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Le Grand SoirJournal Militant d'Information AlternativeSuite à la signature par le président des Etats-Unis d’un décret exécutif déclarant « l’urgence nationale » pour faire face à la situation au Venezuela qui constituerait « une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique extérieure des Etats-Unis », le gouvernement vénézuélien a lancé un appel à la solidarité internationale afin qu’elle se joigne à la campagne. L’objectif de cette campagne est de rappeler au gouvernement des Etats-Unis que non seulement les gouvernements de (...) Lire la suite »Cette semaineHervé LE GALL« Comment expliquer l’ascension du FN ? ». Mystère. (ou : les journées d’Herveï Legallovitch, sur l’Archipel du Goulag Médiatique Français) Comme si toute la musique du monde se réduisait dorénavant à un unique morceau, de hard-rock bien gras. Je conserve mon abonnement à « orange » pour me délecter de leur page d’accueil. Je l’ai à l’esprit chaque fois qu’un « journaliste » pose une des questions rituelles à Jean-Luc Mélenchon : « M. Mélenchon, comment expliquez-vous le triomphe de Marine Le Pen parmi les (...) Lire la suite »Fissures. Le bloc occidental n’est plus ce qu’il était.Zouhir MEBARKIChaque jour, il s’effrite un peu plus. Des petits blocs se forment sur des dossiers différents mais toujours avec le même point commun. Le dernier dossier qui fait apparaître au grand jour les divergences occidentales est celui de la Syrie. John Kerry, le secrétaire d’Etat étasunien, a pris de court tout le monde, dimanche dernier, en annonçant l’intention de son pays de négocier avec le président syrien, Bachar al Assad. Il n’en fallait pas plus pour que, le ministre des Affaires étrangères français, (...) Lire la suite »Le bidouillage politico-médiatique du résultat du premier tour des élections départementalesEric CoquerelDepuis dimanche soir, montage à l’appui des photos de Valls, Sarkozy, Le Pen côte à côte, on nous vend le tripartisme. La vie politique français se résumerait donc à deux libéraux (un de « gauche », un de droite) et une « facho ». Incontestablement la droite a gagné cette élection en étant unie. Incontestablement le FN a consolidé son implantation. Mais l’image d’une gauche rassemblée derrière Manuel Valls est évidemment une arnaque. Il n’y a pas un bloc « de gauche » derrière le PS. L’arnaque aux (...) Lire la suite »LucienSi le Brésil m'était traduit... passe en revue quelques événements importants de ces dernières semaines au Brésil, traités par la blogosphère brésilienne d'information alternative. Comme la presse dominante a nommé cette blogosphère les blogs sujos, ces « saletés de blogs, cette blogosphère dégueulasse et cradoque », nous avons choisi d'appeler cette revue la Revue crade. La dernière Revue crade, commencée le 7 janvier et mise en ligne le 29 du même mois, s’était arrêtée avant l’élection du (...) Lire la suite »Charles HOAREAULes élections professionnelles viennent d’avoir lieu dans cette entreprise nationale où étaient appelés à voter plus de 50.000 salariés. A en croire la presse, en particulier celle qui est favorable au grand patronat le résultat est catastrophique pour la CGT. Qu’on en juge : « La CGT se prend une grosse claque aux élections professionnelles » (Le Figaro) « Nouveau revers pour la CGT » (Huffington Post) - « La CGT se prend une claque » (Le Point) « Trou d’air pour la CGT » (Boursier.com) Et tous (...) Lire la suite »Encore et toujours le mensonge comme préparatif d’un mauvais coupMario Silva"Cette lettre est intéressante. Elle est juste mal orthographiée comme si un enfant l’avait écrite". La droite veut faire croire aux gens que les enfants sont forcés dans les écoles. Mais il montre de vraies photos d’enfants mutilés par les bombes américaines. Les dirigeants de l’opposition ont commencé une campagne de mensonges accusant le gouvernement bolivarien de forcer les écoliers vénézuéliens à écrire des « lettres » contre les États-Unis ; une tentative de fausser la menace réelle du décret d’Obama (...) Lire la suite »Denis QuillardC’est une vidéo assez hallucinante que vient de dénicher Mediapart. On y voit Alexandre de Juniac se prononcer, lors des rencontres patronales de Royaumont les 6 et 7 décembre 2014, sur les acquis sociaux. Sans vergogne, le PDG d’Air France – KLM s’en prend aux 35 heures, à l’âge de la retraite, et semble même remettre en question l’interdiction du travail des enfants. Une intervention d’un mépris crasse dont le timing laisse songeur, alors que la compagnie traverse une crise profonde. En demandant à de (...) Lire la suite »La France est désormais une nation aux ordres et lâcheAndre VLTCHEKIl y a plusieurs hommes munis de fusils mitrailleurs devant le bâtiment de Charlie Hebdo à Paris. Ce sont des policiers, portant des gilets pare-balles, équipés d’armes lourdes. Ils observent avec insistance les quelques piétons passant par là, de ce regard qui leur est propre, à la fois dégoûtant et tout à fait intimidant. Les journalistes de Charlie Hebdo sont bien protégés, et pour certains post mortem. Si vous pensiez que la France n’est pas autant un État policier que la Grande-Bretagne ou les (...) Lire la suite »Koldo Campos SagasetaS’il y avait une justice, au-delà des toges et des bonnets carrés, si l’éthique était autre chose qu’un grotesque haut-le-corps, inopportun et nullement rentable, si les médias étaient indépendants et non pas otages des intérêts de leurs propriétaires et maîtres, si la vérité n’était pas emprisonnée derrière un code-barres, alors oui, Obama, ce flamboyant Prix Nobel de la Paix, ce super spot ourdi dans la fabrique à présidents de la Maison Blanche, aurait déjà été jugé et condamné. Et, avec lui, ce sinistre (...) Lire la suite »Ivan CHAUMEILLEDix personnes meurent accidentellement lors du tournage d’une émission de téléréalité. « Le barbare c’est d’abord celui qui croit à la barbarie ». Gageons qu’à cette barbarie, les producteurs de « Dropped », ils y croient. Et s’il en est ainsi, nous sommes d’emblée justifiés à vouloir saisir ce qu’avec un tel concept, ils essaient, certainement, mais maladroitement, de penser. Les choses sont simples : il s’agit de lâcher des sportifs — que leur endurance a rendus célèbres, de les lâcher donc dans un milieu (...) Lire la suite »Ali ABUNIMAHBeaucoup avaient espéré que Benjamin Netanyahu serait battu aux élections israéliennes d’hier. Je n’étais pas de ceux-là. Beaucoup l’avaient déjà enterré – des sondages pré-électoraux montraient son parti, le Likoud, à la traîne derrière l’Union centriste prétendument du centre gauche, dirigée par Yitzhak Herzog et Tzipi Livni. Mais je gardais à l’esprit l’élection de 1996 où Netanyahu était universellement considéré comme le perdant bien après que les bulletins eurent été déposés. À la suite de l’assassinat (...) Lire la suite »Justin RAIMONDOAlors que nous combattons l’État islamique, l’EI, alias ISIS, en Irak et en Syrie, et que les responsables américains soulignent le prétendu danger d’une attaque sur le territoire américain, Washington et le Califat se battent du même côté en Ukraine. Dans une remarquable série d’articles dans l’Intercept, Marcin Mamon s’est penché sur un aspect du conflit en Ukraine auquel personne d’autre n’a fait attention : le rôle joué par le Bataillon Doudaïev, « une force de combat des islamistes radicaux composée de (...) Lire la suite »Jean-Jacques CADETIntroduction Les études postcoloniales ont pris une autre ampleur avec les Subalterns Studies qui ont reconceptualisé la catégorie de "subalterne" en faveur des sociétés opprimées. Avec ce mouvement intellectuel d’origine indienne, les oubliés de l’Histoire sont devenus objet d’étude d’excellence. Penser en subalternes, c’est ériger, au détriment des élites, les groupes défavorisés en véritables agents de la transformation sociale. C’est penser "par le bas" pour retrouver ceux dont la voix a été ignorée ou (...) Lire la suite »Alexis TSIPRASAu nom de quel accord européen, de quel traité, de quel sur-pouvoir, de quel principe osent certains parler d’acte unilatéral, argument qu’osent aussi répéter machinalement certains individus au sein même de ce Parlement ? S’ils le font juste pour nous faire peur, notre réponse est simple : Nous n’avons pas peur et nous ne laissons pas intimider À rapprocher du titre des Échos : "Réformes en Grèce : Merkel et Hollande recadrent Alexis Tsipras" Mesdames et Messieurs les députés Aujourd’hui c’est un grand (...) Lire la suite »« …C’est à ça qu’on les reconnaît »Maxime VIVASQuand le FN gouvernera, les faux antifafs (mais vrais chiens de ferme) se planqueront dans leur niche-mirador et la foule immense des beaufs et des Bidochon continuera à regarder les infos à la télé et à acheter des journaux bourrés de pub et propriétés des banques pour qui Hitler a toujours mieux valu que le Front populaire. Dans le maquis du Vercors, nous serons peu nombreux. Malheur à celui qui croit que la justesse de ses opinions se mesure à ce qu’en disent ses amis, alors qu’elle s’apprécie (...) Lire la suite »Saïd BOUAMAMALa libération de la parole et des passages à l’acte islamophobe depuis les attentats de janvier 2015 révèlent l’ampleur du « racisme respectable » au sein de la gauche française. Cela nous conduit à republier un de nos textes, publié pour la première fois en avril 2012 dans la revue Que faire - Said Bouamama Prise de position en faveur d’une loi sur le foulard à l’école en 2004, soutien plus ou moins assumé et plus ou moins net aux interventions impérialistes en Afghanistan, en Irak, en Lybie, thématique (...) Lire la suite »Gerardo GALINDOQuelques jours avant les manifestations contre le gouvernement brésilien qui ont eu lieu le 15 Mars, un avis de recherche était diffusé sur les réseaux sociaux : « On recherche : João Pedro Stedile, leader du MST – ennemi de la patrie – mort ou vif, récompense de 10.000 reais ». Comme on le sait, João Pedro Stedile est le plus important dirigeant du MST (Mouvement des Sans-terre), un des mouvements les plus organisés, dynamiques et combatifs dans le pays, qui lutte pour la réforme agraire, contre les (...) Lire la suite »
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Ukraine : plus de 150 enfants tués ou mutilés par des bombes antipersonnelles (UNICEF)
source: site du PRCF : www<.initiative-communiste.fr
Selon l’UNICEF, plus de 150 enfants du Donbass ont été tués ou blessés par des mines anti-personnelles et munitions non-explosées, résultant des bombardements massifs des zones résidentielles par l’armée de Kiev, en violation des conventions internationales, avec le soutien des USA, de l’OTAN et de l’UE.
Ces faits ont fait l’objet de dénonciations répétées, non seulement par les républiques populaires du Donbass, mais également par des ONG y compris des ONG occidentales telle Human Right Watch.
> « Les forces armées du gouvernement Ukrainien utilisent des bombes à sous munitions dans des zones fortement peuplées de l’agglomération de Donetsk en ce début Octobre 2014. L’utilisation de bombes à sous munitions [ndt dites aussi bombe antipersonnelle] dans des zones peuplées est une violation des lois de la guerre en raison de la nature in-discriminante des ces armes et peut être considéré comme un crime de guerre » (source)
En France, comme d’habitude, chacun ne peut que constater l’absence de protestation des grands médias occidentaux : malgré leurs grandes proclamations, la défense des droits de l’homme, le respect du droit international n’intéressent que très peu la plupart de ces médias qui ne sont que des chambres d’échos des éléments de langages élaborés au niveau des chancelleries des impérialismes capitalistes occidentaux. Bien sûr, ces journaux, tel le journal Libération qui appelait carrément à la guerre il y a peu, savent de temps en temps se poser en défenseurs des droits de l’homme. Mais les « droits de l’homme » et le respect du droit international ne sont pour eux que les accents d’un double discours qui a pour constance la défense des intérêts de l’oligarchie capitaliste et de ses guerres impérialistes.
Pour sa part, www.initiative-communiste.fr site web du PRCF dénonce avec force cette sale guerre menée en Europe par l’Axe euro-atlantique UE/USA/OTAN pour se partager l’Ukraine au prix du sang du peuple Ukrainien. Plus que jamais, chacun doit se mobiliser pour défendre la Paix, pour combattre les résurgences du fascisme qui déploie ses milices pour étrangler les travailleurs en Europe, dans le Donbass.
UNICEF : Les enfants tués et mutilés par les mines et bombes non explosées dans l’est de l’Ukraine (31 mars 2015)
Le nombre d’enfants tués et mutilés par les mines et les munitions non explosées serait nettement plus élevé si l’on inclut les zones hors du contrôle gouvernemental [ndt de Kiev]», a déclaré Marie-Pierre Poirier, Directeur régional de l’UNICEF pour l’Europe centrale et orientale et la Communauté d’États indépendants, qui est >rentrée récemment de visiter les régions orientales de l’Ukraine.«Le manque d’accès à ces zones est un véritable défi pour les acteurs humanitaires sur le terrain. »
Après une année de conflit, de nombreuses communautés en Ukraine orientale ont été exposés à des niveaux extrêmes de violence, y compris par l’utilisation d’armes lourdes – dont les « restes » ont été laissés dans les villes et villages dévastés. Le service d’urgence de l’Ukraine assure le déminage des zones de mines et de munitions non explosées dans Donetsk et Louhansk oblasts contrôlées par le gouvernement. Plus de 33 717 articles de munitions ont été localisés et retirés jusqu’à présent. Pourtant, les familles déplacées qui retournent chez elles dans des zones il y a encore peu sur le fornt subissent encore un grand risque à cause du grand nombre d’objets très dangereuses qui doivent encore être traités.
Les enfants en particulier courent les plus grands risques vis à vis de munitions et les mines terrestres qui peuvent être de couleur vive et assez petits pour prendre ou malmener explosées. Les enfants pourraient être attirés par ces articles, les prenant pour des jouets ou des objets de valeur, ce qui conduit à de véritable tragédie.
Au moins 5 millions de personnes en Ukraine sont touchés par la crise, y compris 1,7 million d’enfants, tandis que plus de 1,1 million de personnes ont été déplacées à l’intérieur dans le pays en raison de la violence en cours. UNICEF lance un appel de 55,8 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires urgents des enfants et des familles.
« Il y a quelques jours c’était le 4 Avril est la Journée internationale de sensibilisation aux mines et l’assistance à la lutte anti-mines, la situation en Ukraine est une grave rappel que, malgré les progrès mondiaux dans le déminage, les enfants et les communautés civiles continuent d’être victimes de mines et de restes explosifs de guerre.
En 2013, dernière année pour laquelle des chiffres ont été compilés, 3308 victimes de mines et restes explosifs de guerre ont été signalés à l’échelle mondiale. Cela comprenait 1112 enfants -333 moururent à la suite de leurs blessures. décès d’enfants ont été signalés dans un éventail de pays dans le cadre des conflits, dont l’Afghanistan, le Soudan du Sud et le Yémen.
Le traité d’interdiction des mines, promulguée en 1999, a été ratifiée par plus de trois-quarts des pays du monde, y compris l’Ukraine. Il interdit la production, le stockage et l’utilisation des mines antipersonnel. Bien que le traité a réduit les pertes globales, les mines terrestres tuent ou mutilent encore des milliers de personnes chaque année.
traduction www.initiative-communiste.fr – JBC
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Lettre de Fidel Castro à Nicolas Maduro + Lettre de Maduro au peuple des Etats Unis
Sources : site du PRCF : www.i,nitiatve-communiste.fr
Lettre de Fidel a Nicolas Maduro
Honorable M. le Président de la République bolivarienne du Venezuela, Nicolas Maduro,
Comme l’a annoncé la presse, demain mardi 17 mars, aura lieu à Caracas le Sommet de l’ALBA pour examiner la politique insolite du gouvernement des États-Unis contre le Venezuela et l’ALBA.
L’idée de créer cette organisation est venue de Chavez lui-même, désireux de partager avec ses frères caribéens les énormes ressources économiques dont la nature avait doté sa Patrie de naissance, mais dont les bénéfices avaient fini par atterrir aux mains de puissantes entreprises nord-américaines et de quelques millionnaires vénézuéliens.
La corruption et le gaspillage furent le principal stimulant de la première oligarchie fascisante, fanatique de la violence et du crime. Les violences et les crimes commis contre le peuple vénézuélien sont si intolérables que l’on ne saurait les oublier, et jamais il n’acceptera un retour au passé de l’époque prérévolutionnaire qui fut à l’origine des attaques contre les centres commerciaux et les assassinats de milliers de personnes, dont on ignore encore le chiffre exact.
Simon Bolivar se donna corps et âme à la colossale mission de libérer le continent. Plus de la moitié des meilleurs enfants de son peuple combattit et mourut au cours de longues années d’une lutte incessante. Avec moins de 1% de la surface de la planète, ce pays possède les plus grandes réserves d’hydrocarbures du monde. Pendant un siècle entier, il fut obligé à produire tout le combustible dont les puissances occidentales et les États-Unis avaient besoin. Au rythme actuel, les hydrocarbures, qui ont mis des millions d’années à se former, pourraient s’épuiser en moins d’un siècle, et les 7,2 milliards d’êtres humains que nous sommes aujourd’hui auront doublé en 100 ans, et auront atteint les 21 milliards en 200 ans, si bien que seuls les prodiges de la technologie la plus avancée pourraient peut-être permettre de prolonger un peu plus la survie de l’espère humaine.
Pourquoi n’utilise-t-on pas les fabuleux moyens de diffusion pour informer et éduquer les gens sur ces réalités – au lieu d’encourager la duperie – que chaque personne saine d’esprit est en droit de connaître ?
Un Sommet de l’ALBA ne peut pas avoir lieu sans que ces réalités qui nous touchent d’aussi près ne soient prises en compte.
La République bolivarienne du Venezuela a déclaré de façon précise qu’elle a toujours été prête à discuter de manière pacifique et civilisée avec le gouvernement des États-Unis, mais qu’elle n’acceptera jamais de recevoir des menaces ou ordres de ce pays.
J’ajoute que j’ai pu observer l’attitude, non seulement du peuple héroïque de Bolivar et Chavez, mais aussi une circonstance spéciale : la discipline exemplaire et l’esprit de la Force armée nationale bolivarienne. Quoi que puissent faire l’impérialisme des États-Unis, jamais il ne pourra compter sur cette armée pour faire ce qu’il a fait durant tant d’années. Aujourd’hui, le Venezuela possède les soldats et les officiers les mieux équipés d’Amérique latine.
Lorsque tu t’es réuni récemment avec les officiers, on pouvait constater qu’ils étaient prêts à verser jusqu’à leur dernière goutte de sang pour leur Patrie.
Une accolade fraternelle à tous les Vénézuéliens, aux peuples de l’ALBA et à toi personnellement.
Fidel Castro Ruz
Le 16 mars 2015
23h14
Lettre du président Nicolas Maduro au peuple des États-Unis (New York Times)
Nicolás MADURO MOROS(Publiée dans le New York Times 17/03/2015)
Le Venezuela n’est pas une menace !
Nous sommes le peuple de Simon Bolivar, nous croyons à la paix et au respect de toutes les nations.
Liberté et indépendance
Il ya plus de deux siècles, nos pères ont fondé une république sur la base de l’égalité et de la liberté de tous devant la loi.
Notre nation a subi les plus grands sacrifices pour garantir aujourd’hui, aux Sud-Américains le droit de choisir leurs dirigeants et d’appliquer leurs propres lois.
Rappelez-vous toujours l’héritage historique de notre père, Simon Bolivar, l’homme qui a consacré sa vie pour que nous héritions d’une patrie de justice et d’égalité.Nous croyons en la paix, à la souveraineté nationale et au droit international
Nous sommes un peuple pacifique. En deux siècles d’indépendance, nous n’avons jamais attaqué un autre pays. Nous sommes un peuple vivant dans une région de paix, exempte d’armes de destruction massive avec la liberté de pratiquer toutes les religions. Nous défendons le respect du droit international et la souveraineté de tous les peuples du monde.
Nous sommes une société ouverte
Nous sommes un peuple de travailleurs, qui s’occupe de sa famille et professe la liberté de culte. Chez nous, on respecte les divers modes de vie des immigrants venus de partout dans le monde. Notre presse est libre et nous sommes d’enthousiastes utilisateurs des réseaux sociaux sur internet.
Nous sommes amis du peuple des États-Unis d’Amérique
L’histoire de notre peuple a été liée depuis le début de nos luttes à la conquête de la liberté. Francisco de Miranda, héros vénézuélien, a partagé avec George Washington et Thomas Jefferson, pendant les premières années de la nation américaine naissante, les idéaux de justice et de liberté qui étaient des concepts fondamentaux dans nos luttes pour l’indépendance. Nous partageons l’idée que la liberté et l’indépendance sont essentielles pour le développement de nos nations.
Les relations entre nos peuples ont toujours été basées sur la paix et le respect. Nous avons toujours eu des relations commerciales dans des domaines stratégiques. Le Venezuela a été un fournisseur d’énergie fiable et responsable pour le peuple américain. Depuis 2005, le Venezuela a fourni de « l’huile de chauffage » subventionnée, aux communautés à faible revenu des États-Unis par le biais de notre entreprise CITGO. Cette contribution a aidé des dizaines de milliers d’Américains à survivre dans des conditions difficiles, en leur offrant le soulagement et le soutien bien nécessaires quand des citoyens sont dans le besoin, et a montré comment la solidarité peut construire des alliances puissantes au-delà des frontières.
Pourtant, incroyablement, le gouvernement américain nous déclare comme une menace à la sécurité nationale et à la politique étrangère des Etats-Unis
Dans un acte disproportionné, l’administration Obama a déclaré l’état d’urgence parce qu’il considère le Venezuela comme une menace à sa sécurité nationale. (Executive Order du 15/09/2015). Ces actions unilatérales et agressives du gouvernement des États-Unis contre notre pays ne sont pas seulement sans fondement et en violation des principes de base de la souveraineté et de l’autodétermination des peuples en vertu du droit international, mais aussi, ont été rejetées à l’unanimité par les 33 pays de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et par les 12 États membres de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR). Dans un communiqué publié le 14 Mars 2015, l’UNASUR a réitéré son ferme rejet de ces mesures coercitives qui ne contribuent ni à la paix, ni à la stabilité, ni à la démocratie dans notre région et a exigé l’abrogation du décret du président Obama contre le Venezuela.
Nous rejetons l’unilatéralisme et l’extraterritorialité
Le président des États-Unis, sans mandat pour intervenir dans nos affaires intérieures et de façon unilatérale, a lancé une série de sanctions contre des fonctionnaires vénézuéliens et a ouvert la porte à la poursuite de ce type de sanctions, s’immisçant ainsi dans notre ordre constitutionnel et dans notre système de justice.
Nous préconisons un monde multipolaire
Nous croyons que le monde devrait être régi par les règles du droit international. Aucune intervention d’autres pays dans les affaires intérieures d’autrui. Avec la conviction que des relations respectueuses entre les nations sont le seul moyen de consolider la paix et la coexistence, ainsi que l’affirmation d’un monde plus juste.
Nous honorons nos libertés et maintenons nos droits
Jamais auparavant dans l’histoire de nos nations un président américain a tenté de gouverner par décret les Vénézuéliens. C’est un ordre tyrannique et impérial qui nous rappelle la période la plus sombre des relations étasuniennes avec l’Amérique latine et les Caraïbes.
En raison de notre longue amitié, nous alertons nos frères américains, amoureux de la justice et de la liberté, sur l’agression illégale commise par le gouvernement étasunien en votre nom. Nous ne laisserons pas notre amitié avec le peuple des États-Unis être affectée par cette décision absurde et sans fondement du président Obama.
Nous exigeons :
1- Que cessent les actions hostiles du gouvernement des États-Unis contre le peuple et la démocratie au Venezuela.
2- Que le décret déclarant le Venezuela comme une menace, soit abrogé, comme l’a demandé l’Union des nations sud-américaines (UNASUR).
3- Que soient suspendues les injurieuses sanctions contre de prétendues diffamations de fonctionnaires vénézuéliens honorables qui n’obéissaient qu’à notre constitution et à nos lois.Notre souveraineté est sacrée
La devise des pères fondateurs des États-Unis s’applique aujourd’hui avec la même dignité aux peuples de Simon Bolivar. Au nom de notre amour commun pour l’indépendance nationale, nous espérons que l’administration Obama réfléchisse et rectifie ce faux pas.
La défense de notre liberté est un droit auquel nous ne renoncerons jamais, parce qu’il est le pilier de l’avenir de l’humanité. Ainsi Simón Bolívar a dit : « La liberté du Nouveau Monde est l’espoir de l’univers. »
« Le Venezuela n’est pas une menace, c’est un espoir. »
« L’indépendance ou rien ! »
Simón BolívarNicolás Maduro Moros
Président de la République bolivarienne du VenezuelaTraduction : Michel Taupin
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La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération du 19 mars 2015
Amis de Cuba vous suivez avec attention et intérêt, l’évolution ses rapports avec les Etats Unis. Comme disent les cubains cela avance POCO A POCO… Mais Raul Castro avait prédit que le processus serait long. Actuellement, les négociations continuent, et la dernière rencontre qui a eu lieu à La Havane s’est déroulée dans un climat « professionnel ». Il faut dire que la déclaration d’OBAMA, contre le Venezuela n’arrange pas les choses. Déclaration qui a suscité la protestation de la totalité des gouvernements sud-américains ! et la réaffirmation du soutien de Cuba au Venezuela.
De son coté l’Union Européenne poursuit son travail de rapprochement avec la visite officielle, cette semaine, du chef de la diplomatie.
> Plusieurs préoccupations des responsables cubains, à tous les niveaux, attirent notre attention.
> D’abord s’activent partout dans le pays la préparation d’événements d’importance :
> Le congrès de la Jeunesse communiste, qui constituera une part non négligeable de la relève pour la génération de la révolution. Ensuite les élections municipales, partielles, mobilisent l’ensemble de la population de l’Ile.
> Et dans le même temps, le congrès de l’ANAP, (Association des petits propriétaires agricoles) un des secteurs prioritaires dans la mise en œuvre de la politique agricole nouvelle.
> A l’extérieur Cuba maintient et développe ses liens avec de nombreux pays dans les quatre continents. Le Premier Vice-Président du Conseil, Miguel DIAZ CANEL effectue un véritable tour du monde. Après l’Amérique Latine, le Japon, l’Afrique il est actuellement, reçu comme un chef d’Etat en Indes… Et à La Havane, se succèdent, chaque semaine des dirigeants de divers pays. Après cela, qui osera affirmer que Cuba est isolé !
> Bonne lecture,
> Bien cordialement,
> Roger Grévoul
Président Fondateur
Responsable politique du Site Internet et de la Lettre Hebdomadaire.Banque mondiale : Cuba est le pays au monde qui investit le plus dans l’éducation
par Salim Lamrani le 26 mars 2015
> Selon l’institution internationale, aucun pays, y compris les plus riches, ne dédie une part aussi élevée de son budget national à l’éducation que Cuba. Les résultats sont exceptionnels.
> Un article de Salim Lamrani
100 questions sur l’histoire de Cuba : un livre qui circule dans la rue.
par Traduit par Llucia ADROVER le 25 mars 2015
Les ressources humaines : un capital inestimable !
par Ismael Clark Arxer le 24 mars 2015
> Par Ismael Clark Arxer CUBARTE
> La ressource humaine est sans aucun doute le bien le plus précieux quand on pense au développement socioéconomique d’un pays. Fomenter ce potentiel demande de la volonté, de la persévérance et des ressources. Le perdre serait une calamité ; ne pas l’exploiter, une bévue.
Défaite d’Obama : la totalité des gouvernements sud-américains lui demande de retirer son décret contre le Venezuela
par RG le 23 mars 2015
> Nouveau pas dans l’unité et la souveraineté latino-américaine
Tous les Etats membres de l’Union des Nations Sud-Américaines (Unasur), à savoir l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, l’Équateur, la Guyane, le Paraguay, le Pérou, le Surinam, l’Uruguay et le Venezuela se sont réunis en session extraordinaire à Quito ce samedi 14 mars 2015 pour manifester leur rejet unanime du décret pris par Washington contre le Venezuela le 9 mars 2015 parce qu’”il constitue une menace d’ingérence et de (...)Cuba- Etats Unis : Le caillou dans la chaussure
par Traduit par Christine Druel le 23 mars 2015
> Le docteur Jorge Hernandez Martinez, directeur du centre pour les études continentales et sur les Etats Unis (CEHSEU), de l’université de la Havane, est une des voix les plus à même d’émettre un avis sur les relations entre Cuba et les Etats Unis.
> En entrouvrant des portes sur le passé et l’avenir, en exclusivité pour Cubasí, le professeur chercheur clarifie les doutes et explique.
Il y a 50 ans, la mort de MALCOM X : souvenirs de sa rencontre historique avec Fidel CASTRO à New York
par RG le 22 mars 2015
> « Tant que l’Oncle Sam est contre toi, tu sais que es tu un bon gars », ce fut un des commentaires que fit Malcolm X à Fidel Castro le 19 septembre 1960, quand ils se rencontrèrent à l’Hôtel Theresa de Harlem, pour cette seule et unique occasion.
Fidel était venu à New York pour participer à l’Assemblée générale des Nations Unies. La Révolution cubaine était au pouvoir depuis un peu plus d’un an et demi, mais l’opposition du gouvernement nord-américain au processus naissant était déjà manifeste. Un climat (...)La (prochaine ?) levée de l’embargo : « 55 ans de diplomatie du cigare »
par Michel Porcheron le 21 mars 2015
> On connait (plus ou moins) la diplomatie du dollar, du pingpong, de la canonnière, celle du bâton et de la carotte…, on connait moins la diplomatie du cigare.
Vous n’avez jamais acheté, lu « L’Amateur de cigare », revue de prestige créée pourtant il y a plus de vingt ans. Première raison, vous n’êtes pas amateur de cigares, même quand ce sont des havanes. Pourtant le numéro 105 de mars/avril 2015 (7,50 euros) devrait faire partie de vos achats si la question de l’embargo US contre Cuba vous intéresse. Car le havane est toujours ce seul produit de luxe cubain qui, depuis plusieurs années, est prêt à fournir le marché énorme des Etats-Unis, dès l’annonce officielle de la levée de l’embargo. Demain, après demain ? Pour bientôt.> Dans ce n° de L’Amateur, un Dossier de huit pages (de Laurent Mimouni) fait le tour de la question, avec au centre un entretien avec William M. LeoGrande et un texte « 55 ans de diplomatie du cigare (…) Deux historiens américains racontent cette formidable histoire ». Rien de fumeux. Fumant !
Un sac de voyage, un appareil photo, une tenue de plage et visiter Cuba et pratiquer un peu de sport.
par Manuel Pascal le 20 mars 2015
> Beaucoup de touristes visitent Cuba côté terre sans savoir que l’on peut découvrir cette ile magnifique autrement.
Premier vol de La Nouvelle-Orléans à La Havane depuis 1958
par Traduit par Danielle Bergeron le 20 mars 2015
> Samedi 14 mars 2015, un groupe de près de 80 chefs d’entreprises, responsables civils et avocats décollera de l’aéroport International Louis Armstrong pour le premier vol sans escale de la Nouvelle-Orléans à Cuba depuis 1958.
> Ils iront participer à la Conférence « Cuba aujourd’hui » qui se tiendra à La Havane du 14 au 21 mars, dans le but d’explorer de possibles nouvelles opportunités à Cuba.
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Ukraine : la guerre des oligarques
Par Jacques Sapir (Site Russeurope)
Les événements des ces derniers jours à Kiev montrent les tendances à la désintégration du système politique. Mais, ces mêmes tendances sont, peut-être porteuses d’espoir en ce qui concerne le conflit que ce pays connaît depuis février 2014.
La guerre des oligarques
Le pouvoir à Kiev reste largement sous l’influence des oligarques. Le désordre institutionnel issu des événements de février 2014 a même plutôt renforcé leur influence. Ces derniers, unis dans leur opposition à l’ancien Président, M. Yanoukovitch, se sont répartis le pays et se déchirent à belles dents depuis un an. Il faut ainsi citer Rinat Ahkhmetov, dont la fortune était concentrée dans la sidérurgie, l’actuel Président, Poroshenko, dont la fortune venait de l’agro-alimentaire, Dmitro Firtash (actuellement en état d’arrestation à Vienne sur une affaire de corruption) et M. Igor Kolomoisky[1]. C’est Dmitro Firtash qui, depuis son domicile à Vienne, et alors qu’il était assigné à résidence, a réuni ces oligarques et les a convaincus d’agir contre M. Yanoukovitch, lui-même un autre oligarque, mais le Président régulièrement élu du pays.
Ce « complot des oligarques » a joué un rôle important, à la fois parce qu’il a permis de faire dévier le mouvement de Maïdan qui, au départ, était anti-oligarchique et anti-corruption, mais aussi parce qu’il a joué un rôle important dans la séquence des événements qui ont poussé le Président Yanoukovitch à fuir Kiev. Pour autant, cette alliance n’a nullement mis fin aux oppositions féroces qui traversent les milieux oligarchiques. En un sens, ces dernières ont été aiguisées par la brutale contraction que l’économie connaît. Dans un pays où le PIB s’est contracté de -7% en 2014, en proie à une inflation brutale et où les paiements sont au mieux incertains, seul le contrôle sur des rentes, ou des revenus fournis par l’étranger (l’aide économique), est en mesure de satisfaire leurs appétits. Cela renforce les antagonismes anciens, un instant masqués par une commune opposition à Yanoukovitch.
Cette opposition a pris un tour particulièrement spectaculaire avec l’éviction de M. Igor Kolomoisky mardi 24 mars au soir du poste de gouverneur de la région de Dnepropetrovsk. Mais l’enjeu de ce conflit va bien au-delà d’une simple révocation. Ce qui s’est joué entre le 22 et le 24 mars, avec la montée de la tension déjà perceptible depuis plusieurs semaines entre M. Poroshenko et M. Kolomoisky n’est pas seulement un nouvel épisode de la classique « guerre des oligarques »[2]. La personnalité de M. Kolomoisky dépasse en effet le seul domaine économique. Les positions politiques qu’il a prises depuis un an en font en effet un homme clef du pouvoir à Kiev.
Qui est Igor Kolomoisky ?
Kolomoisky était jusqu’à cette date le gouverneur de la région de Dnepropetrovsk et, à tous les égards, un des grands barons de cette Ukraine semi-féodale qui a émergé depuis les événements de la place Maïdan. Igor Kolomoisky est un homme très riche. Il a un passeport chypriote (et un passeport israélien), est résident suisse, tout cela sans avoir renoncé à sa nationalité ukrainienne. Il détient notamment PrivatBank, la première banque d’Ukraine, et la chaîne de télévision 1+1. Il possède aussi 43% des parts de la compagnie nationale de pétrole et de gaz UkrNafta et de sa filiale UkrTransNafta, qui gère plusieurs oléoducs. Dans les faits, il contrôle une large part de la circulation des carburants en Ukraine. Sa position stratégique s’est affirmée depuis le début de la crise. Il a consacré une partie de sa fortune, évaluée entre deux et trois milliards de dollars, à la mise sur pied de bataillons de volontaires. Aujourd’hui, ce sont 10 bataillons de la Garde Nationale qui sont directement financés par Igor Kolomoisky. Ces bataillons sont largement présents dans le sud de l’Ukraine, autour de Mariupol. Cette initiative s’est révélée cruciale alors que l’armée gouvernementale ne pouvait faire face seule aux séparatistes dans l’Est du pays. Le mécène a donc endossé un rôle politique en devenant gouverneur de Dnipropetrovsk, une province stratégique car voisine de celle de Donetsk. En l’espace de quelques mois, il s’est ainsi imposé comme un « rempart » contre la rébellion des provinces de l’Est de l’Ukraine, et il a passé pour ce faire des alliances étrange avec le groupe fascisant « Secteur Droit ».
Ces bataillons de la Garde Nationale constituent cependant une « armée privée », dont même la logistique ainsi que l’armement échappent au contrôle réel de l’armée régulière. On peut comprendre que le Président nouvellement élu, M. Poroshenko, en ait pris ombrage et ait cherché à réduire le pouvoir de M. Kolomoiski. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre les événements qui se sont produits ces derniers jours. Ils s’apparentent au scénario du roi cherchant à réduire le pouvoir d’un grand féodal. L’histoire de France est remplie de l’écho de ces conflits. Mais, ils se sont achevés il y a maintenant près de trois siècles. Le fait qu’ils se produisent aujourd’hui en Ukraine est un indicateur indiscutable du fait que ce pays n’est pas encore un État au sens moderne du terme.
L’affaire Kolomoisky
Le Président Poroshenko a donc décidé de limiter le pouvoir économique de son rival. Il a décidé de remplacer la direction de Ukrainafta. La réaction de Kolomoisky a été rapide et brutale. Le bâtiment de UkraiNafta a été occupé par des hommes armés, à l’évidence des hommes du bataillon Dnipro-1, financés et armés par Kolomoisky. La réaction de Poroshenko a été rapide, et il a démis Kolomoisky de ses fonctions de gouverneur de Dnepropetrovsk. Il a aussi fait arrêter, à l’issue du Conseil des Ministres, Sergey Bochkovsky et Vasily Stoyetsky, respectivement directeur et vice-directeur de l’agence des situations d’urgence. Ces deux hommes sont accusés de malversations financières diverses. Mais Igor Kolomoisky a répliqué en appelant à reconnaître les responsables des entités insurgées de Donetsk et de Lougansk, la DNR et la LNR. Les députés et responsables de Dnepropetrovsk ont alors commencés à évoquer les promesses de décentralisation non tenues par Kiev. On sait que le pouvoir de Kiev se refuse, pour l’instant, à toute idée de décentralisation et de fédéralisation. De fait, ces députés et ces responsables, dont nul ne peut ignorer la proximité avec Igor Kolomoisky, ont tenu des propos qui font écho aux déclarations des dirigeants de Lougansk et de Donetsk. A son tour, le dirigeant de la DNR Alexandre Zakhartchenko a suggéré au gouvernement de Kiev de créer une République de Dniepropetrovsk.
Dans le même temps, Valentyn Nalyvaichenko, le responsable des services de sécurité ukrainiens, fidèle au Président Poroshenko, a mis en cause deux des gouverneurs adjoints de Dnepropetrovsk, MM. Gennady Korban and Svyatoslav Oliynyk, les accusant « d’appartenir à une organisation à vocation criminelle ». Ces deux personnes contestent bien entendu ces accusations, menaçant d’attaquer pour diffamation M. Valentyn Nalyvaichenko.
Sur le fond, l’essentiel semble être tant la réduction du pouvoir économique de M. Kolomoisky, que l’intégration des bataillons de la Garde Nationale dans l’armée régulière ukrainienne. Or, les commandants de ces bataillons, s’ils déclarent ne pas être opposés à une telle intégration, déclarent qu’il s’agit pour eux d’une intégration en l’état et non d’intégrations individuelles. Ceci est évidemment refusé par le gouvernement de Kiev. A l’heure actuelle, il est clair que, des deux côtés, on cherche à éviter l’irréparable, mais qu’aucun accord de fond n’a été trouvé. Le risque de voir la baronnie de Kolomoisky faire sécession et s’allier à ceux-là même qu’elle combattait férocement hier ne peut donc pas être exclu.
Un indicateur en ce sens est l’appel que Kolomoisky vient de faire diffuser en Ukraine, où il se positionne en adversaire direct du Président, en défenseur de « l’esprit de Maïdan » (qui aura beaucoup servi…) et en défenseur de « l’esprit de dignité » face à un gouvernement d’incapables et de corrompus. Il s’inquiète aussi de la vague de morts suspects qui touche des anciens responsables du parti de Yanoukovitch, le « parti des Régions », et que le gouvernement actuel à Kiev lui qualifie de suicides[3].
Traduction de la proclamation d’Igor Kolomoisky
On sait effectivement ce que valent ce genre d’explication, depuis le suicide de Stavisky en 1934 en France…[4] Derrière les formules et les postures, il y a une réalité : une lutte féroce pour le pouvoir. Kolomoisky appelle ainsi à des manifestations dans tous le pays le samedi 28.
Les évolutions possibles
Cette crise est donc appelée à durer. Elle vient alors que les accords de Minsk sont en partie respectés (le cessez-le-feu, les échanges de prisonniers) mais restent sur le fond lettre morte car le gouvernement de Kiev se refuse toujours à négocier avec les insurgés et ne semble pas prêt à promouvoir une véritable loi de fédéralisation. Elle témoigne aussi de ce que l’Ukraine est dans une situation de très grave crise politique et institutionnelle. L’existence de baronnies autonomes, et susceptibles de devenir indépendantes, ne se limite pas au Sud-Est du pays.
En réalité, les dynamiques potentielles qui sont aujourd’hui à l’œuvre en Ukraine peuvent soit conduire à une reprise des affrontements, par exemple si chacun des camps en présence se décide à jouer de la surenchère nationaliste, soit au contraire ouvrir la voie à la paix si cette crise conduit à prendre au sérieux la question de la fédéralisation du pays. Pour cela, il convient que cette crise débouche effectivement sur un traitement sérieux et ouvert de la question de la fédéralisation.
Le meilleur moyen de mettre fin à la « guerre des oligarques » serait, en effet, d’aborder en pleine transparence et sans tergiverser la question institutionnelle et constitutionnelle en Ukraine. Cette démarche aurait dû être entreprise dès la fuite de M. Yanoukovitch. Cette fuite signifiait que l’ancien « pacte national » qui fondait l’État ukrainien n’était plus valide, ou alors il fallait reconnaître à M. Yanoukovitch le fait qu’il était le Président élu. On ne peut tout à la fois dire qu’il y a eu « révolution », ce qui implique suspension de l’ordre constitutionnel et prétendre en même temps que cet ordre constitutionnel continue d’exister.
Cela n’implique nullement qu’il ne puisse y avoir de « pacte national » et que l’Ukraine ne puisse survivre, mais cela nécessite qu’il soit reformulé. Il est clair qu’un degré de fédéralisation, ou de confédération, s’imposera pour des raisons culturelles, religieuses et linguistiques. Le refus de reconnaître cette situation a conduit d’une part à la décision des habitants de la Crimée à se rattacher à la Russie et d’autre part à l’insurrection dans l’Est de l’Ukraine. Il faut ici souligner que la Russie s’est jusqu’à présent toujours refusée de reconnaître les républiques de Donetsk et de Lougansk. Il convient de reprendre aujourd’hui ce dossier. Il y a urgence. Faute de le faire, et de le faire vite et honnêtement, seule la guerre, et à terme le démantèlement de l’Ukraine, resteraient des options.
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[1] http://www.rts.ch/info/monde/6651675-un-milliardaire-ukrainien-fait-trembler-kiev-et-berne.html
[2] B. Jarabik, « Ukraine, the kingdom of the oligarchs », Carnegie foundation, http://carnegie.ru/eurasiaoutlook/?fa=59487
[3] Parmi les personnes « suicidées » :
- Le 26 Janvier 2015 se suicide Nikolai Sergienko, 57 ans, l’ex chef adjoint des “Chemins de fer ukrainiens”, il s’ est tiré une balle avec un fusil de chasse.
- Le 29 Janvier à son domicile on trouve le corps de Alex Kolesnik, ancien président de l’administration régionale de Kharkov.
- Le 25 février est retrouvé pendu le maire de Melitopol, Sergei Walter, 57 ans.
- Le 26 février est retrouvé dans son garage le cops de l’adjoint-chef de la police de Melitopol, Alexander Bordyuga, 47 ans.
- Le 28 février, l’ancien vice-président du Parti des régions Mikhaïl Chechetov « saute » par la fenêtre de son appartement.
- Le 10 mars 10 se suicide l’ ex-député des Parti des Régions” Stanislav Miller.
- Le 12 mars se suicide l’ ancien président de l’administration régionale de Zaporozhye, Oleksandr Peklushenko.
[4] Stavisky, qui avait corrompu (et avait été protégé par) une partie de la classe politique de l’époque était censé s’être suicidé en se tirant une balle dans la tête depuis une distance de 2m. Le Canard Enchainé avait pu titrer « ce que c’est que d’avoir le bras long… ».
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Le Journal de l’Afrique n°8 : priorité à l’économie
par CARLOS SIELENOU & OLIVIER A. NDENKOPCette édition du Journal de l’Afrique (JDA) a une forte coloration économique. A l’heure où les indicateurs annoncent le décollage de la croissance sur le continent, il était judicieux de s’y pencher pour donner les meilleures clés de compréhension des faits économiques aux lecteurs du JDA.
Votre journal donne la parole aux hommes et femmes de terrain qui partagent ici le fruit de leur expérience, voire de leur combat. Guy Marius SAGNA, (le coordinateur de la Coalition nationale NON AUX APE au Sénégal) examine ces Accords de partenariat économique proposé par l’Union européenne aux Etats africains et conclut qu’il s’agit d’un nouveau contrat de dupes.Pour sa part, Naledi Pandor la ministre de la Science et de la technologie en Afrique du Sud propose des voies pour éviter la malédiction des ressources naturelles en Afrique. Autres sujets traités dans cette nouvelle édition : la couverture maladie pour tous en Côte-d’Ivoire, l’adoption d’un nouveau code minier au Maroc, l’inauguration d’un chemin de fer reliant l’Angola à la RD Congo, la mobilisation contre Boko Haram.
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Le Journal de Notre Amérique n°2
par ALEX ANFRUNS & MICHEL COLLON
Des quatre coins du monde, vous réservez depuis un mois un accueil très chaleureux à notre nouveau « Journal de Notre Amérique ». Nous vous en sommes très reconnaissants. Fidèles à nos engagements, nous avons le plaisir de vous présenter tout de suite le numéro 2.
Les « péchés » impardonnables de Chavez sont aussi ceux de Maduro : face au sabotage économique, il défend un monde multipolaire, se tourne vers l'Asie et la Russie, et renforce ainsi le contrepoids des pays du Sud face à la cupidité de l'impérialisme états-unien. Le Venezuela de Maduro rend la souveraineté au peuple. Il tient tête à l'impérialisme qui prétend le monde entier. Aujourd'hui, la bataille des idées est plus que jamais nécessaire.
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