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LES VŒUX 2017 DU MS21

MS 21

(Mouvement pour un Socialisme du 21 ° Siècle

 

VŒUX 2017

L’année 2016 se termine par la disparition de deux de nos camarades Christian Schneider et Pierrette Pasquini. Christian était profondément convaincu que le rattachement de la France à l’OTAN, voulu par Nicolas Sarkozy, confirmé et amplifié par François Hollande, nous assujettissait aux Etats-Unis et contribuait à rallumer les risques de conflits majeurs au Moyen-Orient et en Europe. Pierrette nous livrait une pensée militante ancrée sur le local à Bagnols sur Cèze dans le Gard, sur les effets des inégalités, le sort des plus démunis, les enjeux d’une éducation républicaine et laïque détournée de sa véritable vocation. A nos deux camarades, nous dédions notre ouvrage paru en décembre « Guerre contre les peuples » qui reprend une réflexion citoyenne durant les deux dernières années écoulées, à travers une sélection de textes parus sur notre blog.

Nous retrouvons fin 2016, l’insupportable violence de l’année précédente, cette violence quotidienne qui finit par anesthésier notre réaction face aux conflits armés du Moyen-Orient, du Yemen, aux flux de migrants, aux effroyables noyades en Méditerranée, au refoulement aux portes de la France et plus largement de nombre de pays de l’Union européenne (UE). L’année 2016 s’est déroulée au gré de multiples événements qui ne modifient en rien les orientations politiques de l’UE, un véritable autisme à l’égard de l’aspiration des peuples : l’étau financier sur la Grèce qui ne peut même pas s’atténuer en fin d’année pour les retraités les plus pauvres, la sortie du Royaume-Uni de l’UE, l’élection de Donald Trump à la tête de la plus grande puissance impérialiste qui considère le réchauffement politique comme un canular, le retour politique de la Russie, la condamnation d’Israël par les Nations-Unies sur sa politique de colonisation en Cisjordanie, en France les lois Macron et El Khomri passées au forceps de l’article 49.3, le renoncement de François Hollande de se représenter aux élections de 2017, la mascarade des primaires à gauche où l’on retrouve quatre anciens ministres de François Hollande qui veulent faire croire qu’ils sont porteurs d’un nouvel espoir politique, sans compter Emmanuel Macron, le cinquième ministre qui puise sa modernité dans les recettes les plus éculées du néolibéralisme. Le discrédit de la « gauche de gouvernement », puisqu’elle se revendique ainsi, offre non pas un boulevard au FN mais tout simplement une possibilité de revanche à une droite classique, conservatrice qui n’hésite pas à vouloir accélérer les orientations néolibérales du gouvernement de Manuel Valls mais tout simplement de vouloir aussi détruire le système de la Sécurité sociale pour livrer la politique de santé aux mutuelles et aux assurances privées.

Cette énumération des faits n’a pas vocation à parodier une liste d’événements à la Prévert mais à en dégager une signification politique. Dans l’épilogue de « Guerres contre les peuples » nous écrivions « croire que l’exercice démocratique suffit à imposer la volonté populaire contre l’intérêt de l’oligarchie financière internationale pourrait bien se révéler d’une douce illusion ». Nous ajoutions que « les politiques ne bougent que si les peuples bougent ». Force est de reconnaître que les peuples sont pris dans un formidable étau d’un système politique global qui leur dénie toute légitimité au changement et à l’évolution. La mainmise par les médias dominants est totale, non qu’ils diffusent de fausses informations, mais ils bloquent tout réel débat sur les enjeux politiques (conflits, OTAN), sociaux (loi travail), écologiques (climat, COP) et refusent d’aborder la possibilité d’envisager d’autres perspectives politiques (le protectionnisme à la place du libre-échange, la protection sociale à la place de la libéralisation du marché du travail, la place de l’écologie dans une société de productivisme et de consommation à outrance). Les médias jouent ce rôle de chiens de garde, déjà dénoncé, pour un système mis en place depuis plus de 30 ans pour qui la seule réponse aux objections qui lui sont apportées reste le fameux TINA de Margaret Thatcher « there is no alternative ». Les événements se déroulent ainsi avec la même disparité du zapping en parcourant les innombrables chaines de télévision, et au final rien ne change laissant la médiocrité pour la culture télévisée et le TINA pour la politique.

L’UE est confrontée depuis plus de 10 ans à l’hostilité sans cesse grandissante des citoyens des pays-membres : France, Pays-Bas, Grèce, Espagne, Italie, Grande Bretagne. Tout se bouscule au fil des ans, mais rien, strictement rien ne bouge, sinon l’austérité budgétaire et sociale sans cesse renouvelée. Nos sociétés, à l’heure du tout numérique, du tout instantané, du tout immédiateté, sont en réalité prises dans un étau d’un tout figé. En 11 ans, la France aura connu le rejet du TCE, son recyclage en Traité de Lisbonne, la crise financière de 2008, l’alternance de façade Sarkozy-Hollande, la réintégration des forces armées dans l’OTAN, les attentats 2015 et 2016, l’amplitude sans cesse du chômage etc, etc, ….. et il ne se passe rien, les peuples ne bougent pas, pris ans une impuissance qui leur est imposée et dans une lassitude qui fait le reste.

L’un de nos camarades retrouvait un ouvrage de Germaine Tillon « L’Algérie en 1957 » (éditions de Minuit), réflexion politique d’une ethnologue des Aurès, rescapée du camp nazi de Ravensbrück et qui s’adressait à ses camarades de l’Association nationale des déportés et Internés de la Résistance. L’ouvrage fut écrit au cœur de la Guerre d’Algérie, cinq ans plus tard l’indépendance sera prononcée à l’issue d’un conflit qui a profondément marqué les jeunes générations algériennes et françaises, onze ans plus tard explosera les événements de Mai 1968. Onze ans d’événements marqués par la fin d’un conflit colonial majeur, l’instauration d’une nouvelle république, l’émergence d’un mouvement populaire puissant revendicatif qui mettra fin à l’expérience du pouvoir gaulliste. Onze ans également entre 2005 qui marque le refus du TCE et 2016 qui veut en finir avec le code du travail et envisage la fin de la Sécurité sociale, mais qui au fond ne suscite une puissante réaction politique, syndicale et populaire.

Fin 2016 à cette « Guerre contre les peuples », il ne faudrait pas que la réponse soit le « silence des peuples ». Les politiques ne bougeront que si les peuples bougent. Tels sont nos vœux pour 2017. Pour le MS21, nous avons décidé pour les élections de 2017 d’apporter un soutien critique à La France Insoumise et à son candidat Jean-Luc Mélenchon. L’enjeu de 2017 n’est pas un quelconque pari sur l’habilité politique dont se flattent les personnalités des primaires à gauche, mais sur un programme et un engagement politique capable de répondre aux enjeux de la situation actuelle. Le MS21 veut faire œuvre de paix sur le plan national et international. Si nous approuvons sans réserve la règle verte de la France Insoumise et un changement total de nos institutions républicaines, le point central du débat politique en 2017 doit être la question de l’UE et les enjeux qui s’y rattachent : la souveraineté démocratique et monétaire, la transition écologique, la réindustrialisation de notre pays, le refus des traités de libre-échange, la sortie de l’OTAN. 

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