Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Criminalisation de la CGT: chronique d'une politique de la peur

     

    BOSCH
     

    La campagne politique de criminalisation de la CGT et la tentative d’interdire une manifestation syndicale sont des caractéristiques notables de la période. Le principal syndicat ouvrier de France est explicitement accusé par un préfet et implicitement par un ministre de complicité au moins passive avec les dits « casseurs ». La logique en œuvre n’est pas nouvelle. Elle a été largement utilisée par le passé et dans le présent contre les militants et organisations soutenant la lutte du peuple palestinien ou contre des militants et organisations issus de l’immigration. Dans les deux cas il s’agit de produire politiquement et médiatiquement un « ennemi public » autorisant la prise de mesures d’exceptions durables au prétexte de protéger la société et ses « valeurs républicaines».

     

    De l’ennemi civilisationnel…

     

    Les systèmes de domination ont consubstantiellement besoin de susciter la peur et de mettre en scène un péril.  Ne pouvant pas se présenter pour ce qu’ils sont, ils sont contraints de se légitimer par cette menace construite de laquelle ils affirment nous préserver. Devant masquer leur violence structurelle et systémique, ils ont besoin d’une figure de la menace pour justifier les répressions contre les résistances à ces violences premières.  Au plus la légitimité d’un pouvoir d’Etat est en difficulté, au plus la production d’un ou de plusieurs ennemis publics est nécessaire. A ce titre la multiplication des discours de désignation des ennemis est un révélateur d’une crise de légitimité.

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : À Gauche, France, Gouvernement 0 commentaire
  • Brexit et médias et magouilles à venir, Podemos, Brésil : le coup d’état, L’Union européenne est morte

    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
     
    Cette semaine
    Rebecca Vilkomerson
    « Je suis juive, et je veux que les gens boycottent Israël » : c’est avec cet appel clair et déterminé que Rebecca Vilkomerson, directrice de l’organisation américaine « Une voix juive pour la paix » entame un éditorial publié ce week-end par le prestigieux Washington Post. L’article contient une série d’informations intéressantes montrant qu’une fraction substantielle de l’opinion publique américaine est en train de s’émanciper du matraquage pro-israélien officiel, et reconnaît de manière croissante la (...) Lire la suite »
     
    France : installation d’un Etat policier (3ième partie).
    Jean-Claude PAYE
    Avant que le Président Hollande en annonce l’abandon, le « projet de loi constitutionnelle de protection de la nation », voulait introduire deux modifications dans la Constitution : l’insertion d’un article 36-1 relatif à l’état d’urgence et une modification de l’article 34, y insérant une possibilité de déchéance de la nationalité de Français condamnés pour terrorisme. De par l’inscription de l’état d’urgence et de la déchéance de nationalité, la Constitution est renversée. Elle n’enregistre plus des (...) Lire la suite »
     
    Boris Kagarlitsky
    Le vote des britanniques en faveur de la sortie de l’Union européenne a non seulement semé la panique dans les marchés financiers, il a provoqué l’inquiétude de l’intelligentsia libérale du monde entier. Cela peut paraître étonnant, mais les commentaires que nous lisons dans les publications de la gauche libérale sur le continent coïncident quasiment mot pour mot avec ce qu’écrivent les libéraux de droite dans la presse russe. On y explique le choix des britanniques par le seul provincialisme, (...) Lire la suite »
     
    Jean-Luc MELENCHON
    À la sortie de l’Élysée, je suis revenu chez moi en courant chercher mes affaires puis prendre mon avion pour Madrid où il avait été convenu que je participerais à la soirée électorale avec la coalition Unidos-Podemos. Je ne raconte pas la visite à l’Élysée car Danielle Simonnet et Éric Coquerel, qui m’y accompagnaient, l’ont fait sur leurs blogs respectifs. Et comme je me suis exprimé sur le perron de l’Elysée, je ne vois rien à y ajouter. Je fais un point rapide sur le Brexit, quoique je me sois aussi (...) Lire la suite »
     
    Moon of Alabama
    Des officiels américains ont appelé le New York Times pour lui demander de leur envoyer deux journalistes pour prendre un texte sous la dictée. Les journalistes ont consciencieusement pris en sténographie ce qu’ils ont dit et l’ont mis en forme pour publication. L’objectif principal de cet article semble être de rendre le service de renseignement jordanien responsable du fait que les armes que la CIA a fournies aux « rebelles syriens » se retrouvent sur les marchés d’armes et dans les mains de (...) Lire la suite »
     
    Luca V.B.
    Ces dernières années, la question « terroriste » a régulièrement volé le devant de la scène à un problème beaucoup plus dérangeant et plus profond... celui de la migration de masse. Cependant, ces deux crises peuvent et – je dirais même – doivent être intrinsèquement connectées. Non pas dans le sens où le terrorisme est le résultat de la migration (ce qui est un grave amalgame), mais dans le sens où ces deux problématiques sont issues d’une logique qui les lie, les dépasse et les englobe. Il sera alors (...) Lire la suite »
     
    Jean ORTIZ
    « Les résultats ne sont pas satisfaisants, ils ne sont pas à la hauteur de ce que nous attendions (...) Ils ne sont pas bons ». Pablo Iglesias ne cache pas sa déception, entouré des principaux animateurs de « Unidos Podemos », tous visage grave. Aucune démagogie ; un constat lucide, honnête, et une confiance dans l’avenir. Les meetings de l’UP ont drainé un public majoritairement jeune, des foules immenses, venues d’horizons multiples. L’avenir d’une Espagne plurinationale passe par cette « UP » si (...) Lire la suite »
     
    Interview du Secrétaire aux Relations Internationales du PCdoB
    José Reinaldo Carvalho
    JRC : Pour me présenter, je suis journaliste. J’ai longtemps travaillé dans les organes de presse du Parti Communiste du Brésil, soit pour la revue théorique, soit pour le journal, soit pour le site internet. A présent je suis Secrétaire aux Relations Internationales du Parti, et rédacteur en chef d’un site qui s’appelle Resistencia (http://www.resistencia.cc). C’est un site dédié essentiellement à la géopolitique et aux relations internationales et porte-parole des positions internationales du PcdoB. VD (...) Lire la suite »
     
    Phillippe RIVELLI
    Dans quelques jours, Rodrigo Duterte, le nouveau président des Philippines prendra ses fonctions. Que savez-vous de lui ? « Une sorte de Le Pen tropical, adepte d’une justice à la tronçonneuse », répondent à la question tous mes copains, pourtant de gauche. Faut dire que l’image qu’en véhiculent les médias hexagonaux ne laisse guère place au doute. Raison de plus pour y regarder à deux fois. Le lundi 9 mai 2016, les philippins élisaient un nouveau président pour les six années à venir (élections à un (...) Lire la suite »
     
    Philippe ARNAUD
    Depuis la victoire du Brexit, je constate, dans les médias, une volonté systématique de dévaloriser, de déconsidérer, de ridiculiser le vote des Britanniques en faveur de la sortie de leur pays de l’U.E. et d’essayer de tourner, par tous les stratagèmes, la volonté populaire et ce afin de garder le Royaume-Uni dans l’U.E. 1. L’évocation de la "gueule de bois" (L’Express, Le Huffington Post), comme si les Britanniques avaient voté sous l’emprise d’une soûlerie nationale, et qu’ils se rendaient (...) Lire la suite »
     
    John PILGER
    La décision de quitter l’Europe votée par la majorité des Britanniques est un acte parfaitement démocratique. Des millions de gens ordinaires ont refusé de se laisser impressionner, intimider et mépriser par les analystes des principaux partis, le monde des affaires, l’oligarchie financière et les grands médias. Ce fut en grande partie le vote de ceux qui étaient déçus et démoralisés par l’arrogance des défenseurs d’une politique de maintien dans l’UE associée à la déconstruction d’une politique sociale (...) Lire la suite »
     
    Moon of Alabama
    Nous avons dit qu’il n’y aurait pas de BREXIT, et nous avons parlé de la campagne de propagande (voir d’autres exemples dans les commentaires de cet article) lancée pour inverser le vote du Brexit. Cette campagne, tourne autour de deux arguments principaux. Le premier est que les jeunes électeurs se sentent floués de leur avenir, parce que des anciens, des vieux grincheux, ont voté pour le Brexit. Eh bien, ces jeunes électeurs de 18 à 24 ans, qui avaient les larmes aux yeux sur la BBC et Channel 4, (...) Lire la suite »
     
    Bernard GENSANE
    Un ami et néanmoins collègue m’écrit : « Avant, les Anglais avaient un pied dedans et un pied dehors ; maintenant c’est le contraire. Ils n’ont pas fini de nous emmerder ! ». Je suis bien d’accord, mais je crois que ce qui se joue va bien au-delà des vapeurs grandes-bretonnes. Quand nous étions jeunes (et que nous n’avions nullement besoin de visa pour traverser la Manche dans des ferry-boats poussifs), les référendums avaient quelque chose d’impérieux, de sacré. Le mot “ référendum ” contient la (...) Lire la suite »
     
    Yann FIEVET
    Il est probable que la société française est entrée depuis quelques mois dans la dernière phase du hollandisme. Une période dramatique et douloureuse qui connaîtra son terme l’an prochain. Ce qui lui succèdera sera sans doute plus tragique encore. Seulement voilà : le hollandisme aura été perpétué par des hommes et des femmes se réclamant de la Gauche. Non content de n’avoir rien fait de ce qu’il avait promis, M. Hollande aura fait sans vergogne ce qu’il n’avait pas promis, à commencer par la réécriture du (...) Lire la suite »
     
    Viktor DEDAJ
    Ce matin, toutes les bourses sont en berne. Tous les assassins économiques sont déçus. Tous les va-t-en guerre sont en colère. Tous les escrocs et incompétents montent au créneau et s’arrachent les micros pour dénoncer un « saut vers l’inconnu »... Ainsi donc, à la question « voulez-vous que la Grande-Bretagne sorte de l’UE ? », une majorité de Britanniques a répondu « oui ». Aussitôt, les commentaires prévus et prévisibles se sont répandus dans les médias. Première préoccupation exprimée : cela ne (...) Lire la suite »
     
    Quatrième bras d’honneur adressé à Bruxelles en moins d’un an
    Pierre LEVY
    Brexit ! L’événement est littéralement historique. Pour les élites mondialisées, il dépasse les pires cauchemars et était, en réalité, inconcevable. Pour ceux qui suivent attentivement l’actualité européenne, et sont conscients du rejet populaire croissant que l’UE inspire à juste titre, il était au contraire prévisible. Tout d’abord, un constat saute aux yeux. Certes, une partie de la bourgeoisie anglaise a soutenu le choix de sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne. Il n’en reste pas moins que le (...) Lire la suite »
     
    Ce que le Xinjiang m’a appris de la Chine et de la France
    Maxime VIVAS
    Petit rappel : j’étais en Chine du 23 mai au 4 juin, principalement dans la région autonome du Xinjiang, 23 millions d’habitants, 3 fois la superficie de la France, religion musulmane (voir mes deux articles précédents) et j’ai prévenu que je n’étais pas parti si loin pour écrire à mon retour « Le Guide du routard ». Pour nos médias qui s’alarment de la montée en puissance de la Chine et de l’affaiblissement de l’impérialisme états-unien, prédateur mondial numéro un, la Chine n’a QUE des défauts et elle (...) Lire la suite »
     
    Voyage en Chine musulmane
    Maxime VIVAS
    Le gouvernement chinois observe un de ses flancs, une région frontalière avec 8 pays, dont 2 pays musulmans. On sait que l’islamisme radical a été attisé par les USA et par l’OTAN à la suite de l’attentat contre deux tours à New-York le 11 septembre 2001. Depuis, les bombes ne cessent de pleuvoir sur le monde arabe, sauf bien sûr sur les pires dictatures esclavagistes et misogynes comme le Qatar et l’Arabie Saoudite, considérées comme des pays amis par les dirigeants de « La plus grande démocratie du (...) Lire la suite »

    Lien permanent Catégories : Brexit, Europe, Monde 0 commentaire
  • Pouvoir du peuple, Pouvoir au peuple, 1936 – 1986

     

    Il y a quatre - vingts ans, le Front Populaire.

     

    Dans la mémoire sociale collective, la période du Front Populaire représente à juste titre un des grands moments de l’histoire des conquêtes sociales et un temps fort de la marche vers le progrès et l’émancipation des classes populaires.

    L’évocation de cette période, de ce qui l’a permise et de ce qui en reste impose un détour par l’histoire même si notre objectif n’est pas de livrer un énième récit agiographique d’une époque parfois fantasmée mais incontestablement riche de souvenirs heureux et d’un héritage dont on peut aujourd’hui encore mesurer l’importance sociale.

     

    A l’origine la crise de 1929.

    Le krach boursier du 24 Octobre 1929 à la Bourse de New York entraîne une dépression terrible , d’abord aux Etats Unis où le chômage et la pauvreté explosent puis en Europe où l’Allemagne est touchée de plein fouet dès le début des années trente . Six millions de chômeurs (33% de la population) vont constituer un terreau de choix pour le développement du parti nazi . Aux élections de Septembre 1930, le NSDAP obtient 6,4 millions de voix et devient le deuxième groupe parlementaire avec 107 députés.

    La France un peu plus tard est touchée à son tour et ce dans presque tous les domaines productifs. Les prix agricoles se mettent à baisser et tous les secteurs traditionnels sont atteints, textile, sidérurgie, bâtiment, avec pour conséquences des vagues de chômage et une xénophobie croissante assortie d’antisémitisme et d’anticommunisme, qui sert d’exutoire à une population assaillie par les difficultés économiques, en proie à un malaise que les grèves et manifestations ne contribuent pas à apaiser.

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : À Gauche, Histoire 0 commentaire
  • #Venezuela : Bafouant la démocratie, Washington soutient l’opposition putschiste à Caracas !

    www.initiative-communiste.fr

    L’universitaire spécialiste de l’amérique latine a transmis à la rédaction d’Initiative Communiste cette interview qu’il a accordé à sputnik news, un média russe.

    Double langage à : John Kerry estime urgente la reprise du dialogue entre le et les États-Unis, mais dans même temps il soutient ouvertement l’ vénézuélienne. Caracas est agacée, les leaders des autres pays d’Amérique latine expriment leur désarroi.

    La diplomatie à l’étasunienne: John Kerry, secrétaire d’État américain plaide en faveur d’un référendum qui vise le président Nicolas Maduro, mais il parle en même temps de la nécessité de rétablir des rapports sains entre les deux pays.

    Comment pourrait-on envisager de nouvelles relations diplomatiques entre les deux pays alors que les intentions de Washington ne sont pas tout à fait claires? D’après Salim Lamrani, maître de conférences à l’université de La Réunion et expert et docteur en Études ibériques et latino-américaines, les États-Unis se sont toujours opposés à la démocratie vénézuélienne depuis l’arrivée d’Hugo Chavez. Il explique:

    « Il faut se rappeler qu’ils avaient soutenu l’opposition, qu’ils avaient ensuite essayé de dompter Hugo Chavez en 1999 et qu’ils avaient ouvertement soutenu le coup d’Etat du 11 avril 2002. Je rappelle qu’il y a eu seulement deux pays au monde qui ont reconnu la junte putschiste qui avait duré quarante-huit heures: c’est le gouvernement des Etats-Unis et l’Espagne. Le discours de Kerry est quelque peu paradoxal. Il y a quelque chose que l’on appelle le droit international qui stipule qu’une nation ne peut pas s’immiscer dans les affaires internes d’une autre nation. »

    Le Venezuela traverse une crise profonde depuis plusieurs années et les relations diplomatiques entre les deux pays sont suspendues depuis huit ans. Pourquoi Washington choisit-il ce moment précis pour rétablir des liens avec Caracas? Salim Lamrani estime que rien n’est laissé au hasard:

    « Je crois que ça fait partie de la stratégie du soft power de Barack Obama. Les Etats-Unis veulent donner une impression de médiateur dans le conflit interne au Venezuela. En réalité ils soutiennent ouvertement le camp opposé à la démocratie parce qu’il faut rappeler qu’au-delà des divergences politiques qu’il peut y avoir, au-delà des orientations idéologiques il est indéniable, c’est quelque chose que tous les observateurs reconnaitront, que l’opposition vénézuélienne est une opposition putschiste, est une opposition antidémocratique qui est incapable depuis 1999 de remporter un scrutin électoral, au niveau des présidentielles du moins, qui essaie d’imposer sa volonté par la force au peuple vénézuélien. »

    Le soutien des États-Unis à la tenue d’un référendum visant à destituer le président Maduro a été clairement mal vu par les dirigeants des pays voisins du Venezuela. Evo Morales, le chef d’État bolivien, s’est adressé à John Kerry en rappelant que  » l’Amérique latine n’est pas l’arrière-cour des Etats-Unis. » Pour Salim Lamrani, le soutien à Caracas est évident et touche la majorité des pays du continent latino-américain:

    « Je crois que l’immense majorité de l’Amérique Latine soutient la démocratie vénézuélienne et apporte son appui de gouvernement démocratique et populaire de Nicolas Maduro. Les Etats-Unis sont isolés en Amérique Latine sur la question du Venezuela comme ils ont été longtemps isolés sur la question de Cuba. L’immense majorité des nations latino-américaines souhaitent que l’on respecte la souveraineté des Etats. Tous ces pays ont malheureusement subi au cours de la seconde moitié du XX siècle l’intromission réitérée de Washington dans leurs affaires internes, c’est quelque chose qu’ils ne sont plus disposés à accepter. Et sur la question du Venezuela cela va au-delà des orientations idéologiques. La plupart des pays soutiennent une résolution pacifique et surtout vénézuélienne du conflit et non pas une intromission étrangère. »

     Un pays en crise, un manque de démocratie selon Washington et que de bonnes intentions. Déjà vu. Et pas seulement en Amérique latine. Il semblerait qu’il soit temps de jeter un coup d’œil au droit international.

     Les opinions exprimées dans ce contenu n’engagent que la responsabilité de l’auteur.

     source : spuntnik news.

    Lien permanent Catégories : Monde 0 commentaire
  • BREXIT : le député PCF du Nord, Jean-Jacques CANDELIER se prononce pour une « SORTIE de GAUCHE » de L’UNION EUROPÉENNE

     

    Jean-Jacques Candelier

    Brexit : ouvrons le débat sur l’Europe

    Déjouant tous les pronostics et les pressions de l’oligarchie, les britanniques ont voté massivement pour le Brexit ce 23 juin dans le referendum pour la sortie de l’UE.

    La campagne a été marqué par un faux dilemme imposé par les partisans de l’austérité : soit rester dans l’UE néolibérale soit sortir par la droite pour une politique néolibérale en Grande-Bretagne.

    Si le rejet de l’UE et de ses politiques est légitime tant il n’y a pas grand-chose à garder de cette Europe de l’austérité, les travailleurs britanniques peuvent craindre que les puissants se servent du Brexit pour accentuer les politiques thatchériennes dans le pays.  Cependant, l’Union Européenne n’est pas un rempart contre l’ultralibéralisme, bien au contraire. La priorité de l’Europe actuelle, c’est de favoriser le monde des affaires, l’austérité et les privatisations sur tout le continent.

    Je ne m’y trompe pas. « L’économie de marché » et la « concurrence libre et non faussée » prescrites par l’Union Européenne sont des prétextes formidables pour permettre au patronat de comprimer les salaires et d’attaquer les services publics ainsi que la protection sociale.

    Je suis également fortement attaché au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à exercer leur souveraineté. L’UE peut donc, à beaucoup d’égard, représenter une « prison des peuples ». Cela n’intéressait plus les britanniques.

    Contre le piège d’une « sortie de droite » ou d’un « maintien de gauche » dans l’UE, proposons une « sortie de Gauche », pour pouvoir renationaliser les secteurs stratégiques de notre économie cassée, remettre le monde du travail au centre de la vie nationale, coopérer avec tous les pays de tous les continents et rouvrir à notre pays la voie de la coopération internationale.

    La reconquête de la souveraineté britannique peut être un appel d’air pour tous les peuples d’Europe qui étouffent sous la poigne des traités supranationaux et néolibéraux de l’UE avec en prime, leur complément belliqueux obligé, l’appartenance à l’OTAN.

    La campagne présidentielle et législative pour 2017 doit notamment être l’occasion d’un grand débat populaire sur l’Europe. Il n’y a rien à attendre de Hollande et Sarkozy qui ont été les artisans de l’Europe austéritaire.

     

    Jean-Jacques Candelier

    Député PCF du Nord

     

    Lien permanent Catégories : Brexit 0 commentaire
  • Contre une invocation abusive de la légitime défense pour faire face au défi du terrorisme

    ONU
     

    Vous trouverez ci-dessous un appel contre l’invocation abusive de la légitime défense ainsi qu’une première liste de signataires. L’appel a pour objectif de mettre en cause le recours qui a été opéré récemment à cet argument par plusieurs Etats dans le contexte de la lutte contre l’Etat islamique. Il ne s’agit pas de nier la possibilité d’exercer la légitime défense dans le contexte de la lutte contre le terrorisme, mais plutôt de rappeler que la légitime défense ne peut s’exercer que conformément aux conditions établies par la Charte des Nations Unies et par le droit international.


    Depuis plusieurs années, les attentats terroristes se sont multipliés dans divers pays, y compris occidentaux. Beaucoup y ont vu des actes de guerre auxquels il conviendrait de riposter immédiatement en légitime défense, chaque Etat usant de la force militaire individuellement ou dans le cadre de coalitions constituées pour l’occasion. C’est ainsi au nom de la légitime défense qu’ont été justifiées de nombreuses interventions militaires, comme celles visant Al Qaeda, Daech, ou des groupes qui y sont affiliés. Alors que certains ont minimisé ces précédents en insistant sur leur caractère exceptionnel, le risque est grand que la légitime défense devienne rapidement un sésame justifiant systématiquement le déclenchement d’actions militaires menées tous azimuts et unilatéralement. Or, sans nous opposer par principe à l’usage de la force contre les groupes terroristes —notamment dans le contexte actuel de la lutte contre Daech— nous, professeur(e)s et chercheur(e)s en droit international, estimons que cette invocation croissante de la légitime défense est contestable. Le droit international prévoit en effet une série de mesures de lutte contre le terrorisme qui devraient être utilisées en priorité avant d’en arriver à l’invocation de la légitime défense.

    En premier lieu, nous estimons que le terrorisme pose avant tout le défi de la prévention et de la répression, en particulier celui de la poursuite et du jugement des auteurs d’actes terroristes. Les outils qu’offre le droit sont à cet égard variés : ils renvoient principalement à une coopération policière et judiciaire, visant à la fois la répression des crimes commis et la prévention de leur répétition. Cette coopération mériterait certes d’être approfondie et améliorée, mais elle a jusqu’ici prouvé à maintes reprises son efficacité pour démanteler des réseaux, déjouer des attentats ou arrêter leurs auteurs. En se plaçant d’emblée sur le terrain de la « guerre contre le terrorisme » et de la « légitime défense », et en se référant souvent à un état d’exception dérogatoire du droit commun, le risque est grand de minimiser, de négliger voire d’ignorer ce dernier.

    En deuxième lieu, et dans les cas où ces mécanismes classiques de droit pénal devraient être complétés par des mesures militaires, nous pensons que la concertation entre tous les Etats concernés constitue la première voie à explorer. Avant d’en appeler à une légitime défense qui s’exercerait contre la volonté d’un Etat sur le territoire duquel opérerait un groupe terroriste, il est à tout le moins indispensable de tenter de s’entendre avec le gouvernement de cet Etat. Juridiquement, cette concertation limitée à la lutte contre le terrorisme n’exclut nullement que l’on critique la politique, ou même que l’on remette en cause le maintien en place, de ce gouvernement. Elle n’empêche par ailleurs pas de dénoncer fermement toutes les violations du droit international humanitaire, quels qu’en soient les auteurs.

    En troisième lieu, il faut rappeler que c’est au Conseil de sécurité qu’incombe, conformément au chapitre VII de la Charte des Nations Unies, la responsabilité principale dans le domaine du maintien et du rétablissement de la paix. Ce dernier a qualifié à de nombreuses reprises le terrorisme international de menace contre la paix et il est logique que, excepté dans des cas d’urgence qui ne laisseraient pas le temps de le saisir, c’est à lui qu’échoit la responsabilité de décider puis coordonner et superviser une action éventuelle de sécurité collective. La pratique consistant à le confiner dans un rôle de producteur de résolutions ambiguës et à portée essentiellement diplomatique, comme cela a par exemple été le cas avec l’adoption de la résolution 2249 (2015) relative à la lutte contre Daech, doit être dépassée au profit d’un retour à la lettre ainsi qu’à l’esprit de la Charte propres à assurer une approche multilatérale de la sécurité.

    En quatrième lieu, ce n’est que si —et tant que— le Conseil de sécurité ne peut prendre les mesures nécessaires au maintien de la paix et de la sécurité internationales que la légitime défense peut être invoquée pour justifier une intervention militaire contre un groupe terroriste. Recourir à la force en légitime défense sur le territoire d’un Etat ne sera alors possible que si cet Etat se rend lui-même coupable d’une violation du droit international assimilable à une « agression armée », conformément à l’article 51 de la Charte. Cette violation peut être établie sur la base soit d’une attribution à l’Etat des actes de guerre perpétrés par le groupe terroriste, soit de l’engagement substantiel de cet Etat dans les actes de ce groupe, engagement qui peut, en certaines circonstances, résulter des liens étroits qui existeraient entre l’Etat et le groupe concernés. Le simple fait qu’un Etat soit, malgré ses efforts, incapable de mettre fin à des actes terroristes sur son territoire ne peut en revanche suffire à justifier le bombardement de son territoire sans son consentement. Un tel argument ne trouve aucun fondement ni dans les textes juridiques existants, ni dans la jurisprudence établie par la Cour internationale de Justice. Son acceptation risquerait de mener aux abus les plus graves, les actions militaires pouvant désormais être menées contre la volonté d’un grand nombre d’Etats sous le seul prétexte que ceux-ci ne seraient, aux seuls yeux de la puissance intervenante, pas suffisamment efficaces dans la lutte contre le terrorisme.

    Finalement, la légitime défense ne devrait pas être invoquée sans que ne soient d’abord envisagées et explorées les autres options de lutte contre le terrorisme. L’ordre juridique international ne peut se réduire à une logique interventionniste similaire à celle que l’on a connu antérieurement à l’adoption de la Charte des Nations Unies. Cette dernière a eu pour objet de substituer aux actions militaires unilatérales un système multilatéral fondé sur la coopération et sur le rôle accru du droit et des institutions. Il serait dramatique que, sous le coup de l’émotion bien compréhensible que suscite la multiplication des attentats terroristes, on en vienne à l’oublier.

    Pour plus d’informations, voir Le Centre de droit international (Université Libre de Bruxelles)

    Voir les premiers signataires

    Lien permanent Catégories : Monde 0 commentaire
  • Le modèle néolibéral en Colombie: spoliation et accaparement des terres

    Acaparamiento de tierras

    Au cours des dernières décennies, l’accaparement des terres par les États, les entreprises privées et les particuliers a augmenté de manière exponentielle. Cette situation met en danger la souveraineté alimentaire des peuples ainsi que celle de millions de citoyens dans le monde.

    L’organisation GRAIN a rapporté dans une étude que, depuis 2006, environ 35 millions d’hectares de terre répartis dans 66 pays ont été achetés par des investisseurs étrangers pour la production de denrées alimentaires1. Un nombre important de ces appropriations se produit en Afrique, mais existe aussi en Amérique latine, en Asie et en Océanie.

    En Colombie, le processus d’accaparement des terres a ses particularités : à l’époque coloniale, la terre a été attribuée aux Espagnols et aux créoles de la classe oligarchique émergente de la Colombie et ces derniers ont accumulé de vastes étendues de terres qui, par la suite, ont été transférées à leurs héritiers.

    Au cours du siècle dernier, de nouveaux territoires ont été colonisés par des paysans pauvres. Ces mêmes territoires (Caqueta, Meta, Antioquia, par exemple) ont ensuite fait l’objet d’accaparement par d’anciens et de nouveaux grands propriétaires qui, dans la plupart des cas, ont utilisé des méthodes violentes. Les paysans alors déracinés ont entrepris de nouveaux processus de colonisation, ce qui engendra encore l’expansion de la frontière agricole.

    Depuis la fin de la seconde moitié du XXe siècle et jusqu’à présent, le processus d’occupation des terres a été exacerbé par l’émergence de l’économie de la drogue. La loi 160 de 1994 a cependant délimité une quantité importante de terres incultivables appartenant à la Nation.

    En Colombie, la terre a été liée au pouvoir car posséder de grandes étendues de terre donne le pouvoir politique et le statut social au possesseur. En outre, les terres en Colombie ont été un instrument : en termes marxistes classiques, la terre en Colombie ne joue pas un rôle majeur dans le capitalisme car elle ne génère pas de capital qui peut être réinvesti pour générer encore plus de capitaux. En effet, les terres en Colombie génèrent une accumulation de revenus et, jusqu’aux années 50 du siècle dernier, le système de production rural ressemblait plus à une exploitation féodale qu’à une production capitaliste.

    Les modèles de développement appliqués en Colombie ont généré une «ruralisation» des villes, c’est-à-dire une migration massive des paysans vers les villes. Causés par la pauvreté et non par un développement économique agricole, ces déplacements ont de fait augmenté la taille des bidonvilles. Au cours de la première moitié du siècle dernier, la proportion d’habitants en Colombie était d’environ 70% des personnes vivant dans les zones rurales et 30% vivant dans les zones urbaines, aujourd’hui, cette proportion s’est exactement inversée2.

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : Économie, Monde 0 commentaire