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  • Le Journal de Notre Amérique

     
     Le Journal de Notre Amérique
    Michel Collon & Tarik Bouafia
     
    Après quinze ans d'hégémonie politique, le chavisme a essuyé sa première défaite lors des élections législatives de décembre dernier. Même chose pour le péronisme en Argentine qui, après s’être maintenu douze ans au pouvoir, a été battu par une coalition de droite. Si les causes de ces défaites sont à la fois multiples et complexes, il ne faut surtout pas perdre de vue le rôle qu'ont joué les médias nationaux et internationaux dans cette série de revers historiques.
     
    A peine arrivé au pouvoir, le nouveau Président argentin Mauricio Macri, parfois surnommé le « Berlusconi argentin », n'a pas attendu très longtemps pour s'attaquer à cette loi historique. Résultat : des dizaines de milliers d'Argentins se sont rassemblés devant le Congrès pour soutenir la loi des médias et rejeté l'autoritarisme du nouveau Président.
     
    En Amérique latine comme en Europe, l'hyper-concentration des médias dans les mains d'une petite oligarchie met en danger le pluralisme démocratique et la liberté des citoyens. Les médias sont devenus de puissantes machines à endoctriner et à manipuler, notre rôle en tant que média libre est d'en faire des leviers d'émancipation. C'est notamment ce à quoi travaille notre Journal de Notre Amérique depuis un an.
      

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  • « C'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches » (Victor Hugo)

     

    Victor Hugo a un jour écrit : « C'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches ». Ce glaçant constat dressé il y a plus d'un siècle par l'auteur des Misérables est plus que jamais d'actualité. Pendant que de plus en plus de gens font face à la précarité, au chômage, à la pauvreté, à l’exclusion, l'élite mondiale des ultra-riches, elle, ne connaît pas la crise, mieux, elle en profite pour s'enrichir.

     


    Un constat alarmant

    L’organisation non gouvernementale (ONG) Oxfam a publié cette semaine un rapport sur l’état des inégalités dans le monde. Autant dire tout de suite que les riches ne se sont jamais aussi bien portés qu’aujourd’hui. Les chiffres ont de quoi donner le tournis. En effet, l’ONG prévoit qu’en 2016, les fameux 1% les plus riches posséderont plus de la moitié de la richesse mondiale. Les 99% restants devront se partager le reste du gâteau. Les 80 plus grosses fortunes de la planète détiennent ainsi autant de richesses que les 3,5 milliards des plus pauvres. Chaque adulte de cette élite possède personnellement plus de 2,7 millions de dollars. Des inégalités qui au fil des années ne cessent de se creuser. En 2010, les 1% détenaient 44% de la richesse mondiale contre 56% pour le reste. En 2020, on estime que la part de leur richesse atteindra 52,5%.

    Par ailleurs, selon une étude réalisée par la banque suisse UBS en partenariat avec le cabinet de recherche singapourien Wealth X, le nombre de milliardaires dans le monde s’élève en 2014 à 2.235, soit une augmentation de 7% par rapport à 2013. La crise économique de 2008 n’a en rien affecté l’élite mondiale, bien au contraire. Alors que des millions de personnes se retrouvaient sur le carreau du jour au lendemain, renvoyés de leur travail après de bons et loyaux services, pendant que des millions d’Européens, d’Etats-uniens sombraient brusquement dans la pauvreté et la précarité et que des pays du Sud subissaient des famines toujours plus dévastatrices, l’élite capitaliste mondiale faisait exploser ses comptes en banques. Cette énième crise du capitalisme a mis une nouvelle fois à nu ce système injuste et cruel. Et aucun pays de l’OCDE n’est épargné par cette dérive inégalitaire.

    En France par exemple, tandis que les grands patrons et les actionnaires se goinfraient de dividendes, de stock options et de retraites chapeau, la masse de la population recevait et continue de recevoir les foudres de ce système basé sur l’hyper profit de quelques-uns et l’exploitation du plus grand nombre. Les statistiques sont là pour en témoigner. Alors que, dans toute son histoire, la France n’a jamais été aussi riche, on compte plus de 140.000 sans domicile fixe. Selon l’Insee, le taux de pauvreté était de 12,6% en 2004, il a grimpé à plus de 14% en 2012. De plus, ce sont plus de 3,5 millions d’individus qui bénéficient de l’aide alimentaire et 3,8 millions de personnes qui perçoivent les minimas sociaux. Et les riches dans tout ça ? Ne nous inquiétions surtout pas pour eux, ils vont très bien ! L’Europe est en récession mais par contre la croissance des milliardaires, elle, est affolante. En effet, selon le magazine Challenges ils étaient 55 en 2013. En 2014, ils étaient 12 de plus. Leur patrimoine lui aussi se porte bien. Ce dernier a augmenté de 15% en un an, atteignant ainsi les 390 milliards d’euros. Après, on vient nous raconter que l’État est ruiné et qu’il n’a plus d’argent pour assurer les services publics.

    Aux États-Unis, pays de l’argent-roi, le constat est encore plus inquiétant. 22%, c’est la part de la richesse nationale détenue par...0,1% de la population alors qu’en 1970, cette oligarchie en possédait « seulement » 7%.

    Les 75.000 individus les plus riches détiennent, tenez vous bien, 10.265 milliards de dollars soit plus de deux tiers du PIB du pays. Depuis quelques mois, tous les médias dominants encensent l’économie états-unienne qui affiche un taux de croissance de l’ordre de 3 à 4%. Mais croissance économique ne rime pas avec réduction des inégalités. Cette croissance est en effet accaparée par les plus riches. Par ailleurs, les classes laborieuses ne profitent pas des fruits de cette croissance. Le salaire moyen stagne, voire régresse, et atteint un niveau à peine plus élevé qu’en...1964. Le salaire minimum, lui, reste bloqué à un maigre 7,25 dollars de l’heure malgré les nombreuses protestations des salariés, notamment de chaînes de fast-food qui réclament des hausses de salaires.

    Un problème éminemment structurel- L’Etat au service des riches

    Après la seconde guerre mondiale, les États ont joué un rôle prépondérant dans la conduite de l’économie permettant aux puissances occidentales d’afficher des taux de croissance annuels avoisinant les 10%. L’État se posait alors en arbitre des conflits de classes entre le capital et le travail et veillait à que les inégalités n’explosent pas. Ces taux de croissance ont permis de développer des services publics performants dans le domaine de la santé, de l’éducation, des transports, de l’énergie. Néanmoins, malgré les avancées sociales dues notamment à l’important rapport de force qu’entretenaient les syndicats et les partis communistes avec les bourgeoisies nationales, les structures économiques, sociales, politiques et culturelles ne furent pas modifiées. La domination capitaliste s’étatisa. Voilà pourquoi on parle de « capitalisme d’État » pour définir cette période des « trente glorieuses ». Cependant, il ne faut pas oublier que la prospérité qu’ont connue les pays capitalistes occidentaux au lendemain de la seconde guerre mondiale s’est faite sur le dos des peuples du Sud. Colonialisme, impérialisme, pillage des ressources naturelles, imposition par le « Nord » de dettes « odieuses »...

    La richesse des uns a provoqué la misère des autres, tout comme aujourd’hui. Puis tout a commencé à basculer avec le virage néolibéral initié aux États-Unis par Ronald Reagan et en Angleterre par Margaret Tchatcher, avant de se propager dans le reste du monde occidental et finalement dans toute la planète. Le néolibéralisme se caractérise par l’ouverture de nouveaux domaines à la loi du marché, par une financiarisation croissante de l’économie et surtout par un désengagement important de l’État dans sa participation à la gestion de l’économie. Ce désengagement est l’une des causes majeures de cette recrudescence des inégalités. Prenons quelques exemples très concrets : depuis maintenant près de 30 ans, une petite musique lancinante s’impose aux oreilles des citoyens européens. C’est la fameuse musique de la « dette ». « La dette explose ! », « L’État n’a plus les moyens » « Il faut dégraisser le mammouth », l’ « État est obèse ». Principaux dirigeants politiques, économistes, « experts », chroniqueurs, éditorialistes... Ils ont appris la chanson par cœur et la chantent à merveille. Alors, on nous répète à longueur de journée que l’ « État a trop dépensé » (pour les services publics), que l’ « État vit au-dessus de ses moyens » et qu’il faut donc baisser les dépenses sociales dans la santé, l’éducation, les allocations... Puis, on nous répète qu’il faut privatiser les entreprises appartenant à l’État et donner plus de marges aux entreprises, baisser l’impôt des plus riches...Bref, il faut libéraliser radicalement notre économie. Notons au passage que le mot « radical » n’est pas connoté de la même manière quand il s’agit de prôner un radicalisme de « gauche » ou un radicalisme de « droite ».

    Dans le vocabulaire de la noble pensée, le premier est connoté péjorativement tandis que le second est qualifié positivement. Ainsi, il faut « se serrer la ceinture ». Mais lorsqu’on regarde les chiffres de plus près, surprise, la réalité s’avère bien différente. En effet, selon un rapport du Collectif citoyen de la dette (CAC), 59% de la dette française est purement et simplement illégitime. Pourquoi ? Parce que cette dette n’est pas le fruit d’un emprunt contracté par l’État français pour financer l’économie et ainsi œuvrer à servir à l’intérêt général. Non ! Cette dette est due à une politique extrêmement avantageuse menée en faveur des plus riches. Autrement dit, l’État s’est volontairement privé de rentrées fiscales pour satisfaire la classe des plus riches. Niches fiscales, « boucliers fiscaux » (600 millions d’euros donnés aux plus riches), exonérations d’impôt, baisse de la fiscalité pour les ménages les plus aisés et les grandes entreprises comme Total (qui ne paye pas un centime d’impôt en France) … Autant de cadeaux fiscaux qui ont vidé les caisses de l’État.

    Ainsi, la part du PIB lié à ces recettes fiscales a fondu de 5 points, de 22% dans les années 1980, elle est passée à 17% au cours des trois dernières années. Et les dépenses publiques, ont-elles vraiment explosé comme aiment à nous le répéter les prédicateurs néolibéraux ? Eh bien encore une fois, le système médiatique a menti. Les dépenses publiques ont diminué en part du produit intérieur brut (PIB) passant en moyenne de 22,7% en 1980 à 20,7%. Nous avons ici l’exemple type du genre de politiques économiques qui ont favorisé l’aggravation des inégalités. L’État a donc artificiellement créé les conditions pour qu’émerge une forte inégalité entre les très riches et le reste de la société. Les messagers de la sacro-sainte parole libérale nous avait pourtant assuré que cette politique en faveur des riches profiterait à la population. Résultat ? La France connaît un chômage de masse qui touche plus de 5 millions de personnes et le nombre de travailleurs pauvres ne cesse d’augmenter. Malgré ce cuisant échec, les serviteurs politiques au service de la classe possédante persistent et signent.

    Un autre exemple très concret montre comment l’État participe à l’accroissement des inégalités. C’est le cas de l’Angleterre. Les grands patrons, qu’ils soient français, allemands, espagnols appuyés par les médias et les dirigeants politiques ne manquent jamais l’occasion de dénoncer « l’assistanat », les « assistés » autrement dits les chômeurs, les bénéficiaires d’allocations et parfois même les étudiants ou les retraités. Ces gens qui, nous dit-on, « profitent du système », ces personnes qui vivent aux « crochets de la société »... Vraiment, ces individus sont-ils vraiment les assistés du système ? Ne sont-ils pas au contraire les premières victimes de cette société injuste et inégalitaire ? Allons, remettons les choses à l’endroit et un peu d’ordre dans toute cette confusion entretenue par l’oligarchie au pouvoir. Les « assistés », les vrais, ce sont les plus riches, les grandes entreprises, les grandes fortunes, ceux qui vivent grâce à l’État, cet État « prédateur » qu’ils dénoncent quand il intervient dans l’économie et qu’ils vénèrent lorsqu’il sauve les banques de la faillite. En Angleterre donc, l’État investit dans des infrastructures qui profiteront non pas à la population mais au secteur privé. Dans le secteur ferroviaire, la situation est inédite. Depuis que le réseau a été privatisé en 1993, les dépenses publiques ont été multipliées par six ! Le réseau est privatisé mais c’est l’État qui continue à payer les frais d’entretien car les compagnies privées n’investissent pas assez. Entre 2007 et 2011, les cinq principales compagnies ferroviaires ont reçu 3 milliards de livres de l’État. C’est ce qu’on appelle communément se faire « plumer ».

    Enfin, dernier exemple : l’État exonère annuellement de 88 millions de livres sterling les familles qui envoient leurs enfants dans les écoles privées. Ces écoles étant réservées aux plus riches, les familles aisées bénéficient de la grande générosité de l’État anglais. Pendant ce temps-là, le gouvernement ultra-libéral de David Cameron a décidé de réduire les prestations attribuées aux chômeurs et aux travailleurs. C’est plus de trois millions quatre cents mille personnes qui vivent avec le salaire de subsistance soit 7,20 de l’heure. Les budgets alloués au logement, à la santé ont diminué considérablement. Cette situation où l’État veille au bien-être des riches et néglige le reste de la société a été formulée de la manière suivante par l’écrivain Owen Jones : « socialisme pour les riches, capitalisme pour les autres ».

    Que dire également de ce grave phénomène qu’est l’évasion fiscale ? Là aussi, les États font mine de ne rien voir. Pourtant, ils sont en capacité d’agir et de punir ceux qui décident de déposer leur argent dans des paradis fiscaux. On estime qu’en France l’évasion fiscale représente un coût d’environ 60 milliards de dollars par an. Ce serait entre 80 et 100 milliards d’euros en Espagne, sans compter les 40 milliards détournés par la corruption. Au total, ce sont plus de 1000 milliards d’euros qui échappent aux pays de l’Union Européenne. Enfin, les gouvernements occidentaux ont trouvé la solution pour venir en aide aux pauvres : le développement de la philanthropie et de la charité. A défaut de servir l’intérêt général, l’État délègue ces fonctions à des milliardaires comme Bill Gates par exemple. Santé, école, alimentation, ces bienfaiteurs de l’humanité s’occupent des plus démunis. L’État se dirige vers des fonctions régaliennes (sécurité, justice) et laisse la « main invisible » du marché réguler l’économie.

    On demande à l’État d’intervenir de moins en moins dans la sphère économique tout en comptant sur lui au cas où il faudrait sauver des banques en faillite ou envoyer son arsenal répressif pour tuer de jeunes manifestants pacifiques... L’essor de la charité a également pour but de légitimer la richesse des riches en les rendant indispensable. Voilà comment la société dans laquelle nous vivons s’éloigne de ses responsabilités sociales, économiques pour faire émerger la figure du riche-sauveur et ainsi le légitimer alors que c’est lui le véritable responsable des maux dont souffrent nos économies.

    Mondialisation et accroissement des inégalités

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  • Les salariés de Goodyear, hommage à Oncle Bernard, confusionnisme et le néofascisme etc...

    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
    Jacqueline Roussie, Maurice Lecomte
    L’année 2015 est à marquer d’une pierre blanche pour avoir été celle qui aura donné un élan à la connaissance de l’histoire inhumaine d’Ana Belén Montés. Deux livres ont publié son histoire. En mars 2015, celui d’Hernando Calvo Ospina « Latines, belles et rebelles », et en avril 2015 celui de Patrick Pesnot (Monsieur X) « Le grand livre des espions ». Son histoire a aussi été publiée dans des revues d’amis de Cuba. En cette année 2015, un comité « pour un traitement humain d’Ana Belén Montés » est né dans (...) Lire la suite »
     
    Cette semaine
    A croire que la Justice a adhéré au PS et le PS au MEDEF
    CGT, FNIC CGT, UD 80, UL Amiens Z.I., syndicat CGT Goodyear et SNJ-CGT
    Communiqué de presse commun CGT, FNIC CGT, UD 80, UL Amiens Z.I., Syndicat CGT Goodyear. Communiqué de presse SNJ-CGT. Prison ferme contre 8 syndicalistes Le gouvernement devra rendre compte ! mardi 12 janvier 2016 Les 7 longues années de lutte des salariés de Goodyear, face à la multinationale, ont été marquées de conflits durs et âpres avec un patronat violent ayant recours à des vigiles, des hommes de main omniprésents dans les ateliers, l’entreprise, pour faire peur, faire taire les salariés et (...) Lire la suite »
     
    Mireille AZZOUG
    Il y a tout juste un an, le mercredi 7 janvier 2015, Bernard Maris (né à Toulouse le 23 septembre 1946), professeur des universités, économiste, essayiste et chroniqueur au journal Charlie Hebdo, était froidement exécuté, avec neuf autres membres de l’équipe de cet hebdomadaire et deux policiers. Le 19 mai 2015, l’Université Paris 8 et l’Institut d’études européennes (IEE, Paris 8) organisaient, avec le soutien des laboratoires LED-EA 331, CRESPPA-Labtop UMR-CNRS 7217 et de l’Association Charles Gide (...) Lire la suite »
     
    Salim LAMRANI
    Depuis près d’un mois, des milliers de Cubains qui souhaitent se rendre vers les Etats-Unis, dont la législation favorise l’émigration en provenance de l’île, se trouvent bloqués au Costa Rica. Près de 6 000 Cubains, candidats à l’émigration vers les Etats-Unis, se trouvent coincés au Costa Rica, sans possibilités de poursuivre leur voyage vers le Nord. Après s’être rendus en Equateur, seul pays d’Amérique latine à ne pas exiger de visa aux Cubains, ils ont entrepris un long périple à travers le continent (...) Lire la suite »
     
    Pour la première fois depuis un demi siècle un gouvernement a demandé que soit requis des peines de prison ferme contre des syndicalistes pour avoir participer avec les salariés à des actions en vue d’empêcher la fermeture de leur usine. En même temps qu’ils préparent la suppression dans quelques mois de plus 1000 articles du Code du travail, Hollande, Valls et Macron ont décidé de déclencher une répression sans précédent des syndicalistes qui luttent dans les entreprises. Avec les 8 condamnés de (...) Lire la suite »
     
    Liliane HELD-KHAWAM
    La confiscation des dépôts bancaires est anti-constitutionnelle et contraire aux principes des droits de l’homme. Faisons pression sur nos élus et nos partis politiques pour qu’ils refusent de quittancer l’iniquité. Nous baignons depuis quelques mois dans des menaces-chantages de confiscation de nos comptes bancaires ainsi que de ceux de nos prestataires de prévoyance sociale tels que les caisses de pension, assureurs, assurances-vieillesse etc. Cette confiscation qui porte le nom de bail-in (...) Lire la suite »
     
    Robert CHARVIN
    Au lendemain d’élections régionales dont le résultat a pu provoquer chez certains un sentiment momentané de soulagement malgré un taux d’abstention supérieur à 40 % et des niveaux inhabituels de votes blancs et nuls , il n’est pas inutile de rappeler que l’économie française, entrainée dans la politique déflationniste de l’Union européenne et de l’Euro, reste installée depuis la crise de 2008 dans une quasi stagnation , que le chômage continue à s’élever à des niveaux record , que le commerce extérieur reste (...) Lire la suite »
     
    Maria Saadeh
    Pour qui veut connaître Mme Maria Saadeh, députée indépendante au Parlement syrien, le mieux serait de revenir à ses réponses recueillies par M. Arthur Herlin, publiées sur le site « aleteia.org » le 28 septembre 2015 [*], desquelles nous retenons : « En tant que citoyenne et femme syrienne j’estime que vos gouvernements n’ont pas le droit de sélectionner qui peut représenter ou non la Syrie… ». Ce 4 Janvier elle s’est expliquée, à la télévision nationale syrienne, sur cette vaste fumisterie qui fait que (...) Lire la suite »
     
    Et priez pour que Bush et Cheney restent en vie assez longtemps pour être un jour pendus.
    William BLUM
    Au lieu d’aller me coucher à l’heure habituelle, je suis resté debout environ deux heures de plus pour regarder la célébration du Nouvel An à Times Square. Pour une seule raison : voir des gens heureux. Une année comme 2015 peut provoquer ce genre de réaction. La vue de milliers de jeunes debout dans le froid pendant des heures, les embrassades, qui criaient et riaient, était très précieux. Et aussi un peu énervant. Qu’est-ce qui leur arrive ? Ne savent-ils pas dans quel monde ils vivent ? Ne (...) Lire la suite »
     
    Mettre les médias publics et l’armée au pas et tout privatiser.
    T 34
    Le 5 janvier avait lieu l'inauguration de la nouvelle assemblée nationale du Venezuela, la ressemblance avec le Carmonazo (tentative de coup d'état des contre-révolutionnaires en 2002) fut frappante. On ne reviendra pas sur les élections législatives et la campagne de l'opposition (votez pour nous ou la guerre économique continuera). Voici le récit de cette journée. Les révolutionnaires chavistes avait fait une grosse manifestation pour soutenir leur députés et les (...) Lire la suite »
     
    Russia Today France
    D’après les éléments trouvés dans les lettres de Hillary Clinton déclassifiées le 31 décembre, la vraie raison de l’intervention en Libye était l’or qui aurait pu empêcher les plans de Nicolas Sarkozy de répandre son influence dans la région. La correspondance de l’ancienne secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a montré qu’en 2011, Mouammar Kadhafi possédait 143 tonnes d’or et 143 tonnes d’argent avec lesquels il souhaitait créer une nouvelle monnaie unique pour l’Afrique et fournir aux pays francophones (...) Lire la suite »
     
    Jérôme DUVAL
    Malgré le score du PP (Parti Populaire) qui a récolté le plus de bulletins, les élections de ce 20 décembre 2015 en Espagne dessinent un désir de changement, peut-être de rupture avec le régime de 1978 (transition post-franquiste) ou tout du moins de dépassement de l’alternance libérale du PSOE (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) au PP et vice-versa... Le peuple espagnol se lasse chaque fois plus de vivre sous les mandats de ces deux partis qui se partagent le pouvoir et obéissent à leurs créanciers (...) Lire la suite »
     
    Quand le rêve de l’exil vire au cauchemar pour des dizaines de milliers de Cubains qui veulent rentrer au pays
    Marc VANDEPITTE
    Ces derniers jours, 8.000 Cubains ont échoué à la frontière entre Costa Rica et Nicaragua. Ces Cubains tentent de pénétrer aux Etats-Unis via ces pays. Ils sont le jouet d’une politique cynique voire criminelle. C’est ce que nous dévoile Marc Vandepitte dans un article traduit du néerlandais par Anne Meert pour l’excellent site belge Investig’Action. Le point 9 de son article imparable aborde le problème des Cubains pour qui la vie hors de l’île tourne au cauchemar. « Jamais la presse généraliste n’en (...) Lire la suite »
     

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  • Cuba : Merci Obama !

    Lors d’une conférence de presse tenue au Panama en avril dernier, après le Sommet des Amériques, Barack Obama affirmait qu’il ne visait pas « un changement de régime » à Cuba. Cependant, dans une interview accordée à Yahoo News, à la veille du premier anniversaire de ce que les États-Unis désignent comme « une nouvelle ère », le président étasunien a réclamé une « transformation substantielle » de la société cubaine, en faisant une condition pour présenter « au Congrès des arguments plus forts pour éliminer l’embargo ».

     



    Dans son interview à Yahoo, Obama réitère les clichés habituels des administrations précédentes sur les libertés et les Droits de l’homme et se déclare hostile à ce que les entreprises d’état soient la « force économique dominante ». Il s’oppose ainsi à l’opinion majoritaire des Cubains qui ont participé à la discussion des règles qui régissent les changements économiques dans l’ile.

    Malgré ces déclarations, l’investissement d’une entreprise étasunienne dans la zone économique de Mariel pour produire de petits tracteurs destinés aux agriculteurs privés cubains attend depuis des mois l’accord de l’administration. Cela laisse penser que ce qui intéresse surtout Washington, ce n’est pas le développement d’une économie productive non étatale mais la possibilité de lier directement des entrepreneurs privés aux États-Unis et de les enrôler dans son entreprise de déstabilisation.

    Alors que tous les visiteurs le font déjà, comme par exemple John Kerry et Roberta Jacobson, le président a présenté comme un défi « la possibilité de rencontrer et de parler avec tout le monde » lors d’un hypothétique voyage à La Havane. Le message, qui défie en apparence le gouvernement cubain, s’adresse en fait aux congressistes de l’extrême droite de Miami : il est évident que le « tout le monde » désigne les bénéficiaires des plus de cinquante millions de dollars que ces congressistes obtiennent tous les ans du Congrès et que l’administration destine à des « programmes pro-démocratie ».

    Barack Obama a demandé que « les réformes s’accélèrent ». En réitérant les déclarations de Carmelo Mesa Lago qui réclamait dernièrement dans le journal El Pais une presse et une université libres, il a donné raison à ceux qui voient dans le quotidien madrilène « l’organe officiel de la Maison Blanche en espagnol ».

    Comme si la panoplie de mesures de déstabilisation ne suffisait pas – maintien des
crédits multimillionnaires en faveur des programmes de subversion et des instruments de propagande de Radio et TV Marti, de la politique migratoire des pieds mouillés- pieds-sec (*), de l’incitation faite aux médecins cubains de déserter - l’interviewé ironise sur le droit historique de Cuba sur Guantanamo. Le président a déclaré :

    « Je ne doute pas qu’ils seraient enchantés de récupérer Guantanamo. Mais je soupçonne que ce sera une discussion diplomatique longue qui durera au delà de mon administration ».

    En décembre 1914, conscient du fait que le sommet des Amériques au Panama n’aurait pas lieu sans la présence de Cuba, fragilisé par la levée de boucliers qui avait accueilli sa déclaration dénonçant le Venezuela comme une menace pour la sécurité nationale des États-Unis, Barack Obama fut obligé de tenir un discours conciliant. Aujourd’hui, ragaillardi par les victoires électorales de ses alliés en Argentine et au Venezuela, il ne dissimule plus sa volonté d’ingérence.

    Tous les instruments de la stratégie anticubaine sont encore en place : la politique migratoire sélective et discriminatoire, les fonds et les programmes d’entrainement à la subversion, les transmissions illégales de radio et télévision. Les États-Unis tentent d’y ajouter les difficultés que le contrôle parlementaire de leurs alliés vénézuéliens entrainera pour l’Alliance économique avec la révolution bolivarienne. Ils essayent aussi d’utiliser à leur profit les changements dus aux rétablissement des relations : accès aux institutions et aux fonctionnaires cubains par l’intermédiaire de leur ambassade, échange de délégations et recherche d’alliés dans le nouveau secteur privé des services, présence croissante de visiteurs étasuniens à Cuba.

    Indépendamment du fait que Obama voyage ou non à Cuba en 2016, la confrontation s’approfondit et l’enjeu devient transparent Avec ses déclarations à Yahoo News, le président étasunien révèle l’hypocrisie dont il a fait preuve le 17 décembre 2014. Il confirme que Washington ne change de posture que sous la pression et nous remet aussi en mémoire le fait le plus éclatant de ce jour-là : le retour des contre-terroristes injustement condamnés et emprisonnés aux États-Unis. Merci Obama.

    *Ingénieur et journaliste cubain.

    Traduction Maïté Pinero

    (*) NdR : politique US qui consiste à accorder automatiquement le séjour aux Cubains - et uniquement aux Cubains - qui réussissent à "poser le pied sur le sol" (pieds secs), par opposition au "droit de refouler" ceux qui sont interceptés en mer (pieds mouillés) - voir aussi Cuba et Migrations : jeux, enjeux et double-jeux

    Source originale en espagnol :

    https://lapupilainsomne.wordpress.c...

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  • Syrie : Madaya, Fouaa et Kfarya ou la guerre médiatique !

     site du PRCF : www.initiative-communiste.fre

    > La refait la Une des en France. Ce n’est bien sûr pas pour parler des succès des offensives, qui depuis le début de l’intervention de la Russie, font reculer les groupes terroristes islamistes en Syrie. Mais pour mener une campagne de instrumentalisant la situation dramatique de la ville de pour tenter de désigner à nouveau à l’opinion publique L’Etat syrien comme le seul ennemi à combattre.

    > Depuis quelques semaines, la Syrie s’était un peu effacé du paysage médiatique. Sans doute en raison de la reculade de Hollande et de son gouvernement devant modérer leur discours belliqueux vis à vis de la République laïque syrienne et leur soutien affiché aux groupes islamistes y sèment le chaos. En février 2015, juste après les attentats contre Charlie Hebdo, Hollande de déclarer «  Nous ne pouvons pas intervenir [en Syrie],car nous ne voulons pas courir le risque que notre intervention puisse aider Assad ou Daech. ».
    >
    En novembre son discours avait radicalement changé affirmant que « Nous cherchons résolument, inlassablement une solution politique dans laquelle Bachar al-Assad ne peut constituer l’issue mais notre ennemi, notre ennemi en Syrie, c’est Daech. ».

    > Depuis les terribles attentats du 13 novembre à Paris, il n’était plus possible pour Fabius au Quai d’Orsay de clamer que « Al Nosra fait du bon boulot en Syrie » c’est à dire de soutenir les bouchers d’Al Qaida, il n’était plus possible pour un François Hollande obligé d’appeler à une grande coalition contre le terrorisme de continuer à désigner l’état syrien comme le seul ennemi tout en soutenant ouvertement l’action des terroristes au nom du « Tous sauf Bachar », alors que le gouvernement français se retrouvé isolé sur cette ligne en compagnie des seules dictatures du Golfes et de la Turquie, lâchée depuis 2013 par les Etats-Unis et par des parlementaires britanniques refusant de se laisser berner une nouvelle fois par les manipulations du Monde et d’autres médias concernant l’utilisation d’armes chimiques.

    Qui est responsable de la faim à Madaya et ailleurs en Syrie ?

    > Mais depuis cinq ans, les médias français se sont fait une spécialité de nous « vendre » la guerre civile en Syrie, d’appeler à l’ingérence dans les affaires internes de ce pays souverain, voire de décider quel président pouvait ou ne pouvait pas siéger à Damas. Et tous les moyens sont bons pour y arriver, y compris soutenir les terroristes islamistes. Bien sûr cela ne doit jamais conduire à idéaliser Assad comme le souligne le PRCF qui a toujours soutenu le P.C. syrien lequel, tout en critiquant ce qu’il y avait lieu de critiquer dans son pays, a toujours aussi défendu les acquis du peuple syrien (laïcité, relative mixité, nationalisation du pétrole) et a toujours combattu l’ingérence étrangère (lire ici : #syrie : Assad Poutine et nous )

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    > Aujourd’hui, le résultat de tout cela, c’est que des millions de Syriens, de Libyens, d’Irakiens, crèvent dans des camps de réfugiés, que certains risquent la mort en traversant la Méditerranée et que leur arrivée en Europe dans les pires conditions ne fait que nourrir partout, et pour commencer, en France, la xénophobie de l’extrême droite sous les surenchères de l’indécent Sarkozy. Le résultat de tout cela, c’est la destruction de la Syrie, c’est la souffrance et la misère pour des millions de Syriens. Cette guerre, alimentée et soutenue par le camps occidental et dans laquelle les gouvernements de Sarkozy puis de Hollande ont joué et jouent un rôle dramatique, c’est évidemment l’horreur et ce sont comme toujours les populations qui supportent les pires conséquences. Telles les populations des villes de Madaya à la frontière avec le Liban, occupée par des terroristes de Ahrar al-Cham et sous état de blocus, mais également les villes de Foua et à Kafraya loyales à Damas et assiégées par aïch al-Fath, une coalition de milices dont la branche d’Al-Qaïda le front al-Nosra et ses alliés d’Ahrar al-Cham.
    >

    > Si des gens meurent de faim à Madaya, Foua ou Kafraya, la responsabilité en incombe d’abord à tout ceux qui ont plongé la Syrie dans le chaos et qui y alimentent la guerre civile par leur soutien à des milices terroristes islamistes, refusant de laisser au peuple syrien, souverainement et sans ingérences étrangères le droit de trouver une solution politique pour la .

    Madaya ou la guerre médiatique !

    > Mais le camp de la guerre et du chaos n’a pas désarmé. Et ses apprentis sorciers, se docteurs Folamour  d’essayer d’utiliser Madaya pour relancer la propagande justifiant le soutien aux islamistes contre l’Etat Syrien. Et pour cela tous les moyens sont bons.

    > Deux poids deux mesures : comment ne pas s’étonner de voir la presse française faire ses gros titres pour appeler à stopper le siège de Madaya, mais ne pas faire de même pour ceux de Foua et à Kafraya ? Un enfant de ces deux villes loyales au régime mériteraient donc, lui, de mourir de faim ou sous les bombes plus qu’un de Madaya ? Quelle hypocrisie ! Et ce d’autant plus qu’un accord liant la levée du siège de Madaya et des villes de Foua et Kafraya et supervisé par l’ONU est intervenu. Le coordinateur de l’ONU en Syrie Yacoub el Hillo réclame d’ailleurs la levée rapide des sièges des villes syriennes. De son côté, le Hezbollah indique que c’est bien le non respect du cessez-le-feu par les milices à Foua et Kafraya qui a entrainé la reprise du siège de Madaya.

    > De son coté, le Croissant Rouge a indiqué que des coovis humanitaires seraient bien livrés à toutes ces villes.

    > Manipulations : Comme d’habitude, de Timisoara au Kosova en passant par le Koweit, les médias capitalistes sont rompus aux techniques de manipulations. Notamment, il est apparu très vite que les images utilisées pour mener la campagne de propagande soi-disant humanitaire pour Madaya étaient des photos – notamment diffusées par la chaines Qatari Al Jazeera partie prenante du conflit – qui n’ont pas été prises à Madaya. C’est bien de falsification de la réalité qu’il est question

    > Cette campagne n’intervient pas n’importe quand, mais bien au moment où partout les forces terroristes islamistes reculent. Notamment, l’armée syrienne a annoncé avoir enregistré une nouvelle victoire significative, en reprenant la localité stratégique de Salma dans l’ouest, qui était aux mains des rebelles depuis 2012. Située dans la province de Lattaquié, cette localité était devenue le QG des rebelles islamistes et du Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.

    Pour la paix, abattre Daech, mais aucun soutien politique aux impérialismes capitalistes fauteurs de guerre

    > S’ils sont nombreux ceux qui – éditocrates bien à l’abri dans les rédactions parisiennes – appellent sans cesse à la guerre, personne ne doit être dupe de ce qui, 100 ans après le déclenchement de la guerre de 14-18, n’est toujours que le même bourrage de crâne. Être solidaire du peuple syrien, défendre la paix, ce n’est pas soutenir au nom d’un faux prétexte humanitaire mais vraie manipulation médiatique un interventionisme belliqueux, c’est d’abord combattre l’. Car comment ne pas voir dans quel chaos et dans quelle désolation l’ euro-atlantique et ses guerres ont plongé la Syrie, le Mali, la Syrie, l’Irak ou l’Afghanistan ? Comment ne pas mesurer que de l’Ukraine à la Syrie, de la Libye au Mali, l’argent qui soit disant manque tant pour payer salaires, retraites, services publics ou pour réindustrialiser la France coule à flot pour financer des guerres, soutenir des milices fascistes à Kiev, des terroristes islamistes en Libye puis en Syrie. Être solidaire du peuple syrien c’est d’abord défendre la souveraineté des nations, c’est se mobiliser pour la sortie de l’OTAN, pour la sortie de l’UE contre nos propres impérialismes.

    > JBC pour www.initiative-communiste.fr

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  • Liberté où sécurité ? Aucun des deux !

    « Celui qui accepte de sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et en général il perd les deux ».

    (Benjamin Franklin).

    A) Le régime d'exception est-il un rempart pour la démocratie ?

    Après les événements tragiques de Paris en 2015, le gouvernement de F. Hollande engage un virage sécuritaire - nouvelle loi sur le renseignement après les attentats de janvier, régime d'exception après ceux de novembre 2015 - dont il est bien difficile de mesurer aujourd'hui toutes les conséquences.

    Le MS21, comme beaucoup d'autres organisations, avait réagi suite à la tuerie de Charlie Hebdo (1).

    Nous étions revenus début novembre sur la question du terrorisme et de la démocratie, interpellés par l'ouvrage du philosophe Michel Terentschenko «L’Ère des Ténèbres», sans réaliser l'aspect prémonitoire des événements du 13 novembre, comme si la tuerie dans les locaux de Charlie Hebdo n’était que le prélude d’un avenir encore plus sombre (2).

    Certes, tout gouvernement a pour mission de répondre à l'attente légitime de sécurité des citoyens mais la réponse attendue sur le court terme doit s'entendre également sur le long terme. Et la question posée peut se résumer ainsi :  Le régime d’exception est-il, pour une démocratie, un moyen efficace de lutte contre le terrorisme?

    Confrontés à de tels événements doit-on automatiquement décréter partout l'état d'urgence, le couvre-feu, l'interdiction de manifester etc...?

    Un gouvernement doit-il nécessairement, pour assurer la sécurité des citoyens  restreindre les libertés publiques?

    De nombreux commentateurs ont déjà mis en garde le gouvernement sur cette dérive sécuritaire qui veut s’inscrire dans le temps long, comme l’ont fait les Etats-Unis où, depuis 15 ans, le “Patriot Act” légitime la recherche du renseignement sans contrôle, l’arrestation et la détention sans motifs déclarés, l’absence de tout jugement et l'incarcération illimitée, où l’usage de la torture et l’organisation d’assassinats ciblés sont justifiées par le “paradigme de guerre” ...et tout cet arsenal pour les résultats que l’on connaît ! (3)

     

    Pour le philosophe italien Giorgio Agamben, dans une tribune publiée le 23 décembre dans Le Monde, l’état d’urgence ne protège pas la démocratie . Selon lui  : « Il faut avant tout démentir le propos des femmes et hommes politiques irresponsables, selon lesquels l’état d’urgence serait un bouclier pour la démocratie. Les historiens savent parfaitement que c’est le contraire qui est vrai. L'état d'urgence a été le dispositif par lequel les pouvoirs totalitaires se sont installés en Europe. Dans un pays qui vit dans un état d’urgence prolongé, et dans lequel les opérations de police se substituent progressivement au pouvoir judiciaire, il faut s’attendre à une dégradation rapide et irréversible des institutions publiques ».


    Voici ce que le MS21 écrivait à propos de la nouvelle loi sur le renseignement du 24 juillet 2015 : « L''autorité judiciaire, gardienne des libertés individuelles  selon notre Constitution, perd tout pouvoir dans ce domaine au profit du seul Conseil d’État. Tout le dispositif est placé entre les mains de l'exécutif. La nouvelle autorité administrative, la Commission de contrôle (CNCTR), chargée de veiller au respect du cadre légal, fonctionne selon une logique inversée : un seul membre de la commission suffit pour autoriser ou non la recherche de renseignements, mais la majorité absolue des membres de la commission doit se prononcer pour y renoncer. Et en cas d'urgence, la décision se passe de l'avis de la commission. L'atteinte à la liberté individuelle devient ainsi la règle, la protection l'exception. Par ailleurs, la loi sur le renseignement, adoptée en procédure accélérée le 24 juillet 2015, va bien au-delà de la lutte contre le terrorisme puisqu'elle englobe également les intérêts économiques et scientifiques de la France. La totalité des actes de l’État intervenus dans le cadre de cette loi sont couverts par le secret défense. La loi sur le renseignement installe par conséquent un dispositif de contrôle des citoyens qui va bien au-delà des seules actions de lutte contre le terrorisme. C'est bien une atteinte aux principes de la démocratie ».  


    A présent, le gouvernement propose d'inscrire l'état d'urgence dans la Constitution ce qui  renforce, s'il en était besoin, le pouvoir de l'exécutif en lui donnant une base constitutionnelle, le mettant à l'abri du Conseil constitutionnel. C'est donc une menace pour la démocratie. Rappelons que l'infraction « d'association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste » permet déjà aux policiers et aux juges d'agir en amont de tout passage à l'acte,  et que l'état d'urgence ne vise pas seulement les personnes soupçonnées de terrorisme, mais également les suspects «dont le comportement constitue une menace pour la sécurité et l'ordre public» ou «d'atteinte grave à l'ordre public», formules suffisamment floues pour permettre toutes les interprétations.


    Ainsi, lors de la COP21, plus de vingt assignations à domicile ont été prononcées contre des militants écologistes et les pouvoirs publics ont décrété  l'interdiction de rassemblements, comme celui de la Place de la République.

    Face aux dérapages et abus qu’entraînent déjà l’état d’urgence, le MS21 pense que d’autres méthodes doivent être utilisées pour prévenir et arrêter les actes terroristes et en tout premier lieu un changement  radical de notre politique étrangère qui doit cesser de guerroyer pour “exporter la démocratie” avec des bombes.


     

    B - Réagir


    1- Pétition nationale

    Le MS21, comme de nombreuses organisations,  s'oppose au projet de déchéance de la nationalité, à une démocratie sous état d’urgence, à une réforme constitutionnelle imposée sans débat, en exploitant l’effroi légitime suscité par les attentats.  Ceux et celles qui partagent une autre idée de la France peuvent le manifester  en signant la pétition nationale :

    #"http://www.nousnecederonspas 

     

    2- Opposition citoyenne : Un "Comité de vigilance citoyenne" a vu le jour.

    Son objectif est de permettre aux citoyens de faire émerger un débat sur l'état d'urgence et sur la réforme constitutionnelle annoncée. Alors qu'une partie de la société civile s'inquiète d'une dérive sécuritaire, elle organise l'opposition à travers des collectifs et rassemblements

    # http://www.franceculture.fr/emission-pixel-etat-d-urgence-l-opposition-citoyenne-s-organise-2016-01-08).

    Le MS21 s'associe à cette initiative citoyenne.


     

    LE MANIFESTE DU CONSEIL D’URGENCE CITOYENNE

     

    Création du Conseil d'urgence citoyenne


     

    En ces temps d’effroi face aux attentats et de péril pour la République du fait des réponses qui leur ont été données, nous citoyens voulons réaffirmer la force des principes et l’authenticité des valeurs d’un peuple républicain.

    Notre gouvernement fait de l’état d’urgence et de la menace de déchéance de nationalité pour les binationaux les seules réponses à notre situation historique et souhaite en faire des droits constitutionnels.

    Loin de déboucher sur une protection accrue des populations, le déploiement de l’état d’urgence a conduit sans délai et conduira à une confiscation des libertés publiques politiques par :


    - l’absence de contrôle du pouvoir exécutif dans l’exercice de ses fonctions ;

    - l’absence du juge dans les procédures de perquisitions et assignations à résidence qui fabrique un pouvoir préfectoral abusif et arbitraire ;

    - la restriction des multiples droits politiques par intérêt et cynisme.

     

    La menace de la déchéance de la nationalité française pour les binationaux est une disposition inacceptable devant le principe d’égalité des droits, rappelant l’abjection que fut le régime de Vichy dans la mémoire collective française, et faisant rejouer la perte de nationalité sur le territoire métropolitain des Français d’origine algérienne de confession musulmane, en juillet 1962.

    On peut et on doit combattre le terrorisme efficacement en respectant les droits fondamentaux.

    Nous sommes conscients de la gravité des périls qui nous menacent, ce qui implique d'en traiter les causes et non seulement les effets.

    Partout où l’état de droit et l'état régulateur des inégalités disparaît, quartiers de grande relégation et prisons, le crime organisé s’installe. Or aujourd’hui c’est sur ce terreau que l’embrigadement mortifère se propage et non sur le terreau religieux qui vient souvent seulement le recouvrir.  

    La compréhension de ces mécanismes sociaux doit conduire à un ciblage extrême des mesures de surveillance ou assignations et non pas à leur généralisation, synonyme de propagation de ce qu’on prétend maîtriser.

    La République française doit retrouver la voie de la souveraineté démocratique et la maîtrise de ses choix économiques en luttant contre toutes les formes actuelles de corruption à l’origine aussi du déploiement du terrorisme.

    Le choix du tout répressif et de la surveillance généralisée transforme l’état de droit en état policier sans aucun résultat probant, sacrifiant sur l’autel d’une sécurité fantasmée, la maitrise démocratique consubstantielle à notre identité Républicaine.

    La République française doit retrouver le discours de l'égalité et une parole publique respectueuse des différences, sans que la stigmatisation des populations musulmanes serve de paravent à l'inefficacité des  mesures de sécurité.

    La République française doit retrouver le chemin de la fraternité qu'elle a abandonné au profit des logiques d'exclusion.

    Pour toutes ces raisons, nous affirmons notre désaccord et notre résistance aux politiques de l'urgence qui sont des politiques de la peur, et qui si nous n'y prenons garde, deviendront permanentes.


    Non, l’État de droit n’est pas soluble dans l’urgence policière !

    Passons à l’action !


    Seuls six membres du Parlement ont voté contre la prolongation de l’état d’urgence. La tentation autoritaire sécuritaire est bien là. Face à cela de nombreuses initiatives ont été prises pour s’opposer à cette dérive : tribunes, pétitions et meetings se multiplient. Nous nous en félicitons mais il ne suffit plus de témoigner de notre désaccord. Il faut relier l’ensemble des acteurs qui font preuve de lucidité politique et qui sont attachés à construire une alternative en France et en Europe, et agir.


    Nous invitons tous les citoyens à se constituer en Conseil de vigilance citoyenne

    c’est-à-dire :

    A constituer des comités locaux, soit sur des assises associatives et civiles existantes, soit ex nihilo et à en faire des lieux de débats qui viseront à:


    -Nous opposer au nom de l’état de droit nécessaire en démocratie, au projet de réforme constitutionnelle relatif  à l'état d'urgence et à la déchéance de nationalité,

    -Mettre en œuvre toutes les parades possibles au terrorisme qu'elles soient éducatives, sociales et judiciaires sans nous plier à des réflexes du type du patriot act qui a montré son inefficacité ;

    -Nous mobiliser pour renforcer l'indépendance et les prérogatives de notre système judiciaire ;

    -Démocratiser nos institutions en mettant le citoyen au cœur de la prise de décision politique

    A consigner ces travaux dans des cahiers de vigilance et de propositions.

    A organiser pour chaque comité une délégation afin de participer à une Convention nationale qui exprimera la voix de l’intelligence démocratique face à notre situation historique. Elle aura pour mission de présenter une série de propositions de lois.  

    Faisons de ce désastre républicain une chance pour refonder ensemble notre conception du droit, de la justice et de la démocratie.

     

    (1) http://ms-21.tumblr.com/post/108444332656/charlie-hebdo-les-faits-terribles-qui-condamnent

    (2)http://ms21.over-blog.com/2015/11/terrorisme-et-democratie.html

    (3) http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/de-la-legalite-des-assassinats-104940

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  • vœux présidentiels... toujours les mêmes ? Pas vraiment !

    Janvier 2016, nous voilà à nouveau confrontés à la même litanie incantatoire et invocatoire des vœux présidentiels... La même ?  Pas vraiment ! 

    L'année 2015 a été d'une extraordinaire violence. Violence de l'austérité, du chômage, des régressions sociales, violence de la corruption, violence des inégalités, mais encore violence des images des morts de l'immigration, des guerres, violence des assassinats. Les citoyens accablés, en plein désarroi ne voient plus dans l'offre politique que mensonge. Chaque jour fait naître un prétexte à entraver davantage les libertés au nom de la sécurité.

    Pourtant il n'y a pas de fatalité et tous ces événements ont une cause qu'il faut chercher dans la politique néolibérale mondialisée dévastatrice dont ils sont le corollaire et que conduit, dans le cadre de l'Union Européenne , notre gouvernement.

    Nous, MS21, refusons de céder sous la chape de plomb d'une terreur savamment entretenue.

    Nous disons que l'espoir existe.

    Nous disons que le peuple doit cesser de s'en remettre à une alternance vaine et reprendre en main son destin.

    Nous disons qu'une véritable émancipation ne pourra surgir que sous une forme collective et unitaire. Elle nécessitera la participation de chacun au sein d'organisations politiques résolues à engager la lutte pour inverser le rapport de forces car l'idée de voir les classes dominantes abandonner leurs privilèges ou se réformer, relève d'une dangereuse illusion, voire d'une compromission.

    Ce combat auquel le MS21 travaille en renouvelant les pratiques politiques, permettra de construire une véritable dynamique alternative.

    Nous disons que l'avenir existe et qu'il est entre nos mains. Retrouvons-nous et mobilisons-nous pour le faire émerger, tels sont nos vœux.

    Le MS21

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