Daech : autopsie d'un monstre
L'enquête - Le pétrole à l'origine du monstre Daech
Lors du renversement de Saddam Hussein, le golfe persique est déstabilisé. Dans un terreau alimenté par la déliquescence de l’État Irakien, une corruption endémique, et une haine profonde des Chiites et des Occidentaux, l’Arabie Saoudite et le Qatar – dont les intérêts divergent par ailleurs - voient d’un très mauvais œil l’apparition d’un croissant chiite aux frontières de leurs pays sunnites. Ils accueillent donc favorablement le développement des groupes djihadistes sunnites.
De cette jungle émergeront des groupes djihadistes dont il existe aujourd’hui deux principales composantes : Al Nosra, et l’État Islamique.
Des enjeux économiques se superposent à ces dimensions politiques, sociales et religieuses.
En 2010, l’Iran projette de construire un pipeline qui passerait par l’Irak et par la Syrie pour acheminer du pétrole et du gaz vers la Méditerranée. Ce qui redistribuerait les cartes de la production pétrolière dans le Golfe. Or, le gaz pour le Qatar, et le pétrole pour l’Arabie Saoudite, c’est vital.
À partir de là, le Qatar et l'Arabie Saoudite se mettent à financer les mouvements djihadistes. Ils contribuent donc à la montée en puissance de Daech, même si les circuits financiers sont difficiles à établir…
►►►► L' enquête complète de Benoît Collombat et de Jacques Monin, à réécouter et à lire ici
La déradicalisation en prison
Après les attentats de Charlie Hebdo, on avait souligné que les frères Kouachi s'étaient radicalisés en prison, et qu'il fallait donc doter les maisons d’arrêt de moyens importants. Où en est-on un an après ?
Il n’y a, à notre connaissance, qu’une seule et unique expérience menée par le ministère de la justice dans deux prisons : celle de Fleury-Mérogis ainsi que celle d'Osny dans le Val-d'Oise.
Cette prise en charge des détenus est menée par l'Association "Dialogue Citoyens". Elle a été imaginée en 2014 et lancée au mois de février 2015, après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher. Soixante prisonniers en ont déjà bénéficié.
►►►►L'enquête complète de Laetitia Saavedra, à retrouver ici
Daech : la fabrique des « kamikazes »
Le Vendredi 13 novembre 2015, la France connaît pour la première fois des attentats suicide sur son sol. Ce type d’action était pourtant redouté par les autorités depuis plusieurs mois.
En juin dernier, un rapport parlementaire sur la surveillance des filières djihadistes décrivait « le fait que les terroristes, du fait de leur endoctrinement, ont la volonté de mourir» comme une évolution marquante
Toujours selon ce rapport, « ce terrorisme sans retour implique des actions suicides contre lesquelles il est particulièrement difficile de lutter ».