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Commission Européenne : sécurité d'accord... Mais l'AUSTÉRITÉ D'ABORD !

 

Attentats à Paris : la Commission Européenne exige que le pacte d’austérité prime sur la sécurité

 

Après les attentats à Paris du 13 novembre, les masques tombent.

 

C’est ainsi que le français Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaire européenne, ex ministre PS du gouvernement Ayrault , vient de rappeler sèchement à François Hollande que l’ austérité imposée par l’appartenance de la France à l’Union Européenne et à l’ prime sur les dépenses pour assurer la  des français. Le président de la République, assurait pourtant devant le parlement réuni en congrès à Versailles le 17 novembre dernier que: 

« dans ces circonstances [les attaques parisiennes], je considère que le pacte de sécurité l’emporte sur le  » François Hollande 17/11/2015

mais la réponse de Pierre Moscovici, dans une conférence de presse de la , ne laisse aucune place au doute : la sécurité des français, cela n’est pas un objectif de l’Union Européenne, pour qui la seule sécurité à garantir est celle de la classe capitaliste et de ses profits. 

La France et l’ dans son ensemble font face à une situation terrible, et la Commission le comprend parfaitement« , Mais les règles du pacte de stabilité « ne doivent pas être remises en cause, car elles sont ce qui doit permettre à nos Etats de retrouver des finances plus saines » Pierre Moscovoci Commissaire Européen 19/11/2015

L’euro-austérité prime sur la sécurité : merci l’Union Européenne !

En clair, pour la commission européenne, les 600 millions d’euros de dépenses supplémentaires annoncées par le gouvernement français pour financer les mesures de sécurité d’urgence devront se traduire par autant de réduction de dépense par ailleurs pour limiter le déficit budgétaire sous les 3%.

Cette position a été confirmée – et acceptée par le ministre des finance du gouvernement Valls-MEDEF Michel Sapin – lors du dernier eurogroupe le 23 novembre dans un Bruxelles en état de siège, où le gouvernement a exigé la censure des médias…. Il est vrai qu’en la matière, les traités européens sont très clairs : c’est bel et bien la Commission Européenne qui valide ou non le budget de la France et qui lui impose une austérité sans fin.

Le commissaire européen Pierre Moscovici a confirmé que le ministre français des Finances – Michel Sapin (PS) – s’est engagé devant l’Eurogroupe à respecter les objectifs budgétaires annoncés. En clair, au sein de l’Union Européenne, le pacte de stabilité prime bien sur le pacte de sécurité, tout comme il prime sur les services publics, la santé ou l’éducation…. Démontrant une fois de plus, et dans des circonstances tragiques, à quel point rester dans l’Union Européenne c’est se condamner à devoir vider ses poches pour remplir celles des multinationales, les traités et la commission européennes permettant aux grands patrons et aux actionnaires de liquider pour cela jusqu’aux services publics de base et aux dernières conquêtes sociales et démocratiques, à sacrifier la sécurité des travailleurs sur l’hôtel des profits des multinationales.

Des services de sécurité exsangues, frappés eux aussi par l’

Après les attentats de janvier, ceux du 13 novembre démontrent à nouveau cruellement les manques de la . On se souvient de la très légère protection accordée à la rédaction de Charlie Hebdo qui avait été allégée pour cause de restriction budgétaire. Là, l’hebdomadaire Marianne révèle que les armes automatiques dont le gouvernement avaient annoncées qu’elles seraient mises en dotation des forces de polices après les attentats de janvier dernier contre Charlie et l’Hyper casher, se font toujours attendre: les crédits étaient gelés jusqu’au mois de janvier 2016… Voila ce que c’est, tragiquement, que l’eurostérité

De manière plus profonde , comment oublier qu’au nom de la RGPP et pour souscrire aux critères du pacte de stabilité imposés par l’Union Européenne, Nicolas Sarkozy avait lui fait supprimer plus de 12 000 postes de gendarmes et policiers, les effectifs des forces de l’ordre baissant de près de 5%. Une baisse d’effectif supérieure à celui du dispositif d’urgence mis en œuvre par le gouvernement après les attentats à paris en janvier avec le déploiement de l’armée dans nos rues.

Le 25 septembre dernier, ne réclamant nullement des mesures d’exception ou l’instauration de l’état d’urgence, le juge anti-terroriste Marc Trevidic dénonçait dans Paris Match le manque de moyens :

« Quant aux moyens affectés à la lutte antiterroriste, ils sont clairement devenus très insuffisants, et je pèse mes mots. On frise l’indigence à l’heure où la menace n’a jamais été aussi forte. Ces deux dernières années, j’ai constaté par moi-même qu’il n’y avait parfois plus d’enquêteurs pour mener les investigations dont nous avions besoin ! On fait donc le strict minimum, sans pouvoir pousser les enquêtes, sans «SAV», au risque de passer à côté de graves menaces. Les politiques prennent des postures martiales, mais ils n’ont pas de vision à long terme. Nous, les juges, les policiers de la DGSI, les hommes de terrain, nous sommes complètement débordés. Nous risquons d’«aller dans le mur  » Marc Trevidic Juge anti- terroriste – 25/09/2015

« Les moyens dont disposent les juges en charge de l’anti-terrorisme sont aujourd’hui insuffisants. On pourrait presque dire indigents. Le nombre d’enquêteurs notamment est tout à fait insuffisant pour faire face aux menaces. Les experts judiciaires de la DGSI sont débordés. Nous n’avons pas les moyens humains pour recueillir des preuves, neutraliser des terroristes. Ici en France, un Etat de droit, on ne va pas se mettre à lâcher des drones pour éliminer de simples suspects. La force du système français a reposé pendant 30 ans sur la prééminence des juges, et leur capacité à établir des stratégies, à anticiper pour frapper en amont au meilleur moment, en synergie avec les services de renseignement. A la faveur des évènements du 7 janvier dernier, les tueries de «Charlie Hebdo» et de la supérette casher, le pouvoir a décidé d’une loi donnant tout pouvoir au renseignement hors contrôle judiciaire. Il oublie une chose élémentaire : En France, ce sont les juges qui décident où non d’arrêter les gens, de les mettre en garde à vue, de les placer en détention. Tout ce qui se décide sur la base de renseignements purs, hors contrôle d’un juge, n’a aucune valeur légale. Et le danger lorsque le renseignement tourne en roue libre, c’est qu’on intervienne trop tardivement… Notre système a été très efficace pendant des années parce qu’on intervenait très en amont, et en parfaite adéquation avec les agents de la DST. On récoltait des preuves et dès que quelqu’un menaçait de passer à l’action, le lendemain à 6 heures du matin, on lui tombait dessus. Jamais, jamais une personne surveillée judiciairement n’a pu passer à l’action, jamais ! On ne peut pas en dire autant de ces djihadistes affiliés à EI dont on s’aperçoit que tous ou presque ont fait l’objet d’une surveillance, donc d’une fiche «S», ce qui ne les a pas empêchés d’agir. » marc Trevidic

« Le pouvoir exécutif veut avoir des services de renseignements tous puissants sur lesquels il a la main. Les juges spécialisés et leur liberté d’agir ont été écartés. C’est confortable pour un gouvernement, dangereux pour la société. Je crains que l’on en arrive de plus en plus à des méthodes extra-judiciaires, administratives, sans recours, arbitraires. Comme l’ont fait les Américains à Guantanamo. »

(Marc Trevidic)

 

Ajoutant encore récemment sur France inter sa désapprobation de la prolongation de l’état d’urgence, ou de la course aux mesures nauséabondes empruntées à l’extrèmes droite

 

A propos de la prolongation de l’état d’urgence : « Trois mois c’est un peu long, les perquisitions de jour et de nuitspendant cette période ça ne marchera qu’au début. »

A propos du retrait de la nationalité des binationaux : « Ceux qui sont convaincu se moquent de la nationalité, j’ai des réserves car pour les binationaux c’est compliqué de retirer la nationalité, pourquoi l’autre pays ne ferait pas de même ? Un terroriste est dangereux quelle que soit sa nationalité, ça c’est du gadget.. »

Il faut rappeler qu’au nom de l’euro-austérité, la RGPP de sarkozy et la MAP de Hollande ont dramatiquement réduit les services des  et étranglé la . Les effectifs des  ont ainsi fondu de plus de 25%, de 22 000 agents en 1993 à moins de 19 000 en 2007 et désormais 16 600 en 2014. Et la réforme territoriale annoncée par le gouvernement valls-medef en application des ordres de Bruxelles, prévoit den supprimer encore 2000 d’ici 2019. Et en 2010, un rapport du conseil de l’Europe démontrait que la France disposait de près de moitié moins de juge par habitant qu’un pays comme l’Allemagne…

Contraint par le pacte de stabilité dans cette prison euro austéritaire qu’est l’Union Européenne, les propos martiaux et le vote à répétition de lois plus liberticides que sécuritaire ne peuvent pas masquer la dégradation des dispositifs assurant la protection des travailleurs.

En matière de sécurité aussi, l’Union Européenne a des conséquences dramatiques pour les travailleurs. Et en matière de liberté, il est significatif de voir avec quel rapidité la liberté de circulation a volé en éclat tout comme la liberté d’information, preuve que la seule liberté qui compte au sein de l’UE et de l’euro, c’est celle pour l’oligarchie capitaliste d’exploiter un maximum les travailleurs et de faire circuler où bon lui semble ses capitaux !

JBC pourwww.initiative-communiste.fr site web duPRCF

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