L’utilité du terrorisme
La marche républicaine du 11 janvier, suite aux attentats terroristes contre Charlie Hebdo et contre l’hypermarché cacher de la porte de Vincennes a réuni des milliers de personnes, mais aussi un certain nombre de politiciens européens, africains et moyen-orientaux.
Si la masse du peuple manifestait pour la liberté de conscience et contre le terrorisme et le racisme, peut-on dire qu’il en était de même des politiciens ?
Le premier ministre israélien Netanyahou et son ministre des affaires étrangères Lieberman sont les champions du terrorisme, puisque pendant l’été 2014, l’armée israélienne a pilonné la bande de Gaza faisant plus de 2200 victimes dont le crime est d’être né sur cette terre et ne pas avoir le droit d’en sortir. Nos dirigeants auraient pu s’aviser combien la différence était énorme entre les morts de Gaza tout aussi innocentes que les 17 journalistes, policiers et otages assassinés en janvier 2015.
Que dire de Viktor Orban, le premier ministre Hongrois qui marque son amour pour la laïcité en se faisant photographier en train de prier avec sa famille dans son bureau?
Mais que venait faire dans ce défilé contre le terrorisme le premier ministre turc Ahmet Davutoglu dont le pays sert de base arrière aux terroristes internationaux opérant en Syrie contre un gouvernement laïc dont le tort est de s’opposer à la politique belliciste et raciste d’Israël ?
Le premier ministre espagnol Mariano Rajoy est venu manifester en France, alors qu’il limite le droit de manifester dans son propre pays.
Il y avait bien sûr la clique des bourreaux du peuple grec, Jean-Claude Juncker, Martin Schulz, le président du Conseil européen Donald Tusk, la chancelière allemande Angela Merkel et leur valet local Antonis Samaras.
Il y avait le président ukrainien Petro Porochenko dont le gouvernement est constitué de néonazis.
Il y avait enfin le secrétaire général de l’OTAN, et c’est là qu’on comprend mieux ce qu’il y a de commun entre tous ces personnages : à l’exception de Porochenko dont le rêve est l’adhésion de son pays à l’OTAN pour déclencher une guerre à la Russie, tous sont des serviteurs de l’OTAN. L’OTAN n’est pas une organisation humanitaire, mais une alliance militaire dans les mains des États-Unis.
Les États-Unis et les pays occidentaux en général sont en régression au point de vue économique, minés par l’appât du gain de leurs entreprises mondialisées qui ont voulu profiter des salaires faibles des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, South-Africa) et de la Chine en particulier. Le PIB de celle-ci a dépassé en 2014 celui des États-Unis et dans quelques années, la Chine égalera ceux-ci au point de vue militaire. Les experts américains sont prêts à déclencher une guerre mondiale pour garder leur suprématie économique, tant qu’il en est encore temps. Leur cible est la Russie, alliée de la Chine et d’autres pays moins puissants comme l’Iran ou la Syrie.
Les États-Unis cherchent à déstabiliser politiquement le gouvernement russe dont le Président défend les intérêts de son pays, contrairement à Elstine. En annexant la Crimée, il a évité que la flotte russe ne tombe aux mains du gouvernement ukrainien pro-nazi et pro-occidental. Les États-Unis ont lancé une attaque spéculative contre le rouble qui, semble-t-il, a échoué. Avec l’aide de l’Arabie saoudite, ils espèrent déstabiliser le gouvernement de Poutine, en faisant baisser le prix du pétrole, principale source de devises de la Russie.
Les attentats islamistes servent le bellicisme étasunien car ils créent l’émotion dans la population occidentale qui a crié le 11 septembre 2001 « Nous sommes tous des Américains ». Ils ont permis l’invasion de l’Irak en 2003, sous le faux prétexte que celui-ci aurait détenu des armes de destruction massive. Quelle provocation vont inventer les chefs de gouvernement réunis à Paris le 11 janvier 2015, alors que l’opinion est prête à tout accepter au nom du « Je suis Charlie » ?
L’extrémisme islamiste a été créé par l’Occident, pour lutter contre l’URSS en Afghanistan, il s’est certes retourné contre son créateur, mais la destruction de l’état irakien a permis la mainmise des multinationales américaines sur le pétrole de l’Irak. La destruction de l’état libyen a permis leur mainmise sur le pétrole de la Libye. Ces deux événements ont fait naître à leur tour des mouvements djihadistes mais ce n’est pas négatif pour l’impérialisme occidental car l’un a failli faire tomber le régime syrien de Bachar El Assad, tandis que l’autre a permis à la France de reprendre pied en Afrique occidentale et d’y contrebalancer l’influence chinoise.
A propos des terroristes takfiristes de la mouvance islamiste Al Nostra en Syrie, Laurent Fabius a déclaré : "Ils font du bon boulot". Il ne faut pas oublier qu'en 2013, François Hollande était prêt à faire la guerre à la Syrie et qu'il a regretté le 7 janvier 2015 lors de la matinale de France Inter de ne pas l'avoir fait. Il aurait été l'allié des terroristes qu'aujourd'hui il cloue au pilori, alors qu'il les aurait décorés de la Légion d'Honneur s'ils avaient été nos alliés contre le méchant Bachar El Assad. Le ministre de l’Intérieur dit que 1200 Français combattent en Syrie avec les djihadistes et il reconnaît qu’il faut 25 policiers pour suivre un seul de ces individus. Il serait plus économique et rationnel que la police française collabore avec les services syriens, mais notre presse « libre » pour laquelle des milliers de Français ont manifesté ne le dira pas. Car le but de notre gouvernement et de celui des gouvernements occidentaux n’est pas de lutter contre le terrorisme mais de s’en servir.
MS21 - Christian Schneider, janvier 2015