Les Grecs, Syriza, Merkel et la sortie de l’euro
GREXIT
D’après un sondage de décembre 2014, 52 % des grecs sont pour une monnaie nationale, donc favorables à la sortie de l’euro.
Pourtant le programme de Syriza ne comporte pas la sortie de l’euro. Mais son leader, Alexis Tsipras, veut en finir avec la politique d’austérité imposée à la Grèce par la troïka (UE, BCE et FMI).
Les taux d'intérêts auxquels Athènes emprunte sont montés à 9% depuis que le parti Syriza est donné favori, contre 4,75% lors de son retour sur les marchés financiers en avril dernier.Les principales places boursières ont enregistré d'importantes chutes: Paris -3,31%, Milan -4,92% et Madrid plus de -3%. La Bourse d'Athènes a chuté de 5,63%, l'indice Athex passant sous la barre des 800 points. Et l'euro poursuit sa baisse face au dollar: il est tombé en début d'échanges asiatiques à 1,1864 dollar, son niveau le plus faible depuis mars 2006.
Même si une sortie de la Grèce de la zone euro n'est plus véritablement envisagée par les analystes en raison d'une certaine amélioration de ses finances publiques, les marchés ont peur de l'arrêt des réformes basées sur la politique d'austérité, dictée par l'UE et le FMI, créanciers du pays
Pourquoi A Merkel parle-t-elle de la possibilité de la sortie de l’euro de la Grèce ? On peut y voir plusieurs raisons :
- Elle craint moins le risque de contagion d’autres pays ( peut-être à tord ?) qu’en 2012.
- Elle met tout son poids dans la balance pour éviter la victoire de Syriza qui bien que partisan de rester dans la zone euro, voudra mettre fin aux politiques d’austérité pour son pays.
- En annonçant qu'elle laisserait la Grèce sortir de l’euro, elle prévient qu’elle s’opposera à ce que la BCE finance directement la Grèce.
- Les banques privées allemandes sont relativement peu impliquées dans la dette de la Grèce.
A l’opposé, Syriza en annonçant qu’il veut mettre fin à l’austérité, espère d’obtenir gain de cause sur un autre volet : le réaménagement de la dette publique.