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  • Violences policières et provocations : la stratégie de la tension comme seul argument du gouvernement !

     www.initiative-communiste.fr

    Faire peur, terroriser les manifestants et les travailleurs. C’est là la stratégie gouvernementale – s’inscrivant dans la logique du coup de force parlementaire avec l’utilisation totalitaire du 49.3 à l’Assemblée Nationale – pour tenter à la fois de discréditer le mouvement social, mais d’éviter la contestation dans la rue.

    > Cette stratégie repose à la fois sur l’utilisation massive de la répression policières : gazage systématique, fouille, interpellations massives, violences physiques à l’origine de très nombreux blessés parfois très graves mais également de l’utilisation de provocateurs permettant de justifier la répression des manifestations.

    > Le but ? interdire la rue au manifestants, faire peur pour empêcher que les 70% de la population, ces dizaines de millions  de travailleurs ne se rejoignent tous ensemble dans la rue, bloque le profit et puissent ainsi prendre conscience de leur force. Le gouvernement – avec ses forces de l’ordre capitaliste et l’aide des provocateurs – cherche à diviser le mouvement social. Le 12 mai, des provocateurs cagoulés ont ainsi attaqué le cortège de la CGT et de FO. Sans aucune intervention de la police. Cette dernière prend au contraire prétexte de la présence de ces quelques dizaines d’agitateurs pour systématiquement attaquer les manifestations.

    > L’organisation de la lutte et la protection des cortèges est comme toujours dans l’histoire du mouvement social une nécessité impérative pour l’unité et l’efficacité de la lutte.

    Les services d’ordre de la CGT et de FO attaqués par des provocateurs cagoulés.

    > Le PRCF avait dénoncé les et les provocateurs au lendemain des manifs dès le début du mouvement contre la Loi Travail.

    > Les événements parisiens du jeudi 12 mai confirment nos dires.

    > Les agressions contre le SO de la CGT, qui compte des blessés, rappellent combien il est nécessaire pour les manifestants d’organiser des Services d’Ordre solides capables de protéger les manifestations et d’éviter le vandalisme des provocateurs cagoulés ainsi que les provocations policières.

    > Cette question d’organisation est une question politique. L’absence de SO (ou des SO inopérants) est révélateur du « syndicalisme rassemblé » qui désarme les travailleurs tant sur le plan de l’action syndicale que de la sécurité des manifestations.

    La dénoncée par les syndicats de la CGT

    > Communiqué de la CGT éducation Nord Pas de Calais

    > Les syndicats CGT Éduc’Action 59 et 62 réunis en Conseil Syndical, en présence des représentants de la CGT Éduc’Action Picardie, condamnent avec force les provocations et les violences policières qui se sont exprimées hier à Lille, Amiens et dans plusieurs autres villes de France.

    > Selon un scénario, aujourd’hui bien rôdé, prétextant la présence de casseurs au sein de la , les forces de l’ordre ont chargé les jeunes (lycéens et étudiants) présents au milieu du cortège et ont scindé la en deux, empêchant celle-ci d’atteindre son terme. Il ne s’agit pas de débordements dus à la colère légitime des manifestants, mais bien d’une stratégie de la tension mise en place par un pouvoir aux abois pour tenter d’étouffer la contestation grandissante de la politique sociale du gouvernement en général, de la loi El Khomri de casse du code du travail en particulier.

    > Il s’agit d’une atteinte inadmissible au droit constitutionnel de manifester.

    > Les syndicats CGT Éduc’Action 59 et 62 et les représentants du la CGT Éduc’Action Picardie appellent à faire des 17 et 19 mai de grandes journées de mobilisation, étapes de la construction d’un puissant mouvement social répondant à l’ampleur du mépris et de la gouvernementale et patronale.

    > Les syndicats CGT Éduc’Action 59 et 62 et les représentants du la CGT Éduc’Action Picardie exigent que les forces de l’ordre assurent, comme c’est leur devoir, la sécurité de tous les manifestants.

    > Ils exigent la libération immédiate de tous les manifestants arbitrairement interpelés.

    > Fait à Lille le 13 mai 2016

    Quand le prefet de police de Paris tente de diviser les manifestants : témoignage de Solidaires

    > En publiant un communiqué suggérant que les syndicats collaboraient avec la police, la préfecture de police de Paris a contribué à provoquer les affrontements qui ont entaché la manif du 12 mai. Une manipulation qui a exaspéré au sein de Solidaires. Un camarade témoigne.

    > Dès le 11 mai au soir, les réseaux sociaux frémissaient d’une nouvelle sensationnelle : les syndicats allaient collaborer, main dans la main, avec la flicaille, durant la manif du lendemain. D’où venait l’info ? De la police elle-même bien sûr.

    > Le préfet Michel Cadot est pourtant connu pour sa façon sciemment approximative de diffuser des informations.

    > Malheureusement la manipulation a fonctionné puisque, le lendemain, les cortèges syndicaux ont dû subir pendant quelques temps les insultes et les provocations (« flics », « collabos »…) d’un groupe de manifestant.e.s qui avaient visiblement gobé la communication policière. A hauteur des Invalides, les manifestants qui ont affronté le SO de la CGT avaient les mêmes invectives à la bouche.

    > « Une décision unilatérale »

    > Mais de quelles sombres tractations la préfecture de police de Paris a-t-elle bien pu être le théâtre, la veille de la manif ? Un camarade de Solidaires témoigne :

    > « Que les choses soient claires, nous avons été reçus par le préfet Cadot à deux reprises.

    > La première fois, c’était le 28 avril, suite à la protestation de l’intersyndicale francilienne (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef) contre la répression et les violences policières. L’intersyndicale a alors rencontré le préfet pour lui demander des explications sur le déploiement des forces de l’ordre dans les manifs. A cette occasion nous avons dénoncé les méthodes des flics (couper les cortèges, ne pas nous laisser aller au bout du parcours, gazer, faire du zèle…) et affirmé que nous ne ferions pas de différence entre les « bons » et les « mauvais » manifestants. Bien sûr, avec des nuances selon les syndicats, comme l’a relevé le préfet lui-même : « Vous vous exprimez de manières différentes. »

    > La deuxième fois, c’était en allant déposer le parcours de la manif du 12 mai. Là, surprise, les services de la préfecture nous disent que le préfet en personne veut absolument voir l’intersyndicale. Intrigués, nous le rencontrons. On le sent quelque peu paniqué par le 49.3, redoutant qu’il entraîne explosion de violence. Il nous explique qu’il veut cadenasser la manif avec des flics, en particulier autour du cortège de Solidaires. Évidemment, nous refusons. Il nous dit alors que ses hommes souhaitent aller chercher les « casseurs » qui se cacheraient dans nos cortèges. La CGT lui rétorque que nous ne sommes pas des auxiliaires de police.

    > En désespoir de cause, il nous informe que ses hommes formeront un « U inversé » devant le carré de tête. Il s’agit là d’une décision unilatérale, ne laissant aucun choix dans le dispositif.

    > La soi-disant « relation étroite » mentionnée à la fin du communiqué se limite à un officier de liaison imposé à chaque syndicat, qui vient nous dire de temps à autre si ça avance ou pas – une sorte de régulation de la circulation qui ne nous est guère utile, puisqu’on sait très bien, par nous mêmes, si ça avance ou pas… Le mec, ça le fait clairement chier de venir nous parler, et on ne devient pas copains au fil de la manif… »

    > Conclusion : la préfecture dit ce qu’elle a envie de dire, que ce soit pour se faire bien voir de la Place Beauvau ou pour jeter la suspicion sur les organisations syndicales. Mais on n’est pas obligé de la croire sur parole. Ni de faire circuler les cancans policiers sur les réseaux sociaux en croyant partager une révélation sensationnelle.

    > Suite à cette échauffourée, qui a fait des blessé.e.s de part et d’autre, ça cogite ferme au sein des organisations syndicales pour éviter une redite. Dans tous les cas, suite à cette affaire, il y a de fortes chances qu’au moins la CGT, la FSU et Solidaires refusent de se retrouver dans la même pièce que le préfet… pour éviter toute velléité de manipulation !

    > Guillaume Davranche (AL Montreuil)

    La CGT police dénonce la dangereuse stratégie de la tension : « Tout est mis en place pour que ça dégénère »

    > entretien avec Alexandre Langlois secrétaire général de la CGT Police, gardien de la paix, publié par l’Humanité le 4 mai 2016

    > Comment analysez-vous les violences policières qui ont marqué les dernières manifestations contre la loi El Khomri ?
    > Alexandre Langlois Tout est mis en place pour que les manifestations dégénèrent. Côté renseignement, on constate depuis une dizaine d’années une double évolution, avec des manifestants beaucoup plus pacifiques qu’avant, mais des casseurs toujours plus violents, organisés de manière quasi paramilitaire. Certains de ces groupes sont identifiés avant qu’ils intègrent les manifestations. Mais aucune consigne n’est donnée pour les interpeller en amont.
    > Vous parlez d’une « volonté délibérée » que les manifestations dégénèrent. Comment cela se traduit-il pour vous, sur le terrain ?
    > Alexandre Langlois Prenons l’exemple du 9 avril. En fin de journée, nous savons qu’un groupe de casseurs dangereux vient d’arriver gare du Nord pour aller perturber Nuit debout, à République. Une compagnie de CRS se trouve sur leur passage, prête à intervenir. Mais l’ordre leur est donné par la préfecture de se pousser dans une rue adjacente ! Les collègues leur signalent l’imminence de l’arrivée du groupe de casseurs. Mais ordre leur est confirmé de les laisser gagner place de la République, avec les conséquences que l’on connaît ! Par contre, quand il s’est agi d’aller protéger le domicile privé de Manuel Valls, ce soir-là, cette fois les ordres ont été clairs…
    > Au-delà des casseurs, comment expliquez-vous les ruptures de cortèges, l’usage systématique de gaz lacrymogènes, voire les brutalités policières gratuites ?
    > Alexandre Langlois C’est important de rappeler que, dans les manifestations, tous les collègues sur le terrain n’interviennent que sur ordre. Si certaines, comme le 1er Mai, se terminent en « souricière » place de la Nation, c’est que l’ordre en a été donné. Le message qui est passé, c’est « casseurs venez, vous pourrez agir en toute impunité, et manifestants ne venez plus avec vos enfants, car c’est dangereux pour vous ». Et à la fin de la journée, les médias ne parlent que des violences, et surtout plus des raisons pour lesquelles les citoyens manifestent. Le pouvoir politique instrumentalise la police, qui sert de bouc émissaire. Cela permet au gouvernement de faire diversion.
    > Comment les policiers vivent-ils cette situation ?
    > Alexandre Langlois Nous sommes épuisés. Les collègues souffrent d’une perte de sens de leur métier. Aujourd’hui, on leur demande du rendement statistique et d’exécuter des ordres qu’ils jugent incompréhensibles ou injustes. La police est déshumanisée. On compte un suicide en moyenne par semaine dans notre profession. À la CGT police, nous défendons l’idée d’une force publique à l’usage du peuple, celle de la déclaration des droits de l’homme de 1789, une « force pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ».

    La violence contre le mouvement? par le Front Syndical de Classe :

    > Hier encore au vu de ce qui s’est passé dans plusieurs manifestations et notamment à Paris on peut s’interroger sur le rôle de ceux qui en marge des manifestations sous couvert de lutte anti-flic s’en prennent au service d’ordre chargé de la sécurité des manifestants. (10 blessés parmi les camarades).

    > Et sur leur rôle effectif en convergence avec le dispositif policier mis en place par la préfecture et le ministre de l’intérieur.

    >  

    Car depuis le début du mouvement on a pu noter le caratère totalement inhabituel du dsipositif policier en contact direct avec les manifestants et le blocage/nassage des manifestants pacifiques en particulier le 1er mai matraqués et gazés copieusement!

    > Le syndicat CGT police comme le syndicat Alliance notant la volonté certaine du pouvoir socialiste de déconsidérer le mouvement à partir de l’organisation des violences relayées en boucle par la presse favorable aux contre-réformes.

    > Cf notre article du 2 mai dernier : « Favoriser et provoquer les violences pour contrer le mouvement social ? »

    > http://www.frontsyndical-classe.org/2016/05/favoriser-et-provoquer-les-violences-pour-contrer-le-mouvement-social.html

    > Hier encore la presse réactionnaire se chargeant photos à l’appui de mettre l’accent sur les désordres au détriment du contenu de la colère populaire et de l’annonce des grèves dans des secteurs stratégiques qui se profilent la semaine prochaine et qui sera un moment décisif.

    > Alors soyons lucides sur ce qui se passe!

    >  

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  • REFERENDUM SUR L'AEROPORT NOTRE-DAME-DES-LANDES.

    REFERENDUM SUR L'AEROPORT NOTRE-DAME-DES-LANDES.

    QUAND LE PCF DE LOIRE ATLANTIQUE ADOPTE L'IDEOLOGIE NEOLIBERALE.

     

     

    Le décret relatif à la consultation des électeurs des communes de la Loire-Atlantique sur le projet de transfert de l'aéroport a été publié au Journal officiel, le 24 avril 2016. La consultation aura lieu le 26 juin et portera sur la question : «Êtes-vous favorable au projet de transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes? ».

    Un engagement résolu et assumé.

    Le 29 mars, contre toute attente, le Secrétaire départemental de la Fédération du PCF de Loire-atlantique informait par courrier ses adhérents de la tenue de cette consultation et, sans attendre la position de son exécutif national le PCF44 prenait position pour ce projet.

    Maniant la langue de bois à la perfection, le PCF 44 avance 8 raisons qui sont autant de formules creuses ou mensongères :

    1. un enjeu de développement du territoire ==> c'est pour une région tournée vers le monde. Mais de quel monde s'agit-il ? Des États-Unis, grâce au TAFTA, traité de libre-échange actuellement en négociation ?

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  • WikiLeaks : le président du Brésil par intérim était informateur pour le compte des Etats-Unis

     

    Source: Reuters
     

    Selon les documents secrets publiés sur le site fondé par Julian Assange, Michel Temer, qui assure la fonction de chef d’Etat du Brésil depuis le 12 mai, a fourni des informations au Conseil national de sécurité des Etats-Unis en 2006.

    Le document du 11 janvier 2006 témoigne d’une conversation ayant eu lieu le 9 janvier entre des responsables américains et Michel Temer, député fédéral de Sao Paulo à l’époque et président du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB) – poste qu’il occupe toujours aujourd’hui.

     

     

    Le sujet principal de l’entretien téléphonique était la situation politique au Brésil et, notamment, les chances du président du pays Luiz Inacio Lula da Silva, plus connu sous le nom de Lula, d’être réélu le 26 octobre 2006.

    «[Michel] Temer a critiqué la vision étroite de Lula et son attention excessive aux programmes de sécurité sociale qui n’apportent pas de croissance ou de développement économique», peut-on lire dans le compte rendu de la conversation.

    Il a également souligné que le parti des travailleurs (PT) de Lula n’avait pas tenu ses promesses électorales ce qui est, d’après lui, une «fraude électorale». Ainsi, il estime que «la désillusion des citoyens envers le président Lula et le PT donne l’occasion au PMDB d’avancer son candidat aux élections présidentielles de 2006».

     

     

    Selon le document, les responsables américains analysaient les résultats des sondages témoignant de la baisse de popularité du PT et du principal parti d’opposition, le Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB). Michel Temer avoue alors que son parti du PMDB est assez divisé, mais laissait entendre qu’il pourrait s’unifier pour les élections.

    «Si son candidat ne parvient pas au deuxième tour, le parti tentera de négocier une alliance avec l’un des deux finalistes», rapporte le compte-rendu. «Vu son orientation centriste, le PMDB pourrait ainsi équilibrer les votes entre le PT de Lula et le PSDB d’opposition, et a donc besoin d’être surveillé de près dans les mois qui viennent. Fin des commentaires», conclut l’auteur du document au sein de l’ambassade américaine au Brésil.

    On ignore si d’autres conversations entre Michel Temer et des responsables américaines ont eu lieu, mais Lula a été réélu en 2006 au deuxième tour face à Geraldo Alckim, le candidat du PSDB. Le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB) de Michel Temer n’a pas participé aux élections.

    L’homme a cependant mené une belle carrière politique. En 2009, il est devenu président de la Chambre des députés. En 2010, il gagne les élections présidentielles en compagnie de Dilma Rousseff, en devenant ainsi vice-président de la République brésilienne. Le 12 mai, le Sénat du pays a temporairement suspendu Dilma Rousseff de ses fonctions afin qu’elle passe devant un tribunal pour des accusations de vol des lois budgétaires. Depuis ce jour, la fonction de chef d’Etat brésilien est assurée par le vice-président du pays, Michel Temer.

     
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  • 1er mai: « cette journée a été un bain de sang »

     

    La France, un exemple de démocratie ? Ah oui, vraiment ?

     

    Ce que les médias ne montreront jamais au journal de 20h. Une seule version nous est servie par depuis

    Voilà le témoignage d’une membre de l’équipe médicale Street Medic (qui intervient sur les manifestations et la ‪Nuit debout‬) à propos des violences policières et de la solidarité des manifestants lors de la manifestation du 1er mai à Paris.
     
     
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    Comme la précédente, il y a deux semaines, cette nouvelle affiche d’Info »com CGT, qui dénonce la « répression » menée contre le mouvement d’opposition à la loi Travail, fait scandale parmi les syndicats de policiers

    Un communiqué collectif sera publié très bientôt. En attendant, je tenais à écrire ce témoignage pour que ce que l’on a vécu durant la journée de mobilisation du 1er mai contre la loi travail soit rendu public rapidement.

    Cette manifestation a été, de mon point de vue, une des plus violemment réprimée depuis le début du mouvement. Néanmoins, c’est aussi lors de cette journée que j’ai pu assister à des pratiques collectives de solidarité, d’une ampleur et d’une force que je n’avais jamais connu auparavant.

    En tant que StreetMedic, nous avons eu à soigner, rassurer, prendre en charge d’innombrables blesséEs. Et quelque soient nos efforts de comptabilité, nous ne pouvons avoir accès qu’à un nombre restreint des victimes de la police, tant les affrontements sont massifs et étendus. Nous avons vu et soigné des blesséEs graves, des tirs tendus au flashball, aux grenades lacrymogènes, aux grenades de désencerclement. Des tirs au visage, dans les yeux, les mains, sur les membres, sur tout le corps. Nous avons vu des doigts à demi sectionnés, de la peau brulée, des personnes sous le choc, terrorisées.

    De manière générale, les blesséEs nous arrivent par salves. La première fois, c’était dans une grande nasse avant d’arriver à Nation: 4 blesséEs graves, beaucoup d’autres plus légerEs. Nous avons dû improviser un triage, dans un poste de soin avancé malgré les affrontements tout proches.

    Là, j’ai vu les manifestantEs nous protéger, faire barrage de leur corps lorsque les charges de CRS sont arrivées sur nous. Beaucoup de personnes sont restées là, à se mettre en danger, à prendre le risque de se faire arrêter, matraquer, tirer dessus. Par solidarité.

    Et c’est cette attitude, qui a continué de me marquer tout au long de la journée.

    Plus tard, à Nation, nous avons pris en charge une personne dont une artère avait été sectionnée au niveau de la cheville,par un tir tendu de la police. Elle avait donc une hémorragie pulsatile, ce qui la rendait indéplaçable, pour pouvoir maintenir un point de compression. Nous sommes donc resté avec elle, à la soigner au centre de la place, pendant que les grenades lacrymogènes pleuvaient partout et que les tirs tendus sifflaient. Rapidement, d’autres blesséEs nous ont été amenés.

    Un périmètre de sécurité formé par une trentaine de personnes s’est établi autour de nous. Nous agitions un grand drapeau StreetMedic dans l’espoir que la police ne charge pas et laisse parvenir jusqu’à nous les secours que l’on avait appelé pour évacuer les blesséEs les plus lourdEs.

    Mais une pluie ininterrompue de grenades lacrymogènes s’est mise à pleuvoir sur notre petit périmètre. Nous étions quasiment les dernierEs sur la place.

    J’étais aveuglée et asphyxiée. Une main comprimant l’artère d’unE des blesséEs, l’autre protégeant sa tête des tirs. Mais même les deux mains immobilisées, sans rien voir et sans pouvoir respirer, je savais que l’on me protégeait.

    Toutes ces personnes, StreetMedics, manifestantEs, inconnuEs sont restéEs autour de nous et ont gardé la ligne. Certaines ont placé leurs corps au dessus de nous pour faire barrage aux palets de lacrymogène brulants qui tombaient en pluie sur nous. L’une d’entre elles a d’ailleurs vu son sac commencer à flamber. Mais elles sont toutes restées jusqu’à la fin.

    Je ne veux pas faire ici une apologie de martyr, et je pense que nous aurons beaucoup à nous questionner sur la façon que nous avons eu de nous mettre en danger, physiquement, nous, manifestants, et particulièrement les StreetMedics.

    Mais à l’issue de cette journée, je tenais à dire à quel point j’ai été touchée par la solidarité collective, massive dont j’ai été témoin, et ce, tout au long de cette journée. J’ai vu des manifestantEs de tendances très différentes prendre soin les uns des autres. Individuellement, en groupes ou en tant que cortèges. Et ce, malgré un degré de répression intense et soutenu.

    De mon point de vue de StreetMedic, cette journée a été un bain de sang. Nos interventions tiennent de plus en plus de la médecine de guerre. Mais paradoxalement, le sentiment le plus fort, le plus présent chez moi à l’issue de cette journée, c’est la gratitude, un sentiment fort de cohésion, de solidarité, de force, de convergence et dedétermination. La preuve en acte que nous, étudiantEs, travailleurs, chômeurs, précaires nous pouvons être plus fortEs face aux patrons, à l’État, à sa police.

    La solidarité est une arme inestimable.

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  • Conférence avec Michel Collon et Grégoire Lalieu à Avion Fête de l'Humain d'Abord

    Conférence avec Michel Collon et Grégoire Lalieu à Avion
     Fête de l'Humain d'Abord
     
    Quand ? Samedi 14 mai 2016 
    Où ? Parc de la Glissoire, Avion
    Entrée  5€ vente militante et 7€ sur place, gratuit pour les moins de 12 ans
     
    1er débat : Samedi 14 mai, 14.30h
     
    "Urgence Palestine. Lancement de la campagne BDS dans le Pas de Calais"
    >
     
    Intervenants :  
    - Michel COLLON, écrivain, auteur de "Israël, parlons-en!"
    - S.E. M. Salman EL HERFI, Ambassadeur de l'Etat de Palestine en France
    > - Hamdan AL DAMIRI, coordinateur de la Communauté Palestinienne en Belgique
    > - Jean-Marc TELLIER, Maire d'Avion
    > - Jean-François LAROSIERE, président de l'AFPS 59/62
    > - Imen HABIB, animatrice de la campagne BDS
    > - Un représentant de l'Ambassade de Cuba
     
     
    2ème débat Samedi 14 mai, 16h30
     
    "République, état d'urgence, islamophobie, laïcité, démocratie de caserne"
     
    Intervenants :
    Grégoire LALIEU, auteur de "Jihad, made in USA "
    - William ROGER, responsable de la Coordination Communiste 59/62
    - Jean SALEM, philosophe, auteur de "La démocratie de caserne"
    - Saïd BOUAMAMA, sociologue, spécialiste de l'islamophobie
    - "Hervé POLY, 1er secrétaire de la Fédération du PCF du Pas de Calais
     
     
    Retrouvez le programme officiel ici
    Plus de renseignements 03 21 08 12 12
     

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  • Regards sur le continent américain.

    Le MS21 a inscrit dans sa Charte le paragraphe suivant :

     

    «.....il y a dans le monde des peuples qui ne se résignent pas au vide politique et refusent résolument les dégâts sociaux et environnementaux du capitalisme et de sa forme actuelle le néo-libéralisme . Le MS21 a donc tourné ses regards vers les pays d' Amérique du sud – tels le Venezuela, l'Equateur, la Bolivie – qui ont élaboré de nouvelles constitutions et mis en place des politiques sociales au service de leur peuple. »

    Et nous avons appelé notre association « Mouvement pour un socialisme du 21è siècle » en référence à une déclaration de Hugo Chavez en 2006 lors du Forum Social Mondial à Caracas.

     

    Notre charte a été écrite fin 2014 . Les choses ont hélas évolué depuis cette date et on a vu en 2015 les situations se dégrader dans plusieurs pays de ce continent .

    Avons-nous eu tort de nous réjouir trop tôt, trop vite d'une victoire de gouvernements progressistes au Venezuela, en Argentine, en Bolivie, en Equateur ? Ces revers seront-ils passagers ou durables? Faut-il être optimiste ou se résigner à un retour de la réaction pour longtemps ? Que dire du rôle des États-Unis dans ces événements?

     

    A) Omniprésence des États-Unis

     

    1- Doctrine de Monroe

     

    Le 2 décembre 1823, James Monroe, énonce la doctrine qui portera son nom et fixera pour un siècle et demi les fondements de la diplomatie américaine (« l'Amérique aux Américains»). Dans un long discours il interpelle directement les puissances européennes ( en particulier l'Espagne et le Portugal). Il leur déclare :

    1) Les États-Unis ont reconnu l'indépendance des nouvelles républiques latino-américaines ; en conséquence de quoi, l'Amérique du nord et l'Amérique du sud ne sont plus ouvertes à la colonisation européenne.
    2) Les États-Unis regardent désormais toute intervention de leur part dans les affaires du continent américain comme une menace pour leur sécurité et pour la paix.
    3) En contrepartie, les États-Unis n'interviendront jamais dans les affaires européennes.





    2- Le corollaire Roosevelt

    Au début du XXe siècle Théodore Roosvelt (1901-1909) prononce le corollaire de la doctrine de Monroe . Ce discours ne prône plus une neutralité absolue : il affirme



    que son pays ne souffrirait pas que l'on s'oppose frontalement à ses intérêts. Il permet ainsi de justifier l'interventionnisme des États-Unis tous azimuts et plus particulièrement en Amérique latine. Ce corollaire a provoqué l'indignation des dirigeants européens.

     

    Depuis ces déclarations, les États-Unis ont considéré le continent américain dans son ensemble comme sa « chasse gardée » et l'Amérique latine son arrière-cour.

     

    3- Déclaration de Harry Truman

     

    Le 12 mars 1947, devant le Congrès, le Président Truman énonce la doctrine qui porte son nom :

     

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