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  • Venezuela: la pensée mi-figue mi-raisin de la gauche intellectuelle*

     

    Par Romain Migus

    Le cyclone médiatique semble s ́être éloigné temporairement des côtes vénézuéliennes. Durant les trois semaines précédant l ́élection des députés à l ́Assemblée constituante, le Venezuela bolivarien a été à la Une de toutes les entreprises de communication internationales. Ce n ́est évidemment pas un hasard, il s ́agissait de créer un climat favorable dans l ́opinion publique pour justifier un changement de régime par la force. Celui ci n ́ayant pas eu lieu, et le Peuple vénézuélien ayant donné une légitimité par les urnes à l ́Assemblée constituante, en dépit du boycott de l ́opposition et des menaces qui pesaient sur les électeurs, le Venezuela disparaît progressivement de nos médias, laissant la place à l ́arrivée de Neymar au PSG et à celle d ́un bébé panda au zoo de Beauval.

    Comme les nuages se sont désormais retirés (attention tout de même à la queue du cyclone), nous pouvons désormais constater l ́ampleur des dégâts laissé par le typhon médiatique au sein de l ́opinion publique, et particulièrement parmi les sympathisants et militants de la transformation sociale. Le temps de rétablir la véracité des faits étant bien plus long que celui d ́énoncer des mensonges, il restera toujours un doute et une méfiance dès que l ́on recommencera à parler du Venezuela bolivarien. Il convient donc de revenir sur la légitimité de certaines sources d ́information.

    Depuis quatre mois, une opération de déstabilisation antidémocratique était en cours dans le pays caribéen. Elle s ́est accélérée dés que le président Maduro, analysant la crise politique dans laquelle était plongé son pays, décida de redéfinir le pacte social qui unit les vénézuéliens en convoquant une Assemblée constituante. L ́opposition vénézuélienne, au nom de

    la démocratie, décida de boycotter et d ́empêcher par tous les moyens la tenue de cet évènement électoral.

    Les tenants de la droite internationale ont tous manifesté une solidarité inconditionnelle avec leurs semblables vénézuéliens dans leur tentative de renverser le pouvoir. De Rajoy a Santos, de Uribe a Manuel Valls en passant par Peña Nieto et autres, aucun des dirigeants de droite n ́a conditionné son soutien à une quelconque critique de cette opposition, pourtant très peu démocratique. En revanche, dans certains secteurs de gauche, nous avons pu assister à des exercices de funambulisme politique voire à des attaques frontales contre la Révolution Bolivarienne au moment où celle-ci est attaquée de toute part.

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  • Nicolas Hulot : Casseroles pour les pauvres, vrais véhicules pour les riches

    Georges SPÖRRI

    Certains camarades pensent que Nicolas Hulot est un écologiste sincère. Ce n’est pas mon cas : je le considère comme une tirelire subventionnée par le capital et comme un précieux allié de la finance française qui a besoin de placer ses pions partout, y compris dans certains milieux "contestataires".

    Certains camarades ont été surpris de constater que, très tôt, bien avant d’être le favori des sondages, Macron a reçu des soutiens non prévisibles : Cohn-Bendit, Renaud, Robert Hue, Braouzek, Rugy, Pompilli, etc. Argument pourri des traîtres : il faut voter Macron dès le premier tour parce qu’il est le seul qui puisse précéder Marie Le Pen. Hulot a fait beaucoup mieux, pire si vous préférez : en soutenant le gouvernement Macron il est le principal contributeur de la confusion mentale massive qui a abouti à la victoire de LREM aux législatives, sur fond d’abstention massive et de désarroi de l’électorat "dominé-exploité".

    Les annonces d’Hulot sont là pour brouiller encore plus l’image de ce que sera le macronisme : un renforcement des dictatures du patronat et de la finance qui existent déjà plus un ethnocentrisme de classe décomplexé et un mépris affiché des populations les plus dominées et les plus exploitées (chômeurs, ouvriers, employés, fonctionnaires des catégories B, C et D...etc.). Le macronisme est une morgue hiératique qui assume sa nature et sa mission : résoudre la crise financière par la paupérisation absolue de 75% de la population et préparer le terrain à une répression policière-judiciaire brutale des mouvements sociaux éventuels (inévitables ?)...

    Certaines annonces d’Hulot sont comiques. Monsieur veut réduire la déforestation de 50% en 2020 et la stopper en 2030... Il ne parle bien sûr pas de la France où la forêt progresse à cause de la désertification rurale et des faillites ou suicides d’agriculteurs et de paysans. Il parle donc du monde entier, sur lequel il n’a aucune prise, surtout après que Trump s’est assis sur le traité COP 21.

    J’espère qu’un maximum de camarades sont suffisamment bien informés pour savoir que la proposition d’Hulot sur l’interdiction des voitures à essence ou gazole dès 2024 est une très mauvaise idée si cela s’accompagne de l’obligation d’acheter des casseroles électriques dysfonctionnelles qui ne serviront qu’à aller au travail (indispensable vu l’habitat dispersé) et au supermarché. Ces véhicules, minuscules, laids et chers qui n’ont que 200km d’autonomie le jour et 150km la nuit ne sont pas adaptés aux usages loisirs/vacances à cause de la durée du plein d’énergie (= 20mn ou 1h30)... Par ailleurs cela aboutirait à la généralisation de projets de vacances du type "avion low cost-hôtel" c’est à dire hyper polluants et cher. Pour les week end il faudrait forcément circuler en bus Macron qui, eux, ne seront pas électriques...

    Les bourgeois ne seront pas assignés à cette attaque contre la liberté individuelle en matière de circulation. Des super véhicules électriques américains (je ne cite pas la marque) ont une autonomie énorme (= 800 km) mais leur prix est scandaleusement élevé. Les professionnels de la route vont se défendre et obtenir des licences pour rouler en véhicules hybrides et les bourgeois rouleront en camping car de 2 tonnes qui, eux aussi recevront une dispense, de même que les fourgons des artisans. C’est un retour à l’ambiance des années 1945 - 1960 où seule la bourgeoisie connaissait les joies du voyage fréquent et des loisirs faciles à organiser ou à improviser.

    Enfin, j’ai un super scoop à vous communiquer : en plus d’être laides et chiantes, les voitures électriques détruiront la planète ! Extraction du lithium dans les salars d’abord puis dans certains fonds de la Méditerranée ensuite, transport du lithium par cargos panaméens qui polluent comme 55 millions de bagnoles, informatisation et électronique de bord utilisant des métaux, rares ou non, pas forcément recyclables, surproduction électrique la nuit lorsque ces véhicules seront en charge à domicile pendant 10 ou 12 heures...

    En définitive, cette idée de monsieur Hulot est un peu sadique. Priver les pauvres de liberté individuelle et de loisirs, routes et voyages-loisirs réservés aux riches : une caricature de l’abjection macroniste : ethnocentrisme de classe et régression !

    Georges SPÖRRI

    Nota Bene  : il y a d’autres solutions pour supprimer les hydrocarbures, solutions qui présentent moins d’inconvénients. Je les connais.

     

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  • LE CHANGEMENT CLIMATIQUE ET L’OPINION EURO-CRITIQUE

     

     par MS21

    Les USA retirent leur signature de l'accord de Paris sur le climatLes USA retirent leur signature de l'accord de Paris sur le climat

    Les USA retirent leur signature de l'accord de Paris sur le climat

    L’article de Pierre Lévy « Bravo Donald, et maintenant, c’est le moment de sortir de l’OTAN », paru le 30 mai 2017 (n°66) dans la revue en ligne RUPTURES (https://ruptures-presse.fr/actu/trump-climat-mansholt-juncker-tusk/), le site  (auto proclamé) progressiste radicalement euro-critique suscite de sérieuses interrogations au vu des affirmations avancées par l’auteur que l’on pourrait résumer ainsi :

    - le réchauffement climatique fait l'objet d'un "consensus" délibérément exagéré,

    - il convient de ne pas taire les aspects positifs d'un tel réchauffement qui crée de nouvelles terres cultivables en Sibérie par exemple, 

    - la sobriété écologique n'est que le faux-nez de l'austérité,

    - la pensée écologique traduit la haine refoulée de l'industrie et de la classe ouvrière,

    - elle consolide le concept de mondialisation pour mieux limiter toute revendication de souveraineté,

    - et au final elle ne représente qu'une pensée profondément réactionnaire conduisant à une régression anthropologique potentielle qui appliquée ne nous aurait jamais permis de sortir des grottes de Lascaux.

    Devant une telle charge polémique et outrancière, il semble souhaitable d'apporter un démenti aux affirmations péremptoires de l'auteur. Pierre Lévy indique qu'il n'a « aucune légitimité pour trancher le débat sur la réalité du réchauffement, ni sur son origine anthropique. Une majorité de scientifiques penche pour une réponse positive, même si le terme « consensus » est délibérément exagéré ». Il ne va pas jusqu'à décréter comme le fit Donald Trump que le réchauffement climatique est un « canular » ou à s'aligner sur Marine Le Pen qui déclarait il y a peu « je ne suis pas sûre que l'activité humaine soit l'origine principale du phénomène ». Mais le doute insinué par l'auteur sur l'idée d'un consensus scientifique délibérément exagéré pose indirectement la question du fonctionnement de nos institutions et au final celui de la démocratie. La France dispose de corps et d'institutions intermédiaires (Académie des sciences, CNRS, IFREMER, INRA, …..) dont la mission est d'éclairer le citoyen sur la science, de faire progresser la connaissance et de prendre position sur certains débats. Ce débat a eu lieu (à défaut d'y adhérer, faut-il au moins le signaler) légitimant à la fois les travaux du GIEC et concluant à la responsabilité des activités humaines non seulement sur le réchauffement climatique mais également sur la destruction de la biodiversité. Folie serait de nier tout autant les conclusions de ces institutions intermédiaires publiques et le constat sur la dégradation écologique de la planète.

    La « sobriété » prônée pour « la lutte pour le climat » peut être effectivement une justification de l'austérité imposée par l'oligarchie financière, mais elle est aussi une réponse aux politiques productivistes et au libre échange qui conduisent à la situation que l'on connaît. Mais cela ne suffit pas, la crise écologique et la crise sociale qui traversent nos sociétés sont indissociables l'une de l'autre, et la seconde réponse à apporter est la réduction des inégalités. Nous sommes bien loin de cette qualification méprisante d'avoir affaire à des « idiots utiles » selon les termes de Pierre Lévy pour qualifier celles et ceux engagés dans une telle réflexion. Par ailleurs, qui aurait la naïveté d'ignorer dans ce débat les enjeux géostratégiques des firmes et des grandes puissances capitalistes ? Cette réflexion écologique ne saurait être assimilée en aucune manière aux déclarations contradictoires des partis européistes comme le PS ou EELV qui posent la question de l'urgence écologique tout en adhérant aux politiques néolibérales de l'Union européenne dont les marques fondamentales sont le productivisme, le libre-échange, le développement des inégalités et l'austérité pour les classes populaires.

    Mettre ensemble dans le même sac le fait que le climat de connaît pas de frontières et la limitation des souverainetés des États reviendrait à mettre en parallèle de la même manière l'aviation civile internationale et la souveraineté des pays. Ceci n'a guère de sens et relève d'une « brève » de comptoir. L'enjeu est autre et mérite que l'on y accorde un peu de réflexion. La Conférence de Copenhague en 2009 fut un échec international enterrant par là même le Protocole de Kyoto. La Conférence de Paris (COP21) en décembre 2015 ayant  permis de  clarifier la situation sur le climat, le MS21 écrivait : « le mérite de la COP21 est d'avoir entériné au niveau international les enjeux liés aux changements climatiques et d'en préciser les objectifs pour en limiter les conséquences. Il est à nos pays de définir à présent quelles sont les trajectoires énergétiques, économiques et sociales pour y parvenir ».

    L'objectif reconnu est de ne pas dépasser une hausse de la température de la planète de plus de 2°C, voire 1,5°C. Il est reconnu comme illusoire actuellement de trouver un accord international sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Face à un tel constat, c'est à chaque pays de s'engager volontairement pour une réduction des GES. Les engagements des États ne permettent pas d'atteindre l'objectif de 2°C et la trajectoire annoncée se situe sur une hausse de la température entre 3,5 et 4,0°C, avec toutes les conséquences environnementales, sanitaires, humaines et économiques à prévoir. Chaque pays est mis ainsi devant ses responsabilités. Donald Trump  l'a fait à sa manière et ne veut même pas entendre parler d'engagement international, ce qui est une constante dans la politique des États-Unis.  Pour la France, le MS21 ignore l'engagement du Président Emmanuel Macron. Le candidat de la France Insoumise mettait l'enjeu écologique au premier rang des préoccupations politiques en adoptant et en constitutionnalisant la règle verte, conduisant à la planification écologique. Faut-il pour cette raison  affubler à Jean-Luc Mélenchon le qualificatif « d'idiot utile » ?

    Au final laisser croire que la préservation de l'environnement (terme bien mal choisi par Pierre Lévy car le réchauffement climatique est déjà en cours ainsi que la destruction de la biodiversité), reviendrait à se laisser guider par une pensée profondément réactionnaire amène à penser que l'auteur de l'article se range dans la catégorie des « climato-sceptiques » ou qu'il soit un journaliste bien mal informé. Dans ce dernier cas, le MS21 suggère la lecture de trois ouvrages particulièrement éclairants : John R. McNeill (2010) Du nouveau sous le soleil. Une histoire de l'environnement mondial au XXe siècle, ed. Champ Vallon, A. Bernier (2012) Comment la mondialisation a tué l'écologie. Les politiques environnementales piégées par le libre échange, ed Mille et Une Nuits, et A. Pottier (2016) Comment les économistes réchauffent la planète, ed. Seuil. Le climato-scepticisme ne vient pas de nulle part mais fait partie d'une stratégie délibérée qui trouve ses racines notamment aux États-Unis dans une interprétation littérale de la Bible et dans le fondamentalisme du marché car pour eux le marché est une institution parfaite et cette règle ne souffre d'aucune exception. Or, le changement climatique signale une défaillance des mécanismes du marché et pour les tenants d'un tel fondamentalisme, c'est là une situation impossible : par conséquent le changement climatique ne peut exister.

    Enfin, au registre des "avantages", si Pierre Lévy souligne les  effets positifs du réchauffement climatique , « comme par exemple les millions d’hectares que le dégel sibérien rendrait cultivables », auxquels il aurait pu ajouter l'ouverture à la prospection pétrolière en zone polaire arctique, il faudrait mettre dans le second plateau de la balance les estimations de l'ONU qui prévoient l'exil forcé de 250 millions de personnes en lien avec les bouleversements du climat. Faudra-t-il construire des murs, à l'instar de ceux existants et en projet comme celui envisagé par Donald Trump entre son pays et le Mexique, pour protéger les souverainetés des pays ? Pierre Lévy se garde bien de s'engager dans cette réflexion qui nous sera imposée bon gré mal gré.

    Le radicalisme progressiste eurocritique n'a pas besoin de disposer d'un tel avocat

    ARTICLE DE PIERRE LEVY

    La décision annoncée par Donald Trump de sortir de l’accord de Paris sur le climat suscite un tollé sans précédent. Chacun sait que dans ces colonnes, on ne donne pas dans le soutien inconditionnel au maître de la Maison Blanche. Mais cette fois…

    Il l’a fait ! Donald Trump avait jusqu’à présent si fréquemment tourné le dos à ses promesses électorales qu’on désespérait qu’il tînt cet engagement-là. Finalement, il a eu le courage d’aller contre les objurgations des élites mondialisées (lire le compte-rendu du G7  du 26 mai dans l’édition papier de Ruptures), des partis installés, des médias les plus divers – bref, de l’idéologie dominante qui, sur le dossier « environnement », flirte carrément avec le terrorisme intellectuel.

    Le président américain a donc, le 1er juin, annoncé la sortie de son pays de l’accord « climat » signé à Paris. Ce faisant, il désespère tout ce que l’Union européenne compte de sommités, du président du Conseil, Donald Tusk, à celui de la Commission, Jean-Claude Juncker, de la chancelière allemande au président français. S’il ne s’était pas agi des États-Unis mais des îles Fidji, gageons qu’un corps expéditionnaire européen, alimenté en carburant bio, serait déjà En Marche pour rétablir la sacro-sainte défense de la planète.

    Il désespère également ces autres progressistes bien connus que sont Apple, Facebook, Google, Microdsoft, mais aussi Unilever, ConocoPhilipps et Exxon Mobil : toutes ces firmes avaient, au dernier moment, tenté de dissuader la Maison Blanche de commettre l’ « irréparable »…

    On n’a ici aucune légitimité pour trancher le débat sur la réalité du réchauffement, ni sur son origine anthropique. Une majorité de scientifiques penche pour une réponse positive, même si le terme « consensus » est délibérément exagéré. Mais là n’est nullement la question. (Au passage, notons que le dossier est toujours exclusivement instruit « à charge » : aucun des procureurs énumérant les effets négatifs dudit réchauffement n’imagine un seul instant se pencher sur des effets positifs – comme par exemple les millions d’hectares que le dégel sibérien rendrait cultivables).

    En revanche, il est permis d’analyser le contexte idéologique qui assène comme vérité obligatoire qu’il faut « prendre soin de la nature ». Les quatre éléments suivants mériteraient d’être largement développés. Résumons les ici drastiquement.

    Quatre éléments

    Un : la « sobriété » que sous-tend (explicitement pour certains, implicitement pour d’autres) « la lutte pour le climat » n’est que le faux-nez de l’austérité que tentent d’imposer les maîtres du pouvoir et propriétaires des capitaux (ce sont les mêmes). Et pour cause : leur système est arrivé à bout de course, et s’avère incapable de promouvoir un développement impétueux des forces productives. Du reste, l’amour de la nature est bien souvent la trace de la haine refoulée de l’industrie… et de la classe ouvrière. Dès lors, il faut aux dirigeants capitalistes un habillage idéologique présentable pour dissimuler leur impuissance.

    Deux : n’en déplaise aux innombrables « idiots utiles » qui psalmodient leur amour de la nature, la substitution des énergies renouvelables aux énergies fossiles (et au nucléaire) recouvre en réalité des rivalités et des ambitions géostratégiques, entre firmes mais aussi entre puissances. Car, pas de chance, une large part du pétrole et du gaz a été installée par Dieu – décidément distrait sur ce coup-là – dans des pays arabes et en Russie, ce qui n’est évidemment pas acceptable… Dépendre de Moscou, de Téhéran, voire de Riyad, voilà qui ne doit pas durer !

    Trois : le climat a ceci de particulier qu’il ne connaît guère de frontières. Ça tombe décidément à pic pour les adeptes de Bruxelles, Bilderberg et consorts qui rêvent de voir celles-ci effacées au plus tôt, afin de laisser place à une gouvernance globalisée. La lutte « contre le réchauffement » justifie en substance l’abolition, ou à tout le moins la limitation, des souverainetés.

    Quatre : l’impératif comminatoire enjoignant de « préserver l’environnement » s’apparente à la jadis célèbre formule des toilettes ferroviaires : veuillez laisser la planète dans l’état où vous l’avez trouvée. Une pensée profondément réactionnaire qui, si elle avait été appliquée dès l’origine par les sociétés humaines, nous cantonnerait encore aujourd’hui dans la grotte de Lascaux. Une régression anthropologique potentielle qui pose implicitement qu’on est allé « trop loin » alors même que les ressources de la planète seraient « limitées ». Ce qui fait l’impasse sur l’intelligence humaine : le même hectare cultivé en blé nourrit aujourd’hui infiniment plus de personnes que dans l’antiquité. Or nous ne sommes encore qu’au début de la préhistoire de l’humanité.

    Pour l’heure, on s’en tiendra là : c’est déjà mille fois plus que les oreilles sensibles – et alignées – n’en peuvent supporter.

    Et l’on se réjouira que les adeptes de la décroissance (et autres « croissances soutenables ») enragent ; et que leurs ancêtres se retournent probablement dans leur tombe, à moins que leurs bio-restes ne nourrissent déjà amoureusement les pissenlits.

    On a ainsi une pensée particulière pour Sicco Mansholt, l’un des premiers à populariser (en 1972) le rapport du Club de Rome prônant la décroissance. A ses moments perdus, le Néerlandais fut également vice-président puis président de la Commission européenne.

    En réfléchissant bien, l’OTAN pourrait bien redevenir « obsolète »

    Certes, Donald Trump a pris sa décision pour des raisons qui n’ont rien de philosophique, mais reflètent certains intérêts. Ces derniers intègrent la probable prochaine suffisance énergétique du pays, de même que la volonté affichée de préserver l’emploi des mineurs.

    En matière de justification, on en a connu de pires.

    Bravo Donald, et encore un effort : en réfléchissant bien, l’OTAN pourrait bien redevenir « obsolète ». Au vu de la réaction des dirigeants européens, tout espoir en ce sens n’est pas perdu…

    Pierre Lévy

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