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Grèce - Page 3

  • Grèce : Strauss-Kahn dénonce un « diktat »

     

    Par PAULINE THÊVENIAUD

    NON, DSK n'a pas dit son dernier mot. En retrait de la vie politique depuis la tonitruante affaire du Sofitel de New-York, Dominique Strauss-Kahn, récemment relaxé dans celle du Carlton de Lille, distille ses analyses sur le dossier grec.
    Après avoir livré, i l y a trois semai- nes, ses solutions pour remédier à cette violente crise de la zone euro, le voilà qui reprend la plume pour tor- piller les conditions de l'accord passé entre Athènes et ses créanciers.

    Le texte, pointu et publié en trois langues (allemand, anglais, français), prend la forme d'une lettre adressée à ses « amis allemands ». L'ancien patron d u FMI commence par un satisfecit : « Hollande a tenu bon. Mer- kel a bravé ceux qui ne voulaient à aucun prix d'un accord. C'est à leur honneur. »

    Mais très vite, le ton change. Strauss-Kahn juge ce qui s'est passé la semaine dernière « fondamentalement néfaste, presque mortifère », dénonce u n « diktat », pointe le risque d'une Europe divisée et « vassalisée » par les Etats-Unis. Selon lui , « la coalition des créanciers conduite par les Allemands » a voulu « saisir l'oc- casion d'ime victoire idéologique sur un gouvernement d'extrême gauche (NDLR : celui du Premier ministre grec Tsipras) au prix d'une fragmen- tation de l'Union ».

    Alors, il avertit : « Un fonctionnement de la zone euro dans lequel vous, mes amis allemands, suivis par quelques pays baltiques et nordiques, imposeriez votre loi sera inacceptable pour tous, les autres. » « Les règles de saine gestion, martèle DSK, il faut les faire respecter dans la démocratie et le dialogue, par la raison, pas par la force ». Lui souhaite « un projet politique », pour une Europe capable de « voir loin ». Comme il y a trois semaines, le texte a été diffusé via son compte Twitter, inauguré il y a peu avec ce message : «Jack is back.

     

     

    • •François Hollande plaide pour « une organisation renforcée» de la zone euro, et souhaite constituer «avec les pays qui en décideront, ime avant-garde» dans l'Union eu- ropéetme, dans une tribune publiée aujourd'hui par le « Journal du Di- manche ». « J'ai proposé de repren- dre l'idée de Jacques Delors d u gou- vernement de la zone euro et d'y ajouter im budget spécifique ainsi qu'im Parlement pour en assurer le contrôle démocratique», ajoute le chef de l'Etat.

     

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  • Dominique de Villepin : «La Grèce retrouve sa fierté, moi ça me parle comme gaulliste»

     

    Dominique de Villepin : «La Grèce retrouve sa fierté, moi ça me parle comme gaulliste»

    LE FIGARO

    LE SCAN POLITIQUE - L'ancien premier ministre est sorti de sa réserve et s'est montré très critique à l'égard des dirigeants européens et de la France. «La Grèce retrouve sa fierté, moi ça me parle comme gaulliste», a-t-il revendiqué.

     

    Dominique de Villepin, connu pour ses opinions tranchées et souvent marginales sur le plan diplomatique, a plaidé mardi matin pour une sortie de crise rapide et l'obtention rapide d'un accord entre la Grèce et les dirigeants européens. «Nous avons un devoir de réussite vis-à vis de la Grèce et vis-à-vis de nous-même. Il y a bien longtemps que l'Europe n'a pas réussi quelque chose, il y a bien longtemps que les Européens n'ont pas été fiers de quelque chose, nous devons réussir dans un intérêt commun», a commencé l'ancien premier ministre sur BFMTV et RMC, se montrant particulièrement virulent et critique à l'égard du «jeu comptable des Européens».

    L'ancien ministre des Affaires Étrangères de Jacques Chirac, applaudi en 2003 à l'ONU pour son discours contre la guerre en Irak, a vanté les qualités de leader d'Alexis Tsipras. «Nous avons aujourd'hui la chance, je dis bien la chance, d'avoir un jeune premier ministre grec, Alexis Tsipras, qui est crédible aux yeux d'une large partie de l'opinion grec et qui est indépendant. La Grèce retrouve sa fierté», a considéréDominique de Villepin. «Moi ça me parle comme gaulliste», a-t-il poursuivi, rappelant la baisse du pouvoir d'achat, le chômage en Grèce, «potion amère» à prendre en compte.

    «Je suis affligé par l'aveuglement européen»

    Dominique de Villepin

    L'ancien cadre de l'UMP a avancé sa propre proposition pour aider la Grèce. Pour lui, les dirigeants européens, en première ligne desquelles le gouvernement français, doivent mettre en place «un nouveau mécanisme». «Faisons en sorte que l'argent aille à la Grèce, par le biais de remboursement de créances et en favorisant l'investissement pour faire repartir les choses», a-t-il plaidé, en marge des opinions des ténors de la droite française.

    Dans une tribune publiée mardi sur Mediapart et intitulée «Notre devoir pour l'Europe», celui qui avait tenté de se présenter à l'élection présidentielle de 2012 revient longuement sur l'histoire de la Grèce. Il considère que le peuple doit «prendre en main son destin» et que «c'est aux Européens de les aider». «La Grèce est donc un pays qui, depuis toujours, dépend de l'arrivée de devises de l'extérieur, par les touristes, par ses travailleurs immigrés dans les années 50 et 60, par les fonds structurels européens dans les années 80, par la dette dans les années 90 et 2000. En somme, rien n'a changé. Le problème de la Grèce , c'est sa balance des paiements. Elle doit s'inventer une économie. Cela prend du temps», écrit-il. Dominique de Villepin considère que l'histoire récente de la Grèce est «l'histoire de la plus grande punition d'un pays en temps de paix». Il exhorte François Hollande et Angela Merkel à se rendre à Athènes. «Gageons que le général de Gaulle y serait allé et, à la fin de son discours place Syntagma, aurait levé les bras au ciel en s'exclamant ‘Vive la Grèce'».

    Le diplomate et avocat de profession s'est ensuite lancé dans un réquisitoire contre les dirigeants européens, se disant «affligé par l'aveuglement européen». «Nous ne sommes pas des vraies démocraties, aujourd'hui les dirigeants parlent pour les caméras, parlent pour les micros, mais pas pour les peuples, ils oublient les peuples», a-t-il tempêté, «pas fier de grand-chose» en tant que Français et Européen. «Je suis déçu par le rapetissement de la France mais pas uniquement par les politiques français, par les médias. Tout est de plus en plus conforme», a conclu l'ancien locataire du Quai d'Orsay.

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  • La situation des femmes à Thessalonique

    Interview de Voula Taki (Maison Autonome des Femmes de Thessalonique)

    par Marche mondiale des femmes , Emilie Paumard , Voula Taki

     

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    Interview de Voula Taki de la Maison Autonome des Femmes de Thessalonique, en lutte contre la dette et l’austérité depuis 2011, concernant les événements récents.

    1. Nos lecteurs et lectrices sont très intéressé.e.s par l’état d’esprit dans lequel se trouve le peuple grec. Quelle est votre opinion sur le chantage exercé par l’Union Européenne ?

    Depuis quelques semaines, nous voyons arriver en Grèce un « coup d’état financier » orchestré par l’UE, la BCE et le FMI. En particulier depuis la décision du gouvernement grec de tenir un référendum appelant les grecs à dire « OUI » ou « NON » à l’accord proposé par la Troïka.

    En raison de cette initiative, nous subissons ces derniers jours l’attitude dure, barbare et non-négociable de la part du Capital (les détenteurs du pouvoir financier) et de l’UE qui entendent se poser en donneurs d’ordres comme des colonisateurs (lire les déclarations de Juncker, Schäuble, Merkel etc).

    Ils organisent cette attaque terroriste en s’appuyant sur leurs « serviteurs » - gardiens de l’ordre établi - le Capital local, la classe économique dominante et les médias (par la fermeture des banques, la limitation des retraits à 60 euros par jour, des employeurs commencent à ne plus honorer leurs engagements auprès de leurs employés sous prétexte du referendum, l’intimidation constante des médias privés sur le peuple, l’organisation de contre-manifestations, etc.). Cela ressemble fort à une guerre de classes.

    Contre leurs attaques terroristes, les mouvements sociaux (comme nous), ainsi que les partis politiques de SYRISA et d’ANTARSYA organisent chaque jour des grosses manifestations et des marches. Les principaux slogans s’en prennent à la Troïka. En voici quelques exemples : « Non au chantage de l’UE, de la BCE et du FMI - Non à l’Euro - Non à l’UE - Non à la dette - Non à un nouveau mémorandum », « Le peuple en avant la tête haute - la seule voie est la résistance et la lutte ».

    Ces slogans s’accompagnent de revendications :

    -Arrêt immédiat des négociations avec les extorqueurs - créanciers.

    -Suspension de paiement immédiat et annulation de la dette.

    -Annulation unilatérale des lois issues des memorandum et restauration complète du droit du travail et des droits civiques.

    -Nationalisation du système bancaire et reprise en main par le peuple du pouvoir de décision sur la stratégie économique.

    -Taxation sur le Capital et sur les plus riches plutôt que sur les travailleurs.

    -Rupture avec l’UE et l’euro. Non au chantage, non à un nouveau mémorandum. Intensifions nos luttes.

     

    2. Comment a évoluée la situation de la population, en particulier des familles et des femmes, au cours de ces derniers mois ?

    Tout le monde sait aujourd’hui ce que le peuple grec a enduré au cours des cinq dernières années sous les violentes attaques de la crise économique. Le gouvernement précédent a détruit tous nos droits en une nuit, sous les ordres de la Troïka et au nom de la dette.

    Les femmes sont frappées plus violemment par ces mesures d’austérité car comme toujours :
    > ce sont les premières à être licenciées et les dernières à être embauchées.
    > elles sont les plus touchées par le chômage (chez les jeunes femmes le taux de chômage dépasse les 67%).
    > au vu des inégalités salariales qui prévalent depuis de nombreuses années, elles ne touchent pas de pensions décentes.
    > un grand nombre de femmes travaillent sans sécurité sociale.
    > elles sont les premières victimes des agressions, du harcèlement sexuel au travail et de la violence domestique (nous savons qu’au cours des trois dernières années la ligne d’appel d’urgence a reçu plus 18 000 appels concernant des violences de genre).
    > ce sont elles qui supportent le fardeau de la destruction des politiques publiques de santé et d’éducation (en apportant les soins aux personnes âgées, aux malades, aux enfants...).
    > elles ne peuvent plus accoucher gratuitement dans les hôpitaux publics et les nouveaux-nés sont retenus comme « hypothèques » !
    > elles n’ont souvent ni nourriture, ni vêtements pour leurs enfants (selon un rapport de l’UNICEF datant de 2011-2012 la pauvreté chez les enfants avait doublé et le nombre d’enfants souffrant d’un manque de nourriture se portait à 322 000).
    > 44% des ménages indiquent avoir des difficultés pour leurs enfants en bas âge.
    > 32 000 élèves font face à l’insécurité alimentaire (le nom politiquement correct pour la faim).

    3. Quelles sont les luttes que vos organisations mènent contre cette crise dictée par l’UE ?

    Suite à l’attaque de la Troïka nous avons créé une initiative en 2011, « l’initiative des femmes en lutte contre la dette et l’austérité ». Notre but était de former, avec d’autres mouvements, un front de résistance aux attaques néolibérales. L’initiative des femmes a développé une série d’actions pour s’attaquer à tous les problèmes mentionnés précédemment, qui sont la conséquence directe des politiques publiques imposées par les mémorandum de la Troïka et appliquées par nos gouvernements précédents.

    Notre but était d’expliquer que la dette n’est pas celle du peuple, que le peuple n’est pas responsable de la dette et que nous ne devrions donc pas la payer.

    Nous avons organisé des projections du documentaire Debtocracy dans différents quartiers de Thessalonique. Notre but était d’expliquer que la dette n’est pas celle du peuple, que le peuple n’est pas responsable de la dette et que nous ne devrions donc pas la payer. Nous avons participé à toutes les manifestations et les marches organisées par les syndicats. Nous avons organisé une grosse campagne contre les mesures d’austérité qui s’attaquaient au système de santé public. Notre slogan était « des soins de santé gratuits pour tous ». Nous avons participé aux mouvements antiraciste et antifasciste qui se sont beaucoup développés récemment.

    Au vu des circonstances, et de l’approfondissement de la crise, nous les femmes vivons dans la privation et la pauvreté, n’ayant plus les moyens matériels pour vivre et pour faire grandir nos enfants (nourriture, chauffage, visites médicales, vaccination, médicaments, etc.).

    C’est pourquoi, l’initiative des femmes a créé un lieu de solidarité, un lieu pour les femmes, qui s’adresse à toutes les femmes et en particulier aux familles monoparentales et aux femmes seules. Il s’agit d’un lieu ouvert dans lequel chacune d’entre nous peut faire entendre sa voix, car c’est grâce à notre auto-organisation que nous maintiendrons l’espoir de trouver des réponses collectives à nos problèmes et que nous résisterons aux changements imposés par le FMI.

    La maison de solidarité des femmes" est ouverte de 10h du matin jusqu’à tard le soir et propose :
    > des conseils juridiques concernant les violences domestiques, les problèmes liés à la santé, etc.
    > des soirées de cuisine et de repas collectifs.
    > des formations, des temps de débat et de discussion, des projections, etc.
    > des actions directes au sujet des nouveaux problèmes rencontrés du fait de l’application des mémorandum (coupures d’électricité, saisies immobilières, diminution ou suppression des soins de santé...).

    Avec notre slogan « Pas de femmes seules face à la crise » contre la culture anachronique de l’agression et du barbarisme, nous répondons avec d’autres mouvements en utilisant notre propre culture de solidarité, d’auto-gestion, de coopération, d’aide mutuelle et d’action directe (notamment en aidant les gens à accéder à ce qui reste de soins de santé publics, aux centres sociaux pour immigrés, à Médecins du Monde, aux initiatives citoyennes, etc.).

    Et la Maison des femmes a obtenu des petites victoires ! En voilà un exemple : en Grèce nous avons un sérieux problème avec les coupures d’électricité car les gens - en particulier les mères célibataires et les femmes au chômage - ne peuvent pas payer la taxe supplémentaire que le gouvernement a ajouté aux factures d’électricité. Alors nous avons invité les différents groupes de quartier et nous avons organisé une protestation au bureau central de l’électricité sous le slogan « Pas de maison sans électricité ». Après notre réunion avec le directeur nous avons obtenu la reconnexion au réseau électrique pour les maisons de deux femmes, en leur assurant l’accès au tarif social, un étalement du paiement des factures et la suppression de la taxe supplémentaire.

    Nous parvenons également à obtenir des consultations gratuites à l’hôpital public pour les femmes qui en ont besoin.

    Et récemment, grâce à notre intervention, nous avons obtenu la garderie gratuite pour l’enfant d’une femme immigrée et avons fait le nécessaire pour qu’elle puisse obtenir un statut légal dans le pays.

    En particulier à cet instant où les attaques les plus barbares du Capital et de l’UE tentent de cultiver la peur par le biais de leurs « serviteurs » et des médias, nous les membres de la Maison des Femmes - en restant soudées - tentons de répondre à ce terrorisme en prenant part aux grandes manifestations qui se déroulent chaque jour en Grèce.


    Source : http://conferenciamundialdemujeres....

    Traduction par Emilie Paumard


    Traduction par Emilie Paumard
    --
    Christine Vanden Daelen
    CADTM - Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde
    Avenue de l'Observatoire 345 - 4000 Liège - Belgique
    +32(0)474 73 55 84

    _______________________________________________
    Luttesfeministeseurope mailing list
    Luttesfeministeseurope@cadtm.org
    https://listes.domainepublic.net/listinfo/luttesfeministeseurope

     

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  • Contre un accord odieux et l'agression du peuple grec

    Front Syndical de Classe
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    « Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l'unité, son motif le plus puissant. C'est pour la mener avec succès en rassemblant l'ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n'est pas une invention, c'est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu'elle cesse : renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l'exploitation et à l'écrasement. »

    « La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat ! »

    H. Krasucki
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    Le Front Syndical de Classe est affilié à la FSM
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    Contre un accord odieux et l'agression du peuple grec :

    Soutien total aux grèves de ce 15 juillet : Résistance!

     

    Ils affirment que tout est réglé dans la meilleure Europe cauchemardesque qui soit!

    Mais quelles que soient les difficultés, les chausses-trappe du moment, c'est au peuple que revient et que reviendra le dernier mot!

     

    Au moment où le parlement grec (la Vouli) comme le parlement français se réunissent ce mercredi 15 juillet, au-delà des enseignements de la séquence qui vient de se dérouler, ce qui prime avant tout dans l'heure c'est le soutien à la résistance du peuple grec soumis à l'étranglement sous le garrot et à l'humiliation contre l'avenir de misère aggravée.

     

    De nombreux syndicats en effet appellent à la grève ce mercredi et au rassemblement devant le parlement : le PAME qui par avance avait prévu et condamné la capitulation du gouvernement, Aredy, l'important syndicat des fonctionnaires compte-tenu du poids du secteur public (40% des salariés) …

     

    C'est la seule voie qui compte pour s'opposer à l'application de ce nouveau memorandum et empêcher la mise sous tutelle de tout un peuple.

    Et au fait que dit et fait la CES? Que disent et font les directions confédérales de la CGT, de la CFDT, de la FSU, de FO, de l'UNSA?

    Soulagées d'avoir "sauvé" l'euro? Ouf ?

    Quelle solidarité, quel appel à l'action pour les grèves de ce jour en Grèce alors que les mêmes objectifs politiques et sociaux menacent les travailleurs français ?

    Toujours dans la logique de la Lettre ouverte aux dirigeants européens qui fixait pour objectifs "[de] garder la Grèce dans la zone Euro et dans l’Union européenne" et en appelait à "un compromis raisonnable"?

     

    Un compromis raisonnable la livraison de la Grèce aux vautours de la finance?

    Et quel jugement sur le comportement des dirigeants européens français compris et le rôle de l'UE et de ses institutions?

    Aux dernières nouvelles d'ailleurs la CES soutient honteusement le 3 ème mémorandum contre la Grèce!

     

    Car, loin d'être une crise de la nation grecque, la crise exceptionnelle que nous venons de vivre est d'abord la crise de l'Union européenne.

    Cette crise et son issue plus que provisoire et plus qu'odieuse, vont peser lourd sur l'avenir du continent et des peuples qui le composent.

     

    Association de caractère syndical, bien que visant à prendre en compte l'ensemble des données qui ont tissé la trame de ce qui s'est joué, nous privilégierons les conséquences sociales pour les peuples dans la confrontation qui a opposé les dirigeants européens (Eurogroupe, chefs d'état, Sommet de la zone euro), vulgaires commis des créanciers des états, dirigeants français inclus.

     

    A cet égard plusieurs traits émergent de cet affrontement :

     

    Des « négociations » le revolver sur la tempe :

     

    Dès l'échec des premières « négociations » et l'annonce du referendum du 5 juillet la BCE (29 juin) a coupé toute nouvelle injection de liquidité dans les banques afin de provoquer un chaos et une panique dans la population pour peser sur le scrutin lui-même et ensuite paralyser toute la vie économique (diminution encore davantage de la valeur des titres bancaires grecs) afin

    de contraindre les dirigeants grecs et en premier lieu Tsipras à la capitulation :

    c'est-à-dire à accepter des mesures pires que celles qui avaient été rejetées par Tsipras lui-même dans un premier temps, puis dans la consultation populaire.

     

    Une volonté punitive à l'encontre du peuple grec :

     

    Pour les créanciers et leurs commis il s'agissait de faire un exemple afin d'éviter la contagion à d'autres peuples : Espagne, Portugal, Irlande et … France n'est-ce-pas?

    Et de bien montrer que toute volonté de résistance populaire aux politiques d'austérité comme l'a manifesté avec éclat et retentissement le referendum du 5 juillet se heurterait à la hargne et à la répression de l'oligarchie européenne n'hésitant pas, au moyen des outils monétaires et financiers dont elle s'est dotée par renoncement à la souveraineté nationale, à placer les pays récalcitrants en situation de faillite et de mort économique.

     

    Coups d'état contre la souveraineté populaire :

     

    L'UE est coutumière de ces pratiques

    2005 contre le peuple français mais aussi au Pays Bas et contre le peuple irlandais où le Non est transmuté en OUI.

    Il fallait que le NON grec massif à l'austérité soit transformé avec l'aval de ses dirigeants élus pour la combattre en OUI à la poursuite et l'aggravation de la purge sociale.

    Guerre sociale et idéologique.

    Affichage et banalisation du cynisme éhonté de l'UE et de l'oligarchie selon lequel on fait des promesses pour se faire élire pour ensuite au pouvoir s'aligner sur le "réalisme moderniste" qui alimente les profits et les caisses des puissants et présente l'addition au peuple!

     

    Un « accord » socialement funeste et politiquement odieux, de type néocolonial :

     

    Le prétendu accord conclu au matin du 13 juillet est pire que celui qu'avaient refusé Tsipras et le referendum.

    En résumé il comporte des mesures drastiques concernant dans l'immédiat (15 et 22 juillet) la TVA, le système des retraites (nouvelle diminution de leur montant alors que Syriza s’était engagé à rétablir le 13e mois pour les retraites inférieures à 700 euros par mois), le code de procédure civile, la réduction des dépenses publiques …

     

    Dans le proche avenir le gouvernement doit s'engager afin qu'un protocole d'accord soit signé à mener « d'ambitieuses réformes des retraites » (on sait ce que cela signifie), procéder à « une réforme plus ambitieuse du marché des produits » incluant : l'ouverture des magasins le dimanche, l'ouverture à la concurrence « des pharmacies, lait et boulangeries ».

    Il doit également procéder à la privatisation de l'opérateur de réseau d'électricité et concernant le marché du travail, « entreprendre un réexamen rigoureux et une modernisation des négociations collectives, de l'action syndicale, … des procédures de licenciement » . On sait aussi ce que ce jargon technocratique signifie pour les travailleurs et leurs droits!

     

    L'exigence de l'extension des privatisations et d'autres mesures concernant le secteur financier …

     

    De plus c'est l'ensemble de la politique grecque qui est mise sous tutelle à l'avenir puisque le parlement grec non seulement est sommé de voter au plus vite certaines réformes, avec deux dates butoirs, du 15 et du 22 juillet, mais il devra soumettre désormais les différentes mesures à prendre au contrôle et au bon vouloir des institutions européennes. En particulier, un paragraphe de l’accord est très significatif. Il dit ceci : « Le gouvernement doit consulter les institutions et convenir avec elles de tout projet législatif dans les domaines concernés dans un délai approprié avant de le soumettre à la consultation publique ou au Parlement » (cité par J. Sapir).

    Et cette menace concerne tous les peuples d'Europe sous la férule de la dette.

    La dette : un instrument politique au service d'une politique d'asservissement et de contrôle des peuples!

    Les mesures contenues dans l'accord n'ont pas vocation à réduire la dette qui pour une bonne part résulte du transfert de la dette des banques privées à l'état.

    La preuve c'est que les mesures prises depuis 5 ans en Grèce ont porté la dette de 110 à 180% du PIB; les mesures contenues dans « l'accord du 13 juillet » les prolongeant et les aggravant.

    C'est que la dette est un instrument politique de mise sous tutelle des peuples et qu'odieuse ou pas il faut la dénoncer et la répudier pour libérer les travailleurs de cette véritable servitude!

     

    L'attitude de Hollande et des dirigeants français :

     

    Pour eux, se présentant comme médiateurs face à l'intransigeance allemande il s'agissait surtout de sauver l'euro et d'empêcher la sortie de la Grèce.

    Ils se félicitent du « compromis » pour cette raison mais pour une autre raison fondamentale intérieure : l'accord en effet entérine les politiques d'austérité et les « réformes structurelles » mises en marche par les lois Macron, Rebsamen, les réformes du marché du travail, la vente des « bijoux de famille » comme les aéroports, l'allongement de l’âge de départ à 67 ans, la destruction du code du travail, et prépare donc l'opinion publique à l'acceptation de ce bradage et de la liquidation des droits des travailleurs.

    La présentation du rôle positif de Hollande est donc une escroquerie et pour le peuple grec et pour le peuple français.

     

    La preuve est faite

     

    La preuve est ainsi faite une fois de plus, mais cette fois avec un éclat aveuglant qu'il n'y a pas de sortie des politiques d'austérité dans le cadre de l'euro et de l'union européenne.

    L'euro c'est l'austérité.

    L'Union européenne c'est l'austérité et la soumission, la dépendance et la domination, c'est la souveraineté limitée et bafouée en permanence.

     

    En remettre sur la perspective d' « Europe sociale » c'est mensonger et cultiver les illusions, désarmer les travailleurs dans l'indispensable combat à mener.

     

    C'est pour avoir méconnu cette réalité là que le gouvernement grec issu du rejet des politiques d'austérité en janvier 2015 et conforté par un referendum en ce 5 juillet a vu se refermer sur lui le piège de la capitulation et du désaveu.


    >

    Pour rompre avec l'austérité, pour s'opposer aux contre-réformes, au démantèlement de tous les conquis sociaux issus du rapport des forces de la Libération il sera nécessaire de rompre avec l'Union européenne et sortir de l'euro.

    Pour rompre avec l'austérité il faut retirer à l'oligarchie et aux institutions européennes les armes dont elles se sont dotées pour exercer chantage et diktat et soumettre des peuples entiers à leurs exigences et à leurs intérêts : ainsi l'arme monétaire, le contrôle du système bancaire et de la banque centrale permettent de désorganiser totalement une économie, d'organiser le chaos et la panique ou le désarroi dans la population.

     

    Reprendre la souveraineté sur ces instruments sera incontournable pour assurer la souveraineté du peuple et faire prévaloir l'intérêt général contre le 1% privilégié!

     

    Pour cela c'est à un peuple et à des travailleurs lucides et déterminés à la confrontation à la guerre de classe qui leur est livrée par l'oligarchie qu'il convient de s'adresser en brisant les illusions mortifères.

    Pour l'heure c'est à la solidarité avec le peuple grec qu'il convient de donner la priorité tout en poursuivant la lutte sur nos objectifs revendicatifs et en contrant l'offensive anti-sociale du pouvoir socialiste dans la droite ligne des diktats européens!


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    Le Front Syndical de Classe

    14 juillet 2015

     

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  • USA et Allemangne : pour un coup d’État en Grèce ?

    Les États-Unis et l’Allemagne sont prêts à concevoir un coup d’État en Grèce pour garder cet atout stratégique sur le flanc sud-est vulnérable de l’Otan. L’experte en coups d’État Victoria Nuland est en mission.

     

    Par Kurt Nimmo – Source infowars.com

    «Un putsch à Athènes pour sauver l’allié grec de l’ennemi russe est en préparation par les États-Unis et l’Allemagne, avec le soutien des exemptés fiscaux de la Grèce – les oligarques, les armateurs anglo-grecs, et l’Église orthodoxe grecque», écrit John Helmer, le seul correspondant étranger en Russie, indépendant des médias système, en poste depuis si longtemps.

    Le premier indice que quelque chose se trame est la présence de Victoria Nuland, secrétaire d’État adjointe pour les affaires européennes et eurasiennes, à Athènes en mars.

    The Guardian a rapporté le 17 mars que Nuland «est allée dans la capitale au moment où l’inquiétude des US montait à propos de la grande crise de la dette de l’euro qui commençait à représenter une menace géopolitique. La Grèce, autorisée à déraper hors de contrôle, financièrement dépourvue et sans les liens de l’UE qui la maintiennent à l’Ouest, pourrait se retrouver sous l’influence de la Russie. Le flanc sud-est de l’Otan serait infiniment affaibli au moment où grandissent les soucis globaux de sécurité face aux fondamentalistes islamistes au Moyen-Orient».

    Nuland et les États-Unis pourraient travailler en étroite collaboration avec les militaires grecs pour fomenter un coup d’État après le vote historique du référendum qui a répondu non aux exigences des banksters.

    La réputation de Nuland n’est plus à faire. Elle est connue pour son rôle dans le renversement du gouvernement démocratiquement élu de l’Ukraine et il semble maintenant qu’elle a été désignée pour une répétition en Grèce. Helmer écrit :

    Lorsque Nuland est venue à Athènes pour lancer un ultimatum contre la rupture du régime des sanctions anti-russes, et que les think-tanks anglo-américains ont emboîté le pas avec des avertissements selon lesquels la marine russe faisait route vers le Pirée, le but du jeu est devenu clair. Le but de l’opération Nemesis était de sauver la Grèce, non pas d’elle-même ou de ses créanciers, mais de l’ennemi à Moscou.

     

    La Russie pour arracher la Grèce aux griffes des banquiers

    La Russie est prête à aider la Grèce dans sa lutte contre les banksters de Wall Street et de Bruxelles. On pense qu’une sortie de la Grèce de la zone euro la rapprochera de la Russie et approfondira les divisions au sein de l’Otan.

    Le Premier ministre grec Alexis Tsipras du parti socialiste Syriza a déclaré à la mi-juin qu’un alignement avec la Russie était possible et a laissé entendre que la Grèce était «prête à aller vers de nouvelles mers pour atteindre de nouveaux ports plus sûrs».

    Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov et le vice-Premier ministre Arkadi Dvorkovitch ont déclaré, au cours du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, que la Russie envisagerait d’accorder des prêts à la Grèce si nécessaire.

     

     Les militaire grecs envoient un message clair

    L’avant-veille du référendum, un certain nombre d’officiers grecs ont publiquement appelé à voter oui.

    «Le général en retraite Fragkoulis Fragkos, ancien ministre de la défense et ancien chef d’état-major grec, a appelé à un oui fort dimanche. En 2011, Fragkos a été destitué par le Premier ministre George Papandreou au milieu de rumeurs de coup d’État», écrit Alex Lantier.

    Faisant clairement référence à Tsipras, Fragkos a déclaré que «les valeurs et les principes moraux, qui ont toujours défini les Grecs, ne peuvent pas être négociés par un politicien désemparé et historiquement ignorant qui avance les intérêts de son propre parti».

    Un groupe de 65 officiers de haut rang à la retraite a publié un communiqué citant leur serment à la patrie et au drapeau et avertissant: «En choisissant l’isolement, nous mettons la patrie et son avenir en danger.»

     

    Tsipras et Syriza se sont préparés pour un possible coup d’État en janvier en remaniant le personnel militaire.

    Selon les source de Helmer, «La direction des services militaires et de renseignement a été changée, mais pas radicalement. Le ministre de la Défense (Panos Kammenos) est de droite donc il n’y a pas de radicaux aux commandes».

     

    Les militaire grecs sont un atout pour une Opération Gladio 

    L’intervention américaine en Grèce n’a rien de nouveau. Entre 1987 et 1989 les États-Unis ont fait un effort concerté visant à renverser le gouvernement grec élu du Premier ministre Andreas Papandreou.

    Avant cela, en 1967, l’armée grecque a installé la dictature des colonels suite à un coup d’État.

    L’armée grecque s’est trouvée sous le contrôle de la CIA à la suite de l’entrée dans l’Otan de la Grèce en 1952. Les éléments de l’armée grecque faisaient partie de stay-behind, le réseau clandestin de la CIA dirigeant l’Opération Gladio, et ces éléments (spécifiquement LOK, ou Lochoi Oreinōn Katadromōn, à savoir Mountain Raiding Companies) ont été directement impliqués dans le coup d’État de 1967.

     

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  • NON de la Grèce ! Cuba stop le Sida, Le PS s’est droitisé, Tsipras résiste à la mafia financière

    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
    Bernard GENSANE
    Le 28 mai 2012, j’ai publié l’article suivant sur mon blog. Il est malheureusement toujours d’actualité. Christine Lagarde n’est pas née grande bourgeoise de droite : elle l’est devenue. Ses parents étaient enseignants, et quand son père mourut alors qu’elle avait 16 ans, sa mère dut élever seule ses quatre enfants. Grande travailleuse très douée, Christine Lagarde se retrouva, à 45 ans, à la tête d’un des plus grands cabinets d’avocats au monde. Elle fut à la même époque proche de Zbigniew Brzezinski, un (...) Lire la suite »
     

    Cette semaine
    Des sacrifices ? Les Grecs ont déjà beaucoup donné
    B. BOUSSEMART
    Quelques réflexions sur la "crise" grecque. J’ai entendu des absurdités du type : "les français comprennent maintenant et s’opposent à ce "référendum" ; il y a plus pauvre que les grecs en Europe, comme les roumains, les slovaques ... ; et ce n’est pas à eux, ni à nous de payer pour ces grecs qui ne font aucun effort". Je rêve !!! Un peu d’histoire récente est nécessaire pour relativiser tout cela. La crise commence avec Reagan et Thatcher ; ils imposent leur modèle libéral, et le font valider par (...) Lire la suite »
     
    Référendum grec.
    Alkis ANTONIADIS
    « Malgré la terreur exercée par les médias et les Institutions, pour le peuple grec, le dilemme est clair. Soit nous votons pour l’abolition des mémorandums et l’ouverture d’une nouvelle voie porteuse d’espoir, soit nous votons pour la continuation de l’austérité, de la pauvreté et de la misère pour les 50 années à venir. Soit nous reconnaissons que, pour la première fois, notre pays lutte pour casser le cercle vicieux des politiques de la terreur pour le bien des peuples de toute l’Europe, soit nous (...) Lire la suite »
     
    Julien SALINGUE
    Sitôt l’annonce faite par Alexis Tsipras, Premier ministre grec, de l’organisation dimanche 5 juillet d’un référendum sur le plan d’austérité « proposé » par l’ex-troïka, les éditocrates eurobéats se sont déchaînés sur Twitter. Et, en amoureux de la Grèce, ils n’ont pas manqué de rendre de vibrants hommages à la démocratie, sans jamais, au grand jamais, céder à la facilité, au raccourci ou à l’invective. Démonstration avec les tweets de trois d’entre eux (Jean-Michel Aphatie, Arnaud Leparmentier et Jean Quatremer), (...) Lire la suite »
     
    L’OMS évoque une étape importante « vers l’objectif d’une génération sans Sida »
    Lina Sankari
    Cuba a remporté une victoire majeure en terme de santé publique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a officiellement déclaré Cuba comme le premier État au monde à avoir éliminé la transmission du virus du Sida et de la Syphilis de la mère à l’enfant. Selon le docteur Margaret Chan, directrice générale de l’OMS, ce succès constitue une étape importante « vers l’objectif d’une génération sans sida ». Cette victoire sur la maladie prouve en outre, pour le Dr Carissa Etienne, directrice de (...) Lire la suite »
     
    Dernières nouvelles du champ de bataille grec.
    System failure
    Les créanciers de la Grèce augmentent la pression sur le gouvernement grec à mesure que le jour du référendum annoncé par Alexis Tsipras approche. Après la fermeture des banques et le contrôle des capitaux, les créanciers tentent par tous les moyens d’ajourner l’expression du droit démocratique du peuple grec. Nous assistons à une nouvelle étape de la guerre de propagande féroce qui fait rage à l’intérieur et à l’extérieur de la Grèce, à propos du référendum. Tsipras a pris ses créanciers par surprise en (...) Lire la suite »
     
    ...Mais HSBC n’est pas la seule banque à avoir les mains sales...
    Capitaine Martin
    Hervé Falciani est un opportuniste. Il peut endosser différents rôles et se complaire dans un langage abscons, mais il sait surtout nager en eaux troubles. L’informaticien franco-italien est connu pour être le personnage clé de l’incroyable affaire HSBC. Il est surtout à l’origine du vaste scandale d’évasion fiscale autour de la filiale helvétique de la banque HSBC. « Si l’on veut contrebalancer l’impunité, il faut aussi se donner les moyens de le faire », a déclaré ce lanceur d’alertes dont les fichiers (...) Lire la suite »
     
    ... repenser une refondation de la gauche avec le Front de gauche et les écologistes.
    Entretien réalisé par Frédéric Durand
    Philippe Noguès est le premier député socialiste à franchir le pas en quittant le parti. Selon lui, ses amis frondeurs dépensent « une énergie extraordinaire », pour aucun résultat au final. Parce que « le parti de Jaurès est devenu le parti de Manuel Valls et Emmanuel Macron ». Vous venez de quitter le Parti socialiste, quel a été l’élément déclencheur ? Philippe Noguès C’est une décision mûrie de longue date. Depuis qu’on avait monté ce mouvement des frondeurs, je disais à mes camarades que je croyais peu (...) Lire la suite »
     
    Paul KRUGMAN
    Jusqu’à ce jour, les faits ont démenti toutes les alertes à l’éclatement imminent de l’euro. Quels que furent leurs discours de campagne électorale, les gouvernements capitulent devant les exigences de la troïka ; tandis que l’intervention de la B.C.E. permet de calmer les marchés. Ce processus a permis à la monnaie de résister, mais il a également perpétué une austérité profondément destructrice – il ne s’agissait pas de laisser les quelques trimestres de faible croissance de certains débiteurs dissimuler (...) Lire la suite »
     
    VangelisGoulas
    La Commission européenne a rendue publique la proposition des institutions, dans l’optique du référendum du dimanche 5 juillet. De la part du bureau du premier ministre grec : La proposition de la Commission européenne met fin aux arguments des partisans du « oui à tout » La Commission européenne a rendue publique la proposition des institutions, dans l’optique du référendum du dimanche 5 juillet. En effet, son président Jean-Claude Juncker, renvoie, via Twitter, au communiqué de la Commission, afin (...) Lire la suite »
     
    Moon of Alabama
    Je n’ai rien posté jusqu’ici sur la tragédie grecque. Je n’ai pas estimé utile d’en parler parce que la question était parfaitement traitée ailleurs et que tout cela donnait davantage lieu à du mauvais spectacle qu’à une politique économique sérieuse. Mais un acte du drame touche maintenant à sa fin et la tragédie peut maintenant se transformer en quelque chose de nouveau qui pourrait avoir de graves conséquences géopolitiques. La Grèce s’est fort endettée à l’époque où les banques distribuaient de (...) Lire la suite »
     
    Daniel VANHOVE
    Les jours, les semaines, les mois, les années défilent et se ressemblent… L’on pourrait même ajouter, les siècles passent, et se ressemblent aussi… Ce sont toujours les mêmes qui gagnent et les mêmes qui perdent… Les dominants d’un côté, les dominés de l’autre. L’Histoire semble immuable à ce niveau. A notre époque, la différence majeure réside dans l’information. Autrefois difficile à appréhender, elle est aujourd’hui surabondante au point que beaucoup s’y perdent et finissent par tout mélanger… ce qui revient (...) Lire la suite »
     
    Anastase ADONIS
    La trêve dans les échanges de la réunion européenne d’hier laisse les discussions au stand-by, donne deux jours pour la préparation technique des propositions de Tsipras avec un traitement dans un futur lointain, mais en fait ce ne sont que les apparences car en réalité une histoire des gros sous reste une histoire difficile et longue à démêler. Avec la réunion hier à Bruxelles, personne des participants ne sait où aboutira le « cas grec ». La mise en relation directe entre la Grèce et ses créanciers, (...) Lire la suite »
     
    Alexis TSIPRAS
    Nous avons livré un combat dans des conditions d’asphyxie financière inouïes pour aboutir à un accord viable qui mènerait à terme le mandat que nous avons reçu du peuple. Or on nous a demandé d’appliquer les politiques mémorandaires comme l’avaient fait nos prédécesseurs. Après cinq mois de négociations, nos partenaires en sont venus à nous poser un ultimatum, ce qui contrevient aux principes de l’UE et sape la relance de la société et de l’économie grecque. Ces propositions violent absolument les acquis (...) Lire la suite »
     
    Jacques-Marie BOURGET
    « La décision des États-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que « tous les Arabes étaient vent debout » contre la position américaine, « parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot ». « C’était très net, et le président de la Coalition était aussi sur cette ligne », a ajouté le ministre. » Nous sommes en décembre (...) Lire la suite »
     
    Jacques SAPIR
    Les dernières péripéties dans la négociation entre le gouvernement grec et ses créanciers mettent en lumière les contre-sens de beaucoup des commentateurs. Ils partent du principe que le gouvernement grec « ne peut que céder » ou « va immanquablement céder » et considèrent chaque des concessions tactiques faites par le gouvernement grec comme une « preuve » de sa future capitulation, qu’ils la regrettent ou qu’ils l’appellent de leurs vœux. De ce point de vue, il y a une étrange et malsaine synergie entre (...) Lire la suite »
     
    Moon of Alabama
    Malgré l’intense propagande des médias étasuniens en faveur du projet israélien de voler davantage de terres syriennes « pour protéger les Druzes de Syrie », le plan israélien se heurte à des difficultés. Israël prétend que les Druzes du nord-est du plateau du Golan ont besoin de protection contre les attaques des djihadistes de Jabhat al-Nusra. Il « offre » d’envoyer ses soldats empêcher les terroristes d’Al-Qaïda de les envahir. Mais les Druzes ne sont pas idiots. Ils savent qu’Israël soutient les (...) Lire la suite »
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  • Face à la crise européenne, gloire au courage lucide du peuple grec


    Par Samir Amin - Investig'action

     

    Le peuple grec donne l’exemple à l’Europe et au monde : avec courage et lucidité le peuple grec a rejeté l’ignoble diktat de la finance internationale et européenne. Il a remporté une première victoire en affirmant que la démocratie n’existe que si elle sait se placer au service du progrès social. Il a démasqué la farce démocratique qui accepte de se soumettre à la dégradation des conditions sociales exigée par la dictature de la finance. Le progrès social est illégal en Europe

     



    La construction européenne a été conçue systématiquement pour réduire à néant « le danger démocratique ». Dès la fin de la seconde guerre mondiale les Etats Unis, Jean Monet et Robert Schuman (deux vychistes) en ont initié la mise en place destinée à restaurer la légitimité des forces politiques qui s’étaient compromises dans la collaboration avec l’Europe des Nazis. La construction des communautés européennes, puis l’adoption forcée d’une Constitution, pourtant rejetée, entre autre par le référendum français (un déni de démocratie sans pareil), ont permis la mise en route d’une dictature du capital financier. Trompés par le matraquage systématique du clergé médiatique au service de l’oligarchie financière, les peuples européens se sont nourris d’illusions qui restent encore suffisamment puissantes pour annihiler leur capacité de répondre au défi. Il faut « sauver l’Europe et l’euro de la débâcle », croient-ils encore largement (désormais un peu moins en Grèce et en Espagne). L’Europe telle qu’elle est – et elle ne peut être autre emprisonnée dans le carcan de ses institutions – a déclaré illégale toute tentative de remise en cause de l’ordre odieux en place. Le peuple grec, par son choix, s’est mis hors la loi.

     

    L’euro n’est pas viable

     

    Le sous-système de l’euro viole les règles élémentaires d’une gestion possible et saine de la monnaie. Il impose des règles communes de prétendue « compétitivité » à des économies trop inégales pour en supporter les conséquences. L’euro a permis d’annihiler les progrès antérieurs accomplis dans le cadre de l’émergence de systèmes productifs constitués largement de petites et moyennes entreprises pour ouvrir un marché exclusif aux razzias des monopoles financiers. L’Espagne en fournit l’exemple tragique. D’autres, la Finlande et même la France en sont à leur tour les victimes. L’Euro n’est plus que l’instrument d’une réédition de l’Europe allemande. La crise n’est pas celle de la dette grecque, mais bel et bien celle de l’Europe et de l’Euro.

     

    Honte aux gouvernements européens

     

    Honte à tous ceux qui ont accepté que la « troika » représente les peuples européens. Honte aux gouvernements qui ont placé à la présidence de « leur Europe » un fonctionnaire luxembourgeois au service d’un paradis fiscal, placé à la direction de leur « banque centrale » un individu qui fait carrière chez Goldman and Sachs, la banque associée à toutes les crapuleries financières du siècle, placé à la tête du FMI une bonne élève incapable de comprendre autre chose que ce qu’on lui a enseigné. Il ne s’agit pas d’hommes et de femmes politiques, de quelque bord qu’ils soient, mais seulement d’individus méprisables.

     

    L’Europe se présente à la Grèce dans la figure des nostalgiques du fascisme

     

    La Grèce héroïque s’était libérée par elle-même des fascistes italiens et des nazis allemands. L’ « Europe » est alors intervenue en Grèce, dans les uniformes d’officiers britanniques (suivis d’étatsuniens) pour massacrer les enfants de la Résistance et restaurer le pouvoir des collaborateurs fascistes. La reconquête de la démocratie par la victoire électorale du Pasok en 1981 a permis des réalisations sociales incontestables ; mais elle a aussi ouvert la voie aux illusions « européistes » ; le peuple grec se retrouve une fois de plus devant l’Europe réelle dominée par les oligarchies financières. Il retrouve alors le souvenir de son passé et de la dette que l’Allemagne héritière de celle des Nazis lui doit toujours. Honte à madame Merkel dont le gouvernement ignore que le peuple grec a droit à des réparations.

     

    L’Etat grec doit être réformé dans un esprit démocratique

     

    Oui, l’Etat grec souffre de malformations sérieuses, qui se traduisent entre autre par la fraude fiscale. Mais qui peut engager les réformes nécessaires ? Certainement pas « les amis de l’Europe ». Ceux là même qui ont triché sur la dette grecque lors de son adhésion à l’Euro, avec la complicité active de Goldman and Sachs, dont le serviteur n’est autre que le Président de la Banque Centrale de Francfort. Les armateurs grecs ? Des tricheurs qui ont toujours bénéficié des soins attentifs des Banques internationales et du FMI. Syriza est le seul gouvernement grec capable de réformer l’ Etat dans un esprit démocratique et de faire payer les riches. Horreur pour l’Europe qui ne tolère pas ce choix : seuls les pauvres doivent payer !

     

    La lutte continue

     

    L’Europe des milliardaires de la finance n’entend pas renoncer à son objectif : massacrer le peuple grec pour donner la leçon et éviter la contagion démocratique. N’oublions pas que si les classes dirigeantes de l’Europe occidentale et centrale n’ont pas (encore) besoin du fascisme chez elles, celles-ci n’hésitent pas à l’appeler à son secours ailleurs, comme on le voit en Ukraine. Les peuples européens doivent prendre la mesure de leurs responsabilités. Avec Podemos, le peuple espagnol a donné un autre signal du réveil. Aux Français, aux Allemands, aux Britanniques et aux autres peuples du continent européen de comprendre que le combat du peuple grec est le leur. L’alternative est désormais claire et visible, pour la Grèce et pour tous ceux, en Europe et dans le monde, qui nourrissent les mêmes aspirations démocratiques et sociales. Il faut désobéir à la prétendue « constitution » européenne ; il faut démanteler l’ Euro et lui substituer la gestion négociée d’un serpent de devises nationales ; renvoyer Draghi à ses patrons new yorkais en attendant de fermer la fausse Banque centrale de Francfort ; il faut écarter le FMI du chemin en donnant consistance à des arrangements financiers hors de sa portée, comme le Groupe de Shanghai et l’Alba en ont amorcé l’initiative.

    Avec qui mener ces combats ? La palette des forces politiques qui commencent à comprendre que l’austérité (pour les travailleurs, pas les oligarques) et la stagnation régressive qui l’accompagne forcément n’ont plus d’avenir, s’élargit de jour en jour, pour inclure désormais des hommes politiques de tous bords, comme François Fillon en France. La Grande Bretagne ne fait plus confiance à cette Europe enfermée dans la médiocrité, même si l’Angleterre demeure néo libérale, plus atlantiste et moins européenne que jamais. Certes le ralliement d’apparence de certaines formations d’extrême droite demeure, pour moi, suspect. Les fascistes sont des démagogues menteurs par excellence. Dans cette situation il appartient aux forces de la gauche potentiellement radicale de reprendre l’initiative, avec Syriza et Podemos qui en ont amorcé le mouvement. A défaut l’Europe n’évitera pas l’implosion et s’engouffrera dans le chaos.

     

    Source : Investig’Action

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