Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Monde - Page 30

  • De l’Irak au Yémen, le piège confessionnel

    Par Grégoire Lalieu

     

     

    Article en PDF : Enregistrer au format PDF

     

    Rien ne va plus entre les sunnites et les chiites. Du Liban au Bahreïn en passant par la Syrie ou l'Irak, les deux communautés s'illustrent par leur antagonisme. Le Yémen vient s'ajouter à la liste, théâtre apparent d'une guerre par procuration entre l'Arabie saoudite et l'Iran. Le Moyen-Orient est-il destiné à s'embraser autour de guerres confessionnelles ? Après Jihad made in USA, nous retrouvons Mohamed Hassan pour analyser les événements récents qui secouent la région : engagement militaire de Téhéran contre Daech, guerre au Yémen et accord-cadre sur le nucléaire iranien. « Si vous ne réfléchissez qu'en termes de sunnites et de chiites, vous n'y comprendrez rien », prévient notre spécialiste.

     


     

    L’Iran était déjà bien impliqué politiquement en Irak. Mais il a également investi le terrain militaire en participant à la lutte contre Daech. Comment expliquez-vous cet engagement de l’Iran ?

     

    De nombreux défis se posent au gouvernement iranien : sanctions économiques, corruption, développement du marché noir, sècheresse, poussée démographique et j’en passe. Les autorités ont tenté de dissimuler ou de relativiser certains de ces problèmes. Mais ils se combinent tous en même temps et rendent la situation extrêmement compliquée.

    Dans ce contexte, le gouvernement iranien a cherché des solutions hors de ses frontières, notamment en Irak. Jouant sur les affinités religieuses, l’Iran s’est employé à étendre sa zone d’influence. L’objectif est de s’ouvrir de nouveaux marchés qui pourraient lui permettre de surmonter ses difficultés internes. Ainsi, en Irak, l’Iran a soutenu la montée au pouvoir de la bourgeoisie chiite pro-iranienne après le renversement de Saddam Hussein. Si bien que les protégés de Téhéran occupant des postes clés et disposant d’importants portefeuilles ministériels ont privilégié l’achat de produits iraniens. Les bénéfices ont été considérables pour l’économie iranienne.

     

    Pour l’Irak, l’alliance n’a pas été aussi profitable. Le gouvernement de Maliki (2006-2014), soutenu par Téhéran, était réputé pour sa corruption. Il a en outre mené une politique sectaire qui a contribué à l’embrasement du pays. L’Iran est souvent considéré comme une figure de proue de la lutte anti-impérialiste au Moyen-Orient. N’est-il pas étonnant de le voir profiter de la sorte du chaos irakien ?

     

    Rappelons tout d’abord que l’Iran est l’unique puissance régionale à soutenir la résistance du Hamas et du Hezbollah face à Israël. Ensuite, ce n’est pas l’Iran qui a lancé une guerre dévastatrice contre l’Irak en 2003.

    Cela dit, l’Iran peut se trouver en contradiction avec l’impérialisme US et Israël, mais sur le fond idéologique, ce combat est limité par la vision du gouvernement iranien qui n’est pas révolutionnaire. Il s’agit en fait d’un gouvernement bourgeois, dominé par la bourgeoisie des bazars. Ces bazaris sont en quelque sorte à mi-chemin entre les nationalistes et les compradors. Les premiers développent leur pays sur une base indépendante en gardant le contrôle des ressources nationales. Les seconds sont des marionnettes des puissances néocoloniales qui participent au pillage des richesses par les multinationales. Ils font de l’import-export et ne contribuent en rien au développement de leur pays. Les bazaris sont entre les deux. Cette bourgeoisie s’est constituée en commerçant des produits de l’artisanat dans les petites villes. Quand l’Iran s’est modernisé, les bazaris ont profité du développement des infrastructures. Aujourd’hui, certains sont milliardaires. Ce ne sont plus des petits marchands de tapis.

    Afin de surmonter les problèmes internes de l’Iran, cette bourgeoise a profité de la guerre d’Irak et s’est ouvert de nouveaux débouchés pour ses exportations. En jouant la carte confessionnelle, l’Iran s’est offert un accès à des marchés qui lui étaient fermés du temps de Saddam Hussein. Cette forme d’opportunisme est totalement condamnable. Et je pense que l’Iran va s’attirer de sérieux problèmes pour avoir procédé de la sorte.

     

    Pourquoi cette implication dans le conflit irakien pourrait-elle avoir des répercussions néfastes sur les affaires internes de l’Iran ?

     

    Parce que vous ne brûlez pas la maison de votre voisin ! Tôt ou tard, l’incendie va revenir à vous. Les Etats-Unis sont une puissance impérialiste, ils peuvent mener des conflits à des milliers de kilomètres de chez eux. Mais ce n’est pas le cas de l’Iran. En s’engageant en Irak sur une base confessionnelle, le gouvernement iranien s’expose à un dangereux retour de flamme.

    L’Iran est une mosaïque composée de nombreuses ethnies. Les Persans constituent le groupe majoritaire, mais représentent à peine plus de 60 % de la population. À côté de ça, une minorité importante d’Azéris parlent turc, tout comme les Turkmènes également présents. Il y a bien évidemment des Kurdes et toute une série d’autres groupes qui vont des Baloutches aux Assyriens en passant par les Gilakis dont est issu Abd al Qadir al-Jilani, une figure importante du soufisme. Il est donc très dangereux d’entretenir un conflit sectaire à côté de chez vous quand votre propre pays repose sur l’équilibre de dizaines d’ethnies différentes.

    De plus, l’Arabie saoudite va pouvoir utiliser cette intervention en Irak pour monter les sunnites contre son grand rival iranien. L’engagement de l’Iran contre Daech est une aubaine pour ceux qui veulent enrôler tous ces jeunes sunnites désespérés dans des groupes extrémistes. Au-delà des conflits locaux, c’est une guerre générale qui se profile pour tout le Moyen-Orient. Cette guerre risque d’être longue. Elle fera beaucoup de morts et sera très éprouvante pour les économies des pays directement concernés.

     

    Le conflit sunnite-chiite constitue-t-il la principale contradiction qui traverse le Moyen-Orient aujourd’hui ?

     

    Ce n’est pas tant une question de religion. Pour reprendre un slogan célèbre aux Etats-Unis, on pourrait dire : « It’s the economy, stupid ! » La guerre impérialiste menée par Bush contre l’Irak, l’occupation de ce pays et les rivalités confessionnelles qui en ont découlé, l’utilisation d’extrémistes sunnites pour déstabiliser la région ou bien encore les volontés expansionnistes de la bourgeoisie iranienne... Tout cela répond aux intérêts économiques de certaines élites. Quand vous grattez un peu les conflits qui embrasent le Moyen-Orient, vous voyez que les actions des belligérants sont motivées par des enjeux stratégiques liés aux sphères d’influence, au contrôle des zones stratégiques, à l’accès au pétrole, etc. On passe une petite couche de vernis religieux pour alimenter la propagande et disculper les véritables responsables de ce chaos. Mais le fond du problème est bien économique.

     

    C’est pourtant bien autour de la religion que les alliances se nouent dans la région...

     

    Non, ce n’est pas le facteur déterminant. Prenez cet « Axe du Mal » défini par Bush. Il englobe l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et le Hamas. On l’appelle aussi « Axe chiite », mais les Palestiniens du Hamas sont sunnites. Pour mieux imposer une lecture confessionnelle et priver cet axe du crédit palestinien, le Qatar a tenté d’extirper le Hamas de cette alliance. Il a soudoyé la direction du mouvement à coups de pétrodollars. Mais la base de l’organisation n’a pas suivi. Malgré les divergences qui avaient éclaté au début du conflit syrien, le Hamas a depuis réaffirmé les liens qui l’unissaient à l’Iran. Depuis Doha, il a également condamné l’intervention de l’Arabie saoudite au Yémen. Intervention soutenue par... le Qatar !

    Prenons aussi l’exemple de la Syrie dans cet « Axe chiite ». Le gouvernement est présenté à tort comme un « régime alaouite ». Bien sûr, cette minorité est surreprésentée dans l’appareil d’Etat. Il faut étudier l’histoire de la Syrie pour comprendre cette particularité. Néanmoins, il n’y a jamais eu de projet conscient de la minorité alaouite de prendre le pouvoir pour gouverner dans ses seuls intérêts. Le gouvernement syrien se revendique en fait du nationalisme arabe, un nationalisme laïc qui a été le ciment d’une société multiconfessionnelle. On est donc loin de l’idéologie islamique des chiites iraniens, mais cela n’a pas empêché Damas et Téhéran de devenir des partenaires stratégiques.

    Certes, le facteur religieux peut influencer les alliances qui se nouent et se dénouent au Moyen-Orient. Mais si vous ne réfléchissez qu’en termes de sunnites et de chiites, vous ne comprendrez rien aux problèmes qui traversent la région. Il s’agit avant tout de problèmes de classes.

     

    Ce qui est vrai pour le Hamas ou la Syrie ne l’est pas forcément pour l’Irak où comme vous l’avez dit, l’Iran a joué la carte confessionnelle...

    En Irak, le conflit entre sunnites et chiites est une fantaisie, un produit de l’imagination des impérialistes, des pétromonarques, de la bourgeoisie iranienne et d’un petit groupe d’Irakiens protégés de Téhéran.

    Ainsi, bon nombre de chiites irakiens sont opposés à l’intervention de l’Iran.

    LA SUITE ICI

    Lien permanent Catégories : Monde 0 commentaire
  • La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération

    Chers amis,

    Ces derniers jours auront été marqués par la tenue du 7ème sommet des Amériques à Panama.

    Un événement historique !

    La présence de la République de Cuba. pour la première fois depuis la création de ce Sommet. Jusqu’à présent les Etats Unis avaient obtenu l’interdiction de participation de la Grande Ile des Caraïbes. La protestation de la quasi totalité des pays participants a mis en échec cette politique. Et Raul Castro et Cuba ont été, dans les faits les vedettes de ce sommet. Outre la poignée de main symbolique avec le Président Obama, le premier jour, une rencontre importante a eu lieu entre les deux présidents.

    Et le Ministre cubain des Affaires Etrangères pouvait déclarer : « Cuba et les Etats-Unis se connaissent mieux après ces entretiens présidentiels ». Il soulignait les possibilités offertes de dialogue et de coopération et il qualifiait la normalisation comme un processus long et complexe. Les discussions vont se poursuivre. De nouvelles mesures d’assouplissement du blocus doivent être prises par le Président Obama, et la suppression du blocus, qui notamment empêche le développement de Cuba est plus que jamais posée.

    En ce qui concerne la vie de notre association, nous revenons dans la Lettre de cette semaine, sur l’inauguration de la station de traitement des eaux de Bejucal. « Etre utiles pour la vie quotidienne de nos amis cubains » c’est notre raison d’exister. Et nous n’avons de cesse d’agir pour cela.

    Bonne lecture et à la semaine prochaine,

    Bien cordialement,

    Roger Grévoul
    Président Fondateur
    Responsable politique du Site Internet et de la Lettre Hebdomadaire.

    Dernière minute : Barack Obama favorable au retrait de cuba de la liste noire américaine.

    A la Maison Victor Hugo, la Région Normandie ...

    par Chantal COSTEROUSSE le 16 avril 2015

    Atelier des régions de France
    présentation de la Normandie par chantal Costerousse
    Cette présentation prévue le 3 avril et reportée au 10 pour cause de vendredi saint, a réuni une quinzaine de participants à la bibliothèque Cosette, qui, après avoir découvert sur la carte de notre pays l’emplacement de cette province, ont pu se régaler des magnifiques photos des ports et plages célèbres ainsi que des îles Anglo normandes et du célèbre Mont Saint Michel avec explications sur la vitesse des marées. (...)

    Tous ensemble contre le Blocus à Cuba et pour la défense de la Révolution bolivienne du Venezuela

    par Gérard le 15 avril 2015

    Chères et chers camarades, chères et chers ami(e)s,
    en solidarité avec Cuba et le Venezuela se tiendra une activité le 26 avril prochain à Clichy : « Tous ensemble contre le Blocus à Cuba et pour la défense de la Révolution bolivienne du Venezuela ». Vous trouverez ci-joint l’annonce officielle de cette activité à laquelle nous vous invitons à venir nombreux pour y participer.
    Amitiés solidaires,
    Pour France-Cuba
    Fabrice Leclerc.

    Cuba et les États-Unis se connaissent mieux après ces entretiens présidentiels

    par RG le 15 avril 2015

    PANAMA.— À l’issue d’un entretien historique entre les présidents Raul Castro et Barack Obama, Cuba et les États-Unis connaissent mieux leurs intérêts et leurs différences, a déclaré en conférence de presse le ministre cubain des Relations extérieures Bruno Rodriguez Parrilla.

    Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de la science

    par Traduit par Léticia RAVOUX le 14 avril 2015

    Article d’Agustín Lage Dávila (Docteur ès sciences, directeur du Centre d’immunologie moléculaire) traduit par Léticia RAVOUX

    Ma Havane ...

    par Fernando Ravsberg le 13 avril 2015

    Le journaliste et blogueur d’origine uruguayenne Fernando Ravsberg vit à Cuba depuis 25 ans. En tant que correspondant de BBC Monde et grâce à un regard critique, il a permis, par son blog « Cartes en provenance de Cuba » à des milliers de personnes habitant en dehors de l’Île de se pencher sur la réalité cubaine.

    « On ne peut pas choisir où l’on naît mais parfois, on peut décider où vivre… Et moi, j’ai fait ce choix. Il y a 25 ans, j’ai posé mes bagages à Cuba après une vie de nomade. J’y ai fondé une famille, j’ai vu grandir mes enfants, je me suis fait de bons amis et aujourd’hui encore, je reste persuadé que je ne me suis pas trompé ».

    Il nous parle aujourd’hui de La Havane, sa « ville mythique ».

    Par : Fernando Ravsberg et publié sur le site CUBANIA

    Les présidents de Cuba et EU réitèrent la volonté du dialogue

    par RG le 12 avril 2015

    HISTORIQUE ! Première rencontre officielle entre les gouvernants de Cuba et des États-Unis depuis plus de 50 ans.
    Panama, 11 avr (PL) Les présidents de Cuba, Raul Castro, et des États-Unis, Barack Obama, ont réitéré ce samedi 11 avril la volonté de deux pays d’avancer vers le rétablissement des relations bilatérales.
    Dans le cadre du VIIe Sommet des Amériques, Raul Castro et Barack Obama ont tenu des conversations dans un salon du palais de Congrès situé à Atlapa. Il s’agit de la première rencontre (...)

    La Place de San Francisco d’Asís

    par RG le 12 avril 2015

    La Place de San Francisco de Asís (XVIIIe siècle), située dans l’Avenida del Puerto devant le terminal des croisières touristiques à la Havane, est un endroit qui se distingue par la beauté architecturale des constructions qui l’entourent, l’une des plus remarquables c’est le majestueux bâtiment de la Lonja del Comercio (1909).
    Le nom de la place est dû à la présence de la Basilique de San Francisco de Asís située ici depuis la fin du XVIe siècle, laquelle fonctionne aussi comme une salle de concert (...)

    Etre utiles pour la vie quotidienne de nos amis cubains !

    par RG le 12 avril 2015

    Nous revenons sur l’inauguration de la station d’épuration de BEJUCAL. En effet l’ambassade de France a salué dans un communiqué cet évènement d’importance. Outre Monsieur l’Ambassadeur et les personnalités citées dans l’allocution de Christian Huart, notre vice président en change de ce secteur d’activités, Maurice Ouzoulias, Président du SIAAP, Patrick BARBALAT, représentant la Fondation Véolia...nombreux étaient ceux qui ont contribué à cette belle manifestation de coopération et d’amitié ! Vous en trouverez la liste, non exhaustive dans le post scriptum ...

    SANTE : La Commission Européenne fait l’éloge du rôle de Cuba dans la lutte contre l’ébola et 240 000 Paraguayens soignés par la Mission Miracle

    par RG le 11 avril 2015

    – Christos Stylianides, commissaire européen à l’aide humanitaire et à la gestion de crises, a fait l’éloge du rôle de Cuba dans la lutte contre l’épidémie d’ébola en Afrique de l’Ouest.
    Il a ajouté que la communauté internationale doit remercier notre pays d’avoir mis au service des nécessiteux toute son expérience en la matière.
    Christos Stylianides s’est réuni à Bruxelles avec Marcia Cobas, vice-ministre cubaine de la santé publique, qui participe à une rencontre de ministres de la santé des pays du groupe (...)

    Un Sommet des Amériques sous tension

    par Maurice Lemoine le 10 avril 2015

    Depuis 1994, sous les auspices de l’Organisation des Etats américains (OEA), tous les pays du continent, à l’exception de Cuba exclue depuis 1962, se réunissent périodiquement dans le cadre du Sommet des Amériques pour débattre des questions d’intérêt commun.

    Sa septième édition se tiendra les 10 et 11 avril au Panamá et, présentée comme « historique », devrait compter sur la présence de Barack Obama et Raúl Castro.

    Lien permanent Catégories : Monde 0 commentaire
  • Venezuela : la CIA accusée par ses propres documents


    Par Michel Collon

    Article en PDF : Enregistrer au format PDF

     

    Depuis quelques années, la CIA ‘arrose’ toutes sortes d’organisations au Venezuela : les partis politiques de droite et un ensemble d’associations présentées comme émanant de la ‘société civile’ mais qui en réalité servent de paravent pour attaquer le gouvernement et préparer son renversement « à la chilienne ». (Extrait du livre Les sept péchés d'Hugo Chavez de Michel Collon)

     


     

    2002 : Washington derrière le coup d’Etat

     

    L’affrontement est devenu inévitable. Et il se prépare depuis Washington. Le 25 février 2002, Charles Shapiro est désigné comme nouvel ambassadeur des Etats-Unis à Caracas. Ce n’est pas n’importe qui. Ca fait vingt-quatre ans qu’il s’occupe de l’Amérique Latine. Il était conseiller militaire à l’ambassade US de Santiago du Chili lors du coup d’Etat fasciste contre Allende en 1973. Il a été en poste cinq ans au Salvador au plus fort de la répression militaire dans ce pays.

    Au même moment, plusieurs hauts gradés de l’armée vénézuélienne appellent publiquement à se débarrasser de Chavez. Ils sont soutenus par la hiérarchie de l’Eglise catholique, toujours très proche des Etats-Unis et de la haute bourgeoisie locale. Les évêques refusent le dialogue proposé par le gouvernement.

    En février également, Carlos Ortega, leader du syndicat droitier CTV, rencontre à Washington les dirigeants du syndicat AFL-CIO. Comme il a été démontré par des historiens (1), ce syndicat a souvent servi d’intermédiaire pour transmettre des fonds de la CIA à des organisations d’opposants dans certains pays sensibles.

    Au Chili, par exemple, l’AFL-CIO a aidé l’administration Nixon et les multinationales US à renverser le gouvernement d’Unité Populaire : transferts de fonds vers les mouvements contre-révolutionaires : plus de huit millions de dollars selon le New York Times du 24 septembre 1974, création de groupes paramilitaires pour terroriser les militants de gauche, assistance à la grève des propriétaires de camions qui paralysa l’économie pour créer le chaos, formations en leadership c’est-à-dire à l’agitation anti-Allende…

    Henry Kissinger a reconnu que les programmes d’éducation en question avaient été un élément important de la politique US contre le Chili. (2)

     

    Bref, au niveau de ces dirigeants, on devrait plutôt parler d’AFL-CIA.

    Mais l’élément-clé du complot anti-Chavez est incontestablement Otto Reich... Un fameux passé ! Il a joué un rôle décisif dans la déstabilisation du gouvernement de gauche au Nicaragua dans les années 80. Il est en étroite relation avec Orlando Bosch, un des plus grands terroristes du continent latino-américain, impliqué dans l’attentat contre un avion de ligne cubain en 1976, l’assassinat du général chilien Letellier en 1978 et de nombreux autres actes terroristes. C’est à un tel homme que George Bush a confié le poste de vice-ministre US des Affaires étrangères pour l’Amérique Latine entre 2002 et 2004.

    En ce début de l’année 2002, Otto Reich se réunit fréquemment avec les chefs de l’opposition vénézuélienne. Et particulièrement avec Pedro Carmona, président de Fedecamaras, la fédération des patrons.

     

    La CIA accusée par ses propres documents

     

    Depuis quelques années, la CIA ‘arrose’ toutes sortes d’organisations au Venezuela : les partis politiques de droite et un ensemble d’associations présentées comme émanant de la ‘société civile’ mais qui en réalité servent de paravent pour attaquer le gouvernement et préparer son renversement « à la chilienne » : Consorcio Justicia, Accion Campesina, Assamblea de Educacion, Centro al Servicio de la Accion Popular, Instituto Prensa y Sociedad, Associacion Civil Justicia Alternativa, Fundacion Justicia de Paz…

    Pour se dissimuler, ces financements de la CIA transitent par diverses fondations-écrans. Dont la principale s’appelle NED : National Endowment for Democracy, un organisme étroitement contrôlé par la présidence et le Congrès des Etats-Unis. Durant les premiers mois de 2002, les montants versés augmentent énormément.

    Comment le sait-on ? Dans son livre Code Chavez – CIA contre Venezuela, l’avocate new yorkaise Eva Golinger a publié de nombreux documents provenant des administrations US elles-mêmes et prouvant l’implication de la CIA dans le coup d’Etat de 2002 (de même que dans les tentatives suivantes pour renverser Chavez). Les noms des agents, les institutions qui servent de paravents et même les montants versés, tout figure dans ce « mode d’emploi du parfait coup d’Etat ». (3)

    Les documents que Golinger a réussi à obtenir démontrent noir sur blanc que la CIA est au courant de tous les préparatifs du coup d’Etat. Dans un rapport envoyé le 5 mars à Washington, il est écrit : « L’armée aussi est divisée en ce qui concerne le soutien à Chavez… Il sera difficile d’organiser un coup d’Etat. » Le 1er avril, puis le 6 avril, des rapports assez largement diffusés parmi les hauts fonctionnaires US sont très précis : « Des factions militaires dissidentes, comportant quelques officiers de haut rang mécontents intensifient leurs efforts pour organiser un coup d’Etat contre le président Chavez, probablement au début de ce mois. Les plans détaillés mentionnent l’arrestation de Chavez et de autres hauts responsables. »

    Bien sûr, les Etats-Unis nieront - comme d’habitude - être impliqués dans le coup d’Etat. Mais il suffit de constater à travers leurs propres documents, qu’ils étaient au courant des tous les préparatifs, et qu’ils n’ont en rien averti le gouvernement légal vénézuélien. Bien plus, ils ont augmenté leurs financements aux organisations putschistes.

    Le 7 avril, le président Chavez destitue six dirigeants de PDVSA pour mauvaise gestion, malversations financières et application d’une politique contraire à celle de l’Etat. Il en a le droit puisque la société publique du pétrole est placée sous l’autorité de l’Etat. Le 9 avril, le syndicat CTV et le patronat appellent – ensemble ! – à une grève générale. Le 10, ils la proclament d’une durée indéfinie, c’est-à-dire en fait jusqu’au renversement de Chavez. Les télés privées diffusent l’appel à la rébellion d’un des plus haut responsables militaires, le général Nestor Gonzalez Gonzalez.

     

    Le premier coup d’Etat mis en scène par la télévision

     

    Dès sa préparation, les médias privés vénézuéliens ont joué un rôle décisif dans le coup d’Etat militaire. Dès le 7 avril, quand le patron des patrons et son allié syndical annoncent leur grève générale pour évincer Chavez, le directeur du quotidien El Nacional, Miguel Enrique Otero, s’enhousiasme à leurs côtés au nom des médias : « Nous sommes tous dans cette lutte pour la défense du droit à informer. »

    Le 10, l’édito du même quotidien lance un appel à l’émeute : « Prenons la rue ! » « Pas un pas en arrière », proclament les annonces diffusées par Globovision. « Tous à la marche le jeudi 11 à 10 heures du matin ! Apporte ton drapeau. », martèlent les pubs d’une autre chaîne.

    Le jeudi 11 avril, le syndicat CTV et la fédération patronale organisent une énorme manifestation, soutenue par les grands médias privés. Elle part, comme par hasard, des locaux de PDVSA et se dirige vers le centre. Mais, en cours de manifestation, le dirigeant syndical pro-US Ortega appelle à se rendre au palais présidentiel de Miraflores. Où sont rassemblés des milliers de manifestants venus soutenir leur président. Ca sent la provocation…

    Tout-à-coup, au lieu dit Puente Llaguno, où l’Avenida Urdaneta enjambe l’Avenida Baralt, des tirs sont déclenchés. Plusieurs manifestants chavistes sont tués. Ainsi que deux manifestants dans le cortège de l’opposition. D’où proviennent ces tirs ? Des chavistes, prétendent tout de suite les télévisions privées. Elles montrent des images de trois manifestants chavistes tirant au revolver. En direction, disent-elles, des manifestants de l’opposition. Manipulation incroyable. Car, sur les images que les mêmes télévisions ont présentées en direct, on a pu voir que les manifestants chavistes sont au contraire pris pour cibles par les premiers tirs et qu’ils se couchent par terre en essayant d’échapper à ces tirs. Même le quotidien d’opposition El Nacional le confirme dans son édition suivante : « Les premières victimes provenaient des rangs pro-chavistes. »

    De plus, les deux cortèges sont séparés par plusieurs centaines de mètres. Impossible avec de simples revolvers d’ atteindre l’autre cortège, il faut des fusils à longue portée. De plus, quand on examine les lieux, on constate qu’entre les deux cortèges, il y a… des immeubles, que les balles ne peuvent évidemment avoir traversés !

     

    Les snipers de la CIA

     

    Que s’est-il vraiment passé ? En fait, les putschistes avaient placé plusieurs snipers en haut des immeubles du quartier. C’est de là qu’on tirait. C’est seulement après ces attaques meurtrières que trois manifestants chavistes ont utilisé leurs revolvers pour riposter. Tirant depuis le pont sur l’unité blindée de la Police qui s’avance par l’autre avenue. Parce qu’ils croient que ce sont ces policiers (dirigés par un maire d’opposition) qui ont tiré sur eux.

    D’ailleurs, quand la foule se précipite vers les bâtiments d’où on a tiré, elle parvient à mettre la main sur sept snipers qui seront remis à la Justice. Parmi eux, un citoyen des Etats-Unis, Robert McNight, un Colombien et cinq hommes apparemment vénézuéliens (mais certains sont en possession de faux papiers). Très rapidement, le contre-amiral Carlos Molina Tamayo, putschiste, ordonnera de les libérer, et ils quitteront immédiatement le Venezuela.

    Aussitôt, les images sont remontées en studio avec un commentaire truqué. La manipulation consiste tout simplement à inverser l’ordre des images. On passe d’abord les trois chavistes tirant sur la police. Ensuite seulement, les images de victimes. Et on fait croire que ce sont les trois chavistes qui ont tué les manifestants du cortège de l’opposition. Pour imposer cette version, les putschistes ferment de force la télé publique et une télé communautaire de quartier, Catia TV.

    La scène, passée en boucle, inlassablement, va bouleverser la population. Maurice Lemoine, du Monde Diplomatique, était sur place et dénonce la manipulation de ces télés : « Tirée de son contexte, diffusée en continu par toutes les chaînes de télé, cette scène a permis d’affirmer que le 11 avril, les partisans de Chavez, rebaptisés ‘snipers’ (‘franco-tiradores’), avaient tiré sur une foule désarmée. En réalité, on voit clairement sur mes photos qu’il s’agit du contraire : c’est la masse des sympathisants de Chavez qui se protège, en se baissant, pour échapper aux tirs des snipers. » (4)

    Version confirmée par les images tournées en direct par les télés de l’opposition. On y voit très clairement les chavistes essayant d’échapper aux tirs. D’ailleurs, quelques mois plus tard, deux reporters de ces chaînes, Luis Alfonso Fernandez (Venevision) et Del Valle Canelon (Globovision), confirmeront que les premières victimes étaient des chavistes.

     

    Des morts programmés

     

    Dans l’après-midi de cette funeste journée, le contre-amiral Hector Ramirez Perez lit une proclamation déplorant la mort de civils innocents et dénonçant une conspiration macabre de Chavez qui a provoqué, dit-il, la mort de six Vénézuéliens assassinés par les forces gouvernementales. Ramirez Perez appelle donc à l’insurrection générale à cause des violences commises par Chavez. Emotion générale.

    Mais en réalité, cette proclamation n’est pas enregistrée en direct, elle a été enregistrée… la veille ! En effet, Otto Neustald, envoyé spécial de CNN, expliquera plus tard que toute la proclamation a été enregistrée à sa résidence personnelle avant toutes les violences ! Neustald, lors d’une conférence quelques mois plus tard, affirmera très clairement qu’au moment où la proclamation a été enregistrée, aucune violence ne s’était encore produite !

    « Dans la nuit du 10 au 11, ils m’ont appelé : ‘Otto, demain le 11, il y aura une vidéo de Chavez, la manifestation ira jusqu’au palais présidentiel, il y aura des morts, vingt hauts responsables se présenteront contre Chavez et demanderont sa démission. Voilà ce qu’ils m’ont dit la nuit du 10 au 11. » Bref, tout avait été orchestré, avec la participation des grands médias d’opposition.

    On le voit aussi dans leur comportement, cet après-midi là. A 15 heures, les premiers morts tombent dans les deux manifestations. Immédiatement, les télés privées diffusent la proclamation préenregistrée de Ramirez Perez accusant Chavez de ces meurtres. A 15 heures 44, Chavez prend la parole pour démentir, mais les télés privées sabotent son intervention et diffusent l’appel à l’insurrection.

    Clairement, le coup d’Etat a été préparé à partir de l’organisation délibérée d’un massacre pour diaboliser Chavez, et avec la participation active des grands médias. Il faut signaler que dans les documents obtenus par Eva Golinger, le câble de l’ambassadeur US envoyé à Washington à propos de ces événements se retrouve complètement censuré par l’administration. Parce que la mise en scène a été préparée par la CIA ?

    Notes :

     

    1) Anthony Carew, The origins of CIA financing of AFL programs, CovertAction Quaterly, été 1999.

     

    2) Lettre ouverte à John Sweeny, président de l’AFL-CIO, www.globalwomenstrike.net/French

     

    3) Eva Golinger, Code Chavez, CIA contre Venezuela, Oser Dire, Liège, 2006

     

    4) Luis Britto Garcia, Investigacion de unos medios por encima de toda sospecha, brochure VTV, Caracas.

    Source : Rxtrait du livre Les 7 Péchés d’Hugo Chavez, de Michel Collon

    Lien permanent Catégories : Monde 0 commentaire
  • Brésil et corruption, Ukraine et nazis, Nucléaire Iranien, Guerre froide, version 2.0

    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
     

    Cette semaine
    Emir SADER
    Le discours de la droite contre la corruption cherche à disqualifier le rôle de l’État et le mouvement de transformation démocratique de la société ; Pendant ce temps, le marché favorise les crises internationales. La dénonciation de la corruption est un thème récurrent de la droite. Mais son objectif n’est pas la moralisation de la politique, car quand elle gouverna selon son bon plaisir – pendant la dictature et les gouvernements Collor et de Fernando Henrique Cardoso – elle oublia cette question, (...) Lire la suite »
     
    Deutsche wirtschafts nachrichten
    Une guerre avec la Russie est de plus en plus probable : des leaders nazis ukrainiens reçoivent des armes et de l’aide des Etats-Unis. L’armée ukrainienne a nommé l’extrémiste de droite, Dimitri Jarosch, conseiller officiel à la direction de l’armée. Ses milices font officiellement partie de l’armée – tout en restant sous la seule direction de Jarosch. Par voie de conséquence, les extrémistes de droite ont également accès à des armes étasuniennes, des armes financées par les contribuables européens. La (...) Lire la suite »
     
    Maurice LEMOINE
    Depuis 1994, sous les auspices de l’Organisation des Etats américains (OEA), tous les pays du continent, à l’exception de Cuba exclue depuis 1962, se réunissent périodiquement dans le cadre du Sommet des Amériques pour débattre des questions d’intérêt commun. Sa septième édition se tiendra les 10 et 11 avril au Panamá et, présentée comme « historique », devrait compter sur la présence de Barack Obama et Raúl Castro. La première rencontre d’Obama avec ses pairs a eu lieu lors du sommet tenu en avril 2009 à (...) Lire la suite »
     
    Rémy HERRERA
    Prévus pour se dérouler les 10 et 11 avril prochain à Panama City, le septième Sommet des Amériques et ses à-côtés, tout spécialement les diverses rencontres des mouvements sociaux latino-américains, se préparent au milieu des incertitudes et des inquiétudes. Et ce, de part et d’autre : parmi les alliés de l’impérialisme comme dans les rangs des forces progressistes. C’est, d’abord, la toute première fois, depuis son édition initiale qui s’était tenue à Miami en 1994, que ce Sommet, convoqué notamment par (...) Lire la suite »
     
    Le projet des services secrets étatiques
    Chris WRIGHT
    Le débat public sur la surveillance étatique qui a été, sinon inauguré, en tous cas intensifié par la publication des documents fournis par Edward Snowden a été, à certains égards, surréaliste et trompeur. Un camp affirme que la surveillance de masse de la NSA est nécessaire pour protéger le public du terrorisme et qu’en fait, elle a permis de déjouer de nombreux "actes terroristes potentiels." L’autre camp affirme, avec de meilleurs arguments, que la collecte de données tous azimut peu ou pas d’impact (...) Lire la suite »
     
    Moon of Alabama
    Un accord préliminaire a été conclu à Genève qui limitera le programme de recherche et de production nucléaire civil de l’Iran en échange de la levée des sanctions. L’accord n’est pas finalisé. Le diable est dans les détails et ces derniers n’ont pas encore été discutés. La transaction échouera lorsque, le 30 Juin, on se rendra compte qu’il est impossible de se mettre d’accord là-dessus. La manière dont « l’occident » présente la question comporte de nombreuses distorsions et mensonges. Voilà les faits qui (...) Lire la suite »
     
    Ammar BELHIMER
    Un récent ouvrage de l’universitaire canadien, le professeur Michel Chossudovsky, connaît un énorme succès sur la Toile altermondialiste (*). Il remet au goût du jour une ancienne thèse soutenant que les différents conflits auxquels nous assistons aujourd’hui en Ukraine, en Syrie, en Irak, en Palestine ou ailleurs, relèvent d’un même agenda d’une simplicité ahurissante qui témoigne de la poursuite de l’hégémonie mondiale des États-Unis et de leurs alliés de l’Ouest sur les autres régions du monde. La (...) Lire la suite »
     
    Andre VLTCHEK
    Rien, absolument rien, ne va plus au Moyen-Orient. Il semble n’y avoir plus d’espoir, plus de ferveur. Tout ce qui était pur a été traîné dans la boue. Tout ce qui était grand a été volé ou brisé par des intervenants extérieurs. L’enthousiasme a été raillé, puis brisé ou réduit en cendres, ou démoli par des chars et des missiles. La corruption prospère – une corruption qui avait inondé toute cette région dés le lendemain de la colonisation Occidentale, puis qui a été soutenue par le régime impérialiste mondial (...) Lire la suite »
     
    Thomas C. MOUNTAIN
    Ne se remettant pas de la dernière humiliation militaire que lui avaient infligée, il y a six années, au Yémen, des combattants tribaux Houthis, la famille royale d’Arabie Saoudite s’est lancée dans une entreprise qui est très probablement en train de devenir un "Vietnam" saoudien : je veux parler de leur tentative d’envahir le Yémen. En 2009, l’incompétence de l’armée saoudienne a été révélée au grand jour lorsque leur importante offensive contre les Houthis de long de la frontière Arabie Saoudite/ Yémen a (...) Lire la suite »
     
    COMAGUER
    Nul ne peut ignorer la tumultueuse histoire du Yémen contemporain. Sans remonter trop loin dans le temps souvenons-nous que ce pays a été touché par la vague des « printemps arabes » et qu’il en est résulté, après diverses péripéties, le départ du Président Saleh, président depuis la réunification du pays en 1990. Mais à la différence d’autres pays gravement secoués par le dit printemps il n’a pas disparu de la scène politique comme les présidents déchus Ben Ali et Moubarak ni comme le président Kadhafi (...) Lire la suite »
     
    Yann FIEVET
    Cela fait beau temps que les campagnes se vident de leur substance humaine. Malgré tout ce qu’elles subissent, elles parviennent à vivre encore. La vie qu’il leur reste pourrait cependant à jamais disparaître sous le coup d’accélérateur donné à l’industrialisation de l’agriculture. Les fermes-usines – mille vaches, douze mille porcs, cent mille poules - qui défraient la chronique et émeuvent une partie de l’opinion publique depuis quelques années ne sont en réalité que les pointes visibles – certes de plus (...) Lire la suite »
     
    William BLUM
    Guerre froide 2.0, 1ère partie Dans mon Rapport Anti-Empire du mois dernier, je vous avais rapporté la dernière aventure de la porte-parole Département d’Etat américain, Jen Psaki, qui tentait de défendre l’indéfendable. Elle a dit : « La politique constante des États-Unis est de ne pas soutenir les transitions politiques par des moyens non constitutionnels, » ce qui m’a poussé à informer mes lecteurs que : « Si vous savez comment contacter Mme Psaki, dites-lui de jeter un coup d’oeil sur ma liste de plus (...) Lire la suite »
     
    Moon of Alabama
    Quelques 4000 soldats de l’armée irakienne et environ 25 000 miliciens chiites assiègent Tikrit en Irak. Il y a encore quelques civils dans la ville, mais environ 1000 combattants de l’Etat Islamique se sont barricadés au cœur de la ville et les en extirper serait une entreprise meurtrière et coûteuse. Jusqu’à ces derniers jours les États-Unis ne s’étaient pas impliqués dans la campagne de Tikrit. Les conseillers iraniens qui accompagnent la milice ont donc décidé de ne pas prendre la ville d’assaut, (...) Lire la suite »
    Lien permanent Catégories : Monde 0 commentaire
  • La guerre saoudienne contre le Yémen et l’alliance des opportunistes

    site du PRCF : www.initiative-communiste.fr

    Par Hamdan AL Damiri

    Depuis une semaine se déroule devant nos yeux, une guerre destructive menée par l’Arabie saoudite et ses alliés, une guerre contre un pays voisin qui est le Yémen, un pays pauvre et important sur le plan géopolitique, une guerre qui vise à détruire ses infrastructures et surtout son armée, la plupart de ces alliés sont loin de Yémen, quel est leur intérêt d’envoyer leurs avions de chasse bombardant le territoire d’un pays dont ils ne sont pas en guerre? Qu’est qu’elle cherche réellement l’Arabie saoudite par sa guerre contre son voisin du sud ?

    Ces lignes tentent de répondre à ces deux questions principales, mais avant, je souhaite marquer mon dégout de rôle mensonger joué par la plupart des médias, une nouvelle fois, l’opinion publique est victime d’une manipulation médiatique mensongère, plusieurs points font partie de cette manipulation, il s’agit sans être complet:

    1) Les Houthis au Yémen sont-ils chiites et quelle est la vérité historique sur ce point ?

    Les Houthis sont partisans de Zaid Ibn Ali, considéré comme cinquième imam chez les musulmans chiites, c’est pourquoi depuis des siècles sont appelés les Zaydites , une partie des enseignements religieux dans lesquels s’inscrivent leurs convictions, se trouvent en partie chez les Sunnites, les Zaydites par exemple ne partagent pas avec les chiites majoritaire ( Duodécimaines) le grand principe de retour de douzième Imam disparu vers 873 (Al-Mahdi), leur approche sur les 3 premières Califes qui ont dirigés la communauté musulmane après la mort de prophète Mohammed est différente de celle des chiites musulmans majoritaire, ils ne croient plus au besoin de la présence d’une autorité religieuse chiite pour tous les chiites dans le monde, pour eux dans chaque pays, on peut choisir un Imam pour la communauté, d’autres points peuvent être également avancés pour conclure que les Zaydites, ne sont pas tout à fais des chiites même s’ils partagent avec eux la croyance de l’importance de place accordée à la famille d’Ali ( quatrième Calife et cousin de prophète ).

    Le nom Houthis (Zaydites) est très récent dans l’histoire du Yémen, c’est en 2001 que ce nom est utilisé par les médias, il s’agit de désigner les partisans de Hussein Badreddin AL-Hoithi, d’autre part les Zaydites ont gouverné le Yémen à partir de 898, c’est avec l’arrivée des militaires en 1962 et la création de la république arabe du Yémen, que le pouvoir de l’Imamat des Zaydites a connu sa fin.

    2) les Houthis sont-ils hostiles au régime saoudien et aux monarchies du Golfe parce qu’ils sont alliés de l’Iran ?

    Dans les années 60, l’Egypte de Nasser a envoyé ses troupes au Yémen pour donner un coup de main aux insurgés républicains qui voulaient abattre le régime de l’Imamat dirigé depuis des siècles par les Zaydites, il s’agit d’un système tribale féodal et rétrograde, ce sont les Zaydites (aujourd’hui les Houthis) qui ont combattu les troupes de Nasser avec l’aide militaire saoudienne, ils étaient le principale allié de la monarchie saoudienne contre le nationaliste arabe Nasser.

    Oui, pour la monarchie saoudienne, les amis et alliés d’hier sont les ennemies d’aujourd’hui, les Houthis quant à eux, ils n’ont pas changés depuis les années 60 leur croyances religieuses, les intérêts et alliances saoudiens ne sont plus les mêmes, c’est bien ça qui change dans les rapports entre les deux parties.

    Qu’est qu’ils cherchent les Houthis ? Deux choses, avoir un allié régional et avoir leur place dans un nouveau système politique yéménite, il faut reconnaitre que depuis les années 60, les Zaydites (Houthis) et leurs régions sont complètement ignorés et marginalisés par le pouvoir central à Sanaa.

    L’Iran est le seul pays qui leur apporte son soutien pour des raisons sans doute géopolitiques, l’Iran comme une puissance régionale importante et montante, cherche à s’assurer la présence d’acteurs régionaux à sa coté et pas contre lui, c’est une approche politique et pragmatique de sa part.

    3) Le président Mansour Hadi est le seul qui représente la légitimité au Yémen ?

    Revenant sur les événements de contestation contre le régime de Président Ali Saleh de 2011 à 2013, l’objectif de cette révolte très populaire dans lequel les Houthis étaient très mobilisés, est de renverser le régime sur place depuis 1978, néanmoins l’Arabie saoudite sous la bannière de conseil de coopération du Golf(CCG) est intervenue , elle a proposé une initiative qui remplace la tête du régime(Ali Saleh) par l’installation à la tête de l’Etat de vice-président

    ( Mansour Hadi), la durée de son mandat était fixée pour 2 ans et pendant lesquelles, un dialogue inter-yéménite dirigé par lui doit préparer et mettre en place un autre régime politique dont les bases doivent être acceptées par les différents partis dont Ansarollah (Parti politique des Houthis), l’objectif saoudien en mettant en avant cette initiative politique est double, d’un côté éviter l’arrivée au Yémen suite à la révolte populaire d’un régime politique hostile à la politique régionale de la monarchie saoudienne, et de l’autre côté maintenir ce pays sur le plan géopolitique dans le jardin arrière de l’Arabie saoudite, un peu comme le cas de certains pays de l’Amérique latine dans leurs liens avec les U.S.A pendant longtemps.

    Depuis deux ans , les partis Yéménites sont en dialogue sur les bases de l’initiative saoudienne sans arriver à un accord ,sur place les saoudiens ont mené une politique renforçant leurs alliés comme le président Hadi ,le parti de réforme ( Section des frères musulmans au Yémen) et une partie de tribus yéménites, cette politique de soutien logistique(armes et financements) visaient l’affaiblissement des Houthis et d’autres mouvements comme le parti de l’ex-président Ali Saleh, cette situation inacceptable pour les Houthis les a poussé vers la décision de prendre le pouvoir par les armes, ils sont arrivé à contrôler la capital Sanaa, cette prise de pouvoir partielle ne concernait pas l’ensemble de territoire Yéménite, la partie du sud de pays était resté en dehors de leur control, ils ont projeté de continuer leur avancement territoriale, depuis les combats n’ont pas cessé avec leurs opposants soutenus par l’Arabie saoudite, l’intervention saoudienne et leur alliés cherchent, à renverser la réalité sur le terrain qui est favorable militairement aux Houthis et à leur principal allié à savoir l’ex-président déchu Ali Saleh, celui-ci contrôle encore l’essentiel des unités de l’armée Yéménites, il s’agit de créer une nouvelle réalité qui ramène le Yémen sous le control total de la monarchie saoudienne.

    Les alliés de l’Arabie saoudite dans la tempête décisive(nom donné à l’agression saoudienne) sont tous sans exception des alliés hypocrites opportunistes, leurs intérêts sont financiers ou géopolitiques, pour certains l’aide financière saoudienne explique leur adhésion, d’autres l’objectif d’une nouvelle alliance régionale large se trouve derrière leur présence à cette alliance, ces pays sont (La Jordanie, l’Egypte, les Emirats arabes, le Qatar, le Bahreïn, la Turquie, le Pakistan, le Soudan, le Maroc et les différents mouvements de frères musulmans) et derrière lesquels se trouvent évidement les Etats Unis qui ont affiché leur soutien logistique aux bombardements.

    La guerre au Yémen cache la confortation entre l’Arabie saoudite et l’Iran, ces deux pays où chacun se trouve dans une alliance régionale différente, tentent de renforcer leur influence au Yémen dont la place géographique contrôlant le détroit de Bab AL-Mandeb est très importante, un passage obligé vers le canal de Suez, par cette donnée géographique, le Yémen peut menacer le passage d’une partie importante de commerce mondiale dont 40% de l’exportation pétrolière des pays de Golf.

    L’offensive saoudienne a permis de mettre en place une alliance composée par des acteurs dont certains ont été en désaccord sur certains dossiers régionaux comme celui de la Syrie et de l’Irak, l’exemple de la présence de Soudan ,de la Turquie et de Qatar qui représentent un grand soutien aux groupes islamistes , ces pays ne partageaient pas avec l’Arabie saoudite et l’Egypte la même approche vis avis des mouvements islamistes des frères musulmans, le soutien apporté à cette offensive par les mouvements des frères musulmans comme le Hamas en Palestine, Al-Nahda en Tunisie et surtout le parti de réforme au Yémen( frère musulman), montre la possibilité d’une autre recomposition régionale et internationale, elle est chère aux américaines, il s’agit de recomposer les forces en place dans cette région du monde dans une nouvelle alliance plus large, les américains cherchent une recomposition dans laquelle les mouvements des frères musulmans ont leur place, et pourquoi pas être de nouveau dans le pouvoir dans certains pays, les Etats unis ne sont pas hostiles à l’arrivée des mouvements islamistes dites modérés comme les frères musulmans au pouvoir, les américains ont déjà montré cette position lors de l’expérience tunisienne et égyptienne. L’échec de leur stratégie en Syrie visant le renversement de régime du président Assad, le régime syrien n’est pas battu malgré tous les soutiens apportés par des pays de la région et de puissances internationales comme les Etats unis aux groupes armés des insurgés, la défaite amorcée en Irak de l’Etat islamique(Daêch ), les amènent à revoir de nouveau leur plan, ils ont besoin d’une grande alliance comme celle qui entoure la politique saoudienne au Yémen ,de leur point de vue, elle est plus prometteuse pour faire face à l’autre axe regroupant l’Iran, la Syrie, l’Irak officiel, Hezbollah au Liban et certains organisations palestiniennes.

    La guerre au Yémen par la force de la géographie est une guerre géopolitique, son peuple a toujours su résisté aux envahisseurs, c’est une réalité de son histoire, la force de pétrodollar des monarchies du golfe ne suffise pas de la modifier, l’hésitation saoudienne de lancer une agression terrestre, prouve les craintes saoudiennes de se retrouver dans une nouvelle braisière régionale, ces craintes sont renforcées par l’absence de candidats prêts de porter leur secours terrestre.

    Lien permanent Catégories : Monde 0 commentaire
  • Quand la CIA pirate votre Iphone : le totalitarisme US vous espionne

     #bigbrother #liberté #USA #dictature     

    site du PRCF : www.initiative-communiste.fr

    C’est grâce à l’exploitation des documents dévoilées par le lanceur d’alerte Edward Snwoden que le journal l’Intercept vient de révéler que la CIA a pour projet de pouvoir pénétrer dans chaque téléphone.

    Car la CIA ne se contente pas de pirater 70% des réseaux mobiles dans le monde.

    les USA écoutent peut être votre mobile, piratent votre smartphone

    C’est ainsi que dès 2006, l’agence d’espionnage américain a lancé un programme visant à pirater le système d’exploitation des téléphones mobiles de la marque à la pomme, mais également de ses ordinateurs et tablettes tactiles.

    A cette fin, la CIA aurait créé un environnement logiciel modifié pour les développeurs. Ce faisant, les applications créées par les développeurs donneraient ainsi un total accès aux données de l’appareil en désactivant ses fonctions de sécurité. Big Brother vous espionne ! C’est cela le capitalisme

    Cette campagne de piratage des Iphones, Ipad et compagnie aurait fait l’objet d’ailleurs d’une conférence en 2012 intitulée « Strawhorse: Attacking the MacOS and iOS Software Development » (cheval de Troie ; attaquer l’environnement logiciel de développement de Mac OS et iOS

    Plus largement, les services secrets américains et britanniques (NSA & BGCH) ont lancé conjointement une campagne pour pirater l’ensemble des téléphones portables dès 2010. Des virus ont ainsi été installés avec succès dans des Iphones dans le cadre de l’opération « Warrior pride » (fierté du guerrier) du GCHQ pour pouvoir pirater les communication privés de ces téléphones mobiles…

    Cela pose la question de la capacité des agences d’espionnage à espionner les utilisateurs de smartphones. Surtout que les agences disposent de moyens considérables pour pouvoir pirater l’ensemble des productions des principales fabriquants. En 2010, dans un de ces document, le GCHQ (agence d’espionnage des télécoms britannique) indiqué que le but ultime est d’ « exploiter n’importe quel téléphone, n’importe où n’importe quand ». Bref, nous sommes tous potentiellement sous écoute.

    A coté de ces industriels de l’écoute, de ces industriels du piratage, les libertés individuelles sont de faits fortement réduites, pour ne pas dire illusoires.  De fait, le système capitaliste apparait pour ce qu’il est, un système totalitaire et liberticide.

    Edward Snwoden : réfugié en Russie, menacé aux USA. Liberté ?

    Camp de la liberté et des droits de l’Homme le camp impérialiste capitaliste euroatlantique?

    Certainement pas. Comme en témoigne l’usage massif de la torture, dans des prisons secrètes avec l’active collaboration de l’ensemble des pays de l’OTAN.

    pourtant, la propagande anticommuniste n’a de cesse que de présenter les USA comme le premier défenseur de la liberté. Un pays qui demeure profondément raciste et où la lutte pour les droits civiques a été si sanglantes dans les dernières décennies. Un pays qui embastille ses opposants politique. N’oublions pas Mumia Abu Jamal.

    Mais l’exemple d ‘Edward Snowden est édifiant du sort réservé aux opposants politiques par les USA.

    C’est grâce à la conscience et au courage de ce lanceur d’alerte que tant de révélation sur les méthodes dignes des pires dictatures de l’impérialisme américain et de ses acolytes ont été dévoilées : mettant à jour la nature profondément totalitaire d’un régime prêt à tout pour maintenir sa domination. (retrouvez la liste des informations ici)

    « Je suis prêt à sacrifier tout cela parce que je ne peux, en mon âme et conscience, laisser le gouvernement américain détruire la vie privée, la liberté d’Internet et les libertés essentielles des gens du monde entier avec ce système énorme de surveillance qu’il est en train de bâtir secrètement » Ed Snowden Mai 2013

    De hauts responsables politiques américains, dont le candidat à la présidentielle Al Gore ont reconnu le service important rendu par Snowden « révélant le viol de lois importantes, dont des violations de la Constitution des États-Unis » .

    Cet ancien analyste de la CIA, menacé de représailles aux USA, a du s’enfuir des États-Unis. Il est aujourd’hui coincé en Russie, sous la menace des États-Unis et de leurs alliés. On se souvient de l’intervention minable des pays de l’Union Européenne dont la France, fermant leurs espaces aérien à l’avion du président Bolivien Evo Morales par crainte que ce dernier ne transporte Snowden en Equateur ou à Cuba. Si le Guardian et le Washington Post ont été récompensé du prix Pullitzer pour avoir publié les informations de Snowden, il faut noter que les autorités britanniques ont obligé le journal à détruire plus de 20 000 documents transmis par Snowden dans une tentative d’empêcher la publication de ces informations. C’est là la manière de défendre la liberté de la presse pour les capitalistes des pays de l’Axe Euro-Atlantique.

     

    Lien permanent Catégories : Gouvernement, Monde 0 commentaire
  • Minsk II : Une réussite diplomatique menacée


    Par Robert Charvin

    Article en PDF : Enregistrer au format PDF

     

    L'accord réalisé en mars-avril et qui doit être conclu en juin 2015 entre l'Iran et les Grandes Puissances, malgré la vive hostilité d'Israël, le peu d'empressement de la France et les réticences des États-Unis à lever les sanctions économiques en contre-partie des mesures acceptées par Téhéran dans le domaine nucléaire, constitue une exception dans la pratique euraméricaine.

     

    Photo : Archives Reuters

    « Les grandes puissances occidentales jouent sur un échiquier où l’Ukraine et l’ex-Yougoslavie apparaissent comme des pions. Il s’agit d’une répétition d’un scénario qui s’est produit en Yougoslavie et a mené à son éclatement pour des enjeux similaires : l’extension de l’OTAN et de l’Union Européenne ».

    Émir Kusturica, Metteur en scène

     

    Ces dernières décennies, violant le principe majeur de la Charte des Nations Unies dont la logique est celle, « horizontale », de la concertation entre peuples souverains et égaux, les États occidentaux ont tenté d’imposer par tous les moyens une gouvernance « supérieure » exerçant une autorité se voulant centralisée sur les peuples et les États, pour le plus grand intérêt des pouvoirs financiers et des grandes firmes transnationales.

    Le démantèlement des États-résistants, la création de nouveaux espaces (avec la complicité objective de forces islamistes) (1) facilitant les ingérences et les trafics de toute nature, ont constitué l’essentiel de la diplomatie guerrière de l’Occident : l’incapacité à maîtriser les situations créées (par exemple en Libye ou en Syrie, peut-être bientôt au Yémen), source d’un chaos destructeur est jugée préférable à l’existence de contre-pouvoirs.

    Le respect de l’esprit et surtout de la lettre de la loi internationale n’est plus une préoccupation. Le chapitre VI de la Charte axé sur la négociation est quasiment abandonné au profit d’un usage immédiat du chapitre VII visant à la sanction. S’y ajoute une idéologie de la « punition », comme si les puissances occidentales étaient légitiment fondées à donner des leçons de morale à la planète entière !

    La conclusion de l’Accord de Lausanne avec l’Iran est une anomalie comparée aux pratiques devenues « banales » recourant à la violence armée et aux embargos, comme en témoignent actuellement l’agression de l’Arabie Saoudite, des États du Golfe ainsi que de l’Égypte et du Maroc, soutenus par les États-Unis et Israël à l’encontre du peuple yéménite privé du droit de décider de son sort (2) et les sanctions économiques visant à « punir » la Russie de sa politique ukrainienne, sans que l’ONU, dans les deux cas, ait la moindre capacité à jouer son rôle.

    Dans les deux cas, la notion – contraire à toute logique juridique – de légitime défense préventive inspire les Puissances inquiètes de l’émergence d’une société internationale multipolaire, alors qu’un système impérial monolithique euraméricain avait été espéré dans les années 1990 après la disparition de l’URSS.

     

    Le caractère sommaire des analyses nord-américaines conjuguant les opérations anti-islamistes et le combat contre les forces de résistance pan-arabes en Irak, en Syrie, au Yémen et au Liban, dans une confusion qui ne rencontre pour limite que des intérêts à très court terme, rejoint celles de l’OTAN stimulées par la Pologne et des États baltes, fondamentalement anti-russes, en Ukraine.

    Les Accords de Minsk II représentent un échec de la diplomatie occidentale, mais un succès de l’esprit de conciliation.

    Tous les grands médias occidentaux, s’abreuvant auprès de l’OTAN (3), ont « travaillé » pour présenter la population russe d’Ukraine comme des étrangers et non comme des Ukrainiens favorables à une fédération à l’intérieur de leur pays et résistant au régime de coup d’état installé à Kiev, à la composition hétéroclite (4°.

    Loin de favoriser l’esprit de négociation qui aurait représenté une rupture avec les options militaristes dominantes de la France et des États-Unis, les médias n’ont cessé de diaboliser la Russie comme si elle menaçait toute l’Europe, d’occulter le chiffre réel des victimes civiles des bombardements par Kiev des provinces de l’Est de l’Ukraine, tout en minimisant les lourdes défaites de l’armée « régulière » incapable de rivaliser avec ceux qu’ils appellent les « rebelles » du Donbass.

    Le cessez-le-feu entré en vigueur rapidement après la signature de l’Accord de Minsk II a été néanmoins immédiatement jugé incertain voire illusoire, sans que la « responsabilité de protéger les civils » comme principe « juridique » majeur, si souvent invoqué avec force par ailleurs lorsque cela favorise la politique occidentale, ne présentât le moindre intérêt.

    Quant à la mise en œuvre des autres dispositions qu’ils prétendent avoir été « arrachées » à la Russie, les médias européens n’insistent que sur la position très réservée des États-Unis (non signataires) qui « jugeront aux actes », comme si le respect de l’accord ne dépendait que de la Russie et sur l’alourdissement éventuel des sanctions...5. Mme Merkel et F. Hollande, parties très actives au contentieux ukrainien, sont présentés comme des « médiateurs » pour « faire front face à Poutine ».

    Mais les médias audiovisuels, les plus influents auprès de l’opinion occidentale, se gardent de donner des informations sur le contenu de Minsk II. Or, le seul fait qu’un conflit armé de plus en plus dangereux au cœur de l’Europe ait pu faire l’objet d’une négociation constitue une rupture de la pratique occidentale devenue la règle ces dernières années, en Afghanistan, Irak, Libye, Mali, Centre Afrique, Syrie, etc. La Russie, mais aussi la capacité de résistance du peuple du Donbass qui a été en mesure de témoigner de son existence et donc de la légitimité de ses revendications, ont contraint au dialogue que Kiev refusait, appuyé par les États-Unis, la Pologne, la Roumanie et les États Baltes. Silence évidemment des médias occidentaux !

    Contrairement à ce que répète une certaine « élite » occidentale, ce n’est pas une agression qui a été stoppée par l’entente franco-allemande, mais c’est le retour à l’esprit de « guerre froide » qui a subi un échec.

    Néanmoins, le contenu de l’Accord de Minsk II est susceptible d’interprétations différentes sinon contradictoires.

     

    Quant à son application, elle est dangereusement menacée par la politique étasunienne et plus encore par les contradictions du régime de Kiev.

     

    1. Minsk II : des dispositions susceptibles d’interprétations diverses

     

    Après des milliers de morts (beaucoup plus que les chiffres officiels, en particulier pour les troupes de Kiev), et les dizaines de milliers de personnes déplacées, le cessez-le-feu est un acquis essentiel. Les milieux occidentaux autorisés si prompts à dénoncer les violations des droits de l’homme partout dans le monde auraient dû s’en féliciter hautement : la réserve a été la règle. Peut-être provenait-elle du fait des pertes importantes et des nombreuses défaites d’une armée « régulière » ukrainienne ayant une faible combativité (malgré l’assistance de forces spéciales de diverses origines) face à ceux que Kiev qualifie de « rebelles » ou de « terroristes », tandis que les Occidentaux se contentent du terme « séparatistes ». Avec le temps, les forces de Donetsk et de Loubansk n’ont en effet pas cessé de gagner du terrain : un arrêt des combats s’imposait pour éviter de nouvelles reculades.

    Malgré les titres des médias occidentaux (par exemple, celui du Monde, Paris, du 19 février 2015, osant, en première page, indiquer que Merkel et Hollande ont « arraché » à Poutine un « plan de paix ») le cessez-le-feu s’est imposé pour éviter un échec militaire de Kiev trop spectaculaire.

    Le retrait des armes lourdes et l’établissement d’une large zone de sécurité (de 50 à 140 km) entre les belligérants assure essentiellement la sécurité des villes de l’Est et de leur population civile. Le contrôle de la situation militaire « garanti » par l’OSCE est une concession russe : cette organisation qui aurait pu être une structure efficace de coexistence pacifique est en réalité très proche des Occidentaux. Son acceptation par la Russie est une des preuves qu’elle ne recherche aucune solution militaire.

    Minsk II prévoit qu’un dialogue doit s’instaurer sur les modalités des élections locales et sur la nature de « l’autonomie » des provinces de l’Est dont les forces ont accepté de ne pas revendiquer, comme c’était le cas jusque-là (comme d’ailleurs pour le Parti Communiste ukrainien), un système fédéral. Toutefois, cette « autonomie » n’est pas interprétée de la même façon par Kiev et par les représentants de Donetsk et de Loubansk. D’ores et déjà, cependant, il est prévu que la langue russe soit celle de Donetsk et de Loubansk et que les élus de ces provinces ne puissent être démis de leur fonction par Kiev avant la fin de leur mandat. Le Parlement de Kiev qui était tenu de voter dans les 30 jours, soit le 15 mars une loi mettant en œuvre cette obligation électorale et décentralisatrice n’y est pas parvenu : en Occident on a fait silence sur cette lourde entorse à Minsk II, conformément à la tradition médiatique établie durant toute la crise ukrainienne, seuls les Russes et les « rebelles » sont coupables ! Or, le Président Poroshenko et le Premier Ministre Iatseniouk sont en conflit et les milices d’extrême droite pèsent de tout leur poids sur l’application de l’Accord.

    Toute une série de mesures humanitaires ont aussi été décidées (grâce et amnistie pour les individus poursuivis, libération des prisonniers, protection des accès à l’aide humanitaire). Kiev a dû accepter, en conformité avec sa propre logique selon laquelle les provinces de l’Est sont parties intégrantes du territoire national, de rétablir les relations socio-économiques au bénéfice des populations de l’Est (relations bancaires, versement des retraites, des prestations sociales, etc.), en dépit de leur dissidence.

    Par contre, Kiev a obtenu que les frontières avec la Russie (400 km) soient placées sous le contrôle du pouvoir central (et non plus de l’OSCE). Toutefois, cette disposition n’est applicable qu’après les élections prévues et en collaboration avec les représentants élus du Donetsk et de Loubansk. A défaut du respect de ces dispositions associant l’État et l’Est, le contrôle de la frontière restera administré par les représentants locaux.

    S’ajoute à ces dispositions le retrait sans condition de toutes les forces étrangères et équipements militaires, sous le contrôle de l’OSCE, y compris les mercenaires de tout bord et les individus et conseillers militaires de toutes catégories.

    Simultanément, les États-Unis – qui ne se considèrent jamais liés par aucun accord multilatéral – interviennent sans respect de Minsk II, en participant à la formation de troupes de choc ukrainiennes et en fournissant des armes à Kiev, malgré le désaccord de la France et de l’Allemagne. Ils poussent le paradoxe de ne pas lever les sanctions prises contre la Russie comme si elles n’avaient qu’une relation très indirecte avec la crise ukrainienne. C’est qu’en effet, elles sont nuisibles surtout aux économies russes et européennes !

    Enfin, avant la fin de 2015, une réforme constitutionnelle doit institutionnaliser l’autonomie de l’Est, tandis que le Groupe de Travail réunissant l’Ukraine, la Russie et les deux « Républiques Populaires » de l’Est doit parvenir à régler définitivement les contentieux.

    Ces dispositions sont mises en œuvre dans le cadre de la Déclaration du 12 février 2015 qui réaffirmait « la souveraineté et l’intégrité » du territoire de l’Ukraine, l’exigence de solutions exclusivement politiques et non militaires, le dialogue entre l’Union Européenne, l’Ukraine et la Russie, avec en perspective la création d’un « espace commun de l’Atlantique au Pacifique », conformément aux principes du droit international et de l’Union Européenne.

     

    2. Les menaces sur Minsk II

     

    Comme c’est le cas pour tout accord conclus entre adversaires, les arrière-pensées ne manquent pas. Chaque partie demeure sur ses gardes.

    Il est clair que la Russie demain comme hier ne peut accepter à ses frontières des installations militaires hostiles (6), c’est-à-dire celles de l’OTAN, malgré les encouragements en ce sens développés par la Pologne, les États Baltes et la Roumanie qui entendent ainsi manifester leur existence au cœur des relations internationales.

    En tout état de cause, on ne peut cependant attribuer à la Russie une pleine responsabilité : les actes des deux « Républiques Populaires » autoproclamées ne sont pas placés sous la pleine maîtrise des autorités russes (7).

    Les populations locales, par les élections qui, en pleine guerre, ont désigné en masse leurs représentants opposés à Kiev et surtout par leur résistance militante de l’ensemble des civils sous les bombardements de l’artillerie de Kiev, constitutifs de crimes de guerre, ont témoigné d’une réelle volonté « d’autonomie » et certainement davantage. Dès l’origine, cependant, si la Russie entendait récupérer la Crimée artificiellement détachée de la patrie-mère, elle n’a jamais prétendu vouloir « annexer » le Donbass, alors qu’elle en a les moyens militaires et politiques.

    Vis-à-vis des populations de l’Est de l’Ukraine, la Russie, comme ne manquent pas de le faire les puissances occidentales dans diverses régions du monde, au gré de leurs intérêts, défend le droit des minorités russophones (comme elle le fait vis-à-vis des États Baltes) ce qui est parfaitement conforme à la légalité internationale8. Les préoccupations nationales, qu’il s’agisse du maintien de la paix face aux menaces explicites de l’OTAN9 ou des besoins économiques, l’emportent sur les appels des russophones de l’Est ukrainien. Toutefois, la Russie sait que Kiev, actuellement dans une situation financière, économique et sociale très difficile, partagée entre des courants bellicistes (10) et des instances plus prudentes, les uns et les autres étant liés aux Allemands et aux Américains, n’a pas réellement accepté de mettre en œuvre Minsk II. C’est donc vraisemblablement de manière réactive que la Russie déterminera sa conduite dans la période à venir (11).

    Kiev, si l’Occident lui en donne les moyens matériels, peut avoir la volonté de gommer Minsk II, en ne respectant pas l’esprit de l’accord, par exem gommer Minsk II, en ne respectant pas l’esprit de l’accord, par exemple, à propos des dispositions concernant « l’autonomie » de l’Est et le contrôle des frontières.

    C’est le rejet absolu du fédéralisme, qui fonctionne pourtant dans de nombreux États, malgré le risque d’un affrontement permanent et le refus de négocier avec les autorités des « Républiques Populaires de Donetsk et de Loubansk » qui créent les conditions d’une sécession définitive.

    Jacques Sapir le constate : « Kiev n’a nullement l’intention d’appliquer les clauses politiques de l’accord et refuse toute fédéralisation du pays. Dans ces conditions, la guerre reprendra inévitablement » (12).

    De plus, des contradictions se manifestent entre oligarques ukrainiens. Certains s’opposent à l’objectif-clé de l’Union Européenne et des États-Unis qui consiste à prendre le contrôle des entreprises énergétiques qui assurent le transport du gaz vers l’Ouest (13).

    Les relations internes des forces politiques dominantes à Kiev sont tout aussi contradictoires. Le parti néonazi Pravy Sektor, lié à l’état-major militaire, l’est aussi avec un oligarque du sud ukrainien, Kolomoisky, soucieux avant tout de conserver son fief d’Odessa. Des mercenaires, via des sociétés privées américaines, ont été embauchés et sont susceptibles de faire pression sur le Président Porochenko en faveur de la reprise des hostilités. Le maintien des sanctions européennes et américaines contre la Russie qui ont perdu leur fondement depuis l’accord conclu est un indicateur du caractère « provisoire » dans l’esprit des Occidentaux de l’Accord de Minsk, dans l’attente de nouveaux rapports de forces sur le terrain.

    L’OSCE n’a ni les moyens ni surtout l’objectivité nécessaire pour faire respecter Minsk II conformément aux intérêts du maintien de la paix (14).

    Quant aux moyens de la propagande étasunienne, ils sont d’un tel volume (par exemple, avec l’Atlantic Council), qu’il est possible aux États-Unis de développer une vaste campagne anti-russe dans l’ensemble de l’Europe justifiant une nouvelle politique de force.

    Enfin et surtout peut-être, le pouvoir de Kiev, en grande difficulté politique, économique et sociale, a besoin de mener une politique active de diversion pour se maintenir : l’ultra-nationalisme anti-russe et le sécuritarisme sont ses armes les plus efficaces pour se pérenniser. Sa consolidation peut exiger un nouvel affrontement armé et le refus de toute « autonomie » aux russophones de l’Est.

    L’affaire ukrainienne n’est pas une question isolée du contexte mondial. Elle ne peut être réglée comme s’il s’agissait d’un cas particulier. C’est globalement que les Grandes Puissances et leurs alliés respectifs peuvent faire évoluer les relations internationales vers une nouvelle coexistence pacifique, doublée d’une coopération plus développée, pour échapper à une nouvelle guerre froide, coûteuse pour tous économiquement, socialement, et plus encore dangereuse pour la paix.

    Une réponse à la situation de tension qui s’est développée entre les deux Europe ainsi qu’entre les États-Unis et la Russie pour le simple fait essentiel qu’elle se reconstitue en grande puissance, serait une nouvelle « Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe », inspirée de la Conférence d’Helsinki de 1975. La conclusion de l’Acte Final, signé le 1er août 1975, visait à restructurer, dans tous les domaines, les relations entre l’Est et l’Ouest. Cette Conférence d’Helsinki n’a abouti que parce que l’URSS avait fait preuve à son sujet d’une grande persévérance.

    « Helsinki II » devrait pouvoir, à l’occasion du quarantième anniversaire « d’Helsinki I », logiquement plus facilement qu’hier, réunir tous les États européens avec les mêmes préoccupation de développement commun, de détente politique et de maintien de la paix.

    Les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies (égalité souveraine des États, non recours à la menace ou à l’emploi de la force, non intervention dans les affaires intérieurs, règlement pacifique des différends, etc.),pourraient ainsi connaître une renaissance susceptible de sensibiliser tous les peuples concernés à condition qu’ils sachent se les approprier afin de leur donner la plus grande effectivité possible. La crise ukrainienne aurait donc été utile, en faisant progresser la société internationale toute entière.

     

    Notes :

     

    1) L’Histoire enseigne que, par exemple, l’Empire Ottoman, mosaïque de nature religieuse, adversaire des États européens, a été démantelé par la stimulation du nationalisme arabe et la création de plusieurs États placés longtemps sous la tutelle anglo-saxonne et française. Un processus inverse a été mis en œuvre contre les États-Nations lorsque ces derniers ont eu tendance à « se mettre à leur compte », les ingérences occidentale jouant alors la carte du religieux et des divisions de l’Islam !

    2) Israël, sous prétexte de jouer « sa survie » face à l’Iran, apporte son soutien à l’agression saoudienne et joue la « carte sunnite » pour favoriser un front anti-iranien. L’opération militaire saoudienne contre les Houthis profite à Al-Qaïda et à la branche la plus extrémiste du réseau sunnite.

    3) Voir, par exemple, Investig’Action. Atlantic Council : quand les médias français s’abreuvent directement à l’OTAN. L’Atlantic Council (fondé en 1961) est un « cercle de réflexion atlantiste » (animé notamment par Z. Brzezinski, Fogh Rasmussen, J.M. Barroso, etc.) dont les thèmes privilégiés sont la nécessité pour les États-Unis de conserver leur leadership et de favoriser les firmes transnationales.

    4) Le Président Poroshenko est plus à l’écoute des États-Unis que ne l’est le Premier Ministre, ultra-nationaliste et anti-russe, incarnant le « parti de la guerre ».

    5) Cf. par exemple, Le Monde du 13 et du 14 février 2015.

    6) Aucune grande puissance n’admet être menacée à ses frontières, en tout premier lieu les États-Unis : il convient de se remémorer, par exemple, l’affaire des fusées soviétiques devant s’installer à Cuba (c’est-à-dire à 250 km des côtes américaines) et les risques de troisième guerre mondiale que cela avait provoqué

    7) Il en est de même pour les forces d’extrême droite qui soutiennent le Premier Ministre du gouvernement de Kiev et qui n’apprécient pas le Président ukrainien.

    8) L’Occident a ainsi par exemple soutenu l’autonomie kurde en Irak, sans tenir compte de la volonté de Bagdad, et créé l’État du Kosovo, malgré l’opposition de Belgrade.

    9) Lors de la Conférence annuelle sur la sécurité, le 7 février 2015, à Munich, le Commandant en chef des forces de l’OTAN en Europe, le général P. Breadlove, a pu déclarer : « Nous ne devons pas exclure la possibilité d’un scénario militaire », rappelant les positions prises par les Occidentaux à la veille des guerres contre l’Irak et la Libye.

    10) Kiev développe, en dépit du silence médiatique occidental sur ses comportements, des attitudes directement inspirées par Pravy Sektor, force néonazie, rejoint pas le Ministre de la défense, conciliant avec des milices d’extrême-droite particulièrement anti-russes. La délégation ukrainienne à l’Assemblée Générale des Nations Unies a d’ailleurs voté (avec les États-Unis et le Canada et l’abstention des membres de l’Union Européenne) contre une résolution proposée par le Brésil et la Russie condamnant la glorification du nazisme de décembre 2014. Cf. L’Humanité. 6.1.2015.

    11) A la différence de l’Ukraine dont les « portes de sortie » de sa crise intérieure sont très limitées, la Russie, en dépit des difficultés dues au contexte économique mondial (prix du pétrole et du gaz, par exemple) et des sanctions économiques, travaille à l’édification (difficile mais réaliste) de différentes solutions (l’Union Économique Eurasiatique, les accords avec les Brics, le développement des relations économiques avec la Chine. Voir, par exemple, J. Verceuil dans Le Monde Diplomatique de février 2015).

    12) Voir RussEurope : blog de J. Sapir ; « Peut-on sauver l’accord de Minsk ? ».

    13) Dans la confusion, on constate en plus de la vague de démissions que connaissent plusieurs sociétés et administrations régionales, une vague de « décès » qui frappe les anciens cadres du parti des Régions (la formation de l’ex-Président) parmi lesquels M. Chechetov, S. Miller, A. Peklushenko, S. Walter, N. Sergienko, A. Kolesnik, A. Bordyuga.

    14) C’est ainsi que l’OSCE fait état régulièrement des différentes rencontres avec les différentes parties au conflit.

    Source : Investig’Action

    Lien permanent Catégories : Monde 0 commentaire