Quand l'état de droit devient un état terroriste
- Par Béatrice Turpin
- Blog : Carnets
Nous vivons désormais dans un état qui règne par la peur, un état qui est devenu terroriste au nom de la guerre contre le terrorisme.
Perquisitions au petit matin, assignations à résidence avec perte de travail, invasion de la vie privée et de la vie militante : l'État et la police s'en donnent à coeur joie pour terroriser des contestataires du système néolibéral et des crimes contre le climat. Rajoutons l'interdiction de manifester - que même les américains n'auraient jamais osé mettre en place, pas si moutons que ça les amerloques quant à leurs droits - et on a l'impression de vivre en Russie… C'est vrai que Poutine s'est soudainement transformé en grand ami de la France ces derniers jours. Vive la "réalpolitik" qui n'est qu'une forme d'abandon de toute morale en politique.
Quand un état veut régner par la peur à l'aide des médias "mainstream" hystériques et sensationnalistes, à l'aide d'une police qui a déjà beaucoup trop de droits vis à vis des citoyens, en renforçant les droits de cette police en violation de la déclaration des droits de l'homme et de tout ce qui définit une vraie démocratie (mais c'est vrai que cela fait longtemps qu'on est plus en démocratie - maintenant c'est encore pire) cela s'appelle du terrorisme. Oui régner par la peur et en abolissant les droits fondamentaux de tout citoyen c'est du terrorisme. Terrorisme d'État.
Quand un état fait voter des lois dans la foulée de l'émotion, sans donner du temps de réflexion, sous une pression électorale envahie par les fascistes de l'extrême droite, et sous la pression de la peur, il devient terroriste.
Céder à la peur, comme n'arrêtent pas de le dire des invités de Médiapart, que ça soit dans le Club ou dans les interviews du journal, comme n'arrêtent pas de le dire les commentateurs du journal, c'est laisser gagner les terroristes: les terroristes d'ailleurs et les terroristes au gouvernement. Nous ne devons pas céder à la peur et, surtout, nous ne devons pas nous comporter en moutons. Nous qui n'acceptons pas de vivre dans un état terroriste.
Sortons braver les interdictions. Sortons paisiblement participer à toutes les actions prévues pour contourner créativement les nouvelles lois liberticides. Que chacun sorte à sa propre façon en prenant les risque qu'il ou elle est prêt à prendre. Mais sortons. Ne baissons pas les bras. Battons nous. Contestons.
Et parlons à haute voix du terrorisme de notre état à travers le monde : par son marché de l'armement, par ses guerres nombreuses qui tuent aussi des civils innocents.
Et puisque c'est l'état et non ses contestataires qui sont les vrais terroristes, menons des perquisitions dans ses bureaux pour mettre à jour aux yeux de tous son terrorisme souvent couvert par le secret de défense.
Vivre dans un pays sûr, oui. Mais il ne sera jamais sûr avec des terroristes aux commandes incapables de voir la différence entre des hommes armés à la kalachnikov prêt à tirer aveuglément dans la foule et des contestataires paisibles du système néolibéral, et surtout les jeunes squatteurs qui militent pour le climat et pour une planète plus saine.
Un pays sûr est un pays où on peut contester, manifester librement sans avoir à faire face à des bombes lacrymogènes, des perquisitions, des assignations à résidence.
A bas l'État français terroriste, réveillez-vous les moutons et courage à tous ceux qui sortent et qui sortirons pour continuer d'exercer leurs droits démocratiques à la contestation.