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Contre le tout-anglais, établissement de la liste des primo-signataires

Chers amis et camarades,

Cet appel, qui doit devenir aussi pluriel que possible, paraîtra en milieu de semaine.

Il est urgent de rouvrir ce front de résistance essentiel au sein du mouvement communiste, syndicaliste et progressiste. Souhaitez-vous vous y associer ?

Merci de répondre, positivement ou négativement, et si vous signez, d’indiquer aussitôt, pour éviter les pertes de temps, vos titres militants politiques, syndicaux ou associatifs.

S’ils parviennent à casser la langue française pour le tout-anglais (porté par l’UE, par l’OTAN, l’Union transatlantique et l’ensemble des partis maastrichtien, le premier service public de France qui est notre langue commune, disparaîtra. Comment dirons-nous alors « tous ensemble et en même temps » ?

Amicalement, Georges Gastaud

 

APPEL DE MILITANTS COMMUNISTES, PROGRESSISTES et SYNDICALISTES

LA RESISTANCE AU « TOUT-ANGLAIS TRANSATLANTIQUE »

DOIT DEVENIR UN AXE STRUCTURANT DE NOS RESISTANCES SOCIALES ET CIVIQUES !

 

Par

Léon Landini, a. officier FTP-MOI, Médaille de la Résistance, président du PRCF-  Pierre Pranchère, ancien député, ancien FTPF des Maquis de Corrèze, vice-président du PRCF - Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, militant associatif pour la défense de la langue française contre le tout-anglais ; Aurélien Djament, mathématicien, syndicaliste au CNRS ; Vincent Flament, professeur de lettres classiques, militant internationaliste ; Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine, Université Paris VII - Annette Mateu-Casado, fille de combattant républicain espagnol, membre du secrétariat national du PRCF - Aymeric Monville, éditeur - Gaston Pellet, militant communiste, militant associatif pour la défense de la languefrançaise ; -Antoine Manessis, responsable international du PRCF -  Joël Vuylsteker, syndicaliste enseignant (59) -Jérémie Orzog, militant communiste, syndicaliste, professeur de S.E.S. (06) -

 

Trop c'est trop : une véritable déferlante d'anglo-américanisation de la France déferle sur notre pays avec la complicité du gouvernement, du patronat, de l'Union européenne, du ministère de l'Education nationale et du secrétariat à l'Université, des grands médias audiovisuels, etc. Bafouant leurs propres règles, les gouvernants s'assoient sur l'article II de la constitution (« la langue de la République est le français ») et sur la loi de 1994, votée unanimement par le parlement, et qui dispose que « le français est la langue de l'enseignement, du travail et des services »). En effet :

·         La loi Fioraso a institué l'anglais comme langue de l'Université et les quelques restrictions cosmétiques apportées à cette loi ne sont pas respectées

·         Les services publics et les entreprises détenues par l'Etat (poste, SNCF, Air-France, EDF, etc.) multiplient les produits dénommés en anglais au mépris des usagers francophones et des étrangers non anglophones résidant dans notre pays

·         Les publicités diffusées aux heures de grande écoute par les médias, y compris publics, sont fréquemment en anglais ou en franglais sans que cela n'émeuve le « Conseil supérieur de l'audiovisuel »

·         Le gouvernement s'apprête à céder au chantage d'un magnat de la production cinématographique qui prétend obtenir des fonds publics pour tourner ses superproductions en anglais

·         Une initiative de l'Inspection d'anglais invite les professeurs de cette discipline à militer pour l'enseignement en anglais des autres disciplines !

·         Un cartel de radios commerciales prétend de fait en finir avec les quotas de chanson francophone passant à l'antenne, alors même que les jeunes chanteurs francophones ont de plus en plus de mal à trouver des lieux d'accueil et de diffusion

·         Nombre de colloques universitaires ou scientifiques se tenant en France contournent la langue de Hugo et d'Aragon bien que ces institutions bénéficient du financement public issu des impôts de tous : que devient le devoir pour les intellectuels, initialement proclamé par Descartes en 1637 (Discours de la méthode), de s'exprimer dans la langue d'usage de la population ? Que devient le droit de comprendre de nos contemporains quand trop de pseudo-experts, de publicitaires, de journalistes s'adressent au public avec des expressions que la majorité ne comprend pas ?

·         Nombre d'entreprises imposent à leurs salariés de travailler en anglais ou en jargon franglais, ce qui est source d'humiliation, de discriminations et d'insécurité ; certains secteurs économiques ne recrutent plus que des cadres supérieurs « English Mother Tongue », ce qui institue une préférence nationale à l'envers, symétrique de la honteuse « préférence nationale » lepéniste

·         Les quelques protections qui subsistent encore autour de notre langue commune sauteraient bien évidemment avec la mise en place du « Grand Marché Transatlantique », dit TAFTA

·         L'UE révèle sa nature dictatoriale en méprisant ses propres traités qui l'obligent à respecter le plurilinguisme : l'anglais devient de facto sa seule langue officielle et le gouvernement français tolère que P. Moscovici, commissaire européen et ancien ministre français, écrive ses « lettres de cadrage » en anglais à Michel Sapin (fustigeant tous les acquis sociaux de notre peuple). Déjà Christine Lagarde, dite « Lady The Guard » obligeait les hauts cadres du ministère des finances à correspondre en anglais à l'interne !

·         Le patronat « français » et européen pousse à la roue : on se souvient du mot du Baron Seillières devenu président du super-syndicat patronal « Businesseurope » et déclarant devant Jacques Chirac : « désormais je ne vous parlerai plus qu'en anglais, la langue des affaires et de l'entreprise ».

·         La langue de travail de l'armée française asservie à l'OTAN et à ses entreprises prédatrices devient l'anglais sans que cela semble émouvoir le haut encadrement de la défense de moins en moins « nationale » et de plus en plus atlantique et néocoloniale

·         Etc.

 

CET ARASEMENT LINGUISTIQUE VISE A DETRUIRE LA NATION POPULAIRE, à DISCRIMINER LES TRAVAILLEURS NON ANGLOPHONES, à « ENFONCER » LA CLASSE OUVRIERE, à ANEANTIR LA DIVERSITE LINGUISTIQUE ET CULTURELLE EN EUROPE et DANS LE MONDE (des politiques analogues d'arrachage des langues nationales sévissent dans le reste de l'UE : Italie, RFA, etc.), à RENFORCER LE MATRAQUAGE IDEOLOGIQUE NEOLIBERAL : à langue unique, pensée, économie et politique uniques ! Dénonçons cette POLITIQUE LINGUISTIQUE INAVOUABLE accompagne « culturellement » l'offensive néolibérale tous azimuts du MEDEF, de l'UE, du gouvernement Hollande-Valls-Macron et de ses « opposants » sarkozyste contre les conquêtes ouvrières, contre le « produire en France » industriel et agricole.  

 

En outre, la langue française est prise en tenaille entre le « tout-anglais transatlantique » et la « Charte européenne des langues régionales et minoritaires » que Hollande veut faire adopter au parlement réuni en Congrès. Sous le prétexte fallacieux de défendre les langues régionales, ce dispositif dangereux porté par les puissances dominantes de l'UE vise à la fois à

·         « désétablir » la langue française (la « charte » institue de fait un droit à ne pas parler français sur la scène publique qui, pression de l'UE et des groupes euro-régionalistes aidant, s'imposera tôt ou tard à l'administration et aux services publics)

·         à saper le principe d'une citoyenneté française universaliste, c'est-à-dire indifférente à l'origine ethnique.

La « Charte européenne » institue en effet l'idée de « minorités linguistiques » ayant des droits particuliers (tout en excluant de cette reconnaissance les travailleurs immigrés non francophones !) et elle accompagne manifestement la contre-réforme territoriale qui découpe la « République une et indivisible » issue de la Révolution de 1789/94 en 13 Euro-Länder porteurs de légalités divergentes et concurrentes : tout cela s'ajoutant, la menace est évidente contre l'unité territoriale et linguistique des services publics, des statuts publics, des conventions collectives nationales, du  SMIG national, des diplômes et qualifications nationaux, du Code du travail, de l'égalité juridique des citoyens sur tout le territoire national. Oui les langues régionales font partie du patrimoine indivis de la Nation, mais elles ne doivent pas être instrumentées pour détruire la citoyenneté républicaine - si imparfaite qu'elle soit en régime capitaliste -, ni pour désétablir la langue française, PREMIER SERVICE PUBLIC du pays, socle objectif du « tous ensemble en même temps » auquel aspirent les travailleurs et bien commun à égalité des pays francophones. Nous refusons donc catégoriquement un texte qui vise à « prendre en étau » la langue française entre le tout-anglais de l'UE transatlantique et de l'OTAN et les multiples groupes euro-séparatistes que promeuvent les bourgeoisies riches de plusieurs régions périphériques françaises. Les langues régionales doivent s'enseigner dans le cadre de l'Education nationale, l'apprentissage du français et des littératures française et francophones, aujourd'hui sacrifié, doit être revalorisé d'un bout à l'autre de la scolarité, le plurilinguisme doit être rétabli dans le second degré (la contre-réforme du collège aboutit à la mise à mort de l'allemand, de l'italien, du polonais, du russe, du portugais et des langues anciennes) et place doit être faite par l'Education nationale, là où une demande populaire existe, à l'enseignement laïque des langues de l'immigration, notamment de l'arabe : non pour opposer les « communautés », mais tout au contraire pour permettre à une future République sociale, souveraine et fraternelle en marche vers le socialisme d'intégrer la diversité. et de diversifier l' « intégration » au bénéfice de tous les enfants.

Face à cette entreprise de substitution d'une langue à l'autre qui accompagne l'arrachage du produire en France (c'est-à-dire de la classe ouvrière industrielle et de la paysannerie travailleuse) et des conquêtes sociales de 1945-47, voire de certains acquis démocratiques issus de la Révolution française et des Lumières, il revient aux forces « rouges », communistes, ouvrières, progressistes, syndicalistes, de prendre la tête de la résistance linguistique : les « élites » bourgeoises sacrifient l'héritage démocratique national pour se faire une place au soleil de l'euro-mondialisation ; c'est donc à la classe laborieuse de se défendre en défendant la langue commune, sans rejeter bien entendu les autres langues (y compris l'anglais, que nous ne confondons pas avec le « tout-globish » patronal) sans laquelle les discriminations à l'emploi s'aggraveront démesurément, non seulement contre les ouvriers et les travailleurs français, mais contre leurs camarades francophones venus de l'Afrique subsaharienne et du Maghreb.

Nous appelons les militants et les élus communistes, où qu'ils soient organisés, les militants et les organisations progressistes, les syndicalistes et les O.S. à mener cette résistance à la fois patriotique, internationaliste et progressiste, en la liant aux luttes pour l'emploi, pour la protection sociale et les services publics, ainsi qu'aux luttes contre l'impérialisme et le néocolonialisme sous toutes ses formes. Renouant avec le combat politique et linguistique d'Aragon, de Jacques Duclos et de Jean Ferrat, tous grands défenseurs de la langue française, nous appelons les travailleurs et la jeunesse à donner une forte dimension linguistique et culturelle à leur résistance générale aux attaques du MEDEF, de l'UE, de l' « Union transatlantique » et des gouvernants qui les servent.

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