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USA - Page 2

  • Trump : la vraie question à propos du Mexique


     

    A juste titre, on se scandalise à propos des déclarations racistes de Trump contre le Mexique. Mais le plus important n’est pas dit. D’abord : qui a commencé à construire ce Mur ? Réponse : Bill Clinton, président de 1991 à 1999. Ensuite, la vraie question est : mais pourquoi les Mexicains doivent-ils partir ? Dans son livre Les 7 Péchés d’Hugo Chavez, Michel Collon avait analysé ce qu’il appelait « Les fléaux de l’Amérique latine ». Dont « l’agriculture assassinée ». Un extrait de ce livre :

     

    Fléau n° 3: l’agriculture assassinée

     

    « Désormais, le Mexique, pour faire ses tortillas traditionnelles, doit acheter du maïs états-unien ». Voilà comment Monseigneur Mario Ruiz, archevêque de Portoviejo, juge les effets des traités de libre-échange imposés par Washington : « La grande puissance du Nord te dit : signe ou signe. Et si tu ne signes pas, je t’enfonce, je t’annihile. Que veulent à présent les Etats-Unis ? Que nous négocions un par un, parce qu’ainsi, il est plus facile de nous écraser ? » .

    Le maïs constitue l’aliment de base des Mexicains, surtout des pauvres. Il a toujours été produit sur place. Mais depuis l’entrée en vigueur du traité ALENA, les importations de maïs venant des USA ont quadruplé. Même tendance pour le lait et de porc. L’ALENA, c’est l’Accord de Libre Echange Nord Américain qui a instauré en 1994 une zone de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique.

    Le montant global de ces importations alimentaires est passé de six à dix milliards de dollars et continue de croître. Certes, les exportations alimentaires du Mexique ont également augmenté. Mais beaucoup moins vite. Conséquence : les importations d’aliments engloutissent la moitié des revenus du pétrole. Provoquant une saignée des devises dont le pays aurait tant besoin pour se développer.

    De plus, quels sont les produits que le Mexique exporte ? Des tomates, de la bière et de la tequila. C’est-à-dire la production des grosses sociétés de l’agrobusiness. Par contre, ce qu’il importe, ce sont les aliments stratégiques comme le maïs. Les petits paysans ont été sacrifiés. Et le pays a perdu sa souveraineté alimentaire

     

    Paysans mexicains ruinés par un traité meurtrier

     

    Ce libre échange entre la chèvre et le loup a déséquilibré toute l’économie du Mexique. Depuis l’entrée en vigueur du traité avec les Etats-Unis, les revenus des producteurs locaux de céréales et de haricots ont chuté de moitié.

    En fait, ces produits valent de moins en moins dans les échanges internationaux. Du coup, au Mexique, le salaire agricole moyen a chuté de 107 à 93 pesos en dix ans. L’emploi dans l’agriculture et les secteurs annexes est tombé de neuf à sept millions. Tout ceci aggrave la pauvreté. Un enfant mexicain sur cinq vit dans la misère et est sous – nourri.

    Même si le Mexique crée en moyenne deux cent cinquante mille emplois par an, en réalité l’emploi recule. Pour compenser la croissance démographique, il en faudrait un million. On comprend donc pourquoi cinq cent mille Mexicains émigrent chaque année. Mais lorsqu’ils tentent de pénétrer aux Etats-Unis, ils subissent une forte répression autour du mur construit à la frontière.

    Actuellement, un Mexicain sur dix vit aux Etats-Unis d’où il envoie un peu d’argent à sa famille pour l’aider à tenir le coup. Ces vingt milliards de dollars des remesas constituent une des principales sources de revenus du Mexique. Mais ruiner l’économie d’un pays, puis surexploiter et traiter en ‘illégaux’ les pauvres qu’on a ainsi créés, n’est-ce pas un système hypocrite et absurde ?

    Pour imposer ce système au Mexique, les sociétés étrangères soutiennent les politiciens de droite comme le président frauduleusement élu Felipe Calderon. On les achète pour favoriser les investissements et réprimer les luttes ouvrières, paysannes, indigènes.

    Au Mexique, par contre, hommes d’affaires, dirigeants politiques et policiers ne sont quasi jamais poursuivis pour les crimes qu’ils commettent. La torture est pratique courante, ainsi que les emprisonnements arbitraires, sans charge, sans procès, pendant des mois, voire des années. La police nationale, régionale ou locale attaque très violemment les contestataires comme en octobre 2006 à Oaxaca. Cette année-là, les forces de répression ont assassiné au moins vingt morts, battu des centaines de gens, violé de nombreuses femmes. Et tué dix journalistes.

     

    Un agriculteur US reçoit trente fois plus d’aides que celui du Mexique

     

    Les belles promesses des traités de coopération sont démenties par les faits. Au Mexique, l’exode rural a plus que triplé en vingt-cinq ans, comme le reconnaît le site officiel du traité ALENA. Même la Banque Mondiale a été forcée de reconnaître en 2005 que le bas niveau des prix agricoles « résulte en grande partie de l’ouverture de l’économie, augmentée avec l’entrée en vigueur de l’ALENA, et de l’inégalité des moyens dont disposent les paysans mexicains face à leurs voisins du Nord, vu la faiblesse croissante des subventions agricoles alors que d’importantes subventions sont en vigueur aux Etats-Unis et au Canada. » Le loup et la chèvre.

    Entre Nord et Sud, le fossé de la productivité ne cesse d’augmenter. Logique : un agriculteur des Etats-Unis reçoit trente fois plus d’aides qu’un agriculteur du Mexique. En cette matière, l’hypocrisie règne. Tout en exigeant que les pays pauvres cessent de protéger leurs entreprises, les vingt-neuf pays les plus riches du monde dépensent annuellement 370 milliards de dollars pour aider leurs propres entreprises agricoles. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter depuis des décennies.

    On est bien dans le « Faites ce que je dis, et pas ce que je fais », explique l’économiste brésilien Osvaldo Coggiola :

    « Pendant que les Etats-Unis et l’U.E. continuent de subventionner massivement leurs exportateurs de nourriture et de céréales, le FMI et la Banque Mondiale exigent des pays d’Amérique Latine qu’ils appliquent des coupes budgétaires et le libre échange, réduisant brutalement les budgets alloués à l’agriculture. Du coup, ces marchés seront inondés d’importations bon marché car subventionnées. Les quotas – officiels mais aussi camouflés – imposés par les USA et l’U.E. sur leurs importations agricoles font du tort aux agro-exportateurs potentiels et, en retour, diminuent l’emploi de la main d’œuvre rurale. La nature non réciproque des règles commerciales acceptées par les pays d’Amérique Latine révèle leur caractère ‘colonial’. »

    Le Mexique, tout proche des Etats-Unis, est sans doute un cas extrême de cette colonisation. Mais toute l’Amérique latine est concernée parce que la domination des multinationales sur les économies ne date pas d’aujourd’hui. Au Venezuela, le “tout au pétrole” a entraîné l’abandon des rares industries locales, et aussi de l’agriculture. Le pays importe plus de 70% de son alimentation. Dans les rues de Caracas, nos l’avons dit, vous pouvez manger du maïs grillé en direct sur le trottoir. Il est vénézuélien et délicieux. Mais si vous achetez un bocal de maïs dans un supermarché, il sera Made in USA.

    TABLE DES MATIERES DES
    « 7 PECHES D’HUGO CHAVEZ » 

    Introduction

    Premier péché : il leur apprend à lire

    Chapitre 1. Ce merveilleux sourire sur la figure de Carmen…

    Deuxième péché : chacun a droit à la santé

    Chapitre 2. Avant Chavez, deux Vénézuéliens sur trois n’avaient jamais vu un médecin

    Troisième péché : chacun peut manger à sa faim

    Chapitre 3. La pauvreté n’est pas une fatalité

    Comprendre l’Amérique latine

    Chapitre 4. Comment sont-ils devenus si pauvres ?

    Chapitre 5. L’aspirateur des richesses

    Chapitre 6. Un pays dévalisé en une nuit, est-ce possible ?

    Chapitre 7. Les 7 fléaux de l’Amérique Latine

    La bataille pour l’or noir

    Chapitre 8. L’Histoire sanglante du pétrole

    Chapitre 9. La bataille du pétrole au Venezuela

    Chapitre 10. Les multinationales pétrolières sont-elles compatibles avec l’avenir de l’humanité ?

    Quatrième péché : il change les règles entre les riches et les pauvres

    Chapitre 11. Le Venezuela pourra-t-il créer une nouvelle économie ?

    Chapitre 12. La Solution Chavez fonctionne-t-elle ?

    Chapitre 13. Chavez trop lent et trop conciliant ?

     

    Cinquième péché : la démocratie, c’est plus qu’un bulletin de vote

    Chapitre 14. Bureaucratie et corruption : la démocratie participative est-elle la solution ?

    Chapitre 15. Chavez est-il un populiste ? Les faiblesses du chavisme.

    Chapitre 16. Une armée qui fait la révolution ?

     

    Sixième péché : il ne se soumet pas au pouvoir des médias

    Chapitre 17. D’où provient et que vaut notre info sur Chavez ?

    Chapitre 18. Le Monde est petit

    Chapitre 19. Est-il possible de réaliser une révolution sociale sans et contre les médias ?

     

    Septième péché : l’homme qui tient tête aux Etats-Unis

    Chapitre 20. Unir l’Amérique Latine et toutes les résistances

    Conclusion : le droit à l’alternative ?
    Le livre Les 7 Péchés d’Hugo Chavez est aussi disponible en espagnol et néerlandais

    Source : Investig’Action

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  • Michel Collon teste les médias: Trump, un monstre pour l'establishment ?

    Le monde  entier ne parle que de ça : Trump est-il une rupture, un monstre pour l'élite des Etats-Unis ? Pourquoi celle-ci se divise-t-elle entre deux stratégies ? Aurons-nous autant de guerres avec lui ? Quel penseur inspire sa stratégie ? Le bilan d'Obama est-il vraiment si "positif" ? Et les médias nous aident-ils à comprendre tout cela ?

    Michel Collon a disparu des écrans télé. Il dérange. Alors, Investig'Action a décidé de démarrer une nouvelle émission vidéo. Chaque mois « Michel Collon teste les médias » vous aidera à décrypter le plus important de l'actualité. Dans ce monde de plus en plus complexe, dangereux et menteur, l'info n'est certainement pas un luxe, mais un droit !

    VOIR LA VIDEO 

     



     

    Parce qu’on ne peut laisser des médias dominés par la logique marchande monopoliser l’information sur les guerres, l’économie et les rapports Nord-Sud, Investig’Action milite pour donner la parole aux sans-voix.

    Trump, un monstre pour l'establishment ?

    Michel Collon teste les médias

     

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  • Le problème, ce n’est pas Trump. C’est nous

     

    John Pilger s’amuse de ceux à qui l’élection de Trump arrachent des cris d’orfraie, alors qu’ils étaient silencieux durant ces années où Obama balançait 72 bombes par jour sur les pays les plus pauvres de la planète. Il y a pourtant une ligne droite qui a mené d’Obama à Trump.


     

    Le jour où le président Trump sera inauguré, des milliers d’écrivains aux États-Unis exprimeront leur indignation. « Pour nous guérir et aller de l’avant…, disent les membres de Writers Resist, nous voulons contourner le discours politique direct, à la faveur d’un regard inspiré sur l’avenir et sur la manière dont nous, en tant qu’écrivains, pouvons être une force unificatrice pour la protection de la démocratie ».

     

    Et d’ajouter : « Nous exhortons les organisateurs et les orateurs locaux à éviter d’utiliser les noms de politiciens ou d’adopter la langue “anti” comme point central de leur événement Writers Resist. Il est important de veiller à ce que les organisations à but non lucratif, qui sont interdites de campagne politique, soient mises en confiance pour participer et parrainer ces événements. »

     

    Ainsi, toute véritable protestation doit être évitée, car elle n’est pas exonérée d’impôt.

     

    Comparez ces railleries avec les déclarations du Congrès des écrivains américains, tenu au Carnegie Hall, à New York, en 1935. Et encore deux ans plus tard. C’était des événements électriques, avec des écrivains discutant de comment ils pourraient faire face aux événements menaçants d’Abyssinie, de Chine et d’Espagne. On lisait les télégrammes de Thomas Mann, de C. Day Lewis, d’Upton Sinclair et d’Albert Einstein, reflétant la crainte que le pouvoir grandissait maintenant et qu’il était devenu impossible de discuter de l’art et de la littérature sans politique ni même action politique directe.

     

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  • Le président « bon » et le président « méchant »

     

     

    Barack Obama fut « santo subito » (« saint immédiatement ») : à peine entré à la Maison Blanche il fut décoré préventivement en 2009 du Prix Nobel de la paix grâce à « ses extraordinaires efforts pour renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples ». Alors que son administration préparait déjà secrètement, par l’intermédiaire de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, la guerre qui deux ans plus tard allait démolir l’état libyen, en s’étendant ensuite à la Syrie et à l’Irak via des groupes terroristes fonctionnels à la stratégie USA/Otan.

     

    Donald Trump est par contre « démon immédiatement », avant même d’entrer à la Maison Blanche. Il se trouve accusé d’avoir usurpé le poste destiné à Hillary Clinton, grâce à une opération maléfique ordonnée par le président russe Poutine. Les «preuves » sont fournies par la Cia, la plus experte en matière d’infiltrations et coups d’état. Il suffit de rappeler ses opérations pour provoquer et conduire les guerres contre le Vietnam, le Cambodge, le Liban, la Somalie, l’Irak, la Yougoslavie, l’Afghanistan, la Libye et la Syrie ; ses coups d’état en Indonésie, Salvador, Brésil, Chili, Argentine, Grèce. Des millions de personnes emprisonnées, torturées et tuées ; des millions déracinées de leurs terres, transformées en réfugiés objet d’une véritable traite des esclaves. Surtout les fillettes et jeunes femmes, soumises en esclavage, violées, contraintes à se prostituer.

    Tout cela devrait être rappelé par les personnes qui, aux USA et en Europe, organisent le 21 janvier la Marche des femmes pour défendre justement cette parité de genre conquise par de dures luttes, continuellement mise en discussion par des positions sexistes comme celles exprimées par Trump. Mais ce n’est pas pour cette raison que Trump est mis en accusation dans une campagne qui constitue un fait nouveau dans la procédure d’alternance à la Maison Blanche : cette fois la partie perdante ne reconnaît pas la légitimité du président néo-élu, mais tente unimpeachment préventif. Trump se trouve présenté comme une sorte de « Manchurian Candidate » qui, infiltré à la Maison Blanche, serait contrôlé par Poutine, ennemi des Etats-Unis.

    Les stratèges néo-cons, artisans de la campagne, essaient de cette façon d’empêcher un changement de cap dans les relations des Etats-Unis avec la Russie, que l’administration Obama a ramenées à un niveau de guerre froide. Trump est un «trader » qui, en continuant à fonder la politique étasunienne sur la force militaire, entend ouvrir une négociation avec la Russie, possiblement aussi pour affaiblir l’alliance de Moscou avec Pékin.

    En Europe ceux qui craignent un relâchement de la tension avec la Russie sont avant tout les dirigeants Otan, qui ont acquis de l’importance avec l’escalade militaire de la nouvelle guerre froide, et les groupes de pouvoir des pays de l’Est -en particulier Ukraine, Pologne et pays baltes- qui misent sur l’hostilité envers la Russie pour avoir un soutien militaire et économique croissant de la part de l’Otan et de l’Ue.

    Dans ce contexte, on ne peut pas taire dans les manifestations du 21 janvier les responsabilités de ceux qui ont transformé l’Europe en première ligne de l’affrontement, y compris nucléaire, avec la Russie.

    Nous devrions manifester non pas comme des sujets étasuniens qui ne veulent pas un président « méchant » et en demandent un « bon », mais pour nous libérer de la sujétion envers les Etats-Unis qui, indépendamment de qui en est le président, exercent leur influence en Europe par l’intermédiaire de l’Otan ; pour sortir de cette alliance de guerre, pour exiger l’enlèvement des armes nucléaires USA de nos pays.

    Nous devrions manifester pour avoir la parole, comme citoyennes et citoyens, dans les choix de politique étrangère qui, indissolublement liés aux choix économiques et politiques internes, déterminent nos conditions de vie et notre avenir.

    Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

    Source: Il Manifesto

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  • Etats-Unis : victoire des Sioux face au projet d’oléoduc qui menace leurs terres


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    Les Sioux de la réserve de Standing Rock, dans le Dakota du Sud, viennent de remporter une grande victoire le 4 décembre.

    Depuis le 1er avril, ils ont établi un camp de résistance pour bloquer un projet d’oléoduc, le Dakota Access Pipelined’une longueur de 1800 kilomètres, qui menace des sites culturels ancestraux et leurs sources d’eau. Le 4 décembre, le Corps des ingénieurs de l’armée américaine a annoncé qu’il refusait à la société pétrolière un permis de forage sous la rivière Missouri. La secrétaire adjointe aux travaux civils de l’Armée de terre précise dans un communiqué que le gouvernement va « entreprendre une étude d’impact environnementale complète » et « étudier des tracés alternatifs ». Cette déclaration stoppe officiellement la construction du pipeline, évalué à 3,8 milliards de dollars, et financé en partie par des banques françaises.

    « Cette bataille est gagnée, mais la guerre n’est pas terminée »

    « Nous appuyons sans réserve la décision de l’administration et saluons le courage dont ont fait preuve le président Obama, le Corps de l’armée, le ministère de la Justice et le ministère de l’Intérieur, de prendre des mesures pour corriger le cours de l’histoire et faire ce qui est bon », a réagi le président de la réserve de Standing Rock, Dave Archambault. D’autres opposants au projet d’oléoduc se montrent néanmoins plus prudents, mettant en avant la possibilité que la compagnie exploitante Energy Transfer Partners fasse appel de la décision. « Tout le monde doit rester en place », commente Frank Archambault, un membre de la tribu de Standing Rock, qui s’est installé avec toute sa famille dans le camp de résistance depuis quatre mois. « On nous a menti et trompé tout ce temps. Pourquoi cette fois-ci serait-elle différente ? » 

    L’entrée en fonction du président Donald Trump en janvier 2017 pourrait également changer la donne. La semaine dernière, il a rappelé qu’il appuyait le projet d’oléoduc, mais il assure que son soutien n’a rien à voir avec son investissement… Donald Trump a investi entre 500 000 et un million de dollars dans la compagnie Energy Transfer Partners, et une somme similaire dans la société Phillips 66 qui bénéficiera de 25 % de parts dans l’oléoduc, une fois sa construction achevée (voir ici). Pour l’heure, les représentants de l’équipe de transition de Donald Trump n’ont pas répondu aux demandes de commentaires. « Cette bataille est gagnée, mais la guerre n’est pas terminée », résume l’un des opposants.

    Source: Bastamag

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  • Barack Obama, le prix Nobel de l’hypocrisie

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    Lorsque le prix Nobel de la paix fut décerné en 1906 à Theodore Roosevelt (président des États-Unis de 1901 à 1909), le New York Times commenta ainsi la nouvelle : « Un large sourire illumina le visage du globe quand le prix a été attribué… au citoyen le plus belliqueux des États-Unis. » (1) Environ un siècle plus tard, un journaliste du même New York Times se questionnait : « Alors, que pensez-vous du président Obama remportant le prix Nobel de la paix ? Je suis perplexe […]. Qu’a-t-il fait ? […] il me semble que cela aurait été logique d’attendre et de donner à Obama le prix Nobel de la paix dans sa huitième année en poste, après qu’il eut effectivement fait la paix quelque part. »(2)

    Il s’agissait bien sûr du prix Nobel de la paix attribué au président Barack Obama en 2009 « pour ses efforts extraordinaires pour renforcer la diplomatie et la coopération internationale entre les peuples ». Tout ça neuf mois à peine après son élection ? Comment était-ce possible ?

    Un monde arabe saigné, éventré, étripé…

    Du haut des huit années écoulées – et à des années-lumière du ronflant « Yes, we can ! » –, on peut effectivement contempler l’étendue de la paix qu’il a contribué à créer et à disséminer dans le monde arabe.

    Un monde arabe ruiné par une saison funeste qu’il a contribué à créer et qu’on a fallacieusement baptisée « printemps »(3). Un monde arabe saigné, éventré, étripé et dont le sang de ses citoyens graffite les décombres et arrose les champs.Un monde arabe hanté par des créatures barbues coupeuses de têtes, friandes de chair humaine et annihilatrices d’espoir.Un monde arabe devenu le théâtre de la plus grande transhumance humaine depuis la Seconde Guerre mondiale(4). Un monde arabe où les tensions religieuses ont été nourries, attisées et exacerbées : musulmans contre chrétiens, sunnites contre chiites et sunnites contre sunnites.Un monde arabe dont les citoyens vivant en Occident endurent les affres d’une islamophobie nauséabonde, la pire de l’histoire contemporaine.

    Au fait, n’est-ce pas Obama qui avait pompeusement déclarédans son « fameux » discours duCaire ? « Je suis venu chercher un nouveau commencement entre les États-Unis et les musulmans du monde entier. » Et aussi :« Les peuples du monde peuvent vivre ensemble en paix […] cela doit être notre travail, ici sur Terre. » (5)

    Mais qui est donc censé être récompensé par le prix Nobel de la paix ? Le testament d’Alfred Nobel est pourtant clair :« Une personne qui aura accompli le plus grand et le meilleur travail pour la fraternité entre nations, pour l’abolition ou la réduction des forces armées et pour la tenue et la promotion de congrès pour la paix. » (6)

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  • Standing Rock (USA) : un rassemblement historique face au « Dakota access pipeline »

     

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    Achevé à 60%, un projet climaticide de transport de pétrole brut léger se confronte à une résistance jamais vue au Dakota du Nord pour préserver la terre et les eaux.

    Le « Dakota access pipeline »  est un projet de 3,8 milliards de dollars qui vise à installer un oléoduc de plus de 1886 km pour relier les domaines de productions de Bakken et Three Forks au nord du Dakota à Patoka dans l’Illinois afin de transporter 470 000 barils par jour. Le but est double : baisser les couts d’exploitation (en reliant ces domaines d’une façon plus directe) ainsi que les couts d’approvisionnement du marcher intérieur (en réduisant l’exploitation des transports ferroviaires et routiers).

    Il passe par 50 comtés dans 4 états et traverse des communautés locales, des terres agricoles, des terres tribales indigènes, des sites sacrés ainsi que des zones naturelles sensibles.L’oléoduc devait rentrer en service fin 2016, mais dès l’accord du feu vert au consortium « Energy Transfer Partners », des amérindiens de la tribu Sioux de Standing Rock, de Navajo (Diné), Shoshone-Bannock, Apache, Kickapoo, Les Sioux de la rivière Cheyenne, Rosebud, Winnebago, Ho-Chunk, Crow et plus de 300 autres tribus en plus d’organisations comme Greenpeace, Sierra Club, Bold Iowa, Bold Nebraska, Bold Louisiana font front depuis le 10 Aout pour s’opposer à ce projet.

    On parle du plus grand rassemblement des peuples autochtones de tous les temps. Ils se sont donné un nom : les « protecteurs de l’eau » et défendent la seule source d’eau douce de la tribu Sioux de Standing Rock. L’oléoduc passera en cas d’obtention des permis nécessaires deux fois par la rivière Missouri qui se trouve en amont de la réserve. Ils sont tout à fait conscients de l’effet néfaste des fuites de carburant sur la terre et les eaux. Pour d’autres c’est un rassemblement spirituel car ils voient en ce projet la réalisation de la prophétie lakota du  » zuzeca sape- le serpent noir » qui surgira des profondeurs amenant la dévastation sur son chemin.

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    La résistance noyaute autour de plusieurs camps (Sacred Stone, Sicangu, Oceti Sakowin, red warrior…) a n’a comme armes que des protestations pacifiques et des prières. En contrepartie, un site de sépulture Sioux sacré aurait été délibérément détruit et les protecteurs font face à une répression inouïe d’abord de la part des services de sécurité du projet qui n’ont pas hésité à asperger des protecteurs de gaz lacrymogènes et à les attaquer avec des chiens puis par les autorités du Dakota du Nord qui à l’aide de police militarisée ont procédé à des d’arrestations musclées et des poursuites par centaines même à l’encontre de journalistes* au mépris de la loi fondamentale. En effet, la liberté de la presse est protégée par le premier amendement de la constitution Etasunienne.  Dans une tentative d’imposer le black-out sur ces événements, la journaliste Amy Goodman, la seule à couvrir les attaques du 3 Septembre par les agents de sécurité, a été poursuivie pour avoir fait son travail. La vidéo qui met en scène les violences a été vue plus de 14 millions de fois. Aucune charge n’a finalement été retenue contre elle.

    Un cran dans la violence a été franchi hier (le 21 Novembre) lorsque la police a violemment réprimé des protecteurs de l’eau qui tentaient de libérer l’accès d’un pont près du camps Oceti Sakowin bloqué par cette même police. En usant de canaux à eaux, de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène, plus de  100 personnes ont été blessées.

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    Jusqu’au jour d’aujourd’hui, c’est le statu quo. Après la délivrance de l’ultime permis de construction accordé de façon illégitime le mois de Juillet par le corps d’ingénieurs de l’armée, un arrêt momentané a été décidé le 09 Septembre conjointement par ce corps ainsi que Le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Justice suite à la mobilisation des tribus indigènes et de leurs alliés. L’administration Obama n’a pas réagi fermement. Au contraire, dans une interview accordée au media « NowThis », Obama ne fait que prolonger ce statu quo:

    « Je pense qu’en règle générale, il y a moyen selon mon point de vue d’accommoder les terres sacrées des autochtones. Je pense qu’en ce moment le corps d’armée examine les possibles alternatives pour rediriger ce pipeline. Nous allons donc laisser les choses suivre leur cours encore quelques semaines afin de statuer si cela peut être résolu ou non d’une manière qui me semble à l’écoute des traditions des premiers Américains ».

    Dans un contexte plus large du « changement climatique », les engagements étatiques ne cadrent pas avec les objectifs affichés dans l’accord de la COP21 qui est entré en vigueur le 04 Novembre 2016 (maintien de l’augmentations des températures moyennes en-deçà de 2 °C) car ceci nécessiterait des réductions d’émissions drastiques. Accorder les permissions à ce projet constitue une énième violation de cet accord.

    Source : Journal de Notre Amérique n°20, Investig’Action

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