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Monde - Page 29

  • Honduras : Conversation avec Manuel Zelaya

    par Salim Lamrani - Source site du PRCF : www.initiative-communiste.fr

    Salim Lamrani  a pu mener avec le président Manuel Zelaya du Honduras, destitué par un violent coup d’état soutenu par l’impérialisme Nord Américain en 2009. www.initiative-communiste.fr site web du PRCF ne pouvait que lui donner toute place dans ses colonnes. Évidemment, Zelaya ne sera jamais l’invité de BFN TV et autre radios, télés et journaux du système…

    José Manuel Zelaya Rosales est né le 20 septembre 1952 dans la ville hondurienne de Catacamas, dans le département d’Olancho. En 1970, il s’implique dans la vie politique et devient membre du Parti Libéral du Honduras. Il occupe alors la fonction de conseiller départemental.

    En 1985, Zelaya est élu député et occupe successivement plusieurs fonctions au sein du Congrès national, telles que la présidence de la commission des ressources naturelles et la commission du Pétrole. Il devient également secrétaire du bureau exécutif du Parlement.

    En 1994, il est nommé par le Président Carlos Roberto Reina directeur du Fond hondurien pour l’investissement social. Quelques années plus tard, en 1999, Zelaya devient conseiller du Président Carlos Roberto Flores Facussé.

    En tant que candidat du Parti Libéral, Zelaya est élu Président de la République du Honduras en 2005 et triomphe de son adversaire Porfirio Lobo Sosa du Parti National. Il assume ses fonctions le 27 janvier 2006. Dès le premier jour de sa présidence, il fait adopter la Loi de participation citoyenne qui permet des consultations populaires sur les principales questions nationales, afin de renforcer la démocratie participative.

    Sa bonne gestion a été saluée en 2006 par la Commission économique pour l’Amérique latine et la Caraïbe des Nations unies qui a classé le Honduras au premier rang des nations à forte croissance économique de la région, avec le taux d’inflation le plus bas des quinze dernières années.

    Le Président Zelaya ne privilégie pas pour autant l’économie au détriment de l’écologie. En effet, en 2007, il lance un programme de protection des forêts dans la zone du fleuve Plátano.

    En 2008, le Honduras intègre l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) fondée par le Venezuela et Cuba. Le pays peut ainsi bénéficier du programme Petrocaribe qui permet d’acquérir à crédit 40% du pétrole acheté avec un taux d’intérêt de 1% sur 25 ans. Les économies réalisées dans le secteur énergétique ont permis à Zelaya d’entreprendre un politique sociale destinée à améliorer le niveau de vie des secteurs les plus défavorisés avec des investissements massifs dans les domaines de la santé et de l’éducation. De la même manière, le salaire minimum augmente de 11% en 2007 et de 60% en 2008.

    En 2009, le Président Zelaya propose une consultation populaire pour le mois de juin au sujet de l’éventuelle élection d’une Assemblée constituante afin de modifier la Constitution de 1981. En cas de réponse positive, une quatrième urne serait ajoutée lors des élections de novembre 2009 afin de ratifier la volonté populaire.

    Néanmoins, Zelaya se heurte à l’hostilité du Tribunal suprême électoral, du Procureur de la République, de la Cour suprême de Justice et du Congrès national, sous le contrôle des conservateurs qui s’opposent à toute réforme constitutionnelle. Tous considèrent comme illégale la consultation. L’armée refuse distribuer les urnes lors de la consultation prévue le 28 juin, contraignant le Président à importer le matériel du Venezuela et engendrant une crise politique avec les démissions du Ministre de la Défense, et des chefs d’Etat-major des trois armées.

    Le 28 juin 2009, le Président Zelaya est victime d’un coup d’Etat orchestré par Washington et l’oligarchie hondurienne, opposés au rapprochement avec la gauche latino-américaine. Expulsé au Costa Rica, il est remplacé par Roberto Micheletti à la tête du pays jusqu’à la fin de son mandant en janvier 2010. Aucun gouvernement au monde ne reconnait la junte putschiste.

    La communauté internationale condamne de manière unanime la rupture de l’ordre constitutionnel au Honduras, y compris les Etats-Unis. En juillet 2009, Zelaya, accompagné de plusieurs personnalités, tente de rentrer au Honduras, sans succès. L’armée empêche l’avion d’atterrir et tire même sur la foule venue accueillir son président, faisant de nombreux morts et blessés.

    En septembre 2009, il se réfugie dans l’ambassade du Brésil à Tegulcigalpa en tant que Président légitime en exil. La représentation diplomatique est alors assiégée par les forces putschistes jusqu’à son départ vers la République dominicaine le 27 janvier 2010.

    Suite à une négociation avec le nouveau pouvoir dirigé par Porfirio Lobo, élu en 2009 dans un pays sous état de siège, sans aucune garantie constitutionnelle, Zelaya est autorisé à retourner au Honduras et à réintégrer la vie politique nationale. De la même manière, la Cour Suprême décide d’annuler les poursuites ouvertes à son encontre par les autorités putschistes dans le cadre de cet accord.

    Elu député en septembre 2010, Zelaya fonde un nouveau mouvement politique appelé Liberté et Refondation. En 2013, son épouse Xiomara Castro de Zelaya se présente aux élections présidentielles, gagnées par l’actuel Président Juan Orlando Hernández, malgré des accusations de fraude.

    Au cours de ces conversations, José Manuel Zelaya dresse un rapide bilan de son gouvernement et revient sur le coup d’Etat. Il aborde également la situation politique nationale au Honduras et conclut cet entretien en soulignant l’importance de la Révolution cubaine et de la Révolution bolivarienne en Amérique latine.

     

    Salim Lamrani : Monsieur le Président, pourriez-vous ébaucher un bilan de votre mandat à la tête de la République du Honduras ? Quelles ont été les mesures emblématiques de votre gouvernement ?

    José Manuel Zelaya : Au XXIe siècle, la colonne vertébrale de l’économie est l’énergie car tout y est rattaché. Ce n’était pas le cas au XIXe siècle, ni dans la première moitié du XXe siècle. Lors de mon arrivée au pouvoir, nous avons été confrontés au monopole énergétique imposées par les multinationales étasuniennes et européennes dans le domaine du pétrole. Notre énergie électrique était la plus chère d’Amérique centrale et nos entreprises étaient peu compétitives en raison des coûts élevés engendrés par cette situation.

    La principale mesure que nous avons prise au début de mon mandant a été de corriger ce problème du monopole pétrolier. Nous avons donc intégré l’organisation Petrocaribe créée par le Président Hugo Chávez du Venezuela et nous avons pu bénéficier de facilités de paiement.

     

    SL : Quelle a été la réaction des multinationales pétrolières ?

    JMZ : Les multinationales pétrolières étasuniennes et européennes m’ont déclaré la guerre et m’ont qualifié d’ennemi du secteur privé. A l’évidence, ma politique ne plaisait pas aux conservateurs du secteur privé, car j’ai mis en place des règles de marché, j’ai créé de la concurrence et j’ai mis fin au monopole. J’ai fait en sorte que la demande régule l’offre et j’ai mis un terme à la situation où l’offre régulait la demande, à cause de ces monopoles. Cela est une réalité dans nos pays où les monopoles et les concessions de l’Etat aux entreprises privées perturbent les règles du marché.

    Ma politique de rupture du monopole a été à la source du différend qui a opposé mon gouvernement aux Etats-Unis. Le secteur privé, qui était contraire à la concurrence et qui souhaitait conserver le contrôle de l’économie, s’est également opposé à mon autorité. Les entreprises privées ont donc planifié un coup de force pour m’expulser du pouvoir et les multinationales étrangères l’ont financé. Cela a débouché sur le coup d’Etat de juin 2009 qui a mis un terme à la légalité constitutionnelle et a rompu par la force le mandat que m’avait confié le peuple.

     

    SL : En terme de politique sociale, quelles mesures a pris votre gouvernement ?

    JMZ : D’un point de vue économique, notre gouvernement était très stable. Durant les trois années de mon mandat, nous avons eu une croissance soutenue de 6,7%, malgré la crise de 2008. Notre croissance a été largement supérieure à la croissance moyenne du continent.

    Pour la première fois de l’histoire du Honduras, nous avons réduit la pauvreté. Nous avons mis en place des programmes sociaux dans le secteur de l’éducation avec un accès gratuit à l’école pour tous les enfants du pays. Nous avons créé le Réseau solidaire avec une couverture de santé pour des secteurs les plus fragiles. Nous avons réduit la pauvreté extrême de 16 points et nous avons fait baisser de 6 points la pauvreté en à peine deux ans. C’est quelque chose d’inédit dans l’histoire de notre nation.

     

    SL : Vos difficultés étaient donc plutôt d’ordre politique.

    JMZ : Oui, car nous avons irrité les Etats-Unis. Ils ont déclaré qu’ils ne permettraient pas que le Honduras intègre l’Alliance bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique fondée par Cuba et le Venezuela. Plusieurs personnalités étasuniennes sont à l’origine du coup d’Etat tels qu’Otto Reich, Pedro Carmona ou Roger Noriega. Elles ont planifié le coup de force qui m’a renversé avec les faucons de Washington et l’oligarchie hondurienne. Le coup d’Etat a plongé le pays dans la violence et la misère.

     

    SL : Comment est survenue cette rupture de l’ordre constitutionnel ?

    JMZ : Ils ont utilisé un argument précis. Lors de ma première année de gouvernement, j’ai fait voter la « Loi de participation citoyenne » qui permet de consulter le peuple par referendum. La démocratie représentative a atteint ses limites partout dans le monde, car les représentants du peuple trahissent souvent leurs engagements, sombrent dans la corruption. Il n’est pas possible d’acheter un peuple. En revanche, il est aisé de soudoyer un député, un sénateur ou un ministre. Nous avons donc décidé de favoriser la démocratie participative.

    Lors des élections de 2009, j’avais décidé de consulter le peuple le 28 juin pour savoir s’il était favorable à un vote sur l’opportunité d’une convocation d’une Assemblée constituante. En cas de résultat positif, nous aurions ajouté une urne lors des élections de novembre 2009 afin de réaliser le referendum. Un juge a décidé de déclarer illégale cette initiative purement consultative. Nous n’avons même pas eu le temps d’interjeter appel de la décision. Le 28 juin 2009, les putschistes ont pris les armes et nous ont expulsés du pays.

    On avait renversé l’Etat et le Honduras a été expulsé de l’Organisation des Etats américains. Depuis cette date, le pays est touché par une grave crise à tous les niveaux. Nous sommes devenus le pays le plus violent au monde, le plus pauvre d’Amérique latine et notre dette externe n’a jamais été aussi élevée.

     

    SL : Qui sont les auteurs intellectuels du coup d’Etat ?

    JMZ : A l’évidence, les Etats-Unis ont orchestré le coup d’Etat. Je dissocie le peuple américain de ses dirigeants. Je fais référence au lobby militaro-industriel et médiatico-financier qui tient les rênes du pouvoir à Washington, dont les pratiques impériales sont rejetées à travers le monde, y compris au sein de la société étasunienne. De nombreuses personnalités étasuniennes s’opposent à l’invasion de pays, aux bombardements de population, à la réalisation de coups d’Etat et aux ingérences de la CIA.

    Le coup d’Etat a été planifié à Miami avec le soutien de Washington et du Commando Sud, par le biais des personnes que j’ai mentionnées telles qu’Otto Reich, Roberto Carmona et Roger Noriega, en collusion avec l’oligarchie hondurienne et certains parlementaires du pays.

     

    SL : D’un point de vue factuel, comment s’est déroulé le coup d’Etat ?

    JMZ : J’ai été expulsé de ma propre maison, par la force des mitraillettes, au petit matin. J’étais encore vêtu de ma chemise de nuit. On m’a séquestré et emmené sur une base militaire américaine et ensuite j’ai été transféré au Costa Rica.

     

    SL : Quelles furent les premières mesures prises par les autorités putschistes juste après le coup d’Etat ?

    JMZ : Permettez-moi d’abord d’apporter un petit éclairage. Il y a un auteur italien, Curzio Malaparte, qui a jeté les bases théoriques du coup d’Etat. Il explique qu’un coup d’Etat est le renversement d’un pouvoir de l’Etat par un autre pouvoir de l’Etat qui se déroule dans la surprise et la violence. Un coup d’Etat est une conspiration qui se prépare durant des mois. On organise une situation de pré-coup d’Etat afin de créer une crise qui ouvrirait la voie à la rupture de l’ordre constitutionnel qui se fait par le biais des forces armées. Ensuite, le nouveau pouvoir de facto essaye d’installer son autorité en écrasant l’opposition. C’est ce qui s’est passé au Honduras.

     

    SL : Vous n’avez pas de doute quant à la participation des Etats-Unis dans le coup d’Etat.

    JMZ : Lors d’une conversation avec Tom Shannon, alors sous-secrétaire d’Etat des Etats-Unis, alors que la crise politique avait déjà commencé, je me souviens lui avoir dit la chose suivante : « On est en train d’appliquer au Honduras le manuel du coup d’Etat du Département d’Etat des Etats-Unis ». Sa réponse a été édifiante : « Non, Monsieur le Président, vous vous trompez car le Département d’Etat ne dispose pas d’un manuel sur le coup d’Etat, mais de trois manuels ». Plusieurs témoins ont assisté à la scène et peuvent corroborer mes dires. Face à une telle confession, les preuves deviennent inutiles.

     

    SL : Comment évaluez-vous la réaction de la communauté internationale face au coup d’Etat ?

    JMZ : Je dois dire qu’elle a été assez extraordinaire. Pour la première fois, la communauté internationale dans son ensemble, y compris les Etats-Unis, s’est opposée au coup d’Etat.

    Néanmoins, après cette condamnation formelle, la réalité a rapidement pris le dessus. La justice supranationale est inexistante dans les faits. Le Conseil de sécurité des Nations unies, la Charte démocratique de l’Organisation des Etats américains, la Commission interaméricaine des droits de l’homme ou la Cour pénale internationale fonctionnent dans des circonstances bien précises. Ce ne fut pas le cas pour le Honduras.

    Permettez-moi de vous donner un exemple. La Commission interaméricaine des droits de l’homme parle de coup d’Etat dans tous ses rapports et déclarations, condamne le coup d’Etat contre la démocratie hondurienne, mais refuse d’accepter notre plainte en tant que victimes du coup de force, ce qui permettrait l’ouverture d’une enquête. C’est la preuve évidente que certains intérêts très puissants ne souhaitent pas que la lumière soit faite sur cet attentat contre la démocratie hondurienne.

    De la même manière, l’Organisation des Etats américains a condamné le coup de force et le Honduras a été expulsé de cette entité, mais l’OEA a été incapable de restaurer le système démocratique dans notre pays.

    La Cour pénale internationale refuse d’enquêter sur les crimes de masse commis suite au coup d’Etat. Il y a eu des milliers de morts suite à la rupture de l’Etat de droit. Le pays se trouve entre les mains du crime organisé et les groupes paramilitaires pullulent sur notre territoire.

    Il n’y a pas de justice internationale ni supranationale. Les peuples se trouvent abandonnés à leur sort. Les Etats-Unis se prennent toujours aux gouvernements qui essayent de changer la société. Prenez le cas du Venezuela qui est assiégé par Washington et souffre d’une guerre économique sans nom. Regardez Cuba qui est sous état de siège depuis plus d’un demi-siècle.

     

    SL : Quelques semaines après le coup d’Etat, vous êtes revenu au Honduras. Comment s’est déroulé cet épisode ?

    JMZ : En réalité, j’ai essayé de retourner au Honduras dès le lendemain du coup d’Etat. Mais José Miguel Insulza, secrétaire général de l’OEA, m’avait demandé un délai de sept jours afin de résoudre la crise. Il s’est donc rendu au Honduras et a imposé un ultimatum. Son rôle a été honorable mais l’entreprise n’a pas été couronnée de succès car le gouvernement militaire, officiellement condamné par les Etats-Unis, mais clandestinement soutenu par Washington, n’a pas cédé.

    J’ai donc annoncé que j’allais retourner au Honduras en tant que Président du peuple hondurien. Chávez m’avait prêté son avion. Le peuple s’est manifesté et les crimes ont commencé. L’armée a imposé un état de siège et la répression a été terrible.

    Nous étions accompagnés dans un autre avion par la Présidente argentine Cristina Kirchner, le Président de l’Equateur Rafael Correo, le Président Fernando Lugo du Paraguay, entre autres. Mais nous n’avons pas atterrir car les putschistes ont menacé de détruire les avions avec des missiles.

    Quinze jours plus tard, j’ai tenté de rentrer au Honduras par la frontière nicaraguayenne grâce au soutien dont je disposais du Président Daniel Ortega. Mais l’opération a été un échec car la junte militaire avait placé toute l’armée en état d’alerte près de la frontière. Mon épouse, ma fille et mes petits-enfants ont été arrêtés. Le mouvement populaire de résistance, qui nous avait rejoints à la frontière, a subi une répression terrible, avec des tortures et des assassinats en masse.

     

     SL : Vous vous êtes ensuite réfugié à l’ambassade du Brésil.

    JMZ : Trois mois plus tard, je suis entré clandestinement au Honduras, à la barbe de la CIA et des services de sécurité de la dictature. Le Président Lula a été informé par téléphone de ma présence à Tegucigalpa et m’a offert l’asile politique. Je me suis réfugié dans l’ambassade du Brésil de la capitale. Mon épouse m’a rejoint. Nous avons été reçus par l’attaché commercial car le Brésil avait retiré son ambassadeur en signe de condamnation du coup d’Etat.

    Nous avons vécu un cauchemar pendant plus de quatre mois. Cela a été le début d’un calvaire psychologique. La junte putschiste a tout tenté pour nous faire sortir de l’ambassade : des bruits infernaux, des gaz insupportables, une lumière aveuglante la nuit, etc.

    Après plusieurs mois, nous avons pu quitter l’ambassade grâce à un sauf-conduit remis par le Président de facto Porfirio Lobo Sosa et nous nous sommes réfugiés en République Dominicaine.

     

    SL : Par la suite, vous avez été autorisé à retourner au Honduras.

    JMZ : Le Président Hugo Chávez du Venezuela et le Président Juan Manuel Santos de Colombie ont réussi à obtenir un accord des nouvelles autorités honduriennes afin que je puisse rentrer au pays et fonder un nouveau parti politique qui est aujourd’hui la première force d’opposition de la nation.

     

    SL : Quel regard portez-vous sur les dernières élections présidentielles au Honduras ?

    JMZ : J’ai une grande foi vis-à-vis du peuple. Les peuples, s’ils disposent de liberté, ont les gouvernements qu’ils méritent. Au Honduras, le Parti National, qui est actuellement au pouvoir, a obtenu deux victoires : la première, lors des élections organisées par les putschistes en pleine dictature en 2009, et la seconde, en 2013 il a accédé au pouvoir grâce à la fraude. C’est sa seule manière d’arriver au pouvoir. Mais il ne durera pas longtemps car il est unanimement rejeté par le peuple.

    Il y a 18 départements au Honduras. Dans mon département, qui est le plus grand du pays avec près de 24 000 kilomètres carrés, un territoire plus grand que le Salvador, nous avons vaincu la fraude. Nos suffrages ont été supérieurs à ceux de l’actuel Président Juan Orlando Hernández. Je suis arrivé en tête lors des élections législatives. Mon épouse Xiomara a recueilli plus de voix lors du scrutin présidentiel. Mais dans le reste du pays, nous n’avons pas pu éviter la fraude qui a dépassé les 10%, car nous n’avions pas la réserve politique suffisante pour cela. Mais nous gagnerons lors des prochaines élections.

     

    SL : Vous êtes donc optimiste.

    JMZ : Si les dictatures de droite étaient infaillibles, elles seraient partout au pouvoir en Amérique latine. Mais elles ne peuvent pas écraser éternellement le peuple. Les peuples sont capables de s’en débarrasser et il faut avoir confiance en eux.

     

    SL : Vous représentez 30% des élus au sein de l’Assemblée nationale. Pouvez-vous exercer votre mission de représentant du peuple dans des conditions convenables ?

    JMZ : Nous sommes confrontés à de très sérieuses limitations. Il n’y a aucun traitement égalitaire. L’agenda politique du Congrès n’est jamais débattu. Il y a une improvisation totale. Nous ne savons jamais quels vont être les projets de loi débattus. Nous sommes constamment bafoués dans notre dignité. La protestation, qui est un droit de tout parlementaire, est réprimée.

    Le sommet de l’ignominie a été atteint en mai 2014 où nous avons été expulsés par la force du Parlement, par la police et les militaires. Nous avons été roués de coups. On a lancé des gaz lacrymogènes à l’intérieur du Congrès. Rendez-vous compte, un député, Président de la République, expulsé par la force du Congrès. Tout cela parce que nous protestions pacifiquement contre le fait que l’on refusait de donner la parole à notre groupe politique qui est, je le répète, la première force d’opposition du pays.

     

    SL : Quelle est l’actuelle politique du gouvernement ?

    JMZ : C’est un désastre complet. Il s’agit d’une politique néolibérale sauvage. On privatise l’économie. On refuse les droits sociaux au peuple. On augmente les impôts les plus injustes. La dette externe a atteint des niveaux insupportables. On est en train de démembrer la nation hondurienne.

    Bien entendu, l’actuel gouvernement dispose du soutien des Etats-Unis.

     

    SL : Que représentent Hugo Chávez et la Révolution bolivarienne pour l’Amérique latine ?

    JMZ : Chávez est la figure la plus importante et symbolique de la démocratie révolutionnaire et du socialisme pacifique du XXIe siècle. Il a créé un nouveau paradigme et a inspiré toute une génération de Latino-américains car il a su interprété la volonté des peuples. Le capitalisme sauvage néolibéral qui a dévasté notre continent est insoutenable. Chávez a proposé une alternative démocratique à ce désastre et a indiqué la voie à suivre.

     

    SL : Dernière question, que symbolise Cuba pour l’Amérique latine ?

    JMZ : Cuba est un symbole de résistance. Dans l’histoire de l’humanité, aucun peuple n’a réalisé ce qu’a fait le peuple de Cuba. C’est le peuple le plus courageux et le plus généreux de l’histoire de l’Humanité. Fidel Castro en est l’exemple. Il a dédié sa vie à construire un monde meilleur et on ne pourra jamais effacer son nom de l’histoire.

     

    Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim Lamrani est Maître de conférences à l’Université de La Réunion, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis.

    Son nouvel ouvrage s’intitule Cuba. Les médias face au défi de l’impartialité, Paris, Editions Estrella, 2013 et comporte une préface d’Eduardo Galeano.

    http://espanol.almayadeen.net/Study/3yDFJZmOZ0SlQKSHAMRCRQ/entrevista-exclusiva-para-al-mayadeen-con-el-presidente-jos%C3%A9

    Page Facebook : https://www.facebook.com/SalimLamraniOfficiel

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  • Ukraine : Quelques jours avant le 2 mai, la répression frappe à nouveau à Odessa

    site du PRCF : www.initiative-communiste.fr

     Plus de 10 militants de l’opposition ont été arrêtés à Odessa mercredi par le Service de sécurité ukrainien (SBU). Parmi eux se trouvent la mère du chef de file du groupe Anton Davidchenko, leader de l’assemblée parlementaire de la Bessarabie Vera Shevchenko et le journaliste d’opposition Artyom Buzila Odessa « Anti-Maidan », d’après le journal 1News.

    Les arrestations ont suscité un tollé public massif sur les réseaux sociaux. « Les autorités ont tellement peur des habitants d’Odessa, ont si peur d’assumer la responsabilité pour les événements du 2 mai qu’il tente de faire taire autant de personnes que possible, »  indique le rédacteur en chef du portail Internet Timer Yury Tkachev sur Facebook. « Un total de 50 personnes ont été arrêtées ce mois-ci à Odessa seul. »

    Depuis l’année dernière les militants antifascistes d’Odessa continue à se rassembler chaque semaine place Kulykove Polie devant la maison des syndicats.

     Les rapports de l’OSCE confirment la vague d’arrestation, et la persecution des militants par les services secrets (SBU) de Kiev, de même que le représentant au droit de l’homme de l’ONU qui dénonce le tabassage lors de ces arrestations de militants antifascistes.

    A Karkhov, les autorités de la junte de Kiev ont interdit les manifestations du 1er mai, mais également toutes manifestations jusqu’au 10 mai, interdisant tout à la fois la célébration de la fête internationale des travailleurs à l’appel du parti communiste ukrainien (interdit) ainsi que les célébration du 70e anniversaire de la victoire contre le fascisme.

    2 mai à Odessa : rassemblement commémoratif. Provocations et terreur fasciste

    Tkachev a exhorté les habitants d’Odessa ne pas céder du terrain et de rejoindre un rassemblement commémoratif, le 2 mai.

    Pendant ce temps, le sinistre quartier général des Forces patriotiques Odessa regroupant les forces néonazies soutenant la junte pro-UE et comprenant des organisations telles que le secteur droit et les groupes auto-défense de Maidan a prévu d’organiser ses propres manifestations commémoratives également le 2 mai

    Le coordonnateur de l’auto-défense d’Odessa Vitaly Kozhukhar et porte-parole pour le secteur droit à Odessa Varvara Chernoivanenko a déclaré aux journalistes qu’ils avaient déjà obtenu l’autorisation des autorités d’organiser un rassemblement le 2 mai. Arrestations de masses, autorisation aux groupes fascistes de défiler dans une affreuse provocation contre les victimes antifascistes du 2 mai, la terreur fasciste n’en fini pas dans cette Ukraine mise en coupe réglée par l’impérialisme capitaliste euro-atlantique UE USA.

    Ce samedi 2 mai marquera le premier anniversaire du massacre  de plusieurs dizaines de personnes lors de l’incendie de la maison des syndicats d’Odessa attaquée par les pro-UE dans ce qui est un véritable Oradour.

    les rapports de l’OSCE dénoncent les violations du cessez le feu et des accords de Minsk : censure des médias de l’axe euro-atlantique

    Les médias capitalistes français font silence totale sur la situation en Ukraine et dans le Donbass. Ce n’est pas en regardant la télévision, en écoutant la radio ou en lisant la presse de ces médias aux ordres que les citoyens seront informés que jour après jour les rapports des observateurs de l’OSCE sur la ligne de front séparant le donbass des armées de la junte fasciste de Kiev reporte des violations incessantes du cessez le feu et des accords de Minsk par la junte de Kiev. Mais www.initiative-communiste.fr site web des militants du PRCF ne se taira pas et continuera de dénoncer les agressions impérialistes et à défendre la paix.

    Ce 30 avril, les rapports de l’OSCE dénoncent le bombardement de l’agglomération de Shironiko. Les bombardements des forces pro-UE et pro-OTAN sur la ville de Donetsk ont encore tué 3 personnes de la ville dans les dernières 24h. les villes et banlieues du Donbass ont ainsi subi 34 bombardements dans les 24 dernières heures. Les autorités des républiques du Donbass, au vu de l’accumulation de force de la junte fasciste de Kiev sur la ligne de front, qui ont vu le déploiement de 7 groupes d’interventions mobiles équipés de lance missile Grad (les observateurs de l’OSCE on d’ailleur observé plusieurs dépôts d’armes lourdes vidés de leurs armes),  craignent des provocations massives à l’occasion du 8 et 9

    Aucune des chancelleries occidentales, dont le gouvernement français, pourtant garantes des accords de Minsk II ne fait pression sur les dirigeants qu’ils ont installé à Kiev. Au contraire, F Hollande a reçu en grande pompe la semaine dernière l’oligarque Poroschenko à Paris, annonçant la livraison d’armements et d’hélicoptères à la junte.

    Dans le même temps, les USA débarquent ouvertement des centaines de soldats en Ukraine, tes les 300 parachutistes de la 173rd division Airborne, qui ont selon certaines sources démarré l’entrainement de centaines d’activistes de groupes radicaux d’extrême droite dans la région de Lviv.

    JBC pour www.initiative-communiste.fr – d’après source de presse.

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  • La guerre du Vietnam n’est pas finie : les séquelles de l’Agent Orange

    par Hai Quang Ho

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    Certes, la guerre du Vietnam s’est terminée il y a 40 ans. Mais elle continue à tuer aujourd’hui. Selon la Croix Rouge, 3 à 4 millions de Vietnamiens sont actuellement handicapés ou présentent de graves maladies liées à l’Agent Orange.

     



    6 avril 2015 : début en France du procès de Mme Nga contre ceux qui ont épandu l’Agent Orange sur le Vietnam : Monsanto, Dow chemical, etc.

    30 avril 2015 : 40e anniversaire de la fin de la guerre du Vietnam

    Il y a 40 ans, l’armée des États-Unis était chassée du Vietnam. Pourquoi y était-elle allée faire la guerre ? Et quelles sont les séquelles actuelles de celle-ci sur la population vietnamienne ?

    En 1954, après 100 ans de colonisation, la France doit quitter le Vietnam après la défaite de Diên Bien Phu. Les accords de Genève qui mettent fin à « la guerre d’Indochine » contiennent trois dispositions principales :

    1) Le Vietnam est provisoirement divisé en deux régions situées de part et d’autre du 17e parallèle ;

    2) Le Vietnam doit être réunifié en 1956 ; des élections générales doivent se tenir cette année-là pour élire les dirigeants politiques du pays ;

    3) En attendant, la région nord est placée sous l’autorité de Ho Chi Minh ; la région sud, sous celle de l’ex-empereur Bao Dai, avec Ngo Dinh Diem comme premier ministre.

    Dans un contexte international marqué par la Guerre Froide, les États-Unis demandent à Diem de refuser la réunification du pays et l’organisation des élections. Ce non-respect des accords de Genève entraîne la formation d’une opposition politique grandissante qui finira par se transformer en lutte armée pour la réunification du pays.

    La guerre, qui au départ est une guerre civile, va rapidement se transformer en une guerre par procuration opposant le bloc de l’ouest au bloc de l’est. Dès 1961, John Kennedy signe avec le gouvernement du Sud un traité d’aide économique et militaire et les troupes états-uniennes s’installent au Vietnam. C’est le début de la « guerre du Vietnam ».

    Pourquoi les États-Unis vont-ils s’y engager de plus en plus massivement ?

     

    Parce que Washington est persuadé que si le Vietnam passe sous le contrôle de Hanoï, alors, tous les pays de la péninsule indochinoise « tomberont », comme une rangée de dominos, dans le « camp communiste ». C’est la théorie dite des dominos.

    En 1965 débutent les bombardements aériens sur le Nord du pays et l’envoi des premiers conscrits états-uniens au Vietnam. En 1968, il y a 500 000 soldats états-uniens auxquels s’ajoutent des engagés sud-coréens, thaïlandais, australiens… et 700 000 soldats sud vietnamiens. C’est la « guerre totale ». Pour ravitailler en nourriture et en matériels les résistants de la zone sud, un réseau de 2 000 km de sentiers est créé, reliant le Nord Vietnam à la zone sud, en passant par le Laos et le Cambodge. C’est la fameuse « piste Ho Chi Minh ». Elle traverse les montagnes, la jungle. Pour tenter de couper ce cordon ombilical, affamer les résistants et détruire leurs cachettes, l’aviation états-unienne va déverser 80 millions de litres de défoliants sur les forêts et les cultures. Tout est détruit. Le Nord est sous les bombes. À la fin des années 1960, les États-Unis pensent que la guerre est entrée dans le « dernier quart d’heure » et qu’elle va s’achever par l’anéantissement de la résistance vietnamienne.

    Grossière erreur ! En 1968, l’ « offensive du Têt » est lancée. Les soldats nord-vietnamiens et les maquisards du Front National de Libération attaquent simultanément plus de 100 villes et arrivent jusqu’à l’ambassade et au QG états-unien de Saïgon. Ils sont finalement repoussés.

    Mais aux États-Unis, l’effet politique et psychologique de l’offensive du Têt est dévastateur : le gouvernement états-unien pensait que les résistants vietnamiens étaient à bout de souffle. L’offensive du Têt démontre qu’ils sont encore plus forts qu’avant.

    Dès lors, les États-Unis veulent se retirer du Vietnam, mais sans perdre la face, avant une défaite militaire finale. C’est pourquoi ils signent en 1973, avec le Nord-Vietnam et le Front National de Libération, l’accord de Paris. Celui-ci prévoit le retrait de leurs troupes et la fin des bombardements sur le Nord-Vietnam.

    Après le retrait des forces états-uniennes vers le Cambodge, l’armée sud-vietnamienne ne peut résister face à la poussée des troupes nordistes et des maquisards. Saïgon tombe le 30 avril 1975.

    Quel est le bilan ? Pendant la guerre, les États-Unis ont déversé sur le Vietnam 80 millions de litres de défoliants et largué 7 millions de tonnes de bombes, chiffre à comparer avec les 2,5 millions de tonnes larguées par les Alliés sur l’Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale.

    Près de 9 millions de militaires états-uniens ont participé à la guerre dont 2,7 millions ont été envoyés au Vietnam. Le coût financier s’élève à 533 milliards de dollars, soit 9 % du PNB de 1970. Du côté vietnamien, la guerre a fait au Nord 1 million de morts, 4 millions de blessés et mutilés, 13 millions de réfugiés. Au sud, il y a eu 685 000 morts, des réfugiés par millions, et les méfaits persistants de l’Agent Orange.

    Certes, la guerre du Vietnam s’est terminée il y a 40 ans. Mais elle continue à tuer aujourd’hui. Selon la Croix Rouge, 3 à 4 millions de Vietnamiens sont actuellement handicapés ou présentent de graves maladies liées à l’Agent Orange.

    En 2004, la VAVA (Association Vietnamienne des Victimes de l’Agent Orange), a déposé une plainte devant le tribunal fédéral de Brooklyn contre les fabricants de l’Agent Orange (Monsanto, Dow Chemical..). Cette plainte a été rejetée en 2005, 2008, puis définitivement en 2009 par la Cour Suprême de Justice des États-Unis. Tout semble alors perdu pour les victimes vietnamiennes. Mais une fenêtre s’ouvre en 2013 quand le Parlement français vote une loi qui restaure la compétence de la juridiction nationale en matière de droit international et autorise une victime française d’un tort commis à l’étranger par un étranger, de porter plainte devant les tribunaux français.

    Cette loi permet aujourd’hui à Mme Tran To Nga, victime Franco-vietnamienne de l’Agent Orange, de porter plainte contre une vingtaine de sociétés chimiques américaines (Monsanto, Dow Chemical…) qui ont fourni l’Agent Orange à l’armée des États-Unis. Ces sociétés savaient pourtant que ce produit contenait de la dioxine de Seveso, le plus violent et le plus difficilement destructible de tous les poisons. Le 16 avril 2015, le procès s’est ouvert devant le tribunal d’Evry. Ce procès sera long, difficile et très coûteux.

    Pour soutenir l’action de Mme Nga, mais aussi financer des opérations chirurgicales au Vietnam, acheter des prothèses, des chaises roulantes… pour les victimes de l’Agent Orange, un concert se tiendra le jeudi 7 mai au Théâtre Sous les Arbres (Le Port ; La Réunion). Il est organisé par Orange DiHoxyn, une association humanitaire née à La Réunion en 2008, et dont la représentante au Vietnam, entre 2009 et 2011, était… Mme Nga !

    Source : Investig’Action

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  • « Pour les USA, seuls les États qui servent leurs intérêts sont des démocraties »

    par Alex Anfruns, Lilia Solano

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    Lilia Solano est une militante colombienne des Droits de l’Homme reconnue. Elle est également membre du Frente Amplio por la Paz (Front Élargi pour la Paix), un acteur majeur dans les revendications de participation populaire en Colombie, dans un contexte de répression généralisée contre les hommes et femmes qui dénoncent le système en place. Dans cette interview accordée en exclusivité au Journal de Notre Amérique, elle décortique les vrais enjeux des pourparlers de paix en cours en Colombie, le rôle des médias dans la diabolisation de l'opposition ainsi que la complicité entre les Etats-Unis et le gouvernement colombien.



    Actuellement, quelle est la situation en Colombie alors que des négociations de paix sont en cours ? Quel processus historique a conduit à la situation actuelle ?

    Je vous remercie infiniment de m’avoir invitée à converser avec vous. Pour commencer, plaçons-nous dans une perspective historique puisque, en Colombie, ont lieu en ce moment des négociations pour arriver à un rétablissement de la paix avec un des mouvements insurrectionnels, une des armées de la guérilla, les FARC, et que nous vivons également une phase préparatoire aux négociations avec la seconde armée de la guérilla, la plus importante, l’Armée de Libération Nationale.

    Ce n’est pas la première fois que l’on essaye de rétablir la paix par le dialogue et la négociation ; par le passé, nous avons connu d’autres tentatives pour trouver un accord de paix négocié. Pensons au processus de paix de Belisario parce c’est à cette occasion que naquit l’Union Patriotique. Il y avait l’intention, le désir, l’effort de faire en sorte que quiconque voudrait s’investir dans la politique pût le faire. Les FARC furent invitées à négocier, d’où le slogan : « Moins de balles et plus de politique ».

    Et un climat favorable fut créé et le pays en vint à croire que cette fois la paix était possible, qu’un chemin négocié avait été trouvé et qu’il nous mènerait à une paix négociée et concertée après des décennies de conflit armé. Mais n’oublions pas que les causes qui conduisent à la naissance de groupes d’insurgés sont la conséquence d’une situation qui perdure encore aujourd’hui : ce terrible fossé qui existe entre les riches et les pauvres, l’extrême concentration de la propriété foncière, l’absence d’un véritable modèle juridique, le type de modèle économique... À cette époque-là, la situation était telle qu’il était impossible que la résistance puisse s’exprimer de façon pacifique et non par les armes.

    Et c’est alors qu’arrive ce processus de paix ; c’est le quatrième... et la réponse à cette signature des accords de paix est une terrible politique criminelle de la part de l’État. Et survient cette alliance que nous, Colombiens, avons si fortement dénoncée, cette alliance des militaires et des paramilitaires, des grands propriétaires fonciers, du patronat... et c’est ce qui a causé la mort d’au moins 5 000 Colombiens qui avaient mis leurs espoirs dans ce parti politique qui s’appelait l’Union Patriotique.

    Ce parti n’était pas seulement constitué de guérilleros qui avaient rejoint le processus de paix, mais il était aussi composé de militants sociaux, de militants des organisations de défense des Droits de l’Homme, de militants issus d’autres partis politiques, attirés par cette possibilité nouvelle de participer au débat politique, et toutes ces personnes avaient rejoint massivement le mouvement. Des listes pour les élections nationales, régionales, locales... avaient été établies... Il y avait tout un climat nouveau autour d’un rêve qui semblait devenir réalité.

    Mais alors, pourquoi ces persécutions politiques, durant toutes ces dernières décennies, contre l’opposition en Colombie ?

    Tout cela a conduit à un génocide, à une tuerie indicible qui a créé une terrible blessure dans notre histoire nationale. Au cours de ces années-là, l’alliance criminelle d’État, au sein de laquelle les paramilitaires ont joué un grand rôle, a non seulement tué et exterminé toute cette élite de dirigeants politiques, mais a également poursuivi sa besogne en assassinant des leaders sociaux, des animateurs de quartiers, des instituteurs, des figures du monde culturel, des syndicalistes, bref : tous ceux qui étaient différents, tous ceux qui étaient critiques, tous ceux qui exprimaient une divergence.

    Être différent était interdit. Et la seule réponse à cette contestation c’était la mort. Alors nous avons commencé à mener un très grand nombre de campagnes pour dénoncer cette situation. Mais il y a eu également une criminalisation de l’esprit critique, de la pensée critique. Et les persécutions envers l’opposition ont atteint un sommet. Ils en sont venus à concrétiser cette idée qu’il fallait éliminer tout opposant, toute personne différente, pas seulement ceux qui expriment un désaccord dans un débat, non, toute personne qui pense différemment. Par exemple apparaît l’idée que le pauvre, lui, est différent. On comprend alors qu’en Colombie, au cours de notre Histoire, il y a eu ce qu’on appelle un « nettoyage social ».

    Nous devons surtout nous poser cette question : mais pourquoi se sont-ils acharnés à détruire l’opposition politique ? La réponse est : parce qu’ils pensent qu’il est moins coûteux d’assassiner que de procéder à des changements structurels. Et aussi longtemps qu’il en sera ainsi, aussi longtemps que l’État garantira l’impunité pour tous ces crimes, cette histoire criminelle n’aura pas de fin. Le plus terrible d’une soi-disant démocratie c’est qu’on l’appelle « démocratie » uniquement parce qu’on y pratique le jeu électoral alors que l’opposition politique y est interdite, alors que penser autrement est considéré comme un crime, alors que la réponse à une pensée critique est la peine de mort, la disparition forcée, la torture... Et, plus terrible que tout cela : le fait que cette situation soit le fruit d’une stratégie voulue et appliquée par l’État lui-même.

    Pouvez-vous nous expliquer comment le Front Élargi pour la Paix travaille pour impliquer la société civile — les femmes, les organisations indigènes... — pour construire une alternative pour le pays, dans un contexte d’une telle gravité ?

    Effectivement, c’est l’histoire de ces 60 dernières années. Mais en Colombie, nous subissons la guerre depuis le temps de la Conquête par les Espagnols, depuis l’époque coloniale. Continuellement ont existé des guerres contre les gens. Le fait même que les personnes assassinées soient des leaders sociaux, politiques, des figures populaires, des personnes impliquées dans la vie des quartiers... cela signifie que ce ne sont pas des assassinats aveugles ; ils sont très ciblés. Aujourd’hui, au cours de ce processus de paix, nous avons décidé que nous refusions de revivre l’histoire de l’Union Patriotique. Nous avons décidé que nous devions, nous, la société, entourer d’une barrière de protection ce processus de paix, le défendre comme notre propre bien. Et, bien entendu, nous avons décidé de mettre en œuvre toute une pédagogie susceptible d’expliquer ce que signifie cette possibilité de parvenir à la paix, chez nous, en Colombie.

     

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  • Le Journal de Notre Amérique n°3

    Investig’Action

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    Fin février, le gouvernement péruvien confirme l'arrivée imminente de plus de 4000 soldats états-uniens sur son territoire. La raison avancée : la lutte contre le narcotrafic. Le 9 mars, le président des États-Unis, Barack Obama, signe un décret considérant le Venezuela comme une « menace extraordinaire et inhabituelle pour la sécurité des États-Unis ». Le vendredi 27 mars, dans le quartier populaire de la Boca à Buenos Aires, les dirigeants conservateurs argentins, dont le maire de la ville Mauricio Macri, reçoivent les épouses des deux leaders d’extrême droite vénézuéliens emprisonnés, Léopoldo Lopez et Antonio Ledezma. Au Brésil, la droite conservatrice en appelle au renversement du gouvernement de la présidente Dilma Rousseff, certains appelant même les États-Unis à l'aide. Qu'est-ce qui relie tous ces événements ? Quel en est le dénominateur commun ? Il s'agit avant tout d'un projet de restauration de l'ordre ancien, celui des oligarchies nationales alliées à l'impérialisme états-unien...

     

    Le Journal de Notre Amérique 3 by Investigaction

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  • Le Québec contre l’austérité

     site du PRCF : www.initiative-communiste.fr

    Comme le soulignent nos camarades québecois, le mouvement populaire est fort quand il associe conscience de classe, conscience nationale et défense de la langue nationale, le français. Et il s’affaiblit quand ce lien se défait. Chez nous aussi la classe ouvrière était forte quand le PCF défendait l’indépendance nationale contre l’Europe atlantique et le tout-anglais impérial ; en attendant, solidarité avec les luttes des communistes et du syndicalistes du Québec (et, faut-il le dire, de tout le Canada).

    Québec : Contre l’austérité : Pour une convergence des mouvements étudiant, syndical… et national !

     

    Marc Laviolette et Pierre Dubuc

    Respectivement président et secrétaire du SPQ Libre

     Il faut saluer le courage, la détermination et la mobilisation du mouvement étudiant en réaction aux mesures d’austérité du gouvernement Couillard (le premier ministre du Québec - Note du MS21). La hargne des forces policières, le mépris de certains commentateurs politiques et les provocations du ministre de l’Éducation illustrent la volonté de ce gouvernement d’en découdre avec les opposants et, par le fait même, de la nécessité pour les forces progressistes d’établir un véritable rapport de forces.

    De toute évidence, le gouvernement compte sur l’essoufflement et l’étiolement du mouvement de grève, sur les divisions au sein du mouvement étudiant et entre celui-ci et les organisations syndicales pour revenir éventuellement à la charge avec l’augmentation des droits de scolarité de 2012.

    Une défaite du mouvement étudiant serait une défaite pour l’ensemble du mouvement d’opposition aux politiques d’austérité. D’où notre appel à la coordination et à la convergence des luttes entre les mouvements étudiant et syndical.

    Une contre-révolution

    Il faut regarder les choses en face. Le gouvernement Couillard a pour objectif de compléter la Révolution néolibérale des années 1980, suivant en cela les préceptes développés dans The Fourth Revolution, le livre de deux journalistes britanniques du magazine The Economist, présenté par le premier ministre Couillard comme étant la bible de son gouvernement.

    Les prescriptions de ses auteurs sont simples : réduction de la taille de l’État, tout en reconnaissant que les syndicats constituent l’obstacle majeur à cette opération; déréglementation et privatisation; gel des salaires dans la fonction publique et plus grand recours à la charité privée; baisse des impôts et hausse de la tarification; soutien à l’école privée; accent sur les droits individuels plutôt que collectifs.

    Cette contre-révolution est aussi antinationale. Que ce soit du point de vue fiscal, environnemental ou de la politique étrangère, avec l’appui à l’aventure guerrière au Moyen-Orient, le gouvernement Couillard accorde son violon sur celui de Stephen Harper.

    Il redécoupe, retaille, raccourcit l’État québécois pour lui enlever toute spécificité nationale afin d’en faire une province comme les autres. Sa volonté, exprimée au cours de la campagne électorale, que tout ouvrier sache l’anglais au cas où un patron étranger s’amènerait sur le plancher de l’usine était annonciatrice de sa politique linguistique.

    Priorité à la lutte contre la pauvreté

    Depuis quelques temps, des commentateurs se gaussent du fait que les inégalités sociales seraient moins accentuées au Québec que dans le reste de l’Amérique du Nord.

    Voilà une bien mince consolation pour le tiers de la population de la Ville de Montréal qui vit dans la pauvreté et ce 45% de la population québécoise trop pauvre pour payer de l’impôt sur le revenu.

    Avec un taux d’endettement sur le revenu disponible, qui dépasse la barre des 146%, des milliers de ménages québécois peinent à joindre les deux bouts et la grande majorité n’a d’autre horizon que de finir ses jours dans l’indigence, faute de pouvoir bénéficier d’un régime complémentaire de retraite.

    Quant aux 530 000 « gras durs » du secteur public ("gras durs" = nantis - note du MS21), à qui le gouvernement offre des augmentations de 0% pour les deux prochaines années, 35% d’entre eux sont à statut précaire et gagnent moins de 25 000 $ par année. Avec les personnes travaillant à temps partiel, c’est 52 % des employés du secteur public qui occupent un emploi atypique et touchent un salaire annuel moyen de 28 035 $.

    Devant une telle situation, il n’est pas étonnant que, « lorsqu’on sonde les Québécois sur le projet qui frappe leur imaginaire, un seul se démarque : mettre fin à la pauvreté », comme le révélait un sondage CROP réalisé pour La Presse+.

    « Presque 40 % des répondants considèrent que l’élimination de la pauvreté est le projet politique qui les fait davantage rêver. C’est loin devant la création de la richesse (18 %), l’amélioration de l’environnement (16 %) et la souveraineté (11 %). » (La Presse+, 29 mars 2015).

    Les péquistes interpellés

    (Note du MS21 : Les "Péquistes" sont les militants et les élus du parti politique souverainiste le Parti Québécois)

    Les résultats de ce sondage constituent un formidable carburant pour la mobilisation étudiante, syndicale et populaire contre les politiques d’austérité du gouvernement Couillard.

    Mais ils devraient également interpeler les militantes et militants du Parti Québécois qui vont bientôt élire leur nouveau chef.

    De toute évidence, la « création de la richesse », qui a constitué le cœur du projet politique du Parti Québécois sous André Boisclair et Pauline Marois (deux anciens dirigeants du Parti Québécois - Note du MS21), ne mystifie plus grand monde. Partout, à travers le monde, « créer de la richesse » a servi d’étendard au néolibéralisme et s’est traduit par une formidable augmentation des inégalités sociales.

    Plus inquiétant encore pour les militants péquistes, le projet qui « frappe l’imaginaire des Québécois » n’est pas l’indépendance et celle-ci n’est plus, dans l’esprit de la majorité, associée, comme elle l’a déjà été, à « mettre fin à la pauvreté ». Autrement dit, le parti politique porteur du projet souverainiste n’est pas au diapason du peuple et de ses organisations!

    André Boisclair avait retenu du New Labour de Tony Blair la nécessité d’une rupture avec le mouvement syndical. La réponse de l’électorat a été sans équivoque : le Parti Québécois a été relégué au rang de tiers-parti.

    Après avoir fait, dans un premier temps, de « l’enrichissement individuel » son credo, Mme Marois a opéré un virage à 180 degrés pour épouser la cause étudiante le temps d’une campagne électorale. Cela lui a permis de prendre le pouvoir, mais la division du vote souverainiste l’a privée d’une majorité.

    À l’élection suivante, mécontents du retour à droite à la faveur du budget Marceau (ministre de l'économie du précédent gouvernement Péquiste - Note du MS21) et de la candidature improvisée de l’anti-syndicaliste Pierre Karl Péladeau (magnat de la presse, de la télévision et de l'édition au Québec - Note du MS21), les progressistes boudèrent les urnes et le Parti Québécois enregistra son pire résultat depuis 1973.

    Croit-on sérieusement aujourd’hui que le Parti Québécois renouera avec le peuple en se donnant comme chef un candidat à l’anti-syndicalisme assumé qui, avec une rémunération annuelle de près de 8,3 millions $ en 2013, fait partie du 0,1% des plus riches au Canada, et dont l’article premier de son programme, si on en croit le titre de l’entrevue qu’il a accordée au Journal de Montréal, est : « Des millionnaires au Québec, j’en veux » ! (Journal de Montréal, 14 mars 2015)

    La règle d’or

    Historiquement, la force du Parti Québécois a toujours été son enracinement dans le peuple. S’il est devenu, aujourd’hui, « un champ de ruines », un parti « sans âme » avec une « absence de vision », comme l’affirme Jacques Parizeau, c’est parce que ses récents chefs ont tourné le dos au peuple en privilégiant la « création de la richesse » à « l’élimination de la pauvreté ».

    Le Québec a été victorieux quand les mouvements syndical et national ont fusionné en un seul et même mouvement de libération nationale et d’émancipation sociale. La lutte contre l’austérité n’échappera pas à cette règle d’or.

    Source L'aut'journal

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  • Doctrine Obama ? Chomsky : USA solés mais pas Cuba. Le Sommet des Amériques a écrit l’Histoire

    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
    Comment le Sommet des Amériques a écrit l’Histoire (tout ce que ne vous a pas dit « Courrier International »)
    Thierry DERONNE
    Démontez la désinformation de Courrier International (1) et la “chargée de l’Amérique Latine” Sabine Grandadam vous répondra qu’il n’y a pas de désinformation puisque ses sources sont “pluralistes”. Tout comme Thomas Cluzel (France-Culture), auteur d’un record de mensonges en cinq minutes (2) : “Je ne fais qu’une revue de presse internationale”. Tout le monde sait pourtant que l’information est passée sous le contrôle de grands groupes privés et que sous l’apparente “diversité” il y a peu de chances de (...) Lire la suite »

    Cette semaine
    La chronique de Recherches internationales
    Cuba, Iran : y a-t-il une doctrine Obama ?
    Pierre GUERLAIN
    Les annonces médiatiques suite au rapprochement entre Cuba et les États-Unis puis à l’annonce d’un accord possible à Lausanne entre l’Iran et le groupe dit 5 + 1 sur le nucléaire iranien ont, à juste titre, conduit beaucoup d’observateurs à faire des commentaires positifs sur la nouvelle orientation de la politique étrangère américaine. Tout le monde n’est pas d’accord avec cette appréhension, les Républicains américains les plus réactionnaires et les plus conservateurs dans la classe politique iranienne ne (...) Lire la suite »
    Eduardo Galeano : ballon, crampons et révolution.
    Ahouansou SÉYIVÉ
    C’est avec brio qu’il maniait la syntaxe, se jouait des figures de styles et jonglait avec les mots, à l’image de ces artistes qu’il adulait et qui, eux, tripotaient le ballon rond. Il avouait avec humour et sincérité :« Comme tous les Uruguayens, j’ai voulu être footballeur. Je jouais très bien, j’étais une vraie merveille, mais seulement la nuit, quand je dormais : pendant la journée, j’étais la pire jambe de bois qu’on ait vu sur les terrains de mon pays. ». (1) Son approche de l’agilité sémantique (...) Lire la suite »
    Entretien du Président syrien avec le quotidien suédois Expressen (2ème partie)
    Le Président syrien, Bachar al-Assad, a accordé une entrevue télévisée au quotidien suédois Expressen. Une première partie a été publiée en anglais et en arabe par l’Agence syrienne Sana ce 17 avril, le tout n’ayant été publié que le lendemain. Voici la traduction de la deuxième partie à partir de la version anglaise originale. 2ème PARTIE L’Occident doit cesser de couvrir le terrorisme en Syrie Question 31 : Monsieur le Président, la Suède vient de se brouiller avec l’Arabie saoudite. Quel est votre (...) Lire la suite »
    Noam Chomsky : Ce sont les États-Unis qui sont isolés, pas Cuba.
    Noam CHOMSKY
    Il est l’un des plus grands intellectuels du monde, auteur prolifique et anarchiste autoproclamé. A 86 ans l‘âge ne semble pas le ralentir. Il combat toute une série d’injustices, avec l’Occident en général dans sa ligne de mire. Noam Chomsky nous as reçus dans son bureau à l’Institut de Technologie du Massachusetts. Isabelle Kumar, euronews : Noam Chomsky merci d‘être avec nous. Le monde en 2015 semble très instable, mais d’une façon générale, êtes-vous plutôt optimiste ou pessimiste ? Noam Chomsky : (...) Lire la suite »
    Pendant que la France déploie son armée en Afrique et se dresse contre la Russie...
    Le "made in Africa" développe ses chaînes de valeur mondiale grâce à l’Asie
    Qiao Jihong
    Il y a 60 ans, des pays asiatiques et africains se réunissaient à Bandung pour lutter pour leur indépendance. Soixante ans plus tard, les pays d’Asie et d’Afrique, qui représentent près de la moitié de la surface de la planète et 70% de la population mondiale, sont devenus un moteur de développement pour l’économie mondiale. Unies par un passé similaire, l’Asie et l’Afrique d’aujourd’hui sont fortement complémentaires. L’Asie s’investit dans le renforcement des capacités de l’Afrique pour aider celle-ci à (...) Lire la suite »
    Texte intégral de la 1ère partie
    Entretien du Président syrien Bachar al-Assad avec le quotidien suédois Expressen
    Le Président syrien, Bachar al-Assad, a accordé une entrevue télévisée au quotidien suédois Expressen. Une première partie a été publiée en anglais et en arabe par l’Agence syrienne Sana ce 17 avril, le tout n’ayant été publié que le lendemain. Voici la traduction du texte intégral de la première partie à partir de la version anglaise originale. À suivre… [NdT]. Question 1 : Monsieur le Président, je tiens à vous exprimer mes plus sincères remerciements et ceux du quotidien Expressen pour nous avoir accordé (...) Lire la suite »
    Guerre médiatique : l’Amérique Latine selon Le Monde (Rebelion)
    Luis Alberto REYGADA
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    Pour le compagnon de lutte de Chico Mendes, il n'y a rien à célébrer aujourd'hui : « Ce que nous devons faire, c'est protester. Nous avons été mis en déroute par la politique du gouvernement menée de concert avec le négoce agroalimentaire ». Osmarino : une voix critique Le compagnon de lutte de Chico Mendes dit qu’aujourd’hui le capitalisme est en train de détruire la forêt et les fleuves, « alors que notre mouvement a montré qu’il existe une manière de vivre qui ne menace pas (...) Lire la suite »
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    La véritable dissidence cubaine
    Pablo Luis GONZALEZ JUSTO
    Depuis quelques années, c’est devenu la mode de parler de la « dissidence cubaine » et d’appeler « dissident » quiconque qui, pour un salaire payé depuis l’étranger, un visa de sortie du pays, quelques cadeaux ou tout autre avantage matériel, a décidé de trahir son propre peuple, en se mettant au service de l’ennemi de toujours de notre nation. Il semblerait que ce sont eux qui écrivent l’Histoire de Cuba. Cependant, l’existence même de la nation cubaine est une histoire d’authentique dissidence, dans (...) Lire la suite »
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