La « petite » Wallonie plus peuplée que 6 Etats souverains de l’UE. Et plus démocratique que 27.
L’Europe telle qu’elle se fait, Propos du moment Ajouter un commentaire
Les chiens de garde des firmes privées, indûment dénommés « journalistes, » rivalisent pour exprimer leur mépris de la Wallonie : « petite province », « petite région », qui « ose défier 500 millions d’Européens », qui « prend en otage » toute l’Europe (la « prise en otage » est une formule souvent utilisée par ces ennemis de la démocratie et de la justice sociale ; elle équivaut à traiter hier les grévistes, aujourd’hui les Wallons de terroristes – on voit la violence du propos). On les entend sur les chaînes de télé et les stations de radio publiques et privées ; on les lit dans 99 % de la presse quotidienne et 90% de la presse hebdomadaire.
Comme ces propagandistes, le plus souvent largement incultes, méprisent aussi la réalité des faits, voyons ce qu’il en est en comparant la population de la Wallonie à celle de certains Etats souverains, membres de l’UE :
la Wallonie : 3.589.744 habitants .
Lituanie : 2.921.262
Slovénie : 2.062.874
Lettonie : 1.313.271
Chypre : 847.008
Luxembourg : 562.958
Malte : 429.344
Si on ajoute à la population wallonne celle de Bruxelles (dont le Parlement est lui aussi hostile au CETA) : 3.589.744 + 1.175.173 = 4.764.917
ce qui veut dire plus que l’Irlande (4.625.884) et la Croatie (4.225.316).
A la vérité des chiffres s’ajoute celle, plus importante, de la souveraineté démocratique : un Parlement démocratiquement élu, qui a étudié pendant deux ans le résultat de 5 ans de négociations ultra-secrètes (ce que les propagandistes médiatiques passent tout le temps sous silence), s’est démocratiquement exprimé. La Constitution de la Belgique lui fait devoir d’examiner et de ratifier (ou pas) des traités de ce genre.
C’est tout cela que les oligarques de la Commission européenne, aux ordres de Goldman Sachs, méprisent, comme ils ont méprisé le référendum grec. Ces gens au service du monde des affaires et de la finance sont les premiers responsables des populismes et des nationalismes renaissants. Traité après traité, directive européenne après directive européenne, ils enlèvent aux gens le peu qu’ils avaient de la maîtrise de leur destin. Et, avec la complicité des gouvernements de moins en moins représentatifs des attentes des peuples, ils persévèrent.
Le CETA, la TTIP (Tafta), le TISA sont des instruments de démantèlement des Etats au profit des multinationales. Telle est, en fait, la véritable raison d’être de l’Union européenne : détruire les Etats. Ce qu’elle fait en renforçant des institutions supranationales à l’abri de tout contrôle démocratique (Commission, Banque Centrale, Cour de Justice de l’UE), en démantelant les services publics, en s’attaquant aux programmes scolaires (le livre blanc de Bruxelles de 1995, confirmé en 2000) dont l’objectif est de faire disparaître toute conscience nationale et citoyenne.
Avec comme but ultime, transformer l’espace européen en colonie des Etats-Unis. Ceux-ci en ont besoin pour maintenir leur domination sur la planète. D’où le travail de taupe, dans chaque pays, d’ élites politiques formées à servir les intérêts US et diplômées « young leaders ». Il y en a dans tous les gouvernements, peu importe la couleur politique. En France, le travail de désintégration de l’école publique, la vente de l’Education nationale à Microsoft par l’actuelle ministre, ne sont que l’application de cet objectif. Il en va de même de la vente, par pans entiers, du patrimoine industriel, et de l’effacement de la politique culturelle et de la défense de la langue française.
Il n’y a pas de complot. Ces gens avancent à visage découvert (par ex, la liste des Young leaders est publique). Le drame : il n’y a plus rien en face d’eux. La social-démocratie s’est vendue dans toute l’UE (toute ? non ! Il y a la Wallonie, pour le moment) au néo-libéralisme le plus débridé. Souvent au nom d’une Union européenne qui n’est que le cheval de Troie des USA.
Une opportunité se présente grâce au à la résistance wallonne au CETA qui popularise le sujet : mettre ces traités et l’UE au coeur de la campagne électorale pour la présidence de la République et ensuite pour les législatives. Interpeler les partis et les candidats sur ces questions et refuser leurs généralités qui noient le poisson. Nous avons besoin, à ce tournant de l’histoire, qu’on nous propose des options claires : une UE colonie US ou une union des peuples d’Europe qui le veulent fondée sur l’impératif de la souveraineté populaire et organisée par la seule coopération gouvernementale (la seule chose qui marche aujourd’hui : Airbus, Ariane, etc), tant il est manifeste que l’UE actuelle n’est pas réformable comme l’ont démontré les choix des dix années écoulées.
Ne laissons pas occulter l’essentiel par les thèmes sarkozystes si souvent repris par le tandem Hollande-Valls. Ne subissons plus les médias toxiques. Soyons exigeants. Nous sommes le peuple ! Décolonisons l’Europe de l’UE !