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Histoire - Page 4

  • RAPPEL : UKRAINE / RUSSIE, conférence à Nice le 9 JUIN

    RAPPEL

    L’association « Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR » travaille depuis septembre 2014 sur la guerre en Ukraine. Notre objectif est de faire connaître à nos concitoyens d’autres aspects de ce conflit.

    Nous avons également pensé qu’il fallait témoigner à la Russie la reconnaissance qui lui est due, suite à sa contribution essentielle pour terrasser le nazisme.   Il faut quand même rappeler que ce pays a permis d’abattre la peste brune en Europe en sacrifiant plus de 25 millions de Soviétiques dans cette guerre à mort.

    La délégation de notre association composée de Résistants et d’enfants de Résistants, prend ainsi une valeur symbolique importante.

    Nous avons accueilli le 29 janvier à Nice une délégation d’Ukrainiens d’Odessa. Ces personnes ont expliqué le conflit en cours et elles ont parlé également du massacre du 2 mai 2014. Ce jour-là plus de quarante personnes sont mortes, brûlées vives dans la maison des syndicats. Une des personnes de la délégation a perdu dans ce drame son fils de 27 ans, achevé sauvagement par des barbares après avoir essayé d’échapper aux flammes en se jetant par la fenêtre.

    Suite à cette rencontre nous avons été invités par les responsables de la manifestation du 9 mai à Moscou. Une délégation de l’association « Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR » est allée à Moscou pour assister à la parade pour le 70ème anniversaire de la victoire sur le nazisme.

    Notre délégation est de retour. Dans le lien ci-dessous vous trouverez le message complet comportant des témoignages et des photos prises sur place : http://lucien-pons.over-blog.com/2015/05/la-delegation-francaise-du-comite-pour-une-nouvelle-resistance-cnr-le-9-mai-2015-a-moscou-jour-de-la-grande-parade-en-souvenir-du-70

    L’association « Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR » organise une

    conférence le mardi 9 juin 2015 au CLAJ* à Nice

    de 17h 30 à 22h pour rendre compte de la participation officielle de notre association à cet évènement. Les membres de la délégation donneront des informations à ce sujet, un film a été préparé également. Ce sera l’occasion de poursuivre le travail de notre association pour la paix en Ukraine et en Europe.

     

    par Lucien PONS.  

    Président de l’association « Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR »

     

      *Le CLAJ  26, avenue Scudéri – 06100 NICE

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  • En 2009, le Salvador écrivait une histoire

    Comment un petit pays a su résister à la guerre
    Par Virgilia

     

     
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    En 2009, le Salvador écrivait une histoire qui aurait été complètement inimaginable dans les années quatre-vingt. À cette époque éclata une guerre « civile » de douze ans, qui fit plus de cent mille morts ; un véritable enfer sur terre qui révéla la structure d’un pays où s’était enracinée l’injustice et assassina les rêves de générations entières du pays.



    L’utopie sert de guide pour avancer... Eduardo Galeano

    À la suite de la signature des accords de paix en 1992 commença l’aventure politique de la branche révolutionnaire du pays. Le FMLN (Frente Farabundo Marti para la Liberacion Nacional ou Front de Farabundo Marti pour la Libération Nationale) changeait de stratégie et délaissait la lutte armée pour la lutte politique et l’organisation sociale. En 2009, le peuple salvadorien décida de modifier le cours de l’histoire et vota pour un gouvernement de gauche par voie démocratique pour la première fois. Le premier président de gauche fut Mauricio Funes (journaliste et correspondant de la chaîne CNN en espagnol) et son vice-président, Sánchez Ceren. Une partie de son programme gouvernemental était :


    - En politique économique : une pension de base pour les personnes du troisième âge, une protection du consommateur (des mesures pour éviter le monopole des aliments de base), une subvention pour du gaz propane aux familles à revenus modestes, mais rien de plus aux industries qui les fournissaient.


    - En politique du travail : la création de l’Instituto del Seguro Social (Institut d’assurance sociale, ou ISS) pour les employés domestiques, la création de projets pour la lutte et la défense des genres, comme « Ciudad Mujer ».
    - En politiques sociales : une pension pour les personnes âgées, la loi sur les médicaments, des programmes pour les enfants (des verres de lait pour les écoliers, des kits scolaires) et des programmes de prévention contre la violence.


    - En Structure routière : la construction de routes.


    - En politique environnementale : la pérennisation de l’eau, la non-exploitation minière de la région de Cabana.


    - Politique internationale : le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba.

    C’est donc un gouvernement qui a réussi à convertir un programme social en lois politiques d’État. Des lois qui profitent aux plus pauvres. Selon les analyses économiques, au terme du gouvernement Funes, son équipe avait atteint les niveaux les plus bas d’indices de pauvreté de toute l’histoire du Salvador ; elle avait chuté de 49 % en janvier 2008 à 35,9 % en octobre 2013.

    Peut-être que les résultats obtenus n’ont pas répondu aux attentes de quelques Salvadoriens, y compris ceux issus des secteurs de gauche qui ont lutté dans les montagnes. Cependant, la cruelle réalité est que les dépenses de l’État dépassent ses revenus. Malgré de telles conditions désavantageuses, le programme social a pu être mis en œuvre. Ceci a permis au FMLN de gagner les élections du 9 mars 2014 et ainsi, de rester au pouvoir cinq années de plus.

    Le programme du gouvernement dirigé par Salvador Sanchez Seren et Oscar Ortiz a suivi l’amplification et l’approfondissement des programmes sociaux et économiques initiés durant le premier gouvernement de gauche, le FRONT (c’est ainsi que le parti est connu). Après les six premiers mois de mandat du gouvernement Ceren, les premières attaques contre l’ARENA ne se font pas attendre. L’assemblée législative devient la nouvelle équipe qui lutte pour la promulgation de lois justes qui bénéficient au peuple.Ces lois sont :

    *L’acceptation de la loi reconnaissant les peuples indigènes *La loi pour renforcer le budget des pompiers *La loi pour la reconstruction d’hôpitaux *La loi pour allouer une pension aux retraités *La loi pour des infrastructures touristiques *La loi de transparence dans le financement des partis politiques *Le projet de loi spéciale contre le délit d’extorsion

    Toutes ces lois ont été rejetées par l’ARENA. Actuellement, le débat continue sur la privatisation de l’eau. La loi sur la gestion des ressources hydriques a été approuvée en 1981. A l’époque, l’Association National de l’Entreprise Privée (ANEP en espagnol) et l’ARENA proposèrent la privatisation comme une solution magique et indispensable au problème de l’eau et, jusqu’aujourd’hui, les partis de droite maintiennent le blocage des discussions autour d’un projet de loi générale sur l’eau au sein de la Commission de l’environnement et du changement climatique de l’assemblée législative.

    Le Salvador continue à construire son histoire à travers l’élection, le 1er mars 2015, des députés pour l’Assemblée Législative (formée de 84 députés). Le résultat a été décisif pour trouver des solutions en faveur d’un peuple et d’une région souffrant encore d’une grande pauvreté culturelle et économique, et de l’absence de reconnaissance des droits de l’homme. Pour les conseils municipaux, les élections signifient la continuité du développement local.

    Quelles sont les défis actuels pour les Salvadoriens ? Et qui sont les assassins de l’espérance ?



    N’importe quel Salvadorien de la génération antérieure aux années 1970 se souviendra facilement d’un militaire qui apparaissait dans les programmes de télévision les dimanches soirs, évoquant la situation politique du pays alors en guerre, vociférant et présentant des vidéos (selon lui) d’enfant sous-alimentés mourant de faim en Russie ou à Cuba. Il présentait un melon d’eau et une machette en disant « eux, ils sont verts à l’extérieur et rouges à l’intérieur ». Ce militaire n’était autre que Roberto D’Aubuisson Arrieta (2), fondateur du parti ARENA.

    L’ex-maire de San Salvador, Norman Quijano, décida de baptiser du nom du fondateur de son parti une rue principale où se trouvent les bâtiments qui préservent une mémoire historique de résistance, comme la UES (Université National de San Salvador)

    Mais D’Aubuisson, expert en contre-insurrection et en communication du Fort Gulick situé dans la zone du Canal de Panama, fut également le fondateur des escadrons de la mort et a été inculpé par la Commission pour la Vérité des Nations Unies pour avoir donné l’ordre d’assassiner l’archevêque Oscar Arnulfo Romero (3).

    Vous, cher(e) lecteur(trice), pourrez apprécier la trace laissée par le fondateur de ARENA et des escadrons de la mort, responsable de milliers d’assassinats, de la disparition de professeurs, de paysans, de syndicalistes, d’étudiants universitaires de l’Université Nationale, de poètes, d’artistes... avant, pendant et après le conflit armé. Quand on lit un petit fragment de l’hymne du parti, que ses militants chantent encore aujourd’hui :

    « La liberté s’écrit avec le sang, je travaille avec la sueur, nous unissons la sueur et le sang mais en premier Le Salvador, les nationalistes ont surgis en disant ceci : Patrie oui ! Communisme non ! Le Salvador sera la TOMBE où les rouges termineront En sauvant l’Amérique de cette manière, notre Amérique (sic) sera Immortelle. »

    Et moi, je me demande : alors sera-t-il légal et démocratique qu’un parti politique puisse ainsi insuffler un tel esprit de haine et provoquer librement l’assassinat de ses détracteurs ?

    Le fait est qu’assassiner ou être assassiné au Salvador est plus facile qu’éternuer... La violence que vit le pays à tous les niveaux est l’héritage laissé par des années de guerre. Les preuves concrètes que l’on pourrait citer sont : les attaques commises dans les bureaux du parti du FMLN "Front Farabundo Martí de libération nationale" (FRENTE en espagnol) à Ayutuxtepeque et à San Vicente dans l’ancien Cuscatlan, et l’assassinat du conseiller municipal de Pasaquina dans l’Union.

    En Amérique Centrale, la violence commence très tôt et, pour beaucoup, l’enfance se vit dans la douleur et dans la violence physique et verbale. C’est particulièrement le cas pour ceux qui connaissent une situation une situation à risques : l’absence d’une famille, l’exploitation physique et sexuelle, le manque d’études, l’absence d’un projet de vie, un entourage social sans morale, une pénurie économique pour subvenir aux besoins élémentaires comme manger, s’habiller, s’amuser... Ceux-là peuvent être certains de présenter des profils de jeunes qui se rallient à un gang.

    A l’origine, dans l’argot salvadorien des années 80, « la Mara » désignait un groupe d’amis. Actuellement, cela se rapporte à un groupe de criminels (des adolescents ou des adultes en prison) impliqués dans des activités obscures de trafic d’armes par exemple, de drogue, de prostitution, de meurtres, d’extorsion ou encore de mafia. Ces groupes, qui ont été formés dans les années 80 aux Etats-Unis et qui ont été par la suite expulsés massivement des Etats-Unis puis renvoyés vers Le Salvador, ont évolué depuis les 25 dernières années. Ils forment maintenant des groupes à très haut risque pour la jeunesse du pays.

    Il y a donc urgence à investir dans l’éducation, dans des programmes d’aide à la jeunesse, dans des projets de lois contre le crime organisé... car la justice est l’un des éléments-clés pour assurer la sécurité de la société salvadorienne. L’organe judiciaire s’est trouvé actuellement marqué par un cas de vol et de corruption commis par l’ex-président Antonio Saca, à l’occasion des dons octroyés par Taiwan lors du tremblement de terre (350 millions de dollars). Le procès n’avance pas et aucun verdict n’est prononcé. Est-ce là un autre cas d’impunité dans le pays ? L’impunité qui persiste de nos jours, remonte aux milliers de disparus et de civils massacrés pendant les années de guerre, qui restent dans la mémoire de leurs familles et de Notre histoire. Seule la justice peut éliminer la mentalité du "propriétaire" au Salvador.

    La politique est un acte d’amour et d’espoir, le sentiment qui amène à considérer ce que l’on désire comme étant réalisable.

    Source : Journal de Notre Amérique No.3, Investig’Action, april 2015.

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  • La guerre du Vietnam n’est pas finie : les séquelles de l’Agent Orange

    par Hai Quang Ho

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    Certes, la guerre du Vietnam s’est terminée il y a 40 ans. Mais elle continue à tuer aujourd’hui. Selon la Croix Rouge, 3 à 4 millions de Vietnamiens sont actuellement handicapés ou présentent de graves maladies liées à l’Agent Orange.

     



    6 avril 2015 : début en France du procès de Mme Nga contre ceux qui ont épandu l’Agent Orange sur le Vietnam : Monsanto, Dow chemical, etc.

    30 avril 2015 : 40e anniversaire de la fin de la guerre du Vietnam

    Il y a 40 ans, l’armée des États-Unis était chassée du Vietnam. Pourquoi y était-elle allée faire la guerre ? Et quelles sont les séquelles actuelles de celle-ci sur la population vietnamienne ?

    En 1954, après 100 ans de colonisation, la France doit quitter le Vietnam après la défaite de Diên Bien Phu. Les accords de Genève qui mettent fin à « la guerre d’Indochine » contiennent trois dispositions principales :

    1) Le Vietnam est provisoirement divisé en deux régions situées de part et d’autre du 17e parallèle ;

    2) Le Vietnam doit être réunifié en 1956 ; des élections générales doivent se tenir cette année-là pour élire les dirigeants politiques du pays ;

    3) En attendant, la région nord est placée sous l’autorité de Ho Chi Minh ; la région sud, sous celle de l’ex-empereur Bao Dai, avec Ngo Dinh Diem comme premier ministre.

    Dans un contexte international marqué par la Guerre Froide, les États-Unis demandent à Diem de refuser la réunification du pays et l’organisation des élections. Ce non-respect des accords de Genève entraîne la formation d’une opposition politique grandissante qui finira par se transformer en lutte armée pour la réunification du pays.

    La guerre, qui au départ est une guerre civile, va rapidement se transformer en une guerre par procuration opposant le bloc de l’ouest au bloc de l’est. Dès 1961, John Kennedy signe avec le gouvernement du Sud un traité d’aide économique et militaire et les troupes états-uniennes s’installent au Vietnam. C’est le début de la « guerre du Vietnam ».

    Pourquoi les États-Unis vont-ils s’y engager de plus en plus massivement ?

     

    Parce que Washington est persuadé que si le Vietnam passe sous le contrôle de Hanoï, alors, tous les pays de la péninsule indochinoise « tomberont », comme une rangée de dominos, dans le « camp communiste ». C’est la théorie dite des dominos.

    En 1965 débutent les bombardements aériens sur le Nord du pays et l’envoi des premiers conscrits états-uniens au Vietnam. En 1968, il y a 500 000 soldats états-uniens auxquels s’ajoutent des engagés sud-coréens, thaïlandais, australiens… et 700 000 soldats sud vietnamiens. C’est la « guerre totale ». Pour ravitailler en nourriture et en matériels les résistants de la zone sud, un réseau de 2 000 km de sentiers est créé, reliant le Nord Vietnam à la zone sud, en passant par le Laos et le Cambodge. C’est la fameuse « piste Ho Chi Minh ». Elle traverse les montagnes, la jungle. Pour tenter de couper ce cordon ombilical, affamer les résistants et détruire leurs cachettes, l’aviation états-unienne va déverser 80 millions de litres de défoliants sur les forêts et les cultures. Tout est détruit. Le Nord est sous les bombes. À la fin des années 1960, les États-Unis pensent que la guerre est entrée dans le « dernier quart d’heure » et qu’elle va s’achever par l’anéantissement de la résistance vietnamienne.

    Grossière erreur ! En 1968, l’ « offensive du Têt » est lancée. Les soldats nord-vietnamiens et les maquisards du Front National de Libération attaquent simultanément plus de 100 villes et arrivent jusqu’à l’ambassade et au QG états-unien de Saïgon. Ils sont finalement repoussés.

    Mais aux États-Unis, l’effet politique et psychologique de l’offensive du Têt est dévastateur : le gouvernement états-unien pensait que les résistants vietnamiens étaient à bout de souffle. L’offensive du Têt démontre qu’ils sont encore plus forts qu’avant.

    Dès lors, les États-Unis veulent se retirer du Vietnam, mais sans perdre la face, avant une défaite militaire finale. C’est pourquoi ils signent en 1973, avec le Nord-Vietnam et le Front National de Libération, l’accord de Paris. Celui-ci prévoit le retrait de leurs troupes et la fin des bombardements sur le Nord-Vietnam.

    Après le retrait des forces états-uniennes vers le Cambodge, l’armée sud-vietnamienne ne peut résister face à la poussée des troupes nordistes et des maquisards. Saïgon tombe le 30 avril 1975.

    Quel est le bilan ? Pendant la guerre, les États-Unis ont déversé sur le Vietnam 80 millions de litres de défoliants et largué 7 millions de tonnes de bombes, chiffre à comparer avec les 2,5 millions de tonnes larguées par les Alliés sur l’Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale.

    Près de 9 millions de militaires états-uniens ont participé à la guerre dont 2,7 millions ont été envoyés au Vietnam. Le coût financier s’élève à 533 milliards de dollars, soit 9 % du PNB de 1970. Du côté vietnamien, la guerre a fait au Nord 1 million de morts, 4 millions de blessés et mutilés, 13 millions de réfugiés. Au sud, il y a eu 685 000 morts, des réfugiés par millions, et les méfaits persistants de l’Agent Orange.

    Certes, la guerre du Vietnam s’est terminée il y a 40 ans. Mais elle continue à tuer aujourd’hui. Selon la Croix Rouge, 3 à 4 millions de Vietnamiens sont actuellement handicapés ou présentent de graves maladies liées à l’Agent Orange.

    En 2004, la VAVA (Association Vietnamienne des Victimes de l’Agent Orange), a déposé une plainte devant le tribunal fédéral de Brooklyn contre les fabricants de l’Agent Orange (Monsanto, Dow Chemical..). Cette plainte a été rejetée en 2005, 2008, puis définitivement en 2009 par la Cour Suprême de Justice des États-Unis. Tout semble alors perdu pour les victimes vietnamiennes. Mais une fenêtre s’ouvre en 2013 quand le Parlement français vote une loi qui restaure la compétence de la juridiction nationale en matière de droit international et autorise une victime française d’un tort commis à l’étranger par un étranger, de porter plainte devant les tribunaux français.

    Cette loi permet aujourd’hui à Mme Tran To Nga, victime Franco-vietnamienne de l’Agent Orange, de porter plainte contre une vingtaine de sociétés chimiques américaines (Monsanto, Dow Chemical…) qui ont fourni l’Agent Orange à l’armée des États-Unis. Ces sociétés savaient pourtant que ce produit contenait de la dioxine de Seveso, le plus violent et le plus difficilement destructible de tous les poisons. Le 16 avril 2015, le procès s’est ouvert devant le tribunal d’Evry. Ce procès sera long, difficile et très coûteux.

    Pour soutenir l’action de Mme Nga, mais aussi financer des opérations chirurgicales au Vietnam, acheter des prothèses, des chaises roulantes… pour les victimes de l’Agent Orange, un concert se tiendra le jeudi 7 mai au Théâtre Sous les Arbres (Le Port ; La Réunion). Il est organisé par Orange DiHoxyn, une association humanitaire née à La Réunion en 2008, et dont la représentante au Vietnam, entre 2009 et 2011, était… Mme Nga !

    Source : Investig’Action

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  • A l’origine du 1er mai : Lucy Parsons, la veuve des martyrs de Chicago


    par Hernando Calvo Ospina

     

     
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    Peu avant sa pendaison, Albert écrivit à Lucy : « Tu es une femme du peuple, et je te confie au peuple… ». Le Congrès des Ouvriers Socialistes qui se tenait à Paris en 1889 déclara le 1er mai comme la journée internationale des Travailleurs et des Travailleuses. C’était en hommage aux cinq martyrs de Chicago. L’année suivante, cette journée fut commémorée pour la première fois. Lucy était déjà connue comme « La veuve mexicaine des martyrs de Chicago ».

     



    Encore, en 1920, la police de Chicago considérait Lucy Gonzàles comme « plus dangereuse que mille révolutionnaires ».

    Elle naquit esclave en 1853, dans un hameau du Texas, un territoire qui cinq ans auparavant faisait partie du Mexique. Elle était la fille d’une mexicaine noire et d’un indien de l’Alabama. A trois ans, elle devint orpheline. Et, à peine put elle travailler qu’on l’envoya dans les champs de coton.

    Elle se maria à 19 ans avec Albert Parsons, jeune vétéran de la guerre de sécession (1860-1864). Ils étaient, pour ainsi dire, considérés comme un couple illégal. La mixité raciale était pratiquement interdite dans les états du sud. La participation à la vie sociale ne leur était pas facile, compte tenu qu’ils faisaient partie du petit nombre d’activistes autour de la question des noirs en terres racistes". Les menaces de mort à leur encontre les obligèrent de partir à Chicago en 1873.

    A peine posés leurs pauvres effets que déjà ils participaient à la vie politique. Pour assurer leur subsistance, Lucy décida de confectionner à domicile des vêtements pour les femmes. Ce travail était couplé avec sa participation au travail à l’imprimerie. Elle commença à écrire des articles dans le journal The Socialist . Puis ils participèrent à la création de The Alarm, organe de l’Association Internationale des Travailleurs, connu comme étant « l’Internationale Anarchiste ». Elle écrivait des articles sur le chômage, le racisme, ou sur le rôle des femmes dans les organisations politiques. Lucy rencontra un bon accueil au sein des organisations ouvrières, principalement dans les fabriques de textiles. C’est là que l’exploitation était la plus féroce.

    Ses deux grossesses ne l’empêchèrent pas de poursuivre ses activités : mais, souvent, elle quittait les réunions dans les ateliers presque au bord de l’accouchement. Avec le soutien d’Albert elle se décida à participer à la création de L’union des Femmes Ouvrières de Chicago. En 1862, cette organisation fut reconnue par « l’Ordre des Nobles Chevaliers du Travail », une sorte de fédération. Une grande avancée : jusqu’alors, le militantisme féminin n’était pas admis.

    Elle pouvait toujours compter sur Albert et lui-même pouvait compter sur elle. De lui, non seulement elle avait l’appui politique mais ils partageaient le soin apporté à leurs fils et au foyer.

    La lutte pour la journée de huit heures devint la principale revendication nationale. Il faut dire que les petites filles et les femmes devaient travailler entre quinze ou dix-huit heures par jour pour gagner à peine de quoi se nourrir.

    Le président Andrew Johnson avait décrété une loi qui promulguait la journée de huit heures mais quasiment aucun Etat ne l’appliqua.

    Les travailleurs appelèrent à une journée de grève pour le 1er mai 1886. Aussitôt, la presse se déchaîna. Le 29 avril l’Indianapolis Journal parla « des violentes diatribes de truands et démagogues qui vivent sur le dos des impôts versés par les hommes honnêtes ».

    Comme en d’autres occasions Lucy et Albert marchèrent avec leurs enfants. Les Parsons étaient tendus et prudents parce que le Chicago Mail, dans son éditorial, avait traité Albert et d’autres compagnons de lutte de « voyous dangereux restés en liberté ». Et exigeait de «  les dénoncer dès aujourd’hui. Les montrer du doigt. Les considérants comme des fauteurs de trouble, les rendre responsables de toutes les difficultés qui pourraient survenir ».

    A Chicago où les conditions de travail étaient pires que dans d’autres villes, les grèves et les mobilisations se poursuivirent. Pour le 4, un rassemblement fut organisé au Haymarket square. Albert fut l’un des orateurs.

    Le rassemblement se termina sans incident. A peu près 20 000 personnes y participèrent. Au moment de la dispersion, il commençait à pleuvoir. Les Parsons décidèrent d’aller prendre un chocolat au Salon Zept’s. Il restait Quelques 200 manifestants sur la place. Un gros contingent de policiers chargea. Une bombe de fabrication artisanale explosa tuant un officier. La troupe ouvrit le feu. On ne connut jamais le nombre exact de morts. L’état d’urgence et le couvre-feu furent déclarés. Les jours suivants des centaines d’ouvriers furent jetés en prison. Certains furent torturés.



    31 personnes furent accusées dont 8 resteront incriminés. Le 21 juin le procès débuta. Après s’être entretenu avec Lucy, Albert se présenta face à la cour déclarant : « Nos honneurs, je suis venu afin que vous me jugiez avec tous mes compagnons innocents ». Le procès fut une mascarade faisant fi des normes élémentaires de la justice. La presse se lança dans une campagne de dénonciation. Ce fut un procès politique car rien ne pouvait être prouvé quant aux responsabilités des accusés. Un véritable lynchage. Le jury déclara les huit accusés coupables. Parmi eux, trois furent condamnés à la prison et cinq à la pendaison. Parsons faisait partie des condamnés à mort.

    José Marti, le futur apôtre de l’indépendance de Cuba était présent dans la salle. Le 21 octobre le quotidien argentin La Nation publia un article. Il y décrivait le comportement de Lucy lorsque la sentence fut prononcée : «  La mulâtre de Parsons, inflexible et intelligente comme lui, qui parle avec une vibrante énergie dans les rassemblements publics, qui ne se décourage pas comme souvent les autres, là, elle resta fière et ne fit apparaître aucun mouvement sur son visage lorsqu’elle entendit la condamnation. […]. Elle appuya une joue contre son poing fermé, regarda dans le vide, ne proféra aucune parole ; on put noter un tremblement de son poing, allant croissant… »

    Lucy, accompagnée de ses fils commença à parcourir le pays pendant presque une année en informant sur le procès. Elle parlait la nuit et voyageait le jour, envoyait des centaines de lettres aux syndicats et à diverses organisations politiques, aussi bien aux Etats-Unis que dans le reste du monde. La solidarité qui se leva, alors, fut immense.

    Le 11 novembre 1887 la sentence s’exécuta. Des années plus tard, Lucy se rappelait le matin où elle conduisit ses fils sur le lieu où se tenaient les condamnés. Elle demanda «  laissez ces enfants dire leur dernier adieu à leur père ». La réponse fut immédiate. « Nous restâmes enfermés dans le local de la police, pendant que s’exécutait le délit monstrueux ».

    Peu avant sa pendaison, Albert écrivit à Lucy : «  Tu es une femme du peuple, et je te confie au peuple… »

    Le Congrès des Ouvriers Socialistes qui se tenait à Paris en 1889 déclara le 1er mai comme la journée internationale des Travailleurs et des Travailleuses. C’était en hommage aux cinq martyrs de Chicago. L’année suivante, cette journée fut commémorée pour la première fois.

    Lucy était déjà connue comme « La veuve mexicaine des martyrs de Chicago ».

    Les patrons appliquèrent la journée de Huit heures. Le sacrifice des martyrs ne fut pas vain.

    Après la mort de son époux, Lucy continua à parcourir le pays en organisant les ouvrières et en écrivant dans les journaux syndicaux. En juin 1905, elle fut présente lors de la création de l’Organisation des « Travailleurs Ouvriers du Monde », à Chicago. Seulement 12 femmes y participèrent et Lucy y fut la seule à y prendre la parole. «  Nous autres les femmes de ce pays, nous n’avons aucun droit de vote. La seule manière est de prendre un homme pour nous représenter […] et cela me paraitrait étrange de demander à un homme de me représenter […]. Nous sommes les esclaves des esclaves…  » Elle termina son discours déclarant : « Il n’y a pas de pouvoir humain que les hommes et les femmes puissent obtenir s’ils ne sont pas décidés à être libre ! »

    En ceci, elle fut toujours en opposition avec les féministes. Elle les supportait peu. Elle voyait dans le féminisme un mouvement typique de la classe moyenne. Elle soutenait que ce mouvement servait davantage à une confrontation des femmes contre les hommes. Elle répétait que la libération de la femme ne se ferait qu’avec l’émancipation de la classe ouvrière libérée de l’exploitation capitaliste.

    A 80 ans, Lucy faisait encore des discours sur la place Bughouse de Chicago. Elle continuait à conseiller, à former les ouvriers et les ouvrières. En février 1941, à 88 ans, elle fit sa dernière apparition publique. L’année suivante, le 7 mars, et déjà aveugle, elle mourut dans l’incendie de sa maison. Même morte la police la poursuivit de sa hargne, la considérant toujours comme une menace. Ainsi, des milliers de ses documents et de ses livres furent saisis.

    Publié avec l’autorisation de l’auteur. Ce texte fait partie du livre Latines, belles et rebelles, aux Editions le Temps des Cerises. Paris, mars 2015. 200 Pages, 15 euros.

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  • Amalgame communisme nazisme en Europe

    Rédigé par Réveil Communiste

     

    Ceux de Chateaubriand : 27 communistes fusillés par les nazis le 22 octobre 1941

     

    lu sur le blog de Danielle Bleitrach

     

    Que les communistes se dressent pour dire leur colère… et pas seulement eux…

     

    Si un communiste, une cellule, une section, une fédération, un élu du parti communiste français se résignait à une telle horreur il ne mériterait plus le nom de communiste. Tous les morts de la nuit et du brouillard se dresseront alors devant son usurpation…

     

    Et il n’y a pas que les communistes, c’est notre Histoire à tous qui est piétinée..

     

    Vous les Français, vous êtes tus devant la comédie de la célébration d’Auschwitz dont les Russes étaient exclus…

     

    Vous vous êtes tus quand le premier ministre ukrainien a dit aux Allemands qu’eux et les Ukrainiens avaient été envahis par les Russes lors de la seconde guerre mondiale, vous vous êtes tus quand se sont précisées les menaces d’interdiction du parti communiste ukrainien. Vous vous êtes tus quand les anciens partisans ont été pourchassés et que les défilés d’anciens waffen SS sont devenus monnaie courante en Ukraine et dans les pays baltes… Mais jusqu’où irez-vous dans le reniement?

     

    Le silence assourdissant qui a accueilli hier cette nouvelle, alors que les médias nous ensevelissaient sous la comédie des Le Pen, le père devenu le meilleur agent du blanchiment de l’héritière…

     

    L’UMP, le PS et tous ces gens qui nous jouent la comédie de s’effrayer devant le Front National et qui continuent à appuyer le régime de Kiev…

     

    Ce sont des négationnistes, tout le monde sait qu’il s’agit simplement de manœuvres politiciennes et que dans leur cœur ils sont complices de l’extrême-droite puisqu’ils tolèrent par leur silence une telle négation de notre histoire, la falsification des mémoires qui permettent de remettre ça…

     

    Eux qui ne luttent contre l’antisémitisme que sous une forme politicarde ou pour mieux montrer leur haine des musulmans ou l’inverse, jusqu’où tolérerez-vous cette horreur ?

     

    Danielle Bleitrach

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