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  • Lettre ouverte à M. Fekl à l’occasion du 12e cycle de négociations sur le TAFTA


     
    Alors qu'un nouveau round de négociation TAFTA a lieu à Bruxelles depuis
    ce matin et que le projet de traité CETA avec le Canada est en cours de
    traduction finale, le collectif stop-TAFTA écrit au ministre du Commerce,
    Matthias Fekl.
     
    Cette lettre ouverte revient notamment sur deux enjeux :
    - l'ISDS et sa pseudo-réforme ICS (dans le TAFTA comme le CETA)
    - la mixité du CETA (un accord est mixte quand il excède les domaines du
    commerce et de l'investissement).

    Elle s'achève sur une proposition de rencontre afin de définir les
    modalités d'un véritable débat public (toujours notre "obsession" de la
    transparence ...)

    A diffuser très largement !
    Bien amicalement

    Jean Michel Coulomb

     

    La voici :

    Lettre ouverte à M. Fekl à l’occasion du 12e cycle de négociations sur le TAFTA

    A l’attention de Matthias Fekl,
    Secrétaire d’État chargé au Commerce extérieur
    Cc. Manuel Valls, Premier Ministre

    Paris, le 18 février 2016

    Monsieur le Ministre,

    Alors que s’ouvre aujourd’hui le 12e cycle des négociations sur le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI ou TAFTA) entre les États-Unis et l’Union européenne, le Collectif Stop TAFTA, regroupement de 75 organisations de la société civile, réitère sa demande d’un débat public sur les projets d’accords transatlantiques. À l’heure où la ratification de l’Accord économique et commercial global (AECG ou CETA) entre le Canada et l’Union européenne s’apprête à démarrer, il est grand temps d’entendre les inuquiétudes de vos concitoyens et de respecter vos engagements, notamment concernant l’arbitrage Investisseur-État (RDIE ou ISDS) et la mixité de l’AECG.

    Entre le 7 octobre 2014 et le 6 octobre 2015, 3 284 289 citoyen.ne.s européen.ne.s, dont 360 227 Français.e.s, ont demandé l’arrêt des négociations sur le PTCI et l’ajournement de l’AECG. Le 8 octobre 2015, lors d’une remise symbolique de ces signatures, des représentants de notre Collectif vous ont fait part du souhait des signataires d’ouvrir un véritable débat démocratique. La tenue imminente de la 12e session des négociations sur le PTCI vous offre l’opportunité de répondre à cette volonté populaire.

    Sur le mécanisme de règlement des différends Investisseur-État (RDIE)
    Comme vous le savez, la Commission européenne présentera formellement sa proposition de réforme du RDIE aux négociateurs états-uniens la semaine prochaine à Bruxelles. Or cette réforme, baptisée « ICS », ne répond pas aux critiques adressées au RDIE. Quand bien même elle introduit quelques légères avancées procédurales, elle ne corrige pas les écueils fondamentaux du mécanisme et en l’espèce [1] :
    demeure unilatérale car elle accorde des privilèges aux seuls investisseurs étrangers ;
    ne résout pas le risque de conflits d’intérêts. Les arbitres ne sont toujours pas indépendants et leurs émoluments restent indexés au nombre de cas traités.
    constitue un frein majeur à la mise en œuvre de politiques d’intérêt général – protection de la santé, lutte contre le chômage, transition écologique et énergétique – puisque le droit à réguler n’est aucunement protégé ;
    accroît le danger de poursuites lancées par les entreprises nord-américaines et donc l’impact potentiel sur les contribuables français et sur les finances publiques, dans un contexte économique de crise.

    Pire : l’instauration d’une cour internationale sur l’investissement, telle que proposée par la Commission, consiste même à institutionnaliser et à pérenniser un tel mécanisme. À cet égard, la députée socialiste Seybah Dagoma, dans la présentation de son rapport sur l’arbitrage international d’investissement(février 2016), exprime elle-même des doutes quant à la capacité technique et politique de l’UE à mettre en œuvre cette cour internationale sur l’investissement [2]. L’Association des magistrats européens s’est également prononcée contre l’ICS (novembre 2015) ou, plus récemment encore, l’Association des magistrats allemands (février 2016) qui ne voit « ni le fondement juridique, ni la nécessité d’une telle Cour ». Et d’ajouter que l’argument selon lequel le système légal de certains États membres de l’UE – notamment à l’Est – n’apportera pas la protection appropriée aux investisseurs nord-américains n’est pas recevable : « il appartiendrait aux législateurs et aux responsables du système judiciaire de fournir des solutions dans le cadre national et européen du système éprouvé de protection juridique » [3] .

    Ainsi, le mécanisme de règlement des différends Investisseur-État, quel que soit son sigle, reste un outil juridique dangereux pour notre démocratie mais également pour les droits humains des Européen.ne.s et des Français.e.s.

    Sur la question de la « mixité » de l’accord AECG
    La démocratie et la souveraineté du peuple français, exercées par l’intermédiaire des élus, sont directement dédaignées en amont et en aval du processus législatif d’élaboration des lois.
    En amont parce la « Coopération réglementaire », par l’établissement d’une institution ad hoc non soumise au contrôle démocratique, permet de subordonner l’ensemble des lois et projets de loi à l’approbation des grands lobbies agissant pour des intérêts privés, lesquels pourront proposer d’amender les propositions de texte avant même qu’elles ne soient consultées par les élus nationaux.
    En aval parce que toute mesure et législation, à toutes les échelles de pouvoir, sera susceptible d’être attaquée par les investisseurs étrangers via l’arbitrage Investisseur-État.
    L’idée principale sous-jacente de ces accords de libre-échange est sans équivoque : un transfert du pouvoir de légiférer des élus vers les acteurs économiques privés et l’industrie de l’arbitrage.

    Du point de vue de l’application des traités européens et du partage de compétence entre l’UE et ses membres, l’AECG soulève ainsi des questions de droit cruciales du fait des transformations qu’il impliquera dans les processus de décision et de régulation des États, notamment pour des domaines aussi cardinaux que les services essentiels, le respect des objectifs fixés par la COP21, la diversité culturelle ou l’exercice des compétences décentralisées des collectivités territoriales.

    Vous même aviez déclaré : « Je vous confirme qu’il s’agit d’un accord mixte, ce qui signifie qu’il sera soumis à la discussion par les gouvernements et le Parlement européen puis à une ratification par les parlements nationaux des États de l’Union, lors d’un débat à l’Assemblée nationale le 9 octobre 2014 [4] .
    Or la décision finale revient à la Commission et aux États membres. Ceux-ci – par le truchement du Parlement dans le cas de la France – doivent donc pouvoir en débattre et en décider souverainement.
    Nous savons que la Commission européenne souhaite un accord de compétence exclusivement communautaire, de façon à éviter tout risque d’interférence nationale dans des pays tels que l’Allemagne et la France où sont programmées des élections nationales l’année prochaine.

    Vous devrez également vous élever contre le risque d’une mise en œuvre provisoire de l’accord dès sa ratification par le Conseil européen. Cette décision est proposée par la Commission aux gouvernements des 28, qui peuvent la rejeter. Vous en avez donc le pouvoir.

    Ce serait le gage de votre engagement effectif pour la démocratisation du processus d’élaboration des politiques de commerce et d’investissement de l’Union européenne. Car le principe d’application provisoire apparaît particulièrement antidémocratique dans le contexte d’un accord qui comporte des aspects excédant les simple thèmes du commerce et de l’investissement.

    Ce ne sont là que des questions parmi d’autres, très nombreuses. Citons encore la mise en place de contingents à droit nul sur la seule filière bovine qui, selon les professionnels du secteur, provoquerait la destruction de 50 000 emplois en Europe.
    Comment défendez-vous cette option alors que la crise agricole frappe d’ores et déjà de plein fouet les agriculteurs français ?

    Les élus locaux s’indignent, eux aussi : ce ne sont pas moins de 560 collectivités territoriales qui ont voté une motion « hors TAFTA » et « hors CETA ». Le gouvernement français ne peut poursuivre les négociations sur le PTCI ni accueillir favorablement l’AECG dès lors qu’une telle contestation populaire existe, et ne cesse de grandir.

    L’ouverture d’un véritable débat public sur l’AECG et le PTCI constitue un préalable nécessaire, qu’il vous faut organiser au plus vite. C’est dans cette optique que le Collectif Stop TAFTA vous propose de mettre en œuvre des débats dans les différentes régions, et d’en définir les modalités lors d’un rendez-vous formel préalable avec la société civile.

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  • Au Venezuela, les victimes du putschisme se battent contre l’impunité

     

    Depuis les dernières élections législatives du 6 décembre, la droite vénézuélienne a obtenu la majorité à l'Assemblée nationale. Elle vient d'approuver une "Loi d'Amnistie et de Réconciliation nationale". Avec cette loi, la droite poursuit une stratégie consistant à saper la stabilité du pays du Libertador Bolivar. En effet, il ne s'agit pas de libérer des prisonniers politiques – comme l'affirment ceux qui considèrent que le Venezuela est une dictature–, mais bien de libérer les principaux responsables des appels à l'opération de coup d'Etat lancés il y a deux ans sous le nom de code « la Sortie ».

     

    Légitimer le coup d’Etat

    C’est la date du 4 février, hautement symbolique pour la révolution bolivarienne (1), qui a été choisie pour la visite au Parlement européen à Strasbourg de l’épouse d’Antonio Ledezma, Mitzy Capriles. Mais Madame Capriles ne s’est pas contentée de chercher des soutiens pour le projet de loi d’amnistie qui a finalement été approuvé le 16 février dernier. Il s’agissait en réalité de renforcer le récit dominant qui présente son mari Antonio Ledezma ainsi que Leopoldo Lopez comme des victimes, en ignorant par là-même leur stratégie putschiste appelée « La Sortie » .

      Au cours de sa visite à Strasbourg, Madame Capriles s’est dite prête à "promouvoir le référendum révocatoire de Nicolas Maduro". Les porte-paroles de la droite vénézuélienne doivent s’assurer qu’ils ont le soutien sans faille de leurs partenaires européens afin de mettre en œuvre les instruments juridiques prévus par la Constitution bolivarienne. L’avantage de compter sur des partenaires « respectables » en Europe est, d’une part, que leur image est associée à la préoccupation d’assurer la démocratie et les droits humains, et d’autre part, c’est une façon de camoufler les liens entre la droite vénézuélienne et les États-Unis, notamment le financement considérable des ses activités à travers des ONG. Ce soutien de Washington, qui a été largement documenté par la journaliste Eva Golinger (2), reste essentiel à la stratégie de coup d’Etat « en douce ». Et l’Europe lui fournit aussi un alibi moral.

     

    Rétablir la vérité

    La députée Nora Delgado et deux porte-paroles du Comité des victimes des « guarimbas », qui regroupe les familles des victimes et les victimes directes des violences qui eurent lieu début 2014, ont récemment visité Bruxelles (1). Leur mission : restaurer la version des faits ignorée par l’UE. En l’espace de 45 jours consécutifs de violence, il y eut 43 morts et 878 blessés : des institutions publiques ainsi que des centres d’alimentation furent attaqués ; les routes et les autoroutes furent bloquées par des barricades qui empêchaient le passage des ambulances. Un centre de santé fut l’objet d’un incendie qui mit en danger la vie de 89 enfants âgés de 6 mois à 6 ans.

      "Une personne saine d’esprit ne ferait jamais cela à d’autres êtres humains. Ce fut une attaque délibérée, une tentative de meurtre arbitraire, commise en plein jour, dans des endroits où les gens travaillaient". (4) Les victimes exigent la justice et des sanctions. Ils affirment qu’un leader politique qui appelle ses partisans à descendre dans les rues pour commettre des actes de violence doit être tenu pour responsable de ses actions.

      Rafraîchissons-nous un peu la mémoire : après les résultats des élections présidentielles de 2013, par lesquelles Nicolas Maduro fut déclaré vainqueur à une faible majorité, le candidat Henrique Capriles appela ses partisans à ne pas reconnaître le résultat. Il les convoqua à une manifestation de protestation, et cette crise entraîna des violences qui firent 9 morts et 78 blessés.

      Le 31 octobre 2013, l’opération putschiste appelée « La Sortie » fut annoncée par Leopoldo López depuis la ville de Miami. En février 2014, Leopoldo Lopez et d’autres dirigeants de la droite appelèrent la population à descendre dans la rue jusqu’à ce que le gouvernement fût renversé. Le 1 avril 2014, Maria Corina Machado appela à son tour à une marche vers le centre de Caracas, suite à laquelle une attaque eut lieu contre le siège du Ministère du Logement. Des épisodes isolés de violence ? Les 5 municipalités où se déroula l’action des guarimbas étaient celles des maires de l’opposition : Chacao, Valencia, San Cristobal, El Hatillo et Bareta.

      Enfin, l’examen d’un document de 15 points appelé "Plan stratégique du Venezuela" atteste que « La Sortie » était une opération planifiée et supervisée depuis l’étranger (5). Y figuraient le cachet d’un cabinet états-unien, FTI Consulting ; et celui de deux fondations liées à l’ex président colombien de droite Alvaro Uribe : La Fondation « Pensamiento Primero Colombia » et la Fondation « Internacionalismo Democratico ». Rappelons qu’au moment de quitter le pouvoir dans son pays, Uribe déclara qu’il "n’avait pas eu le temps d’intervenir militairement" dans le pays voisin. Chavez répondit alors que ce qui lui avait manqué n’était pas le temps mais « d’avoir eu les couilles » de le faire.

      La connexion entre certains acteurs d’extrême droite impliqués dans les « guarimbas » et Alvaro Uribe a été amplement démontrée, comme dans le cas du prisonnier Lorent Saleh qui reçut une formation militaire en Colombie, tandis qu’en 2014 il fut présenté comme étudiant et président d’une ONG appelée « Opération liberté". (6)

     

    Le prisonnier Lorent Saleh, à côté de l’ancien maire Antonio Ledezma et d’Alvaro Uribe

     

    "Qui connaît Elvis Duran ?"

    La porte-parole du Comité, Desiree Cabrera, dénonce la version médiatique dominante selon laquelle il y eut uniquement une répression des militaires envers les étudiants. "Des bombes furent lancées, des institutions bancaires détruites...Il y avait même des péages pour passer" ; "L’intention de tuer des gens était claire. Des objets tranchants furent placés dans les rues pour décapiter les personnes motorisées." (7) Les manifestants utilisèrent des tactiques de combat en zone urbaine, comme soulever les égouts pour faire tomber les conducteurs de moto. Une victime fut décapitée et plusieurs personnes décédèrent en se fracassant contre les barricades. 9 fonctionnaires des Forces armées bolivariennes et un procureur furent tués dans l’exercice de leurs fonctions à la suite de tirs de snipers.

      Le Comité des victimes des guarimbas a entrepris une série d’actions contre les autorités municipales. "Ils devaient protéger les personnes de toute la ville, sans faire de distinction sur leur orientation politique." Il révèla que les maires de l’opposition ainsi que la police locale ne se contentèrent pas seulement de ne prendre aucune mesure pour prévenir la violence, mais qu’ils participèrent aux manifestations en encourageant le vandalisme. Ainsi, les deux maires, Antonio Ledesma et Daniel Ceballos, ainsi que le leader de Primero Justicia, Leopoldo Lopez, furent arrêtés et jugés pour avoir incité à la violence. En outre, d’autres fonctionnaires qui utilisèrent la violence ont été l’objet d’enquêtes et jugés comme étant les auteurs directs des meurtres.

      Mais le cas de Leopoldo Lopez mérite une attention particulière. Dans les années 90, López fréquenta la Keneddy School of Government de l’Université Harvard. Selon le journaliste canadien Jean-Guy Allard, cette institution est connue pour être l’endroit où sont recrutés de nombreux agents de la CIA. (8) Là, Lopez aurait connu des spécialistes en opérations militaires de contre-insurrection. (9) Lopez est aussi le cousin de Thor Halvorssen qui, en 2005, fonda l’ONG Human Rights Foundation, avec l’appui et le financement des États-Unis. Leopoldo Lopez participa au coup d’État et à l’enlèvement de Hugo Chavez en avril 2002 mais il put bénéficier d’une amnistie fin 2007.

     

    Leopoldo Lopez en train d’annoncer l’opération "La Sortie"

      Désirée Cabrera met en évidence un paradoxe : « Tout le monde connaît déjà le nom de Leopoldo Lopez...mais qui connaît celui d’Elvis Duran ? » Les victimes dénoncent le projet de loi d’amnistie porté par la droite vénézuélienne, qui vise à libérer les acteurs impliqués dans l’incitation au délit. Si les gens savaient qu’Elvis fut décapité à cause d’un plan macabre des guarimbas, il serait plus difficile que les campagnes médiatiques en faveur de l’amnistie de prisonniers tels que Lopez et Ledesma aient tellement d’écho. C’est pourquoi le député chaviste du Grand Pôle patriotique a justifié le vote d’opposition de son groupe à l’Assemblée Nationale, en baptisant cette loi de « Loi d’Amnésie Criminelle".

     

    La lutte contre l’impunité

    Sans programme ni leadership, la droite vénézuélienne qui participa au coup d’Etat de 2002 n’a jamais cessé de jouer avec le feu. En 2015, l’opposition a répété ad nauseam qu’elle n’allait pas reconnaître le résultat des élections législatives... jusqu’à ce que les résultats soient en sa faveur. Grâce au rôle actif des médias privés et à cause du mécontentement de la population provoqué par la guerre économique, la droite a remporté les élections législatives. Maintenant elle peut multiplier ses provocations depuis un endroit privilégié, ayant retrouvé une certaine crédibilité... mais, pour combien de temps ?

      Au fur et à mesure que la droite acquiert confiance en elle, la fabrication d’un discours de propagande par le monopole de la presse privée contre la révolution bolivarienne développera une approche beaucoup plus agressive et sophistiquée. En 2014, lors du phénomène appelé « guarimbas », les actes de violence allèrent de pair avec l’utilisation de techniques de désinformation massive, nous confortant dans l’idée d’une révolte généralisée du peuple contre un gouvernement répressif. Ce scénario visait à éveiller la sympathie internationale envers de prétendues « victimes ». Le plan a échoué et ses responsables ont été emprisonnés.

      On pourrait se demander pourquoi, deux ans plus tard, les vraies victimes sont encore l’objet de campagnes de harcèlement et de désinformation. Peut-être parce que les principaux acteurs dans le scénario du plan La Sortie prétendent lui assurer une continuité ? Si un scénario similaire devait se reproduire, les médias internationaux essaieraient par tous les moyens d’occulter la chronologie des événements que nous venons de passer en revue.

      C’est pourquoi il est nécessaire de mettre en lumière les événements de février 2014 et d’établir exactement qui furent ses responsables. C’est une condition nécessaire pour le respect de la paix et de la justice au Venezuela. La stratégie continuelle de mépris et de harcèlement médiatique, ainsi que les manipulations de la droite contre les victimes des « guarimbas » et leurs familles, sont un nouvel épisode du coup d’Etat en cours contre la révolution bolivarienne.

      Notes :

    1) 4 DE FEBRERO DE 1992, REBELIÓN CÍVICO MILITAR

    2) US Aggression Against Venezuela : Fact, Not Fiction, TeleSur, 25 Février 2015

    3) Conférence de presse de la deputée Nora Delgado et le Comité de victimes ds guarimbas, Club de la Presse de Bruxelles, 28 janvier 2016.

    4) Ibid.

    5) https://actualidad.rt.com/opinion/e...

    6) https://www.youtube.com/watch?v=uWR...

    7) Conférence de presse de la deputée Nora Delgado et le Comité de victimes ds guarimbas, Club de la Presse de Bruxelles, 28 janvier 2016.

    8) http://www.contrainjerencia.com/?p=82952

    9) http://www.ahora.cu/fr/rubriques/mo...

      Source : Investig’Action

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  • APPEL : Notre-Dame-des-Landes – samedi 27 février - Mobilisation générale

    Le MS21 s'associe solidairement à la juste et légitime lutte des opposants à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL) en Loire-Atlantique. Il salue le comportement exemplaire du mouvement citoyen ACIPA (Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes) [1] et du mouvement des élus CéDpa (Collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport) [2]. Ce projet d'aéroport est un non sens économique, écologique et social maintenu par les élus socialistes, communistes et Républicains (ex-UMP) en dépit de toutes les argumentations et propositions avancées par les opposants au projet, notamment sur l'aménagement de l'aéroport actuel Nantes-Atlantique. C'est un projet qui sert des intérêts privés (le groupe Vinci) au détriment de l'intérêt général de la région. Nous renvoyons le citoyen désireux de se faire une opinion par lui-même aux liens ci-dessous, et aussi   à une « tribune libre » parue dans Presse Océan le 12 janvier 2016 de Jean Varlet, géographe, Professeur des Universités et ancien Président de la Commission de Géographie des Transports du Comité national français de géographie [3], et  à l'ouvrage « Notre Dame des Landes : la fabrication d'un mensonge d'Etat » de Françoise Verchère [4], Conseillère générale de Loire-Atlantique, ancienne maire de Bouguenais, commune où se situe l'actuel aéroport Nantes-Atlantique ainsi que la déclaration commune des Unions départementales des trois syndicats CGT, FSU et Solidaires (texte joint). Le double discours du Gouvernement avant et après la COP21 porte un large discrédit sur son réel engagement écologique, en particulier sur l'action de son Ministre de l'écologie, Ségolène Royal. Sa détermination irresponsable à mener ce projet risque de conduire à une nouvelle tragédie comme celle qui a conduit à la mort de Rémi Fraisse au barrage de Sivens. Il en portera alors la responsabilité en recherchant de manière délibérée l'affrontement. Liens : 
     

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    Déclaration syndicale :

    « NOTRE-DAME-DES-LANDES : un entêtement coupable » (CGT, FSU, Solidaires)

       En Loire-Atlantique et de la région des Pays de la Loire, la CGT, la FSU et Solidaires ont porté une appréciation négative face au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Elles l’ont fait à partir d’une approche essentiellement syndicale et environnementale. Les trois unions départementales entendent se positionner à partir d’une entrée syndicale capable d’appréhender un intérêt général soucieux de développement soutenable, de qualité de vie et de travail. Sous la pression du groupe Vinci, et des lobbies patronaux particulièrement actifs, le gouvernement a choisi en fin d’année 2015 de relancer ce projet d’aéroport. Les déclarations obstinées du premier ministre ne font que confirmer une vision en trompe l’œil de la modernité. Cette annonce, en pleine préparation et déroulement de la COP 21, a ainsi alimenté des conceptions et logiques principalement productivistes ou de prestige. Le projet Notre Dame des Landes, voulu comme une vitrine du Grand Ouest fait l’impasse sur l’optimisation pourtant possible de l’actuel aéroport de Nantes Atlantique à Bouguenais. Notre Dame des Landes s’inscrit dans un vaste meccano d’aménagement de la métropole nantaise. La fermeture de Nantes Atlantique ouvrirait un considérable marché immobilier aux promoteurs sur l’agglomération nantaise. Le prétexte de reconstruction très controversée du CHU sur l’île de Nantes est mis en avant pour entreprendre les travaux. Les friches industrielles font l’objet de spéculations juteuses (plusieurs milliards d’euros d’enjeux). La reconversion industrielle du bassin nantais en serait aussi accélérée au profit du tertiaire et des nouvelles technologies (pôle « Jules Verne »). Désindustrialiser le sud Loire nantais accentuera le déséquilibre des activités sur l’agglomération. Les franchissements de la Loire seront encore plus problématiques. Faire miroiter une montée en puissance autour du fret aérien ne tient pas l’argumentation dans un pays où tout est organisé à partir de Roissy. Les conséquences en termes de transport routier, d’aménagement ferroviaire, de coûts énergétiques et de pollutions induites ne sont pas sérieusement étudiées. Quant à l’emploi, contrairement aux affirmations il n’a rien de garanti en termes de progression. Il dépendra largement des délocalisations inévitables touchant aussi bien l’agglomération nantaise que celle de Rennes, voire d’Angers. Economiquement, ce projet néglige de s’inscrire dans une approche globale intégrant le devenir des énergies fossiles, les conséquences multiples d’artificialisation des espaces ruraux et des terres par les ouvrages qu’il nécessite. Notre Dame des landes répond à une vision en déphasage avec la manière de penser une économie respectueuse de l’environnement et des hommes. En Pays de la Loire, relayant les positions patronales et des décideurs économiques, la nouvelle majorité régionale fait bloc avec Matignon pour évacuer la ZAD et commencer les travaux. Agissant pour le compte de l’Etat le groupe Vinci, demande à la justice de faire évacuer les quatre derniers agriculteurs et les 11 familles qui vivent encore sur le site. De fortes astreintes destinées à les ruiner, la confiscation des cheptels et du matériel agricole sont en jeu. Contrairement à son engagement, le gouvernement le renie et veut engager les expulsions sans attendre l’issue de tous les recours en suspens. Il s’agit là d’une trahison supplémentaire. Les UD CGT, Solidaires et FSU de Loire-Atlantique demandent : - qu’il ne soit procédé à aucune expulsion ni expropriation sur la ZAD. Tous les recours déposés doivent être traités et recevoir décision de justice. - qu’une étude indépendante sérieuse soit menée pour étudier les avantages et inconvénients du maintien en exploitation de Nantes Atlantique. - qu’il soit mis un terme aux arrestations de manifestants, confiscations d’engins agricoles, véhicules et permis de conduire qui relèvent de la criminalisation du mouvement social. L’État et le pouvoir politique n’ont pas le droit de confondre l’ordre républicain et la recherche délibérée de l’affrontement.

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  • La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération : les nouveautés depuis le 4 février 2016

    > Cher(e)s ami(e)s,

    > Le 7 février marquait un nouvel anniversaire ! Celui du Blocus, qui sévit depuis 54 ans. Il est considéré comme « le génocide le plus long de l’histoire » ! Si l’on ne devait ne retenir qu’un seul résultat positif de la visite de Raul Castro dans notre pays, et il y en a de nombreux, on notera l’insistance du Président de la République française pour condamner cette mesure d’un autre temps, et sa demande, pressente, au Président des États Unis d’en finir avec ce qui empêche le développement normal de l’économie cubaine et qui provoque "des souffrances inacceptables au peuple cubain".
    Comme l’a rappelé François Hollande, Barak Obama peut tout à fait sans attendre la décision du congrès, prendre des mesures assouplissant le blocus. Il en a le temps et le pouvoir.

    > On notera que de nouvelles rencontres ont lieu entre les experts cubains et étasuniens sur le trafic de personnes et la fraude migratoire.

    > Cuba n’est pas seulement un pays agréable pour les touristes. Chiffre record l’an dernier 3 millions 500.000 visiteurs et le nombre des Français s’est sensiblement accru. Mais c’est aussi une terre d’accueil. Les rencontres au sommet et des négociations importantes s’y déroulent. Les négociations entre le gouvernement colombien et les FARC s’y déroulent et cette semaine, a lieu la rencontre des primats de l’Église Catholique et de l’Église Orthodoxe Russe. Une première dans l’Histoire Elle marquera une étape importante dans les relations entre les deux églises.

    > Dans cette livraison, retour sur le Cuba d’avant ! un article, sur la mafia qui sévissait notamment sous Batista et un hommage à Jose White, violoniste cubain virtuose, né de père français et mort à Paris.
    Et ces jours-ci , commencent deux évènements culturels : le Festival International du Havane, qui fêtera les 50 ans du COHIBA et qui rassemblera 1.200 amateurs venant de 60 pays ! et la réputée Foire Internationale du Livre qui s’installe dans la capitale avant de le faire dans les grandes villes cubaines… Nous en reparlerons.

    > Et cette semaine encore, nous donnons quelques échos aux manifestations qui ont lieu sur le clown Chocolat avec l’inauguration de l’exposition qui a lieu à la Maison des Métallos à Paris et aux diverses initiatives qui se déroulent à Bordeaux, où il fut enterré dans l’anonymat et sous un nom d’emprunt…

    > Notre équipe s’enrichit d’un nouveau rédacteur. Michel Humbert, vice-président de notre association qui a accepté de nous offrir, régulièrement un « Billet ». Cette semaine il s’agit de la situation difficile des télécommunications dans l’Ile… Instructif !

    > Une constatation réjouissante : notre site est de plus en plus visité. Janvier 2014 : 4.399, Janvier 2.015 : 7.812, Janvier 2016 : 17.405. Et jeudi dernier nous avons battu le record de visites quotidiennes : 1.151. Notre Lettre Hebdomadaire est adressée directement ou avec l’aide d’amis qui la relaient, à près de 20.000 personnes. Et nous voulons ne pas en rester là. Nous travaillons à améliorer ce moyen de communication tant dans son contenu que dans sa présentation.

    > Bonne lecture et excellente fin de semaine !

    > Bien cordialement,

    > Roger Grévoul
    Président Fondateur
    Responsable politique du Site Internet et de la Lettre Hebdomadaire.

    Crapules à Cuba !

    par Michel Porcheron le 11 février 2016

    > Batista, Meyer Lansky et la Mafia, quelques crapules dont on ne se lasse pas

    > posté par Michel Porcheron

    > Le général Fulgencio Batista arrive au pouvoir à Cuba en mars 1952 par le biais d’un putsch militaire, avec le soutien de la CIA. Cuba devient alors l’une des nombreuses dictatures militaires contrôlées par Washington, mais aussi un Etat mafieux.
    Les parrains de Cosa Nostra, comme Lucky Luciano et Santo Trafficante, ainsi que le chef de la Kosher Nostra judéo-américaine Meyer Lansky, s’installent au cœur de l’appareil étatique cubain et font de La Havane le « bordel des Etats-Unis », selon le politologue Karl E. Meyer. Ils régissent les casinos, les cabarets, les cinémas porno, la prostitution, le blanchiment d’argent, les ventes de drogues, d’armes et, bien sûr, la corruption.
    La chaîne Histoire diffuse depuis le 29 janvier un documentaire de 55 mn de Bernhard Pfletschinger et Hans-Peter Weymar (Allemagne, 2012, rediffusion)

    ETECSA sur la sellette !

    par Michel Humbert le 10 février 2016

    > ETECSA est l’entreprise d’état cubaine, Empresa de Telecomunicaciones de Cuba S.A., qui gère et commercialise les télécommunications, à la fois les lignes fixes, les mobiles et internet.
    Être sur la sellette, c’est être assis sur le siège où, dans les temps anciens, on asseyait les accusés….
    Le jeudi 4 février les responsables d’ETECSA, Tania VELAZQUEZ, directrice centrale du commerce et du marketing , Mayra AREVICH, présidente directrice, et Hilda Arias PEREZ, directrice centrale des services mobiles, ont tenu une conférence de presse, pour informer des résultats de l’année 2015 et des perspectives pour l’année 2016.
    Le titre de l’article paru le lendemain dans Granma, le journal officiel cubain, relatant cette conférence de presse, donne le ton : « Résultats, insatisfactions, et perspectives… la corde raide d’ETECSA ».
    Et, chose étonnante, pour ceux qui croient que, à la fois tout va bien à Cuba, ou que tout va mal (et ils sont nombreux pour dénigrer ce pays) et pour ceux qui pensent qu’il n’y a pas de débats publics sur l’état des services cubains, à la lecture des commentaires qui suivent cet article, ils vont être très surpris.

    LE DESSIN DE RAMSES - 05

    par Gérard le 10 février 2016

    Table d’hôtes cubaine !

    par Comité Lille Métropole le 10 février 2016

    > Le Comité Local Lille Métropole de Cuba Coopération France, à l’invitation de la Maison de Quartier de Wazemmes, s’est mis aux fourneaux le 4 février dernier. Le temps d’un repas cubain, nous avons échangé avec les habitants du quartier et répondus à leurs interrogations sur Cuba.

    A Cuba, le pape et le chef de l’Eglise russe feront « l’histoire »

    par Bernadette Sauvaget le 9 février 2016

    > L’annonce de la rencontre a surpris. Le choix du lieu – un trivial aéroport – intrigue. Malgré plusieurs tentatives, ses deux prédécesseurs – Jean Paul II et Benoît XVI – avaient échoué à convaincre Moscou. Le pape François, lui, a bel et bien rendez-vous, vendredi 12 février à l’aéroport de La Havane, avec le patriarche orthodoxe russe, Kirill. Brève, à peine deux heures, la rencontre n’en est pas moins historique.

    > Un article publié par le quotidien LIBERATION
    Montage photo réalisé avec le partiarche orthodoxe russe Kirill (d) et le pape François.

    Le clown Chocolat et …le ministre-Chocolat. Deux véritables histoires.

    par Michel Porcheron le 8 février 2016

    > Le clown Chocolat vous connaissez désormais. Mais « Severiano », le ministre-chocolat ?
    Par Michel Porcheron
    Vous avez découvert et aimé Chocolat, prénom Rafael, le clown nègre, premier artiste noir de la scène française, fin XIX e- début XX e siècle, à Paris. Car vous avez peut-être lu « Chocolat, La Véritable histoire d’un homme sans nom » de l’historien Gérard Noiriel et probablement vu le film de Roschdy Zem, avec Omar Sy, dans le rôle-titre.
    Le moment n’est-il pas venu de découvrir « Severiano » ? Severiano de Heredia, un mulâtre, également Cubain, comme Rafael, descendant d’esclaves comme Rafael, ayant connu la gloire à Paris, comme Rafael, puis tombé dans les oubliettes, une fois encore comme Chocolat.
    Certes leurs mondes, qui se sont peut-être croisés, diffèrent. Severiano de Heredia, répétons-le mulâtre cubain, fut « Maire » de Paris, même si le titre n’existait pas encore, et ministre de la République. Comme G.Noiriel a exhumé Chocolat, Paul Estrade, Professeur émérite de l’Université de Paris VIII a redonné vie à Severiano de Heredia, thème de son dernier livre publié. Avec ce livre, on part à la découverte de la véritable histoire d’un autre homme, hors du commun. Un contemporain de Chocolat.
    Paul Estrade a accepté de nous accorder un entretien. (mp)

    Rafael alias le clown Chocolat

    par louis gigout le 7 février 2016

    > Chocolat. Attendez-vous à entendre souvent ce mot dans les jours qui viennent. Beaucoup vont l’apprendre, Chocolat était le sobriquet raciste d’un clown, star « exotique » du spectacle français de la Belle Époque.

    Un pont noué entre Cuba et la France

    par Jacques Burlaud le 6 février 2016

    LE DESSIN DE RAMSES - 04

    par Gérard le 6 février 2016

    La mue des Comités de défense de la Révolution (CDR)

    par Michel Porcheron le 5 février 2016

    > « Alors que La Havane sort lentement de son isolement tant diplomatique qu’économique, l’évolution du rôle et du fonctionnement des comités de défense de la révolution (CDR), longtemps consacrés à une forme de surveillance de la population, illustre la façon dont les Cubains s’adaptent à la nouvelle donne. » Le Monde diplomatique de février présente ainsi un reportage de Marion Giraldou, docteure en Histoire. Nous en publions un « aperçu », le texte intégral en ligne étant réservé aux abonnés. En kiosque 5,4 euros.

    Drapeau cubain et drapeau français UNIS !

    par Gérard le 4 février 2016

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  • Les dix casseroles de Vinci, bétonneur de Notre-Dame-des-Landes

    par Tiffany Blandin (Reporterre)

     

    Il est le deuxième groupe de BTP au monde. Et champion français du béton, concessionnaire d’autoroutes, de parkings, de stades, d’aéroports. Il veut saccager la zone humide de Notre-Dame-des-Landes. Mais Vinci, c’est aussi une liste, non exhaustive, de dossiers destructeurs de l’environnement. Et de juteux arrangements financiers.

    Vinci : cinq lettres, un géant peu connu, le promoteur du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale du groupe et concessionnaire du site, a demandé à la justice l’expulsion immédiate des habitants historiques de la zone, qui refusent de quitter leurs terres. Le tribunal de Nantes a approuvé les expulsions lundi 25 janvier. L’éviction par Vinci de ces opposants permettrait le début des travaux de cette infrastructure très controversée.

    Mais qui connaît vraiment Vinci ? À Reporterre, nous avons eu envie de dresser un portrait du premier groupe de construction français. Qui est aussi le deuxième acteur du BTP (bâtiments et travaux publics) dans le monde, avec 38,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014. Réparties dans une centaine de pays, plus de 185.000 personnes sont salariées par ce mastodonte.

    Quand l’État français décide de confier la construction et la concession de grands projets à une entreprise privée, la firme implantée à Rueil-Malmaison, près de Paris, remporte souvent le contrat. Elle gère ainsi 4.386 kilomètres d’autoroutes, de nombreux parkings souterrains, des stades, et même l’éclairage public de certaines communes. Le groupe se développe aussi à l’étranger. Un des principaux axes de sa stratégie est de se développer dans les aéroports, à l’étranger - et en France. Il en exploite 33. Pour connaître le détail des activités de Vinci, c’est par ici.

    Mais il y a évidemment un revers à la médaille. Bulldozers et pelleteuses massacrant l’environnement, soupçons autour de l’attribution des marchés, conditions de travail de ses salariés. Voici la liste, non exhaustive, des casseroles du géant du BTP.

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  • Terrorisme : quand la presse américaine faisait la promotion de Ben Laden et des islamistes

    www.initiative-communiste.fr

    A l’heure ou DAECH sème la terreur en Syrie, et perpètre ses attentats de Tunis à Paris en passant par Suruc et Ankara, il est indispensable de garder les yeux ouverts sur qui sont à l’origine de ce monstre : le capitalisme. Derrière Daech et le terrorisme islamiste, il y a l’oligarchie capitaliste, il y a les sombres guerres impérialistes de l’ à l’Irak, de la Yougoslavie à la Syrie, de la Tchétchénie au Yemen. Démontrant une fois de plus que le capitalisme porte ne lui le fascisme la misère et la guerre comme la nuée l’orage.

    Dans un article du 6 décembre 1993, écrit par Robert Fisk du [journal] The Independent sous le titre «Le guerrier anti-soviétique met son armée sur la route de la paix» est édifiant à considérer 20 ans plus tard. Si l’ ne repasse pas les plats, il arrive qu’elle bégaye. Et il est très instructif de voir ce que la presse « sérieuse » et « libre » servait comme propagande à l’époque.

    >

    > C’est que pour mener son combat contre l’URSS, le monde capitaliste n’a jamais cessé les pires coups tordus, appuyant partout et systématiquement les forces les plus sombres de l’humanité. Des talibans à Pinochet en passant par Soeharto.

    > Oussama ben Laden, fraîchement débarqué de la victoire des moudjahidine (appelés plus tard talibans) soutenus par les USA  contre l’URSS dès les années 1970, vient la victoire acquise en Afghanistan de ramener ses hommes, ses matériaux, et de l’argent vers le Soudan, apparemment pour commencer « des projets de travaux publics » comme voulait le faire croire le journaliste . On sait ce qu’il adviendra dès lors du Soudan et de la Somalie !

    > Lorsqu’on lui a demandé si c’étaient des camps d’entraînement de militants, l’ « entrepreneur d’Arabie » et futur leader d’Al-Qaïda dit à Fisk: « Je suis un ingénieur de la construction et un agronome. Si j’avais des camps d’entraînement ici, au Soudan, je ne pourrais pas faire ce travail. ».

    > La pièce est fascinante, parce qu’elle démontre qu’en Occident, la campagne anticommuniste  se traduisait aussi par une campagne pro-taliban. A l’époque, avant le 11 septembre 2001, les talibans et les islamistes d’Al-Quaida et autre moudjhahidines étaient figurés en héros par la presse occidentale, par les BHL et autre pseudo-intellectuels anticommunistes. Tous comme jusqu’il y a quelque jours et les dramatiques attentats du 13 novembre à Paris, le quai d’Orsay et ses relais médiatiques se vantaient des livraisons d’armes aux « rebelles » syriens et de leur succès contre l’État Syrien laic affichant leur choix entre Daech et El-Assad de faire tomber El-Assad.

    > Chacun doit ouvrir les yeux de chacun sur le bourrage de crane permanent actuellement à l’œuvre

    > Par exemple, comment ne pas voir que quelque chose cloche quand les mêmes journalistes de nos «  libres » mais en quasi totalité contrôlés par quelques milliardaires accusent la Syrie d’attaque aux armes chimiques contre les alliés occidentaux islamistes pour essayer de justifier une intervention contre l’état syrien laïque dans une grosse campagne en 2013, avant en 2015 de laconiquement révélé à la suite de dramatique attentats à Paris qu’en raison de la menace d’attentat à l’arme chimique par ces mêmes islamistes le gouvernement a pris un arrêté organisant la distribution de remèdes d’urgence ?

    > Pour une information libre et engagée, lisez Initiative Communiste. Abonnez vous.

    > SOurce: http://www.businessinsider.com/1993-independent-article-about-osama-bin-laden-2013-12

    Le guerrier anti-soviétique met son armée sur la route de la paix

    > Oussama ben Laden est assis dans sa robe à franges or des moudjahidin arabes fidèles qui ont combattu à ses côtés en Afghanistan montant la garde. Barbus, aux figures taciturnes – non armés, mais jamais à plus de quelques yards de l’homme qui les a recrutés, les a formés, puis les a envoyés détruire l’armée soviétique – ils regardaient sans sourire les villageois soudanais de Almatig alignés remercier l’homme d’affaires saoudien qui est sur le point d’achever l’autoroute reliant leurs maisons à Khartoum pour la première fois dans l’histoire.

    > Avec ses pommettes hautes, des yeux étroits et de longue robe brune, M. Ben Laden ressemble pour chaque pouce au guerrier de la montagne de la légende moudjahidin. Les enfants Chador dansaient en face de lui, les prédicateurs ont reconnu sa sagesse. «Nous avons attendu pour cette route à travers toutes les révolutions au Soudan » ditun cheikh. «Nous avons attendu jusqu’à ce que tous le monde renonce et puis Oussama Ben Laden est venu. »

    > En dehors du Soudan, M. Ben Laden n’est pas considéré avec une aussi haute estime. La presse égyptienne affirme qu’il a amenés des centaines d’anciens combattants arabes au Soudan depuis l’Afghanistan, tandis que les cercles des ambassades occidentales à Khartoum suggèrent que certains des «Afghans» dont cet entrepreneur Arabie a ramené par avion au Soudan sont maintenant occupé à entrainer pour de nouvelles guerres du jihad en Algérie , en Tunisie et  en Egypte. M. Ben Laden est bien conscient de cela. ‘Des ragots des les médias et des ambassades,’ il dit. «Je suis un ingénieur en construction et un agronome. Si j’avais des camps d’entraînement ici au Soudan, je ne pourrais pas faire ce travail. »

    > Et «ce travail » est certainement ambitieux: une autoroute flambant neuve s’étirant tout le long de Khartoum à Port Soudan, sur une distance de 1200 km (745 miles) par l’ancienne route, désormais réduite à 800 km par la nouvelle route Ben Laden qui transformera la route côtière depuis la capitale en un parcours d’un simple jour. Dans un pays qui est méprisé par l’Arabie Saoudite pour son soutien à Saddam Hussein lors de la guerre du Golfe presque autant qu’il est condamné par les Etats-Unis, M. Ben Laden a apporté le matériel de construction lourde qu’il a utilisé il y a seulement cinq ans pour construire la sentiers de guérilla de l’Afghanistan.

    > Il est un homme discret. Qui mène une maison à Khartoum et seulement un petit appartement dans sa ville natale de Djeddah, il est marié – avec quatre épouses – mais se méfie de la presse. Son entrevue avec The Independant était la première qu’il ait jamais donné à un journaliste occidental, et il a d’abord refusé de parler de l’Afghanistan, assis en silence sur une chaise à l’arrière d’une tente de fortune, se brossant les dents à la mode arabe avec un bâton en bois de miswak. Mais il raconte finalement qu’il a  fait une guerre qu’il a aidé à gagner avec les moudjahidins afghans: «Ce que j’ai vécu en deux ans là-bas, je n’aurais pas pu le vivre en centaine d’années d’ailleurs, dit-il.

    > Lorsque l’histoire du mouvement de la résistance afghane sera écrite, la contribution propre de M. Ben Laden aux moudjahidins – et le résultat indirect de ses formations et de son assistance – se révélera sans aucun doute être un tournant dans l’histoire récente de l’intégrisme militant; même si, aujourd’hui, il tente de minimiser son rôle. «Quand l’invasion de l’Afghanistan a commencé, j’étais furieux et j’y suis allé sur le champs – je suis arrivé quelques jours, avant la fin de 1979, dit-il. «Oui, je me suis battu, mais mes collègues musulmans ont fait beaucoup plus que moi Beaucoup d’entre eux sont morts et je suis encore en vie. »

    > En quelques mois, cependant, M. Ben Laden envoyait des combattants arabes – Egyptiens, des Algériens, des Libanais, des Koweïtiens, les Turcs et Tunisiens – en Afghanistan; ‘pas des centaines mais des milliers, dit-il. Il les a soutenus avec des armes et son matériel de construction. Avec son ingénieur irakien, Mohamed Saad – qui est en train de construire la route Port-Soudan – M. Ben Laden a creusé de monumentaux tunnels massifs dans les montagnes Zazi de la province de Bakhtiar pour les hôpitaux de la guérilla et des dépôts d’armes, puis tracé un sentier pour les moudjahidin à travers le pays à moins de 15 miles de Kaboul.

    > «Non, je ai jamais eu peur de la mort. En tant que musulmans, nous croyons que lorsque nous mourons, nous irons au ciel. Avant une bataille, Dieu nous envoie seqina, la tranquillité.

    > «Une fois j’étais à seulement 30 mètres des Russes et ils ont essayé de me capturer. J’étais sous les bombardements mais j’étais paisible dans mon cœur que je me suis endormi. Cette expérience a été écrit dans nos premiers livres. J’ai vu un obus de mortier de 120 mm tombé en face de moi, mais il n’a pas explosé. Quatre autres bombes ont été larguées d’un avion russe sur notre siège mais elles n’ont pas explosé. Nous avons battu l’Union soviétique. Les Russes ont fui ».

    > Mais qu’en est il des moudjahidin arabes qu’il a amené en Afghanistan – les membres d’une armée de guérilla qui ont également été encouragés et armés par les Etats-Unis – et qui ont été oubliés lorsque que la guerre a été finie? «Personnellement, ni moi ni mes frères  n’avons vu des preuves de l’aide américaine. Quand mes moudjahidin ont gagnés et les Russes ont été chassés, les querelles ont commencé (entre les mouvements de guérilla) Je suis donc retourné à la construction de routes à Taëf et Abha. J’ai ramené l’équipement que j’avais utilisé pour construire des tunnels et des routes pour les moudjahidins en Afghanistan. Oui, j’aiaidé certains de mes camarades de venir ici au Soudan après la guerre ».

    > Combien? Oussama Ben Laden secoue la tête. «Je ne veux pas le dire. Mais ils sont ici maintenant avec moi, ils travaillent ici, à la construction de cette route de Port-Soudan ». Je lui ai dit que les combattants musulmans de Bosnie dans la ville bosniaque de Travnik m’avait mentionné son nom. «Je ressens la même chose à propos de la Bosnie  » [ndt que pour l’afhganistan] dit-il. «Mais la situation n’offre pas les mêmes possibilités que l’Afghanistan. Un petit nombre de moudjahidin sont allés se battre en Bosnie-Herzégovine, mais les Croates ne permettront pas que les moudjahidines passent par la Croatie comme les Pakistanais ont permis avec l’Afghanistan ».

    > Ainsi M. Ben Laden réfléchit sur le djihad tandis que ses anciens camarades de combat regardaient.  Est ce que ce n’est pas peu excitant, pour eux, demandai-je, après avoir lutter contre les Russes de finir par la construction de routes au Soudan? «Ils aiment ce travail et moi aussi c’est un grand projet que nous réalisons pour les gens d’ici, ils aident les musulmans et améliorent leur vie.»

    > Son entreprise Ben Laden – à ne pas confondre avec la plus grande entreprise de construction géré par ses cousins - est payé en monnaie soudanaise qui est ensuite utilisée pour acheter le sésame et autres produits destinés à l’exportation; les bénéfices ne sont clairement pas la priorité de M. Ben Laden.

    > Comment se sentait-il à propos de l’Algérie, demandai-je? Mais un homme dans un costume vert se faisant appeler Mohamed Moussa – il a prétendu être nigérian bien qu’il était un agent de sécurité soudanais – me tape sur le bras. «Vous avez posé suffisamment de questions, dit-il. Et M. Ben Laden est parti inspecter sa nouvelle route.

    > R Fisk – The Independant 6 décembre 1993 – traduction JBC pour ww.initiative-communiste.fr

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