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Économie - Page 2

  • La « petite » Wallonie plus peuplée que 6 Etats souverains de l’UE. Et plus démocratique que 27.

    L’Europe telle qu’elle se fait, Propos du moment Ajouter un commentaire

    Les chiens de garde des firmes privées, indûment dénommés « journalistes, » rivalisent pour exprimer leur mépris de la Wallonie : « petite province », « petite région »,  qui « ose défier 500 millions d’Européens », qui « prend en otage » toute l’Europe (la « prise en otage » est une formule souvent utilisée par ces ennemis de la démocratie et de la justice sociale ; elle équivaut à traiter hier les grévistes, aujourd’hui les Wallons  de terroristes – on voit la violence du propos). On les entend sur les chaînes de télé et les stations de radio publiques et privées ; on les lit dans 99 % de la presse quotidienne et 90% de la presse hebdomadaire.

    Comme ces propagandistes, le plus souvent largement incultes, méprisent aussi la réalité des faits, voyons  ce qu’il en est en comparant la population de la Wallonie à celle de certains Etats souverains, membres de l’UE :

    la Wallonie : 3.589.744 habitants .

    Lituanie : 2.921.262

    Slovénie : 2.062.874

    Lettonie : 1.313.271

    Chypre : 847.008

    Luxembourg : 562.958

    Malte : 429.344

    Si on ajoute à la population wallonne celle de Bruxelles (dont le Parlement est lui aussi hostile au CETA) : 3.589.744 + 1.175.173 = 4.764.917

    ce qui veut dire  plus que l’Irlande (4.625.884) et la Croatie (4.225.316).

    A la vérité des chiffres s’ajoute celle, plus importante, de la souveraineté démocratique : un Parlement démocratiquement élu, qui a étudié pendant deux ans le résultat de 5 ans de négociations ultra-secrètes (ce que les propagandistes médiatiques passent tout le temps sous silence), s’est démocratiquement exprimé. La Constitution de la Belgique lui fait devoir d’examiner et de ratifier (ou pas) des traités de ce genre.  

    C’est tout cela que les oligarques de la Commission européenne,  aux ordres de Goldman Sachs, méprisent, comme ils ont méprisé le référendum grec. Ces gens au service du monde des affaires et de la finance sont les premiers responsables des populismes et des nationalismes renaissants. Traité après traité, directive européenne après directive européenne, ils enlèvent  aux gens le peu qu’ils avaient de la maîtrise de leur destin. Et, avec la complicité des gouvernements de moins en moins représentatifs des attentes des peuples, ils persévèrent.

    Le CETA, la TTIP (Tafta), le TISA sont des instruments de démantèlement des Etats au profit des multinationales. Telle est, en fait, la véritable raison d’être de l’Union européenne : détruire les Etats. Ce qu’elle fait en renforçant des institutions supranationales à l’abri de tout contrôle démocratique (Commission, Banque Centrale, Cour de Justice de l’UE), en démantelant les services publics, en s’attaquant aux programmes scolaires (le livre blanc de Bruxelles de 1995, confirmé en 2000) dont l’objectif est de faire disparaître toute conscience nationale et citoyenne.

    Avec comme but ultime, transformer l’espace européen en colonie des Etats-Unis. Ceux-ci en ont besoin pour maintenir leur domination sur la planète. D’où le travail de taupe, dans chaque pays, d’ élites politiques formées à servir les intérêts US et diplômées « young leaders ». Il y en a dans tous les gouvernements, peu importe la couleur politique. En France, le travail de désintégration de l’école publique, la vente de l’Education nationale à Microsoft par l’actuelle ministre, ne sont que l’application de cet objectif. Il en va de même de la vente, par pans entiers, du patrimoine industriel, et de l’effacement de la politique culturelle et de la défense de la langue française.

    Il n’y a pas de complot. Ces gens avancent à visage découvert (par ex, la liste des Young leaders est publique). Le drame : il n’y a plus rien en face d’eux. La social-démocratie s’est vendue dans toute l’UE (toute ? non ! Il y a la Wallonie, pour le moment) au néo-libéralisme le plus débridé. Souvent au nom d’une Union européenne qui n’est que le cheval de Troie des USA.

    Une opportunité se présente grâce au  à la résistance wallonne au CETA qui popularise le sujet : mettre ces traités et l’UE au coeur de la campagne électorale pour la présidence de la République et ensuite pour les législatives. Interpeler les partis et les candidats sur ces questions et refuser leurs généralités qui noient le poisson. Nous avons besoin, à ce tournant de l’histoire, qu’on nous propose des options claires : une UE colonie US ou une union des peuples d’Europe qui le veulent fondée sur l’impératif de la souveraineté populaire et organisée par la seule coopération gouvernementale (la seule chose qui marche aujourd’hui : Airbus, Ariane, etc), tant il est manifeste que l’UE actuelle n’est pas réformable comme l’ont démontré les choix des dix années écoulées.

    Ne laissons pas occulter l’essentiel par les thèmes sarkozystes si souvent repris par le tandem Hollande-Valls. Ne subissons plus les médias toxiques. Soyons exigeants. Nous sommes le peuple !  Décolonisons l’Europe de l’UE !

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  • L'EURO et l'austérité

    par MS21

    Banque Centale Européenne ( Frankfurt)

    Banque Centale Européenne ( Frankfurt)

    La privatisation des emprunts d’État entérinée, organisée par les traités de l’Union européenne (UE) a marqué la fin de la période dite des « Trente glorieuses ». La monnaie, de facilitateur des échanges économiques devient elle-même une marchandise à part entière et objet de transactions. Un tel système a pour fonction d’augmenter les profits des capitaux avec pour corollaire un accroissement de l’appauvrissement de la société civile. Nous évoquerons la mise en œuvre dans l’UE des mécanismes à l’origine des crises que nous connaissons, en Allemagne d’abord où les salariés victimes d’une purge sociale, vont faire les frais de la compétitivité de leur pays. Cette compétitivité qui s’exerce au détriment des autres pays de la zone, conduit ceux-ci à systématiser l’austérité chez eux. C’est à cette contrainte que répond chez nous l’actuelle réforme du code du travail, ce que les responsables politiques se gardent bien de reconnaître. Les règles de la monnaie unique euro systématisent ces contraintes à tous les pays de la zone euro et l’Allemagne qui en est la grande bénéficiaire bloque toute évolution du système.La France dispose pourtant de nombreux atouts pour mettre en œuvre une politique d'émancipation : elle doit retrouver sa souveraineté, reprendre en main son destin et passer de la guerre économique dans l'Union à la coopération européenne.

     

    Dans l'histoire du capitalisme la période qui a suivi le deuxième guerre mondiale, appelée "les Trente glorieuses" constitue une parenthèse incongrue. L'humanité avait failli sombrer définitivement dans la barbarie par la faute d'un capitalisme au comble de sa logique prédatrice. Les gouvernements occidentaux n'étaient pas parvenus à juguler les effets de la crise économique de 1929. Conscients que cette crise avait été la cause de la montée du nazisme et soucieux de préserver les fondements du système, ils entreprirent de le réformer. Pour tenter d'éviter les crises économiques, ils décidèrent de favoriser le pouvoir d'achat par un système de redistribution. Ce système fonctionna aussi longtemps que le capitalisme – dont l'esprit est de viser l'enrichissement d'une minorité – jugea de son intérêt de le tolérer.

    Dès 1971, les États-Unis cassaient le système dit de Bretton-Woods qui, établissant une parité entre l'or et le dollar limitait le développement de la finance étasunienne. En France, le 3 Janvier 1973 Valéry Giscard d'Estaing, ministre des finances de Georges Pompidou, ancien fondé de pouvoir de la Banque Rothschild, décidait que L’État Français ne devrait plus se financer auprès de la Banque de France, mais devrait emprunter avec intérêt aux banques privées. Le capital privé prend alors la main sur les dépenses de l’État.

    En 1992 le traité de Maastricht va imposer cette règle à l’ensemble de l’Union européenne et il établit pour l’Union européenne une monnaie unique, l’euro.

    En France, dès 1973 des mesures d'économie drastiques destinées à satisfaire aux futurs critères de Maastricht et à rendre la France « euro-compatible » provoquent de facto la baisse du pouvoir d'achat et donc de la consommation. La croissance indispensable aux profits dépendant de la consommation, il importe de la maintenir coûte que coûte. La finance mondiale invente alors les crédits hypothécaires nés de la certitude des financiers, (en réalité de l'illusion) que les prix de l'immobilier ne peuvent qu'augmenter !... Ainsi naît la crise dite des « subprimes » qui partie des États-Unis touche l'Espagne, la Grèce, le Portugal, l'Irlande, l'Italie... Peu à peu les ménages les moins aisés ne pourront plus faire face aux échéances. On en connaît les dégâts sociaux... Enfin, les autorités européennes, soucieuses d'élargir l'Union européenne ont fermé les yeux sur le maquillage de la dette grecque - maquillage auquel la banque Goldman Sachs a prêté son concours. Les Européens ont fait le pari que la monnaie unique obligerait les pays à "converger" vers ceux qui sont les plus industrialisés en mettant en œuvre des mesures d'austérité qui favoriseraient leur compétitivité. Pari perdu, nous le voyons tous les jours mais moins douloureusement certes que les Grecs !

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  • Désindustrialisation de la France

    Désindustrialisation de la France

    par MS21

     Désindustrialisation de la France

    Un emploi industriel génère 3 à 12 emplois dans les services, l'inverse non. La France est devenue depuis plus de 30 ans le théâtre d'une désindustrialisation orchestrée dans des domaines aussi variés que la recherche médicale, les télécommunications, l'atome, l'aéronautique, la sidérurgie, les transports, l'agriculture, l'énergie, la culture. Nous reprenons l'analyse de Jean-Pierre Escaffre portée par une réflexion collective du Groupe Babeuf.

    Politique industrielle : un système qui se délite

    On assiste depuis plus de vingt ans à un inexorable processus de désindustrialisation de la France qui se traduit par une perte de souveraineté dans des secteurs clés de l’économie nationale et amplifie de façon dramatique le chômage de masse. Il est important de comprendre les mécanismes invariants qui interviennent dans cette dérive et de voir qu’il s’agit là d’une conséquence directe de la mise en œuvre institutionnelle et économique de la logique néo-libérale telle qu’elle a été formalisée par le projet de Traité constitutionnel européen (TCE), devenu par la suite le Traité de Lisbonne.

    En politique, il faut distinguer deux plans : celui des règles du jeu définies par les institutions, les lois, et celui du jeu proprement dit, soit la façon dont les peuples et leurs gouvernants se comportent dans le cadre de ces règles. En effet, une fois définies, les règles du jeu politique ne laissent souvent aux dirigeants qu’une marge de manœuvre réduite qui a peu de chances d’influer sur le cours des événements. Or, ces fameuses règles qui régissent les grands leviers de l’économie en Europe depuis plus de trente ans sont maintenant bien connues. Il s’agit:  du libre-échange généralisé,  d’une monnaie forte,  de la financiarisation dérégulée de l’économie.

    Ces principes ont été constitutionnalisés il y a onze ans dans le fameux TCE. Parmi les nombreuses conséquences sociales et économiques particulièrement délétères de ces principes, il y en a une que la plupart des médias passent sous silence ou qu’ils évoquent hypocritement en accusant le « coût salarial trop élevé » ou le poids insupportable des « charges sociales » : il s’agit du processus progressif et inexorable de destruction de l’activité industrielle dans notre pays.

    On peut souligner que ce déclin s’est traduit par la perte sèche, en France, de plus d’un million d’emplois dans le secteur industriel depuis dix ans ou une perte de 2,2 millions d'emplois durant ces 40 dernières années. La part de ce secteur dans le PIB est en chute constante : 22% en 1970, 18,4% en 1999, 13,6% en 2008 et 11% en 2011. Représentant 9,3% du PIB, la part dans la valeur ajoutée du secteur manufacturier en France est désormais parmi les plus faibles d'Europe. La part de marché de la France au sein de la zone euro entre 2000 et 2010 n'a cessé de diminuer, l'écart avec l’Allemagne serait de 250 milliards d’euros. La France depuis plusieurs années est passée d'un pays à haute technologie à un pays à moyenne et basse technologie.

    Mais il n’est pas inutile de regarder - en passant en revue quelques secteurs essentiels de l’économie – comment, et au bénéfice de qui, a été organisé ce naufrage national.

    Un cas exemplaire : la Compagnie Générale d’Électricité (CGE)

    La Compagnie Générale d’Électricité (CGE) est née en 1898. Très liée au pouvoir politique et s’appuyant essentiellement sur des marchés publics, elle va s’accroitre par fusions et acquisitions successives suivant cinq spécialités : le transport ferroviaire, l’électricité, les télécommunications, le matériel de défense et l’électronique. Ả partir des années 1980, on assiste à un scénario type de cette période qui est une gestion capitaliste par le duo droite-gauche: nationalisation quand ça va mal et privatisation quand l’entreprise est à flot, le tout agrémenté de scandales divers. Ainsi en 1982 (Mauroy) la CGE est nationalisée, en 1987 (Balladur) elle est privatisée, et à la suite d’un véritable jeu de piste labyrinthique de nouvelles fusions-acquisitions, elle donne naissance en 1998 à trois grandes sociétés différentes : Alcatel, Alstom et Cegelec.

    La suite n’est qu’un lent naufrage. Ces trois sociétés vont représenter dix ans plus tard trois énormes échecs industriels que l’on peut caractériser avec quelques invariants présents dans de nombreux secteurs :

    - Une gestion hasardeuse et désastreuse — avec la complicité d’un corps d’État peu soucieux de l’intérêt de la Nation — entraînant, sous la pression de la concurrence, des vagues de licenciements.

    - Une corruption généralisée doublée d’enrichissements personnels indécents.

    - Et surtout la perte de pouvoir et de souveraineté de l’État français sur des secteurs clés de l’économie avec la pénétration de capitaux et entreprises anglo-saxonnes dont la plus emblématique dans le cas évoqué est certainement la société américaine General Electric (GE).

    Ce dernier point est méconnu et mérite d’être illustré. D’abord en revenant sur trois sites emblématiques : à Belfort, GE a acheté des savoirs à Alstom dans les turbines électriques, à Buc, GE a acheté la Compagnie générale de radiologie qui va devenir GE Healthcare — la France perdant ainsi son industrie en imagerie médicale — et GE s’est aussi installé au Creusot (GE oil and gas). On notera ensuite qu’Alstom, dans sa débâcle, a vendu en 2006 un des fleurons industriels de notre pays, la société Converteam devenant en 2011 la propriété de GE qui a acquis ainsi les savoirs français dans la conversion électrique, y compris celles concernant les nouvelles énergies. On rappellera enfin — évidemment sans aucune arrière-pensée polémique — que GE France est gérée par Mme Clara Gaymard, épouse de l’ancien ministre UMP…

    La Compagnie Générale des Eaux

    L’histoire de la Compagnie générale des Eaux, créée sous Napoléon III, ressemble à celle de la CGE. En 1996 elle est devenue la société Vivendi dont le PDG J.M. Messier se faisait appeler J6M (Jean Marie Messier, Moi-même, Maître du Monde). Cela n’empêche pas Vivendi, embourbé dans l’achat des studios Universal, de déclarer en 2002 des pertes records. J.M. Messier doit démissionner en réclamant au passage la bagatelle de 20 millions de dollars d’indemnités… Vivendi va alors, suivant la technique de l’enfumage par le changement de nom, se scinder en deux : Vivendi (médias, jeux) qui est endetté à hauteur de 14 milliards d’euros et Veolia (eau, transport, énergie). Mais Veolia, à son tour, va sombrer. Son PDG , Henri Proglio — futur invité de Sarkozy au Fouquet’s — va bénéficier de la part de l’État d’un régime fiscal de faveur. Mais ça ne suffit pas !! L’État va donc « coller » Véolia à EDF dans une société commune et fin 2012, EDF est endetté de 40 milliards d’euros. EDF a donc servi de « vache à lait » pour Véolia avec les conséquences que l’on connaît : les effectifs d’EDF ont diminué de plus de 30 000 postes et le prix de l’électricité pour le consommateur n’a cessé d’augmenter.

    France-télécom

    Le dossier France-Telecom pourrait prêter à sourire tant il illustre jusqu’à la caricature les pratiques du capitalisme financiarisé. Créée par la puissance publique et issue de la recherche publique, la société de haute technologie France Telecom (FT) naît en 1988. Elle est privatisée par la droite en 1996 sous Alain Juppé et après six années d’une gestion ultra-compétitive par Michel Bon — et l’acquisition d’Orange — FT est en dépôt de bilan et devient la deuxième entreprise la plus endettée au monde avec une dette de 70 milliards d’euros ! Alors, on appelle un autre prodige de la gouvernance, Thierry Breton, qui doit « dégager » 15 milliards d’euros d’économie en interne. En 2004, l’État passe en dessous de la barre des 50% du capital et, 115 ans après sa nationalisation, le téléphone redevient complètement privé en France. En 2005, arrive à la tête de FT-Orange, Didier Lombard. Celui-ci commence par s’octroyer un salaire de 1,7 million d’euros, impose une gestion « à l’américaine » en donnant l’ordre de pratiquer un management violent avec un objectif simple : licencier plus de 20 000 employés. Bilan des courses : entre 2008 et 2009 plus de trente suicides ont lieu à FT et Didier Lombard a reçu — pour ses bons et loyaux services — la Légion d’Honneur remise par …Thierry Breton. Fin 2011 la dette de FT s’élevait à 33 milliards d’euros, près de 80% des résultats étaient distribués aux actionnaires et le nombre de salariés était passé de 240 000 en 1993 à 170 000.

    La sidérurgie

    Encore une fois, dans la sidérurgie, le même scénario se répète. Après la deuxième guerre mondiale, c’est la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier) qui organise la concurrence. Renforcée par le choc pétrolier de 1973, elle va provoquer un effondrement de la sidérurgie que cela soit sur le mode privé (famille Wendel) ou public (nationalisation en 1981). Les chiffres ici sont impressionnants même s’ils traduisent difficilement l’étendue des dégâts sociaux notamment dans une région comme la Lorraine : entre 1975 et 1987, plus de 80 000 emplois sont détruits et plus de 100 milliards de Francs sont engloutis. Une fois « le ménage » effectué, on assiste comme par hasard à une dernière privatisation (Usinor-Sacilor en 1995) et à la pénétration du capital par les fonds de pension américains à hauteur de 40%. En 2006 l’indien Mittal lance une OPA contre Arcelor, appuyée par la banque Goldman Sachs et l’Union européenne (UE). Depuis 2009, Mittal a commencé à fermer les hauts fourneaux de Gandrange, Florange, ainsi qu’en Belgique, au Luxembourg etc… Rassurez-vous quand même : le groupe de Wendel s’appelle Wendel Investissement ; c’est une société financière investissant dans des entreprises à des fins de spéculation et dont le chiffre d’affaire annuel est de 5 milliards d’euros ; la famille de Wendel détient 35% de la société et nourrit 950 membres de « sa tribu ». Mais à la différence de l’Allemagne, la France n’a plus de sidérurgie.

    Nous pourrions continuer sur la lancée en évoquant les chantiers navals de Saint Nazaire, le bradage de l’aluminium avec Péchiney, le scandale du rattachement de GDF à Suez, celui de la société Vinci et la chute lamentable de Thomson. Mais une constatation s’impose maintenant à tout citoyen soucieux de la souveraineté de sa Nation : depuis trente ans une oligarchie financière, renforcée par l’Union européenne, a méthodiquement dépossédé notre pays de la majeure partie de son industrie. Le récent « sauvetage » du site d'Alstom à Belfort n'est qu'un pis-aller mis en place en urgence pour éviter une trop forte contestation des ouvriers qu'il faut « rassurer » à six mois des élections présidentielles. C’est une politique à court terme qui ne garantit pas la pérennité du site de Belfort.

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  • L'EURO et l'austérité

    Banque Centale Européenne ( Frankfurt)

    Banque Centale Européenne ( Frankfurt)

    La privatisation des emprunts d’État entérinée, organisée par les traités de l’Union européenne (UE) a marqué la fin de la période dite des « Trente glorieuses ». La monnaie, de facilitateur des échanges économiques devient elle-même une marchandise à part entière et objet de transactions. Un tel système a pour fonction d’augmenter les profits des capitaux avec pour corollaire un accroissement de l’appauvrissement de la société civile. Nous évoquerons la mise en œuvre dans l’UE des mécanismes à l’origine des crises que nous connaissons, en Allemagne d’abord où les salariés victimes d’une purge sociale, vont faire les frais de la compétitivité de leur pays. Cette compétitivité qui s’exerce au détriment des autres pays de la zone, conduit ceux-ci à systématiser l’austérité chez eux. C’est à cette contrainte que répond chez nous l’actuelle réforme du code du travail, ce que les responsables politiques se gardent bien de reconnaître. Les règles de la monnaie unique euro systématisent ces contraintes à tous les pays de la zone euro et l’Allemagne qui en est la grande bénéficiaire bloque toute évolution du système.La France dispose pourtant de nombreux atouts pour mettre en œuvre une politique d'émancipation : elle doit retrouver sa souveraineté, reprendre en main son destin et passer de la guerre économique dans l'Union à la coopération européenne.

     

    Dans l'histoire du capitalisme la période qui a suivi le deuxième guerre mondiale, appelée "les Trente glorieuses" constitue une parenthèse incongrue. L'humanité avait failli sombrer définitivement dans la barbarie par la faute d'un capitalisme au comble de sa logique prédatrice. Les gouvernements occidentaux n'étaient pas parvenus à juguler les effets de la crise économique de 1929. Conscients que cette crise avait été la cause de la montée du nazisme et soucieux de préserver les fondements du système, ils entreprirent de le réformer. Pour tenter d'éviter les crises économiques, ils décidèrent de favoriser le pouvoir d'achat par un système de redistribution. Ce système fonctionna aussi longtemps que le capitalisme – dont l'esprit est de viser l'enrichissement d'une minorité – jugea de son intérêt de le tolérer.

     

    Dès 1971, les États-Unis cassaient le système dit de Bretton-Woods qui, établissant une parité entre l'or et le dollar limitait le développement de la finance étasunienne. En France, le 3 Janvier 1973 Valéry Giscard d'Estaing, ministre des finances de Georges Pompidou, ancien fondé de pouvoir de la Banque Rothschild, décidait que L’État Français ne devrait plus se financer auprès de la Banque de France, mais devrait emprunter avec intérêt aux banques privées. Le capital privé prend alors la main sur les dépenses de l’État.

     

    En 1992 le traité de Maastricht va imposer cette règle à l’ensemble de l’Union européenne et il établit pour l’Union européenne une monnaie unique, l’euro.

    En France, dès 1973 des mesures d'économie drastiques destinées à satisfaire aux futurs critères de Maastricht et à rendre la France « euro-compatible » provoquent de facto la baisse du pouvoir d'achat et donc de la consommation. La croissance indispensable aux profits dépendant de la consommation, il importe de la maintenir coûte que coûte. La finance mondiale invente alors les crédits hypothécaires nés de la certitude des financiers, (en réalité de l'illusion) que les prix de l'immobilier ne peuvent qu'augmenter !... Ainsi naît la crise dite des « subprimes » qui partie des États-Unis touche l'Espagne, la Grèce, le Portugal, l'Irlande, l'Italie... Peu à peu les ménages les moins aisés ne pourront plus faire face aux échéances. On en connaît les dégâts sociaux... Enfin, les autorités européennes, soucieuses d'élargir l'Union européenne ont fermé les yeux sur le maquillage de la dette grecque - maquillage auquel la banque Goldman Sachs a prêté son concours. Les Européens ont fait le pari que la monnaie unique obligerait les pays à "converger" vers ceux qui sont les plus industrialisés en mettant en œuvre des mesures d'austérité qui favoriseraient leur compétitivité. Pari perdu, nous le voyons tous les jours mais moins douloureusement certes que les Grecs !

    L‘Allemagne donne l’illustration d’un modèle que l’oligarchie occidentale a importé des États-Unis pour prolonger le capitalisme et rendre ainsi les riches de plus en plus riches aux dépens des peuples. Cette stratégie peut conduire à des formes de gouvernements dictatoriales molles si possible ou plus violentes si les circonstances l’exigent. Elle explique également les guerres, au Moyen Orient (Irak, Libye, Syrie) pour conserver l’approvisionnement en énergie, ou en Ukraine pour contenir la concurrence des pays émergents et de la Russie.

    Voyons comment la zone euro, après avoir été mise sous la coupe de quelques grandes banques qui ont entraîné les pays dans la dette, doit maintenant faire face aux conséquences de cette situation désastreuse : les privatisations forcées et l'austérité.

     

    Au commencement : L’austérité en Allemagne.

    En 1995 le PIB allemand par tête était supérieur au PIB français de 17% . En 2009 le PIB par habitant en France était de 29900 euros contre 29100 pour le PIB allemand. Comment expliquer cette surprenante inversion ? On la doit au chancelier social-démocrate Gerhard Schröder qui en 2003 lance un train de réformes libérales qui vont concerner en premier lieu le marché du travail. Considérant qu’il fallait « encourager » les chômeurs à travailler, le chancelier fait appel à Peter Hartz ancien DRH de Wolkswagen et membre du syndicat IGMetall. Ainsi naissent ce que l’on a appelé les Lois Hartz qui méritent d’être évoquées avec précision puisque en France même une note du Trésor ( Lettre N°110 de mars 2013 Trésor – éco ) leur attribue la montée de la pauvreté et des inégalités en Allemagne.

    La loi Hartz I de janvier 2003 définit l’emploi « acceptable ». Avant cette loi les services de l’emploi devait démontrer le caractère raisonnable de l’emploi proposé à un chômeur. Avec cette loi c’est au chômeur de prouver qu’il ne peut accepter telle ou telle offre. Au premier refus le montant de l’allocation est réduit de 30% pendant trois mois, au second il est réduit de 60% pendant trois mois, et au troisième l’allocation est suspendue pendant trois mois.

    La loi Hartz II de janvier 2003 facilite le développement des contrats à salaire modéré d’environ 15 heures hebdomadaires, dits « mini-job » soit 450 euros mensuels depuis 2013 ou les « midi-job » 850 euros mensuels en échange d’une réduction des cotisations pour l’employeur. Les mini-jobs sont soumis à des cotisations patronales réduites ; les midi-jobs eux restent soumis à des cotisations patronales et salariales réduites. Les mini-jobs attirent surtout les étudiants, les femmes et les retraités qui ont besoin d’un complément de revenu. En 2012, 7,29 millions de personnes bénéficiaient d’un mini-job, dont 4,76 millions ne disposaient pas d’autre salaire.

     

    La Loi Hartz III de janvier 2004 restructure l’Office Fédéral pour l‘emploi, supprime les 16 agences régionales pour l’emploi et recentre les services sous le contrôle de l’Agence fédérale installée à Nuremberg. Moins de 150 000 salariés essentiellement de droit privé font fonctionner l’Agence Fédérale pour l’emploi.

    La Loi Hartz IV entrée en vigueur en janvier 2005 durcit les conditions d’indemnisation du chômage en réduisant la période d’indemnisation de 32 à 12 mois, 18 mois pour les chômeurs de plus de 55 ans. Pendant cette période le chômeur peut connaître des régimes différents, 12 mois pendant lesquels il est soumis à des règles incitatives après quoi il passe au régime des minima sociaux (environ 380 euros également soumis à des règles strictes).

     

    Pour lutter contre le chômage de longue durée, la loi encourage les chômeurs de plus de deux ans à se réinsérer sur le marché du travail grâce à des emplois à « un euro » de l’heure avec un maximum de 30 heures par semaine et dont le revenu s’ajoute aux allocations et aides sociales.

    Nul besoin d’être grand clerc pour comprendre que cette purge sociale est une des explications des excédents commerciaux que l’Allemagne accumule. Il en existe au moins une autre, le déficit commercial que connaît l’Allemagne avec des pays comme la République Tchèque, la Hongrie, la Slovaquie. Comment un pays champion du monde pour ses excédents commerciaux peut-il avoir un déficit avec des pays plus pauvres que lui ? L’explication est simple. C’est dans ces pays à bas coût de main d’œuvre et qui dépendent d’elle que l’Allemagne fait fabriquer les pièces détachées dont elle a besoin pour son industrie, pour les voitures, les appareils électro-ménagers estampillés ensuite « made in Germany ».

     

    Grâce aux deux facteurs que sont l’austérité imposée aux travailleurs et l’exploitation d’une main d’œuvre bon marché des pays voisins la compétitivité allemande est supérieure à celle des autres pays de la zone euro. A cela s’ajoutent sans doute d’autres facteurs historiques ou géographiques de moindre importance mais également le fait que nombre de ces pays, dont la France, ont abandonné leur base industrielle. Le seul ressort immédiat dont ils disposent pour accroître leur compétitivité et que les autorités européennes cherchent à leur imposer est l’austérité salariale. En France il est clair que c’est bien la ligne adoptée par le pouvoir et dont les récentes lois Macron et EL Khomri illustrent la mise en œuvre.

     

    L’euro propagateur de l’austérité allemande.

    Certains pays comme la Grande Bretagne pratiquent l’austérité bien que n’étant pas dans la zone euro mais les membres de l’euro-zone y sont contraints par construction, liés qu’ils sont par le partage d’une monnaie unique. L’euro s’apparente bien à une dangereuse utopie et ce pour plusieurs raisons.

    Dès son origine, la zone euro ne présente aucune des caractéristiques  d’une zone monétaire optimale. Rappelons qu’une zone monétaire optimale est une région géographique dont les économies ne connaissent pas de choc entraînant des disparités dans leurs conditions de production, que les capitaux et les travailleurs y circulent sans entrave et qu’il n’y ait pas d’inflation. Ce qui a été développé précédemment montre bien qu’au moins la première et non la moindre de ces conditions n’existe pas dans la zone euro et que l’inflation la plus basse possible qu’exige l’Union européenne peut ne pas convenir de manière identique à toutes les économies.

    Les traités ont érigé en dogme un certain nombre de critères parmi lesquels le fait que le déficit d’un pays soit cantonné à 3% du PIB et sa dette publique à 60%. Depuis le traité de Maastricht ces règles ont été précisées et complétées en 1997, assorties de procédures de contrôle, de surveillance et de sanction puis confirmées lors de l’entrée en vigueur en Janvier 2013 du Traité sur la stabilité la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire (TSCG).

     

    L’UE récuse toute idée de solidarité entre les pays membres.

    Les traités européens si attentifs à la coordination budgétaire, si enclins à promouvoir la concurrence libre et non faussée ignorent superbement toute notion de solidarité. Les classes moyennes allemandes soumises depuis vingt ans à l’austérité et à une diminution de leur pouvoir d’achat n’entendent pas que l’on vienne en aide aux Grecs à qui l’on impose le remboursement impossible d’une dette qui pour l’essentiel incombe aux banques. La situation de dramatique austérité que connaît la Grèce s’explique ainsi pour une grande part.

    L'Allemagne n’envisage pas davantage l’existence d’États unis d’Europe qui nécessiterait – en cohérence avec la monnaie unique – un autre système budgétaire dont elle serait le plus gros contributeur et qui la contraindrait à renoncer à sa primauté économique. Jacques Sapir en donne l’explication suivante: « La faiblesse de la demande intérieure allemande s’explique par un transfert vers les impôts d’une bonne partie des charges dues par les entreprises… d’une part, les profits des entreprises ont été accrus, ce qui leur a permis d’investir ou de baisser leurs prix pour un taux de profit équivalent, d’autre part la consommation intérieure a été réduite, ce qui a limité les importations sur le marché allemand… Ce sont donc les autres économies qui ont tiré la croissance de la zone euro mais au prix d’un déficit commercial important avec l’Allemagne ». On peut y ajouter le prix de l’affaiblissement de leur tissu industriel et l’accroissement du chômage.

     

    Une politique d’émancipation est-elle possible ?

    En janvier 2016 lors de la conférence dite du plan B, Frédéric Lordon s’exprimait en ces termes : « Ne plus avoir l’austérité et rester dans l’euro, avoir l’euro et la démocratie, ces promesses là sont intenables car elles sont contradictoires et pire que contradictoires, sans compromis possible ». Une partie de la gauche radicale s’est en effet imprégnée de l’idée néolibérale que l’intervention de l’Etat dans l’économie était intrinsèquement nuisible et vouloir contraindre à la solidarité engendre hostilité et ressentiment entre les peuples.

    La solution que serait le renflouement des pays en cessation de paiement par ses partenaires est exclue, de même que le sont la répudiation de la dette ou le renoncement au principe de non renflouement par les émissions monétaires c’est-à-dire par l’inflation. Il faut coûte que coûte sauver l’euro et l’UE et donc imposer aux peuples une austérité sans limite. Les mesures économiques et de lutte contre le chômage mises en œuvre depuis le début du quinquennat de François Hollande attestent clairement de la soumission du pouvoir à l’ordre néolibéral et évoquent fâcheusement les réformes accomplies par l’Allemagne de Schröder au début des années 2000. Il n’est pas inutile de rappeler que François Hollande a rencontré Peter Hartz en 2014 à sa demande, même s’il s’est défendu de vouloir en faire un conseiller. Pour illustrer ce propos on ne saurait passer sous silence les mesures mises en œuvre dans certaines régions, par exemple dans le département du Nord où le nouveau conseil départemental « respecte la loi qui prévoit que dans un premier temps, on peut diminuer de 100 euros le montant du RSA des allocataires qui ne réagissent pas aux demandes de contact » et que « s’il n’y a pas de manifestation de bonne volonté dans les deux mois qui viennent, il peut y avoir une suspension pour quatre mois…» jusqu’à la radiation définitive. (cf. FR3 Nord-Pas de Calais du 11 septembre 2016).

     

    L’Allemagne décidément nous aura beaucoup appris ! La course à la compétitivité donc à l’austérité n’est pas propre à l’UE. Elle caractérise une économie occidentale en régression qui voit dans l’austérité le moyen de préserver les intérêts de l’oligarchie financière. Pour les pays du Sud de l’Europe, le retour aux monnaies nationales permettrait la dévaluation, moyen alternatif à l’austérité pour retrouver une compétitivité dans les échanges internationaux et marquerait un retour à la démocratie. Il est vrai que la sortie de l’euro ne résoudra pas tous les problèmes causés par le néolibéralisme mais elle sera un premier par vers l’affranchissement de la nation du carcan européen. La concurrence des pays à bas coût du travail entraîne la désindustrialisation de la France. Pour remédier à cette spirale nocive, il faut mettre en place un protectionnisme- assorti de collaborations entre États - qui permettrait une lutte efficace contre le chômage. Par ailleurs la possibilité d’emprunter gratuitement à la Banque de France offrirait à l'État français la possibilité d’investir chaque année dans l’économie réelle les 50 milliards d’euros qu'il verse actuellement au titre des intérêts de la dette. La sortie de l’UE telle que nous la connaissons devra donc être la prochaine étape après la sortie de l’euro.

     

    La France est un pays jeune dans l’Union européenne et bénéficie d’une jeunesse éduquée. Dans une zone euro atone économiquement et sans perspective cet atout français devient un handicap et l’on voit avec colère cette jeunesse contrainte de s’exiler pour trouver ailleurs le travail que l’UE ne lui offre pas. Il importe que la France recouvre son indépendance financière, puisse renégocier la dette publique et retrouve la souveraineté monétaire qui lui permettrait par l’investissement public de redresser son économie et d’écarter enfin la contrainte permanente de l’austérité, lourde de menaces pour la démocratie républicaine. C’est le sens de l’engagement du MS21.

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  • CETA, Fromage et climat

     

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            Source: Le canard enchaîné

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    Si le Ceta passe, l’accord de Paris sur le climat trépasse

    Par Un collectif d'ONG
     

    Ratifier le traité commercial entre l'Europe et le Canada reviendrait à clamer haut et fort que la COP21 n’a rien changé et que la transition énergétique n'est pas pour demain.

    Alors que les dirigeants de la planète se réunissent à l’ONU, à New York, pour accélérer le processus de ratification de l’Accord de Paris sur le climat adopté à la COP21, nous lançons l’alerte. Si les pays européens signent en octobre l’accord de commerce UE-Canada (appelé Ceta), ils porteront un grave coup à l’Accord de Paris. Importations de pétrole des sables bitumineux, agriculture industrielle et frilosité accrue des responsables politiques sur le climat : le Ceta et l’accord de la COP21 sont tout simplement incompatibles.

    Précurseur politique du Tafta (l’Accord UE-Etats-Unis), le Ceta est un accord de libéralisation des échanges et de l’investissement entre l’UE et le Canada. Bruxelles souhaite que ce traité, conclu fin 2014, soit validé par les Vingt-Huit le 18 octobre, puis officiellement signé lors de la venue du Premier Ministre Justin Trudeau le 27 octobre. Accepter le Ceta reviendrait à clamer haut et fort que la COP21 n’a rien changé et que la transition énergétique n’est pas pour demain.

    Encourager l’investissement dans les sables bitumineux

    Comment respecter l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement planétaire si l’on continue à extraire et importer massivement du pétrole issu des sables bitumineux du Canada ? Ce carburant est 49 % plus émetteur de CO2 que le pétrole conventionnel. Or, le Ceta ne fait aucune différence entre énergies sales et renouvelables. Un de ses objectifs est de libéraliser les échanges d’énergie entre le Canada et l’Europe. Il va encourager l’investissement privé dans l’extraction et le transport d’énergie, dont le pétrole tiré des sables bitumineux. Il ne prévoit aucune exception qui permettrait à un gouvernement de limiter l’exploitation ou l’importation d’énergies fossiles.

    D’après les scientifiques, rester sous la barre des 1,5°C ou 2°C de réchauffement par rapport à la période préindustrielle suppose de laisser 80 % des réserves connues d’énergies fossiles dans les sous-sols. Et d’éliminer d’abord les plus polluantes d’entre elles.

    Un risque grave de frilosité politique

    LA SUITE SUR LIBÉRATION, ICI

     

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  • Traité Transatlantique : une nouvelle preuve de la nocivité de l’Union Européenne

     

    Ainsi donc, le TTIP (traité de libre-échange transatlantique, TAFTA en anglais) négocié par-dessus la tête des peuples depuis 2013 entre les Etats-Unis et l’Union Européenne, s’appliquera à la France, que le peuple français le veuille ou non. Il ne s’agit pas là d’un délire complotiste : c’est le président de la Commission Européenne, Jean-Claude Juncker lui-même, qui l’a affirmé ce dimanche 4 septembre. Il ne s’agit pas d’un dérapage dû à une saute d’humeur, mais d’un principe : le 2 février 2015, le même Juncker avait déclaré dans lefigaro.fr : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. »

    Dès le début, les négociations du TTIP ont suscité des inquiétudes en raison de l’opacité qui les entourait. Cette inquiétude fit place à l’hostilité quand les premières fuites laissèrent entrevoir les conséquences qu’entraînerait sa ratification : fin de l’interdiction d’exploitation du gaz de schiste – désastreux pour l’environnement -, fin de l’interdiction du bœuf aux hormones et du poulet à l’eau de javel (autorisés aux Etats-Unis, interdits aujourd’hui en Europe), mise en concurrence (et disparition à court terme) des éleveurs européens avec les gigantesques fermes-usines d’outre-Atlantique, etc.

    La campagne d’opinion qui s’ensuivit obligea certains négociateurs européens à se montrer plus prudents. Finalement, les représentants de l’Allemagne annoncèrent l’arrêt des pourparlers. Le 30 août, Mathias Fekl, Secrétaire d’État au Commerce extérieur, déclarait : « Les Américains ne donnent rien ou alors des miettes. Ce n’est pas comme cela qu’il faut négocier. » Immédiatement après, François Hollande, qui n’ose rien décider sans le feu vert préalable de l’Allemagne, déclarait que la France se retirait également de la table des négociations.

    Aussitôt, Europe Écologie Les Verts, par la voix de José Bové – qui n’a toujours pas compris ce qu’était l’UE – se réjouissait bruyamment : « La mobilisation européenne massive a finalement payé, je m’en félicite. Après cette victoire nous devons maintenir la pression sur le pour qu’il s’oppose aussi à la signature de l’Accord avec le Canada, le CETA. » Comme EELV continue par ailleurs de soutenir le processus d’intégration européenne, nous sommes curieux de voir comment elle va concilier sa lutte contre le TIPP (dont Barack Obama a dit qu’il devrait entrer en vigueur avant la fin de son mandat en 2017) et son exigence de « réorientation progressiste de l’UE » (il va falloir faire vite : il reste un an…).

    De son côté, Lutte Ouvrière défend également, à sa manière, l’intégration capitaliste supranationale sous prétexte d’anticapitalisme pur et dur : « Que les États-Unis et l’Europe parviennent ou non à un accord sur ce grand marché transatlantique, cela reste de toute façon une discussion entre bourgeois et cela ne changera pas grand-chose au sort des travailleurs. Qu’elle soit sanctionnée ou pas par un nouvel accord, c’est à la domination des grands groupes capitalistes, qu’ils soient américains ou européens, que les travailleurs devront s’en prendre. »

    Quant au PRCF, il a toujours dénoncé le TIPP, et a immédiatement mis en garde contre la fausse résistance de Hollande sur son site : http://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/stop-tafta-cest-stop-ue-commission-europeenne-poursuit-negociations-a-marche-forcee/. Aujourd’hui, nous le répétons : la déclaration de Jean-Claude Juncker prouve à l’évidence qu’il est impossible d’empêcher l’application du TTIP à la France sans sortir de l’Union Européenne. Même si la disparition des inégalités sociales passe par l’abolition du capitalisme, les formes et l’intensité de cette exploitation ne sont pas sans importance. La mise en œuvre du Traité transatlantique constituerait une nouvelle catastrophe sociale, environnementale et sanitaire. Qui peut s’en moquer ? C’est pourquoi, dans l’immédiat, il faut sortir de l’UE, notamment (mais pas seulement) pour empêcher la signature du TTIP.

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  • Stop TAFTA c’est STOP UE : la Commission Européenne poursuit les négociations à marche forcée !

    www.initiative-communiste.fr

    A l’approche des élections, changement de posture du gouvernement français. Alors que Hollande a soutenu de façon continue les négociations pour un traité de libre USA/UE lancée sous mandat exclusif et secret de la Commission Européenne pour instituer un , son secrétaire d’état au Commerce, Matthias Fekl a annoncé mardi 30 aout que la France demanderai l’arrêt des négociation.

    «La France considère que nous sommes à un moment de vérité et de décision. À la fin du mois de septembre (lors d’une réunion des ministres chargés du commerce extérieur à Bratislava, ndlr), je demanderai au nom de la France l’arrêt des négociations sur le »,Ce que demande la France, c’est l’arrêt pur, simple et définitif des négociations. Elles ont créé partout des peurs. Elles doivent maintenant se terminer (…) Il faut un coup d’arrêt clair, net, pour reprendre les discussions sur de bonnes bases. Nous verrons si d’autres nous emboitent le pas».«La France ne soutient plus ces négociations. La Commission a été très offensive mais les Américains ne donnent rien ou alors des miettes. Ce n’est pas comme ça qu’il faut négocier»

    Définitivement c’est STOP UE

     Cette annonce hypocrite n’interrompt cependant pas le processus d’adoption de ce traité  : en la matière c’est la Commission Européenne qui décide. C’est elle qui détient le mandat de négociation exclusif et le gouvernement français n’a pas son mot à dire. Et même Fekl admet son impuissance :

    «La Commission européenne a parfaitement la possibilité de négocier et personne ne peut juridiquement s’y opposer. Mais il n’y a plus de soutien politique de la France à ces négociations»

    De fait, le porte-parole de la Commission européenne, Margaritis Schinas n’a pas manqué de renvoyer Fekl a ses moutons  : «Nous avons un mandat de négociation qui a été accepté unanimement» lors du dernier sommet européen cet été, a-t-il dit.

    Rappelons que la Commission Européenne a obtenu l’unanimité des gouvernements des pays membres pour ce mandat de négociation

    Et en fait les négociations avancent vite et la Commission Européenne annonce déjà le début du processus de ratification du traité pour la fin de l’année

    «Si les conditions sont remplies, la Commission européenne est prête à boucler l’accord à la fin de l’année»  Margaritis Schinas Commission Européenne

    Selon son porte-parole, cette dernière «fait des progrès constants dans les négociations en cours sur le TTIP». Elles sont même entrées dans «une phase cruciale», avec des propositions sur tous les chapitres. Ce que confirme le chef des négociateurs américain Michael Forman. «En réalité, les négociations progressent», explique-t-il au Spiegel au moment même des déclarations de Fekl.

    L’exemple dramatique du TAFTA dont on sait ce que seront ses conséquences catastrophiques dans de large domaine (santé publique, protection sanitaire, agriculture, emplois et production industrielle et technologique, démocratie …) le démontre une nouvelle fois : pour que ce soient les peuples qui décident et pas la dictature de l’oligarchie capitaliste, c’est un impératif démocratique urgent que de sortir de l’Union Européenne. De briser les chaines de l’UE et d’en sortir pour s’en sortir comme l’expliquent à raison depuis des années les militants franchement communistes du PRCF.

    Hypocrisie : le grand marché transatlantique existe déjà

     On ne manquera pas de souligner l’hypocrise de Fekl et du gouvernement : faisant d’un coté mine de vouloir interrompre des négociations sur lesquelles ils ont décidé de ne pas avoir main, et de l’autre signant un traité de libre échange avec le Canada en tout point similaire au TAFTA instituant déjà de fait un grand marché transatlantique au moins avec les milliers de multinationales américaines déjà implantées de l’autre coté de l’Ontario.

    Pour tonitruantes qu’elles soient, ces déclarations ne doivent donc être vue que comme de la com’. De la com’ pré-electorale. D’une part, pour stopper l’adoption du TAFTA la seule solution c’est de stopper l’UE. De sortir de cette dictature du totalitarisme capitaliste pour que ce soit les peuples qui décident. D’autre part, Fekl et le gouvernement PS s’ils éructent sur l’interruption des négociations ne se positionnent pas sur un refus d’un grand marché transatlantique.«La France ne soutient plus ces négociations. La Commission a été très offensive mais les Américains ne donnent rien ou alors des miettes. Ce n’est pas comme ça qu’il faut négocier»C’est en fait la même musique que celle déjà entendue des milliers de fois lorsque le peuple rejettent massivement des décisions catastrophiques pour lui que lui impose la dictature du Capital. Ici en en réclamant une « autre négociation », là en tentant de berner les travailleurs avec les slogants pour « une autre  ». Demain, ils nous parlerons d’un « Grand marché Transatlantique Social ».

    JBC pour www.initiative-communiste.fr

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