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  • Le bouclier des entreprises transnationales : le régime de commerce et d’investissement

     

     

    L’un des aspects les plus préoccupants de la dynamique qui caractérise la globalisation néolibérale actuelle est, sans doute, le démantèlement des droits du travail, de l’environnement, ainsi que des droits sociaux et humains, tant au Sud qu’au Nord. C’est une dynamique qui remet en question le droit des peuples à leur autodétermination et la souveraineté des États. Cette situation est le résultat de la conception d’un nouveau système économique et d’une nouvelle logique corporative, mises en place et entretenues par les élites socio-économiques des pays occidentaux et des institutions économiques et financières internationales, avec la complicité des oligarchies des pays du Sud, notamment à partir des années 1980. Parallèlement, les droits commerciaux des entreprises transnationales, les principaux agents de cet actuel système capitaliste prédateur, se sont renforcés.

    Comment en sommes-nous arrivés là ? Grâce à quels instruments ces entités ont-elles conçu cette nouvelle architecture juridico-économique ? Comment les peuples, les organisations et les mouvements qui luttent pour la justice sociale peuvent-ils contrecarrer cette dynamique systémique réactionnaire et antipopulaire ?

     

    Contexte économique : l’ascension du néolibéralisme

    A partir des années 70, dans le cadre de la métamorphose du système capitaliste keynésien en néolibéralisme, les entreprises transnationales se sont hissées au rang de « moteurs du développement ».

    Et ceci, spécialement à partir de l’imposition des Programmes d’Ajustement Structurel (PAE) aux pays du Sud, dans le cadre de la crise de la dette. C’est ainsi qu’a commencé la période des privatisations de grandes entreprises publiques, la dérégulation systématique des appareils économico-industriels nationaux et des droits sociaux et environnementaux. Les entreprises transnationales se sont imposées dans les secteurs stratégiques de l’économie des pays endettés et « malades ». [1]

    Face à la « maladie » de la dette, on avait besoin de « docteurs » pour trouver les médicaments adéquats. C’est à ce moment-là que sont entrées en jeu les institutions économiques et financières internationales, tels que le FMI, la Banque Mondiale et l’OMC, entre autres. En réalité, les prétendus « docteurs » se trouvaient à l’origine de la maladie. Aujourd’hui, ce sont les mêmes qui contribuent au maintien des pays du Sud dans un état de maladie chronique.

    Les conditions imposées par ces entités aux pays du Sud (et, dans le cadre de l’actuelle crise économique, à quelques pays du Nord) ont obligé les économies à s’ouvrir aux entreprises transnationales. Le médicament était servi. La tâche était simple : ouvrir, libéraliser le commerce et accepter la position dominante des grandes entreprises transnationales. Dès le début, l’activité de ces entreprises a été associée à d’énormes violations des droits et des règles intérieurs des pays.

     

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  • Vérités, sanctions et nouvelles lettres persanes


     

    Washington vient d’annoncer – vendredi dernier – de nouvelles sanctions à l’encontre de 13 individus et 12 « entités » iraniennes dont certaines sont basées en Chine, aux Emirats arabes unis et au Liban, en « riposte » au dernier test d’un missile par Téhéran. 

     

    par Richard Labévière

     

    Le porte-parole de la présidence de la Maison Blanche, Sean Spicer, a précisé que l’annonce de ces sanctions par le département du Trésor avait été « clairement » calculée pour répondre à cet essai effectué dimanche dernier. Mais il a indiqué qu’elles étaient « dans les tuyaux » avant ce tir de missile. « Nous savions que nous avions ces options à notre disposition parce qu’elles étaient déjà en préparation », a-t-il ajouté.

    De source autorisée à Washington, on précise qu’elles ne sont que la première étape de la réponse que les États-Unis entendent apporter face « à l’attitude provocante de l’Iran ». « La communauté internationale a été trop tolérante à l’égard du mauvais comportement de l’Iran », a commenté Michael Flynn, le conseiller à la sécurité nationale de Trump. Diantre ! 

    L’unilatéralité de la réaction américaine était d’autant plus prévisible que le test balistique iranien n’est absolument pas contradictoire avec l’esprit et la lettre de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU qui encadre l’accord nucléaire entre l’Iran et le 5+1 (membres permanents du Conseil plus l’Allemagne).

    Certes, cet accord du 14 juillet 2015 stipule que l’Iran s’engage à ne pas mettre au point ou acquérir l’arme atomique, mais il ne signifie certainement pas que ce pays doive renoncer à toute espèce de matériels nécessaire à sa défense nationale, les derniers missiles testés n’étant pas conçus pour emporter des têtes nucléaires. 

    A cette occasion, il est d’autant plus cocasse de voir Tel-Aviv pousser des cris d’orfraie, lui qui dispose – en toute impunité et hors de tout cadrage internationale – de plus de quatre cents têtes nucléaires et de toute la panoplie de porteurs opérationnels (sous-marins de conception allemande, avions de chasse et missiles de conceptions américaines) pour utiliser ces armes de destruction massives. Israël n’est pas partie prenante du TNP (1) et fait régulièrement des bras d’honneur à l’AIEA chargée de lutter contre la prolifération.

    Sans parler que depuis la création d’Israël en 1948, plus de 400 résolutions du Conseil de sécurité, de l’Assemblée générale et de la Commission de droits de l’homme des Nations unies ont été adoptées sur la question palestinienne, l’occupation et la colonisation israéliennes alors que pas un – pas un de ces textes à l’exception de la résolution 475 concernant le retrait partiel du Liban du sud – n’a été respecté par Tel-Aviv !!!

    Et encore, la soldatesque israélienne occupe toujours le secteur libanais des fermes de Chebaa afin de détourner l’eau du bassin hydrographique du fleuve Litani. Par conséquent, le gouvernement israélien – qui n’en loupe pas une – aurait mieux fait de ne pas trop la ramener. C’était sans compter avec les nouvelles assurances données à la colonisation israélienne par la nouvelle administration américaine… 

    Toujours est-il qu’avec Trump et ses nouvelles sanctions illégales, après le Brexit, avec l’amplification de la révolution numérique et l’actuelle campagne pour les élections présidentielles françaises, le monde s’enfonce encore un peu plus dans l’ère de la post-vérité, d’un post-modernisme où tout se vaut et réciproquement. Les Etats-nations, les relations internationales et les faits qui les structuraient jusque-là se dérobent sous nos pieds dans une implosion continue que le regretté Jean Baudrillard annonçaient depuis le début des années 1980 comme le triomphe du simulacre, de l’échange symbolique et, en définitive comme une mort annoncée de nos vieilles démocraties. 

    Dans ce numéro 113 de prochetmoyen-orient.ch, Guillaume Berlat y revient et dresse quelques filiations de cette terrible généalogie morbide. La semaine dernière, en tirant quelques leçons de la conférence d’Astana sur la crise syrienne, nous avons voulu déconstruire quelques contre-vérités diffusées notamment par Le Monde et d’autres médiums en continu immédiat et propagandiste. Nous avons également choisi de reproduire in extenso la contribution du ministre iranien des Affaires étrangères consacrée à la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme. Nous devions le faire, aucun média parisien n’ayant – semble-t-il – seulement pris la peine de la lire, encore moins de la commenter. 

    Dans ce même esprit de lutte contre la post-vérité, nous y revenons aujourd’hui, non seulement pour en souligner l’apport le plus novateur, mais aussi afin d’en tirer – comme pour Astana – quelques leçons qui pourraient servir à la recherche effective d’une sortie de crise en Syrie et ailleurs. En définitive que nous dit Mohammad Javad Zarif ? D’abord s’entendre sur l’étude et l’analyse des faits – oui des faits ! – avant d’aborder la question des moyens à mettre en œuvre pour y remédier.

     

    Autrement dit, le défi qui s’adresse aux acteurs d’un conflit comme à leurs parrains, autres géniteurs et profiteurs concerne – en premier lieu – la connaissance vraie de la nature des problèmes, de leurs racines les plus profondes afin de remonter aux causes, disait Spinoza. Et comme écrivait aussi notre cher René Descartes, il s’agit – par conséquent – de se déprendre des idées confuses, sinon des préjugés… avant d’envisager toute espèce de politique et d’action. Reprenant les thèses de Feuerbach, le vieux Marx disait, lui aussi à sa manière que comprendre, c’est déjà transformer !

     

    Dans cet ordre d’idées, Mohammad Javad Zarif identifie deux conceptions opposées pour border les crises régionales et internationales : la première, à somme nulle, met en présence, sinon en confrontation, attentes et intérêts maximalistes dans un pugilat où tout le monde finit par être perdant. Héritée de 7000 ans de culture, la deuxième se propose – justement – de remonter aux causes les plus profondes de la naissance et de la propagation des extrémismes, de la naissance et de la propagation du terrorisme. Dans un monde globalisé – où tout, de l’environnement à la sécurité – a été mondialisé, il est parfaitement et pratiquement « impossible de gagner aux dépens des autres ». La guerre de tous contre tous du Léviathan de Hobbes, devenue notre quotidien orwellisé mène à une catastrophe annoncée et déjà là. En effet, nous y sommes : l’approche à somme nulle bloque et détruit tout, générant une mondialisation qui rétrécit tout avec ses murs, ses occupations et ses colonies…

     

    Très simplement, le choix absolu se pose radicalement entre le scénario « perdant/perdant » et une solution « gagnant/gagnant », sans laisser la moindre place à un juste milieu en la matière. Par conséquent, les conflits en Irak, en Syrie, au Yémen et à Bahreïn ne peuvent avoir de solution militaire. Sans y insister davantage, le ministre iranien des Affaires étrangères redit avec force ce que la lettre volée d’Edgar Allan Poe que tout le monde cherche est sous nos yeux : tous ces conflits ont besoin d’une solution politique fondée sur « une approche à somme positive » où aucun acteur réel – naturellement en dehors de ceux qui initient et exécutent la violence terroriste – n’est exclu ni marginalisé en vue du résultat souhaité, à savoir le retour à la paix et la stabilité.

     

    Hélas, cette évidence est plus facile à énoncer qu’à mettre en pratique, mais une autre évidence est aussi à prendre en compte pour éviter de sombrer dans le désespoir et la mort : là ou s’esquisse une volonté s’ouvre déjà un chemin et la promesse d’un but à atteindre. Dans l’Orient compliqué et global, la récente élection d’un nouveau président de la République libanaise – après deux longues années de politisation amère et d’accumulation de détritus – envoie un signe positif. De même qu’au sein de l’OPEP, où désormais chacun s’efforce de considérer ses seuls intérêts immédiats, pour parvenir à une « solution mutuellement bénéfique » ou plus précisément chacun cherche à éviter la perspective la plus désastreuse. La leçon est – ici – porteuse d’avenir : les parties concernées ont abandonné l’obsession de leurs attentes maximalistes – à somme zéro – en faveur d’un « compromis de travail ».

     

    Et face au puit sans fond des désastres en train de détruire la Syrie et le Yémen, on peut légitimement s’inspirer du sursaut libanais afin d’espérer qu’un processus politique – c’est-à-dire susceptible d’agréger des concessions mutuelles, des compromis acceptables et une inclusivité la plus large possible – puisse arrêter le carnage dans les meilleurs délais. Plus concrètement encore, Mohammad Javad Zarif fait une proposition afin de promouvoir la coopération régionale en matière de sécurité : créé un Forum de dialogue régional.

     

    En septembre 1980, les pays occidentaux – à commencer par les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France – ont poussé Saddam Hussein à déclencher une guerre contre l’Iran. Le conflit extrêmement meurtrier de huit années qui s’ensuivit a enseigné à tous les acteurs de la région du golfe persique une autre leçon durable : ne pas pouvoir s’engager dans un nouveau conflit militaire ! Téhéran avait alors espéré que ses voisins et leurs parrains occidentaux auraient pris la juste mesure du monstre qu’ils avaient lancé contre un « ennemi fabriqué », avant que ce Frankenstein se retourne contre eux, finissant par devenir leur propre cauchemar…

     

    Cette guerre a également souligné la nécessité d’un impératif catégorique des plus kantiens : celui d’arrangements et de mécanisme de sécurité régionaux, bels et biens inscrits au paragraphe 8 de la résolution 598 du Conseil de sécurité des Nations unies qui a mis fin à la guerre Irak-Iran. Et cette disposition perdure en continuant d’être pertinente pour promouvoir la coopération régionale en matière de sécurité. Mohammad Javad Zarif : « alors que des forces telles que Dae’ch et ses rejetons doivent être effectivement combattues et défaites, un rétablissement significatif de la paix et de la stabilité en Asie occidentale, et en particulier dans la région du Golfe persique, repose sur la promotion d’un ensemble de principes communs de compréhension mutuelle et de coopération régionale collective ».

     

    L’histoire, notamment en Europe et en Asie du Sud-Est, nous dit que les pays des Proche et Moyen-Orient doivent surmonter l’état actuel de division et de tension afin de mettre en chantier la construction d’un mécanisme régional réaliste. Celui-ci peut se construire à partir d’un Forum de dialogue régional. Une telle structure devrait se fonder sur des principes globalement reconnus et des objectifs communs, notamment le respect de la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance politique de tous les États, l’inviolabilité des frontières internationales, la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres, le règlement pacifique des différends, le refus des menaces et de l’emploi de la force pour laisser place à la promotion de la paix, de la stabilité, du progrès et de la prospérité dans la région.

     

    En définitive, et surtout après l’annonce de nouvelles sanctions américaines contre l’Iran – qui prolongent l’invariable posture des Etats-Unis de Reagan, Bush, Obama et maintenant Trump (sur le mode du « tout changer pour que rien ne change ») – un tel Forum pourrait aider à rétablir de la confiance afin de promouvoir la compréhension et l’interaction entre les gouvernements de la région.

    En s’appuyant aussi sur les sociétés civiles, une telle instance pourra aider à l’écriture de nouvelles Lettres persanes porteuses des mesures de confiance et de sécurité, dont une lutte déterminée contre le terrorisme, puisqu’au final « il s’agit d’assurer la liberté de navigation et la libre circulation du pétrole et d’autres ressources, ainsi que la protection de l’environnement ». 

    Cette proposition de Forum de dialogue régional peut, par ailleurs, assurer le format nécessaire au développement d’accords plus formels de non-agression et de coopération en matière de sécurité. Si ce dialogue doit être tenu d’abord par les parties prenantes régionales concernées, il faut nécessairement mobiliser les cadres institutionnels existants pour le faire vivre, en particulier ceux des Nations Unies.

    « Un rôle régional pour l’Organisation des Nations Unies, déjà envisagé dans la résolution 598 du Conseil de sécurité, aiderait à atténuer les inquiétudes, en particulier des petits pays », conclut le ministre iranien des Affaires étrangères, « la communauté internationale apporterait des garanties et des mécanismes pour sauvegarder ses intérêts légitimes ».

     

    Usbek et Rica, les héros de Montesquieu ont écrit à leurs amis restés au pays durant neuf ans. D’après les contemporains du règne finissant de Louis XIV, leurs Lettres ont dépassé le registre de l’exotisme curieux pour favoriser une meilleure compréhension réciproque des deux sociétés. Spectateurs et victimes de bien d’autres décadences, les contemporains d’aujourd’hui auraient tout intérêt à reprendre la plume pour renouer avec l’intelligence minimale qui nous permettra – peut-être – de regagner la confiance minimale à la nécessaire maîtrise d’une mondialisation folle et meurtrière.

     

    Richard Labévière

    Note:

    1. Le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) est un traité international conclu en 1968 et signé par un grand nombre de pays. Il vise à réduire le risque que l’arme nucléaire se répande à travers le monde, et son application est garantie par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

     

    Source: Edito du n°113 de Proche&Moyen-Orient.ch -Observatoire Géostratégique)

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  • Trump : la vraie question à propos du Mexique


     

    A juste titre, on se scandalise à propos des déclarations racistes de Trump contre le Mexique. Mais le plus important n’est pas dit. D’abord : qui a commencé à construire ce Mur ? Réponse : Bill Clinton, président de 1991 à 1999. Ensuite, la vraie question est : mais pourquoi les Mexicains doivent-ils partir ? Dans son livre Les 7 Péchés d’Hugo Chavez, Michel Collon avait analysé ce qu’il appelait « Les fléaux de l’Amérique latine ». Dont « l’agriculture assassinée ». Un extrait de ce livre :

     

    Fléau n° 3: l’agriculture assassinée

     

    « Désormais, le Mexique, pour faire ses tortillas traditionnelles, doit acheter du maïs états-unien ». Voilà comment Monseigneur Mario Ruiz, archevêque de Portoviejo, juge les effets des traités de libre-échange imposés par Washington : « La grande puissance du Nord te dit : signe ou signe. Et si tu ne signes pas, je t’enfonce, je t’annihile. Que veulent à présent les Etats-Unis ? Que nous négocions un par un, parce qu’ainsi, il est plus facile de nous écraser ? » .

    Le maïs constitue l’aliment de base des Mexicains, surtout des pauvres. Il a toujours été produit sur place. Mais depuis l’entrée en vigueur du traité ALENA, les importations de maïs venant des USA ont quadruplé. Même tendance pour le lait et de porc. L’ALENA, c’est l’Accord de Libre Echange Nord Américain qui a instauré en 1994 une zone de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique.

    Le montant global de ces importations alimentaires est passé de six à dix milliards de dollars et continue de croître. Certes, les exportations alimentaires du Mexique ont également augmenté. Mais beaucoup moins vite. Conséquence : les importations d’aliments engloutissent la moitié des revenus du pétrole. Provoquant une saignée des devises dont le pays aurait tant besoin pour se développer.

    De plus, quels sont les produits que le Mexique exporte ? Des tomates, de la bière et de la tequila. C’est-à-dire la production des grosses sociétés de l’agrobusiness. Par contre, ce qu’il importe, ce sont les aliments stratégiques comme le maïs. Les petits paysans ont été sacrifiés. Et le pays a perdu sa souveraineté alimentaire

     

    Paysans mexicains ruinés par un traité meurtrier

     

    Ce libre échange entre la chèvre et le loup a déséquilibré toute l’économie du Mexique. Depuis l’entrée en vigueur du traité avec les Etats-Unis, les revenus des producteurs locaux de céréales et de haricots ont chuté de moitié.

    En fait, ces produits valent de moins en moins dans les échanges internationaux. Du coup, au Mexique, le salaire agricole moyen a chuté de 107 à 93 pesos en dix ans. L’emploi dans l’agriculture et les secteurs annexes est tombé de neuf à sept millions. Tout ceci aggrave la pauvreté. Un enfant mexicain sur cinq vit dans la misère et est sous – nourri.

    Même si le Mexique crée en moyenne deux cent cinquante mille emplois par an, en réalité l’emploi recule. Pour compenser la croissance démographique, il en faudrait un million. On comprend donc pourquoi cinq cent mille Mexicains émigrent chaque année. Mais lorsqu’ils tentent de pénétrer aux Etats-Unis, ils subissent une forte répression autour du mur construit à la frontière.

    Actuellement, un Mexicain sur dix vit aux Etats-Unis d’où il envoie un peu d’argent à sa famille pour l’aider à tenir le coup. Ces vingt milliards de dollars des remesas constituent une des principales sources de revenus du Mexique. Mais ruiner l’économie d’un pays, puis surexploiter et traiter en ‘illégaux’ les pauvres qu’on a ainsi créés, n’est-ce pas un système hypocrite et absurde ?

    Pour imposer ce système au Mexique, les sociétés étrangères soutiennent les politiciens de droite comme le président frauduleusement élu Felipe Calderon. On les achète pour favoriser les investissements et réprimer les luttes ouvrières, paysannes, indigènes.

    Au Mexique, par contre, hommes d’affaires, dirigeants politiques et policiers ne sont quasi jamais poursuivis pour les crimes qu’ils commettent. La torture est pratique courante, ainsi que les emprisonnements arbitraires, sans charge, sans procès, pendant des mois, voire des années. La police nationale, régionale ou locale attaque très violemment les contestataires comme en octobre 2006 à Oaxaca. Cette année-là, les forces de répression ont assassiné au moins vingt morts, battu des centaines de gens, violé de nombreuses femmes. Et tué dix journalistes.

     

    Un agriculteur US reçoit trente fois plus d’aides que celui du Mexique

     

    Les belles promesses des traités de coopération sont démenties par les faits. Au Mexique, l’exode rural a plus que triplé en vingt-cinq ans, comme le reconnaît le site officiel du traité ALENA. Même la Banque Mondiale a été forcée de reconnaître en 2005 que le bas niveau des prix agricoles « résulte en grande partie de l’ouverture de l’économie, augmentée avec l’entrée en vigueur de l’ALENA, et de l’inégalité des moyens dont disposent les paysans mexicains face à leurs voisins du Nord, vu la faiblesse croissante des subventions agricoles alors que d’importantes subventions sont en vigueur aux Etats-Unis et au Canada. » Le loup et la chèvre.

    Entre Nord et Sud, le fossé de la productivité ne cesse d’augmenter. Logique : un agriculteur des Etats-Unis reçoit trente fois plus d’aides qu’un agriculteur du Mexique. En cette matière, l’hypocrisie règne. Tout en exigeant que les pays pauvres cessent de protéger leurs entreprises, les vingt-neuf pays les plus riches du monde dépensent annuellement 370 milliards de dollars pour aider leurs propres entreprises agricoles. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter depuis des décennies.

    On est bien dans le « Faites ce que je dis, et pas ce que je fais », explique l’économiste brésilien Osvaldo Coggiola :

    « Pendant que les Etats-Unis et l’U.E. continuent de subventionner massivement leurs exportateurs de nourriture et de céréales, le FMI et la Banque Mondiale exigent des pays d’Amérique Latine qu’ils appliquent des coupes budgétaires et le libre échange, réduisant brutalement les budgets alloués à l’agriculture. Du coup, ces marchés seront inondés d’importations bon marché car subventionnées. Les quotas – officiels mais aussi camouflés – imposés par les USA et l’U.E. sur leurs importations agricoles font du tort aux agro-exportateurs potentiels et, en retour, diminuent l’emploi de la main d’œuvre rurale. La nature non réciproque des règles commerciales acceptées par les pays d’Amérique Latine révèle leur caractère ‘colonial’. »

    Le Mexique, tout proche des Etats-Unis, est sans doute un cas extrême de cette colonisation. Mais toute l’Amérique latine est concernée parce que la domination des multinationales sur les économies ne date pas d’aujourd’hui. Au Venezuela, le “tout au pétrole” a entraîné l’abandon des rares industries locales, et aussi de l’agriculture. Le pays importe plus de 70% de son alimentation. Dans les rues de Caracas, nos l’avons dit, vous pouvez manger du maïs grillé en direct sur le trottoir. Il est vénézuélien et délicieux. Mais si vous achetez un bocal de maïs dans un supermarché, il sera Made in USA.

    TABLE DES MATIERES DES
    « 7 PECHES D’HUGO CHAVEZ » 

    Introduction

    Premier péché : il leur apprend à lire

    Chapitre 1. Ce merveilleux sourire sur la figure de Carmen…

    Deuxième péché : chacun a droit à la santé

    Chapitre 2. Avant Chavez, deux Vénézuéliens sur trois n’avaient jamais vu un médecin

    Troisième péché : chacun peut manger à sa faim

    Chapitre 3. La pauvreté n’est pas une fatalité

    Comprendre l’Amérique latine

    Chapitre 4. Comment sont-ils devenus si pauvres ?

    Chapitre 5. L’aspirateur des richesses

    Chapitre 6. Un pays dévalisé en une nuit, est-ce possible ?

    Chapitre 7. Les 7 fléaux de l’Amérique Latine

    La bataille pour l’or noir

    Chapitre 8. L’Histoire sanglante du pétrole

    Chapitre 9. La bataille du pétrole au Venezuela

    Chapitre 10. Les multinationales pétrolières sont-elles compatibles avec l’avenir de l’humanité ?

    Quatrième péché : il change les règles entre les riches et les pauvres

    Chapitre 11. Le Venezuela pourra-t-il créer une nouvelle économie ?

    Chapitre 12. La Solution Chavez fonctionne-t-elle ?

    Chapitre 13. Chavez trop lent et trop conciliant ?

     

    Cinquième péché : la démocratie, c’est plus qu’un bulletin de vote

    Chapitre 14. Bureaucratie et corruption : la démocratie participative est-elle la solution ?

    Chapitre 15. Chavez est-il un populiste ? Les faiblesses du chavisme.

    Chapitre 16. Une armée qui fait la révolution ?

     

    Sixième péché : il ne se soumet pas au pouvoir des médias

    Chapitre 17. D’où provient et que vaut notre info sur Chavez ?

    Chapitre 18. Le Monde est petit

    Chapitre 19. Est-il possible de réaliser une révolution sociale sans et contre les médias ?

     

    Septième péché : l’homme qui tient tête aux Etats-Unis

    Chapitre 20. Unir l’Amérique Latine et toutes les résistances

    Conclusion : le droit à l’alternative ?
    Le livre Les 7 Péchés d’Hugo Chavez est aussi disponible en espagnol et néerlandais

    Source : Investig’Action

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  • Le « sale boulot » d’Israël dans la « guerre sale » au Guatemala


     

    Les procédures pénales contre l’ancien dictateur Rios Montt mettent en lumière le rôle joué par Israël dans les crimes commis contre les Mayas au Guatemala. 


    Janvier 2016 a vu les arrestations de 18 anciens militaires pour leur implication présumée dans la guerre sale du pays dans les années 1980. En février de l’année dernière, deux ex-soldats ont été condamnés dans un cas d’esclavage sexuel sans précédent et qui concernait la même époque.

    Ces procédures judiciaires représentent de nouvelles avancées dans le système judiciaire à la suite du procès et de la condamnation de l’ancien chef de l’État, Efraín Ríos Montt, pour génocide et crimes contre l’humanité. Bien que la Cour constitutionnelle guatémaltèque ait très vite annulé le jugement (qui a été relancé en mars après plusieurs péripéties), un précédent au niveau mondial s’est imposé en tenant des responsables étatiques responsables dans le pays même où leurs crimes ont été commis.

    Et en novembre, un juge guatémaltèque a autorisé un procès distinct contre Ríos Montt. L’affaire concerne un massacre commis en 1982 dans le village de Dos Erres.

    Ríos Montt a été président de 1982 à 1983, une période marquée par une intense violence étatique contre les peuples indigènes mayas. La violence incluait la destruction de villages entiers avec des déplacements massifs de population.

    Les Mayas ont été ciblés à de nombreuses reprises pendant la période de répression qui a commencé en 1954, date à laquelle les États-Unis ont provoqué un coup d’État militaire, et s’est poursuivie jusqu’en 1996. Plus de 200 000 personnes ont été tuées au Guatemala durant cette période, dont 83% étaient des Mayas.

    Les crimes commis par l’État guatémaltèque ont été exécutés avec une aide étrangère – en particulier américaine. Mais une partie clé de ces crimes a jusqu’ici échappé à toute mention devant les tribunaux, et c’est Israël.

    Servir de relais pour les guerres des États-Unis

    Depuis les années 1980 jusqu’à nos jours, le rôle militaire d’Israël au Guatemala demeure un secret de polichinelle, bien documenté mais peu évoqué.

    Ríos Montt a déclaré à un journaliste de ABC News que son coup d’État avait été si peu attendu « parce que beaucoup de nos soldats ont été formés par des Israéliens ». En Israël, la presse a indiqué que 300 conseillers israéliens étaient sur le terrain pour entraîner les soldats de Ríos Montt.

    Un conseiller israélien au Guatemala à l’époque, le lieutenant-colonel Amatzia Shuali, a déclaré: « Je n’aime pas ce que font les païens avec les armes. Mais ce qui importe, c’est que les juifs en profitent « , comme l’ont raconté Andrew et Leslie Cockburn dans Dangerous Liaison.

    Quelques années plus tôt, lorsque les restrictions du Congrès sous l’administration Carter limitaient l’aide militaire américaine au Guatemala en raison des violations des droits de l’homme, les responsables israéliens ont vu là une occasion économique en or d’entrer sur ce marché des technologies militaires.

    Yaakov Meridor, alors ministre israélien de l’économie, indiquait au début des années 1980 qu’Israël voulait être un « proxy » (relais) pour les États-Unis dans les pays où ceux-ci avaient décidé de ne pas vendre ouvertement des armes. Meridor avait déclaré: « Nous allons dire aux Américains: Ne nous concurrencez pas à Taïwan, ne rivalisez pas avec nous en Afrique du Sud ni dans les Caraïbes ou dans d’autres endroits où vous ne pouvez pas vendre des armes directement. Laissez-nous faire … Israël sera votre intermédiaire. »

    Le programme CBS Evening News avec Dan Rather a tenté d’expliquer la source de l’expertise mondiale d’Israël en notant en 1983 que les armes avancées et les méthodes israéliennes anti-guérilla mises en œuvre au Guatemala « avaient été testées avec succès en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. »

    La force de vente d’Israël pour ses armes reposait non seulement sur leur utilisation en Cisjordanie occupée et à Gaza, mais aussi dans la région à plus grande échelle. Le journaliste George Black a indiqué que les milieux militaires guatémaltèques admiraient la performance de l’armée israélienne lors de l’invasion du Liban en 1982. Leurs admirateurs à l’étranger étaient si convaincus que la droite au Guatemala « parlait ouvertement de la ‘palestinisation’ des Indiens mayas rebelles », selon Black.

    La coopération militaire entre Israël et le Guatemala remonte aux années 1960. Durant la dictature de Ríos Montt, Israël était devenu le principal fournisseur d’armes, de formation militaire, de technologie de surveillance et d’autres services au Guatemala dans la guerre étatique contre les mouvements urbains de résistance armée et les indigènes Mayas dans les campagnes.

    De nombreux Guatémaltèques ont souffert des résultats de cette relation spéciale, et ils n’ont pas manqué de faire le lien entre Israël et leur tragédie nationale.

    « Un homme d’une grande intégrité personnelle »

    L’un des massacres les plus épouvantables commis pendant cette période a été la destruction du village nommé Dos Erres, du district El Petén. Les soldats – entraînés par le Israéliens – de Ríos Montt ont incendié Dos Erres, après avoir abattu tous ses habitants. Ceux qui ont survécu à l’attaque initiale sur le village ont eu le crâne brisé à coups de marteau. Les cadavres remplissaient le village.

    Lors d’une exhumation dans le village, ordonnée par le tribunal, les enquêteurs travaillant pour la Commission de la Vérité des Nations Unies de 1999 ont écrit ce qui suit dans leur rapport médico-légal : « Toutes les preuves balistiques récupérées correspondent à des fragments de balles tirés d’armes à feu et de fusils de marque Galil fabriqués en Israël ».actuelle

    Le président américain Ronald Reagan – dont l’administration sera plus tard impliquée dans le scandale de l’Irangate ou « Iran-Contra » pour avoir vendu des armes à l’Iran via Israël dans le but de financer une force paramilitaire visant à renverser le gouvernement marxiste nicaraguayen, – avait rendu visite à Ríos Montt quelques jours avant le massacre.

    Reagan fit l’éloge de Ríos Montt, « un homme d’une grande intégrité personnelle » qui « veut améliorer la qualité de vie de tous les guatémaltèques et promouvoir la justice sociale ». Reagan a également assuré le président guatémaltèque que « les États-Unis se sont engagés à soutenir ses efforts pour rétablir la démocratie et s’attaquer aux causes profondes de cette insurrection violente. » À un moment de leur conversation, Reagan aurait embrassé Ríos Montt et dit au président guatémaltèque qu’il se faisait « trop de soucis » sur les droits de l’homme.

    En novembre 2016, cependant, la juge Claudette Dominguez a accepté la demande du procureur général guatémaltèque de poursuivre Ríos Montt en tant qu’auteur légalement responsable du massacre de Dos Erres, l’accusant d’homicide aggravé, de crimes contre l’humanité et de génocide.

    Parmi les 18 arrêtés cette année se trouvait Benedicto Lucas García, ancien chef d’état-major de l’armée sous la présidence militaire de son frère Romeo Lucas García. Benedicto, qui a été vu par certains de ses soldats comme d’un innovateur de techniques de torture réservées aux enfants, parlait « du soldat israélien [comme] d’un modèle et un exemple pour nous« .

    En 1981, Benedicto a dirigé la cérémonie d’inauguration d’une école d’électronique israélienne conçue et financée au Guatemala. Son but était de former les militaires guatémaltèques à l’utilisation des technologies dites de contre-insurrection. Benedicto avait salué l’installation de l’école comme une « étape positive » pour faire accéder le régime guatémaltèque à une « efficacité militaire de classe mondiale grâce aux conseils [d’Israël] et au transfert de la technologie électronique ».

    Au cours de sa seule année inaugurale, l’école a permis à la police secrète du régime, le G-2, d’attaquer une trentaine de refuges de l’Organisation Révolutionnaire du Peuple en Armes (ORPA).

    Le G-2 a coordonné et mis en œuvre l’assassinat, la « disparition » et la torture des opposants au gouvernement guatémaltèque.

    Alors que le pouvoir guatémaltèques a souvent changé de mains à la fois par des coups d’État et des élections, au cours des années 1980, Israël est demeuré la principale source d’armes et de conseils militaires du pays.

    Belligérance à la frontière

    Le complexe israélien de sécurité militaire étend son ombre jusque sur les Guatémaltèques qui fuient encore les conséquences de la « guerre sale ».

    Dans certaines régions de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, comme au Texas, le nombre de migrants venus d’Amérique centrale (mais seulement des pays ravagés par l’intervention américaine, comme le Guatemala, El Salvador, le Honduras) commence à dépasser le nombre du ressortissants mexicains.

    Selon les informations communiquées à cet auteur par le bureau médical du comté de Pima en Arizona, de nombreux Guatémaltèques qui ont péri lors de la traversée de ces terres désertiques venaient des communautés mayas les plus durement affectées par le génocide des années 1980 : El Quiché, Huehuetenango, Chimaltenango.

    Le sud de l’Arizona a également connu un pic dans la migration indigène guatémaltèque. Des entreprises et des institutions américaines collaborent avec des sociétés de sécurité israéliennes pour renforcer la zone frontalière du sud de l’Arizona.

    L’entreprise israélienne d’armes Elbit a remporté un important contrat gouvernemental visant à fournir 52 tours de surveillance dans les régions frontalières désertiques du sud de l’Arizona, à commencer par un programme pilote de sept tours situées à présent parmi les collines et les vallées entourant Nogales, une ville ceinturée par le mur de séparation.

    Plus de tours sont prévues pour entourer la Nation Tohono O’odham, la deuxième plus grande réserve de natifs américains aux États-Unis. Déjà, le nombre de forces fédérales occupant des postes permanents sur les terres de Tohono O’odham est le plus important de l’histoire des États-Unis.

    Alan Bersin, un haut responsable du Département américain de la Sécurité intérieure, a décrit en 2012 la frontière entre le Guatemala et le Chiapas, au Mexique, comme « maintenant notre frontière sud ». Cette « frontière sud » a été lourdement militarisée pendant les huit années du gouvernement Obama.

    Nous pouvons nous attendre à ce que la militarisation se poursuive pendant la présidence de Donald Trump. La rhétorique anti-migrants de Trump pendant sa campagne électorale laisse penser que cette militarisation s’intensifiera.

    Pendant la guerre sale, des dizaines de milliers de Guatémaltèques ont fui par-delà la frontière vers le sud du Mexique. Aujourd’hui, Israël aide les autorités mexicaines du Chiapas à mener des activités de « contre-insurrection » visant en grande partie la communauté indigène maya.

    Bien que les informations sur la relation du Guatemala avec Israël commencent à circuler, les efforts entreprenants d’Israël dans le pays n’ont jamais diminué. Aujourd’hui, la présence d’Israël au Guatemala est particulièrement marquée dans l’industrie de la sécurité privée qui a proliféré dans les années qui ont suivi le dit processus de paix guatémaltèque au milieu des années 1990.

    Ohad Steinhart, un Israélien, installé au Guatemala en ce moment opportun, à l’origine travaillant comme un instructeur en maniement d’armes. Environ deux ans après son transfert de 1994 au Guatemala, il a fondé sa propre entreprise de sécurité, Decision Ejecutiva.

    La modeste entreprise de 300 employés de Steinhart est petite si comparée au colossal Golan Group, le plus grand et plus ancien conglomérat de sécurité privée d’Israël au Guatemala.

    Fondé par d’anciens officiers des forces spéciales israéliennes, le Groupe Golan a également formé des agents d’immigration du Département de la sécurité intérieure le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Le Groupe Golan a employé des milliers d’agents au Guatemala, dont certains ont été impliqués dans la répression des protestations environnementales et foncières contre les opérations minières par des entreprises canadiennes. La société a été nommée dans un procès en 2014 par six agriculteurs guatémaltèques et un étudiant qui ont tous été blessés par balles, à bout portant, par des agents de sécurité lors d’une manifestation l’année précédente.

    L’utilisation par le Guatemala de formateurs et de conseillers militaires israéliens, tout comme dans les années 1980, se poursuit. Les conseillers israéliens ont ces dernières années, contribué à la « remilitarisation » du Guatemala. La journaliste Dawn Paley a rapporté que des formateurs militaires israéliens se sont à nouveau affichés dans une base militaire à Coban, la ville qui abrite des fosses communes datant des années 1980. Jusqu’à présent, les restes de plusieurs centaines de personnes ont été découverts.

    Les charniers de Coban ont servi de base juridique aux arrestations en janvier de 14 anciens militaires. En juin dernier, un juge guatémaltèque a statué que les preuves étaient suffisantes pour que huit personnes arrêtées soient jugées. Les arrestations et les procès à venir sont susceptibles d’aller à leur terme.

    Les universitaires Milton H. Jamail et Margo Gutierrez ont documenté le commerce israélien d’armes en Amérique centrale, notamment au Guatemala, dans leur livre publié en 1986: It’s No Secret: Israel’s Military Involvement in Latin America. Ils ont écrit le titre de cette façon parce que la majeure partie de l’information dans le livre est extraite de sources de médias traditionnels.

    Pour l’instant, le rôle bien documenté d’Israël dans les guerres sales du Guatemala est une question peu abordée. Mais les Guatémaltèques savent mieux que quiconque que le long chemin vers la justice commence par la reconnaissance des crimes passés.

    Pourtant, il est difficile de savoir combien de temps s’écoulera avant d’entendre parler d’officiels israéliens convoqués au Guatemala pour être jugés pour le rôle repoussant qu’ils ont joué dans les heures les plus sombres du pays.

    20 janvier 2017 – The Electronic Intifada – Traduction : Chronique de Palestine – Lotfallah

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  • Fillon préconise une thérapie de choc pour la France

     

    François Fillon préconise une thérapie de choc pour la France, « une forme de blitzkrieg ». Le blitzkrieg, ou guerre éclair a été développé par l’armée de Hitler. Il mise sur l’effet de surprise, la rapidité de la manœuvre et la brutalité de l’assaut. Mais à qui François Fillon veut-il faire la guerre ?

     

    Source: Investig’Action

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