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USA - Page 3

  • L’élection de Donald Trump : les naufragés et le canot de sauvetage

     par MS21

    Nous aurions préféré que d’autres choix soient proposés au peuple américain

    Nous aurions préféré que d’autres choix soient proposés au peuple américain

    Rappelons une évidence : depuis un demi-siècle les peuples sont malmenés par la logique financière et ultralibérale qui sévit de façon hégémonique sur notre planète ; ils souffrent. Le peuple des États-Unis ne fait pas exception et l’épicentre de la crise financière de 2008 était bien le comportement scandaleux des banques américaines qui ont poussé méthodiquement les classes populaires non solvables à s’endetter pour acquérir leur logement. On connaît la suite : environ douze millions de familles expulsées de leur maison et réduites à dormir dans leur voiture à l’intérieur de parkings aménagés alors que les pouvoirs publics sauvaient les banques au prix d’une vague d'austérité brutale qui s’est propagée jusqu’en Europe. Quarante-trois millions d'étatsuniens sont réduits à vivre de coupons alimentaires.

    Dans ces conditions, crier à la surprise et à la stupeur après l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche, revient à s’étonner que des naufragés s’agrippent à la première planche qui s’offre à eux. C’est ne pas comprendre le désarroi et l’exaspération d’un peuple qui ne veut plus être balloté au gré d’intérêts financiers – ceux des banques d’affaires de Wall Street, de Goldman Sachs entre autres, si proches d’Hillary Clinton - et se retrouver relégué dans des zones sinistrées, cette « ceinture de rouille » ancien cœur industriel des États-Unis devenu une zone de chômage de masse et de misère.

    Sauve-qui-peut…

    On nous dira que parmi ces naufragés du libéralisme qui portent leur espoir sur le vote Trump, certains sont racistes, beaucoup sont blancs et que leur principal souci n’est pas la construction d’un ordre économique alternatif et socialisé. C’est vrai. Au MS21 nous aurions préféré que d’autres choix soient proposés au peuple américain et notamment celui porté par le candidat démocrate Bernie Sanders dont la campagne a été exemplaire. Mais cette critique - relayée en boucle par nos perroquets médiatiques - fait fi de deux constats. D’une part, aux États-Unis comme en France, l’ordre dominant est verrouillé par un bipartisme qui disqualifie toutes les candidatures non conformes à l’orthodoxie libérale et les dirigeants démocrates n’ont pas hésité un seul instant à favoriser outrageusement Hillary Clinton dans la course présidentielle.

    La suite

    Il est évidemment prématuré de faire des prévisions sur la façon dont Donald Trump va conduire son pays. Son programme propose des mesures favorables aux classes populaires : développement des infrastructures (mille milliards de dollars sur dix ans), dénonciation du libre-échange généralisé (dont le TAFTA), apaisement des relations internationales (notamment avec la Russie). D'autres mesures plus inquiétantes reprennent les fondamentaux du parti Républicain : baisse de la fiscalité pour les plus riches, chasse aux immigrés, remise en cause des accords de Paris sur le climat...

    Mais, dès à présent, en Europe et dans le reste du monde, cette élection interpelle tous les acteurs politiques.

    Aux dirigeants, elle montre que rien ne peut se faire durablement contre les peuples. S’ils devaient continuer à mépriser l’expression des peuples comme ils l’ont fait en 2005 en France et aux Pays-Bas, en Grèce en 2015, comme ils le font à l’occasion de la signature des traités de libre-échange ou comme ils semblent vouloir le faire en Angleterre en ne reconnaissant pas le Brexit, ils s’exposeraient à d’autres cinglants désaveux dont l’intensité ne pourra que s’amplifier.

    Aux militants progressistes et laïques, elle montre l’urgence qu’il y a à construire une nouvelle embarcation porteuse de l’émancipation sociale . A défaut, d’autres rafiots sont déjà à flot et d'autres apprentis dictateurs n’attendent qu’un nouveau naufrage systémique pour récupérer toutes les victimes égarées d’un capitalisme prédateur .

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  • USA : Bienvenue dans le Trump show


    trump
     

    L’arrivée au pouvoir du « vrai Donald Trump » soulève des inquiétudes et donne le frisson à la plupart des observateurs. Au-delà de son discours incendiaire contre les élites et d’un thème de campagne conçu pour éveiller l’imaginaire national « Make America Great again » … quelle sera sa politique envers les 99% ? Afin de démêler le vrai du faux dans son programme, nous avons interviewé John Catalinotto, éditeur du journal Worker’s world, un fin observateur de la politique étatsunienne.

     

    Donald Trump sera le prochain président des Etats-Unis. Comment le définiriez-vous ?

     

    Les Européens pourraient voir en Donald Trump une combinaison des pires caractéristiques de Silvio Berlusconi et de Marine Le Pen. Lui-même est riche, égocentrique et arrogant. Il va prendre la charge d’un bureau exécutif qui doit gérer le plus gros budget d’État et la machine militaire la plus destructrice au monde. Bien d’autres politiciens capitalistes, Républicains et Démocrates, y compris Hillary Clinton, soutiennent eux aussi des politiques réactionnaires et bellicistes dangereuses pour le monde entier. Ce qui différencie Donald Trump, c’est qu’il donne une parole et une plate-forme à une rhétorique anti-musulmans et anti-immigrants, raciste et anti-femmes, ce qui fait que sa victoire favorise la mobilisation des segments les plus sectaires de la société étatsunienne.

     

    Par comparaison avec la politique de l’administration Obama, qu’est-ce qui pourrait changer pour la classe ouvrière, les Afro-Américains, les Hispano-Américains ainsi que pour les migrants ?

     

    Aux Etats-Unis, la classe ouvrière se compose de nombreuses personnes de culture indigène, afro-américaine, hispano-américaine, d’Asie de l’Est ou de l’Ouest et des îles du Pacifique, dont beaucoup d’immigrants. Les travailleurs sont des hommes et des femmes; ils sont LGBTQ. Ils ont un emploi ou sont au chômage. Une forte minorité de travailleurs sont des hommes de culture européenne.

    Avec Trump à la Maison Blanche et les Républicains contrôlant les deux Chambres du Congrès, je m’attends à une attaque en règle contre tous les travailleurs, contre leurs syndicats, contre leurs acquis sociaux. Un peu comme ce qui s’est passé en Argentine quand Macri a remplacé Cristina Kirchner. Un peu comme ce qui s’est passé dans les Etats du Wisconsin et de Caroline du Nord quand des Républicains du «Tea Party» sont devenus gouverneurs. Ce n’est pas que Clinton ni même Obama favorisent les droits des travailleurs, mais ils ne s’en sont pas pris directement à ces droits.

    Obama a expulsé 1 à 2 millions de travailleurs sans papiers. Trump dit qu’il va expulser encore plus durement les immigrants sans papiers, et son élection a semé la peur dans la communauté des migrants. Trump s’est déclaré favorable à des méthodes policières agressives, si bien que nous pouvons escompter que son élection rendra les flics encore plus arrogants et agressifs dans les communautés noires. Trump calomnie les musulmans, et les pires des racistes agressent des musulmans.

    Mais son élection présente une autre face. Des politiciens chevronnés comme Obama voire Clinton masquent le déclin flagrant de l’impérialisme U.S. L’élection de Trump montre le ver dans le fruit. Il est déjà en train de recruter son « équipe » gouvernementale dans le cloaque de la politique et des médias américains, ce qui provoque non seulement la peur mais la colère. Des dizaines de milliers de gens sont descendus dans la rue, dont beaucoup n’avaient jamais manifesté de leur vie. Ils savent maintenant qu’ils ne peuvent pas rester neutres. Ils ont été poussés à prendre position. Certains se sentent personnellement menacés par la présidence de Trump. D’autres se sentent solidaires des groupes qui sont directement ciblés et ils rejoindront des organisations qui les défendent. Quelle que soit l’étincelle de départ, une fois qu’ils seront mobilisés, leurs vies peuvent changer. En tant que révolutionnaires, c’est notre boulot de donner une orientation à ce changement.

     

    Comment les médias dominants ont-ils couvert la campagne de Trump ? Trump est-il l’arbre qui cache la forêt ?

     

    Il y a différents courants dans ce que j’appellerais les médias corporatifs. Il y a les médias institutionnels : Wall Street Journal, New York Times, Washington Post, Los Angeles Times, les infos radio et télé, et puis CNN et MSNBC. Il y a un vaste courant de médias d’extrême-droite: Fox News, la presse aux ordres de Murdoch, les émissions-débats sur les chaînes de radiodiffusion.

    Au début de sa campagne, Trump a bénéficié d’une énorme publicité gratuite dans les deux courants des médias corporatifs. En partie à cause de sa position bizarre de célébrité et de milliardaire. Une telle couverture était rentable pour les médias. En plus, cela injectait une bonne dose d’idéologie réactionnaire dans la campagne. Cela créait une alternative réactionnaire « populiste » à la campagne de Bernie Sanders.

    Cette couverture médiatique a propulsé Trump jusqu’à devenir le candidat républicain. A ce moment-là, les médias institutionnels ont tenté de détricoter leur création. Le New York Times et le Washington Post se sont mis à l’attaquer à longueur d’articles, tous les jours. Mais il était trop tard. L’extrême droite a soutenu Trump tout au long de la campagne.

    En ce qui concerne la suite, une chose est sûre : Trump est incapable de « ramener des emplois aux Etats-Unis » en renégociant ou en rompant des traités commerciaux. Les emplois industriels se sont réduits moins à cause de la mondialisation qu’en raison des progrès technologiques inexorables de l’industrie capitaliste. La crise économique va s’aggraver. Le capitalisme est une impasse. La gauche doit trouver un moyen de défendre les secteurs les plus opprimés de la classe ouvrière – bien plus : ce sont ces secteurs-là qui doivent fournir le leadership et rassembler toute cette classe contre la politique réactionnaire de Trump puis contre l’ensemble du système capitaliste pourri.

     

    Que pouvons-nous attendre de sa politique étrangère ?

     

    En fait, c’est le déclin de l’impérialisme U.S. qui pousse le gouvernement à mener des guerres aventureuses, quel que soit le président. Obama a fait campagne pour mettre fin aux guerres, mais il est intervenu dans au moins sept pays par la force militaire et dans bien d’autres par la subversion. Hillary Clinton est une belliciste. Trump est plus imprévisible, c’est un franc-tireur, même s’il annonce qu’il est prêt à négocier avec la Russie. Il dit aussi vouloir rompre l’accord avec l’Iran et avec Cuba. Et imposer des tarifs douaniers à la Chine. Nous devons nous tenir prêts pour nous opposer à toute nouvelle guerre.

     

    Diriez-vous que l’essentiel était déjà joué d’avance ?

     

    Trump autant que Clinton, les Républicains comme les Démocrates institutionnels et même l’aile Bernie Sanders, tous servent les intérêts de l’impérialisme US. L’impérialisme n’est pas la politique d’un groupe de politiciens. C’est un système économique qui signifie la domination du capital financier. L’échec actuel de ce système à générer des profits au moyen de mesures relativement pacifiques implique que celui qui est à la tête de l’impérialisme US, quel qu’il soit, subit d’énormes pressions qui le poussent vers la guerre.

    N’importe quel observateur sait qu’au cours de la dernière décennie Hillary Clinton a soutenu toutes les guerres – contre l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie – ainsi que la subversion organisée au Venezuela et contre d’autres gouvernement nationaux progressistes en Amérique du Sud. Si c’est un observateur attentif, il sait que même si Obama est parvenu aux affaires avec le projet de mettre fin aux interventions US en Afghanistan et en Irak, le Pentagone l’a poussé à augmenter d’abord le nombre de troupes en Afghanistan, et que les Etats-Unis ont à présent commencé à réintroduire des troupes en Irak. En Syrie, un accord temporaire entre les Etats-Unis et la Russie a été presque immédiatement saboté par une attaque militaire soutenue par certains éléments de l’appareil d’État U.S., et certainement avec l’appui du Pentagone.

    Trump n’a jamais été impliqué dans des décisions de politique étrangère et il n’a donc pas d’antécédents. Ce qu’il a dit au cours de la campagne électorale était censé améliorer ses chances d’être élu. C’est peut-être sans aucun rapport avec ce qu’il fera réellement en fonction. Parfois ce qu’il dit au début d’une phrase est contredit par ce qu’il dit à la fin de la phrase. Il a dit que les Etats-Unis vont reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël, il dit qu’il va rompre l’accord sur l’Iran et celui avec Cuba. Il a dit aussi qu’il mènerait une politique de négociations plus ouverte avec la Russie. Je doute qu’aucun gouvernement sérieux se fie à ces paroles de paix. Nous qui faisons partie du petit mouvement pro-communiste d’ici, nous ne lui faisons aucune confiance pour mener une politique moins agressive. Nous avons besoin de construire ici un mouvement qui puisse lutter à la fois contre l’impérialisme à l’étranger et contre sa politique réactionnaire à l’intérieur.

     

    Et comment ce mouvement de solidarité pourrait-il émerger ?

     

    Il règne une certaine confusion au sein du mouvement anti-impérialiste en Europe à propos du rôle de Trump. On peut comprendre la joie maligne éprouvée par certains devant la défaite de Clinton. Ils savent tous combien Clinton est agressive. Ils ont peut-être perdu espoir en la classe ouvrière américaine. Mais nous aux Etats-Unis nous devons développer un mouvement contre les guerres étatsuniennes. Et nous ne pouvons le faire que si les secteurs les plus opprimés de la classe ouvrière américaine non seulement se rassemblent mais prennent la tête de ce combat. Les étrangers qui se réjouissent de la victoire de Trump s’aliènent les immigrants, la population noire, les femmes militantes, les LGBTQ, les musulmans, tous ceux à qui la présidence de Trump fait peur, mieux, que la colère fait se mobiliser contre un président qui « n’est pas leur président ».

    La seule chose positive qui surnage de ces 18 mois de campagne bourgeoise, c’est que des milliers de personnes ont manifesté contre le nouveau président, tous les jours depuis l’élection. Certains peuvent être favorables à Clinton pour de mauvaises raisons, mais en général ceux dans la rue sont contre Trump et tout ce qu’il représente. Ils ne sont pas descendus dans la rue parce qu’il dit vouloir négocier avec la Russie. Tous ceux d’ici qui veulent combattre l’impérialisme doivent être dans la rue avec tous ces gens. Ils ont peur, ils sont en colère, ils vivent un changement, ils réexaminent toutes leurs idées. Nous devons être à leurs côtés pour les amener à combattre non seulement le racisme, le sexisme et la xénophobie de Trump, mais toutes les guerres impérialistes.

     

    John Catalinotto est un militant anti-impérialiste engagé depuis la crise des missiles de Cuba en octobre 1962. Depuis 1982 il est directeur de publication de Workers World, le dernier journal pro-communiste encore publié chaque semaine aux Etats-Unis. Il a été l’un des principaux organisateurs du Tribunal sur les crimes de guerre en Yougoslavie (en juin 2000) et du Tribunal sur les crimes de guerre en Irak (New-York 2004), tous deux avec l’International Action Center (IAC), organisation étatsunienne fondée par Ramsey Clark, le militant des droits de l’homme et ancien ministre de la Justice. John Catalinotto a publié et co-écrit deux ouvrages : Metal of Dishonor, au sujet de l’uranium appauvri (1997) et Hidden Agenda: the US – NATO Takeover of Yugoslavia (2002). Il a un livre en préparation: Turn the Guns Around: Mutinies, Soldier Revolts and Révolutions.

     

    Traduction de l’anglais : Anne Meert pour Investig’Action

     

    Source: Investig’Action

    Cet article est également disponible en : Espagnol, Anglais

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  • L'OTAN au service des USA : vers la relance de la guerre froide ?

     

    L'OTAN

    Alors qu’en 1990, H.W.Bush promettait à Gorbatchev que l’OTAN ne s’étendrait pas vers l’Est, celle-ci a intégré tous les pays de l’Est de l'Europe, anciennes républiques soviétiques. Au sommet de Varsovie les 8 et 9 juillet 2016, il est décidé de doter les États Baltes et la Pologne d'une force permanente de défense afin, selon, son secrétaire général, de négocier avec la Russie en position de force.

    Cet élargissement de l'OTAN n’est pas achevé puisque le PPP (Partenariat Pour la Paix) qu'elle dirige permet de monter « des accords de défense » avec, entre autres, les ex-Républiques soviétiques de l’Asie centrale (Azerbaïdjan, Turkménistan, Kazakhstan, Kirghizstan).

    L’encerclement de la Russie serait la conséquence de son attitude expansionniste. Est-ce exact ?


    I ) Historique


    La fin de la Seconde Guerre Mondiale laisse en Europe un vainqueur prestigieux, l'URSS, situation qui n'est pas sans inquiéter les États-Unis. Ceux-ci développent une stratégie, s'appuyant sur l'Europe occidentale. C'est la politique de l'endiguement définie par le président H.Truman en 1947 : «Je crois que les États-Unis doivent soutenir les peuples libres qui résistent à des tentatives d'asservissement […] les protéger de l'avancée communiste». Ce discours pose les bases d'un monde coupé en deux blocs et une volonté des États-Unis d'organiser, de contrôler le bloc occidental. C'est en application de cette volonté que le plan Marshall sera proposé sous condition d'une entente européenne, ce qui aboutit en 1948 à la création de l'Organisation européenne de coopération économique (OECE), qui sera remplacée en 1961 par l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique). La première construction européenne naît sous l'impulsion des États-Unis et contre l'Union soviétique !

    Le volet militaire intégré naît le 4 avril 1949. Dix États d'Europe de l'Ouest (Belgique, Danemark, France, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni) concluent une alliance militaire défensive avec le Canada et les États-Unis : l'OTAN. Cette organisation intègre les armées européennes dans un système de défense sous commandement des États-Unis, alors seule puissance nucléaire, se portant garant de la défense d'un monde occidental désormais engagé dans la « guerre froide » contre l'URSS et ses alliés.

    Après l'intégration de la RFA (République fédérale allemande) dans l'OTAN le 9 mai 1955 l'URSS riposte et organise militairement son propre bloc par la création du Pacte de Varsovie le 14 mai 1955. Pour parfaire l'encerclement du bloc soviétique, les États-Unis mettent en place des clones de l'OTAN : l'Organisation du Traité de l'Asie du Sud-Est (OTASE) en 1954 et le Traité d'Organisation du Moyen Orient (ou pacte de Bagdad) l’année suivante.


    II) L'OTAN a perdu sa raison d'être


    Avec l'effondrement de l'URSS et la dissolution du Pacte de Varsovie en 1991, on pouvait légitimement espérer la fin du monde bipolaire et une organisation multipolaire des relations internationales. Dans ce cadre, l'OTAN - ayant perdu sa raison d'être : lutter contre une éventuelle attaque soviétique - aurait dû être dissoute. Mais la stratégie des États-Unis à travers l'OTAN est de profiter de la relative faiblesse de la Russie en pleine reconversion vers l'économie de marché, pour en provoquer le reflux (Roll Back). C'est à dire expulser la Russie de ses positions traditionnelles, créer une irréversibilité qui assurerait la position hégémonique de l'Empire américain. Dans cette stratégie anti russe l'OTAN tient un rôle de premier plan.

    Mais, l’ennemi ayant disparu, comment justifier la persistance de l'Alliance atlantique ?

    Les événements du 11 septembre 2001 à New York, permettront de substituer un nouvel ennemi à l'ancien : le TERRORISME. En effet, celui-ci peut frapper aveuglément, n'importe où, n'importe quand et menace donc les intérêts des pays occidentaux.

    Un tournant s'opère alors : l'OTAN, organisation en théorie défensive devient ouvertement une organisation militaire offensive, prompte à intervenir partout sur la planète. Pour ce faire, elle renforce ses structures politiques et militaires. Et les États-Unis obtiennent que les forces de l'OTAN puissent intervenir hors de leur zone géographique (l'Atlantique Nord). C'est ainsi que seront menées les guerres en Afghanistan(2001), Irak( 2003), Libye( 2011), Syrie (2011) et Ukraine (2014)...


    III) L'OTAN au service des États-Unis

     

    Les Etats-Unis se caractérisent selon E. Todd, "Après l’Empire" (2004) par une économie de prédation. Ils sont importateurs - donc dépendants de l'extérieur - de matières premières et énergétiques, de biens manufacturés et industriels. La lutte pour le contrôle des espaces économiques (surtout énergétiques) est donc vitale pour eux. L'arme commerciale et les divers traités de libre-échange que Washington signe tous azimuts doivent assurer la consolidation de leur hégémonie planétaire, hégémonie mondiale que l'OTAN leur permet de conforter.

    Pour ce faire Washington a installé des bases (terrestres, aériennes et navales) sur tous les continents : environ 800 en dehors des États-Unis. Dès 1954 le Pentagone entrepose des armes nucléaires dans plusieurs pays européens - en particulier en RFA et en Turquie - ce qui fait des États-Unis, le seul État nucléaire à stocker des armes nucléaires sur le territoire d'autres États. La France, quant à elle, en a accueilli sur son territoire jusqu'en 1959. Depuis 1991, cet arsenal a été réduit de 80 % .

    Ces bases européennes de l'OTAN sont dès le départ conçues pour permettre des interventions hors de l'Europe. En 1958, les États-Unis utilisent les bases françaises pour intervenir au Liban et en Jordanie. Les bases allemandes sont très utiles pendant la guerre au Vietnam et les frappes contre Tripoli et Benghazi en 1986 sont menées à partir des bases britanniques.


    IV) OTAN et ONU

     

    L'OTAN s'est auto-proclamée « bras armé de l'ONU » et c'est la seule alliance militaire à laquelle l'ONU accorde la possibilité de mener des opérations internationales y compris en dehors de son aire géographique. A-t-on oublié que OTAN signifie Organisation du Traité de l'Atlantique Nord ? … En 2003, en Afghanistan, l'OTAN effectue sa première intervention hors du cadre euratlantique.

    Mais au-delà de cette « délégation » d'intervention, l'OTAN, dont le commandement général est étasunien, se prétend institution mondiale, « gendarme du monde » et s'affranchit des résolutions de l'ONU. Ainsi au nom de la sécurité du monde, l'OTAN s'arroge indûment des prérogatives qui sont celles du Conseil de Sécurité de l'ONU.

    Elle a ainsi souvent effectué des interventions militaires, des bombardements, sans aucun respect des résolutions votées par l'ONU. Et elle multiplie les violations de la Charte de l'ONU qui dit dans son article 2-4 que les États s'abstiennent, dans les relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force.


    V) Relance de la guerre froide ?

     

    «Il est indispensable que l'Amérique [puisse contrer ] toute tentative de restructuration impériale au centre de l'Eurasie, [ce] qui ferait obstacle à son objectif géostratégique numéro un : La mise sur pied d'un vaste système euro-atlantique...» Zbigniev Brzezinski « Le Grand échiquier » 2000 , p.121.

    Dans cette logique, pour ce conseiller de la Maison Blanche, l'Ukraine - comme l'Azerbaïdjan et l'Ouzbékistan - est un « pivot géopolitique », un État dont l'importance tient moins à sa puissance réelle qu'à sa situation géographique. L'Ukraine est alors au cœur des stratégies d'alliance opposant l'axe euro-atlantique sous domination des États-Unis et l'axe eurasien sous contrôle russe. Une Ukraine intégrée à l'OTAN aurait une capacité de nuisance sur l'acteur politique majeur qu'est redevenue la Russie. On comprend mieux la volonté farouche de rapprocher l'Ukraine de l'Union européenne via un contrat d'association et de libre échange, premier pas d'une intégration à l'OTAN, et « l'intérêt » des États-Unis pour la révolution kiévienne, comme pour les autres « révolutions colorées » !

    Poutine arrive au pouvoir en Russie en 2000, sa politique étrangère n'est en rien hostile à l'Occident car la Russie ambitionne une intégration croissante dans l'économie mondiale de marché. Le projet économique de Poutine est celui d'une « Union économique européenne de Lisbonne à Vladivostok ». Cette orientation remettrait forcément en cause la domination politico-stratégique des États-Unis et, via l'OTAN, en Europe. Surtout elle ouvrirait la voie à un ordre mondial multipolaire dans lequel l'ONU pourrait trouver toute sa place au détriment de l'organisation unilatérale voulue par les États-Unis.

    Pourtant, l'attentat terroriste du 11 septembre 2001 aurait pu donner une impulsion aux relations Russie/ États-Unis. Le 13 novembre Poutine et Bush publient une déclaration commune afin de mener une lutte conjointe contre le terrorisme. Le Conseil OTAN-Russie ( COR) est officiellement créé en 2002 date à laquelle Vladimir Poutine signe d'importants accords avec les pays membres de l'OTAN. Il ne s'oppose pas à l'installation de bases américaines en Asie centrale et à leur présence en Géorgie. A l'invasion de l'Irak par l'OTAN, en 2003, Poutine ne réagit pas. Mais cette « entente cordiale » ne va pas résister aux assauts des États-Unis...

    Les « révolutions de couleurs » en Géorgie (2003), en Ukraine (2004), au Kirghizistan (2005), soutenues et financées par Washington, vont marquer un tournant de la politique étrangère de Vladimir Poutine. La pression engagée par le Kremlin contre les ONG et les institutions financées par Washington (USAID, NED, …) et par l'Union européenne ne va dès lors cesser de s'amplifier.

    A Munich, en février 2007, Poutine dénonce la politique des États-Unis qu'il accuse de vouloir imposer leur système politique et de se lancer dans une nouvelle course aux armements avec leur projet de bouclier antimissiles, en Pologne et en Tchéquie.

    Après l'affrontement avec la Géorgie en 2008, l'OTAN suspend jusqu'en 2010 les réunions du COR. Nouvel accroc en 2014 suite au coup d'état occidental en Ukraine et au rattachement de la Crimée à la Russie, suspension du COR jusqu'en 2016...

    Enfin, dès 2011, la Syrie est une nouvelle source de tensions...(1)

    L'OTAN reproche à la Russie l'usage de la force vis à vis de ses voisins et estime qu'elle reste une menace potentielle. L'Alliance dénonce entre autre l'annexion de la Crimée. Mais que fait-elle du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » ? Le referendum de rattachement, proposant la réintégration de la Crimée à la Russie a recueilli 90% de OUI. Que reprochent les Occidentaux à la Russie ? D’avoir rompu avec la politique d’Eltsine et de défendre ses intérêts nationaux ?

    Baptisées « Anaconda » - du nom de ce reptile qui étouffe ses proies - les manœuvres d’une vingtaine d’armées de l’OTAN aux frontières de la Russie ont constitué « le plus grand exercice depuis la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide ». Poutine réplique en installant des missiles iskander à Kaliningrad – l'enclave russe entre Pologne et la Lituanie. La tension monte...

    Le dernier sommet de l'OTAN - qui a lieu tous les deux ans - s'est déroulé du 8 au 10 juillet 2016 à Varsovie. Il y a été décidé un renforcement des capacités de commandement de l'Alliance en Europe du Nord et de l'Est, la validation du principe consistant à déployer par rotation une brigade blindée en Europe, c'est-à-dire 4000 hommes envoyés alternativement en Pologne et dans les Pays Baltes pour faire face à la menaçante Russie. C'est ainsi que 72 ans après l’échec des armées nazies devant Leningrad, des blindés allemands se déploient à 150 km de St Petersbourg, dans les Pays Baltes intégrés dans l'OTAN en 2004 et actuellement dirigés par des gouvernements d'extrême-droite.

    Nos médias n'en ont pas dit un mot mais nous étions en plein Euro-foot et Tour de France cycliste....

    Quant au gouvernement allemand il a adopté le 24 août un plan de défense civile appelant notamment les Allemands à stocker de l'eau à raison de "deux litres par personne et par jour sur une période de cinq jours". Les citoyens sont aussi appelés à stocker suffisamment de nourriture pour pouvoir s'alimenter pendant dix jours. Il prévoit aussi des plans d'urgence en cas d'une interruption de l'approvisionnement en eau ou en électricité ….


    VI ) Pourquoi la France doit sortir de l'OTAN ?

     

    Plusieurs raisons nous poussent à dire que la France n'a rien à faire dans cette organisation belliciste, dont le but évident est la domination mondiale avec pour objectif de supplanter l'ONU dans toutes les questions militaires, et d'encercler la Russie en se positionnant au plus près de ses frontières. Ces provocations ne font qu' exacerber les tensions internationales et incitent Vladimir Poutine à augmenter ses crédits militaires .

    Depuis que la France a rejoint le commandement intégré de l'OTAN en 2009 à l'occasion du sommet de Strasbourg, elle a accepté, de fait, une soumission à la politique étrangère définie par les États-Unis. Nous avons donc perdu notre indépendance militaire et politique et nous pouvons être entraînés dans des aventures guerrières inconsidérées. Ainsi nos armées sont allées en Afghanistan, en Libye, en Syrie …. Pour y défendre quelle cause? Sans parler du coût en hommes et en argent de ce genre de folies ! La France est responsable et coupable d'avoir contribué à déstabiliser ces pays où règne maintenant le chaos...

    La déclaration de De Gaulle lors de sa conférence de presse du 21 février 1966 annonçant la sortie de la France du commandement intégré de l'OTAN, reste d'une brûlante actualité : «…. voici que des conflits où l’Amérique s’engage […], risquent de prendre, en vertu de la fameuse escalade, une extension telle qu’il pourrait en sortir une conflagration générale. Dans ce cas, l’Europe, dont la stratégie est dans l’OTAN celle de l’Amérique, serait automatiquement impliquée dans la lutte lors même qu’elle ne l’aurait pas voulu. […] Enfin, la volonté qu’a la France de disposer d’elle-même, volonté sans laquelle elle cesserait bientôt de croire en son propre rôle et de pouvoir être utile aux autres, est incompatible avec une organisation de défense où elle se trouve subordonnée. »

    Si la France quittait l'OTAN, imaginez le retentissement sur l'opinion mondiale d'une telle rupture aujourd'hui ! Ce serait un signe très fort pour faire avancer l'exigence d'une politique de paix mondiale et redonner à la France le rang de puissance prestigieuse. Qui a oublié le discours de Dominique de Villepin à l'ONU le 14 février 2003, annonçant que la France ne participerait pas à la guerre en Irak ? Ce discours inoubliable fut applaudi par tous sauf... par les Américains qui lancèrent une campagne de dénigrement de la France aux États-Unis. Et ce fut la dernière manifestation de la souveraineté de la France au plan international.

    Tout comme la Russie, la Chine fait l'objet d'une stratégie d'encerclement. Ce pays a déjà le premier PIB mondial derrière les États-Unis et il est prévu qu’il les dépassera d'ici quelques années. Les États-Unis pourront-ils alors maintenir cette suprématie du dollar qui fait leur force ?

    Aujourd'hui, on peut légitimement se demander jusqu’où ira l’obsession guerrière de l'OTAN si on n'y met pas fin. Jusqu’où ira la servilité européenne et française ? De plus en plus de voix exigent la sortie de la France de l'OTAN.

    MS21 s'est associé à un appel pluraliste lancé par le Comité Valmy en juin 2015 dénonçant l'existence de l'OTAN et appelant au retrait de nos armées du commandement intégré. (2)

    Cet appel est malheureusement aujourd'hui plus que jamais d'actualité


     

    (1) http://ms21.over-blog.com/2015/11/le-bourbier-syrien.html

    (2) http://ms21.over-blog.com/2015/06/l-otan-n-a-plus-raison-d-etre.html

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  • Hillary et l’illusion des plafonds de verre


    hillary clinton
     

    Meryl Streep doit être une femme très intelligente pour être une si bonne actrice. Il était donc embarrassant de la voir vêtue d’un drapeau des Etats-Unis en pom-pom girl pour Hillary Clinton à la Convention démocrate.

    l faut supposer qu’elle est trop occupée à étudier ses nombreux rôles pour trouver le temps de se renseigner sur la nature sinistre de la politique étrangère de Hillary Clinton. Elle a proclamé que l’élection de Hillary Clinton « entrerait dans l’histoire » simplement parce qu’elle est une femme. C’est-à-dire dans l’histoire symbolique. Le fait que la Présidente Hillary Clinton soit plus susceptible d’entrer dans l’histoire réelle en déclenchant une autre guerre encore plus désastreuse que celles qu’elle a déjà aidées à faire entrer dans l’Histoire ne semble pas avoir traversé l’esprit de Meryl Streep.

    Pas plus que cela n’a traversé l’esprit des millions d’autres femmes états-uniennes qui partagent la même illusion.

    Ces femmes pensent trop en termes de symboles et d’images. Elles ignorent l’enjeu majeur pour les Etats-Unis : faire la paix ou la guerre. Elles ne s’inquiètent pas que le conflit imminent avec l’autre grande puissance nucléaire, la Russie, pourrait les toucher elles-mêmes, leurs familles, le monde et l’avenir. Elles sentent qu’elles pourraient en quelque sorte tirer un bénéfice personnel de l’élection d’une femme à la présidence des Etats-Unis.

    L’idée féministe derrière cette illusion est que, en devenant présidente, Hillary « brisera les plafonds de verre » – ces obstacles invisibles – qui empêchent les femmes de grimper aux sommets. Partout les femmes en bénéficieraient – tout comme les Noirs états-uniens ont tous bénéficié de l’élection de Barack Obama. Oops… attendez une minute… en ont-ils vraiment bénéficié ? Qu’en est-il de la population carcérale noire de plus en plus nombreuse, ou des Noirs désarmés abattus dans la rue par la police ? Peu importe, beaucoup de Noirs ont éprouvé un sentiment de satisfaction d’avoir un président noir, ce qui est compréhensible au regard de l’histoire des Etats-Unis. Mais en termes concrets, cela n’a rien changé pour la population noire dans son ensemble.

    Les femmes espèrent vivre la même expérience de satisfaction. Elles croient qu’elles la connaîtront lorsque Hillary Clinton brisera le plafond de verre – « pour vous », comme Hillary aime à dire.

    Mais attendez une minute. S’il est en verre, vous ne pouvez pas le voir, alors dans quelle mesure existe-t-il réellement ? Qu’en est-il de Christine Lagarde, la Française qui dirige actuellement le Fonds Monétaire International ? Qu’en est-il de l’actuelle chancelière allemande, de l’actuelle Première ministre britannique, de la ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne, et de Meryl Streep qui ont toutes réussi des carrières au sommet ?

    Madeleine Albright, Samantha Power, Susan Rice, Loretta Lynch, Michèle Flournoy n’ont pas l’air de marcher sur des débris de verre. Elles se sont élevées aux sommets sans rencontrer plus d’opposition que le premier homme ambitieux venus – et peut-être moins.

    En réalité, le « plafond de verre » qui empêchait les femmes de poursuivre des carrières couronnées de succès n’a-t-il pas déjà été brisé, précisément par l’ordre mondial néolibéral actuel qui favorise la promotion des femmes et des représentants symboliques de divers groupes ethniques ? Cela ne ferait-il pas partie de la stratégie du néolibéralisme pour prouver que le capitalisme moderne permet aux meilleurs d’atteindre le sommet, une caractéristique qui devrait remporter l’adhésion de tous les « groupes identitaires » – dont l’auto-identification a largement réussi à effacer des esprits le vieux concept de conscience de classe ? N’est-ce pas une cause majeure promue par l’Open Society Foundation de George Soros et la National Endowment for Democracy partout dans le monde (on y reviendra dans un autre article) ? Cela n’aide-t-il pas à gagner le soutien de l’opinion publique aux guerres menées par les Etats-Unis que d’avoir des femmes sur les lignes de front, proclamant leur attachement aux « droits humains » ?

    Pour la plupart des femmes, comme pour la plupart des Noirs, lorsque les salaires sont bas, leurs salaires sont bas. Lorsque les logements décents ou l’éducation sont trop chers pour la plupart des gens, ils le sont aussi pour les femmes. Lorsque les dépenses pour les guerres ruinent l’économie, c’est aussi leur économie.

    Le fait est que les carrières à succès de ces briseuses de plafond de verre n’avancent en rien la cause de la majorité des femmes qui se trouvent encore loin d’un tel plafond à briser.

    Ce n’est pas Hillary qui est en train de changer le système. Au contraire, c’est le changement dans le système qui est en train de promouvoir Hillary.

    Diana Johnstone

    Traduction « Il était une fois une méchante sorcière. Boum. La fin de l’histoire » par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

    Source: Le Grand Soir

     

    Retrouvez Diana Johnstone pour parler de son livre Hillary, la Reine du Chaos, à la librairie Tropiques (Paris) le 6 septembre en compagnie de Jean Bricmont, Jean-Pierre Garnier, Michelle Brand et quelques autres complotistes du même acabit.

    hilarious-soirée-pm

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