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  • Cette dette que l'Allemagne doit encore à la Grèc

     Entretien avec l’historien de l’économie Albrecht Ritschl

     

     
       

    Dans une interview datant de novembre 2014, Albrecht Ritschl, professeur d’histoire économique de la London School of Economics, discute des dettes de guerre de l’Allemagne et des réparations dues à la Grèce après la deuxième guerre mondiale. Selon lui, l’Allemagne est le plus grand fraudeur de la dette du 20ème siècle



    > Michael Nevradakis : Beaucoup de gens ignorent tout du prêt que le régime nazi a imposé à la Grèce pendant la Deuxième guerre mondiale. Faîtes nous un résumé de ce problème.
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    > Albrecht Ritschl : Les éléments essentiels sont les suivants : pendant l'occupation, l'Allemagne a forcé la Banque de Grèce à lui prêter de l'argent, ce prêt forcé n'a jamais été remboursé et il est probable que personne n'ait jamais eu l'intention de le faire. Nous avons là une tentative de déguisement, de camouflage, pourrait-on dire, des frais d'occupations en prêt forcé – et ce prêt avait bien des mauvais côtés. Il a alimenté l'hyperinflation grecque, qui avait déjà lieu à cause de l'occupation italienne, et surtout, il a ponctionné des ressources vitales. Ce qui a eu pour conséquence une baisse catastrophique de l'activité économique ; et cela n'a rien fait pour rendre l'occupation allemande moins impopulaire qu'elle ne l'était avant. Cela a raffermi la résistance grecque dans sa résolution et a eu pour effet tout un tas de choses très tragiques et néfastes.
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    > Les Nazis ont-ils forcé d'autres pays occupés à leur accorder des prêts ?
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    > Oui, c'était une façon de faire très fréquente et largement utilisée. Juste pour vous expliquer un peu ce qui se passait alors, les Nazis avaient instauré un système monétaire à taux fixe dans les pays occupés, en alignant les taux de change sur le reichsmark, la devise allemande de l'époque, plus ou moins à leur gré. Le système était centralisé à la banque centrale allemande, la Reichsbank de Berlin, grâce à un système de créance à court terme, comme des comptes à découvert, et l'Allemagne était à découvert en ce qui concerne les pays occupés – ce qui a créé l'illusion de paiements.
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    > Quand les officiers allemands se rendaient dans des usines françaises, belges ou néerlandaises – dans les trois pays d'où l'Allemagne tirait la plus grande partie de ses ressources et réquisitionnait des machines et des matières premières – ils payaient effectivement, et ces paiements étaient essentiellement crédités sur leurs comptes nationaux à la Reichsbank. Le prêt imposé à la Grèce a suivi un schéma similaire. Comme je l'ai déjà dit, l'essentiel de ces prêts provenait majoritairement des pays d'Europe de l'Ouest. La Grèce, à cause de son économie réduite, ne représentait qu'une fraction de tout cela. Néanmoins, les effets sur l'économie grecque ont été dévastateurs.
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    > Que s'est-il passé après la Deuxième guerre mondiale en ce qui concerne les prêts forcés de la Grèce et des autres pays concernés – ainsi que des réparations et des remboursements des dettes de guerre allemandes en général ?
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    > Vous seriez surpris d'apprendre qu'il ne s'est rien passé, et la raison est la suivante : après l'invasion des Alliés et la chute du régime nazi, la première chose que les autorités d'occupation ont fait a été de bloquer toutes les revendications à l'encontre et de la part du gouvernement allemand, en vertu d'une fiction juridique selon laquelle le gouvernement et l'État allemand n'existaient plus. La question était alors de savoir ce qu'on allait en faire après la mise en place de nouvelles structures étatiques à la fin des années 1940. La question était très controversée, car beaucoup de gouvernements d'Europe de l'Ouest disaient : "Nous sommes tous tellement heureux de refaire du commerce et de renouer des relations économiques avec l'Allemagne occupée, et au fait, nous avons toujours ces comptes qui n'ont pas été liquidés avec les Allemands… Et si les Allemands nous livraient tout simplement des marchandises pour combler les déficits de ces comptes ?"
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    > C'est devenu une préoccupation majeure pour les occupants, surtout pour les Américains, puisqu'ils craignaient beaucoup que les zones occupées de l'Allemagne saignent l'économie avec un tel système de remboursement des prêts de guerre, et les Américains cherchaient avant tout à renflouer et relancer l'Allemagne. Les raisons de leur inquiétude trouvaient leurs racines dans l'histoire des réparations à la fin de la Première guerre mondiale, quand un système similaire avait été mis en place après la fin de l'hyperinflation allemande. C'était un projet américain de stabilisation de l'économie allemande, le plan Dawes, qui fonctionnait comme suit : l'Allemagne payait des réparations aux alliés occidentaux et les États-Unis fournissait une aide financière à l'Allemagne. Entre 1924 et 1929 ce système était hors de contrôle et c'était en fait les États-Unis qui finançaient les réparations allemandes.
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    > Donc les Américains, après la Deuxième guerre mondiale, craignant de voir ce schéma se répéter, ont bloqué tout cela. Comment l'ont-ils bloqué ? Grâce à un dispositif ingénieux quoiqu'un peu malveillant : tout pays souhaitant recevoir l'aide du plan Marshall devait signer une renonciation dans laquelle il abandonnait toute poursuite financière à l'encontre de l'Allemagne en échange de l'aide du plan Marshall. Cela ne revenait pas à bloquer complètement les réclamations mais à les repousser jusqu'à l'époque où l'Allemagne aurait remboursé l'aide qu'elle avait reçue du plan Marshall. En termes techniques, cela a placé les réparations et les demandes de remboursements faites à l'Allemagne à un rang inférieur à celui du plan Marshall. Et comme tout le monde voulait recevoir l'aide du plan Marshall, tout le monde a signé les renonciations à contrecœur. La situation pendant la période du plan Marshall était donc celle-ci : les dettes existaient encore sur le papier, mais elles ne valaient plus rien en ce sens que la dette était bloquée.
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    > Combien dit-on que l'Allemagne doit à la Grèce et aux autres pays pour ce qui est des dettes de guerre ?
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    > La dette due à la Grèce était de l'ordre d'un peu moins de 500 millions de reichsmarks ; la dette totale due à l'Europe de l'Ouest sur les comptes de compensation était d'environ 30 milliards de reichsmarks. De nos jours ça n'a l'air de rien, mais cela prend tout son sens si je vous dis que le montant total équivalait à environ un tiers du Produit National Brut de l'Allemagne en 1938, un an avant que l'Allemagne ne déclenche la Deuxième guerre mondiale. Ce n'était pas la seule dette, car l'Allemagne avait manipulé la valeur de la dette grâce au système de taux de change qu'elle contrôlait.
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    > Il y a des calculs faits par les fonctionnaires du gouvernement allemand vers la fin de la Deuxième guerre mondiale, donc toujours sous le régime nazi, qui essaient de rendre compte de la valeur réelle de la dette totale contractée dans l'Europe occupée, et qui arrivent à des résultats proches de 80 ou 90 milliards. Ce qui se rapproche fortement du PNB de l'Allemagne en 1938 ; disons 85 ou 90 %. Nous parlons désormais de très grosses sommes. Juste pour vous donner une idée : le PNB de l'Allemagne l'an dernier [2013, ndlr], était d'un peu plus de deux mille milliards d'euros, disons 90 % de ce chiffre. Nous sommes toujours au-dessus de deux mille milliards d'euros, juste pour vous donner une idée de ce que la dette représentait alors dans le potentiel économique de l'Allemagne.
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    > Y a-t-il un moyen de quantifier cette dette et sa valeur actuelle si on l'ajustait à l'inflation et au taux de change des dernières décennies ?
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    > Il y a plusieurs façons de faire. Ce que je viens de faire en est une, et nous dirions alors que le total de cette dette, si l'on prend le PNB allemand comme mesure et que l'on ne fait pas intervenir l'inflation, la valeur totale de la dette mesurée en pourcentage du PNB allemand sur un an, serait aujourd'hui de plus de deux mille milliards d'euros.
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    > Quels arguments l'Allemagne avance-t-elle, historiquement et présentement, quant au problème des dettes de guerre et des réparations ?
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    > Il y a eu une importante période provisoire avec les Accords de Londres sur la dette allemande. Au début des années 1950, des négociations ont commencé entre l'Allemagne de l'Ouest et les pays créanciers. Une solution a été trouvée – ou plutôt de nouveau imposée par les Américains et dans une certaine mesure par les Britanniques – qui avait deux effets. Premièrement, ils ont réuni les dettes de guerre et les réparations – ce qui n'était pas anodin. Deuxièmement, ils ont tenu des propos confus, qui étaient ouverts à l'interprétation, disant que l'on repoussait la résolution de ces problèmes jusqu'à la réunification de l'Allemagne. Pourquoi ces deux points sont-ils importants ?
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    > Le premier point est le suivant : si vous réunissez les dettes de guerre et les réparations allemandes, vous mettez tout dans le même sac. Et il ne fait aucun doute que l'Allemagne a payé des réparations considérables en nature après la Deuxième guerre mondiale, principalement à travers deux choses : les livraisons forcées – qui étaient très importantes pour ce qui est devenu ensuite l'Allemagne de l'Est – et la cession de territoires, qui sont désormais une partie de la Pologne et, dans une moindre mesure, de la Russie, ce que nous pouvons dans les deux cas appeler des réparations en nature. Donc si vous réunissez les dettes de guerre et les réparations, la balance est plus légère, car ces réparations en nature ont été considérables. Le second point ce sont ces propos confus repoussant la résolution de ces problèmes aux lendemains de la réunification allemande, car la grande question était alors de savoir si cette clause, l'article 5 des accords de Londres, constituerait une obligation après la réunification allemande, qui a effectivement eu lieu en 1990.
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    > En ce moment la presse et les médias parlent beaucoup de la success story de l'économie allemande, de sa responsabilité budgétaire, que l'on compare à l'irresponsabilité budgétaire supposée des pays d'Europe du Sud, comme la Grèce. Mais vous soutenez que l'Allemagne a été le plus grand fraudeur de la dette au 20ème siècle. Pourquoi pensez-vous que c'est le cas ?
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    > Eh bien, nous pouvons juste faire parler les chiffres, et j'ai déjà parlé de ces dettes de guerres presque égales au rendement économique de l'Allemagne en 1938, quand l'Allemagne connaissait le plein-emploi. Donc au fond, ces sommes n'ont jamais été remboursées. Nous avons de plus la dette publique de l'Allemagne, qui a été effacée par une réforme monétaire entreprise par les Américains dans les zones occupées de l'Allemagne de l'Ouest et par les Soviétiques dans les zones occupées de l'Allemagne de l'Est en 1948. Les Soviétiques ont totalement effacé la dette publique ; les Américains en ont effacé 85 %. Si maintenant nous additionnons tout cela et essayons de parvenir à un total global, à la fois interne et externe, effacé par la réforme monétaire et les accords de Londres, nous arrivons à un chiffre qui est approximativement – c'est très approximatif, juste pour avoir un ordre d'idée – quatre fois le revenu national de l'Allemagne. Pour donner un ordre d'idée actuel, si l'on accepte que le PNB est de l'ordre de deux mille milliards d'euros, ce qui fait plus de deux mille milliards et demi de dollars, nous parlons alors d'un défaut de paiement et d'un allègement de dette de l'ordre de dix mille milliards de dollars. J'aurais tendance à penser que c'est sans équivalent dans l'histoire du 20ème siècle.
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    > Avez-vous connaissance de mouvements ou d'activistes qui essaient actuellement de sensibiliser l'opinion aux dettes et aux réparations de guerres ?
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    > Il y en a relativement peu. Pour expliquer cela, plongeons-nous dans la situation juridique à l'époque de la réunification allemande de 1990. L'Allemagne a reçu cette espèce de certificat de baptême pour une Allemagne unifiée qui est rédigé d'une manière incroyablement subtile et dont le seul but était, apparemment, d'empêcher toute réclamation quant aux réparations ou aux restitutions à l'encontre de l'Allemagne unifiée, sous prétexte qu'il existait désormais un État allemand unifié et que l'article 5 des accords de Londres pourraient tout d'un coup être réactivé.
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    > Du point de vue allemand, le traité de 1990 ne mentionne pas les réparations ou les dettes de l'Allemagne nazie, et puisque ce point n'est pas couvert par le traité, le problème est enterré. Ç'a été l'attitude systématique du gouvernement allemand. Et jusqu'ici cette attitude a plutôt réussi… De nombreux essais ont été fait pour contester ce point à la Cour européenne mais ont échoué, et il me semble que d'un point de vue légal, il y a relativement peu de chances que cela réussisse.
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    > Ce qui nous amène à la question suivante : pourquoi n'y a-t-il pas une plus grande sensibilité à ces problèmes en Allemagne ? Et une chose nous met sur la voie. Il est clair que Berlin n'a aucune intention de parler de ces problèmes, parce que les avocats craignent toujours de créer un précédent, Berlin reste donc silencieux là-dessus. Le seul qui en ait parlé, et c'est assez révélateur, a été l'ancien Chancelier Helmut Kohl, que l'on a interrogé sur ce point à la sortie d'une conférence de presse au moment des négociations. Il a déclaré : "Écoutez, nous affirmons que nous ne pouvons pas payer les réparations, parce que si nous ouvrons la boite de Pandore, compte tenu de la cruauté et la brutalité nazies, des génocides – et les Nazis sont à l'origine de plusieurs génocides – compte tenu de ces faits horribles et de l'échelle incroyable de ces crimes terrifiants, tout essai de quantification et de réclamation à l'Allemagne finira soit avec des compensations ridiculement basses ou bien cela va dévorer toute la richesse nationale de l'Allemagne." C'est resté la position de l'Allemagne depuis : les dommages causés par les Nazis, pas seulement en termes de souffrance humaine et morale, mais tout simplement en termes de dommages matériels et financiers, sont si élevés que cela remplacerait la capacité de remboursement de l'Allemagne.
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    > Et en tant qu'économiste, j'ai bien peur que ce ne soit pas totalement tiré par les cheveux ; il y a de cela. Ce qu'a ensuite affirmé Helmut Kohl était qu'au lieu d'ouvrir la boite de Pandore et de s'enfoncer dans les demandes de réparation, il serait sûrement préférable de continuer dans ce qui lui semblait être une coopération économique fructueuse en Europe. À l'époque, c'était une bonne idée, et c'était à cette époque pré-euro où tout le monde était très optimiste quant à l'avenir de la coopération économique en Europe. Nous sommes devenus désormais un peu plus réalistes, mais à l'époque ce n'était pas totalement irréaliste et déraisonnable de penser régler ces problèmes ainsi.
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    > Selon vous, quelle serait la meilleure solution pour régler le problème des dettes et réparations de guerre pour les gouvernements grec et allemand à l'heure actuelle ?
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    > La meilleure solution serait sans doute d'essayer de dépolitiser les choses au maximum. Alors je sais bien que c'est complètement irréaliste parce que c'est un sujet politique depuis le début. Ce que je préférerais faire, plutôt que de donner une opinion personnelle et illusoire, c'est de faire quelques prévisions sur ce qui va se passer selon moi.
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    > Laissez-moi dire quelques mots sur ce que je crois qu'il faut faire – je ne vais pas complètement éluder votre question. Je crois vraiment que nous avons besoin de plus d'annulation de dette, et je crois que nous allons en avoir besoin assez vite. Je suis de ceux qui sont assez préoccupés par la situation politique actuelle de la Grèce. Le gouvernement grec [ndlr : le gouvernement de Samaras] sert manifestement deux maîtres. L'un est l'électorat grec, qui est naturellement et clairement peu satisfait de la situation, c'est le moins qu'on puisse dire, et l'autre est composé des créanciers internationaux, menés par l'Allemagne, et dans une moindre mesure par le FMI. À l'évidence, les intérêts, du moins à court terme, des créanciers et de la population grecque, ne concordent pas ; ils s'opposent même. Cela met le gouvernement grec en mauvaise posture. Je suis inquiet de l'avenir de la démocratie en Grèce, et en tant qu'Allemand j'en suis inquiet pour deux raisons.
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    > D'abord parce qu'on ne peut pas nier la responsabilité historique de l'Allemagne, et ensuite parce que l'Allemagne a traversé une expérience très très similaire. Cette expérience s'est faite à la fin des problèmes de réparation qui ont suivi la Première guerre mondiale, pendant la Grande Dépression des années 1930. Le gouvernement allemand devait payer des réparations selon un programme très strict. Le programme, le plan Young, avait commencé en 1929 ; c'était rude, et à bien des égards, cela me rappelle ce que le ministre des finances allemand et la troïka imposent à la Grèce ; les effets ont été les mêmes : chute de la production économique de 25 à 30 %, le chômage de masse, la radicalisation politique. En gros, le plan Young a fait sortir les Nazis du bois. Oui, je suis assez inquiet de la situation en Grèce, donc je pense que nous devrions rapidement prendre des mesures pour stabiliser la démocratie grecque. Est-ce que je pense que cela va se produire ? Je suis un peu sceptique. J'ai peur que deux choses se passent : d'abord, qu'à la fin il y ait une annulation de dette généralisée, mais cela arrivera assez tardivement, et des dégâts profonds auront déjà été causés à la démocratie grecque.
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    > Source : truth-out.org
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     A lire également sur le même sujet, l’article de Romaric Godin sur La Tribune : L’Allemagne doit-elle vraiment des réparations de guerre à la Grèce ?.

    > Extrait :
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    > Pour autant, cette question des réparations doit plutôt être comprise comme une arme morale que financière. L’Allemagne n’acceptera jamais de payer, ne fût-ce que 10 milliards d’euros. Le président allemand, Joachim Gauck, avait d’emblée fermé la discussion au printemps 2014 lorsque, en visite à Athènes, il avait répondu au président grec Karolos Papoulias, qui avait évoqué cette question : « Vous savez ce que je dois répondre : la question juridique est épuisée. »
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    > Tout ce que peut espérer le gouvernement Tsipras, c’est la crainte de l’Allemagne de voir rouvrir une question délicate qui la ramène à son passé, renforce l’unité nationale grecque contre elle, et rappelle que l’Allemagne est un des plus mauvais payeurs de dette du 20e siècle. L’idée serait d’affaiblir Berlin dans les discussions.
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    > Mais cette arme doit être utilisée avec modération, de peur qu’elle se retourne contre un gouvernement grec qui serait accusé de faire le jeu de la xénophobie et de jeter de l’huile sur le feu. Autrement dit, cette question est, pour Athènes, à manier avec précaution…

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  • Mexique : des cadavres dans l’arrière-cou

    par le PRCF : www.initiative-communiste.fr

    Chacun sait que l’Amérique Latine est débarrassée des dictatures – si l’on excepte le « goulag tropical castriste » (sic), et  les affreux régimes « populistes » comme celui du Venezuela…. Du coup, ce qui se passe au Mexique peut sembler relever monstrueusement étrange à ceux qui comptent sur les grands médias pour s’informer.

     

    « Guerre au narcotrafic » !

     

    Le 11 novembre, à Chilpancigo, capitale de l’Etat du Guerrero, un millier d’étudiants et d’enseignants (mais oui !) incendiaient le siège du Parti Révolutionnaire Institutionnel (quel drôle de nom, quand on y pense…), au pouvoir. Le lendemain, ils récidivaient avec le siège du secrétariat régional à l’Education, et une partie du parlement régional. Ce n’était qu’une des nombreuses explosions de violence qui secouent le pays depuis que quarante-trois militants étudiants de gauche arrêtés par la police fin septembre ont été découverts carbonisés début novembre : les policiers les avaient confiés à une bande de narcotrafiquants (les Guerreros Unidos, dont la principale fonction est de droguer les Noirs de Chicagos), pour qu’ils les massacrent. Imaginons ce qui se passerait si une telle horreur se produisait à Cuba, au Venezuela ou en Bolivie : Le Monde, Le Figaro, Libération, BHL et consorts hurleraient au totalitarisme communiste…

    Il y a un an, le Mouvement pour la Paix, la Souveraineté et la Solidarité entre les Peuples (Mopassol) publiait un texte montrant que la violence qui sévit dans l’arrière-cour des Etats-Unis est étroitement liée aux activités du maître. On peut y lire notamment : « Dès que le Mexique eut signé avec les Etats-Unis le plan Mérida en 2006 (une réplique du plan Colombie) et que Washington envoya des armes et des conseillers pour une soi-disant guerre contre le narcotrafic, plus de 55 000 personnes ont été séquestrées et assassinées de manière atroce, semant la terreur dans le Nord de ce pays. Il y a quelques 10 000 disparus. Les forces armées interviennent directement dans le conflit et personne n’ignore à ce stade des évènements que la majorité des morts n’ont rien à voir avec le narcotrafic, et que les États-Unis fournissent des armes aux groupes paramilitaires comme les Zetas.»

     

     Maintenir le chaos

     

    Le Mexique n’est pas un cas isolé. Le Mopassol indique aussi que  « les armes des EU allèrent aussi aux « maras » (bandes) créées dans ce pays et furent ensuite envoyées dans leur pays d’origine, tant au Salvador qu’au Honduras et au Guatemala pour y maintenir le crime et le chaos – au Honduras sous le terrorisme d’état masqué, et au Guatemala où le féminicide et la violence du vieux militarisme et du paramilitarisme contre-insurrectionnel se sont intensifiés avec l’arrivée à la présidence d’un officier des « Kaibilies », la force spéciale la plus brutale de tous les temps, formée aux USA, et responsable de crimes contre l’humanité et de disparition de villages entiers. » Au Honduras, dont le Président de gauche fut renversé à la suite d’un coup d’Etat piloté depuis Washington en 2009 « le récent massacre de membres de la communauté Miskita dans le Rio Patuca, le 11 mai dernier quand des hélicoptères de l’agence antidrogue des USA (DEA) on tiré sur un canoë dans lequel voyageaient des paysans, tuant deux femmes enceintes et deux hommes et blessant grièvement quatre autres personnes. » Le Mopassol n’oublie bien sûr pas la Colombie, « le pays d’Amérique Latine qui avec le Guatemala détient le record de morts et de disparus ».

    Ainsi, au nom de la lutte contre le trafic de drogue (qui ne s’est pourtant jamais aussi bien porté…), les Etats-Unis maintiennent depuis des années une présence armée étouffante dans toute la zone – mais le monde a les yeux fixés sur les récents mouvements de troupes russes à la frontière de l’Ukraine.

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  • Juncker : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. »

     

     

     

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  • Corée du Sud : le retour d’un régime autoritaire ?

    Interdiction de l’opposition, censure de livres, expulsion…  

    site du PRCF : www.initiative-communiste.fr

    Le durcissement autoritaire du régime sud-coréen se poursuit. L’association d’amitié franco-coréenne AAFC  alerte ainsi sur l’interdiction d’un livre de l’Américaine Shin Eun-mi et son expulsion de Corée du Sud, ainsi que le retour progressif aux lois autoritaires du régime d’avant 1987. Dans le même temps, le principal parti d’opposition est interdit.

    Personne ne s’étonnera que ces informations inquiétantes ne soient ni diffusées ni commentés par les principaux médias occidentaux « libres ». Une fois de plus apparait de façon éclatante que liberté et des « droits de l’homme » ne sont pas du tout la priorité des impérialismes capitalistes.

     

    Le 10 janvier 2015, l’Américaine Shin Eun-mi a été expulsée de la République de Corée (Corée du Sud) et interdite de séjour dans le pays pendant cinq ans, suite à une décision prise par le service sud-coréen de l’immigration, sur une requête du ministère de la Justice. Mme Shin, qui a voyagé trois fois en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) en 2011 et 2012, est accusée d’avoir tenu, lors d’une conférence, des propos violant la loi de sécurité nationale (LSN). Le 7 janvier 2015, le ministère sud-coréen de la Culture, des Sports et du Tourisme a exigé le retrait des librairies et autres lieux publics, d’ici la fin du mois, du livre de Shin Eun-mi faisant le récit de ses voyages en RPD de Corée. Cette mesure d’urgence a été prise dans le cadre d’une enquête en cours quant à la conformité à la LSN d’Une Coréenne Américaine d’âge moyen va en Corée du Nord. En 2013, ce livre avait pourtant bénéficié d’une large diffusion en République de Corée, avec l’appui des pouvoirs publics, après avoir été qualifié d’ « excellent ouvrage de littérature » par la Fondation culturelle du livre. L’Association d’amitié franco-coréenne (AAFC) condamne cette nouvelle violation de la liberté d’expression qui a touché, cette fois, une citoyenne américaine, et soulevé des critiques publiques du département d’Etat américain, en dépit de l’alliance politico-militaire entre Washington et Séoul. L’AAFC exhorte les opinions publiques et l’ensemble des gouvernements occidentaux à ne plus se taire face aux atteintes de plus en plus graves aux libertés publiques qui sont commises en Corée du Sud depuis l’élection

    à la présidence de la République, en décembre 2012, de Mme Park Geun-hye.

    Couverture de l’ouvrage de Shin Eun-mi, « Une Coréenne Américaine d’âge moyen va en Corée du Nord », naguère un ouvrage de référence en Corée du Sud, aujourd’hui mis à l’index par la censure

    > L’expulsion et l’interdiction de séjour de Mme Shin Eun-mi signe une nouvelle page tragique dans l’histoire des libertés publiques en Corée du Sud.
    > Mme Shin est accusée par le ministère sud-coréen de la Justice d’avoir fait « l’éloge » de la RPD de Corée lors d’une récente conférence-débat, dont l’une des co-organisatrices, Mme Hwang Seon, a par ailleurs été placée sous mandat d’arrêt, pour avoir loué, encouragé et aidé l’ennemi en contradiction avec la loi de sécurité nationale

    , au regard des propos qu’elle aurait tenus pendant la conférence. Le Parquet entend également interroger, dès son retour de l’étranger, Mme Lim Soo-kyung, députée du Parti progressiste unifié (PPU) récemment déchue de son mandat, suite à l’interdiction du PPU qui a soulevé une vague d’indignation parmi les organisations de défense des droits de l’homme. Mme Hwang Seon était porte-parole du PPU, ce qui inscrit cette nouvelle vague de répression dans le cadre en cours contre le PPU et ses dirigeants.

    > Le retrait de l’ouvrage de Mme Shin sur ses voyages au Nord de la Corée, qui a perdu son label d’ouvrage recommandé par les autorités sud-coréennes, a soulevé la stupeur dans les milieux professionnels. Après avoir reçu l’ordre gouvernemental le 14 janvier 2015, l’employé d’une bibliothèque de Séoul, cité par le quotidien Hankyoreh, a déclaré : « Nous avons été gênés quand le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme nous a soudain demandé de leur renvoyer le livre. » Un représentant du ministère a déclaré : « Nous avons décidé de rappeler le livre dès lors que sa désignation comme un excellent ouvrage de littérature avait été révoquée. Si les bibliothèques avaient continué de proposer cet ouvrage, cela aurait créé une confusion ou une incompréhension inutiles. » Au-delà de la douteuse pratique d’interdire l’expression de certaines opinions, il semble donc ne plus avoir de demi-mesure entre un ouvrage recommandé et un ouvrage interdit : en d’autres termes, si les autorités sud-coréennes vont au bout de leur logique, elles s’arrogent le droit d’interdire tout livre qui n’a pas ou plus leur imprimatur, sans autre forme de procès. La liberté d’expression est tombée à son plus bas niveau en Corée du Sud depuis l’époque révolue du régime miltaire, il y a une génération.

    > Dans un article publié le 12 janvier 2015 sur le site Sino NK, Steven Denney a cité un entretien donné par Shin Eun-mi au site de jounalisme participatif Ohmynews, très populaire en Corée du Sud : il en ressort une vision optimiste de la Corée du Nord, considérant que les Coréens forment un seul peuple, engagée en faveur de la réunification. Cette appréciation peut être qualifiée de « naïve » selon Steven Denney mais, toujours d’après ce dernier, elle ne constitue en aucun cas une quelconque menace à la sécurité nationale sud-coréenne, alors que Shin Eun-mi peut estimer à juste titre avoir été trahie par les autorités sud-coréennes qui, jusqu’à présent, recommandaient le récit de ses voyages en Corée du Nord :

    « [Cet entretien] suggère également qu’elle a le sentiment justifié que, d’une certaine manière, le gouvernement sud-coréen l’a trahie ; en d’autres termes, elle apparaît difficilement comme une vraie menace à la sécurité nationale. »

     

    Mais de quel crime Shin Eun-mi s’est-elle rendue coupable ? Alors que les médias publics et conservateurs sud-coréens se gardent de détailler le contenu des propos reprochés à Mme Shin durant une conférence publique à Séoul en novembre 2014, en se contentant ainsi de souligner les motifs infâmants de l’administration sud-coréenne selon laquelle elle aurait enfreint la loi de sécurité nationale en louant la RPD de Corée, l’agence américaine AP observe que Shin Eun-mi a fait état de la volonté de défecteurs nord-coréens de retourner au Nord (ce que, du reste, au moins des centaines d’entre eux ont déjà fait) et de leurs espoirs de changements après l’accession au pouvoir du Maréchal Kim Jong-un. Mme Shin a aussi loué le goût de la bière nord-coréenne et la propreté des fleuves en Corée du Nord.

    Shin Eun-mi, en pleurs après son expulsion

    Une expulsion assortie d’une interdiction du territoire sud-coréen suivant de tels motifs a soulevé, une fois n’est pas coutume, des critiques ouvertes du département d’Etat américain, malgré l’étroite relation alliance politico-militaire entre Washington et Séoul. Mme Jen Psaki, porte-parole du département d’Etat, a ainsi déclaré à la presse :

    « Nous sommes préoccupés que la loi de sécurité nationale, telle qu’elle est interprétée et appliquée dans certains cas, limite la liberté d’expression et restreigne l’accès à Internet. »

    Signe de l’intolérance croissante en Corée du Sud, en décembre 2014 un jeune sud-coréen de 18 ans avait jeté une bombe artisanale lors d’une conférence de Mme Shin Eun-mi, blessant deux personnes.

    Sumit Galhotra, du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), a souligné dans une étude approfondie que la mesure d’exception prise à l’encontre de Mme Shin s’inscrit dans un contexte de menaces croissantes vis-à-vis des journalistes

    de la part du pouvoir présidentiel, qui apparaît ainsi comme étant directement à l’origine des atteintes de plus en plus fortes à la liberté d’expression – ce qui soulève, de fait, des interrogations sur l’indépendance de la justice sud-coréenne. Après un article publié le 28 novembre 2014 dans le quotidien sud-coréen Segye Ilbo, des conseillers de la présidence mis en cause ont intenté une action en diffamation. En octobre 2014, des poursuites ont aussi été engagées à l’encontre de Tatsuya Kato, chef du bureau à Séoul du quotidien japonais Sankei Shimbun, au motif qu’il aurait propagé des rumeurs sur l’absence de la Présidente Park Geun-hye pendant sept heures après le dramatique naufrage du Sewol, en avril 2014, dont la gestion de crise a par ailleurs donné lieu à des mouvements de protestation diffamés par les autorités sud-coréennes. Le procès de M. Kato a commencé fin novembre, et son interdiction de voyager, prise en août 2014, a été prolongée depuis cette date.

    La Corée du Sud veut « rétablir » une « identité nationale » fondée sur l’ordre, l’autorité et le respect du leader

    La République de Corée (du Sud) poursuit sa dérive autoritaire : prétextant l’interdiction du Parti progressiste unifié

    , selon une procédure contraire aux standards démocratiques internationaux qu’elles ont elles-mêmes initiée, les autorités du pays préparent l’adoption d’un nouvel arsenal sécuritaire pour réprimer l’opposition de gauche –  y compris par un élargissement des dispositions de la loi de sécurité nationale (LSN). La LSN est un legs des régimes autoritaires, maintenue après le rétablissement d’un régime parlementaire suite au mouvement démocratique de 1987. Le renforcement de la LSN est un symbole puissant, puisqu’avant même le retour récent, à Séoul, aux méthodes du passé, la LSN avait toujours été considérée par les organisations de défense des droits de l’homme, comme par le Département d’Etat américain, comme un des obstacles majeurs à un régime pleinement démocratique. Revue de détail de ce qui se prépare à présent au Sud du 38e parallèle, dans des références apparemment explicites pour de nombreux observateurs occidentaux mais qui s’inscrivent plus sûrement dans une tradition politique sud-coréenne dont Mme Park Geun-hye se place comme l’héritière.

    Manifestation aux chandelles à Séoul, le 19 décembre 2014, à l’appel d’organisations sociales et syndicales, pour protester contre la Présidente Mme Park Geun-hye et l’interdiction du Parti progressiste unifié

    Les nouvelles mesures politiques envisagées, et leur contenu idéologique, ont été présentés dans un rapport du ministère de la Justice le 21 janvier 2015 au siège de la présidence sud-coréenne, et devant huit agences publiques, suite à la demande de la Présidente Mme Park Geun-hye d’assurer le respect des « valeurs constitutionnelles » et « l’application stricte de la loi« .

    > Dans la poursuite de leur acharnement judiciaire contre les membres du Parti progressiste unifié, les autorités sud-coréennes prévoient désormais la « possibilité préventive » (sic) de bloquer les activités ou d’empêcher la formation de groupes reconnus par les tribunaux comme « aidant l’ennemi » ou « anti-Etat« . Après les mesures répressives a posteriori, il s’agit maintenant d’empêcher en amont l’expression d’opinions d’opposition. Plus précisément, il s’agirait manifestement d’empêcher les anciens membres du PPU de se réorganiser sous une forme ou une autre, en violation manifeste des règles de base inhérentes à la liberté d’association et à la liberté d’expression. Rappelons en outre que, quand des pays démocratiques occidentaux interdisent une formation politique, c’est au regard de son recours à des procédés extra-légaux (qui restent à démontrer dans le cas du PPU), et que ces mesures exceptionnelles ne privent jamais les anciens membres de ces partis de tout moyen d’action politique dans un cadre légal. La loi de sécurité nationale pourrait ainsi être amendée pour prévoir le cas où des organisations interdites ne respecteraient pas l’ordre de dissolution.

    > Le contrôle accru des activités dites « pro-Corée du Nord » passerait par une surveillance plus étroite d’Internet et des pouvoirs renforcés de contrôle des forces de sécurité, parallèlement à une augmentation du nombre de fonctionnaires.

    > Dans un glissement sémantique significatif de la « sécurité nationale » à « l’établissement » d’une « identité nationale« , selon les termes mêmes du ministère de la Justice, l’arsenal sécuritaire serait complété par une formation des fonctionnaires aux valeurs qu’ils doivent servir.

    > Après avoir entendu ce rapport, la Présidente Park Geun-hye a vu ses paroles reprises par les médias officiels, s’affirmant ainsi comme le guide traçant la voie à suivre pour le peuple sud-coréen :

    > « Le soutien institutionnel est important pour que l’opinion comprenne l’importance de la loi et de l’ordre et que les valeurs constitutionnelles sont fermement établies (…) Il doit y a avoir une stricte application de la loi et ses principes quand les gens défient la loi. »

    > Ordre, autorité, nation : tel pourrait être le triptyque qui résume les valeurs de l’Etat nouveau sud-coréen qu’entend bâtir Mme Park Geun-hye, dans des références idéologiques à peine voilées aux valeurs du régime Yushin (littéralement : « régénération ») établi par feu son père le général Park Chung-hee. Le régime le plus autoritaire qu’ait jamais connu la République de Corée.

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  • Quand l’UMP roule pour le FN : la 4e circonscription du Doubs

    Par le PRCF  : www.initiative-comuniste.fr

     



     

    L’UMP DANS TOUTES SES COMPOSANTES ROULE POUR LE FN

     

    > A propos de l’élection législative partielle dans la 4e circonscription du Doubs l’UMP démontre dans toutes ses « sensibilités » qu’elle roule pour Le Pen.

     

    > Injuste ? Voyez vous-même.

     

    Les quatre lignes du soutien de l’UMP au FN

     

    1. Quatre positions sont présentes au sein du parti de droite:

      >  « Il faudra bien s’allier, négocier avec le FN, la logique électorale y contraint. »

      > Le FN n’est pas interdit, nous en partageons certaines valeurs et Mitterrand s’est bien allié aux communistes qui sont aussi des « totalitaires » a réussi à les affaiblir au point d’en faire un satellite.

    2.  Le Ni Ni « 

      Il ne faut ni FN, ni PS, tous deux porteurs d’un projet politique mauvais pour le pays. Votez blanc ou abstention ».
    3. La position de Sarkozy: « le FN est un ennemi mais le PS aussi donc faites ce que vous voulez mais surtout contre le FN ».
    4. La dernière position : « face au FN, on vote républicain donc PS. Car il y a incompatibilité totale entre FN et UMP ».

     

    > Or si on regarde attentivement ces quatre positionnements ils ont un résultat commun : renforcer et soutenir le FN.

     

    > Pour la ligne 1, c’est un soutien ouvertement assumé donc n’épiloguons pas.Mais il faut savoir que 30% à 40% de l’électorat UMP est sur cette position (selon les sondages). Et le glissement continu de la droite parlementaire vers des propositions de plus en plus extrême (contre les travailleurs, contre les immigrés etc…) est une réalité. N’oublions non plus les réelles alliances, dans l’histoire récente, entre le FN et la droite, ni plus reports de voix entre FN et UMP, ni leurs actions communes récentes dans la rue. Plus loin dans l’histoire, sachons également nous souvenir que c’est la droite qui mis les nazis au pouvoir, alors que cela étaient minoritaires aux élections, et même en recul. Le ventre est toujours fécond d’où est sorti la bête immonde.

     

    > Pour la ligne2, le fameux « ni-ni« , il prétend mettre un trait d’égale nocivité entre le FN et le PS, entre le fascisme et la social-démocratie. En substance le message diffusé par l’UMP et ses soutiens médiatiques est que si le FN est aussi mauvais que le PS, c’est qu’il n’y a pas de différence de nature politique entre le fascisme et la social-démocratie. Donc au final cette manœuvre a pour effet (sinon pour but?) de normaliser le FN et de décomplexer ses électeurs potentiels, surtout de droite. C’est là aussi un symptôme de la fascisation en marche.

     

    > Pour la ligne 3 l’ennemi FN est placé en numéro un mais on reste dans l’ambiguïté et un flou électoraliste en tentant de récupérer le discours du FN sans le FN ce qui n’a qu’un seul résultat:légitimer le FN et le renforcer (2012 l’a montré en ne réussissant pas le siphonnage de 2007). De fait, qui ne saurait comprendre que quand Sarkozy s’en prend au FN ce n’est pas pour dénoncer ses idées politiques nauséabondes et dangereuses qu’il promeut lui même mais à un concurrent dont il veut limiter le poids ?

     

    > Pour la ligne 4 qui semble la plus anti-FN, en apparence, ce n’est qu’une illusion d’optique car quel est l’argument central de cette tendance? C’est le suivant: il y aurait incompatibilité absolue entre le programme du FN et de l’UMP parce que sortir de l’euro, sortir de l’UE c’est l’apocalypse assurée Et l’UMP de faire mine de dénoncer le programme du FN comme en réalité un programme d’ultra-gauche, proche de celui de Mélenchon, anti-européen. On retrouve bien ici la collusion totale entre l’UMP, le PS et du FN tous au service de l’oligarchie capitaliste, tous d’accord pour taper sur les travailleurs et les exploiter, tous d’accord pour perpétuer le système. Or ce discours crédibilise le discours démagogique et mensonger du FN qui, en spécialiste des sondages d’opinions et en bonne roue de secours du système, tente de se faire passer pour un parti patriote et socialisant alors qu’il est nationaliste et patronal. Car en fait, Le Pen une fois au pouvoir sera une bonne collaboratrice de Merckel. C’est d’ailleurs ce qui est marqué noir sur blanc dans son programme. Un atavisme de l’extrême-droite française… Cette tendance accrédite, avec l’aide du bourrage de crane médiatique, que le FN est anti UE ce qu’il n’est pas (ni dans les actes, ni sérieusement même dans la parole), pour que le FN profite du rejet populaire légitime de l’euro et de l’UE et pour, dans un même mouvement, diaboliser l’ensemble de ceux qui sont réellement pour la sortie de l’UE et de l’euro, par la voie démocratique et du progrès social. De plus cette position est l’aveu qu’au moins sur l’euro et l’UE il y a bien une seule ligne UMPS : on se souvient de Sarko et Hollande posant ensemble; côte à côte en une de Match pour le OUI au référendum de 2005 avec le résultat que l’on sait.

     

    > De fait, le rassemblement idéologique et stratégique de l’UMP et du FN est là.  Ces contradictions apparente de ligne n’étant d’ailleurs que le reflet souvent non pas d’opposition politique (car FN et UMP partage au fond de très nombreuses, de plus en plus nombreuses idées) interne à l’UMP mais des rapports de forces locaux entre barons UMP et leurs concurrents FN. L’UMP’EN est bien en gestation.

     

    Quelle conclusion tirer ?

     

    > que la fascisation, l’eurofascisation est bien en marche et le danger bien réel.

    > Qu’il est impératif que la vraie gauche propose une alternative progressiste, patriotique, propose la sortie du carcan mortel de l’euro-UE. C’est en défendant les intérêts des travailleurs, en défendant leur souveraineté que l’on combat le mieux le FN. Alors que ceux qui abandonne ce combat font le jeux du FN, lui laissant le terrain libre pour tromper et séduire une partie des classes populaires.
    > Sur proposition du PRCF, les Assises du Communisme ont lancé un appel pour manifester le 30 mai 2015 pour les 4 sorties, de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme

    . A condition de rassembler largement progressistes, syndicalistes, républicains, patriotes, autour de ce mot d’ordre alors et alors seulement l’ascension du FN sera résistible et le mouvement ouvrier et populaire pourra alors passer à la contre-attaque.

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  • Grèce : le coup de semonce, très politique, de la BCE

     

     

    Le coup de semonce est tombé vers 22 heures mercredi 4 février. Il a été tiré de Francfort : la Banque centrale européenne (BCE) a mis la pression maximale sur le gouvernement grec en suspendant le régime de faveur qu’elle accordait jusqu’ici aux banques hellènes, ces dernières pouvant emprunter de l’argent auprès de l’institution monétaire avec des garanties inférieures à celles exigées habituellement.

    En pratique, cela ne remet pas en question la capacité des banques grecques à disposer des liquidités, dont elles estiment avoir grand besoin en ce moment. Elles pourront en effet toujours se refinancer auprès de la BCE, mais à à un taux plus élevé, et avec un risque porté seulement par la banque de Grèce .

    La décision de la BCE est-elle une décision « politique » ?

    C’est un message très clair, et sans ambiguïtés qui a été adressé par la BCE au gouvernement d’Alexis Tsipras : il s’agit de ramener ce dernier « à la raison ». En somme, la BCE dit à Athènes : il faut négocier , et vite, avec les Européens.

    Mario Draghi, le président de la BCE, met ainsi Alexis Tsipras devant un choix cornélien : accepter , très vite, le chemin de négociation proposé – imposé – par les Européens, mais au prix d’un renoncement politique majeur, lui qui a fait toute sa campagne contre la troïka (Fonds monétaire international , Commission et Banque centrale européennes) et l’austérité ; ou prendre le risque de défaut, donc de « Grexit », de sortie de la zone euro.

    La suite ici

     

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  • La hausse du franc suisse coûte cher aux hôpitaux


    par Solveig GodelucK

    Journaliste

     

     

     

    La dette des hôpitaux a bondi de 500 millions depuis que la Banque centrale suisse a désarrimé le franc suisse de l’euro. Plombés par les emprunts toxiques, ils se liguent pour aller en justice et menacent d’une grève des remboursements.

     

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    Les hôpitaux français ne disent pas merci à la Banque centrale suisse. Leur dette s’est alourdie de 500 millions d’euros depuis le 15 janvier, date à laquelle celle-ci a décidé de désarrimer le franc suisse de l’euro

    . La monnaie helvétique s’est appréciée de 17 % depuis. Elle a également grimpé face au dollar. Or, parmi les 30 milliards d’euros de dette des hôpitaux, il y a des prêts indexés sur le taux de change euro-franc suisse ou dollar-franc suisse… L’encours de ces prêts vient ainsi de passer de 730 millions à plus de 1,2 milliard.

    Pour le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux, cette affaire est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : « Nous avons au total 1,5 milliard d’euros d’emprunts toxiques. Pour solder ces produits structurés

    , les conditions de sortie sont si draconiennes qu’il faudrait débourser du jour au lendemain le double, soit 3 milliards d’euros. Et voilà maintenant qu’on nous rajoute 500 millions à payer ! » La somme à rembourser équivaut au montant de la capacité d’autofinancement que dégagent les hôpitaux chaque année et qui est réinvestie dans la modernisation des équipements. « Il faudrait faire une année blanche en termes d’investissements pour sortir du piège », s’indigne Frédéric Valletoux.

    « Responsabilités partagées »

     

    Ce mercredi, le conseil d’administration de la FHF a donné mandat à son président pour mener le combat contre ces produits bancaires complexes, y compris devant les tribunaux. Pour commencer, la FHF va faire front commun avec l’Association des acteurs publics contre les emprunts toxiques (Acpet), créée par des collectivités locales. Par ailleurs, la Fédération envisage de saisir la justice européenne, et peut-être française, pour défaire la loi de juillet 2014. Ce texte interdit aux établissements endettés ayant accepté une aide financière de porter plainte. Pour l’instant, aucun hôpital n’a les mains liées, puisque l’enveloppe de 100 millions d’euros qui leur est réservée vient juste d’être débloquée.

    La FHF estime que cette somme est risible et la compare au fonds de 1,5 milliard mis sur pied pour les collectivités. Elle est en outre prélevée sur les crédits hospitaliers (Ondam) au lieu d’être financée à parité par les banques et l’Etat comme le fonds des collectivités. «  Nous allons montrer que les responsabilités sont partagées, avec les autorités de tutelle qui valident la gestion des hôpitaux et les banques qui ne sont pas toujours de bon conseil », menace Frédéric Valletoux. En dernier recours, le conseil de la FHF a validé le principe d’une grève des remboursements. Tous les établissements seraient solidaires, y compris ceux dont la dette est saine.

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