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  • Droits humains et USA, 1er photos de Castro, Ibéria : la ligne Madrid-Cuba réouverte

    La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération

    > Chers amis,

    > Toujours une série d’informations sur les suites de "l’évènement historique du 17 décembre". Les responsables cubains, Raul Castro en tête, confirment leur désir profond de relations avec leur grand voisin les États Unis et le pas qui a été franchi en décembre.Il n’en reste pas moins que l’obstacle essentiel, incontournable, pour avancer dans cette voie, c’est le blocus qui sévit depuis des dizaines d’années et que les premières mesures prises par OBAMA n’a hélas pas supprimé. Il faut que les dirigeants américains, non seulement, reconnaissent que le blocus a été un échec, mais qu’ils ne mettent pas en oeuvre pour le remplacer une politique tout aussi agressive vis-à-vis de Cuba, avec la ferme volonté d’en finir avec le système politique et social mis en place. Dans cette situation, nouvelle, résultat de la résistance du peuple cubain notamment, les amis de Cuba, dont nous faisons partie, ont encore du pain sur la planche...

    > Et notre association veut y prendre toute sa part. C’est ainsi que nous rendons compte de la rencontre qui a eu lieu à Paris entre le Vice Président du Conseil des Ministres Ricardo Cabrisas Ruiz et Victor Fernandez Président de Cuba Coopération et Christian Huart, vice-président, en présence de Son Excellence, notre ami Ambassadeur Hector Igarza. Un honneur pour nous et une reconnaissance du travail efficace que nous réalisons pour le développement des relations entre nos deux pays.

    > Vous lirez et verrez des nouvelles fraiches de Fidel Castro, bien vivant, et aussi, un article de notre ami Michel Porcheron sur une lettre du leader de la révolution, qui ne l’était pas encore, au Président des États Unis...

    > Une demande : afin d’alléger la tâche des traducteurs qui nous font bénéficier de leur concours, nous faisons appel une nouvelle fois, aux bonnes volontés. Un article par mois à traduire ! C’est l’aide bien utile que vous pouvez apporter. Merci d’avance pour modestement, être toujours mieux en mesure d’informer nos amis lecteurs.

    > Bien cordialement,
    Roger Grévoul
    Président Fondateur
    Responsable politique du site internet et de la Lettre Hebdomadaire

    Si nous parlions des droits humains aux États Unis ?

    par Philippe ALDER le 5 février 2015

    > Un court article, bien pensé et bien envoyé, de notre am iPhilippe ALDER, animateur de notre nouveau comité local "LILLE-METROPOLE"

    Le Chevalier de Paris, un roi à La Havane

    par RG le 5 février 2015

    > Sur la place de San Francisco deux vieilles dames essuient une figure en bronze. D’abord la belle barbe, presque en or à cause de tant de mains des passants. Puis l´index de la main gauche, beau jusqu’à faire disparaître l’ongle et les jointures exquisément modelés par le sculpteur José Villa Soberón.

    > Elles font un voeu sous l’influence de quelques guides touristiques et de la mythologie populaire qui paraît lui accorder peu à peu un caractère de saint urbain. Parmi plusieurs statues de La Havane, celle-ci se détache. Elle est une des rares dans le monde dédiée à un fou.

    Vendredi 6 novembre à NIMES, rencontre sur CUBA ...

    par Roger Grevoul le 4 février 2015

    > Profitant du retour de voyage de deux nîmois, connus et reconnus dans la capitale gardoise ... et au-delà, le comité du Gard de notre association, a décidé, avec eux, de convier les amis de Cuba, à venir échanger sur la situation actuelle dans la Grande Ile.

    > Des interrogations, voire de inquiétudes, se font jour notamment à la suite de l’annonce, le 17 décembre dernier, de la reprise des relations diplomatiques avec le grand et agressif voisin, les Etats Unis ! Que doit-on en penser ? Comment agir pour faire sauter ce qui est l’obstacle principal : le blocus ?

    > On en parle ensemble.

    Questionnaire

    par Gérard le 4 février 2015

    > Nous avons décidé de nous adresser à nos lecteurs pour essayer d’améliorer le contenu du site de l’association, et par la même la Lettre que nous vous adressons toutes les semaines. Merci de consacrer quelques minutes de votre temps pour remplir le formulaire proposé.

    Cuba publie les premières photos de Fidel Castro depuis près de six mois

    par RG le 4 février 2015

    > Dépêche de l’AFP publiée par LIBERATION MONDE

    Vocal Sampling fête ses 25 ans de musique sans instruments

    par RG le 4 février 2015

    > Par Yeneily García García pour CUBARTE

    > Le groupe Vocal Sampling, un des pionniers à Cuba dans l’art de faire de la musique avec la voix et les mains, a célébré son 25e anniversaire lors d’un concert où il a confirmé sa popularité et fermant une étape de travail qui ouvrira un nouveau chemin créatif.

    Fidel Castro a adressé une lettre- en anglais- au président des Etats Unis

    par Michel Porcheron le 3 février 2015

    > La Maison Blanche de Franklin D. Roosevelt reçut en 1940 des milliers et des milliers de lettres. C’est une tradition bien américaine. Aujourd’hui, elles se comptent par quelques milliers chaque jour.

    > En 1940 comme sous Obama, une sélection est conservée et une autre sélection est actuellement numérisée. Le 25 novembre 1940, le service concerné du Département d’Etat prit connaissance d’une lettre manuscrite, écrite en anglais, qui venait de Santiago de Cuba, le cachet de la poste faisant foi.

    > L’expéditeur était un adolescent, un collégien, qui loin d’être un facétieux, adressait un courrier au Président des Etats Unis en personne. Le boy s’appelait Fidel Castro. Sa lettre – on ne sait par quel hasard- ne fut pas mise au rebut, fut ainsi conservée, mais ce n’est qu’en 1977, qu’elle refit parler d’elle.

    > Aujourd’hui, après avoir été sur le Web, elle se retrouve dans un beau livre, recueil de « courriers historiques, inattendues et farfelus ». Ces dernières années, Fidel Castro en fait état dans tous les ouvrages cubains qui lui sont consacrés, portant sur son enfance et son adolescence. Comme si le temps était venu d’en parler longuement, tentant de ne rien oublier. En septembre 1942, à l’âge de 16 ans, il « monta » à La Havane, par le train, seul et avec deux valises de vêtements. Il allait intégrer El Colegio jésuite de Belen (où il obtint le bac littéraire en juin 45). Il avait laissé à Santiago toute sa famille, ses années d’insouciance et son « analphabétisme politique ».

    Iberia annonce la réouverture de sa ligne régulière Madrid-Havane

    par RG le 3 février 2015

    > – La compagnie aérienne espagnole Iberia a annoncé la réouverture de sa ligne régulière Madrid- La Havane avec 5 vols hebdomadaires, à partir du 1er juin.
    « Je suis très content de pouvoir annoncer la reprise des vols à destination de Cuba. Lorsque nous avons suspendu les vols à La Havane, cela fait deux ans, nous avons pris l’engagement de les rétablir dès que nous pourrions rendre la ligne rentable. Le moment est arrivé » a signalé Luis Gallego, président d’Iberia.
    « Tous les changements introduits (...)

    Rencontre à Paris de CUBA COOPERATION FRANCE avec le Vice-Ministre cubain RICARDO CABRISAS RUIZ

    par RG le 2 février 2015

    > Une rencontre particulièrement importante dans la situation actuelle avec l’appel que le gouvernement cubain fait aux investissements étrangers.

    > L’association veut poursuivre et amplifier son rôle et son engagement comme facillitateur des échanges entre nos deux pays.

    Cuba contre le mensonge et le blocus.

    par RG le 2 février 2015

    > Un article de Pedro Martínez Pírez pour RADIO HAVANE CUBA

    > La lettre de Fidel Castro à la Fédération des Étudiants Universitaires de Cuba (FEU) et le discours du Président Raul Castro au 3e sommet de la Communauté des États Latino-américains et Caribéens (CELAC) au Costa Rica, lèvent s’il le fallait, les malentendus et les mauvaises interprétations suite à l’annonce conjointe de Etats Unis et de Cuba d’avancer vers le rétablissement de leurs relations diplomatiques.

    Cuba, les dissidents et le droit de manifestation

    par Salim Lamrani le 1er février 2015

    > Un article de Salim Lamrani publié sur le site "Opera Mundi"

    Des spécialistes étasuniens dénoncent le fait que le blocus contre Cuba affecte les diabétiques de leur pays

    par RG le 31 janvier 2015

    > Un des effets particulièrement négatif du blocus...
    – Des spécialistes de l’organisation à but non lucratif MEDICC, Medical Cooperation With Cuba (Coopération Médicale avec Cuba) ont mis l’accent sur le fait que le blocus que Washington impose à La Havane depuis plus de 50 ans affecte des milliers d’Étasuniens qui souffrent de diabètes.
    Un article que publie le journal « The Huffington Post » qui cite de récents rapports de MEDICC, indique qu’entre 70 000 et 80 000 Étasuniens sont amputés chaque année à (...)

     !Un roman policier : La soif du sang" !

    par RG le 31 janvier 2015

    > Par Jesús Dueñas Becerra pour la revue numérique CUBARTE

    > L´écrivain Modesto Caballero Ramos est l´auteur du roman policier Sed de sangre (La soif du sang), publié par la maison Editora Política, et adressé, dans une perspective éthique et idéo-esthétique par excellence, aux amoureux de ce genre.

    Cuba- Etats-Unis : la fin de la discorde ?

    par RG le 30 janvier 2015

    > Table ronde avec Salim Lamrani, essayiste et maître de conférences à l’université de La Réunion, Janette Habel, politologue et enseignante à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine à Paris III et André Chassaigne, député communiste.
    Les Faits : l’embargo que Washington faisait peser sur la Havane depuis plus de 50 ans est en partie levé. Une série de mesures vont entrer progressivement en vigueur. La visite récente de la diplomate américaine Roberta Jacobson sur l’île est le dernier signe en date de cette normalisation relative des rapports entre les deux administrations.

    > Le contexte : Si la reprise du dialogue entre Cuba et les Etats-Unis est historique, il convient d’interroger les modalités de cet apaisement diplomatique et les conditions de sa pérennité.

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  • Grève massive des métallos en Turquie interdite par le gouvernement pour raisons de "sécurité nationale"

                                     par le PRCF : www.initiative-communiste.fr

     

    les ouvriers de l’usine française Schneider en grève en Turquie

     

    > Une grève historique des ouvriers de la métallurgie en Turquie. La réaction du gouvernement est significative : une restriction du droit de grève au nom de la « sécurité nationale », de la lutte anti-terroriste. Un scénario qui peut nous interpeller.

     

    > Alors que certains essaient en France d’emmener une logique de restriction des grèves, des manifestations au nom de l’impératif de « sécurité nationale », il est bon de rappeler ce que cela signifie dans des pays qui appliquent cet « État d’exception » de façon permanente.

     

    > C’est le cas de la Turquie, que nous avons invité le 11 janvier pour défendre la liberté d’expression. Ce jeudi 29 janvier, elle a du affronter une grève massive des métallos turcs, protestant contre une convention collective cherchant à diviser les travailleurs, aggravant leur paupérisation.

     

    > 22 usines ont ainsi été paralysées, et 20 autres devaient rejoindre cette grève illimitée dans les prochains jours impliquant 15 000 métallos, d’Istanbul à Izmir, de Bursa à Hatay.

     

    > Des multi-nationales allemandes, belges, brésiliennes, italiennes, japonaises mais aussi les groupes français Schneider et Alstom étaient concernés.

     

    > Le motif était la signature d’une convention collective entre l’Association patronale de la métallurgie (MESS) et les deux syndicats réformistes Turk Metal et Celik-IS, dénoncée par le syndicat Birlesik Metal-IS, affilié à la confédération sur des positions de lutte de classes DISK.

     

    > Il faut savoir que sur les 1,5 millions de métallurgistes que compte le pays, 16 % sont syndiqués, dont 8/10 ème d’entre eux chez Metal Turk, premier syndicat du pays avec 177 000 membres. Le syndicat de lutte Birlesik Metal-IS rassemble 20 000 membres.

     

    > La proposition patronale accorderait des augmentations de salaire plus importantes aux couches supérieures des métallurgistes qu’aux nouveaux arrivants ou ouvriers non-qualifiés qui rassemblent 70 % de la main d’œuvre, et seraient maintenus dans la pauvreté. Une façon de diviser la classe ouvrière, de paupériser la majorité, tout en suscitant une « aristocratie ouvrière » docile.

     

    > Le salaire d’entrée dans la profession serait selon la nouvelle convention de 2,2 € de l’heure (soit pour la semaine légale de 45 h, 390 € par mois, à peu près l’équivalent du salaire minimum). Le syndicat revendique des hausses de salaire pour tous, une égalisation des conditions.

     

    > La lutte était rude, déjà entre syndicats de lutte et syndicats de collaboration, comme le rappelle Adnan Serdaroglu, leader du syndicat Birlesik Metal-IS : « il y a une forte conscience de classe dans le secteur, mais aussi des patrons et syndicats jaunes qui sont en force. La lutte va ainsi passer d’une lutte pour les droits à une lutte de classes », a-t-il confié.

     

    > L’association patronale a d’abord tenté de susciter des votes sur la grève, poussant les cadres des diverses usines à le solliciter et l’organiser. Dans cinq entreprises qui l’ont mis en place, le soutien à la grève a été majoritaire.

     

    > La deuxième phase a été l’appel lancé par les organisations patronales – comme la Chambre de commerce de Kocaeli (KSO) – auprès du gouvernement pour empêcher la grève, au nom de la « sécurité nationale ». Le patronat était optimiste quant à la « possibilité de mettre ainsi fin à la grève ».

     

    > Le dirigeant de la branche locale du syndicat Birlesik Metal-IS était pessimiste, rappelant les cas précédents dans l’industrie du verre et du caoutchouc, en soulignant le symbole politique : « retarder la grève des métallos, cela voudrait dire donner un blanc-seing au système d’oppression du capital ».

     

    > Le deuxième jour de grève n’a pas eu lieu en effet. Le gouvernement a décidé de suspendre le grève vendredi au nom de la sécurité nationale : « la grève de Birlesik Metal-IS dans les usines est considéré comme dangereuse pour la sécurité nationale, elle a été reportée de 60 jours », peut-on lire dans le Journal officiel, relatant la décision du Cabinet.

     

    > Cette possibilité de suspendre une grève – de fait un « droit de grève » limité – est un héritage de la législation adoptée au moment du coup d’État fasciste de 1980.

     

    > Le leader du syndicat Birlesik Metal-IS a affirmé sa détermination à poursuivre la lutte : « Ceux qui pensent qu’il y aura la paix dans les lieux de travail en retirant aux travailleurs leur droit de grève vont voir à quel point ils ont tort », a déclaré au journal Hurriyet Adnan Serdaroglu.

     

    > Dans des conditions, une histoire très différentes, un cas toutefois éclairant des effets des impératifs dit de « sécurité nationale » sur l’étouffement du mouvement social.

     

    > source  http://www.solidarite internationale-pcf.fr/

     

     

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  • La Grèce, berceau de la démocratie, nous donne une leçon de démocratie.

    (RAPPEL)

    Le MS21 félicite Syriza pour sa victoire le 25 janvier dernier et  lui souhaite la réussite du gouvernement qu’elle a formé dans l’application de son programme.

     

    La Grèce est le berceau de notre démocratie. Et elle nous donne actuellement une leçon de démocratie :

     

    La base du programme de Syriza est de défendre les intérêts du peuple et principalement de restaurer les droits des plus pauvres. Un tel programme qui fait passer les intérêts du peuple avant celui des financiers est déjà un progrès pour la démocratie.

     

    Le gouvernement formé par Syriza, même s’il espère négocier avec l’Union Européenne, annonce que sa politique sera décidée en Grèce et pour les Grecs, il refuse la soumission aux injonctions de la troïka (FMI, BCE et commission européenne) ;  il met en avant la souveraineté du peuple grec, ce qui est un rappel que tout peuple de l’Union Européenne reste souverain.

     

    Un des premiers gestes de ce gouvernement a été de se désolidariser de l’attitude de l’Union européenne sur le conflit en  Ukraine. Il a dénoncé la condamnation de la Russie, prise par l’Union européenne sans l’accord de tous les États. Sur ce point-là aussi, le gouvernement  formé par Syriza, demande que les droits des nations soient respectés à l’intérieur de l’Union Européenne.

     

    Par ces trois points, la Grèce nous montre un chemin pour nous réapproprier la démocratie.

     

    Certains commentateurs de la gauche de gauche française reprochent à Syriza de s’être alliée avec le parti de droite souverainiste ANEL, oubliant qu’en France, le programme du Conseil National de la Résistance de 1943 avait été négocié avec des organisations de droite et que sa réalisation a permis la plus grande avancée sociale qu’a connu notre pays. Malgré les multiples offensives patronales depuis 70 ans, tous ses effets n’ont pas encore été abolis.Précisons que le parti ANEL est opposé aux mesures d'austérité et défend la souveraineté nationale de la Grèce.

     

    Depuis quatre ans, la troïka affirme que la Grèce doit réduire son train de vie pour payer ses dettes. Le PIB a baissé de 25%, les pensions de 40% tandis que la dette représente maintenant 175% du PIB alors qu’elle n'en représentait que 110% en 2007. Même sur le plan comptable, la politique d’austérité signe son échec. Il est en fait impossible que la Grèce rembourse ses dettes. Les médias prétendent que si la Grèce fait défaut les Français devraient payer, elles nous annoncent  des chiffres très variables, souvent absurdes mais elles oublient de dire que l’État français a prêté à l’État grec de l’argent au taux de 5% qu’il avait obtenu à 1%: Depuis 2010, sur quatre ans, les prêts à la Grèce lui ont rapporté 729 millions d’euros.

     

    Les états ne sont pas endettés parce qu’ils consomment plus que les pays produisent, mais parce que depuis les années 70, les états empruntent aux banques privées, alors qu’auparavant ils finançaient leurs investissements en empruntant directement à leur banque centrale. Ce sont les intérêts indus payés aux institutions financières privées qui  ont enfoncé nos pays dans la dette. Et c’est au prétexte de cette dette que ces institutions financières imposent leur dictat aux états.

     

     

     

    Le problème est celui de l’Allemagne où le système de retraites «par capitalisation » est géré par des fonds de pensions qui possèdent un gros paquet de dettes grecques. Le retraité fait donc front avec Angela Merkel pour éviter le défaut de la Grèce. Et surtout non seulement l’Allemagne ne veut manifester aucune solidarité vis-à-vis de pays comme l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, l’Italie, mais elle veut conserver l’énorme avantage commercial que lui donne la monnaie unique sur les autres pays européens. Sauf si notre gouvernement, pour une fois, fait entendre raison à la chancelière, celle-ci peut chercher à faire en sorte que la Grèce quitte la zone euro, et lui en attribuer la responsabilité.

     

    Quelque que soit l’issue, la France sera bénéficiaire de la crise, soit que les règles soient assouplies, soit que par un effet de contagion, la zone euro se disloque, la France reviendrait alors au franc qu’elle pourrait dévaluer afin de rétablir sa balance commerciale.

     

     Merci de toutes façons à la Grèce.

     

     

     

    Source: http://russeurope.hypotheses.org/3389

     

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  • Mario Monti, ex-premier ministre italien: Washington veut la guerre en Europe.

     

    Rédigé par lucien-pons

    Selon l'ex-premier ministre italien Mario Monti, les Etats-Unis manipulent l'Otan et certains pays de l'Europe de l'Est.

    L'ancien premier ministre italien Mario Monti a accusé lundi les Etats-Unis et des pays européens d'inciter à la guerre en Europe, lors d'une émission diffusée par la chaîne de télévision italienne La7.

    Selon M.Monti, les Etats-Unis manipulent les pays européens et instrumentalisent l'Otan en vue de "défendre leurs intérêts internationaux".

    M.Monti estime que la phrase lancée par Victoria Nuland, sous-secrétaire d'Etat américaine pour l'Europe et l'Asie, lors d'un entretien avec l'ambassadeur des Etats-Unis en Ukraine Geoffrey Pyatt ("que l'UE aille se faire foutre") montre bien l'attitude du gouvernement américain à l'égard de l'Europe.

    Les deux autres invités de l'émission, le directeur de l'édition italienne Limes, Lucio Caracciolo, et le général Fabio Mini, ancien commandant en chef des forces armées de l'Otan au Kosovo, ont soutenu la position de M.Monti.

    Le général Mini a notamment noté que les Etats-Unis incitaient à la guerre entre la "vieille Europe" et "une nouvelle Europe" formée par les pays baltes et la Pologne.
     
     Les trois experts ont qualifié de mauvaise idée les livraisons d'armes en Ukraine qui ne contribuent pas au règlement du conflit dans le sud-est du pays.

     

     

     

    http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=218954&cid=19&fromval=1&frid=19&seccatid=91&s1=1

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  • Un général français dénonce : « les États-Unis ont créé Daesh »

     

     Le général Desportes aux sénateurs français :

    « les États-Unis ont créé Daesh »

     

    par annamarkonova

     

    Saint-cyrien, ancien directeur de l’École de Guerre française et aujourd’hui conférencier à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, le général Vincent Desportes n’a jamais eu sa langue de poche et s’est souvent fait taper sur les doigts par sa hiérarchie. Le 17 décembre 2014, il fut auditionné

    par une commission du sénat français chargée de la défense et des affaires étrangères et, fidèle à ses habitudes, n’a pas mâché ses mots. Extraits.

     

    « Un mot sur Daech, d’abord. […] Ne doutons pas de la réalité de la menace directe pour nos intérêts vitaux, dont notre territoire et notre population. Daech est le premier mouvement terroriste à contrôler un aussi vaste territoire (35% du territoire irakien, 20% du territoire syrien). Ce qui représente 200 000 km² (soit l’équivalent de l’Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, PACA et Rhône-Alpes réunis) et une population de l’ordre de 10 millions de personnes. Ce territoire est imparfaitement mais réellement « administré » par un « ordre islamique », fait de barbarie et de rackets. Daech dispose d’un véritable « trésor de guerre » (2 milliards de dollars selon la CIA), de revenus massifs et autonomes, sans comparaison avec ceux dont disposait Al-Qaïda. Daech dispose d’équipements militaires nombreux, rustiques mais aussi lourds et sophistiqués. Plus que d’une mouvance terroriste, nous sommes confrontés à une véritable armée encadrée par des militaires professionnels.

     

     

     

    Quel est le docteur Frankenstein qui a créé ce monstre ? Affirmons-le clairement, parce que cela a des conséquences : ce sont les Etats-Unis. Par intérêt politique à court terme, d’autres acteurs – dont certains s’affichent en amis de l’Occident – d’autres acteurs donc, par complaisance ou par volonté délibérée, ont contribué à cette construction et à son renforcement. Mais les premiers responsables sont les Etats-Unis. Ce mouvement, à la très forte capacité d’attraction et de diffusion de violence, est en expansion. Il est puissant, même s’il est marqué de profondes vulnérabilités. Il est puissant mais il sera détruit. C’est sûr. Il n’a pas d’autre vocation que de disparaître.

     

    Le point est de le faire disparaître avant que le mal soit irréversible, avant que ses braises dispersées n’aient fait de ce départ de feu un incendie universel. Il faut agir, de manière puissante et déterminée, avec tous les pays de la région. Il faut agir, mais qui doit agir ?

     

    Avant d’aller plus loin dans mon raisonnement, je voudrais, comme vous l’avez souhaité, étudier quelques-uns des critères retenus comme fil guide de ces auditions. J’aborderai d’abord celui de la capacité « d’analyse exacte du contour spatio-temporel et financier d’un engagement ». Ce critère est en opposition profonde avec la nature même de la guerre.

     

    Car, depuis que le monde est monde, personne n’a jamais pu « commander » à la guerre. Le rêve du politique, c’est l’intervention puissante, rapide, ponctuelle, qui sidère. C’est le mythe cent fois invalidé du « hit and transfer », du choc militaire qui conduirait directement au résultat stratégique et, dans un monde parfait, au passage de relais à quelques armées vassales immédiatement aptes et désireuses d’assumer elles-mêmes les responsabilités. Las ! Les calendriers idéaux (du genre « Cette opération va durer six mois ») sont toujours infirmés par ce que Clausewitz appelle la « vie propre » de la guerre. La guerre appartient à l’ordre du vivant, elle n’est pas un objet, elle est un sujet. Dès lors, n’espérons jamais « commander à la guerre » : c’est elle qui imposera son calendrier et ses évolutions. Cela a toujours été vrai : je relie mon propos à trois stratégistes qui inscrivent dans le temps éternel cette caractéristique incontournable de la guerre. 400 av. JC, évoquant la guerre du Péloponnèse, Thucydite indique que « La guerre ne se développe jamais selon un plan arrêté ». Au XVe siècle, Machiavel considère pour sa part que, si « on rentre dans la guerre quand on veut, on en sort quand on peut ». Il y a quelques années, un officier de cavalerie qui connaît la guerre mieux que personne pour en avoir souffert dans sa chair et l’avoir pratiquée à tous les niveaux, je veux parler de Winston Churchill, affirme dans ses mémoires, « Ne pensez jamais, jamais, jamais qu’une guerre peut être facile et sans surprise ; (…) l’homme d’Etat qui cède au démon de la guerre doit savoir que, dès que le signal est donné, il n’est plus le maître de la politique mais l’esclave d’événements imprévisibles et incontrôlables ».universel. Il faut agir, de manière puissante et déterminée, avec tous les pays de la région."

     

    suite : Senat.fr : Comptes rendus de la commission des affaires étrangeres, de la défense et des forces armées (mercredi 17.12.2014)

     

     

     

    http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20141215/etr.html#toc7

     

    https://theorisk.wordpress.com/2015/01/28/le-general-desportes-aux-senateurs-francais-les-etats-unis-ont-cree-daesh/

     

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  • Moscou, Munich et Minsk par Jacques Sapir

     

    Par

     

    Le processus de négociations sur l’Ukraine, dont la visite à Moscou de Mme Merkel et de M. François Hollande le 6 février a été un épisode, est clairement appelé à continuer. Ces deux dirigeants ont prévu de se rencontrer, le mercredi 11 février, à Minsk avec le Président Poutine et le Président de l’Ukraine, M. Poroshenko1. Les responsables des Républiques de Donetsk et de Lougansk seront aussi de la partie. On peut donc s’attendre à une négociation enfin sérieuse. Mais que la route est longue qui va de Moscou à Munich et de Munich à Minsk. Cette route nous renvoie aux pires moments de la Guerre Froide, que l’on croyait défunte.

     

    Un parfum de guerre froide ?

     

    Car c’est dans une situation très dégradée que cette négociation va s’engager. Pourtant, il est bon qu’elle s’engage. L’urgence humanitaire dans le Donbass l’exige, et la situation désespérée des troupes de Kiev l’impose. Mais, rien ne dit qu’elle aboutisse. Pour cela, il faudra que le Président Poroshenko fasse des concessions substantielles, qui pourraient le mettre en difficulté dès son retour à Kiev. Et rien ne dit qu’il soit de l’intérêt des Etats-Unis que les combats s’arrêtent.

     

    Le Président François Hollande a dit, samedi 7 février à Tulle, une chose juste : la seule alternative serait la guerre, ou plus exactement la poursuite de cette guerre civile que Kiev camoufle sous le nom « d’Opération Anti-Terroristes ». On ne peut qu’adhérer à ce constat. Le sommet sur la sécurité, qui s’est tenu lui aussi le samedi 7 février à Munich, a cependant bien montré à quel point nous en sommes arrivés. Très clairement, une partie des journalistes américains et britanniques présents ont tout cherché pour ressusciter un climat de guerre froide. Dans une atmosphère délétère, faite d’accusations insensées, on a plus cherché à mettre la Russie en accusation qu’à avancer vers un accord. Le « show » pathétique du Président ukrainien, M. Poroshenko, agitant des « passeports » russes, a participé de cette atmosphère délétère. Pourtant, dans son allocution, le Ministre Russe des Affaires Etrangères, M. Sergueï Lavrov, a dit des choses importantes, qu’il faut écouter et surtout entendre, même si l’on ne partage pas son point de vue2.

     

    Autisme occidental

     

    Un des points qui ressort de cette conférence est l’autisme des dirigeants occidentaux au discours tenus par les responsables russes depuis 2007. La presse occidentale peut évoquer un soi-disant autisme de Vladimir Poutine3. On sait bien qui, en réalité, se refuse à entendre l’autre. Vladimir Poutine s’est exprimé avec constance sur la désintégration du cadre de sécurité résultant de la politique américaine, telle qu’elle était menée depuis 1995-1996. Jamais on a pris ces propos au sérieux. La crise actuelle en résulte dans une large mesure.

     

    La vision politique de l'environnement international du XXIème siècle qui caractérise Vladimir Poutine et ses conseillers est nettement plus pessimiste que celle de ses prédécesseurs4. Elle tire le bilan de l’intervention de l’OTAN au Kosovo et de l’intervention américaine en Irak en 20035. Si l’on reprend son discours de Munich, prononcé le 10 février 2007, et qui est un document fondateur de la politique étrangère russe, on remarque qu’il y fait le constat suivant :

     

    « Le monde unipolaire proposé après la guerre froide ne s'est pas non plus réalisé. Certes, l'histoire de l'humanité a connu des périodes d'unipolarité et d'aspiration à la domination mondiale. L'histoire de l'humanité en a vu de toutes sortes. Qu'est ce qu'un monde unipolaire? Malgré toutes les tentatives d'embellir ce terme, il ne signifie en pratique qu'une seule chose: c'est un seul centre de pouvoir, un seul centre de force et un seul centre de décision. C'est le monde d'un unique maître, d'un unique souverain. En fin de compte, cela est fatal à tous ceux qui se trouvent au sein de ce système aussi bien qu'au souverain lui-même, qui se détruira de l'intérieur.

     

      Bien entendu, cela n'a rien à voir avec la démocratie, car la démocratie, c'est, comme on le sait, le pouvoir de la majorité qui prend en considération les intérêts et les opinions de la minorité. A propos, on donne constamment des leçons de démocratie à la Russie. Mais ceux qui le font ne veulent pas, on ne sait pourquoi, eux-mêmes apprendre. J'estime que le modèle unipolaire n'est pas seulement inadmissible pour le monde contemporain, mais qu'il est même tout à fait impossible. Non seulement parce que, dans les conditions d'un leader unique, le monde contemporain (je tiens à le souligner: contemporain) manquera de ressources militaro-politiques et économiques. Mais, et c'est encore plus important, ce modèle est inefficace, car il ne peut en aucun cas reposer sur la base morale et éthique de la civilisation contemporaine »6.

     

    Ce pessimisme incite donc le pouvoir russe à prendre ses précautions et à se prémunir contre ce qu’il appelle « l’aventurisme » des Etats-Unis. Cela le conduit aussi à souhaiter une réhabilitation rapide des capacités technologiques et industrielles du secteur des industries à fort contenu technologique et de l'armement. En fait, de là date la priorité dont bénéficient ces secteurs. La politique économique devient alors pour une part déterminée par l’analyse de la situation internationale. Comme pour la Chine on peut constater ici aussi que les décisions économiques sont dictées par une analyse politique. En Russie aussi, depuis 2000, la politique est au poste de commandes. Il faudra bien un jour se résoudre à l’admettre.

     

    L’urgence d’un réel cessez-le-feu

     

    Mais, pour l’instant, les esprits sont focalisés sur la négociation en cours. Il faut donc en comprendre les blocages, qu’ils soient immédiats ou de plus long terme. Le premier porte sur les conditions d’un cessez-le-feu dont l’urgence s’impose. L’idée de revenir aux accords de Minsk, si elle peut se comprendre d’un strict point de vue diplomatique, est absurde sur le terrain. Ces accords n’ont jamais été appliqués et ne pouvaient l’être. Les positions des forces insurgées comme celles de l’armée de Kiev étaient trop imbriquées pour qu’il puisse en résulter un cessez-le-feu vérifiable. Les déclarations du Président Poroshenko à ce sujet cachent mal sa volonté de voir effacer sur la table de négociations la défaite militaire que ses forces ont subie. Il ne peut en être ainsi.

     

    Aujourd’hui, avec l’élimination progressive des « poches » contrôlées par l’armée de Kiev, un cessez-le-feu sur la ligne actuelle des combats est beaucoup plus logique. Il faut ici dire cette triste vérité. Il aura fallu une nouvelle défaite militaire des forces de Kiev pour rendre peut-être possible un cessez-le-feu. Telle était la constatation que je faisais il y a déjà plusieurs jours7.

     

    Kiev ne peut plus aujourd’hui se masquer la réalité : il n’y aura pas d’issue militaire dans ce conflit, point qu’a d’ailleurs rappelé la Chancelière Angela Merkel à Munich. Il est donc urgent que des négociations s’ouvrent entre Kiev et les insurgés, et que ces négociations soient garanties tant par l’Union Européenne, la Russie que les Etats-Unis. A cet égard, vouloir inclure la Russie et non les insurgés n’a aucun sens. C’est faire fi de l’indépendance acquise par les gens de Donetsk et de Lougansk. C’est ne pas comprendre que Poutine ne peut exercer une pression trop forte sur eux, sous peine de se voir rejeté par une large majorité de la société russe qui soutient les insurgés.

     

    Les conditions de la viabilité d’un cessez-le-feu

     

    Mais, un cessez-le-feu ne vaut que s’il est respecté, et en particulier si cessent les bombardements meurtriers sur les civils dont les forces de Kiev se rendent coupables. Il faut ici redire que le comportement sur le terrain de certaines des forces de Kiev relève du crime de guerre. Ces bombardements ont été trop systématiques pour qu’il s’agisse d’erreurs de tir. Rappelons que les forces de Kiev utilisent des bombes et des obus au phosphore, des bombes à fragmentation8, pour des attaques contre la population civile. Des missiles tactiques de type « OTR-21 Totchka-U » ont même été utilisés9. C’est dire l’urgence qu’il y a à aboutir à un cessez-le-feu qui soit réellement respecté.

     

    Pour cela, il faut impérativement une force d’interposition. Cette force sera chargée de vérifier qu’il n’y a aucune arme lourde d’un côté et de l’autre à une distance de plusieurs dizaines de kilomètres de la ligne de cessez-le-feu. Cette force ne peut à l’évidence inclure ni l’armée de Kiev, ni aucun des pays de l’OTAN, car cette organisation est désormais partie prenante du conflit, ni la Russie.

     

    Cela fait près de 6 mois que je dis et j’écris que seule une force de Casques Bleus des Nations Unies peut avoir l’autorité pour imposer un cessez-le-feu10. Il faudra bien un jour en convenir. On peut imaginer quelle en serait la composition, sans doute des pays des BRICS, mais ayant de bonnes relations avec les Etats-Unis. Cela désigne deux pays : l’Inde et la République d’Afrique du Sud. On doit donc faire pression sur les Etats-Unis et sur le gouvernement de Kiev pour qu’ils acceptent une telle solution. Aujourd’hui, seule l’organisation des Nations Unies a la légitimité pour imposer une solution mettant fin au conflit armé. Le plus vite cela sera reconnu le mieux cela vaudra pour tout le monde. C’est aussi l’une des leçons que l’on peut tirer des dix dernières années. A chaque fois que les Etats-Unis ont imposé que l’on contourne les Nations-Unies, des désastres sont survenus. Il faut, ici encore, se souvenir des termes utilisés en 2007 par le Président Poutine à Munich :

     

    « Quel en est le résultat [ d’une action hors du cadre des Nations Unies]? Les actions unilatérales, souvent illégitimes, n'ont réglé aucun problème. Bien plus, elles ont entraîné de nouvelles tragédies humaines et de nouveaux foyers de tension. Jugez par vous-mêmes: les guerres, les conflits locaux et régionaux n'ont pas diminué. (…)Nous sommes témoins d'un mépris de plus en plus grand des principes fondamentaux du droit international. Bien plus, certaines normes et, en fait, presque tout le système du droit d'un seul Etat, avant tout, bien entendu, des Etats-Unis, a débordé de ses frontières nationales dans tous les domaines: dans l'économie, la politique et dans la sphère humanitaire, et est imposé à d'autres Etats. A qui cela peut-il convenir? »11.

     

    Quelles solutions politiques ?

     

    Il faudra, ensuite mais ensuite seulement, aborder l’épineuse question de l’issue politique de cette crise. La solution d’un fédéralisme « simple », qui eut été possible en mars ou bien en avril 2014 est aujourd’hui morte. La violence des forces de Kiev et les milliers de morts de Donetsk et Lougansk l’ont rendue impossible. Il faut ici méditer sur ce fait : ce qui aurait été possible au début du conflit, sans l’usage disproportionné de la violence dont les forces de Kiev se sont rendues coupable ne l’est plus désormais. On peut alors penser à une solution du type de celle qui a été adoptée en Irak pour les régions kurdes : une république autonome dans le cadre de l’Ukraine. Cette solution, même si elle ne correspond pas à ce que souhaitent les dirigeants de Donetsk ou de Lougansk, est bien meilleure qu’une « indépendance » sans reconnaissance internationale. Mais il faut aussi penser au statut de l’Ukraine elle-même.

     

    Là, nous avons une contradiction entre le principe de souveraineté, que nul ne veut remettre en cause, et la réalité géopolitique. On comprend qu’une Ukraine militairement hostile à la Russie est une menace directe pour cette dernière. Mais, l’Ukraine ne peut fonctionner économiquement sans la Russie. Et là se trouve sans doute la solution. L’Ukraine doit volontairement accepter un statut de neutralité, que ce soit par rapport à une alliance militaire (comme l’OTAN) ou dans des relations économiques (tant par rapport à l’UE qu’à l’Union Eurasienne). Cette décision doit alors s’accompagner de la déclaration par la Russie du renouvellement des contrats gaziers et pétroliers ainsi que de celle des Etats-Unis s’engageant à ne pas conclure une quelconque alliance militaire avec l’Ukraine. Il est donc essentiel d’impliquer directement les Etats-Unis dans cet accord. On peut comprendre que la Russie ne se contente pas de l’engagement de l’Allemagne et de la France à ne pas admettre l’Ukraine dans l’OTAN. Cet engagement pourrait être tourné par un traité bilatéral entre l’Ukraine et les États-Unis.

     

    Quel futur pour l’OTAN ?

     

    Enfin, cela pose la question des institutions de sécurité en Europe. Très clairement l’OTAN, qui n’a su ni voulu s’adapter à la nouvelle configuration géostratégique datant de la fin de l’URSS a donné ses preuves de nocivité. Cette organisation, datant de 1949, avait à sa fondation trois objectifs : garantir les pays membres contre une agression soviétique, garantir ces mêmes pays contre une résurgence du militarisme allemand, et garantir la présence en Europe des Etats-Unis. Ces trois raisons sont à l’évidence caduques. Cette organisation doit donc soit évoluer, et admettre la Russie en son sein, soit disparaître, et être remplacée par une nouvelle organisation de sécurité cette fois réellement européenne.

     


     

    1. http://lci.tf1.fr/monde/europe/rencontre-hollande-merkel-poutine-et-porochenko-mercredi-8560786.html []
    2. RT : « Lavrov: US escalated Ukraine crisis at every stage, blamed Russia », 7 février 2015, http://rt.com/news/230219-lavrov-munich-speech-ukraine/ []
    3. Viallèle A., « Vladimir Poutine serait autiste Asperger ? Ne jouons pas avec des diagnostics hasardeux », L’Obs, 6 février 2015, http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1320249-vladimir-poutine-serait-autiste-asperger-ne-jouons-pas-avec-des-diagnostics-hasardeux.html []
    4. Voir la déclaration du président Russe lors de la conférence sur la sécurité qui s’est tenue à Munich le 10 février 2007 et dont le texte a été traduit dans La Lettre Sentinel, n°43, mars 2007. []
    5. Points que j’ai développés dans Sapir J., Le Nouveau XXIème Siècle, Le Seuil, Paris, 2008. []
    6. Voir, La Lettre Sentinel, n°43, mars 2007. []
    7. Sapir J., « Nouvelles du Donbass », note publiée sur Russeurope, le 2 février 2015, http://russeurope.hypotheses.org/3381 []
    8. http://fr.sputniknews.com/international/20150206/1014397894.html []
    9. https://www.youtube.com/watch?v=y9-8KvtfjZA []
    10. Sapir J., « Ukraine : Cease-Fire ? », note publiée sur Russeurope, le 3 septembre 2014, http://russeurope.hypotheses.org/2770 []
    11. Voir, La Lettre Sentinel, n°43, mars 2007 ou Putin, Vladimir, Speech and the following Discussion at the Munich Conference on Security Policy (Official Website of President of Russia, http://president.kremlin.ru/eng/ sdocs/speeches.shtml). []
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