tourne à l'avantage des Américains : https://www.lesechos.fr/idees-debats/...
    - Incident dans la «poubelle nucléaire» des États-Unis : http://abonnes.lemonde.fr/ameriques/a...

    ***RETROUVEZ JEAN-LUC MÉLENCHON SUR***
    - Le site de campagne : http://www.jlm2017.fr
    - Le blog : http://melenchon.fr
    - Facebook : https://www.facebook.com/jlmelenchon/
    - Twitter : https://twitter.com/JLMelenchon
    - Snapchat : @MelenchonJL
    - Instagram : https://www.instagram.com/jlmelenchon/
    - Google+ : https://plus.google.com/+jlmelenchon
    - Linkedin : http://linkedin.com/in/jlmelenchon
    - Periscope : https://www.periscope.tv/JLMelenchon

    Lien permanent Catégories : À Gauche, Écologie, Économie, Europe, France, Politique 0 commentaire
  • Macron : Je l’ai rêvé, il va le faire !

     

    Françaises, Français

    Je vous ai compris. Je viens de battre le Front National à plate couture. J’ai enfin réglé le problème. Le fascisme n’est plus à nos portes (jusqu’à la prochaine fois). Nous n’avons pas eu à prendre les armes, d’ailleurs mes amis ont montré leur pacifisme aux moments les plus durs de notre histoire.

    Plutôt le marché que l’ultra marché. Nous pouvons désormais reprendre le fil, un temps interrompu, de la seule politique possible, le néolibéralisme décomplexé, cette politique qui depuis les « Chicago boys » au Chili de Pinochet a permis à dames et sieurs Reagan, Thatcher, Gonzalez, Sarkozy, Merkel, Valls, Hollande, El Khomri, d’éviter le pire à leur peuple : « l’extrême gauche », le « populisme », le « castro-chavisme », tous ces uberlulus qui croient en ces vieilles lunes de la « révolution » et de la lutte des classes.

    Moi je suis contre l’affrontement des classes en primaire et en secondaire. Les meilleurs élèves, doués par naissance, doivent le rester. Quant à la révolution, si elle permet à des sans dents de vivre avec dentier et comme un rentier, avec un SMIC par jour, je m’y oppose. Que se mettront les autres sous la dent ? Ne confondons pas « cent dents » et « sans argent ». Ne confondons pas justice sociale et laxisme, progrès et charité, richesse et patrimoine, souffrance et jouissance, ENA et ETNA, douleur et masochisme, colère et terrorisme. Le laxisme peut opérer comme un laxatif et faire le jeu « des extrêmes », une expression que j’aime bien, mais je me garde bien de bien l’expliciter.

    Je vous ai compris. Fort de votre immense adhésion, de ce flot ininterrompu vers le seul sauveur qui m’aille, sans autre barrage que mon aspect popu, je défendrai les acquis de mes amis. A la force du poignet, ils se les ont gagné. Respectons donc, et donc, et encore donc, la finance et la propriété d’autrui si nous voulons être respectés. Moi, produit du système, c’est parce que j’en connais les entrailles que je suis devenu un anti-système systémique, partisan de le changer afin qu’il reste en place. Je sais : il faut beaucoup de soumission pour faire un peuple libre.

    Comptez sur ma soumission à nos amis trumpistes et merkéliens, aux guerres du pétrole. François m’a montré le chemin. « Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent ». Sartre vous ment.

    Je vous ai compris. Je vais désormais tomber le masque et montrer mon vrai visage. Avec moi et même, qui mieux est, de surcroît, et en plus, avec moi, nous irons tous au pays des bisounours, des réformes généreuses en forme de bulles financières, des réformes équilibrées mais douloureuses, oui, mais pour votre bien demain, oui, pour votre bien demain ; un pays de l’administration enfin au travail, avec moins d’effectifs, cela cent ans, une économie de la flexibilité pour mieux presser et jeter ces poids morts : les flexibles, les tire au flanc, les précaires, les retraités, les immigrés… Le 49-3 deviendra le 98-6 pour davantage de démocratie et moins de rigidité. Je vais réconcilier la France.

    Je vous ai compris. Avec modestie, sans morgue ni arrogance, j’opèrerai la seule révolution qui vaille : une révolution conservatrice afin de conserver nos acquis : le MEDEF, le CAC 40, les grands groupes éditoriaux, le mentir médiatique, les régimes spécieux, les banquiers d’affaires, le code de la richesse…

    Comment donner la pièce aux salariés si ceux qui entreprennent, nos forces vives, ne réalisent pas des profits copieux ? Il faut bien qu’ils mangent et qu’ils nourrissent des millions de pauvres hères. D’ailleurs Jaurès lui même défendait l’entreprise, comme je l’ai dit à Albi, patrie de Pompidou, et qui n’est pas une île. Albi, pas Pompidou. Malgré les sbires de cette CGT dont j’aimerais tant me débarrasser, j’ai pu m’esbaudir devant « la Goulue » au musée Lautrec. Goulue, goulus goulus mes amis.

    Je vous ai compris. Comme promis, je m’attaquerai au problème des banlieues, ces territoires d’Outre France, hors la loi, qui doit être la même pour tous… Je m’engage à ripoliner toutes les façades et à apprendre les bonnes manières à ces si mal polis, ces barbares à nos bas de portes. Par ordonnance, dès cet été, je supprimerai le « tombé du camion ». Les camions seront désormais déchargés par du personnel qualifié et cela créera 136.798 emplois.

    Enfin, je serai le guide si jeune (l’âge du Christ lorsqu’il rendit l’âme, ou presque), si blême, d’une France enfin sans faim.

    « Je l’ai rêvé cette nuit, il va le faire ».

    P.S. Toute ressemblance avec des faits et personnes existantes est vraiment fortuite. Le droit à la fiction m’apparaît inaliénable.

    Source : Le Grand Soir

    Lien permanent Catégories : France 0 commentaire
  • Attention : le danger du vote blanc ou de l'abstention

     

    Le 2° tour de la présidentielle s’avère cornélien. Voter pour la peste ou le choléra.

    En ma qualité de responsable de ce blog, je crois que mon devoir est de vous mettre en garde contre les réactions suite à la déception des résultats du 1° tour.

    Ne vous laissez pas aller, j’ai failli le faire, mais j’ai réagi.

    Même un vote blanc ou nul, massif, ne sera pas pris en compte.

     

    Tout sauf Le Pen !

    Je voterai donc Macron le 7 mai

     

    Le 8 mai, je rentrerai en résistance

     

    Il nous sera plus facile de nous débarrasser de Macron que de Le Pen.

    J’ai été, comme vous, très découragé du résultat, moi qui me suis battu pour la France Insoumise.

    Courage chers lecteurs.

     

    Charles

     

    Si vous voulez me répondre, notre mail est : ms21nord@orange.fr

    Les commentaires sont aussi ouverts à tous ci-dessous

     

     

    Lien permanent Catégories : Extrême Droite, France 0 commentaire
  • Lettre ouverte à l’attention des militants progressistes du NPA, de LO, du PS et des autres mouvements.

    ms21.jpeg

    Lettre ouverte à l’attention des militants progressistes du NPA, de LO, du PS et des autres mouvements.

     

    Cher(e)s camarades,

    Philipe Poutou et Benoit Hamon ont d'ores et déjà appelé à voter Jean-Luc Mélenchon pour le second tour des élections présidentielles. Encore faut-il pour cela qu’il obtienne la qualification à l’issue du premier tour et tout porte à croire que les résultats seront très serrés.

    Chacun des  candidats a pu, dans cette campagne,  présenter son programme, ses convictions et ses différences. A l’issue des débats, une dynamique s’est installée autour du projet politique de la France Insoumise.

    Nous demandons aux candidats eux-mêmes et à tous les militants progressistes de permettre la qualification au premier tour du seul candidat en mesure de porter nos valeurs, face aux projets néolibéraux ou xénophobes, de voter Jean-Luc Mélenchon.

    Voter Jean-Luc Mélenchon au premier tour n'est en rien un acte de soumission à un programme avec lequel vous avez certainement des divergences légitimes. C’est au contraire donner la possibilité d’un renouveau politique majeur pour notre pays après plus de 35 ans de politiques néo-libérales et de casse sociale. C’est également la possibilité, si Jean-Luc Mélenchon est élu,  de poursuivre le débat démocratique au sein de l’Assemblée constituante pour la mise en place d’une 6ème République

    Cher(e)s camarades, ce n’est pas un vote utile que nous demandons, c’est un vote pour un véritable renouveau politique de notre pays.
    Pour tout contact : lettre-ms21@ms21.org

    Lien permanent Catégories : France, Gouvernement, MS21 0 commentaire
  • Affaire Fillon : un bon chrétien, Macron de A à Z, Benoît Hamon : voiture-balai

    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
     

    Fabrice AUBERT
    Préambule : C’est suite à une discussion du café du commerce, à Martigues, avec des militants politiques engagés à soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon, qu’un militant, expliquant que celui-ci n’avait pas répondu aux questions sur la dette et surtout fourni de chiffres, que l’idée de ce papier m’est venu. Il ne s’agit pas d’un papier pro ou anti Mélenchon, juste donner des éléments de réflexion pédagogiques sur la question de la dette. Il peut être utile aux militants syndicalistes, politiques, (...) Lire la suite »
     
    Daniel VANHOVE
    Loin de campagnes présidentielles passées qui ont parfois été mornes et ennuyeuses, celle d’aujourd’hui est, sous certains aspects, un vrai régal. En effet, depuis quelques mois, les prétendants au poste convoité nous réservent bien des surprises. La presse fait son boulot. Les médias de masse relaient abondamment. Et d’aucuns se régalent de ces rebondissements incessants, dignes des meilleurs polars. Mais, que l’on ne s’y trompe pas, pour ce qui est des valeurs démocratiques dont tant se prévalent, (...) Lire la suite »
     
    ANTICONS - Observatoire du néo-conservatisme
    Inconnu il y a peu encore, Emmanuel Macron est sans nul doute une figure importante de la présidentielle 2017. Il est celui que les médias présentent comme l’homme de la situation. Ses meetings sont retransmis par les grandes chaînes d’information en temps réel. Bien que son bilan de Ministre de l’économie et des finances ne plaide pas en sa faveur (600 000 chômeurs de plus), ses partisans voient en lui un modèle d’efficacité. Dès ses premiers pas dans le monde politique il a essayé de se présenter (...) Lire la suite »
     
    Vladimir MARCIAC
    Le 3 juin 2013, j’ai signé sur Le Grand Soir un article sur le comportement indigne de la bande de Cyril Hanouna (« Touche pas à mon poste ») morte de rire devant une jeune femme, une opératrice-prompteur, qui est sortie des coulisses pour intervenir quelques secondes en direct. Il s’agissait de Sophie Tissier, 34 ans, mère célibataire, qui a voulu dénoncer les baisses de salaires (25 % en ce qui la concerne) que subissaient les intermittents depuis le rachat de la chaîne par le groupe Canal Plus. (...) Lire la suite »
     
    Un point de vue de « militants franchement communistes »...
    Georges GASTAUD
    Par une manœuvre dont on peut admirer le fignolé, Martine AUBRY, son poisson-pilote Vincent PEILLON et ses puissants relais dans l’appareil du PS, ont réussi à écarter VALLS, le dauphin de HOLLANDE, dont la candidature menait le PS tout droit au cimetière. Le ravalement de façade a pris le souriant visage de Benoît HAMON, l’éléphanteau rosâtre qui a avalé toute la politique européenne et social-impérialiste du PS (Libye, Syrie, Mali, Ukraine…), mais qui amuse la galerie à coups de « revenu minimum de base (...) Lire la suite »
     
    Liliane HELD-KHAWAM
    Pour votre sécurité, vos données personnelles et biométriques seront numérisées et stockées. Mais où donc ? Le 9 février 2017, un arrêté a été émis en France par le directeur des libertés publiques et des affaires juridiques. Il s’agit de l’application qui autorise la « création d’un traitement de données à caractère personnel relatif aux pièces d’identité »(décret n° 2016-1460 du 28 octobre 2016). Sont concernés votre passeport et votre carte d’identité. Ces pièces d’identité deviennent des TES pour »Titres (...) Lire la suite »
     
    François RUFFIN
    Lors de l’édition 2017 des César, François Ruffin a remporté celui du meilleur documentaire pour son film Merci Patron, qui raconte les conséquences sur une famille de la délocalisation d’une usine LVMH. Après avoir reçu son trophée, il s’est lancé dans un discours particulièrement musclé. Ruffin arborait un maillot à l’effigie de Bolloré, propriétaire de Canal+ qui retransmettait la cérémonie, maillot que le cadreur s’efforça de montrer le moins possible. La fin du discours de Ruffin où il remerciait les héros (...) Lire la suite »
     
    Eishton
    Deux cas récents de militaires israéliens surpris à tuer des manifestants palestiniens révèlent bien le pouvoir et les limites de toute une nation qui a décidé de croire ce qu’elle entend croire, en dépit des preuves évidentes du contraire. On a appelé cela « Pallywood ». À l’instar de la matière noire, il s’agit d’un phénomène non observable, dérivé de notre besoin d’établir une contradiction entre ce qui est visible et ce à quoi on s’attend. Alors que nous observions les étoiles, un univers dont on présumait (...) Lire la suite »
     
    Bruno GUIGUE
    Que certains aient appelé de leurs vœux un compromis gribouillé sur un coin de table entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, rétrospectivement, donne des sueurs froides ! Si « La France insoumise » s’est donnée la peine de bâtir un programme, on suppose que ce n’est pas pour se livrer, en catimini, à des marchandages pré-électoraux avec une social-démocratie moribonde. Le péril semble écarté, mais c’est le moment de rappeler quelques évidences. Il faudrait l’admettre une fois pour toutes : M. Hamon n’est (...) Lire la suite »
     
    Philippe ARNAUD
    22 février, journal télévisé de 13 h de France 2. J’ai retenu deux sujets. 1. Le premier sujet concernait l’espérance de vie des Françaises qui augmente et qui pourrait, pour les petites filles qui naîtront en 2030, atteindre 88 ans et 6 mois "en moyenne" (le "en moyenne" est important). Cependant, un médecin vient tempérer l’optimisme qui pourrait en résulter car prolonger la vie jusqu’à près de 90 ans n’est pas une fin en soi, et nombre de passants interrogés lors d’un "micro-trottoir" font remarquer, (...) Lire la suite »
     

    Lien permanent Catégories : France, Politique, Social 0 commentaire
  • Quand la France colonisait le Maroc par la dette

    Le rôle de la dette dans l’établissement du protectorat français au Maroc n’est plus à démontrer. Guy de Maupassant y fait même allusion vingt ans plus tôt dans son roman Bel-Ami (1885) ! Du milieu du XIXe siècle à 1912, le Maroc affronte en effet des difficultés financières croissantes. L’engrenage infernal de la dette qui lui fut fatal ne commence toutefois qu’au début du XXe siècle, avec l’emprunt de 1904.

    (Photo : Siège de la Banque marocaine pour le commerce et l’industrie (BMCI), filiale de BNP Paribas, à Casablanca. Milamber, 2008)

    Les racines de l’endettement marocain vis-à-vis de la France menant à l’emprunt 1904 sont multiples. À long terme, la faiblesse des ressources de l’État sultanien réside dans la dichotomie entre l’espace où l’État exerce son autorité, le bled el-makhzen, et l’espace non soumis à l’autorité centrale, dissident, contestataire, le bled Siba. Ce véritable mode de régulation de l’empire chérifien1 entraîne un niveau élevé de dépenses militaires sans que la soumission des tribus ne soit définitivement acquise.

    À moyen terme, le Maroc souffre d’un déficit commercial devenu structurel depuis la fin des années 1870. L’exportation massive de capitaux qui en découle nourrit une crise monétaire sans fin appelant sans cesse des flux de capitaux entrants. Ce déficit commercial est la conséquence directe de l’ouverture commerciale du Maroc, entamée dès 1856 par le traité commercial signé avec le Royaume-Uni. L’expansion du droit de protection — l’exemption de toute taxe — dont bénéficient les Européens vampirise par ailleurs les ressources fiscales du Maroc tout en minant l’autorité du sultan.

    Enfin, un certain nombre d’événements politiques déclenchent la crise dans ce contexte d’affaiblissement structurel. En 1900, le régent Ahmed Ben Moussa dit Ba Ahmed décède et son neveu, le jeune Abdelaziz Ben Hassan (22 ans) accède au trône. Il devient alors le jouet d’influences étrangères. Ses dépenses somptuaires et extravagantes (chemin de fer dans son palais à Meknès, voitures, appareils photos en or massif…) encouragées par des missions européennes à sa cour creusent le déficit commercial, en plus d’accréditer les accusations d’impiété qui le visent. Plus grave encore, la réforme de l’impôt, le tertib, décidée en 1901 sous l’impulsion de l’envoyé britannique Arthur Nicholson désorganise le système fiscal : la suppression des anciens impôts islamiques et l’instauration d’un nouvel impôt basé sur la surface cultivée provoquent une levée de boucliers généralisée. Le sultan est dès lors brusquement dans l’impossibilité de percevoir tout impôt direct auprès de ses sujets.

    Le contexte européen est également crucial pour comprendre la gestation de cet emprunt. En France, le ministère des affaires étrangères cherche à assurer progressivement la prépondérance française au Maroc, en évitant de froisser ses concurrents à une époque d’intenses rivalités impériales. La doctrine de « pénétration pacifique » du ministre Théophile Delcassé le mène à placer ses espoirs dans l’arme financière. Méfiant à l’égard de la Banque de Paris et des Pays-Bas (Paribas), qui incarne la haute finance internationalisée, il soutient d’abord la petite société Gautsch du groupe industriel Schneider. C’est elle qui émet l’emprunt marocain de 1902 de 7,5 millions de francs. Elle ne détient toutefois pas suffisamment de capitaux pour se montrer à la hauteur des ambitions du Quai d’Orsay. Il doit alors traiter avec la banque Paribas, avec laquelle il ne parvient pas à s’accorder. Ces divergences menacent l’avance prise par les Français : en 1903, des emprunts anglais et espagnols subviennent aux besoins immédiats du sultan. Ce n’est qu’après l’Entente cordiale d’avril 19042 entre la France et le Royaume-Uni que l’emprunt peut être conclu, en juin 1904.

    VERS L’INSTAURATION DU PROTECTORAT

    L’emprunt n’améliore pas la situation financière du Maroc, bien au contraire. Sur les 62,5 millions de francs prêtés au Maroc, le sultan n’en perçoit que 10,5 millions, le reste servant à rembourser des dettes précédentes et à couvrir les frais d’émission. Le Makhzen se retrouve à nouveau à court de liquidités avant même la fin de l’année. L’emprunt 1904 inaugure ainsi une décennie de détresse financière durant laquelle l’empire chérifien ne peut que contracter de nouvelles dettes pour rembourser les précédentes. En 1910, un nouvel emprunt de consolidation s’élevant à 101 millions de francs parachève l’asphyxie financière du Maroc.

    Malgré cet engrenage, l’étendue de l’endettement marocain calculé au regard des critères standards apparait étonnamment faible. La dette, mesurée selon l’indicateur le plus courant (dette publique/PIB, voir encadré) n’est que de 10 % en 1904, et s’élève à 35 % en 1912. La faiblesse de cet endettement révèle sa nature. Si le Maroc dans sa totalité produit suffisamment de richesses pour que le poids de la dette n’apparaisse pas écrasant, le pouvoir central n’y a en réalité pas accès. L’expansion européenne a de fait brisé le lien fiscal qui unit le Makhzen à sa population. À la suite de la désastreuse réforme fiscale de 1901, le sultan Abdelaziz accusé d’être à la solde des Européens affronte de surcroît une révolte généralisée. Il est finalement destitué en 1907 au profit de son frère Moulay Abdelhafid Al Hassan, qui ne pourra plus infléchir la situation. Entre 1903 et 1912, la dette représente en effet entre 10 et 16 années de recettes fiscales, tandis qu’en moyenne 40 % de ces recettes sont absorbées par le service de la dette chaque année.

    UN ACTEUR MAJEUR, LA BANQUE PARIBAS

    Mais la force de la dette en tant qu’instrument de conquête coloniale ne réside pas seulement dans sa nature financière. Car la dette est politique : elle implique la création d’institutions nécessaires à sa gestion qui empiètent nécessairement sur les fonctions étatiques. Dès la signature du contrat de l’emprunt 1904, une administration du contrôle de la dette est créée pour prélever les revenus douaniers nécessaires à son service. À la suite de celui de 1910, cette administration collecte la totalité des douanes et des taxes urbaines de Casablanca, en plus d’organiser la police et la sécurité à l’intérieur même du pays.

    Le contrat de l’emprunt 1904 prévoyait également une Banque d’État du Maroc (BEM) qui ne sera créée qu’en 1907, après la conférence d’Algésiras3 (1906). Si la BEM est gérée par les puissances occidentales signataires d’Algésiras, elle détient néanmoins les clés du système monétaire marocain : elle obtient le monopole d’émission de la monnaie, le statut de trésorier-payeur et un droit préférentiel pour l’émission des emprunts futurs.

    En 1912, un acteur économique est en position de force dans le Maroc nouvellement conquis : Paribas. La banque a de fait pris la tête du consortium bancaire émetteur des emprunts 1904 et 1910. À ce titre, Paribas dirige la BEM : son président à sa création, Léopold Renouard, n’est autre que le vice-président de Paribas. Dès 1912, Paribas est soucieuse de développer son activité au Maroc : à travers le consortium bancaire qu’elle pilote, elle fonde la Compagnie générale du Maroc (Génaroc), vaste conglomérat présent dans tous les domaines de l’économie marocaine. Un président de la BEM, Edmond Spitzer, résumait : « La Banque de Paris et des Pays-Bas est le chef de file indiscuté de tous les groupes intervenant au Maroc : en fait, elle contrôle la plupart des secteurs importants de l’économie en liaison avec notre Banque d’État, la Compagnie générale du Maroc et l’Omnium nord-africain »4.

    La dette, en tant qu’elle implique des transferts financiers réguliers, à long terme et formalisés par de nouvelles institutions, modifie durablement l’équilibre des pouvoirs au sein d’une économie. Le fait qu’elle ait joué un rôle majeur dans la colonisation du Maroc -– comme en Égypte ou en Tunisie -– a façonné l’économie du pays pendant sa période coloniale. Ainsi, si l’importance de Paribas dans l’économie coloniale marocaine est considérable, il est important de noter que le marché marocain est négligeable pour Paribas, qui opère dans le monde entier. L’intensité de cette asymétrie synthétise le déséquilibre de la relation coloniale.

    Notes :

    1L’opposition entre le bled el-makhzen et le bled Siba ne doit pas être exagérée ni comprise comme dysfonctionnelle. La reconnaissance par le Makhzen d’un espace de dissidence en son sein est au contraire un fait structurant de la sociologie politique du Maroc au XIXe siècle. Voir Ben Mlih, Structures politiques du Maroc colonial (1990).

    2NDLR. Le Royaume-Uni et la France signent le 8 avril 1904 une série d’accords bilatéraux couramment désignée sous le nom d’«  Entente cordiale  » pour résoudre plusieurs différends coloniaux, notamment la reconnaissance de la domination britannique sur l’Égypte et du protectorat français sur le Maroc.

    3NDLR. La conférence d’Algésiras est une conférence internationale sur le Maroc qui se tient du 16 janvier au 7 avril 1906 sous l’égide des États-Unis, réunissant l’empire allemand et ses alliés, l’Autriche-Hongrie et le royaume d’Italie  ; la France, son allié l’empire russe, et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande  ; le royaume d’Espagne, celui du Portugal, ainsi que la Belgique, les Pays-Bas et la Suède. Ses conclusions placent le Maroc sous observation de ces grandes puissances, sous couvert de réforme, de modernité et d’internationalisation de l’économie marocaine.

    4Michel Poniatowski, Mémoires, éditions Plon/Le Rocher (Paris), 1997, p. 243.

    Source : OrientXXI

    Lien permanent Catégories : France, Histoire, Monde 0 commentaire
  • L’arnaque Emmanuel Macron de A à Z

     

    Inconnu il y a peu encore, Emmanuel Macron est sans nul doute une figure importante de la présidentielle 2017. Il est celui que les médias présentent comme l’homme de la situation. Ses meetings sont retransmis par les grandes chaînes d’information en temps réel. Bien que son bilan de Ministre de l’économie et des finances ne plaide pas en sa faveur (600 000 chômeurs de plus), ses partisans voient en lui un modèle d’efficacité.

    Dès ses premiers pas dans le monde politique il a essayé de se présenter comme un leader “anti-système”, alors qu’il est un pur produit du sérail. Il plébiscite la réforme des institutions qui, selon lui, sont un frein à la modernité. Il est en France le chef de file d’une doctrine économique qui prône la déréglementation pour les entreprises transnationales. Il est le grand responsable du « scandale d’Etat Alsthom « . Pour rappel, Alsthom Energie fut cédée en 2014 pour une bouchée de pain à l’entreprise américaine General Electric. Bref, Emmanuel Macron est l’incarnation du Traité constitutionnel (libéral) qu’une majorité de français ont rejeté au soir du 29 mai 2005.

    Pourtant, à en croire les instituts de sondage, Emmanuel Macron est la personnalité politique préférée des Français. Ces derniers sont-ils devenus amnésiques au point d’oublier la caste de banquiers dont il est issu ?… ou plus simplement bénéficie-t-il d’une répétition de messages favorables dans les médias ?

    Aussi, pour appréhender au mieux le “phénomène Macron”, plusieurs questions doivent trouver réponse. Par exemple : Quels sont les réseaux qui le soutiennent ? Qui le finance ? Au-delà des apparences, que dit-il vraiment ? Son discours se tient-il ? Est-il comme on nous le présente un véritable “fer de lance” ?

     

    Groupes de pression & réseaux du patronat

    En avril 2016 le journal Mediapart écrivait dans l’une de ses rubriques : « En annonçant la création de son mouvement « En marche! », le Ministre de l’économie a omis de préciser que l’adresse légale de son association était le domicile privé du directeur de l’un des principaux clubs patronaux, l’Institut Montaigne ».

    fireshot-screen-capture-046-gattaz-critique-fillon-et-juge-interessant-le-projet-de-macron-bfmbusiness_bfmtv_com_france_gattaz-ecorne-filloVéritable officine au service de l’organisation patronale (MEDEF), l’objectif de l’Institut Montaigne est de promouvoir des idées néo-libérales telles que la mise du gaz de schiste au service de la compétitivité, la privatisation de l’assurance maladie, l’augmentation du temps de travail, ou encore le départ à la retraite à 63 ans avec une durée de cotisation de 43 ans. Il convient aussi de noter que le président de l’Institut Montaigne Henri de Castries fut président-directeur-général du groupe d’assurance Axa de mai 2000 à août 2016, où il s’est vu accorder un salaire annuel (hors revenus du capital) oscillant entre 2,8 millions et 3,2 millions d’euros. Quant à sa retraite (dorée), elle atteint un confortable revenu annuel de 1 056 000 euros.

    screencapture-challenges-fr-election-presidentielle-2017-un-think-tank-liberal-se-cache-t-il-derriere-les-candidatures-macron-et-fillon_441901-1488198583130En 1994, Henri de Castries était nommé à la French-American Foundation, institution connue pour être un Cheval de Troie du libéralisme américain dans la société française, qui compte parmi ses anciens disciples communément appelés « Young Leaders », une ribambelle de journalistes et de personnages politiques français. En septembre 2016, sur le site de la French-American Foundation nous pouvions lire « Breakfast avec Emmanuel Macron, ministre de l’Economie« .

    Rappelons aussi que Henri de Castries a pris en 2012 la présidence du comité de direction du très opaque groupe Bilderberg, où l’on discute uniquement entre pairs, et qu’il a fini par rejoindre l’équipe de campagne de François Fillon,

    De son côté, le directeur général de “Terra Nova” Thierry Pech, un think tank proche du PS, réfute les informations concernant sa participation active au mouvement d’Emmanuel Macron « En Marche ». Ceci-étant, dans Libération Thierry Pech ne cache pas sa «proximité intellectuelle» avec Emmanuel Macron. Une proximité confirmée par le grand nombre de membres et de contributeurs réguliers de “Terra Nova” qui apportent un soutien sans faille à Emmanuel Macron. En particulier, les économistes Philippe Aghion, Élie Cohen, Gilbert Cette, le Libéral-libertaire Daniel Cohn-Bendit, l’homme d’affaires Henry Hermand, Jacques Attali, le dirigeant d’entreprise Louis Gallois, et le sénateur socialiste Gérard Collomb.

    Homme de réseaux, Gérard Collomb soutient ouvertement le mouvement « En Marche! » depuis sa création. Pour preuve, ce dernier déclara par voie de presse « Les 23 et 24 septembre 2016, nous organiserons à Lyon un colloque des réformistes européens et mondiaux avec l’Institut Montaigne, les think tanks “Les Gracques” (un autre groupe de pression) et “Terra Nova”. Il y aura aussi des think tanks italiens, allemands, anglais et des membres de l’équipe d’Hillary Clinton ». Cependant, “Terra Nova”, toujours très proche du parti socialiste, décidera de se retirer de l’événement.

    Roger Lenglet et Olivier Vilain, tous deux auteurs d’“Un pouvoir sous influence, quand les think tanks confisquent la démocratie » nous démontrent que ces think tanks ont pour point commun d’être soutenus par des groupes industriels cotés en bourse et favorables à la déréglementation économique. Leur enquête comprend une étude qui mesure le nombre de fois où les think tanks sont cités publiquement par les parlementaires et dans les médias. Roger Lenglet nous résume ici “qu’avec l’auréole de l’expertise, on voit depuis les années 2010 se multiplier l’influence des think tanks« . Lenglet et Vilain, dans leur travail de décryptage, reviennent sur l’influence libérale des think tanks tels que Terra Nova , l’Institut Montaigne ou la Fondation Jean-Jaurès.

    macron-orga

    L’Institut Montaigne est financé entre autres par des entreprises du CAC 40 telles que Veolia, Sanofi, Rothschild & Cie, Michelin, Microsoft, Groupama, Bank of America, Merrill Lynch, BNP Paribas, Bolloré, Bouygues.

    Selon le journal en ligne Rue89, en 2013, Terra Nova était financée à 80 % par le mécénat d’entreprise et 20% par la cotisation des adhérents. Parmi les mécènes: Areva, EDF, Caisse des Dépôts, Microsoft, Sanofi, Vivendi, Google, etc. En somme du déjà-vu plus haut, et il n’est pas difficile de comprendre que comme l’Institut Montaigne, Terra Nova est plus un lobby au service du capital qu’un cercle de réflexion.

    Quant à la Fondation Jean-Jaurès, si l’on en croit son dernier rapport, elle perçoit des subventions du Premier ministre (31%), des subventions publiques sur projet (28%), des fonds issus de partenariats européens (17%), du Mécénat (14%), ses ressources propres (publications, dons…) ne représentant que 10% de ses revenus.

     

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : À droite toute, Économie, France, Socialisme 0 commentaire