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Monde - Page 33

  • Israël contre les Juifs

     

    par Pierre Stambul

    C’est un refrain bien établi. Vous critiquez Israël et le sionisme ? Vous êtes antisémite ! Un Juif français veut pouvoir « vivre son judaïsme » ? On l’invite à faire son « alyah » et à apporter sa pierre à la colonisation de la Palestine.

     

    On essaie de nous marteler que l’histoire des Juifs s’est achevée et qu’Israël en est l’aboutissement. Israël fonctionne comme un effaceur de l’histoire, de la mémoire, des langues, des traditions et des identités juives. La politique israélienne n’est pas seulement criminelle contre le peuple palestinien. Elle se prétend l’héritière de l’histoire juive alors qu’elle la travestit et la trahit. Elle met sciemment en danger les Juifs, où qu’ils se trouvent. Et elle les transforme en robots sommés de justifier l’injustifiable.

     

     

     

    Retour sur un passé récent

     

    L’histoire des Juifs français n’a strictement rien à voir avec Israël. Régulièrement spoliés, massacrés ou expulsés par différents rois très chrétiens, les Juifs ont acquis la citoyenneté française avec l’Abbé Grégoire pendant la Révolution. Ces deux derniers siècles ont été marqués par une quête de la citoyenneté et de l’égalité des droits. L’affaire Dreyfus a révélé que, si une partie de la société française était antisémite, une autre partie, finalement majoritaire, considérait que l’acquittement et la réhabilitation de Dreyfus étaient l’objectif de tous ceux qui étaient épris de liberté et refusaient le racisme. L’histoire des Juifs français a été marquée par leur participation importante à la résistance contre le nazisme et le régime de Vichy, puis par l’engagement de nombre d’entre eux dans des luttes progressistes et/ou anticoloniales. Les intellectuels juifs de cette époque s’appelaient Raymond Aubrac, Marc Bloch, Laurent Schwartz, Pierre Vidal-Naquet, Stéphane Hessel. C’était une époque où beaucoup de Juifs pensaient que leur propre émancipation passait par celle de tou-te-s. C’était une époque où le racisme, le fascisme et la haine de l’autre étaient considérés comme des abjections à combattre. Les enfants juifs allaient à l’école publique, jamais il ne leur serait venu à l’idée de se séparer des autres dans des écoles confessionnelles.

     

    On s’efforce aujourd’hui en Israël d’effacer l’histoire des Juifs dans les différents pays où ils ont vécu. Si les Juifs ont longtemps été considérés par les antisémites en Europe comme des parias inassimilables et s'ils  ont été persécutés parce qu’ils constituaient un obstacle aux nationalismes fous qui rêvaient de sociétés ethniquement pures, ils n’ont jamais recherché la séparation mais au contraire l’insertion à l’intérieur des sociétés dans lesquels ils vivaient.

     

     

     

    Une assignation à la désertion

     

    On fait un saut de quelques années. En tête d’une gigantesque manifestation parisienne censée dénoncer le terrorisme, on trouve trois criminels de guerre, Nétanyahou, Lieberman et Bennet qui viennent de s’illustrer dans le massacre de plus de 2000 Palestinien-ne-s (essentiellement des civil-e-s) à Gaza pendant l’été 2014. Profitant de l’émotion causée par l’attentat antisémite de la Porte de Vincennes, Nétanyahou est autorisé (par le gouvernement français) à déclarer aux Juifs français qu’ils sont en insécurité en France et qu’ils doivent partir dans leur « vrai » pays, Israël.

     

    En fait, le sionisme n’a jamais combattu l’antisémitisme. Il s’en est toujours nourri avec en permanence un seul et unique but : faire immigrer le maximum de Juifs en Israël. Du coup, Nétanyahou n’hésite pas à mettre en danger les Juifs français. Il en fait des étrangers dans leur propre pays, des « touristes » qui n’ont pas compris que leur « patrie » est là-bas. Les Juifs sont sommés d’être des « traîtres » (à la seule et unique cause, celle du Grand Israël de la mer au Jourdain) ou des complices. La France a toujours été un échec pour Israël : à peine 80000 Juifs sont partis depuis 1948 et une moitié est revenue. Alors la propagande se fait assourdissante. Pourtant, s’il y a bien un pays où les Juifs sont en insécurité, c’est Israël et il sera ainsi tant que la destruction de la Palestine se poursuivra.

     

    À « l’alyah » (la montée) des vivants vers Israël, s’ajoute à présent celle des morts. Les autorités israéliennes incitent vivement les Juifs français à faire enterrer leurs proches en Israël. Ainsi les victimes de la tuerie de la porte de Vincennes ont été inhumées au cimetière de Givat Shaul. Ce « quartier » de Jérusalem, c’est l’ancien Deir Yassine, le village martyr de la guerre de 1948 où les milices de l’Irgoun dirigées par Menachem Begin ont massacré toute la population avant que le village ne soit, comme tant d’autres, rayé de la carte. Quel symbole !

     

     

     

    Israël à l’avant-garde de l’islamophobie

     

    Les Juifs ont vécu pendant des centaines d’années dans le monde musulman. Ils ont même été accueillis par l’empire ottoman après leur expulsion d’Espagne en 1492. Aujourd’hui, Israël paticipe à la diabolisation des Arabes et des musulmans en se comportant en élève modèle du « choc des civilisations ». Le racisme anti-arabe et l’islamophobie s’expriment ouvertement, des politiciens en ont fait leur fond de commerce et les passages à l’acte sont fréquents. Les crimes de masse comme à Gaza ou la multiplication des propos racistes (Pour le rabbin Rosen, les Palestiniens sont des Amalécites et la Torah autorise qu’on les tue ainsi que leurs femmes, leurs enfants, leurs troupeaux)laisseront des traces. Comment imaginer que ce qui est infligé aux Palestiniens sera sans conséquences ?

     

    En Israël, des propagandistes rivalisent pour expliquer que les Juifs ont vécu l’enfer dans le monde musulman, masquant le fait que l’antisémitisme a été avant tout une invention européenne et chrétienne. Les Juifs orientaux subissent en Israël des discriminations sociales et un mépris raciste. Ils ont souvent été humiliés et discriminés à leur arrivée. Ils sont coupés de leurs racines et poussés à renier leur identité. L’expulsion des Palestiniens de 1948 est présentée comme un « échange de population » alors que le sionisme est le principal responsable, et de la Nakba, et du départ des Juifs orientaux de leurs pays.

     

     

     

    Qu’y a-t-il de juif en Israël ?

     

    Les sionistes ont théorisé l’idée que les Juifs et les non-Juifs ne peuvent pas vivre ensemble. C’est totalement contraire à tout ce qui s’est passé pendant des centaines d’années. Cela va à l’encontre de l’aspiration des Juifs à sortir des ghettos, des mellahs et des juderias pour devenir des citoyens normaux.

     

    Les Juifs religieux qui émigrent en Israël y rencontreront rarement la religion telle qu'elle a été pratiquée pendant des siècles. Le courant national-religieux s’est imposé. Ce courant intégriste a totalement révisé la religion. Le « peuple élu », ça n’a jamais voulu dire qu’il a plus de droit que les autres mais au contraire qu’il a plus de devoirs. Parmi les préceptes, il y a « ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse » et « tu aimeras ton prochain comme toi-même »« L’an prochain à Jérusalem », ça n’a jamais voulu dire qu’il faut réaliser le nettoyage ethnique en cours, mais « vivement que le Messie vienne ». L'hébreu a toujours été une langue religieuse interdite à l'usage profane. La religion juive est une religion de « l’exil ». L’installation sur cette terre (d’Israël/Palestine) avant l’arrivée du Messie et a fortiori l’établissement d’un Etat juif étaient interdits. D’ailleurs les Juifs expulsés d’Espagne en 1492 ne sont pas allés à Jérusalem. Herzl a rencontré une hostilité quasi unanime des rabbins contre le projet sioniste dès qu’il a été question d’établir un État juif en Palestine.

     

    Pour les Juifs laïques, les valeurs dominantes d’Israël sont à l’antithèse de ce que sont pour eux les valeurs du judaïsme. Où trouve-t-on dans la tradition juive le racisme, le chauvinisme, le militarisme, le négationnisme de l’existence et de la dignité de l’autre ? Qu’y a-t-il de commun entre ce qu’ont représenté les grands intellectuels juifs (Einstein, Freud, Arendt, Kafka, Benjamin …) et les criminels de guerre qui dirigent Israël ? Qu’est devenue en Israël la mémoire de celles et ceux qui ont lutté contre le fascisme et le colonialisme (Marek Edelman, Abraham Serfaty, Henri Curiel …) ? De quel héritage juif peuvent se prévaloir les colons et les militaires qui justifient à l’avance les violences et les crimes commis contre les Palestiniens ?

     

    Comme l’écrit l’historien israélien Shlomo Sand à propos du livre de Yakov Rabkin Comprendre l’État dIsraël, « celui qui voit dans le sionisme une continuation du judaïsme ferait bien de lire ce livre. Mais celui qui croit que l’État dIsraël est un État juif est obligé de le lire ».

     

    Certains Juifs pensent qu’après le génocide nazi, Israël est l’ultime refuge. Au nom de quoi les dirigeants israéliens peuvent-ils brandir partout l’antisémitisme et le souvenir du génocide ? Les sionistes n’ont joué qu’un rôle marginal dans la lutte contre l’antisémitisme et la résistance au nazisme. Certains dirigeants sionistes ont même eu un comportement honteux pendant la montée du fascisme (Ben Gourion avec les accords de Haavara, 1933) et à l’époque de l’extermination (le groupe Stern assassinant des soldats et des dignitaires britanniques). Comment ne pas comprendre que la mémoire du génocide signifie « que cela n’arrive plus jamais » et pas « que cela ne NOUS arrive plus jamais », ce qui correspond à une vision tribale de l’humanité totalement contraire à toutes les formes d’héritage juif.

     

     

     

    Refuser l’assignation et la peur, refuser toutes les formes de racisme et de discrimination.

     

    Il y a des confrontations qui ont du sens : les luttes contre l’oppression, la domination, le colonialisme, pour l’égalité des droits. On nous vend aujourd’hui une guerre qui n’est pas la nôtre : celle d’un monde dit « civilisé » contre le « terrorisme islamique ». Dans cette « guerre », les musulmans sont considérés comme des terroristes en puissance et sont sommés de « prouver » qu’ils ne sont pas des complices de Daesh.

     

    Et les Juifs sont assignés à soutenir sans réserve une politique israélienne criminelle contre les Palestiniens et suicidaire pour les Juifs.

     

    Cette fuite en avant criminelle tient par la peur. Ce syndrome assure le consensus à un point tel qu'un négociateur palestinien (le professeur Albert Aghazarian) a pu dire que les Israéliens ont peur de ne plus avoir peur. Cette peur irrationnelle a gagné beaucoup de Juifs français.

     

    Dans le contexte du « choc des civilisations », prétexte des dominants pour ensanglanter le monde, il y a en France une montée générale de toutes les formes de racisme. Contrairement à l’image fabriquée par les principaux médias, le racisme frappe essentiellement tous les « dominés », toutes les victimes de l’apartheid social : Arabes, Noirs, Roms. Il prend une nouvelle tournure en se masquant derrière l’islamophobie. Comme il n’est plus politiquement correct de dire « sale arabe », on diabolise l’islam.

     

    Il y a aussi une incontestable et détestable montée de l’antisémitisme. Mais les différentes formes de racisme ne sont pas traitées de la même façon.

     

    Les dirigeants israéliens et en France le CRIF, participent activement à la stigmatisation des musulmans. Ils affirment contre toute évidence qu’il n’y a qu’un seul racisme à dénoncer (l’antisémitisme) et qu'on est à la veille d'une nouvelle « nuit de cristal ». Ils font apparaître les Juifs comme ceux que le pouvoir protège alors que l’idéologie sécuritaire, les déclarations des principaux dirigeants et le travail nauséabond de pseudo intellectuels, visent une seule population déclarée dangereuse.

     

    Les stéréotypes antisémites se nourrissent aussi de la complicité du CRIF avec la politique israélienne et de la partialité évidente du pouvoir. À l’heure des confusions, l’indignation légitime contre les crimes israéliens fait monter l’antisémitisme et les quelques paumés attirés par la violence effroyable de Daesh commettent des attentats criminels contre les Juifs parce que Juifs.

     

     

     

    La lutte contre le racisme ne peut pas être découpée. Choisir certaines « bonnes » victimes contre dautres est à l’antithèse du combat antiraciste. La politique israélienne et la négation totale des droits du peuple palestinien ne protègent absolument pas les Juifs. Au contraire. Pour créer l’Israélien nouveau, il a fallu « tuer le Juif », celui qui pensait que son émancipation passait par celle de l’humanité. Comme le dit le militant israélien anticolonialiste Eitan Bronstein : « nous ne serons jamais libres tant que les Palestiniens ne le seront pas ». En refusant le tribalisme, les Juifs français réaffirmeront une histoire dont ils peuvent être fiers.

     

    C’est tou-te-s ensemble qu’il faut combattre tous les racismes, toutes les stigmatisations, toutes les discriminations. C’est tou-te-s ensemble qu’il faut défendre le droit, en Palestine comme ici.

     

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  • Mexique : des cadavres dans l’arrière-cou

    par le PRCF : www.initiative-communiste.fr

    Chacun sait que l’Amérique Latine est débarrassée des dictatures – si l’on excepte le « goulag tropical castriste » (sic), et  les affreux régimes « populistes » comme celui du Venezuela…. Du coup, ce qui se passe au Mexique peut sembler relever monstrueusement étrange à ceux qui comptent sur les grands médias pour s’informer.

     

    « Guerre au narcotrafic » !

     

    Le 11 novembre, à Chilpancigo, capitale de l’Etat du Guerrero, un millier d’étudiants et d’enseignants (mais oui !) incendiaient le siège du Parti Révolutionnaire Institutionnel (quel drôle de nom, quand on y pense…), au pouvoir. Le lendemain, ils récidivaient avec le siège du secrétariat régional à l’Education, et une partie du parlement régional. Ce n’était qu’une des nombreuses explosions de violence qui secouent le pays depuis que quarante-trois militants étudiants de gauche arrêtés par la police fin septembre ont été découverts carbonisés début novembre : les policiers les avaient confiés à une bande de narcotrafiquants (les Guerreros Unidos, dont la principale fonction est de droguer les Noirs de Chicagos), pour qu’ils les massacrent. Imaginons ce qui se passerait si une telle horreur se produisait à Cuba, au Venezuela ou en Bolivie : Le Monde, Le Figaro, Libération, BHL et consorts hurleraient au totalitarisme communiste…

    Il y a un an, le Mouvement pour la Paix, la Souveraineté et la Solidarité entre les Peuples (Mopassol) publiait un texte montrant que la violence qui sévit dans l’arrière-cour des Etats-Unis est étroitement liée aux activités du maître. On peut y lire notamment : « Dès que le Mexique eut signé avec les Etats-Unis le plan Mérida en 2006 (une réplique du plan Colombie) et que Washington envoya des armes et des conseillers pour une soi-disant guerre contre le narcotrafic, plus de 55 000 personnes ont été séquestrées et assassinées de manière atroce, semant la terreur dans le Nord de ce pays. Il y a quelques 10 000 disparus. Les forces armées interviennent directement dans le conflit et personne n’ignore à ce stade des évènements que la majorité des morts n’ont rien à voir avec le narcotrafic, et que les États-Unis fournissent des armes aux groupes paramilitaires comme les Zetas.»

     

     Maintenir le chaos

     

    Le Mexique n’est pas un cas isolé. Le Mopassol indique aussi que  « les armes des EU allèrent aussi aux « maras » (bandes) créées dans ce pays et furent ensuite envoyées dans leur pays d’origine, tant au Salvador qu’au Honduras et au Guatemala pour y maintenir le crime et le chaos – au Honduras sous le terrorisme d’état masqué, et au Guatemala où le féminicide et la violence du vieux militarisme et du paramilitarisme contre-insurrectionnel se sont intensifiés avec l’arrivée à la présidence d’un officier des « Kaibilies », la force spéciale la plus brutale de tous les temps, formée aux USA, et responsable de crimes contre l’humanité et de disparition de villages entiers. » Au Honduras, dont le Président de gauche fut renversé à la suite d’un coup d’Etat piloté depuis Washington en 2009 « le récent massacre de membres de la communauté Miskita dans le Rio Patuca, le 11 mai dernier quand des hélicoptères de l’agence antidrogue des USA (DEA) on tiré sur un canoë dans lequel voyageaient des paysans, tuant deux femmes enceintes et deux hommes et blessant grièvement quatre autres personnes. » Le Mopassol n’oublie bien sûr pas la Colombie, « le pays d’Amérique Latine qui avec le Guatemala détient le record de morts et de disparus ».

    Ainsi, au nom de la lutte contre le trafic de drogue (qui ne s’est pourtant jamais aussi bien porté…), les Etats-Unis maintiennent depuis des années une présence armée étouffante dans toute la zone – mais le monde a les yeux fixés sur les récents mouvements de troupes russes à la frontière de l’Ukraine.

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  • Corée du Sud : le retour d’un régime autoritaire ?

    Interdiction de l’opposition, censure de livres, expulsion…  

    site du PRCF : www.initiative-communiste.fr

    Le durcissement autoritaire du régime sud-coréen se poursuit. L’association d’amitié franco-coréenne AAFC  alerte ainsi sur l’interdiction d’un livre de l’Américaine Shin Eun-mi et son expulsion de Corée du Sud, ainsi que le retour progressif aux lois autoritaires du régime d’avant 1987. Dans le même temps, le principal parti d’opposition est interdit.

    Personne ne s’étonnera que ces informations inquiétantes ne soient ni diffusées ni commentés par les principaux médias occidentaux « libres ». Une fois de plus apparait de façon éclatante que liberté et des « droits de l’homme » ne sont pas du tout la priorité des impérialismes capitalistes.

     

    Le 10 janvier 2015, l’Américaine Shin Eun-mi a été expulsée de la République de Corée (Corée du Sud) et interdite de séjour dans le pays pendant cinq ans, suite à une décision prise par le service sud-coréen de l’immigration, sur une requête du ministère de la Justice. Mme Shin, qui a voyagé trois fois en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) en 2011 et 2012, est accusée d’avoir tenu, lors d’une conférence, des propos violant la loi de sécurité nationale (LSN). Le 7 janvier 2015, le ministère sud-coréen de la Culture, des Sports et du Tourisme a exigé le retrait des librairies et autres lieux publics, d’ici la fin du mois, du livre de Shin Eun-mi faisant le récit de ses voyages en RPD de Corée. Cette mesure d’urgence a été prise dans le cadre d’une enquête en cours quant à la conformité à la LSN d’Une Coréenne Américaine d’âge moyen va en Corée du Nord. En 2013, ce livre avait pourtant bénéficié d’une large diffusion en République de Corée, avec l’appui des pouvoirs publics, après avoir été qualifié d’ « excellent ouvrage de littérature » par la Fondation culturelle du livre. L’Association d’amitié franco-coréenne (AAFC) condamne cette nouvelle violation de la liberté d’expression qui a touché, cette fois, une citoyenne américaine, et soulevé des critiques publiques du département d’Etat américain, en dépit de l’alliance politico-militaire entre Washington et Séoul. L’AAFC exhorte les opinions publiques et l’ensemble des gouvernements occidentaux à ne plus se taire face aux atteintes de plus en plus graves aux libertés publiques qui sont commises en Corée du Sud depuis l’élection

    à la présidence de la République, en décembre 2012, de Mme Park Geun-hye.

    Couverture de l’ouvrage de Shin Eun-mi, « Une Coréenne Américaine d’âge moyen va en Corée du Nord », naguère un ouvrage de référence en Corée du Sud, aujourd’hui mis à l’index par la censure

    > L’expulsion et l’interdiction de séjour de Mme Shin Eun-mi signe une nouvelle page tragique dans l’histoire des libertés publiques en Corée du Sud.
    > Mme Shin est accusée par le ministère sud-coréen de la Justice d’avoir fait « l’éloge » de la RPD de Corée lors d’une récente conférence-débat, dont l’une des co-organisatrices, Mme Hwang Seon, a par ailleurs été placée sous mandat d’arrêt, pour avoir loué, encouragé et aidé l’ennemi en contradiction avec la loi de sécurité nationale

    , au regard des propos qu’elle aurait tenus pendant la conférence. Le Parquet entend également interroger, dès son retour de l’étranger, Mme Lim Soo-kyung, députée du Parti progressiste unifié (PPU) récemment déchue de son mandat, suite à l’interdiction du PPU qui a soulevé une vague d’indignation parmi les organisations de défense des droits de l’homme. Mme Hwang Seon était porte-parole du PPU, ce qui inscrit cette nouvelle vague de répression dans le cadre en cours contre le PPU et ses dirigeants.

    > Le retrait de l’ouvrage de Mme Shin sur ses voyages au Nord de la Corée, qui a perdu son label d’ouvrage recommandé par les autorités sud-coréennes, a soulevé la stupeur dans les milieux professionnels. Après avoir reçu l’ordre gouvernemental le 14 janvier 2015, l’employé d’une bibliothèque de Séoul, cité par le quotidien Hankyoreh, a déclaré : « Nous avons été gênés quand le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme nous a soudain demandé de leur renvoyer le livre. » Un représentant du ministère a déclaré : « Nous avons décidé de rappeler le livre dès lors que sa désignation comme un excellent ouvrage de littérature avait été révoquée. Si les bibliothèques avaient continué de proposer cet ouvrage, cela aurait créé une confusion ou une incompréhension inutiles. » Au-delà de la douteuse pratique d’interdire l’expression de certaines opinions, il semble donc ne plus avoir de demi-mesure entre un ouvrage recommandé et un ouvrage interdit : en d’autres termes, si les autorités sud-coréennes vont au bout de leur logique, elles s’arrogent le droit d’interdire tout livre qui n’a pas ou plus leur imprimatur, sans autre forme de procès. La liberté d’expression est tombée à son plus bas niveau en Corée du Sud depuis l’époque révolue du régime miltaire, il y a une génération.

    > Dans un article publié le 12 janvier 2015 sur le site Sino NK, Steven Denney a cité un entretien donné par Shin Eun-mi au site de jounalisme participatif Ohmynews, très populaire en Corée du Sud : il en ressort une vision optimiste de la Corée du Nord, considérant que les Coréens forment un seul peuple, engagée en faveur de la réunification. Cette appréciation peut être qualifiée de « naïve » selon Steven Denney mais, toujours d’après ce dernier, elle ne constitue en aucun cas une quelconque menace à la sécurité nationale sud-coréenne, alors que Shin Eun-mi peut estimer à juste titre avoir été trahie par les autorités sud-coréennes qui, jusqu’à présent, recommandaient le récit de ses voyages en Corée du Nord :

    « [Cet entretien] suggère également qu’elle a le sentiment justifié que, d’une certaine manière, le gouvernement sud-coréen l’a trahie ; en d’autres termes, elle apparaît difficilement comme une vraie menace à la sécurité nationale. »

     

    Mais de quel crime Shin Eun-mi s’est-elle rendue coupable ? Alors que les médias publics et conservateurs sud-coréens se gardent de détailler le contenu des propos reprochés à Mme Shin durant une conférence publique à Séoul en novembre 2014, en se contentant ainsi de souligner les motifs infâmants de l’administration sud-coréenne selon laquelle elle aurait enfreint la loi de sécurité nationale en louant la RPD de Corée, l’agence américaine AP observe que Shin Eun-mi a fait état de la volonté de défecteurs nord-coréens de retourner au Nord (ce que, du reste, au moins des centaines d’entre eux ont déjà fait) et de leurs espoirs de changements après l’accession au pouvoir du Maréchal Kim Jong-un. Mme Shin a aussi loué le goût de la bière nord-coréenne et la propreté des fleuves en Corée du Nord.

    Shin Eun-mi, en pleurs après son expulsion

    Une expulsion assortie d’une interdiction du territoire sud-coréen suivant de tels motifs a soulevé, une fois n’est pas coutume, des critiques ouvertes du département d’Etat américain, malgré l’étroite relation alliance politico-militaire entre Washington et Séoul. Mme Jen Psaki, porte-parole du département d’Etat, a ainsi déclaré à la presse :

    « Nous sommes préoccupés que la loi de sécurité nationale, telle qu’elle est interprétée et appliquée dans certains cas, limite la liberté d’expression et restreigne l’accès à Internet. »

    Signe de l’intolérance croissante en Corée du Sud, en décembre 2014 un jeune sud-coréen de 18 ans avait jeté une bombe artisanale lors d’une conférence de Mme Shin Eun-mi, blessant deux personnes.

    Sumit Galhotra, du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), a souligné dans une étude approfondie que la mesure d’exception prise à l’encontre de Mme Shin s’inscrit dans un contexte de menaces croissantes vis-à-vis des journalistes

    de la part du pouvoir présidentiel, qui apparaît ainsi comme étant directement à l’origine des atteintes de plus en plus fortes à la liberté d’expression – ce qui soulève, de fait, des interrogations sur l’indépendance de la justice sud-coréenne. Après un article publié le 28 novembre 2014 dans le quotidien sud-coréen Segye Ilbo, des conseillers de la présidence mis en cause ont intenté une action en diffamation. En octobre 2014, des poursuites ont aussi été engagées à l’encontre de Tatsuya Kato, chef du bureau à Séoul du quotidien japonais Sankei Shimbun, au motif qu’il aurait propagé des rumeurs sur l’absence de la Présidente Park Geun-hye pendant sept heures après le dramatique naufrage du Sewol, en avril 2014, dont la gestion de crise a par ailleurs donné lieu à des mouvements de protestation diffamés par les autorités sud-coréennes. Le procès de M. Kato a commencé fin novembre, et son interdiction de voyager, prise en août 2014, a été prolongée depuis cette date.

    La Corée du Sud veut « rétablir » une « identité nationale » fondée sur l’ordre, l’autorité et le respect du leader

    La République de Corée (du Sud) poursuit sa dérive autoritaire : prétextant l’interdiction du Parti progressiste unifié

    , selon une procédure contraire aux standards démocratiques internationaux qu’elles ont elles-mêmes initiée, les autorités du pays préparent l’adoption d’un nouvel arsenal sécuritaire pour réprimer l’opposition de gauche –  y compris par un élargissement des dispositions de la loi de sécurité nationale (LSN). La LSN est un legs des régimes autoritaires, maintenue après le rétablissement d’un régime parlementaire suite au mouvement démocratique de 1987. Le renforcement de la LSN est un symbole puissant, puisqu’avant même le retour récent, à Séoul, aux méthodes du passé, la LSN avait toujours été considérée par les organisations de défense des droits de l’homme, comme par le Département d’Etat américain, comme un des obstacles majeurs à un régime pleinement démocratique. Revue de détail de ce qui se prépare à présent au Sud du 38e parallèle, dans des références apparemment explicites pour de nombreux observateurs occidentaux mais qui s’inscrivent plus sûrement dans une tradition politique sud-coréenne dont Mme Park Geun-hye se place comme l’héritière.

    Manifestation aux chandelles à Séoul, le 19 décembre 2014, à l’appel d’organisations sociales et syndicales, pour protester contre la Présidente Mme Park Geun-hye et l’interdiction du Parti progressiste unifié

    Les nouvelles mesures politiques envisagées, et leur contenu idéologique, ont été présentés dans un rapport du ministère de la Justice le 21 janvier 2015 au siège de la présidence sud-coréenne, et devant huit agences publiques, suite à la demande de la Présidente Mme Park Geun-hye d’assurer le respect des « valeurs constitutionnelles » et « l’application stricte de la loi« .

    > Dans la poursuite de leur acharnement judiciaire contre les membres du Parti progressiste unifié, les autorités sud-coréennes prévoient désormais la « possibilité préventive » (sic) de bloquer les activités ou d’empêcher la formation de groupes reconnus par les tribunaux comme « aidant l’ennemi » ou « anti-Etat« . Après les mesures répressives a posteriori, il s’agit maintenant d’empêcher en amont l’expression d’opinions d’opposition. Plus précisément, il s’agirait manifestement d’empêcher les anciens membres du PPU de se réorganiser sous une forme ou une autre, en violation manifeste des règles de base inhérentes à la liberté d’association et à la liberté d’expression. Rappelons en outre que, quand des pays démocratiques occidentaux interdisent une formation politique, c’est au regard de son recours à des procédés extra-légaux (qui restent à démontrer dans le cas du PPU), et que ces mesures exceptionnelles ne privent jamais les anciens membres de ces partis de tout moyen d’action politique dans un cadre légal. La loi de sécurité nationale pourrait ainsi être amendée pour prévoir le cas où des organisations interdites ne respecteraient pas l’ordre de dissolution.

    > Le contrôle accru des activités dites « pro-Corée du Nord » passerait par une surveillance plus étroite d’Internet et des pouvoirs renforcés de contrôle des forces de sécurité, parallèlement à une augmentation du nombre de fonctionnaires.

    > Dans un glissement sémantique significatif de la « sécurité nationale » à « l’établissement » d’une « identité nationale« , selon les termes mêmes du ministère de la Justice, l’arsenal sécuritaire serait complété par une formation des fonctionnaires aux valeurs qu’ils doivent servir.

    > Après avoir entendu ce rapport, la Présidente Park Geun-hye a vu ses paroles reprises par les médias officiels, s’affirmant ainsi comme le guide traçant la voie à suivre pour le peuple sud-coréen :

    > « Le soutien institutionnel est important pour que l’opinion comprenne l’importance de la loi et de l’ordre et que les valeurs constitutionnelles sont fermement établies (…) Il doit y a avoir une stricte application de la loi et ses principes quand les gens défient la loi. »

    > Ordre, autorité, nation : tel pourrait être le triptyque qui résume les valeurs de l’Etat nouveau sud-coréen qu’entend bâtir Mme Park Geun-hye, dans des références idéologiques à peine voilées aux valeurs du régime Yushin (littéralement : « régénération ») établi par feu son père le général Park Chung-hee. Le régime le plus autoritaire qu’ait jamais connu la République de Corée.

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  • Droits humains et USA, 1er photos de Castro, Ibéria : la ligne Madrid-Cuba réouverte

    La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération

    > Chers amis,

    > Toujours une série d’informations sur les suites de "l’évènement historique du 17 décembre". Les responsables cubains, Raul Castro en tête, confirment leur désir profond de relations avec leur grand voisin les États Unis et le pas qui a été franchi en décembre.Il n’en reste pas moins que l’obstacle essentiel, incontournable, pour avancer dans cette voie, c’est le blocus qui sévit depuis des dizaines d’années et que les premières mesures prises par OBAMA n’a hélas pas supprimé. Il faut que les dirigeants américains, non seulement, reconnaissent que le blocus a été un échec, mais qu’ils ne mettent pas en oeuvre pour le remplacer une politique tout aussi agressive vis-à-vis de Cuba, avec la ferme volonté d’en finir avec le système politique et social mis en place. Dans cette situation, nouvelle, résultat de la résistance du peuple cubain notamment, les amis de Cuba, dont nous faisons partie, ont encore du pain sur la planche...

    > Et notre association veut y prendre toute sa part. C’est ainsi que nous rendons compte de la rencontre qui a eu lieu à Paris entre le Vice Président du Conseil des Ministres Ricardo Cabrisas Ruiz et Victor Fernandez Président de Cuba Coopération et Christian Huart, vice-président, en présence de Son Excellence, notre ami Ambassadeur Hector Igarza. Un honneur pour nous et une reconnaissance du travail efficace que nous réalisons pour le développement des relations entre nos deux pays.

    > Vous lirez et verrez des nouvelles fraiches de Fidel Castro, bien vivant, et aussi, un article de notre ami Michel Porcheron sur une lettre du leader de la révolution, qui ne l’était pas encore, au Président des États Unis...

    > Une demande : afin d’alléger la tâche des traducteurs qui nous font bénéficier de leur concours, nous faisons appel une nouvelle fois, aux bonnes volontés. Un article par mois à traduire ! C’est l’aide bien utile que vous pouvez apporter. Merci d’avance pour modestement, être toujours mieux en mesure d’informer nos amis lecteurs.

    > Bien cordialement,
    Roger Grévoul
    Président Fondateur
    Responsable politique du site internet et de la Lettre Hebdomadaire

    Si nous parlions des droits humains aux États Unis ?

    par Philippe ALDER le 5 février 2015

    > Un court article, bien pensé et bien envoyé, de notre am iPhilippe ALDER, animateur de notre nouveau comité local "LILLE-METROPOLE"

    Le Chevalier de Paris, un roi à La Havane

    par RG le 5 février 2015

    > Sur la place de San Francisco deux vieilles dames essuient une figure en bronze. D’abord la belle barbe, presque en or à cause de tant de mains des passants. Puis l´index de la main gauche, beau jusqu’à faire disparaître l’ongle et les jointures exquisément modelés par le sculpteur José Villa Soberón.

    > Elles font un voeu sous l’influence de quelques guides touristiques et de la mythologie populaire qui paraît lui accorder peu à peu un caractère de saint urbain. Parmi plusieurs statues de La Havane, celle-ci se détache. Elle est une des rares dans le monde dédiée à un fou.

    Vendredi 6 novembre à NIMES, rencontre sur CUBA ...

    par Roger Grevoul le 4 février 2015

    > Profitant du retour de voyage de deux nîmois, connus et reconnus dans la capitale gardoise ... et au-delà, le comité du Gard de notre association, a décidé, avec eux, de convier les amis de Cuba, à venir échanger sur la situation actuelle dans la Grande Ile.

    > Des interrogations, voire de inquiétudes, se font jour notamment à la suite de l’annonce, le 17 décembre dernier, de la reprise des relations diplomatiques avec le grand et agressif voisin, les Etats Unis ! Que doit-on en penser ? Comment agir pour faire sauter ce qui est l’obstacle principal : le blocus ?

    > On en parle ensemble.

    Questionnaire

    par Gérard le 4 février 2015

    > Nous avons décidé de nous adresser à nos lecteurs pour essayer d’améliorer le contenu du site de l’association, et par la même la Lettre que nous vous adressons toutes les semaines. Merci de consacrer quelques minutes de votre temps pour remplir le formulaire proposé.

    Cuba publie les premières photos de Fidel Castro depuis près de six mois

    par RG le 4 février 2015

    > Dépêche de l’AFP publiée par LIBERATION MONDE

    Vocal Sampling fête ses 25 ans de musique sans instruments

    par RG le 4 février 2015

    > Par Yeneily García García pour CUBARTE

    > Le groupe Vocal Sampling, un des pionniers à Cuba dans l’art de faire de la musique avec la voix et les mains, a célébré son 25e anniversaire lors d’un concert où il a confirmé sa popularité et fermant une étape de travail qui ouvrira un nouveau chemin créatif.

    Fidel Castro a adressé une lettre- en anglais- au président des Etats Unis

    par Michel Porcheron le 3 février 2015

    > La Maison Blanche de Franklin D. Roosevelt reçut en 1940 des milliers et des milliers de lettres. C’est une tradition bien américaine. Aujourd’hui, elles se comptent par quelques milliers chaque jour.

    > En 1940 comme sous Obama, une sélection est conservée et une autre sélection est actuellement numérisée. Le 25 novembre 1940, le service concerné du Département d’Etat prit connaissance d’une lettre manuscrite, écrite en anglais, qui venait de Santiago de Cuba, le cachet de la poste faisant foi.

    > L’expéditeur était un adolescent, un collégien, qui loin d’être un facétieux, adressait un courrier au Président des Etats Unis en personne. Le boy s’appelait Fidel Castro. Sa lettre – on ne sait par quel hasard- ne fut pas mise au rebut, fut ainsi conservée, mais ce n’est qu’en 1977, qu’elle refit parler d’elle.

    > Aujourd’hui, après avoir été sur le Web, elle se retrouve dans un beau livre, recueil de « courriers historiques, inattendues et farfelus ». Ces dernières années, Fidel Castro en fait état dans tous les ouvrages cubains qui lui sont consacrés, portant sur son enfance et son adolescence. Comme si le temps était venu d’en parler longuement, tentant de ne rien oublier. En septembre 1942, à l’âge de 16 ans, il « monta » à La Havane, par le train, seul et avec deux valises de vêtements. Il allait intégrer El Colegio jésuite de Belen (où il obtint le bac littéraire en juin 45). Il avait laissé à Santiago toute sa famille, ses années d’insouciance et son « analphabétisme politique ».

    Iberia annonce la réouverture de sa ligne régulière Madrid-Havane

    par RG le 3 février 2015

    > – La compagnie aérienne espagnole Iberia a annoncé la réouverture de sa ligne régulière Madrid- La Havane avec 5 vols hebdomadaires, à partir du 1er juin.
    « Je suis très content de pouvoir annoncer la reprise des vols à destination de Cuba. Lorsque nous avons suspendu les vols à La Havane, cela fait deux ans, nous avons pris l’engagement de les rétablir dès que nous pourrions rendre la ligne rentable. Le moment est arrivé » a signalé Luis Gallego, président d’Iberia.
    « Tous les changements introduits (...)

    Rencontre à Paris de CUBA COOPERATION FRANCE avec le Vice-Ministre cubain RICARDO CABRISAS RUIZ

    par RG le 2 février 2015

    > Une rencontre particulièrement importante dans la situation actuelle avec l’appel que le gouvernement cubain fait aux investissements étrangers.

    > L’association veut poursuivre et amplifier son rôle et son engagement comme facillitateur des échanges entre nos deux pays.

    Cuba contre le mensonge et le blocus.

    par RG le 2 février 2015

    > Un article de Pedro Martínez Pírez pour RADIO HAVANE CUBA

    > La lettre de Fidel Castro à la Fédération des Étudiants Universitaires de Cuba (FEU) et le discours du Président Raul Castro au 3e sommet de la Communauté des États Latino-américains et Caribéens (CELAC) au Costa Rica, lèvent s’il le fallait, les malentendus et les mauvaises interprétations suite à l’annonce conjointe de Etats Unis et de Cuba d’avancer vers le rétablissement de leurs relations diplomatiques.

    Cuba, les dissidents et le droit de manifestation

    par Salim Lamrani le 1er février 2015

    > Un article de Salim Lamrani publié sur le site "Opera Mundi"

    Des spécialistes étasuniens dénoncent le fait que le blocus contre Cuba affecte les diabétiques de leur pays

    par RG le 31 janvier 2015

    > Un des effets particulièrement négatif du blocus...
    – Des spécialistes de l’organisation à but non lucratif MEDICC, Medical Cooperation With Cuba (Coopération Médicale avec Cuba) ont mis l’accent sur le fait que le blocus que Washington impose à La Havane depuis plus de 50 ans affecte des milliers d’Étasuniens qui souffrent de diabètes.
    Un article que publie le journal « The Huffington Post » qui cite de récents rapports de MEDICC, indique qu’entre 70 000 et 80 000 Étasuniens sont amputés chaque année à (...)

     !Un roman policier : La soif du sang" !

    par RG le 31 janvier 2015

    > Par Jesús Dueñas Becerra pour la revue numérique CUBARTE

    > L´écrivain Modesto Caballero Ramos est l´auteur du roman policier Sed de sangre (La soif du sang), publié par la maison Editora Política, et adressé, dans une perspective éthique et idéo-esthétique par excellence, aux amoureux de ce genre.

    Cuba- Etats-Unis : la fin de la discorde ?

    par RG le 30 janvier 2015

    > Table ronde avec Salim Lamrani, essayiste et maître de conférences à l’université de La Réunion, Janette Habel, politologue et enseignante à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine à Paris III et André Chassaigne, député communiste.
    Les Faits : l’embargo que Washington faisait peser sur la Havane depuis plus de 50 ans est en partie levé. Une série de mesures vont entrer progressivement en vigueur. La visite récente de la diplomate américaine Roberta Jacobson sur l’île est le dernier signe en date de cette normalisation relative des rapports entre les deux administrations.

    > Le contexte : Si la reprise du dialogue entre Cuba et les Etats-Unis est historique, il convient d’interroger les modalités de cet apaisement diplomatique et les conditions de sa pérennité.

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  • Grève massive des métallos en Turquie interdite par le gouvernement pour raisons de "sécurité nationale"

                                     par le PRCF : www.initiative-communiste.fr

     

    les ouvriers de l’usine française Schneider en grève en Turquie

     

    > Une grève historique des ouvriers de la métallurgie en Turquie. La réaction du gouvernement est significative : une restriction du droit de grève au nom de la « sécurité nationale », de la lutte anti-terroriste. Un scénario qui peut nous interpeller.

     

    > Alors que certains essaient en France d’emmener une logique de restriction des grèves, des manifestations au nom de l’impératif de « sécurité nationale », il est bon de rappeler ce que cela signifie dans des pays qui appliquent cet « État d’exception » de façon permanente.

     

    > C’est le cas de la Turquie, que nous avons invité le 11 janvier pour défendre la liberté d’expression. Ce jeudi 29 janvier, elle a du affronter une grève massive des métallos turcs, protestant contre une convention collective cherchant à diviser les travailleurs, aggravant leur paupérisation.

     

    > 22 usines ont ainsi été paralysées, et 20 autres devaient rejoindre cette grève illimitée dans les prochains jours impliquant 15 000 métallos, d’Istanbul à Izmir, de Bursa à Hatay.

     

    > Des multi-nationales allemandes, belges, brésiliennes, italiennes, japonaises mais aussi les groupes français Schneider et Alstom étaient concernés.

     

    > Le motif était la signature d’une convention collective entre l’Association patronale de la métallurgie (MESS) et les deux syndicats réformistes Turk Metal et Celik-IS, dénoncée par le syndicat Birlesik Metal-IS, affilié à la confédération sur des positions de lutte de classes DISK.

     

    > Il faut savoir que sur les 1,5 millions de métallurgistes que compte le pays, 16 % sont syndiqués, dont 8/10 ème d’entre eux chez Metal Turk, premier syndicat du pays avec 177 000 membres. Le syndicat de lutte Birlesik Metal-IS rassemble 20 000 membres.

     

    > La proposition patronale accorderait des augmentations de salaire plus importantes aux couches supérieures des métallurgistes qu’aux nouveaux arrivants ou ouvriers non-qualifiés qui rassemblent 70 % de la main d’œuvre, et seraient maintenus dans la pauvreté. Une façon de diviser la classe ouvrière, de paupériser la majorité, tout en suscitant une « aristocratie ouvrière » docile.

     

    > Le salaire d’entrée dans la profession serait selon la nouvelle convention de 2,2 € de l’heure (soit pour la semaine légale de 45 h, 390 € par mois, à peu près l’équivalent du salaire minimum). Le syndicat revendique des hausses de salaire pour tous, une égalisation des conditions.

     

    > La lutte était rude, déjà entre syndicats de lutte et syndicats de collaboration, comme le rappelle Adnan Serdaroglu, leader du syndicat Birlesik Metal-IS : « il y a une forte conscience de classe dans le secteur, mais aussi des patrons et syndicats jaunes qui sont en force. La lutte va ainsi passer d’une lutte pour les droits à une lutte de classes », a-t-il confié.

     

    > L’association patronale a d’abord tenté de susciter des votes sur la grève, poussant les cadres des diverses usines à le solliciter et l’organiser. Dans cinq entreprises qui l’ont mis en place, le soutien à la grève a été majoritaire.

     

    > La deuxième phase a été l’appel lancé par les organisations patronales – comme la Chambre de commerce de Kocaeli (KSO) – auprès du gouvernement pour empêcher la grève, au nom de la « sécurité nationale ». Le patronat était optimiste quant à la « possibilité de mettre ainsi fin à la grève ».

     

    > Le dirigeant de la branche locale du syndicat Birlesik Metal-IS était pessimiste, rappelant les cas précédents dans l’industrie du verre et du caoutchouc, en soulignant le symbole politique : « retarder la grève des métallos, cela voudrait dire donner un blanc-seing au système d’oppression du capital ».

     

    > Le deuxième jour de grève n’a pas eu lieu en effet. Le gouvernement a décidé de suspendre le grève vendredi au nom de la sécurité nationale : « la grève de Birlesik Metal-IS dans les usines est considéré comme dangereuse pour la sécurité nationale, elle a été reportée de 60 jours », peut-on lire dans le Journal officiel, relatant la décision du Cabinet.

     

    > Cette possibilité de suspendre une grève – de fait un « droit de grève » limité – est un héritage de la législation adoptée au moment du coup d’État fasciste de 1980.

     

    > Le leader du syndicat Birlesik Metal-IS a affirmé sa détermination à poursuivre la lutte : « Ceux qui pensent qu’il y aura la paix dans les lieux de travail en retirant aux travailleurs leur droit de grève vont voir à quel point ils ont tort », a déclaré au journal Hurriyet Adnan Serdaroglu.

     

    > Dans des conditions, une histoire très différentes, un cas toutefois éclairant des effets des impératifs dit de « sécurité nationale » sur l’étouffement du mouvement social.

     

    > source  http://www.solidarite internationale-pcf.fr/

     

     

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  • Mario Monti, ex-premier ministre italien: Washington veut la guerre en Europe.

     

    Rédigé par lucien-pons

    Selon l'ex-premier ministre italien Mario Monti, les Etats-Unis manipulent l'Otan et certains pays de l'Europe de l'Est.

    L'ancien premier ministre italien Mario Monti a accusé lundi les Etats-Unis et des pays européens d'inciter à la guerre en Europe, lors d'une émission diffusée par la chaîne de télévision italienne La7.

    Selon M.Monti, les Etats-Unis manipulent les pays européens et instrumentalisent l'Otan en vue de "défendre leurs intérêts internationaux".

    M.Monti estime que la phrase lancée par Victoria Nuland, sous-secrétaire d'Etat américaine pour l'Europe et l'Asie, lors d'un entretien avec l'ambassadeur des Etats-Unis en Ukraine Geoffrey Pyatt ("que l'UE aille se faire foutre") montre bien l'attitude du gouvernement américain à l'égard de l'Europe.

    Les deux autres invités de l'émission, le directeur de l'édition italienne Limes, Lucio Caracciolo, et le général Fabio Mini, ancien commandant en chef des forces armées de l'Otan au Kosovo, ont soutenu la position de M.Monti.

    Le général Mini a notamment noté que les Etats-Unis incitaient à la guerre entre la "vieille Europe" et "une nouvelle Europe" formée par les pays baltes et la Pologne.
     
     Les trois experts ont qualifié de mauvaise idée les livraisons d'armes en Ukraine qui ne contribuent pas au règlement du conflit dans le sud-est du pays.

     

     

     

    http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=218954&cid=19&fromval=1&frid=19&seccatid=91&s1=1

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  • Un général français dénonce : « les États-Unis ont créé Daesh »

     

     Le général Desportes aux sénateurs français :

    « les États-Unis ont créé Daesh »

     

    par annamarkonova

     

    Saint-cyrien, ancien directeur de l’École de Guerre française et aujourd’hui conférencier à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, le général Vincent Desportes n’a jamais eu sa langue de poche et s’est souvent fait taper sur les doigts par sa hiérarchie. Le 17 décembre 2014, il fut auditionné

    par une commission du sénat français chargée de la défense et des affaires étrangères et, fidèle à ses habitudes, n’a pas mâché ses mots. Extraits.

     

    « Un mot sur Daech, d’abord. […] Ne doutons pas de la réalité de la menace directe pour nos intérêts vitaux, dont notre territoire et notre population. Daech est le premier mouvement terroriste à contrôler un aussi vaste territoire (35% du territoire irakien, 20% du territoire syrien). Ce qui représente 200 000 km² (soit l’équivalent de l’Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, PACA et Rhône-Alpes réunis) et une population de l’ordre de 10 millions de personnes. Ce territoire est imparfaitement mais réellement « administré » par un « ordre islamique », fait de barbarie et de rackets. Daech dispose d’un véritable « trésor de guerre » (2 milliards de dollars selon la CIA), de revenus massifs et autonomes, sans comparaison avec ceux dont disposait Al-Qaïda. Daech dispose d’équipements militaires nombreux, rustiques mais aussi lourds et sophistiqués. Plus que d’une mouvance terroriste, nous sommes confrontés à une véritable armée encadrée par des militaires professionnels.

     

     

     

    Quel est le docteur Frankenstein qui a créé ce monstre ? Affirmons-le clairement, parce que cela a des conséquences : ce sont les Etats-Unis. Par intérêt politique à court terme, d’autres acteurs – dont certains s’affichent en amis de l’Occident – d’autres acteurs donc, par complaisance ou par volonté délibérée, ont contribué à cette construction et à son renforcement. Mais les premiers responsables sont les Etats-Unis. Ce mouvement, à la très forte capacité d’attraction et de diffusion de violence, est en expansion. Il est puissant, même s’il est marqué de profondes vulnérabilités. Il est puissant mais il sera détruit. C’est sûr. Il n’a pas d’autre vocation que de disparaître.

     

    Le point est de le faire disparaître avant que le mal soit irréversible, avant que ses braises dispersées n’aient fait de ce départ de feu un incendie universel. Il faut agir, de manière puissante et déterminée, avec tous les pays de la région. Il faut agir, mais qui doit agir ?

     

    Avant d’aller plus loin dans mon raisonnement, je voudrais, comme vous l’avez souhaité, étudier quelques-uns des critères retenus comme fil guide de ces auditions. J’aborderai d’abord celui de la capacité « d’analyse exacte du contour spatio-temporel et financier d’un engagement ». Ce critère est en opposition profonde avec la nature même de la guerre.

     

    Car, depuis que le monde est monde, personne n’a jamais pu « commander » à la guerre. Le rêve du politique, c’est l’intervention puissante, rapide, ponctuelle, qui sidère. C’est le mythe cent fois invalidé du « hit and transfer », du choc militaire qui conduirait directement au résultat stratégique et, dans un monde parfait, au passage de relais à quelques armées vassales immédiatement aptes et désireuses d’assumer elles-mêmes les responsabilités. Las ! Les calendriers idéaux (du genre « Cette opération va durer six mois ») sont toujours infirmés par ce que Clausewitz appelle la « vie propre » de la guerre. La guerre appartient à l’ordre du vivant, elle n’est pas un objet, elle est un sujet. Dès lors, n’espérons jamais « commander à la guerre » : c’est elle qui imposera son calendrier et ses évolutions. Cela a toujours été vrai : je relie mon propos à trois stratégistes qui inscrivent dans le temps éternel cette caractéristique incontournable de la guerre. 400 av. JC, évoquant la guerre du Péloponnèse, Thucydite indique que « La guerre ne se développe jamais selon un plan arrêté ». Au XVe siècle, Machiavel considère pour sa part que, si « on rentre dans la guerre quand on veut, on en sort quand on peut ». Il y a quelques années, un officier de cavalerie qui connaît la guerre mieux que personne pour en avoir souffert dans sa chair et l’avoir pratiquée à tous les niveaux, je veux parler de Winston Churchill, affirme dans ses mémoires, « Ne pensez jamais, jamais, jamais qu’une guerre peut être facile et sans surprise ; (…) l’homme d’Etat qui cède au démon de la guerre doit savoir que, dès que le signal est donné, il n’est plus le maître de la politique mais l’esclave d’événements imprévisibles et incontrôlables ».universel. Il faut agir, de manière puissante et déterminée, avec tous les pays de la région."

     

    suite : Senat.fr : Comptes rendus de la commission des affaires étrangeres, de la défense et des forces armées (mercredi 17.12.2014)

     

     

     

    http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20141215/etr.html#toc7

     

    https://theorisk.wordpress.com/2015/01/28/le-general-desportes-aux-senateurs-francais-les-etats-unis-ont-cree-daesh/

     

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