Grèce : Strauss-Kahn dénonce un « diktat »
Par PAULINE THÊVENIAUD
NON, DSK n'a pas dit son dernier mot. En retrait de la vie politique depuis la tonitruante affaire du Sofitel de New-York, Dominique Strauss-Kahn, récemment relaxé dans celle du Carlton de Lille, distille ses analyses sur le dossier grec.
Après avoir livré, i l y a trois semai- nes, ses solutions pour remédier à cette violente crise de la zone euro, le voilà qui reprend la plume pour tor- piller les conditions de l'accord passé entre Athènes et ses créanciers.
Le texte, pointu et publié en trois langues (allemand, anglais, français), prend la forme d'une lettre adressée à ses « amis allemands ». L'ancien patron d u FMI commence par un satisfecit : « Hollande a tenu bon. Mer- kel a bravé ceux qui ne voulaient à aucun prix d'un accord. C'est à leur honneur. »
Mais très vite, le ton change. Strauss-Kahn juge ce qui s'est passé la semaine dernière « fondamentalement néfaste, presque mortifère », dénonce u n « diktat », pointe le risque d'une Europe divisée et « vassalisée » par les Etats-Unis. Selon lui , « la coalition des créanciers conduite par les Allemands » a voulu « saisir l'oc- casion d'ime victoire idéologique sur un gouvernement d'extrême gauche (NDLR : celui du Premier ministre grec Tsipras) au prix d'une fragmen- tation de l'Union ».
Alors, il avertit : « Un fonctionnement de la zone euro dans lequel vous, mes amis allemands, suivis par quelques pays baltiques et nordiques, imposeriez votre loi sera inacceptable pour tous, les autres. » « Les règles de saine gestion, martèle DSK, il faut les faire respecter dans la démocratie et le dialogue, par la raison, pas par la force ». Lui souhaite « un projet politique », pour une Europe capable de « voir loin ». Comme il y a trois semaines, le texte a été diffusé via son compte Twitter, inauguré il y a peu avec ce message : «Jack is back.
- •François Hollande plaide pour « une organisation renforcée» de la zone euro, et souhaite constituer «avec les pays qui en décideront, ime avant-garde» dans l'Union eu- ropéetme, dans une tribune publiée aujourd'hui par le « Journal du Di- manche ». « J'ai proposé de repren- dre l'idée de Jacques Delors d u gou- vernement de la zone euro et d'y ajouter im budget spécifique ainsi qu'im Parlement pour en assurer le contrôle démocratique», ajoute le chef de l'Etat.