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Euro

  • L'EURO et l'austérité

    par MS21

    Banque Centale Européenne ( Frankfurt)

    Banque Centale Européenne ( Frankfurt)

    La privatisation des emprunts d’État entérinée, organisée par les traités de l’Union européenne (UE) a marqué la fin de la période dite des « Trente glorieuses ». La monnaie, de facilitateur des échanges économiques devient elle-même une marchandise à part entière et objet de transactions. Un tel système a pour fonction d’augmenter les profits des capitaux avec pour corollaire un accroissement de l’appauvrissement de la société civile. Nous évoquerons la mise en œuvre dans l’UE des mécanismes à l’origine des crises que nous connaissons, en Allemagne d’abord où les salariés victimes d’une purge sociale, vont faire les frais de la compétitivité de leur pays. Cette compétitivité qui s’exerce au détriment des autres pays de la zone, conduit ceux-ci à systématiser l’austérité chez eux. C’est à cette contrainte que répond chez nous l’actuelle réforme du code du travail, ce que les responsables politiques se gardent bien de reconnaître. Les règles de la monnaie unique euro systématisent ces contraintes à tous les pays de la zone euro et l’Allemagne qui en est la grande bénéficiaire bloque toute évolution du système.La France dispose pourtant de nombreux atouts pour mettre en œuvre une politique d'émancipation : elle doit retrouver sa souveraineté, reprendre en main son destin et passer de la guerre économique dans l'Union à la coopération européenne.

     

    Dans l'histoire du capitalisme la période qui a suivi le deuxième guerre mondiale, appelée "les Trente glorieuses" constitue une parenthèse incongrue. L'humanité avait failli sombrer définitivement dans la barbarie par la faute d'un capitalisme au comble de sa logique prédatrice. Les gouvernements occidentaux n'étaient pas parvenus à juguler les effets de la crise économique de 1929. Conscients que cette crise avait été la cause de la montée du nazisme et soucieux de préserver les fondements du système, ils entreprirent de le réformer. Pour tenter d'éviter les crises économiques, ils décidèrent de favoriser le pouvoir d'achat par un système de redistribution. Ce système fonctionna aussi longtemps que le capitalisme – dont l'esprit est de viser l'enrichissement d'une minorité – jugea de son intérêt de le tolérer.

    Dès 1971, les États-Unis cassaient le système dit de Bretton-Woods qui, établissant une parité entre l'or et le dollar limitait le développement de la finance étasunienne. En France, le 3 Janvier 1973 Valéry Giscard d'Estaing, ministre des finances de Georges Pompidou, ancien fondé de pouvoir de la Banque Rothschild, décidait que L’État Français ne devrait plus se financer auprès de la Banque de France, mais devrait emprunter avec intérêt aux banques privées. Le capital privé prend alors la main sur les dépenses de l’État.

    En 1992 le traité de Maastricht va imposer cette règle à l’ensemble de l’Union européenne et il établit pour l’Union européenne une monnaie unique, l’euro.

    En France, dès 1973 des mesures d'économie drastiques destinées à satisfaire aux futurs critères de Maastricht et à rendre la France « euro-compatible » provoquent de facto la baisse du pouvoir d'achat et donc de la consommation. La croissance indispensable aux profits dépendant de la consommation, il importe de la maintenir coûte que coûte. La finance mondiale invente alors les crédits hypothécaires nés de la certitude des financiers, (en réalité de l'illusion) que les prix de l'immobilier ne peuvent qu'augmenter !... Ainsi naît la crise dite des « subprimes » qui partie des États-Unis touche l'Espagne, la Grèce, le Portugal, l'Irlande, l'Italie... Peu à peu les ménages les moins aisés ne pourront plus faire face aux échéances. On en connaît les dégâts sociaux... Enfin, les autorités européennes, soucieuses d'élargir l'Union européenne ont fermé les yeux sur le maquillage de la dette grecque - maquillage auquel la banque Goldman Sachs a prêté son concours. Les Européens ont fait le pari que la monnaie unique obligerait les pays à "converger" vers ceux qui sont les plus industrialisés en mettant en œuvre des mesures d'austérité qui favoriseraient leur compétitivité. Pari perdu, nous le voyons tous les jours mais moins douloureusement certes que les Grecs !

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  • L'EURO et l'austérité

    Banque Centale Européenne ( Frankfurt)

    Banque Centale Européenne ( Frankfurt)

    La privatisation des emprunts d’État entérinée, organisée par les traités de l’Union européenne (UE) a marqué la fin de la période dite des « Trente glorieuses ». La monnaie, de facilitateur des échanges économiques devient elle-même une marchandise à part entière et objet de transactions. Un tel système a pour fonction d’augmenter les profits des capitaux avec pour corollaire un accroissement de l’appauvrissement de la société civile. Nous évoquerons la mise en œuvre dans l’UE des mécanismes à l’origine des crises que nous connaissons, en Allemagne d’abord où les salariés victimes d’une purge sociale, vont faire les frais de la compétitivité de leur pays. Cette compétitivité qui s’exerce au détriment des autres pays de la zone, conduit ceux-ci à systématiser l’austérité chez eux. C’est à cette contrainte que répond chez nous l’actuelle réforme du code du travail, ce que les responsables politiques se gardent bien de reconnaître. Les règles de la monnaie unique euro systématisent ces contraintes à tous les pays de la zone euro et l’Allemagne qui en est la grande bénéficiaire bloque toute évolution du système.La France dispose pourtant de nombreux atouts pour mettre en œuvre une politique d'émancipation : elle doit retrouver sa souveraineté, reprendre en main son destin et passer de la guerre économique dans l'Union à la coopération européenne.

     

    Dans l'histoire du capitalisme la période qui a suivi le deuxième guerre mondiale, appelée "les Trente glorieuses" constitue une parenthèse incongrue. L'humanité avait failli sombrer définitivement dans la barbarie par la faute d'un capitalisme au comble de sa logique prédatrice. Les gouvernements occidentaux n'étaient pas parvenus à juguler les effets de la crise économique de 1929. Conscients que cette crise avait été la cause de la montée du nazisme et soucieux de préserver les fondements du système, ils entreprirent de le réformer. Pour tenter d'éviter les crises économiques, ils décidèrent de favoriser le pouvoir d'achat par un système de redistribution. Ce système fonctionna aussi longtemps que le capitalisme – dont l'esprit est de viser l'enrichissement d'une minorité – jugea de son intérêt de le tolérer.

     

    Dès 1971, les États-Unis cassaient le système dit de Bretton-Woods qui, établissant une parité entre l'or et le dollar limitait le développement de la finance étasunienne. En France, le 3 Janvier 1973 Valéry Giscard d'Estaing, ministre des finances de Georges Pompidou, ancien fondé de pouvoir de la Banque Rothschild, décidait que L’État Français ne devrait plus se financer auprès de la Banque de France, mais devrait emprunter avec intérêt aux banques privées. Le capital privé prend alors la main sur les dépenses de l’État.

     

    En 1992 le traité de Maastricht va imposer cette règle à l’ensemble de l’Union européenne et il établit pour l’Union européenne une monnaie unique, l’euro.

    En France, dès 1973 des mesures d'économie drastiques destinées à satisfaire aux futurs critères de Maastricht et à rendre la France « euro-compatible » provoquent de facto la baisse du pouvoir d'achat et donc de la consommation. La croissance indispensable aux profits dépendant de la consommation, il importe de la maintenir coûte que coûte. La finance mondiale invente alors les crédits hypothécaires nés de la certitude des financiers, (en réalité de l'illusion) que les prix de l'immobilier ne peuvent qu'augmenter !... Ainsi naît la crise dite des « subprimes » qui partie des États-Unis touche l'Espagne, la Grèce, le Portugal, l'Irlande, l'Italie... Peu à peu les ménages les moins aisés ne pourront plus faire face aux échéances. On en connaît les dégâts sociaux... Enfin, les autorités européennes, soucieuses d'élargir l'Union européenne ont fermé les yeux sur le maquillage de la dette grecque - maquillage auquel la banque Goldman Sachs a prêté son concours. Les Européens ont fait le pari que la monnaie unique obligerait les pays à "converger" vers ceux qui sont les plus industrialisés en mettant en œuvre des mesures d'austérité qui favoriseraient leur compétitivité. Pari perdu, nous le voyons tous les jours mais moins douloureusement certes que les Grecs !

    L‘Allemagne donne l’illustration d’un modèle que l’oligarchie occidentale a importé des États-Unis pour prolonger le capitalisme et rendre ainsi les riches de plus en plus riches aux dépens des peuples. Cette stratégie peut conduire à des formes de gouvernements dictatoriales molles si possible ou plus violentes si les circonstances l’exigent. Elle explique également les guerres, au Moyen Orient (Irak, Libye, Syrie) pour conserver l’approvisionnement en énergie, ou en Ukraine pour contenir la concurrence des pays émergents et de la Russie.

    Voyons comment la zone euro, après avoir été mise sous la coupe de quelques grandes banques qui ont entraîné les pays dans la dette, doit maintenant faire face aux conséquences de cette situation désastreuse : les privatisations forcées et l'austérité.

     

    Au commencement : L’austérité en Allemagne.

    En 1995 le PIB allemand par tête était supérieur au PIB français de 17% . En 2009 le PIB par habitant en France était de 29900 euros contre 29100 pour le PIB allemand. Comment expliquer cette surprenante inversion ? On la doit au chancelier social-démocrate Gerhard Schröder qui en 2003 lance un train de réformes libérales qui vont concerner en premier lieu le marché du travail. Considérant qu’il fallait « encourager » les chômeurs à travailler, le chancelier fait appel à Peter Hartz ancien DRH de Wolkswagen et membre du syndicat IGMetall. Ainsi naissent ce que l’on a appelé les Lois Hartz qui méritent d’être évoquées avec précision puisque en France même une note du Trésor ( Lettre N°110 de mars 2013 Trésor – éco ) leur attribue la montée de la pauvreté et des inégalités en Allemagne.

    La loi Hartz I de janvier 2003 définit l’emploi « acceptable ». Avant cette loi les services de l’emploi devait démontrer le caractère raisonnable de l’emploi proposé à un chômeur. Avec cette loi c’est au chômeur de prouver qu’il ne peut accepter telle ou telle offre. Au premier refus le montant de l’allocation est réduit de 30% pendant trois mois, au second il est réduit de 60% pendant trois mois, et au troisième l’allocation est suspendue pendant trois mois.

    La loi Hartz II de janvier 2003 facilite le développement des contrats à salaire modéré d’environ 15 heures hebdomadaires, dits « mini-job » soit 450 euros mensuels depuis 2013 ou les « midi-job » 850 euros mensuels en échange d’une réduction des cotisations pour l’employeur. Les mini-jobs sont soumis à des cotisations patronales réduites ; les midi-jobs eux restent soumis à des cotisations patronales et salariales réduites. Les mini-jobs attirent surtout les étudiants, les femmes et les retraités qui ont besoin d’un complément de revenu. En 2012, 7,29 millions de personnes bénéficiaient d’un mini-job, dont 4,76 millions ne disposaient pas d’autre salaire.

     

    La Loi Hartz III de janvier 2004 restructure l’Office Fédéral pour l‘emploi, supprime les 16 agences régionales pour l’emploi et recentre les services sous le contrôle de l’Agence fédérale installée à Nuremberg. Moins de 150 000 salariés essentiellement de droit privé font fonctionner l’Agence Fédérale pour l’emploi.

    La Loi Hartz IV entrée en vigueur en janvier 2005 durcit les conditions d’indemnisation du chômage en réduisant la période d’indemnisation de 32 à 12 mois, 18 mois pour les chômeurs de plus de 55 ans. Pendant cette période le chômeur peut connaître des régimes différents, 12 mois pendant lesquels il est soumis à des règles incitatives après quoi il passe au régime des minima sociaux (environ 380 euros également soumis à des règles strictes).

     

    Pour lutter contre le chômage de longue durée, la loi encourage les chômeurs de plus de deux ans à se réinsérer sur le marché du travail grâce à des emplois à « un euro » de l’heure avec un maximum de 30 heures par semaine et dont le revenu s’ajoute aux allocations et aides sociales.

    Nul besoin d’être grand clerc pour comprendre que cette purge sociale est une des explications des excédents commerciaux que l’Allemagne accumule. Il en existe au moins une autre, le déficit commercial que connaît l’Allemagne avec des pays comme la République Tchèque, la Hongrie, la Slovaquie. Comment un pays champion du monde pour ses excédents commerciaux peut-il avoir un déficit avec des pays plus pauvres que lui ? L’explication est simple. C’est dans ces pays à bas coût de main d’œuvre et qui dépendent d’elle que l’Allemagne fait fabriquer les pièces détachées dont elle a besoin pour son industrie, pour les voitures, les appareils électro-ménagers estampillés ensuite « made in Germany ».

     

    Grâce aux deux facteurs que sont l’austérité imposée aux travailleurs et l’exploitation d’une main d’œuvre bon marché des pays voisins la compétitivité allemande est supérieure à celle des autres pays de la zone euro. A cela s’ajoutent sans doute d’autres facteurs historiques ou géographiques de moindre importance mais également le fait que nombre de ces pays, dont la France, ont abandonné leur base industrielle. Le seul ressort immédiat dont ils disposent pour accroître leur compétitivité et que les autorités européennes cherchent à leur imposer est l’austérité salariale. En France il est clair que c’est bien la ligne adoptée par le pouvoir et dont les récentes lois Macron et EL Khomri illustrent la mise en œuvre.

     

    L’euro propagateur de l’austérité allemande.

    Certains pays comme la Grande Bretagne pratiquent l’austérité bien que n’étant pas dans la zone euro mais les membres de l’euro-zone y sont contraints par construction, liés qu’ils sont par le partage d’une monnaie unique. L’euro s’apparente bien à une dangereuse utopie et ce pour plusieurs raisons.

    Dès son origine, la zone euro ne présente aucune des caractéristiques  d’une zone monétaire optimale. Rappelons qu’une zone monétaire optimale est une région géographique dont les économies ne connaissent pas de choc entraînant des disparités dans leurs conditions de production, que les capitaux et les travailleurs y circulent sans entrave et qu’il n’y ait pas d’inflation. Ce qui a été développé précédemment montre bien qu’au moins la première et non la moindre de ces conditions n’existe pas dans la zone euro et que l’inflation la plus basse possible qu’exige l’Union européenne peut ne pas convenir de manière identique à toutes les économies.

    Les traités ont érigé en dogme un certain nombre de critères parmi lesquels le fait que le déficit d’un pays soit cantonné à 3% du PIB et sa dette publique à 60%. Depuis le traité de Maastricht ces règles ont été précisées et complétées en 1997, assorties de procédures de contrôle, de surveillance et de sanction puis confirmées lors de l’entrée en vigueur en Janvier 2013 du Traité sur la stabilité la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire (TSCG).

     

    L’UE récuse toute idée de solidarité entre les pays membres.

    Les traités européens si attentifs à la coordination budgétaire, si enclins à promouvoir la concurrence libre et non faussée ignorent superbement toute notion de solidarité. Les classes moyennes allemandes soumises depuis vingt ans à l’austérité et à une diminution de leur pouvoir d’achat n’entendent pas que l’on vienne en aide aux Grecs à qui l’on impose le remboursement impossible d’une dette qui pour l’essentiel incombe aux banques. La situation de dramatique austérité que connaît la Grèce s’explique ainsi pour une grande part.

    L'Allemagne n’envisage pas davantage l’existence d’États unis d’Europe qui nécessiterait – en cohérence avec la monnaie unique – un autre système budgétaire dont elle serait le plus gros contributeur et qui la contraindrait à renoncer à sa primauté économique. Jacques Sapir en donne l’explication suivante: « La faiblesse de la demande intérieure allemande s’explique par un transfert vers les impôts d’une bonne partie des charges dues par les entreprises… d’une part, les profits des entreprises ont été accrus, ce qui leur a permis d’investir ou de baisser leurs prix pour un taux de profit équivalent, d’autre part la consommation intérieure a été réduite, ce qui a limité les importations sur le marché allemand… Ce sont donc les autres économies qui ont tiré la croissance de la zone euro mais au prix d’un déficit commercial important avec l’Allemagne ». On peut y ajouter le prix de l’affaiblissement de leur tissu industriel et l’accroissement du chômage.

     

    Une politique d’émancipation est-elle possible ?

    En janvier 2016 lors de la conférence dite du plan B, Frédéric Lordon s’exprimait en ces termes : « Ne plus avoir l’austérité et rester dans l’euro, avoir l’euro et la démocratie, ces promesses là sont intenables car elles sont contradictoires et pire que contradictoires, sans compromis possible ». Une partie de la gauche radicale s’est en effet imprégnée de l’idée néolibérale que l’intervention de l’Etat dans l’économie était intrinsèquement nuisible et vouloir contraindre à la solidarité engendre hostilité et ressentiment entre les peuples.

    La solution que serait le renflouement des pays en cessation de paiement par ses partenaires est exclue, de même que le sont la répudiation de la dette ou le renoncement au principe de non renflouement par les émissions monétaires c’est-à-dire par l’inflation. Il faut coûte que coûte sauver l’euro et l’UE et donc imposer aux peuples une austérité sans limite. Les mesures économiques et de lutte contre le chômage mises en œuvre depuis le début du quinquennat de François Hollande attestent clairement de la soumission du pouvoir à l’ordre néolibéral et évoquent fâcheusement les réformes accomplies par l’Allemagne de Schröder au début des années 2000. Il n’est pas inutile de rappeler que François Hollande a rencontré Peter Hartz en 2014 à sa demande, même s’il s’est défendu de vouloir en faire un conseiller. Pour illustrer ce propos on ne saurait passer sous silence les mesures mises en œuvre dans certaines régions, par exemple dans le département du Nord où le nouveau conseil départemental « respecte la loi qui prévoit que dans un premier temps, on peut diminuer de 100 euros le montant du RSA des allocataires qui ne réagissent pas aux demandes de contact » et que « s’il n’y a pas de manifestation de bonne volonté dans les deux mois qui viennent, il peut y avoir une suspension pour quatre mois…» jusqu’à la radiation définitive. (cf. FR3 Nord-Pas de Calais du 11 septembre 2016).

     

    L’Allemagne décidément nous aura beaucoup appris ! La course à la compétitivité donc à l’austérité n’est pas propre à l’UE. Elle caractérise une économie occidentale en régression qui voit dans l’austérité le moyen de préserver les intérêts de l’oligarchie financière. Pour les pays du Sud de l’Europe, le retour aux monnaies nationales permettrait la dévaluation, moyen alternatif à l’austérité pour retrouver une compétitivité dans les échanges internationaux et marquerait un retour à la démocratie. Il est vrai que la sortie de l’euro ne résoudra pas tous les problèmes causés par le néolibéralisme mais elle sera un premier par vers l’affranchissement de la nation du carcan européen. La concurrence des pays à bas coût du travail entraîne la désindustrialisation de la France. Pour remédier à cette spirale nocive, il faut mettre en place un protectionnisme- assorti de collaborations entre États - qui permettrait une lutte efficace contre le chômage. Par ailleurs la possibilité d’emprunter gratuitement à la Banque de France offrirait à l'État français la possibilité d’investir chaque année dans l’économie réelle les 50 milliards d’euros qu'il verse actuellement au titre des intérêts de la dette. La sortie de l’UE telle que nous la connaissons devra donc être la prochaine étape après la sortie de l’euro.

     

    La France est un pays jeune dans l’Union européenne et bénéficie d’une jeunesse éduquée. Dans une zone euro atone économiquement et sans perspective cet atout français devient un handicap et l’on voit avec colère cette jeunesse contrainte de s’exiler pour trouver ailleurs le travail que l’UE ne lui offre pas. Il importe que la France recouvre son indépendance financière, puisse renégocier la dette publique et retrouve la souveraineté monétaire qui lui permettrait par l’investissement public de redresser son économie et d’écarter enfin la contrainte permanente de l’austérité, lourde de menaces pour la démocratie républicaine. C’est le sens de l’engagement du MS21.

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  • VIDEO : La dette grecque, une tragédie européenne


     

    Cette vidéo se propose de résumer, de la manière la plus simple et légère possible, le processus d’endettement de la Grèce qui l’a menée jusqu’à sa crise de la dette publique à partir de 2010. Elle permet aussi de dénoncer, avec de nombreux arguments à l’appui, la désinformation massive qui a été faite à ce sujet.

    Les informations contenues dans cette vidéo sont issues du rapport de la Commission pour la vérité sur la dette grecque. Elle permet à un public plus large d’aborder les conclusions du rapport.

    D’autres articles et vidéos traitant du sujet :
    Si la Grèce respire, c’est toute l’Europe qui ira mieux
    Quelques vérités sur la dette grecque

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  • POUR NE PAS ENTRER DANS LE GRAND MARCHE TRANSATLANTIQUE, LE MIEUX EST DE SORTIR DE L’EURO, de l’UE et de l’OTAN !

     www.initiative-communiste.fr

    NE PAS FAIRE DANS LA DENTELLE AVEC LE TAFTA .

    TAFTA : Avec la visite d’Obama en Allemagne venu mettre la pression pour terminer les négociations secrètes entre l’ et les USA autour du , la presse française souligne les petites divergences entre Paris, Berlin et Washington. « Je n’approuverai aucun traité qui prévoit un tribunal d’arbitrage privé » tonne ainsi l’allié social démocrate du PS français et d’Angela Merkel Sigmar Gabriel, résumant la position US à un « achetez américain », Angela Merkel ajoutant « achetez allemand, c’est bien aussi »… A Paris, Matthias Fekl le secrétaire d’état au commerce déclare avec une belle langue de bois vouloir rejeter tout accord aux rabais.

    Ces petites piques ont le mérite de révéler les contradictions inter-impérialistes entre l’Allemagne, suivie par la France, et les USA, au moment ou dans le dos des peuples s’ouvrent à New York le 13 cycle de négociations du TAFTA depuis 2013. Des négociations toujours tenues secrètes et dont les peuples sont soigneusement tenus à l’écart.

    Mais derrière les slogans de façades, les mêmes dirigeants européens à Paris et Berlin n’ont pas levé le petit doigt contre l’accord économique et commercial global (AECG, ou CETA) avec le Canada, négocié également par la Commission Européenne et qui devrait être soumis à ratification définitive au tout début 2017. Un accord qui annonce ce qu’est le TAFTA et qui prévoit la création d’une Cour des investissements qui pourra être saisie des plaintes des investisseurs. Ce qui n’est rien moins… qu’un tribunal d’arbitrage privé. Ouvrant déjà la porte aux quelques 40 000 entreprises américaines disposant de filiales implantées au Canada pour attaquer l’ le cas échéant. Mieux, ce que reprochent en réalité Hollande, Valls et Fekl ou Merkel et Gabriel, c’est que les Américains ne soient pas aussi stupides que les Européens, qu’ils refusent d’ouvrir unilatéralement et totalement leurs marchés publics aux entreprises européennes. Et leur accents altermondialistes cachent mal que ce vers quoi pousse la Commission Européenne c’est encore et toujours plus de libéralisme.

    > En réalité, l’horreur économique du Grand Marché Transatlantique – que les tenants du tout-anglais ne savent nommer qu’en américain « TAFTA » – serait telle que non seulement les nations perdraient tout vestige de souveraineté sur leurs politiques industrielles, agricoles, budgétaires, sociales, culturelles, linguistique (anglais partout et pour tous, éradication rapide des langues et cultures nationales), mais que des tribunaux supranationaux pourraient juger des Etats quand ces derniers se risqueraient à museler les activités des transnationales. 

    > Pas étonnant que Bruxelles et Washington encadrent d’un total secret les négociations, qu’Hollande refuse de parler du TAFTA (trop impopulaire fait savoir l’Elysée !) ou que la commissaire européenne en charge du TAFTA revendique se contreficher de la démocratie (« je ne tiens pas mon mandat des peuples européens » !). Si on demandez l’avis des travailleurs, il est évident que ces derniers opposeraient un non catégorique à la création de ce grand marché transatlantique. Et sans aucun dite leur réponse serait la même s’agissant de l’Union Européenne.

    STOP UE c’est STOP TAFTA : Entretien avec , secrétaire national du PRCF

    Initiative Communiste : Alors qu’Obama et la Commission Européenne pressent les capitales européennes de finaliser le Grand Marché Transatlantique instituer par un nouveau traité de libre échange, le TAFTA comment comprendre les critiques de ces derniers jours entendues à Berlin ou Paris ?

    Georges Gastaud : Comme tout traité supranational (et non pas INTERnational), le Grand Marché Transatlantique nie la souveraineté que des nations DOMINEES, non des Etats-nations dominants, ici les USA, qui conservent la main sur leurs marchés publics (on appelait cela jadis des « traités inégaux») : il s’agit donc bien d’un avatar, non de l’ « ultralibéralisme », mais du capitalisme monopoliste d’Etat et des relations inter-impérialistes à l’échelle transcontinentale. Le commercial est à sens unique, la concurrence est en réalité, NON libre et GRAVEMENT FAUSSEE ; elle n’est, comme nous l’avons dénoncé au sujet de la zone euro/mark et de son articulation à la zone dollar, qu’un crypto-protectionnisme continental ou transcontinental des monopoles capitalistes, et centralement, des monopoles américains, secondairement, des monopoles allemands et franco-allemands qui, en quelque sorte, se « vengent » sur l’UE du Sud et de l’Est avec la bienveillance du maître yankee. Cela dit, la politique d’austérité liée à l’euro ayant mis l’UE en crise et l’Allemagne connaissant de ce fait une baisse dangereuse de son carnet de commandes en Europe, les rivalités entre la RFA et les USA s’aiguisent, chacun voulant pénétrer les chasses gardées de l’autre, avant tout – CME oblige ! – les marchés publics, la protection sociale, les retraites, etc.. Et cela occasionne de sourdes divergences au sein de la coalition gouvernementale allemande (Merkel et Gabriel, le ministre du SPD, plus « protectionniste »). Bref, comme l’avait compris Lénine, les tendances à l’hyper-impérialisme transnational (l’ainsi-dite « mondialisation », ou la cartellisation européenne) et désormais, transcontinental, n’éliminent pas les tensions inter-impérialistes fauteuses de guerres, en dernière analyse, elles exacerbent la conflictualité.

    > Initiative Communiste : Que penses tu de l’impact concret pour les ouvriers, les paysans, les salariés du TAFTA ?

    > Georges Gastaud : Socialement parlant, le est tourné, d’une part contre le monde du travail, salariés, mais aussi artisans, petits commerçants, paysans, puisqu’il va exacerber le « moins-disant social » en permettant de dynamiter les protections sociales que l’UE n’a pas encore arasées. Il vise d’autre part le petit et moyen capital puisque les appels d’offres transcontinentaux détruisent l’idée même d’un marché national et d’un marché local. Et bien évidemment, les plus ciblés seront les travailleurs des PME sur lesquels leur patrons tenteront de reporter la facture : la loi El Khomri et son inversion de la hiérarchie des normes arrive donc à point nommé. Une fois encore, sous l’apparence d’un libéralisme concurrentiel et débridé, la dé-segmentation générale des marchés, et même ici et là une dose de concurrence supplémentaire, ne fait qu’avantager les MONOPOLES capitalistes, et parmi eux, ceux des pays dominants.

    > Initiative Communiste : Et sur le plan culturel ?  l’exception française qui est tant vantée par les milieux intellectuels en France qui bien souvent sont aussi parmi les soutiens de l’Union Européenne pourra t elle survivre à ce traité de libre échange imposé par l’Union Européenne ?
    >

    > Georges Gastaud : Culturellement parlant, le GMT signifie la mort des langues nationales (arasées, dès aujourd’hui, par le tout-anglais impérial) et des cultures nationales (chanson, cinéma, organisation de l’université et de la recherche, tout sera tiré vers le bas par l’américanisation). Aucun baratin sur l’ « exception » culturelle ne doit ici être de mise : comment en effet « la » culture pourrait-elle être épargnée si la civilisation est marchandisée  dans son ensemble? En quoi en outre la manière de vinifier le raisin, de fabriquer un parfum ou de produire une carlingue échapperait-elle à la « culture » ? Et pourquoi l’activité des intellectuels dits créatifs serait-elle protégée tandis que le travail non moins noble de l’ouvrier, de l’ingénieur, du paysan, du chercheur, serait abandonné au tout-GMT ? Écrasante est aussi la responsabilité d’une certaine gauche « radicale » qui feint de combattre le traité sous le slogan « Stop TAFTA ! ». Comment combattre l’uniformisation économique en portant un slogan libellé en globish, ce langage « distinctif » des élites planétaires qui méprisent la langue parlée par le peuple leurs pays respectifs (sauf une) ?

    POUR NE PAS ENTRER DANS LE GRAND MARCHE TRANSATLANTIQUE, LE MIEUX EST DE SORTIR DE L’EURO, de l’UE et de l’OTAN !

    > Initiative Communiste : Comment empêcher ce Grand Marché Transatlantique que la Commission Européenne et la classe capitaliste sont en train d’imposer aux peuples, sans aucun mandats démocratiques, par la force ?

    > Georges Gastaud : LA MEILLEURE FAÇON DE NE PAS ENTRER EST… D’EN SORTIR : sortir sur le champ des négociations sur le GMT, mais plus encore, claquer la porte de la zone euro et de l’UE qui négocie dans notre dos. Loin de faire obstacle à l’impérialisme américain, l’UE – pour laquelle Obama fait indécemment campagne en plein référendum sur le « BR.EXIT » – est le SAS qui conduit de la dissolution de l’Etat-nation et des droits sociaux y afférents, au GMT dont la police mondiale se nomme OTAN.

    > Hollande, assez de baratin sur la « protection de notre modèle social et culturel » que vous les attaquez tous deux de mille manières, notamment en arasant le Code du travail ou, tout dernièrement, en augmentant les quotas de chanson anglophone sur les radios. Ne mettons pas les pieds dans le GMT, sans quoi il faut se faire du souci car ceux-là même qui aujourd’hui nous disent si sottement qu’il faut « réorienter l’Europe » ou « gérer autrement » l’euro, nous expliqueront demain, si le GMT « passe », qu’il faut « refonder le TAFTA sur des bases progressistes ». Et ils trouveront toujours pour cela un Parti de la Gauche Euro-atlantique assortie d’une Confédération Transatlantique des Syndicats

    Georges Gastaud a publiéen 2015« Marxisme et universalisme, classes, nations, humanité » (éditions Delga). Ainsi que de « Lettres ouvertes aux bons français qui assassinent la France » et de « Mondialisation capitaliste et projet communistes » (1997) aux éditions Le temps des cerises
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  • Lettre ouverte à M. Fekl à l’occasion du 12e cycle de négociations sur le TAFTA


     
    Alors qu'un nouveau round de négociation TAFTA a lieu à Bruxelles depuis
    ce matin et que le projet de traité CETA avec le Canada est en cours de
    traduction finale, le collectif stop-TAFTA écrit au ministre du Commerce,
    Matthias Fekl.
     
    Cette lettre ouverte revient notamment sur deux enjeux :
    - l'ISDS et sa pseudo-réforme ICS (dans le TAFTA comme le CETA)
    - la mixité du CETA (un accord est mixte quand il excède les domaines du
    commerce et de l'investissement).

    Elle s'achève sur une proposition de rencontre afin de définir les
    modalités d'un véritable débat public (toujours notre "obsession" de la
    transparence ...)

    A diffuser très largement !
    Bien amicalement

    Jean Michel Coulomb

     

    La voici :

    Lettre ouverte à M. Fekl à l’occasion du 12e cycle de négociations sur le TAFTA

    A l’attention de Matthias Fekl,
    Secrétaire d’État chargé au Commerce extérieur
    Cc. Manuel Valls, Premier Ministre

    Paris, le 18 février 2016

    Monsieur le Ministre,

    Alors que s’ouvre aujourd’hui le 12e cycle des négociations sur le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI ou TAFTA) entre les États-Unis et l’Union européenne, le Collectif Stop TAFTA, regroupement de 75 organisations de la société civile, réitère sa demande d’un débat public sur les projets d’accords transatlantiques. À l’heure où la ratification de l’Accord économique et commercial global (AECG ou CETA) entre le Canada et l’Union européenne s’apprête à démarrer, il est grand temps d’entendre les inuquiétudes de vos concitoyens et de respecter vos engagements, notamment concernant l’arbitrage Investisseur-État (RDIE ou ISDS) et la mixité de l’AECG.

    Entre le 7 octobre 2014 et le 6 octobre 2015, 3 284 289 citoyen.ne.s européen.ne.s, dont 360 227 Français.e.s, ont demandé l’arrêt des négociations sur le PTCI et l’ajournement de l’AECG. Le 8 octobre 2015, lors d’une remise symbolique de ces signatures, des représentants de notre Collectif vous ont fait part du souhait des signataires d’ouvrir un véritable débat démocratique. La tenue imminente de la 12e session des négociations sur le PTCI vous offre l’opportunité de répondre à cette volonté populaire.

    Sur le mécanisme de règlement des différends Investisseur-État (RDIE)
    Comme vous le savez, la Commission européenne présentera formellement sa proposition de réforme du RDIE aux négociateurs états-uniens la semaine prochaine à Bruxelles. Or cette réforme, baptisée « ICS », ne répond pas aux critiques adressées au RDIE. Quand bien même elle introduit quelques légères avancées procédurales, elle ne corrige pas les écueils fondamentaux du mécanisme et en l’espèce [1] :
    demeure unilatérale car elle accorde des privilèges aux seuls investisseurs étrangers ;
    ne résout pas le risque de conflits d’intérêts. Les arbitres ne sont toujours pas indépendants et leurs émoluments restent indexés au nombre de cas traités.
    constitue un frein majeur à la mise en œuvre de politiques d’intérêt général – protection de la santé, lutte contre le chômage, transition écologique et énergétique – puisque le droit à réguler n’est aucunement protégé ;
    accroît le danger de poursuites lancées par les entreprises nord-américaines et donc l’impact potentiel sur les contribuables français et sur les finances publiques, dans un contexte économique de crise.

    Pire : l’instauration d’une cour internationale sur l’investissement, telle que proposée par la Commission, consiste même à institutionnaliser et à pérenniser un tel mécanisme. À cet égard, la députée socialiste Seybah Dagoma, dans la présentation de son rapport sur l’arbitrage international d’investissement(février 2016), exprime elle-même des doutes quant à la capacité technique et politique de l’UE à mettre en œuvre cette cour internationale sur l’investissement [2]. L’Association des magistrats européens s’est également prononcée contre l’ICS (novembre 2015) ou, plus récemment encore, l’Association des magistrats allemands (février 2016) qui ne voit « ni le fondement juridique, ni la nécessité d’une telle Cour ». Et d’ajouter que l’argument selon lequel le système légal de certains États membres de l’UE – notamment à l’Est – n’apportera pas la protection appropriée aux investisseurs nord-américains n’est pas recevable : « il appartiendrait aux législateurs et aux responsables du système judiciaire de fournir des solutions dans le cadre national et européen du système éprouvé de protection juridique » [3] .

    Ainsi, le mécanisme de règlement des différends Investisseur-État, quel que soit son sigle, reste un outil juridique dangereux pour notre démocratie mais également pour les droits humains des Européen.ne.s et des Français.e.s.

    Sur la question de la « mixité » de l’accord AECG
    La démocratie et la souveraineté du peuple français, exercées par l’intermédiaire des élus, sont directement dédaignées en amont et en aval du processus législatif d’élaboration des lois.
    En amont parce la « Coopération réglementaire », par l’établissement d’une institution ad hoc non soumise au contrôle démocratique, permet de subordonner l’ensemble des lois et projets de loi à l’approbation des grands lobbies agissant pour des intérêts privés, lesquels pourront proposer d’amender les propositions de texte avant même qu’elles ne soient consultées par les élus nationaux.
    En aval parce que toute mesure et législation, à toutes les échelles de pouvoir, sera susceptible d’être attaquée par les investisseurs étrangers via l’arbitrage Investisseur-État.
    L’idée principale sous-jacente de ces accords de libre-échange est sans équivoque : un transfert du pouvoir de légiférer des élus vers les acteurs économiques privés et l’industrie de l’arbitrage.

    Du point de vue de l’application des traités européens et du partage de compétence entre l’UE et ses membres, l’AECG soulève ainsi des questions de droit cruciales du fait des transformations qu’il impliquera dans les processus de décision et de régulation des États, notamment pour des domaines aussi cardinaux que les services essentiels, le respect des objectifs fixés par la COP21, la diversité culturelle ou l’exercice des compétences décentralisées des collectivités territoriales.

    Vous même aviez déclaré : « Je vous confirme qu’il s’agit d’un accord mixte, ce qui signifie qu’il sera soumis à la discussion par les gouvernements et le Parlement européen puis à une ratification par les parlements nationaux des États de l’Union, lors d’un débat à l’Assemblée nationale le 9 octobre 2014 [4] .
    Or la décision finale revient à la Commission et aux États membres. Ceux-ci – par le truchement du Parlement dans le cas de la France – doivent donc pouvoir en débattre et en décider souverainement.
    Nous savons que la Commission européenne souhaite un accord de compétence exclusivement communautaire, de façon à éviter tout risque d’interférence nationale dans des pays tels que l’Allemagne et la France où sont programmées des élections nationales l’année prochaine.

    Vous devrez également vous élever contre le risque d’une mise en œuvre provisoire de l’accord dès sa ratification par le Conseil européen. Cette décision est proposée par la Commission aux gouvernements des 28, qui peuvent la rejeter. Vous en avez donc le pouvoir.

    Ce serait le gage de votre engagement effectif pour la démocratisation du processus d’élaboration des politiques de commerce et d’investissement de l’Union européenne. Car le principe d’application provisoire apparaît particulièrement antidémocratique dans le contexte d’un accord qui comporte des aspects excédant les simple thèmes du commerce et de l’investissement.

    Ce ne sont là que des questions parmi d’autres, très nombreuses. Citons encore la mise en place de contingents à droit nul sur la seule filière bovine qui, selon les professionnels du secteur, provoquerait la destruction de 50 000 emplois en Europe.
    Comment défendez-vous cette option alors que la crise agricole frappe d’ores et déjà de plein fouet les agriculteurs français ?

    Les élus locaux s’indignent, eux aussi : ce ne sont pas moins de 560 collectivités territoriales qui ont voté une motion « hors TAFTA » et « hors CETA ». Le gouvernement français ne peut poursuivre les négociations sur le PTCI ni accueillir favorablement l’AECG dès lors qu’une telle contestation populaire existe, et ne cesse de grandir.

    L’ouverture d’un véritable débat public sur l’AECG et le PTCI constitue un préalable nécessaire, qu’il vous faut organiser au plus vite. C’est dans cette optique que le Collectif Stop TAFTA vous propose de mettre en œuvre des débats dans les différentes régions, et d’en définir les modalités lors d’un rendez-vous formel préalable avec la société civile.

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  • L'économiste du CNRS Frédéric Loridon : la sortie de l'euro est à portée de main.

     

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  • Comment l’Union Européenne organise la crise économique et sociale de la nation française par la dette.

     

     

    Au MS 21, une de nos priorités est de lutter contre le néo-libéralisme. Cette priorité n’est pas un dogme. Elle est fondée sur une constatation simple et qui apparaît à la lumière des événements récents survenus notamment en Grèce : le néo-libéralisme est un ensemble de règles construites par et pour une classe dirigeante au détriment du peuple. Nous nous proposons ici de montrer comment le mécanisme de la dette est une des armes les plus efficaces dans cette offensive néo-libérale, ou, autrement dit, de voir comment les financiers – s’appuyant sur les institutions européennes - utilisent la dette pour assujettir les peuples et les nations à leur seul profit.

    Il faut arrêter d’accorder le moindre crédit aux fables qui sont colportées par la grande majorité des médias sur cette question. Non, en France, la puissance publique ne vit pas au-dessus de ses moyens. Non, les collectivités territoriales n’ont pas trop d’équipements sportifs, de crèches, de centres culturels et de transports scolaires. Non, l’État n’a pas une police trop nombreuse, des écoles trop bien équipées et des services publics pléthoriques. Non, la sécurité sociale n’est pas un luxe pour des sous-citoyens gaspilleurs. C’est même exactement la réalité contraire qui devrait heurter le bon sens de nos concitoyens : des régions entières sont menacées de désertification en matière de santé, d’équipements et de services ; de nombreux collèges n’ont pas suffisamment de personnel pour assurer une éducation de qualité, des pans entiers de l’Université sont laissés dans une absence de moyens criante et – problème central où la question politique rejoint une forme minimale de morale civique – des millions de personnes âgées terminent leur vie dans des mouroirs indignes.
    A l’opposé de cette évolution, nous pensons au MS21 que tout est question de choix politiques et que la puissance publique doit se donner les moyens d’incarner le lien social entre tous les citoyens. Elle représente le pacte républicain avec des principes fondamentaux : des recettes par l'impôt, une redistribution pour l'intérêt général, des investissements pour l'avenir.


    Pourquoi cet acharnement ?


    Alors, pourquoi un tel acharnement à vouloir appauvrir la puissance publique par l’endettement? La réponse est simple. Dans un espace clos, les grands opérateurs privés ne peuvent maintenir leur profit. Il leur faut donc étendre leur emprise et ils n’ont pour cela que trois solutions :


        i.    gagner des marchés dans des pays étrangers par le libre-échange généralisé ;


        ii.   alimenter un espace virtuel où l’argent se multiplie lui-même en financiarisant l’économie et enfin


        iii.    conquérir en interne des marchés historiquement dévolus à la sphère publique.

    Et sur ces trois points, pour arriver à leur fin, ces opérateurs privés ont un impérieux besoin de l’endettement de la sphère publique, et ceci pour plusieurs raisons.
    En premier lieu, l’appauvrissement des États-nations les rend vulnérables à la prédation économique des multinationales qui pillent leurs ressources humaines, leurs infrastructures et leurs ressources naturelles.
    Ensuite, affaiblies par l’endettement, ces mêmes nations se retrouvent incapables de prendre des mesures institutionnelles et juridiques pour limiter les abus de la financiarisation et elles sont même sollicitées – comme lors de la crise financière de 2008 - pour réparer les dégâts qu’elle engendre (plus de 2000 milliards d’euros des États de l'Union européenne vers les banques, excusez du peu…).
    Enfin, ces mêmes opérateurs utilisent l’argument du déficit public pour exiger des nations la privatisation des secteurs les plus lucratifs de leur économie.
    La dette est donc un outil créé artificiellement pour l’enrichissement d’une oligarchie financière mondiale et de ses serviteurs. Installant dans le pays une politique sociale qui est le plus souvent dégradée (santé, éducation, chômage, retraites, …), la dette provoque en contrecoup l’appauvrissement systématique de tout le reste de la population. Au MS21 nous pensons que ce système destructeur doit maintenant trouver face à lui des citoyens désireux de reprendre en main leur destin en opposant la démocratie et la souveraineté à cette dictature, à peine déguisée, des marchés financiers.

    Comment se construit une dette ?

    Pour construire une bonne dette bien « juteuse », l’oligarchie financière a une recette infaillible. Regardons de plus près comment elle a fonctionné dans un pays comme la France
     

        A- Il faut tarir les recettes publiques

    Qui n’a pas entendu le fameux refrain «  nous vivons au-dessus de nos moyens ». Tel est le discours tenu aux Français par la quasi totalité des partis politiques complices de l’oligarchie financière. En fait, durant ces dernières années, les dépenses de l’État français n’ont pas augmenté, ce sont les recettes qui ont baissé. Ces pertes sont savamment organisées par des évasions fiscales : de 60 à 80 milliards (Mds) d'euros par an, avec peu de retour car il y a peu d’enquêteurs sur ce type de délit financier, il faut bien faire des économies de personnel !! Par exemple, sur plus de mille entreprises étrangères qui ont leur siège au Luxembourg, celles qui ont leur activité en France ne payent pas les impôts correspondants. Merci à M. Junker, ancien chef du gouvernement luxembourgeois devenu aujourd'hui Président de la Commission de l’Union européenne (UE).

    On notera également que les cadeaux fiscaux et les multiples réductions d’impôts décidés depuis dix ans par les gouvernements successifs représentent un manque à gagner pour l’État français de 100 Mds d'euros.

    Il faut enfin ajouter la baisse annoncée des dépenses publiques de 50 Mds d'euros demandée par la Commission Européenne, ce qui va entraîner mécaniquement une baisse du PIB d’un coefficient de 1,5 soit 75 Mds d'euros. La conséquence de cette baisse est prévisible : outre une aggravation de la situation des plus pauvres elle conduit mécaniquement à une hausse relative du pourcentage de la dette par rapport au PIB alors que cette même Commission demande une baisse du taux de cette dette. Encore une aberration

    B- Il faut privatiser la création monétaire

    Tous les mercredis, à Bercy, un fonctionnaire du Ministères des finances choisit sur quel marché financier l’État français va s’adresser pour emprunter les quelques milliards d’euros nécessaires à sa trésorerie pour la semaine en cours. Cette quasi-obligation pour l’État d'emprunter aux marchés financiers (et non plus de « battre » sa propre monnaie) remonte à une Loi de V. Giscard D'Estaing votée en 1973, sous la Présidence de G. Pompidou ; ceci est devenue après Maastricht la règle de l'Union européenne. Ainsi, suite à l’obligation pour l’État d’emprunter avec intérêt aux banques privées, l’État français verse de 45 à 50 Mds d'euros par an en intérêts (ceci est appelé la charge de la dette), soit l’équivalent de la totalité de l’impôt sur le revenu de l’ensemble des français !! Une énorme dépense supplémentaire hors de tout fondement économique. Pourquoi l’État français est-il obligé de passer par des prêteurs privés avec intérêts au lieu d’emprunter directement à une Banque Centrale comme cela s'est pratiqué après la Seconde guerre mondiale pendant la période dite des Trente glorieuses? Nous attendons toujours la réponse.

    Sans ces intérêts la dette ne serait – comme le précisait d’ailleurs Michel Rocard fin 2012 - que de 16% du PIB, soit 300 Mds d'euros contre les 2 000 Mds d'euros actuels. Cet endettement de l’État est ainsi provoqué pour le plus grand bonheur des banques privées qui perçoivent une manne financière sans participer en quoi que ce soit à la production de richesses dans notre pays. Ce système, constitutionnalisé par les traités européens est verrouillé par la Banque Centrale Européenne (BCE) qui est indépendante des gouvernements élus. Elle n’a qu’un seul objectif affiché - lutter contre l’inflation - et fait semblant d’ignorer la dimension économique et sociale de ses choix. Elle n’a de compte à rendre à personne et n’est qu’un instrument au service des banques privées et des milieux financiers alors qu’elle devrait être un outil au service de l’économie des États et des citoyens. Chaque citoyen doit maintenant faire cette simple constatation : au-delà du cas français, le fonctionnement actuel de la BCE condamne toute perspective d’Europe sociale à un échec inévitable. Ce choix a été fait délibérément et marque la signature de la construction européenne.

     

    C- Organiser l’obsession de la monnaie forte et la peur de l’inflation


    N’ayons pas peur de caractériser le capitalisme financiarisé et les capitalistes. Un capitaliste, dans sa nature même, cherche le profit, c'est à dire amasser, stocker, thésauriser. A partir d'un certain niveau de profits, il aime les coffres en Suisse, les stock-options, les dividendes, les valises de billets et les créances. Mais tous ces équivalents ont un point faible : la valeur de la monnaie. Dans une démocratie souveraine, cette valeur - qui n’est qu’une convention sociale définie politiquement - peut être amenée légitimement pour des raisons conjoncturelles à baisser dans l’économie interne d’un pays (inflation) ou vis à vis d’autres pays (dévaluation). Pour éviter cette éventualité qui menacerait à court terme le capital, c'est à dire les profits, les tenants de ce capital ont une obsession dogmatique : préserver la valeur de leur trésor (le capital) par une monnaie forte et rigide.


    Pour cela, ils ont institutionnalisé la concurrence libre et non faussée qui organise la déflation salariale et ils ont instrumentalisé le chômage de masse qui jugule mécaniquement l’inflation. Mais cette baisse générale des prix et des salaires (déflation) est un poison mortel pour l’économie. Car, sur le plan économique global, payer moins est attractif à court terme mais, à moyen terme, rend les classes populaires encore plus pauvres : moins d’activités pour les entreprises entraîne la réduction des investissements, des salaires et des cotisations sociales, puis nouvelle baisse des prix et nouveaux licenciements dans une spirale sans fin qui mène à l’austérité générale que nous connaissons. Une telle situation conduit toujours à l'endettement des caisses de l’État : moins d’argent rentre dans les caisses de l’État et plus doit en sortir pour gérer les dégâts sociaux dont celui du chômage. Ce déséquilibre auto-entretenu oblige l’État à emprunter et à augmenter irréversiblement sa dette (et son poids en intérêts).

    D- Fixer un cadre institutionnel arbitraire et contraignant en méprisant la souveraineté des peuples

    Tout ce dispositif - qui n’a pour seule cohérence que l’intérêt d’une classe dominante - ne peut se maintenir que dans un cadre institutionnel et juridique taillé sur mesure et bétonné par les traités européens. Ainsi le déficit est limité aux 3% du PIB. Le haut fonctionnaire du Ministère des Finances auteur de ce chiffre difficile à établir a reconnu par défaut s’être inspiré de la Trinité ! En fait, lors d’un conseil de l’Europe, voyant que les chefs de gouvernements ne pouvaient définir un chiffre, Pierre Bérégovoy proposa ce pourcentage.


    Autre précepte divin : la dette doit être limitée à 60% du PIB pour éviter une crise. Ce ratio fut établi d’après le modèle économique élaboré par deux grands économistes. Mais quelque temps plus tard, il a été démontré que leur programme informatique était erroné.


    Que dire enfin des fameux « Stress tests » des banques censés prévenir les nouveaux risques de crise bancaire ? Ils se sont révélés eux aussi non valables, comme avec la banque Daxia qui avait passé tous ses tests haut la main pour se retrouver en quasi faillite quelques mois plus tard et que le service public dut sauver à grands frais. C’était certainement la faute inexcusable du niveau de vie trop élevé des citoyens ….dont le salaire médian est aux alentours de 1500 euros net par mois !!

    On le voit, toutes ces incohérences ne sont que le camouflage d’une domination violente et les arguments qui ambitionnent de les justifier sont faibles. La compréhension des principes fondamentaux de l’économie par la population est donc un des enjeux majeurs de notre époque. Le MS21 veut s’atteler à cette tâche d’éducation populaire en faisant connaître, en particulier, le torpillage délibéré de notre économie et de notre modèle social hérité du Conseil National de Résistance (CNR) de 1945.


    Chers concitoyens, il est temps de sortir de cette austérité générale qui frappe la France et de nombreux pays d’Europe. Il est temps de préparer ensemble un vaste coup de balai pour remplacer nos élus inféodés depuis bien trop longtemps à l’orthodoxie libérale et palier l’inertie coupable de nos partis politiques défaillants.

     

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