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Politique

  • Venezuela: la pensée mi-figue mi-raisin de la gauche intellectuelle*

     

    Par Romain Migus

    Le cyclone médiatique semble s ́être éloigné temporairement des côtes vénézuéliennes. Durant les trois semaines précédant l ́élection des députés à l ́Assemblée constituante, le Venezuela bolivarien a été à la Une de toutes les entreprises de communication internationales. Ce n ́est évidemment pas un hasard, il s ́agissait de créer un climat favorable dans l ́opinion publique pour justifier un changement de régime par la force. Celui ci n ́ayant pas eu lieu, et le Peuple vénézuélien ayant donné une légitimité par les urnes à l ́Assemblée constituante, en dépit du boycott de l ́opposition et des menaces qui pesaient sur les électeurs, le Venezuela disparaît progressivement de nos médias, laissant la place à l ́arrivée de Neymar au PSG et à celle d ́un bébé panda au zoo de Beauval.

    Comme les nuages se sont désormais retirés (attention tout de même à la queue du cyclone), nous pouvons désormais constater l ́ampleur des dégâts laissé par le typhon médiatique au sein de l ́opinion publique, et particulièrement parmi les sympathisants et militants de la transformation sociale. Le temps de rétablir la véracité des faits étant bien plus long que celui d ́énoncer des mensonges, il restera toujours un doute et une méfiance dès que l ́on recommencera à parler du Venezuela bolivarien. Il convient donc de revenir sur la légitimité de certaines sources d ́information.

    Depuis quatre mois, une opération de déstabilisation antidémocratique était en cours dans le pays caribéen. Elle s ́est accélérée dés que le président Maduro, analysant la crise politique dans laquelle était plongé son pays, décida de redéfinir le pacte social qui unit les vénézuéliens en convoquant une Assemblée constituante. L ́opposition vénézuélienne, au nom de

    la démocratie, décida de boycotter et d ́empêcher par tous les moyens la tenue de cet évènement électoral.

    Les tenants de la droite internationale ont tous manifesté une solidarité inconditionnelle avec leurs semblables vénézuéliens dans leur tentative de renverser le pouvoir. De Rajoy a Santos, de Uribe a Manuel Valls en passant par Peña Nieto et autres, aucun des dirigeants de droite n ́a conditionné son soutien à une quelconque critique de cette opposition, pourtant très peu démocratique. En revanche, dans certains secteurs de gauche, nous avons pu assister à des exercices de funambulisme politique voire à des attaques frontales contre la Révolution Bolivarienne au moment où celle-ci est attaquée de toute part.

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  • La revue de la semaine de Jean-Luc Mélenchon

    Dans ce 27e numéro de la Revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon explique pourquoi les législatives peuvent être l'occasion d'appliquer le programme «L'Avenir en commun» avant de donner les raisons de sa candidature à Marseille. Il apporte son soutien aux salarié.e.s de GM&S, en lutte à La Souterraine dans le département de la Creuse. Jean-Luc Mélenchon revient également sur l'absence de l'écologie dans le débat du second tour de l'élection présidentielle et invite chacun.e à être vigilant.e sur les questions liées au nucléaire ainsi qu'à la propriété des outils de production.

    ***SOMMAIRE***
    01:25 : Les législatives et les chances de la France insoumise
    04:17 : Pourquoi être candidat aux législatives ?
    05:58 : Pourquoi avoir choisi Marseille ?
    08:28 : Ce que les législatives peuvent apporter au pays.
    10:16 : Industrie et écologie
    13:20 : La lutte des salarié.e.s de GM&S à La Souterraine, dans la Creuse
    18:49 : Les stratégies américaines de prise de contrôle des entreprises françaises
    22:00 : Technip, nouvelle entreprise menacée
    23:26 : Appel à la vigilance sur les questions de propriété des moyens de production
    25:25 : L'écologie, grande absente du second tour de l'élection présidentielle
    26:16 : Les dangers du nucléaire : l'effondrement de la «poubelle nucléaire» américaine.



     


    ***LES LIENS***
    - Tout savoir sur notre campagne des législatives : https://lafranceinsoumise.fr/campagne...
    - À bout, les GM&S de La Souterraine (Creuse) piègent leur usine et détruisent des machines : http://www.lamontagne.fr/souterraine/...
    - TechnipFMC : la fusion tourne à l'avantage des Américains : https://www.lesechos.fr/idees-debats/...
    - Incident dans la «poubelle nucléaire» des États-Unis : http://abonnes.lemonde.fr/ameriques/a...

    ***RETROUVEZ JEAN-LUC MÉLENCHON SUR***
    - Le site de campagne : http://www.jlm2017.fr
    - Le blog : http://melenchon.fr
    - Facebook : https://www.facebook.com/jlmelenchon/
    - Twitter : https://twitter.com/JLMelenchon
    - Snapchat : @MelenchonJL
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  • Affaire Fillon : un bon chrétien, Macron de A à Z, Benoît Hamon : voiture-balai

    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
     

    Fabrice AUBERT
    Préambule : C’est suite à une discussion du café du commerce, à Martigues, avec des militants politiques engagés à soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon, qu’un militant, expliquant que celui-ci n’avait pas répondu aux questions sur la dette et surtout fourni de chiffres, que l’idée de ce papier m’est venu. Il ne s’agit pas d’un papier pro ou anti Mélenchon, juste donner des éléments de réflexion pédagogiques sur la question de la dette. Il peut être utile aux militants syndicalistes, politiques, (...) Lire la suite »
     
    Daniel VANHOVE
    Loin de campagnes présidentielles passées qui ont parfois été mornes et ennuyeuses, celle d’aujourd’hui est, sous certains aspects, un vrai régal. En effet, depuis quelques mois, les prétendants au poste convoité nous réservent bien des surprises. La presse fait son boulot. Les médias de masse relaient abondamment. Et d’aucuns se régalent de ces rebondissements incessants, dignes des meilleurs polars. Mais, que l’on ne s’y trompe pas, pour ce qui est des valeurs démocratiques dont tant se prévalent, (...) Lire la suite »
     
    ANTICONS - Observatoire du néo-conservatisme
    Inconnu il y a peu encore, Emmanuel Macron est sans nul doute une figure importante de la présidentielle 2017. Il est celui que les médias présentent comme l’homme de la situation. Ses meetings sont retransmis par les grandes chaînes d’information en temps réel. Bien que son bilan de Ministre de l’économie et des finances ne plaide pas en sa faveur (600 000 chômeurs de plus), ses partisans voient en lui un modèle d’efficacité. Dès ses premiers pas dans le monde politique il a essayé de se présenter (...) Lire la suite »
     
    Vladimir MARCIAC
    Le 3 juin 2013, j’ai signé sur Le Grand Soir un article sur le comportement indigne de la bande de Cyril Hanouna (« Touche pas à mon poste ») morte de rire devant une jeune femme, une opératrice-prompteur, qui est sortie des coulisses pour intervenir quelques secondes en direct. Il s’agissait de Sophie Tissier, 34 ans, mère célibataire, qui a voulu dénoncer les baisses de salaires (25 % en ce qui la concerne) que subissaient les intermittents depuis le rachat de la chaîne par le groupe Canal Plus. (...) Lire la suite »
     
    Un point de vue de « militants franchement communistes »...
    Georges GASTAUD
    Par une manœuvre dont on peut admirer le fignolé, Martine AUBRY, son poisson-pilote Vincent PEILLON et ses puissants relais dans l’appareil du PS, ont réussi à écarter VALLS, le dauphin de HOLLANDE, dont la candidature menait le PS tout droit au cimetière. Le ravalement de façade a pris le souriant visage de Benoît HAMON, l’éléphanteau rosâtre qui a avalé toute la politique européenne et social-impérialiste du PS (Libye, Syrie, Mali, Ukraine…), mais qui amuse la galerie à coups de « revenu minimum de base (...) Lire la suite »
     
    Liliane HELD-KHAWAM
    Pour votre sécurité, vos données personnelles et biométriques seront numérisées et stockées. Mais où donc ? Le 9 février 2017, un arrêté a été émis en France par le directeur des libertés publiques et des affaires juridiques. Il s’agit de l’application qui autorise la « création d’un traitement de données à caractère personnel relatif aux pièces d’identité »(décret n° 2016-1460 du 28 octobre 2016). Sont concernés votre passeport et votre carte d’identité. Ces pièces d’identité deviennent des TES pour »Titres (...) Lire la suite »
     
    François RUFFIN
    Lors de l’édition 2017 des César, François Ruffin a remporté celui du meilleur documentaire pour son film Merci Patron, qui raconte les conséquences sur une famille de la délocalisation d’une usine LVMH. Après avoir reçu son trophée, il s’est lancé dans un discours particulièrement musclé. Ruffin arborait un maillot à l’effigie de Bolloré, propriétaire de Canal+ qui retransmettait la cérémonie, maillot que le cadreur s’efforça de montrer le moins possible. La fin du discours de Ruffin où il remerciait les héros (...) Lire la suite »
     
    Eishton
    Deux cas récents de militaires israéliens surpris à tuer des manifestants palestiniens révèlent bien le pouvoir et les limites de toute une nation qui a décidé de croire ce qu’elle entend croire, en dépit des preuves évidentes du contraire. On a appelé cela « Pallywood ». À l’instar de la matière noire, il s’agit d’un phénomène non observable, dérivé de notre besoin d’établir une contradiction entre ce qui est visible et ce à quoi on s’attend. Alors que nous observions les étoiles, un univers dont on présumait (...) Lire la suite »
     
    Bruno GUIGUE
    Que certains aient appelé de leurs vœux un compromis gribouillé sur un coin de table entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, rétrospectivement, donne des sueurs froides ! Si « La France insoumise » s’est donnée la peine de bâtir un programme, on suppose que ce n’est pas pour se livrer, en catimini, à des marchandages pré-électoraux avec une social-démocratie moribonde. Le péril semble écarté, mais c’est le moment de rappeler quelques évidences. Il faudrait l’admettre une fois pour toutes : M. Hamon n’est (...) Lire la suite »
     
    Philippe ARNAUD
    22 février, journal télévisé de 13 h de France 2. J’ai retenu deux sujets. 1. Le premier sujet concernait l’espérance de vie des Françaises qui augmente et qui pourrait, pour les petites filles qui naîtront en 2030, atteindre 88 ans et 6 mois "en moyenne" (le "en moyenne" est important). Cependant, un médecin vient tempérer l’optimisme qui pourrait en résulter car prolonger la vie jusqu’à près de 90 ans n’est pas une fin en soi, et nombre de passants interrogés lors d’un "micro-trottoir" font remarquer, (...) Lire la suite »
     

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  • "La bombe et nous" dossier exclusif

     

     

    Du lundi au jeudi, dossier spécial réarmement.

     

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    notre dossier complet.

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  • Shimon Peres « l'homme de la paix » ? Quelle blague !

     par MS21

    Shimon Peres « l'homme de la paix » ? Quelle blague !

    Il n’y a jamais plus belle occasion de déformer les faits qu’à l’occasion des hommages rendus au moment des obsèques d’un homme public. Les funérailles de l’ancien Président israélien Shimon Peres le 30 septembre 2016 n’ont pas dérogé à la règle, devant un parterre de plus de 80 représentants étrangers : Barack Obama et Bill Clinton pour les États-Unis, François Hollande et Nicolas Sarkozy pour la France. La veille, Joe Biden, vice-président américain, évoquait Shimon Peres comme « la conscience et l’âme » d’Israël. Il est convenu d’admettre que Shimon Peres recherchait la paix entre Israéliens et Palestiniens pour établir la sécurité d’Israël, tandis que l’actuel Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou prône l’inverse, la sécurité pour avoir la paix. Les deux discours se sont conjugués merveilleusement au fil des années, depuis les accords d’Oslo, pour justifier la poursuite de la politique israélienne d’expansion coloniale et d’apartheid dans les territoires palestiniens. Cette hypocrisie que partagent nos dirigeants politiques avec l’Union européenne et les États-Unis, amène le MS21 à exprimer son accord avec l’analyse de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) dont il retransmet ici le communiqué du 30 septembre.

    Communiqué de l’UJFP du 30 septembre 2016

    Il existe une légende tenace : celle de l’existence d’un "sionisme de gauche" qui aurait fait des "offres généreuses" que les méchants Palestiniens auraient refusées. Le prototype de cette générosité, ce serait les accords d’Oslo et un de leurs signataires : Shimon Pérès.

    Shimon Pérès est à l’origine du surarmement d’Israël. Dès les années 50, il obtient de ses amis "socialistes" dans le gouvernement Guy Mollet le premier réacteur nucléaire (à Dimona) et la vente d’avions Mirages. Beaucoup plus tard, il fait partie des gouvernements qui vont autoriser et financer les débuts de la colonisation tout en discriminant les Mizrahis venus du Maghreb et du Machrek.

    Pérès et Rabin sont, côté israélien, les artisans des accords d’Oslo. 23 ans après cette signature, tout le monde comprend qu’ils ont été une gigantesque illusion. Les Palestiniens ont espéré signer "la paix des braves" qui mènerait à un petit État palestinien limité à 22% de la Palestine historique. Ils ont cru avoir des "partenaires pour la paix" dont Shimon Pérès était le prototype.

    L’homme plaisait beaucoup aux Occidentaux : un "socialiste" parlant de la paix et compromis dans tous les crimes commis contre le peuple palestinien. Il a même eu le Prix Nobel (mais avant lui, des assassins comme Kissinger ou Begin l’avaient déjà eu).

    En réalité à Oslo, les Palestiniens ont reconnu l’État d’Israël (pourtant né de l’expulsion de la grande majorité des Palestiniens de leur propre pays) et Israël a juste reconnu l’OLP rapidement transformée en une Autorité Palestinienne sommée d’assurer la sécurité de l’occupant. Rien n’a été signé sur la création d’un État palestinien ou sur l’arrêt de la colonisation.

    Dans les deux ans qui séparent la signature des accords d’Oslo de l’assassinat de Rabin, 60000 nouveaux colons sont installés par les travaillistes. Pour faire la paix ? Quelle blague !

    Tout juste arrivé au pouvoir après cet assassinat, Shimon Pérès fait exécuter en pleine période de trêve Yahia Ayache (considéré comme l’artificier du Hamas, il relance ainsi les attentats-suicides de ce parti qui avait décrété une trêve) et lance une attaque sanglante contre le Liban et la ville de Cana. Il est le principal fossoyeur des accords d’Oslo. Les électeurs préférant l’original à la copie, il est battu par Nétanyahou en 1996.

    La suite est encore plus navrante, résumant à travers la trajectoire d’un homme l’évolution de la société israélienne. Pérès va se rallier à Sharon, l’homme qui accentue et généralise une colonisation initiée avant lui. L’homme des crimes de guerre à répétition. Il va propager l’image d’un Sharon centriste, le mythe d’un Israël faisant des offres généreuses que ces barbares de Palestiniens ont refusées.

    Il plaisait à l’Occident qui adore la « paix » quand le dominant conserve sa puissance et que le dominé est forcé d’accepter sous peine de "porter la responsabilité d’un échec du processus de paix". Un Occident qui adore les "socialistes" quand ils maintiennent l’ordre colonial.

    Sauf qu’il n’y a jamais eu de processus de paix, il y a un État d’apartheid et un rouleau compresseur colonial aidé politiquement et militairement par l’Occident.

    Il n’y aura pas de paix sans justice.

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  • Grandes et petites questions sur nos temps difficiles


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    Discours de Pericles (Athène, Grèce)

    La démocratie « à l’occidentale », c’est quoi ? Le libre bavardage, l’absence d’obligations civiques si ce n’est celle de se débrouiller », des élections exigeant beaucoup d’argent et des sondages à haute dose.

    Reprenons. Ce bavardage permanent sur tous les médias fait croire au pluralisme et n’engage à rien : il est soigneusement contenu dans des limites « convenables » pour le système et les avis contraires se neutralisent sans conséquence.

    Le citoyen ne se voit rien demander (sauf ses impôts), ce qui lui faire croire qu’il est « libre » ; en contrepartie, il ne décide de rien et perçoit très peu (au mieux, quelques « minimas sociaux »). Il est surtout sujet, ce à quoi il s’habitue, par apolitisme, pour se consacrer à sa petite vie privée, privée surtout de l’Autre. Car il doit combattre sans scrupule tous les « autres » pour survivre : il est « ubérisé » !

    Les « consultations » (le mot est bien ajusté) électorales, qui se succèdent et se ressemblent, institutionnalisent une alternance sans alternative en désignant des représentants très peu représentatifs, libérés de tout engagement vis-à-vis de leurs électeurs. Si les résultats sont inattendus et perturbateurs pour le système, ils sont neutralisés. Une masse de citoyens « amateurs » légitiment des professionnels de la vie politique, assistant la petite équipe d’oligarques ayant la maîtrise des grandes décisions économiques et financières. Malgré une abstention croissante, l’argent et les médias parviennent encore à persuader ces « amateurs » des « bonnes orientations » et des « meilleurs » candidats présélectionnés par les sondages et les financeurs de campagne !

    Ainsi, ce que l’on appelle communément en Occident « la démocratie » est un ensemble de faux-semblants laissant la majorité des individus démunie. Jour après jour, on convainc le pseudo-citoyen qu’il n’y a pas d’autre choix : la solution « démocratique » serait la « moins pire ». Il échapperait ainsi au « totalitarisme », phénomène indéfini mais dont on diffuse régulièrement quelques images : les horreurs nazies et le goulag stalinien. En direction des citoyens les plus lucides et les moins formatés, se refusant aux distinctions basiques entre le Bien et le Mal, sont mandatés avec force publicité quelques intellectuels plus ou moins mercenaires chargés de s’indigner contre ce Mal au nom d’un humanisme salutaire !

    Tous les arguments sont utilisés pour tuer toute espérance d’un autre monde que celui existant et pour enfermer les dangereux insatisfaits dans le « paradis » du possible que serait « la bien-heureuse démocratie à l’occidentale » !

    Tous les jours sont répétées de soi-disant vérités d’évidence.

    « L’égalité sociale tue l’esprit de compétition et anesthésie la société. Ceux d’en-haut sont donc les plus méritants ».

    « Collectiviser la production des richesses, utopie communiste de mauvais aloi, même s’il s’agit d’autogestion ou de coopérative, détruit l’efficacité économique qui a besoin de chefs, c’est-à-dire de managers de haute volée, ainsi que d’actionnaires et de banquiers pour les financer ! ».

    « L’information réelle des citoyens sur les réalisations locales ou sur les mesures nationales ou internationales rend la Cité ingouvernable. Il convient donc de ne laisser filtrer que ce qui est indispensable à la crédibilité du bien fondé des décisions déjà prises. Il faut faire admettre les clivages entre les Bons et les Méchants et user de la répétition pour convaincre. A défaut, se crée un climat anarchique et subversif ».

    « L’enseignement a une finalité utilitariste qui doit être renforcée. Napoléon I, après avoir fait son expérience robespierriste, avait bien raison de retirer des programmes l’Histoire et la Philosophie ! Les employeurs ont besoin « d’employables » et non d’esprits critiques susceptibles de perturber l’ordre naturel des choses ! ».

    etc. etc. etc.

    Face à ces conceptions qu’imposent le monde des affaires et la médiocratie politique au pouvoir, n’y a-t-il rien de possible et aucun espoir ?

    Quelques ébauches de réponses :

    L’Histoire a toujours plus d’imagination que ceux qui la vivent : les Résistants des premières années quarante contre les fascismes concevaient-ils l’effondrement brutal dès 1944-1945 de l’empire nazi ? Les Amérindiens de Bolivie discriminés et humiliés depuis des siècles imaginaient-ils le pouvoir d’Evo Moralès ?

    Il n’est pas impossible de détruire les illusions à la source de la servilité : le mot « liberté » est un mot creux si l’on ne prend pas conscience de tous les déterminismes et de toutes les limites dont il faut se libérer pour approcher de cette liberté ! Est-ce au-dessus de nos forces ?

    On peut comprendre au seul spectacle du monde que les hommes vivent encore en pré-histoire et qu’il n’est nulle part de démocratie, car elle est une création continue, un projet toujours « à-venir », édifié par de vrais citoyens, « centres d’initiatives » toujours responsables mais encore minoritaires !

    Dans l’attente d’une réflexion de fonds qui s’impose, il est urgent et plus aisé de répondre à quelques questions d’actualité, liées cependant aux précédentes.

    * Peut-on rationnellement penser, comme on nous le répète, que certains États incarnent le Bien (les États-Unis ou la France, par exemple) et d’autres le Mal (la Chine ou la Russie, par exemple), ce qui serait une première dans l’Histoire !

    * Sachant que les médias (sous la III° République, sous Vichy, sous de Gaulle, etc.) étaient pour la plupart soumis à toute époque à l’argent et au pouvoir, peut-on douter un instant qu’il en est toujours de même aujourd’hui, afin de nous intoxiquer ?

    * Alors que depuis des siècles, aucun régime politique n’a effectivement admis le pouvoir du peuple, peut-on croire qu’aujourd’hui le miracle s’est produit ? Les élections présidentielles aux États-Unis ou en France sont-elles par exemple une confrontation entre des personnalités d’une qualité supérieure qui ont pleine légitimité pour décider de ce qui nous regarde ?

    * L’antiterrorisme n’apparaît-il pas comme un formidable dérivatif pour cette pseudo-élite liée aux milieux d’affaires afin d’éviter le débat sur le chômage, les salaires, la relance économique, l’évasion fiscale, etc. sujets sur lesquels ils n’ont rien à dire ni rien à proposer.

    Si le lecteur en ligne, privé de sudoku ou de mots fléchés, pouvait réagir et prendre les mesures adéquates, cela serait réjouissant !

    Source : Investig’Action

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  • Che Guevara, Inti Paredo… Pour la vengeance, la route n’est jamais trop longue


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    Alors qu’Ernesto « Che » Guevara venait d’être assassiné, le colonel bolivien, Roberto Quintanilla, lui fit amputer les mains. Ce fut un outrage terrible qu’il commit le 9 octobre 1967. Il devint l’homme le plus haï de la gauche mondiale qui était à l’époque nombreuse et radicale.

    Deux ans après, le 9 septembre 1969, il brisa, à coup de crosse, la colonne vertébrale du prisonnier Guido « Inti » Paredo, avant de l’assassiner. Inti était un leader guérillero et l’un des cinq survivants de la guérilla du Che en Bolivie.

    Craignant pour la vie de l’assassin, le gouvernement le nomma consul à Hambourg, en Allemagne.

    Le premier avril 1971, en milieu de journée, il fut exécuté. Une femme élégante, svelte, portant une perruque blonde et des lunettes tira sur lui trois coups de feu qui le tuèrent sur le coup. Pour prendre rendez-vous, elle s’était fait passer pour une Australienne en quête d’informations touristiques. Quintanilla en personne l’attendait dans son bureau. Après avoir lutté contre celle qui était désormais veuve, elle quitta les lieux discrètement sans laisser de traces. Avant de sortir du bâtiment, elle se débarrassa de la perruque, du révolver et de son sac. Ce dernier, contenait un morceau de papier sur lequel on pouvait lire : « La Victoire ou la mort. ELN »

    L’événement fit le tour de la planète. Beaucoup de personnes le célébrèrent. Une femme, quelque part, déclara «  Pour la vengeance, la route n’est jamais trop longue. »

    Par simple suspicion, la police allemande accusa Monika Ertl. Les journaux, comme toujours relayèrent l’information en boucle. La chasse était ouverte.

    Elle était arrivée en Bolivie en 1953 ; elle avait alors 15 ans. Avec sa mère et ses sœurs, elle venait rejoindre son père, Hans. Il était installé depuis trois ans à Chiquitania, à une centaine de kilomètres de Santa Cruz. Là sur ces plateaux quasiment vierges, à la frontière du Brésil, ils se sentirent comme des conquistadors.

    En réalité, Hans, en particulier, s’y tenait caché. Il était en fuite. En tant que photographe, pendant la seconde guerre mondiale, il était l’un des grands propagandistes du nazisme. Il était connu comme « le photographe de Rommel », pour avoir servi longtemps ce maréchal, l’un des hommes le plus puissant du Troisième Reich.

    Lorsque les troupes soviétiques entrèrent à Berlin, le 2 mai 1945, mettant en déroute les nazis, Hans put fuir grâce à l’aide des services d’espionnage militaire étasuniens et du Vatican. En échange, il livra les informations qu’il détenait.

    On ignore comment il a pu acquérir trois mille hectares de terres en ce lieu car son seul trésor, à son arrivée en Bolivie, était une veste. C’était la même veste que celle portée par les officiers nazis, dessinée et fabriquée par celui qui deviendrait mondialement connu : Hugo Boss. Ce furent principalement des prisonniers français qui faisaient fonctionner ses machines.

    Ainsi, Monika vécut son enfance au cœur même de l’effervescence du nazisme. A présent, en Bolivie, en tant qu’adolescente, son monde devait être totalement différent. Mais, socialement, ce ne fut pas tellement le cas, car sa maison était un lieu d’allers et venues incessants de nazis fugitifs, même s’ils étaient protégés par les Etats-Unis.

    Monika se maria en 1958 avec un autre Allemand et ils partirent vivre dans le nord du Chili, près des mines de cuivre. Pendant presque dix ans, elle supporta la vie de femme au foyer. Etre témoin de la souffrance des mineurs changea sa vision du monde et des êtres humains. Elle partit vivre à La Paz et fonda un foyer pour orphelins. Elle avait grandi au milieu de racistes et vivait, à présent, dans des communautés remplies d’indiens.

    C’est, aussi, au cours de cette période, que débutèrent ses contacts avec la gauche bolivienne. Voyageant pour recueillir des fonds pour son projet, elle eut des relations étroites avec la gauche européenne, et principalement avec l’Allemagne. Selon sa sœur Beatrix, Monika était « une femme électrique, avec beaucoup d’adrénaline et qui avait un large panel d’amis ».

    Pour elle, selon sa sœur, Che Guevara « avait été un Dieu ». Son assassinat l’avait bouleversée et emplit de douleur.

    Son intégration dans l’Armée de Libération Nationale, ELN, apparut donc naturelle : cela avait été la guérilla du Che. En réalité, plutôt qu’une combattante, elle fut une milicienne chargée de l’appui logistique. Cette responsabilité impliquait plus de risques que d’être dans la montagne. Son nom de guerre était « Imilla », ce qui en langue aimara signifiait « petite fille indienne ».

    Sa sœur disait qu’elle était « décidée à changer le monde ».

    Dès le début, ses positions politiques engendrèrent des désaccords avec son père. Malgré tout, il lui permit d’utiliser la grande maison que la famille possédait dans la capitale. Logiquement, elle l’utilisait pour y cacher des armes et y abriter des guérilleros. Mais le jour où Monika se rendit à « La Dolorosa », comme se nommait la hacienda, pour demander à son père de lui laisser construire un camp d’entraînement sur ce lieu, Hans lui ordonna de prendre le large pour toujours. Pendant les quatre années de clandestinité, elle écrivit seulement une fois par an à sa famille. A chaque fois elle leur disait que tout allait bien. En 1969, elle leur envoya un dernier courrier : « Adieu, je m’en vais et vous ne me verrez plus jamais ». Et il en fut ainsi.

    La maison de La Paz fut une cachette pour Inti Paredo. Elle fut également témoin de l’idylle passionnée qui lia Monika et le guérillero. Il devint son grand amour.

    Depuis l’exécution de Quintanilla, elle passait plus de temps hors de Bolivie, principalement à Cuba et en France. Elle possédait un faux passeport argentin. Même si plusieurs services de renseignement étaient sur ses traces, à commencer par les allemands et la CIA, elle se déplaçait malgré tout avec une certaine facilité.

    Le ministère de l’Intérieur offrit pour la capture de Monika une récompense plus forte que celle promise pour Che Guevara. Un jour, le père vit l’affiche avec les photos des « terroristes » les plus recherchés, ainsi que leurs mises à prix. Monika en faisait partie. On dit qu’il en éprouva une très grande honte.

    Il y avait un homme qui la connaissait très bien : c’était l’« Oncle Klaus ». C’est ainsi que son père lui avait appris à appeler cet homme qui se disait commerçant, et portait le nom d’Altmann. Monika ne sut que bien plus tard que son véritable nom était Klaus Barbie, un « criminel de guerre ». En 1943, pendant la seconde guerre mondiale, il avait été le chef de la sinistre Gestapo de Hitler dans la ville française de Lyon. Il avait torturé, assassiné ou envoyé quatre mille personnes dans les camps de concentration. En raison de sa cruauté, on l’avait surnommé « Le boucher de Lyon ». A la fin de la guerre, les services de sécurité français voulurent l’arrêter, mais il s’était volatilisé. Il faut dire qu’il bénéficiait d’un puissant protecteur : le service de contrespionnage de l’armée étasunienne (Counter Intelligence Corps, CIC). Le criminel était précieux en raison de tout ce qu’il savait concernant l’espionnage soviétique et la résistance organisée par le Parti Communiste français. Le CIC justifia les crimes de Barbie en disant qu’il s’agissait « d’actes de guerre ».

    Avec l’aide du Vatican, en 1951, il fut envoyé en Argentine d’où il passa en Bolivie. Là, il obtint la nationalité bolivienne et devint le bras droit de la CIA et le conseiller des dictatures. Oui, il était bien « commerçant », comme on l’avait dit à Monika, mais dans le secteur de la cocaïne et des armes.

    « Barbie connaissait tous les déplacements de ma sœur, il les avait bien étudiés », raconta Beatrix. Rien de plus normal avec les contacts qu’il avait. En effet on assure qu’il collaborait aussi avec la police secrète allemande. Depuis le jour où Monika avait quitté l’Europe pour la dernière fois pour rentrer en Bolivie, elle était suivie.

    Il semblerait que pendant quelques jours, Barbie perdit sa trace à la Paz, jusqu’au moment où le criminel l’identifia à nouveau dans le centre de la ville. Elle allait vêtue comme une hippie ou une gitane. Il la reconnut à ses jambes fines et élégantes et aux lobes allongés de ses oreilles. Il appela immédiatement le ministère de l’Intérieur pour qu’il se charge de la suite. Alors on envoya les « negros », comme on appelait les tueurs chargés du sale boulot.

    Monika était accompagnée d’un Argentin. Lorsqu’ils arrivèrent près de la maison de son père, une vendeuse les avertit du danger : le lieu était occupé et le secteur encerclé par les militaires.

    Trois jours après, dans l’Alto, une commune jouxtant la capitale, on les repéra. C’était le 12 mai 1973. Il s’agissait d’une maison de sécurité, soi-disant clandestine, mais malgré cela la police l’avait localisée. La guérillera et son compagnon résistèrent à l’assaut jusqu’à épuiser leurs réserves de munitions. La police déclara qu’ils étaient morts dans l’affrontement. Mais des années plus tard, le père déclara qu’avant d’être assassinée, sa fille avait été torturée.

    La famille apprit la nouvelle dans la presse, car l’affaire était dans tous les journaux et sur toutes les ondes. Les sœurs prirent contact avec l’ambassade allemande pour réclamer le cadavre ; c’est à peine s’ils réagirent. Ils se contentèrent de transmettre cette réponse du ministère de l’Intérieur : « elle a eu un enterrement chrétien ». Le père ne leva pas le petit doigt.

    Le corps n’a jamais été retrouvé. Il ne reste qu’une simple plaque à l’entrée d’un cimetière à La Paz qui indique « C’est ici que repose Monika Ertl ».

    Beatrix raconte qu’un jour elle rencontra Barbie dans la rue, « il m’a salué avec courtoisie et m’a dit « quel dommage ce qui est arrivé à ta sœur, j’en suis désolé ». Je n’ai pas ressenti de rancœur à son égard. Nous voulions seulement récupérer le cadavre de notre sœur (…). Je n’ai jamais su si c’était lui qui l’avait fait assassiner ».

    En février 1983, Barbie, fut enfin extradé en France. Il mourut en prison le 25 septembre 1991.

    Monika vengea l’odieux assassinat de ces grands dirigeants révolutionnaires que furent le Che et Inti, et qui étaient aussi ses héros. Quant au procureur de Hambourg, il accusa Monika Ertl, mais clôtura l’affaire sans avoir pu la résoudre.

    Au moment où la combattante fut assassinée, le dictateur Hugo Banzer dirigeait la Bolivie. Etrange coïncidence, il était le voisin de l’hacienda des Ertl. Le père ne lui réclama jamais le corps de sa fille qui avait pourtant été sa préférée. Lorsqu’il ne pouvait éluder le sujet, il disait seulement : « S’il a donné l’ordre de la tuer, c’est qu’il avait ses raisons ».

     

    HERNANDO CALVO OSPINA est écrivain et journaliste.

    Ce texte est issu de son livre Latines, belles et rebelles, Le Temps des cerises éditeurs, Paris 2015.

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    Bibliographie :

    • Jurgen Schreiber, La mujer que vengó al Che. La historia de Monika Ertl, Editorial Capital Intelectual, Buenos Aires, 2010.

    • Peter McFarren et Fadrique Iglesias, « Klaus Barbie, un novio de la muerte », La Razón Digital, La Paz, 12 janvier 2014.

    • Erhard Dabringhaus, L’Agent américain Klaus Barbie, Editions Pygmalion, janvier 1986.

    • Documentaire « Se busca : Monika Ertl » de Christian Baudissin, 1988

     

    Source: Investig’Action

    Cet article est également disponible en : Espagnol

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