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Le Grand SoirJournal Militant d'Information AlternativeCette semaineRaúl Antonio CAPOTENous avons évoqué à plusieurs reprises dans le livre Ennemi et Guerre, dans des dizaines d’articles, dans divers médias, principalement numériques, le projet Genesis de la CIA qui vise à provoquer ou pour le moins aider à vaincre la Révolution cubaine. Il a fait l’objet de débats, de conférences, de discussions dans les universités de Cuba et d’ailleurs. Nous pourrions dire que ce thème est récurrent. Le danger de ce projet mérite d’y revenir autant de fois que nécessaire, de l’étudier, de s’en pénétrer (...) Lire la suite »Philippe ARNAUDJ’ai suivi le journal télévisé de France 2 le 18 février 2014, présenté par Nathanaël de Rincquesen. Le deuxième sujet, après les manifestations d’agriculteurs, était la réforme du droit du travail. Voici comment elle était présentée : Nathanaël de Rincquesen : "On revient maintenant sur la réforme du droit du travail, qui doit être présenté, début mars, en conseil des ministres. Nous vous en parlions déjà hier. Laurent Desbonnets, bonjour : "Ce projet, porté par Myriam El Khomri, casse certains codes qui (...) Lire la suite »Maurice LEMOINECe que la droite et l’extrême-droite vénézuéliennes n’obtiennent pas par les urnes, elles tentent, depuis 2002 et le coup d’Etat avorté contre Hugo Chávez, de l’obtenir par la force. Ainsi, quand, le 13 avril 2013, le « Bolivarien » Nicolás Maduro est élu président de la République, son adversaire malheureux, Henrique Capriles Radonski, appelle les partisans de sa coalition, la Table de l’unité démocratique (MUD), à exprimer leur arrechera (rage, haine, violence) dans la rue. Ce nihilisme radical provoquera (...) Lire la suite »Glenn GREENWALDPeu à peu, l’élection de Jeremy Corbyn à la tête du Parti Travailliste de Grande-Bretagne a fait perdre aux élites politiques et médiatiques de ce pays ce qu’elles partagent d’esprit, et leur période de déconfiture, d’implosion, semble devoir se prolonger. Bernie Sanders se situe nettement moins à gauche que Corbyn ; en fait, leurs univers n’ont rien en commun. Cependant, sur les questions économiques en particulier, Sanders est un critique plus fondamental, plus systémique, que les centres du pouvoir (...) Lire la suite »Moon of AlabamaLa course vers Raqqa a commencé. La Syrie et ses alliés sont en concurrence avec le États-Unis et ses alliés pour arracher l’est de la Syrie à l’État islamique. Raqqa, dans l’est de la Syrie, est détenue par l’État islamique comme le sont les autres villes le long de l’Euphrate vers l’Irak. Vaincre l’État islamique à Raqqa, à Deir Ezzor, et dans d’autres villes syriennes de l’Est, et les libérer, est le but de tous les ennemis supposés de l’État islamique. Mais cette question doit être considérée dans un (...) Lire la suite »Une interview de Samah JabrSamah JABRLe Docteur Samah Jabr, née à Jérusalem-Est, vit à Shufat en banlieue de Jérusalem et travaille en Cisjordanie. Issue de la première promotion en médecine de l’université palestinienne d’Al Quds (Jérusalem), elle est l’une des vingt psychiatres à pratiquer actuellement en Cisjordanie. Parallèlement à ses activités professionnelles, Samah Jabr écrit régulièrement des chroniques dans la presse internationale depuis la fin des années 1990. Elle a bien voulu répondre à nos questions. [Info-Palestine] (...) Lire la suite »Moon of AlabamaVoici quelques enseignements intéressants qu’on peut tirer du vote des primaires du New Hampshire : Parmi les électeurs à qui l’honnêteté et la fiabilité importaient le plus, 91% ont choisi M. Sanders et seulement 5% ont choisi Hillary Clinton, selon les sondages. Elle a également obtenu des résultats médiocres parmi les électeurs en quête du candidat qui s’intéresserait le plus à des gens comme eux. Et, plus jeunes étaient les électeurs, plus ils avaient de doute concernant Mme Clinton : Elle a reçu le (...) Lire la suite »Etre radical, c’est aller à (ou partir de) la racine, aux causesJean ORTIZIl y a des escrocs de la sémantique comme il y des escrocs de la mémoire. Tous tentent de dépolitiser, de vider de son contenu de classe, de consensualiser, voire d’éliminer, la mémoire populaire, celle du monde des travailleurs. Au diable leurs visions du monde, les rapports de classe, les différentes formes de lutte, l’histoire ouvrière, la nécessité de se « connecter » à ce passé, de le faire vivre au présent. Il s’agit de nous priver des outils de compréhension, d’analyse, de maîtrise, de la (...) Lire la suite »
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Pour l’UE ce qui compte c’est la bonne santé des monopoles capitalistes de l’industrie chimique, pas votre santé !
www.initiative-communiste.fr
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OGM, gaz de schistes, normes de pollutions des véhicules,pesticides, polluants chimiques… La protection de la santé des personnes, la protection de notre environnement cela n’est clairement pas la préocuppation de l’Union Européenne. Construite par et pour les monopoles capitalistes, l’Union Européenne c’est en fait une machine à imposer des directives permettant d’augmenter les profits des multinationales, quitte à menacer la santé de millions de personnes, à saccager l’environnement. La Commission Européenne, instrument du pouvoir totalitaire et supranational de l’oligarchie capitaliste promulgue et impose les directives écrites par ce que certains appellent pudiquement les « lobbys », c’est à dire sert l’intérêt de classe de la classe capitaliste.
> Pour notre santé, pour l’environnement, l’Union Européenne, il faut en sortir pour s’en sortir.
« À Bruxelles, la vie des personnes est moins prioritaire que la bonne santé de l’industrie chimique »
par Nolwenn Weiler 14 janvier 2016
> L’Union européenne n’a toujours pas réglementé l’usage des perturbateurs endocriniens, ces substances chimiques aux effets sanitaires colossaux utilisées dans de très nombreux produits de consommation courante. Malformations, cancers, obésité… Les perturbateurs endocriniens sont pourtant à la source de bien des maux. Ce retard, qui vient d’être condamné par la justice européenne, ne doit rien au hasard. Les industries de la chimie, des pesticides ou du plastique pratiquent un lobbying intensif, et entravent toute avancée sérieuse. La journaliste Stéphane Horel a décrypté dans un ouvrage intitulé Intoxication ce lobbying et ces objectifs. Entretien.
> Basta ! : Votre enquête porte sur la réglementation des perturbateurs endocriniens, ces substances chimiques omniprésentes dans notre quotidien, et suspectées de participer à l’explosion des maladies modernes. Où en est-on sur ce sujet ?
> Stéphane Horel [1] : Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques qui peuvent interagir avec le système hormonal (endocrinien veut dire hormonal). Ces substances agissent sur les humains mais aussi sur les animaux, comme les ours polaires, les chatons, les escargots. Plusieurs catégories d’êtres vivants sont ainsi touchées. C’est l’exposition du fœtus pendant la grossesse qui présente le plus grand risque, même si l’exposition reste problématique à d’autres périodes de la vie. La vie in utero est vraiment un moment crucial, puisque ce sont les hormones qui fabriquent les bébés. Les effets d’une exposition à ce moment-là peuvent se voir à la naissance, avec par exemple des malformations génitales ; mais aussi dix, vingt ou trente ans plus tard. Avec l’apparition de cancers, de diabètes, de problèmes d’obésité ou d’infertilité.
> Les perturbateurs endocriniens sont présents dans des milliers d’objets de la vie courante : des tongs aux rideaux de douche, en passant par les canapés et les jouets mais aussi les poches à sang et les cathéters. La plupart de ces produits ont une vraie utilité : les phtalates, par exemple, sont des PE qui assouplissent le plastique. Et le bisphénol A, qui est l’un des PE les plus connus, permet de fabriquer un vernis que l’on met à l’intérieur des boîtes de conserves et qui ralentit la corrosion du métal. Pour le moment, on n’a trouvé aucun équivalent qui soit aussi efficace dans la durée. Il est impossible de faire l’inventaire des endroits dans lesquels on trouve des PE. Tous les secteurs de l’industrie sont concernés. Le sang, le lait maternel, l’air, la poussière, la pluie : les PE sont présents partout ! On estime qu’il y en a environ 1000 en circulation dans le monde, mais c’est peut-être beaucoup plus.
> Une réglementation européenne est en cours d’élaboration, mais les scientifiques ont alerté sur le problème des perturbateurs endocriniens il y a près de vingt-cinq ans ! Pourquoi un tel délai ?
> Le moment scientifique Eurêka pour les PE, c’est 1991. Cette année-là une vingtaine de scientifiques (toxicologues, zoologistes, biologistes, endocrinologues…) se réunissent dans une petite ville du Wisconsin, aux États-Unis. Au terme d’un séminaire de trois jours, ces scientifiques rédigent ce que l’on appellera la déclaration de Wingspread, du nom du centre de conférence où s’est tenu le séminaire. Cette déclaration s’alarme des effets des altérations du développement induites par les produits chimiques. Les scientifiques insistent sur les risques encourus suite à des expositions in utero. Et ils remettent en question l’équation toxicologique qui disait que la dose fait le poison. Pour les PE, c’est plutôt le moment qui fait le poison. La déclaration de Wingspread prévient aussi : « À moins que la contamination de l’environnement par les perturbateurs hormonaux [ne] soit rapidement contrôlée et réduite, des dysfonctionnements généralisés à l’échelle de la population sont possibles. »
> Depuis, il y a eu des milliers de publications scientifiques qui montrent que ces produits posent problème. Il y a maintenant un consensus sur leur dangerosité. En 2013, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un rapport. Réalisé par une vingtaine de scientifiques du monde entier, tous spécialistes des PE, ce rapport insiste sur le fait que les PE représentent « une menace mondiale ». En 2009, puis en 2015, la société savante Endocrine Society dit la même chose. Il y a quelques semaines, c’est la Fédération internationale des gynécologues obstétriciens qui a appelé à réglementer les PE, évoquant les bébés qui naissent tous « pré-pollués ».
> Quelles sont les industries qui utilisent des PE et qui organisent le lobbying visant à court-circuiter le projet européen de réglementation ?
> Elles sont, du fait de l’abondance du recours aux PE, très nombreuses. Au moment de faire du lobbying, les industriels se regroupent. D’abord dans le lobby de la chimie (ou CEFIC), qui est l’un des plus puissants de Bruxelles, avec 150 employés et un budget de 40 millions d’euros. Ce lobby réunit des PME mais surtout des grosses multinationales, comme BASF, Syngenta, Bayer, Dow ou DuPont [2]. Nous avons aussi le lobby des pesticides (ECPA, qui fait par ailleurs partie du CEFIC), des industries qui sont en première ligne s’il y a réglementation des PE. Il y a enfin l’industrie du plastique, et, dans une moindre mesure, Cosmetics Europe).
> Parmi les manœuvres utilisées par ces lobbies pour contrer toute réglementation, retrouve-t-on la stratégie du doute et du déni, inventée par le lobby du tabac ?
> Effectivement. Pour les perturbateurs endocriniens, le premier moment de ce qu’on appelle « la manufacture du doute » a lieu en 2012, suite à la sortie du Rapport sur l’état de la science sur les perturbateurs endocriniens. Commandé par la Commission européenne, c’est un état de la science réalisé par l’équipe du Professeur Andreas Kortenkamp, l’un des plus grands spécialistes mondiaux des perturbateurs endocriniens, indépendant des industriels. Ce rapport conclut que « les perturbateurs endocriniens justifient une considération à la hauteur de substances aussi préoccupantes que les cancérogènes, les mutagènes et les toxiques pour la reproduction, ainsi que les produits persistants, bioaccumulables et toxiques ».
> Leur rapport a aussitôt été attaqué dans la littérature scientifique. Mais cette critique a été financée par le lobby américain de la chimie. Elle a été écrite par deux salariés d’une société de consultants spécialisés, Gradient Corp, qui travaille au seul service des industriels ; et par des scientifiques qui travaillent tous avec l’industrie de la chimie et des pesticides. Les reproches sont essentiellement méthodologiques. Les auteurs chicanent sur des omissions de référence, des choix de vocabulaire, ils ergotent sur des détails. C’est une véritable opération de « science washing » qui vise à donner l’illusion qu’il y a une controverse scientifique. C’est en effet plus présentable que d’aborder directement l’impact sur les entreprises. L’industrie des pesticides a par ailleurs essayé de décrédibiliser Andreas Kortenkamp en envoyant des mails à la Commission, suite à des propos qu’il avait tenus dans la presse britannique.
> Que proposent les industriels pour répondre au vaste problème de santé public créé par leurs produits ?
> L’industrie chimique a mis au point une astuce : il faudrait s’occuper des produits dont les effets sont les plus puissants. Cela revient à écrémer : on enlève les soi-disant plus dangereux et on laisse tous les autres en liberté. Mais cela n’a aucun sens scientifique puisque les PE peuvent agir à très faible dose. Leur toxicité est telle qu’on ne peut pas prétendre qu’il y a une dose en deçà de laquelle ils ne sont pas dangereux. De plus, on est exposés à des dizaines de PE simultanément. Une étude aux États-Unis a montré qu’il y en a en moyenne 43 dans chaque femme enceinte. 43 ! Quel est le résultat de ces cocktails d’exposition ?
> C’est notamment pour ces raisons que l’idée de « puissance » n’a absolument aucun sens. Ce qui n’empêche pas la Commission de la considérer comme une question valable, soumise à son examen ! La direction générale de l’environnement de la Commission, à qui avait été confié le travail préalable de définition des PE, l’avait pourtant éliminée au terme de quatre ans de travail. Cela révèle un grave dysfonctionnement de l’Europe. On piétine quatre ans de travail simplement parce que les conclusions déplaisent à l’industrie.
> En plus de jeter le doute sur les études scientifiques indépendantes, les industriels s’attaquent au principe de précaution…
> En Europe, le principe de précaution est inscrit dans les textes et il a valeur de loi, même s’il n’existe pas de définition précise. Pour les négociations TAFTA, c’est un principe qui fait barrière à certains engagements, au niveau de la réglementation chimique notamment. C’est un peu notre seul joker éthique contre le libre marché tout puissant. Et c’est la raison pour laquelle les industriels américains sont bien décidés à le faire disparaître à l’occasion de ces négociations. Un think tank financé par les industriels du tabac, de la chimie, des pesticides, ainsi que des pétroliers tente de le faire remplacer par un « principe d’innovation ». En France, le principe de précaution est inscrit dans la Charte constitutionnelle de l’environnement, et il y a aussi eu des tentatives de suppression. En octobre 2014, le député UMP Eric Woerth avait déposé une proposition de loi pour son remplacement par « un principe d’innovation responsable ». Savait-il que cette idée venait d’un obscur think tank fondé et animé par le fabricant des Lucky Strike ?
> Un an plus tôt, une lettre signée de 56 scientifiques du monde entier est envoyée à Anne Glover, la conseillère scientifique principale du président de la Commission de l’époque José Manuel Barroso. Dans ce courrier, les scientifiques se plaignent des critères retenus par la direction générale (DG) de l’environnement de la Commission pour décrire les PE. Ils regrettent notamment l’approche de précaution. Ce courrier, doublé par la publication d’éditoriaux dans une quinzaine de revues scientifiques, est plein d’approximations. Mais il servira quand même d’alibi à la Commission pour arrêter le processus de réglementation des PE en cours. J’ai documenté que la grande majorité des scientifiques qui ont rédigé cette lettre sont liés à l’industrie.
> Pourquoi les décideurs sont-ils si réceptifs à ce lobbying ?
> Il est très choquant de constater que les lobbies rencontrent une telle adhésion du côté des décideurs. Plusieurs facteurs l’expliquent. À Bruxelles, nous sommes dans un rapport de force où les intérêts publics sont en minorité. L’écrasante majorité des représentants d’intérêts sont ceux des intérêts commerciaux. Le dialogue avec les « parties prenantes », c’est-à-dire les industriels, remplace le débat démocratique. Il y a une proximité très importante entre le monde des décideurs politiques et le monde des affaires. En plus, Bruxelles permet une vraie proximité géographique. Tout le monde travaille au même endroit et se croise au quotidien dans la bulle bruxelloise. Il y a également un manque de formation sidérant. Les ressorts du lobbying sont maintenant connus, et très documentés. Mais les fonctionnaires et les élus européens n’y sont pas du tout formés.
> Dans les institutions publiques européennes, il existe une grande confusion entre l’intérêt général et l’intérêt des grandes entreprises. Pour justifier le retard de deux ans qu’elle a pris sur son obligation de réglementation des PE, la Commission mène une étude d’impact : celle-ci mesure les effets négatifs d’une interdiction des PE sur l’économie et les entreprises, mais pas les effets positifs d’une telle interdiction sur la santé et l’environnement ! La vie des personnes est devenue moins prioritaire que la bonne santé des entreprises.
> Propos recueillis par Nolwenn Weiler
> Photo : CC Jacques Lebleu
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Lettre ouverte à M. Fekl à l’occasion du 12e cycle de négociations sur le TAFTA
Alors qu'un nouveau round de négociation TAFTA a lieu à Bruxelles depuis
ce matin et que le projet de traité CETA avec le Canada est en cours de
traduction finale, le collectif stop-TAFTA écrit au ministre du Commerce,
Matthias Fekl.
Cette lettre ouverte revient notamment sur deux enjeux :
- l'ISDS et sa pseudo-réforme ICS (dans le TAFTA comme le CETA)
- la mixité du CETA (un accord est mixte quand il excède les domaines du
commerce et de l'investissement).
Elle s'achève sur une proposition de rencontre afin de définir les
modalités d'un véritable débat public (toujours notre "obsession" de la
transparence ...)
A diffuser très largement !
Bien amicalement
Jean Michel CoulombLa voici :
Lettre ouverte à M. Fekl à l’occasion du 12e cycle de négociations sur le TAFTA
A l’attention de Matthias Fekl,
Secrétaire d’État chargé au Commerce extérieur
Cc. Manuel Valls, Premier MinistreParis, le 18 février 2016
Monsieur le Ministre,
Alors que s’ouvre aujourd’hui le 12e cycle des négociations sur le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI ou TAFTA) entre les États-Unis et l’Union européenne, le Collectif Stop TAFTA, regroupement de 75 organisations de la société civile, réitère sa demande d’un débat public sur les projets d’accords transatlantiques. À l’heure où la ratification de l’Accord économique et commercial global (AECG ou CETA) entre le Canada et l’Union européenne s’apprête à démarrer, il est grand temps d’entendre les inuquiétudes de vos concitoyens et de respecter vos engagements, notamment concernant l’arbitrage Investisseur-État (RDIE ou ISDS) et la mixité de l’AECG.
Entre le 7 octobre 2014 et le 6 octobre 2015, 3 284 289 citoyen.ne.s européen.ne.s, dont 360 227 Français.e.s, ont demandé l’arrêt des négociations sur le PTCI et l’ajournement de l’AECG. Le 8 octobre 2015, lors d’une remise symbolique de ces signatures, des représentants de notre Collectif vous ont fait part du souhait des signataires d’ouvrir un véritable débat démocratique. La tenue imminente de la 12e session des négociations sur le PTCI vous offre l’opportunité de répondre à cette volonté populaire.
Sur le mécanisme de règlement des différends Investisseur-État (RDIE)
Comme vous le savez, la Commission européenne présentera formellement sa proposition de réforme du RDIE aux négociateurs états-uniens la semaine prochaine à Bruxelles. Or cette réforme, baptisée « ICS », ne répond pas aux critiques adressées au RDIE. Quand bien même elle introduit quelques légères avancées procédurales, elle ne corrige pas les écueils fondamentaux du mécanisme et en l’espèce [1] :
demeure unilatérale car elle accorde des privilèges aux seuls investisseurs étrangers ;
ne résout pas le risque de conflits d’intérêts. Les arbitres ne sont toujours pas indépendants et leurs émoluments restent indexés au nombre de cas traités.
constitue un frein majeur à la mise en œuvre de politiques d’intérêt général – protection de la santé, lutte contre le chômage, transition écologique et énergétique – puisque le droit à réguler n’est aucunement protégé ;
accroît le danger de poursuites lancées par les entreprises nord-américaines et donc l’impact potentiel sur les contribuables français et sur les finances publiques, dans un contexte économique de crise.Pire : l’instauration d’une cour internationale sur l’investissement, telle que proposée par la Commission, consiste même à institutionnaliser et à pérenniser un tel mécanisme. À cet égard, la députée socialiste Seybah Dagoma, dans la présentation de son rapport sur l’arbitrage international d’investissement(février 2016), exprime elle-même des doutes quant à la capacité technique et politique de l’UE à mettre en œuvre cette cour internationale sur l’investissement [2]. L’Association des magistrats européens s’est également prononcée contre l’ICS (novembre 2015) ou, plus récemment encore, l’Association des magistrats allemands (février 2016) qui ne voit « ni le fondement juridique, ni la nécessité d’une telle Cour ». Et d’ajouter que l’argument selon lequel le système légal de certains États membres de l’UE – notamment à l’Est – n’apportera pas la protection appropriée aux investisseurs nord-américains n’est pas recevable : « il appartiendrait aux législateurs et aux responsables du système judiciaire de fournir des solutions dans le cadre national et européen du système éprouvé de protection juridique » [3] .
Ainsi, le mécanisme de règlement des différends Investisseur-État, quel que soit son sigle, reste un outil juridique dangereux pour notre démocratie mais également pour les droits humains des Européen.ne.s et des Français.e.s.
Sur la question de la « mixité » de l’accord AECG
La démocratie et la souveraineté du peuple français, exercées par l’intermédiaire des élus, sont directement dédaignées en amont et en aval du processus législatif d’élaboration des lois.
En amont parce la « Coopération réglementaire », par l’établissement d’une institution ad hoc non soumise au contrôle démocratique, permet de subordonner l’ensemble des lois et projets de loi à l’approbation des grands lobbies agissant pour des intérêts privés, lesquels pourront proposer d’amender les propositions de texte avant même qu’elles ne soient consultées par les élus nationaux.
En aval parce que toute mesure et législation, à toutes les échelles de pouvoir, sera susceptible d’être attaquée par les investisseurs étrangers via l’arbitrage Investisseur-État.
L’idée principale sous-jacente de ces accords de libre-échange est sans équivoque : un transfert du pouvoir de légiférer des élus vers les acteurs économiques privés et l’industrie de l’arbitrage.Du point de vue de l’application des traités européens et du partage de compétence entre l’UE et ses membres, l’AECG soulève ainsi des questions de droit cruciales du fait des transformations qu’il impliquera dans les processus de décision et de régulation des États, notamment pour des domaines aussi cardinaux que les services essentiels, le respect des objectifs fixés par la COP21, la diversité culturelle ou l’exercice des compétences décentralisées des collectivités territoriales.
Vous même aviez déclaré : « Je vous confirme qu’il s’agit d’un accord mixte, ce qui signifie qu’il sera soumis à la discussion par les gouvernements et le Parlement européen puis à une ratification par les parlements nationaux des États de l’Union, lors d’un débat à l’Assemblée nationale le 9 octobre 2014 [4] .
Or la décision finale revient à la Commission et aux États membres. Ceux-ci – par le truchement du Parlement dans le cas de la France – doivent donc pouvoir en débattre et en décider souverainement.
Nous savons que la Commission européenne souhaite un accord de compétence exclusivement communautaire, de façon à éviter tout risque d’interférence nationale dans des pays tels que l’Allemagne et la France où sont programmées des élections nationales l’année prochaine.Vous devrez également vous élever contre le risque d’une mise en œuvre provisoire de l’accord dès sa ratification par le Conseil européen. Cette décision est proposée par la Commission aux gouvernements des 28, qui peuvent la rejeter. Vous en avez donc le pouvoir.
Ce serait le gage de votre engagement effectif pour la démocratisation du processus d’élaboration des politiques de commerce et d’investissement de l’Union européenne. Car le principe d’application provisoire apparaît particulièrement antidémocratique dans le contexte d’un accord qui comporte des aspects excédant les simple thèmes du commerce et de l’investissement.
Ce ne sont là que des questions parmi d’autres, très nombreuses. Citons encore la mise en place de contingents à droit nul sur la seule filière bovine qui, selon les professionnels du secteur, provoquerait la destruction de 50 000 emplois en Europe.
Comment défendez-vous cette option alors que la crise agricole frappe d’ores et déjà de plein fouet les agriculteurs français ?Les élus locaux s’indignent, eux aussi : ce ne sont pas moins de 560 collectivités territoriales qui ont voté une motion « hors TAFTA » et « hors CETA ». Le gouvernement français ne peut poursuivre les négociations sur le PTCI ni accueillir favorablement l’AECG dès lors qu’une telle contestation populaire existe, et ne cesse de grandir.
L’ouverture d’un véritable débat public sur l’AECG et le PTCI constitue un préalable nécessaire, qu’il vous faut organiser au plus vite. C’est dans cette optique que le Collectif Stop TAFTA vous propose de mettre en œuvre des débats dans les différentes régions, et d’en définir les modalités lors d’un rendez-vous formel préalable avec la société civile.
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Déradicaliser les djihadistes néolibéraux en commençant par Bruxelles
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Au Venezuela, les victimes du putschisme se battent contre l’impunité
Depuis les dernières élections législatives du 6 décembre, la droite vénézuélienne a obtenu la majorité à l'Assemblée nationale. Elle vient d'approuver une "Loi d'Amnistie et de Réconciliation nationale". Avec cette loi, la droite poursuit une stratégie consistant à saper la stabilité du pays du Libertador Bolivar. En effet, il ne s'agit pas de libérer des prisonniers politiques – comme l'affirment ceux qui considèrent que le Venezuela est une dictature–, mais bien de libérer les principaux responsables des appels à l'opération de coup d'Etat lancés il y a deux ans sous le nom de code « la Sortie ».
Légitimer le coup d’Etat
C’est la date du 4 février, hautement symbolique pour la révolution bolivarienne (1), qui a été choisie pour la visite au Parlement européen à Strasbourg de l’épouse d’Antonio Ledezma, Mitzy Capriles. Mais Madame Capriles ne s’est pas contentée de chercher des soutiens pour le projet de loi d’amnistie qui a finalement été approuvé le 16 février dernier. Il s’agissait en réalité de renforcer le récit dominant qui présente son mari Antonio Ledezma ainsi que Leopoldo Lopez comme des victimes, en ignorant par là-même leur stratégie putschiste appelée « La Sortie » .
Au cours de sa visite à Strasbourg, Madame Capriles s’est dite prête à "promouvoir le référendum révocatoire de Nicolas Maduro". Les porte-paroles de la droite vénézuélienne doivent s’assurer qu’ils ont le soutien sans faille de leurs partenaires européens afin de mettre en œuvre les instruments juridiques prévus par la Constitution bolivarienne. L’avantage de compter sur des partenaires « respectables » en Europe est, d’une part, que leur image est associée à la préoccupation d’assurer la démocratie et les droits humains, et d’autre part, c’est une façon de camoufler les liens entre la droite vénézuélienne et les États-Unis, notamment le financement considérable des ses activités à travers des ONG. Ce soutien de Washington, qui a été largement documenté par la journaliste Eva Golinger (2), reste essentiel à la stratégie de coup d’Etat « en douce ». Et l’Europe lui fournit aussi un alibi moral.
Rétablir la vérité
La députée Nora Delgado et deux porte-paroles du Comité des victimes des « guarimbas », qui regroupe les familles des victimes et les victimes directes des violences qui eurent lieu début 2014, ont récemment visité Bruxelles (1). Leur mission : restaurer la version des faits ignorée par l’UE. En l’espace de 45 jours consécutifs de violence, il y eut 43 morts et 878 blessés : des institutions publiques ainsi que des centres d’alimentation furent attaqués ; les routes et les autoroutes furent bloquées par des barricades qui empêchaient le passage des ambulances. Un centre de santé fut l’objet d’un incendie qui mit en danger la vie de 89 enfants âgés de 6 mois à 6 ans.
"Une personne saine d’esprit ne ferait jamais cela à d’autres êtres humains. Ce fut une attaque délibérée, une tentative de meurtre arbitraire, commise en plein jour, dans des endroits où les gens travaillaient". (4) Les victimes exigent la justice et des sanctions. Ils affirment qu’un leader politique qui appelle ses partisans à descendre dans les rues pour commettre des actes de violence doit être tenu pour responsable de ses actions.
Rafraîchissons-nous un peu la mémoire : après les résultats des élections présidentielles de 2013, par lesquelles Nicolas Maduro fut déclaré vainqueur à une faible majorité, le candidat Henrique Capriles appela ses partisans à ne pas reconnaître le résultat. Il les convoqua à une manifestation de protestation, et cette crise entraîna des violences qui firent 9 morts et 78 blessés.
Le 31 octobre 2013, l’opération putschiste appelée « La Sortie » fut annoncée par Leopoldo López depuis la ville de Miami. En février 2014, Leopoldo Lopez et d’autres dirigeants de la droite appelèrent la population à descendre dans la rue jusqu’à ce que le gouvernement fût renversé. Le 1 avril 2014, Maria Corina Machado appela à son tour à une marche vers le centre de Caracas, suite à laquelle une attaque eut lieu contre le siège du Ministère du Logement. Des épisodes isolés de violence ? Les 5 municipalités où se déroula l’action des guarimbas étaient celles des maires de l’opposition : Chacao, Valencia, San Cristobal, El Hatillo et Bareta.
Enfin, l’examen d’un document de 15 points appelé "Plan stratégique du Venezuela" atteste que « La Sortie » était une opération planifiée et supervisée depuis l’étranger (5). Y figuraient le cachet d’un cabinet états-unien, FTI Consulting ; et celui de deux fondations liées à l’ex président colombien de droite Alvaro Uribe : La Fondation « Pensamiento Primero Colombia » et la Fondation « Internacionalismo Democratico ». Rappelons qu’au moment de quitter le pouvoir dans son pays, Uribe déclara qu’il "n’avait pas eu le temps d’intervenir militairement" dans le pays voisin. Chavez répondit alors que ce qui lui avait manqué n’était pas le temps mais « d’avoir eu les couilles » de le faire.
La connexion entre certains acteurs d’extrême droite impliqués dans les « guarimbas » et Alvaro Uribe a été amplement démontrée, comme dans le cas du prisonnier Lorent Saleh qui reçut une formation militaire en Colombie, tandis qu’en 2014 il fut présenté comme étudiant et président d’une ONG appelée « Opération liberté". (6)
Le prisonnier Lorent Saleh, à côté de l’ancien maire Antonio Ledezma et d’Alvaro Uribe
"Qui connaît Elvis Duran ?"
La porte-parole du Comité, Desiree Cabrera, dénonce la version médiatique dominante selon laquelle il y eut uniquement une répression des militaires envers les étudiants. "Des bombes furent lancées, des institutions bancaires détruites...Il y avait même des péages pour passer" ; "L’intention de tuer des gens était claire. Des objets tranchants furent placés dans les rues pour décapiter les personnes motorisées." (7) Les manifestants utilisèrent des tactiques de combat en zone urbaine, comme soulever les égouts pour faire tomber les conducteurs de moto. Une victime fut décapitée et plusieurs personnes décédèrent en se fracassant contre les barricades. 9 fonctionnaires des Forces armées bolivariennes et un procureur furent tués dans l’exercice de leurs fonctions à la suite de tirs de snipers.
Le Comité des victimes des guarimbas a entrepris une série d’actions contre les autorités municipales. "Ils devaient protéger les personnes de toute la ville, sans faire de distinction sur leur orientation politique." Il révèla que les maires de l’opposition ainsi que la police locale ne se contentèrent pas seulement de ne prendre aucune mesure pour prévenir la violence, mais qu’ils participèrent aux manifestations en encourageant le vandalisme. Ainsi, les deux maires, Antonio Ledesma et Daniel Ceballos, ainsi que le leader de Primero Justicia, Leopoldo Lopez, furent arrêtés et jugés pour avoir incité à la violence. En outre, d’autres fonctionnaires qui utilisèrent la violence ont été l’objet d’enquêtes et jugés comme étant les auteurs directs des meurtres.
Mais le cas de Leopoldo Lopez mérite une attention particulière. Dans les années 90, López fréquenta la Keneddy School of Government de l’Université Harvard. Selon le journaliste canadien Jean-Guy Allard, cette institution est connue pour être l’endroit où sont recrutés de nombreux agents de la CIA. (8) Là, Lopez aurait connu des spécialistes en opérations militaires de contre-insurrection. (9) Lopez est aussi le cousin de Thor Halvorssen qui, en 2005, fonda l’ONG Human Rights Foundation, avec l’appui et le financement des États-Unis. Leopoldo Lopez participa au coup d’État et à l’enlèvement de Hugo Chavez en avril 2002 mais il put bénéficier d’une amnistie fin 2007.
Leopoldo Lopez en train d’annoncer l’opération "La Sortie"
Désirée Cabrera met en évidence un paradoxe : « Tout le monde connaît déjà le nom de Leopoldo Lopez...mais qui connaît celui d’Elvis Duran ? » Les victimes dénoncent le projet de loi d’amnistie porté par la droite vénézuélienne, qui vise à libérer les acteurs impliqués dans l’incitation au délit. Si les gens savaient qu’Elvis fut décapité à cause d’un plan macabre des guarimbas, il serait plus difficile que les campagnes médiatiques en faveur de l’amnistie de prisonniers tels que Lopez et Ledesma aient tellement d’écho. C’est pourquoi le député chaviste du Grand Pôle patriotique a justifié le vote d’opposition de son groupe à l’Assemblée Nationale, en baptisant cette loi de « Loi d’Amnésie Criminelle".
La lutte contre l’impunité
Sans programme ni leadership, la droite vénézuélienne qui participa au coup d’Etat de 2002 n’a jamais cessé de jouer avec le feu. En 2015, l’opposition a répété ad nauseam qu’elle n’allait pas reconnaître le résultat des élections législatives... jusqu’à ce que les résultats soient en sa faveur. Grâce au rôle actif des médias privés et à cause du mécontentement de la population provoqué par la guerre économique, la droite a remporté les élections législatives. Maintenant elle peut multiplier ses provocations depuis un endroit privilégié, ayant retrouvé une certaine crédibilité... mais, pour combien de temps ?
Au fur et à mesure que la droite acquiert confiance en elle, la fabrication d’un discours de propagande par le monopole de la presse privée contre la révolution bolivarienne développera une approche beaucoup plus agressive et sophistiquée. En 2014, lors du phénomène appelé « guarimbas », les actes de violence allèrent de pair avec l’utilisation de techniques de désinformation massive, nous confortant dans l’idée d’une révolte généralisée du peuple contre un gouvernement répressif. Ce scénario visait à éveiller la sympathie internationale envers de prétendues « victimes ». Le plan a échoué et ses responsables ont été emprisonnés.
On pourrait se demander pourquoi, deux ans plus tard, les vraies victimes sont encore l’objet de campagnes de harcèlement et de désinformation. Peut-être parce que les principaux acteurs dans le scénario du plan La Sortie prétendent lui assurer une continuité ? Si un scénario similaire devait se reproduire, les médias internationaux essaieraient par tous les moyens d’occulter la chronologie des événements que nous venons de passer en revue.
C’est pourquoi il est nécessaire de mettre en lumière les événements de février 2014 et d’établir exactement qui furent ses responsables. C’est une condition nécessaire pour le respect de la paix et de la justice au Venezuela. La stratégie continuelle de mépris et de harcèlement médiatique, ainsi que les manipulations de la droite contre les victimes des « guarimbas » et leurs familles, sont un nouvel épisode du coup d’Etat en cours contre la révolution bolivarienne.
Notes :1) 4 DE FEBRERO DE 1992, REBELIÓN CÍVICO MILITAR
2) US Aggression Against Venezuela : Fact, Not Fiction, TeleSur, 25 Février 2015
3) Conférence de presse de la deputée Nora Delgado et le Comité de victimes ds guarimbas, Club de la Presse de Bruxelles, 28 janvier 2016.
4) Ibid.
5) https://actualidad.rt.com/opinion/e...
6) https://www.youtube.com/watch?v=uWR...
7) Conférence de presse de la deputée Nora Delgado et le Comité de victimes ds guarimbas, Club de la Presse de Bruxelles, 28 janvier 2016.
8) http://www.contrainjerencia.com/?p=82952
9) http://www.ahora.cu/fr/rubriques/mo...
Source : Investig’Action -
APPEL : Notre-Dame-des-Landes – samedi 27 février - Mobilisation générale
Le MS21 s'associe solidairement à la juste et légitime lutte des opposants à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL) en Loire-Atlantique. Il salue le comportement exemplaire du mouvement citoyen ACIPA (Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes) [1] et du mouvement des élus CéDpa (Collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport) [2]. Ce projet d'aéroport est un non sens économique, écologique et social maintenu par les élus socialistes, communistes et Républicains (ex-UMP) en dépit de toutes les argumentations et propositions avancées par les opposants au projet, notamment sur l'aménagement de l'aéroport actuel Nantes-Atlantique. C'est un projet qui sert des intérêts privés (le groupe Vinci) au détriment de l'intérêt général de la région. Nous renvoyons le citoyen désireux de se faire une opinion par lui-même aux liens ci-dessous, et aussi à une « tribune libre » parue dans Presse Océan le 12 janvier 2016 de Jean Varlet, géographe, Professeur des Universités et ancien Président de la Commission de Géographie des Transports du Comité national français de géographie [3], et à l'ouvrage « Notre Dame des Landes : la fabrication d'un mensonge d'Etat » de Françoise Verchère [4], Conseillère générale de Loire-Atlantique, ancienne maire de Bouguenais, commune où se situe l'actuel aéroport Nantes-Atlantique ainsi que la déclaration commune des Unions départementales des trois syndicats CGT, FSU et Solidaires (texte joint). Le double discours du Gouvernement avant et après la COP21 porte un large discrédit sur son réel engagement écologique, en particulier sur l'action de son Ministre de l'écologie, Ségolène Royal. Sa détermination irresponsable à mener ce projet risque de conduire à une nouvelle tragédie comme celle qui a conduit à la mort de Rémi Fraisse au barrage de Sivens. Il en portera alors la responsabilité en recherchant de manière délibérée l'affrontement. Liens :Déclaration syndicale :
« NOTRE-DAME-DES-LANDES : un entêtement coupable » (CGT, FSU, Solidaires)
En Loire-Atlantique et de la région des Pays de la Loire, la CGT, la FSU et Solidaires ont porté une appréciation négative face au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Elles l’ont fait à partir d’une approche essentiellement syndicale et environnementale. Les trois unions départementales entendent se positionner à partir d’une entrée syndicale capable d’appréhender un intérêt général soucieux de développement soutenable, de qualité de vie et de travail. Sous la pression du groupe Vinci, et des lobbies patronaux particulièrement actifs, le gouvernement a choisi en fin d’année 2015 de relancer ce projet d’aéroport. Les déclarations obstinées du premier ministre ne font que confirmer une vision en trompe l’œil de la modernité. Cette annonce, en pleine préparation et déroulement de la COP 21, a ainsi alimenté des conceptions et logiques principalement productivistes ou de prestige. Le projet Notre Dame des Landes, voulu comme une vitrine du Grand Ouest fait l’impasse sur l’optimisation pourtant possible de l’actuel aéroport de Nantes Atlantique à Bouguenais. Notre Dame des Landes s’inscrit dans un vaste meccano d’aménagement de la métropole nantaise. La fermeture de Nantes Atlantique ouvrirait un considérable marché immobilier aux promoteurs sur l’agglomération nantaise. Le prétexte de reconstruction très controversée du CHU sur l’île de Nantes est mis en avant pour entreprendre les travaux. Les friches industrielles font l’objet de spéculations juteuses (plusieurs milliards d’euros d’enjeux). La reconversion industrielle du bassin nantais en serait aussi accélérée au profit du tertiaire et des nouvelles technologies (pôle « Jules Verne »). Désindustrialiser le sud Loire nantais accentuera le déséquilibre des activités sur l’agglomération. Les franchissements de la Loire seront encore plus problématiques. Faire miroiter une montée en puissance autour du fret aérien ne tient pas l’argumentation dans un pays où tout est organisé à partir de Roissy. Les conséquences en termes de transport routier, d’aménagement ferroviaire, de coûts énergétiques et de pollutions induites ne sont pas sérieusement étudiées. Quant à l’emploi, contrairement aux affirmations il n’a rien de garanti en termes de progression. Il dépendra largement des délocalisations inévitables touchant aussi bien l’agglomération nantaise que celle de Rennes, voire d’Angers. Economiquement, ce projet néglige de s’inscrire dans une approche globale intégrant le devenir des énergies fossiles, les conséquences multiples d’artificialisation des espaces ruraux et des terres par les ouvrages qu’il nécessite. Notre Dame des landes répond à une vision en déphasage avec la manière de penser une économie respectueuse de l’environnement et des hommes. En Pays de la Loire, relayant les positions patronales et des décideurs économiques, la nouvelle majorité régionale fait bloc avec Matignon pour évacuer la ZAD et commencer les travaux. Agissant pour le compte de l’Etat le groupe Vinci, demande à la justice de faire évacuer les quatre derniers agriculteurs et les 11 familles qui vivent encore sur le site. De fortes astreintes destinées à les ruiner, la confiscation des cheptels et du matériel agricole sont en jeu. Contrairement à son engagement, le gouvernement le renie et veut engager les expulsions sans attendre l’issue de tous les recours en suspens. Il s’agit là d’une trahison supplémentaire. Les UD CGT, Solidaires et FSU de Loire-Atlantique demandent : - qu’il ne soit procédé à aucune expulsion ni expropriation sur la ZAD. Tous les recours déposés doivent être traités et recevoir décision de justice. - qu’une étude indépendante sérieuse soit menée pour étudier les avantages et inconvénients du maintien en exploitation de Nantes Atlantique. - qu’il soit mis un terme aux arrestations de manifestants, confiscations d’engins agricoles, véhicules et permis de conduire qui relèvent de la criminalisation du mouvement social. L’État et le pouvoir politique n’ont pas le droit de confondre l’ordre républicain et la recherche délibérée de l’affrontement. -
La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération : les nouveautés depuis le 4 février 2016
> Cher(e)s ami(e)s,
> Le 7 février marquait un nouvel anniversaire ! Celui du Blocus, qui sévit depuis 54 ans. Il est considéré comme « le génocide le plus long de l’histoire » ! Si l’on ne devait ne retenir qu’un seul résultat positif de la visite de Raul Castro dans notre pays, et il y en a de nombreux, on notera l’insistance du Président de la République française pour condamner cette mesure d’un autre temps, et sa demande, pressente, au Président des États Unis d’en finir avec ce qui empêche le développement normal de l’économie cubaine et qui provoque "des souffrances inacceptables au peuple cubain".
Comme l’a rappelé François Hollande, Barak Obama peut tout à fait sans attendre la décision du congrès, prendre des mesures assouplissant le blocus. Il en a le temps et le pouvoir.> On notera que de nouvelles rencontres ont lieu entre les experts cubains et étasuniens sur le trafic de personnes et la fraude migratoire.
> Cuba n’est pas seulement un pays agréable pour les touristes. Chiffre record l’an dernier 3 millions 500.000 visiteurs et le nombre des Français s’est sensiblement accru. Mais c’est aussi une terre d’accueil. Les rencontres au sommet et des négociations importantes s’y déroulent. Les négociations entre le gouvernement colombien et les FARC s’y déroulent et cette semaine, a lieu la rencontre des primats de l’Église Catholique et de l’Église Orthodoxe Russe. Une première dans l’Histoire Elle marquera une étape importante dans les relations entre les deux églises.
> Dans cette livraison, retour sur le Cuba d’avant ! un article, sur la mafia qui sévissait notamment sous Batista et un hommage à Jose White, violoniste cubain virtuose, né de père français et mort à Paris.
Et ces jours-ci , commencent deux évènements culturels : le Festival International du Havane, qui fêtera les 50 ans du COHIBA et qui rassemblera 1.200 amateurs venant de 60 pays ! et la réputée Foire Internationale du Livre qui s’installe dans la capitale avant de le faire dans les grandes villes cubaines… Nous en reparlerons.> Et cette semaine encore, nous donnons quelques échos aux manifestations qui ont lieu sur le clown Chocolat avec l’inauguration de l’exposition qui a lieu à la Maison des Métallos à Paris et aux diverses initiatives qui se déroulent à Bordeaux, où il fut enterré dans l’anonymat et sous un nom d’emprunt…
> Notre équipe s’enrichit d’un nouveau rédacteur. Michel Humbert, vice-président de notre association qui a accepté de nous offrir, régulièrement un « Billet ». Cette semaine il s’agit de la situation difficile des télécommunications dans l’Ile… Instructif !
> Une constatation réjouissante : notre site est de plus en plus visité. Janvier 2014 : 4.399, Janvier 2.015 : 7.812, Janvier 2016 : 17.405. Et jeudi dernier nous avons battu le record de visites quotidiennes : 1.151. Notre Lettre Hebdomadaire est adressée directement ou avec l’aide d’amis qui la relaient, à près de 20.000 personnes. Et nous voulons ne pas en rester là. Nous travaillons à améliorer ce moyen de communication tant dans son contenu que dans sa présentation.
> Bonne lecture et excellente fin de semaine !
> Bien cordialement,
> Roger Grévoul
Président Fondateur
Responsable politique du Site Internet et de la Lettre Hebdomadaire.Crapules à Cuba !
par Michel Porcheron le 11 février 2016
> Batista, Meyer Lansky et la Mafia, quelques crapules dont on ne se lasse pas
> posté par Michel Porcheron
> Le général Fulgencio Batista arrive au pouvoir à Cuba en mars 1952 par le biais d’un putsch militaire, avec le soutien de la CIA. Cuba devient alors l’une des nombreuses dictatures militaires contrôlées par Washington, mais aussi un Etat mafieux.
Les parrains de Cosa Nostra, comme Lucky Luciano et Santo Trafficante, ainsi que le chef de la Kosher Nostra judéo-américaine Meyer Lansky, s’installent au cœur de l’appareil étatique cubain et font de La Havane le « bordel des Etats-Unis », selon le politologue Karl E. Meyer. Ils régissent les casinos, les cabarets, les cinémas porno, la prostitution, le blanchiment d’argent, les ventes de drogues, d’armes et, bien sûr, la corruption.
La chaîne Histoire diffuse depuis le 29 janvier un documentaire de 55 mn de Bernhard Pfletschinger et Hans-Peter Weymar (Allemagne, 2012, rediffusion)ETECSA sur la sellette !
par Michel Humbert le 10 février 2016
> ETECSA est l’entreprise d’état cubaine, Empresa de Telecomunicaciones de Cuba S.A., qui gère et commercialise les télécommunications, à la fois les lignes fixes, les mobiles et internet.
Être sur la sellette, c’est être assis sur le siège où, dans les temps anciens, on asseyait les accusés….
Le jeudi 4 février les responsables d’ETECSA, Tania VELAZQUEZ, directrice centrale du commerce et du marketing , Mayra AREVICH, présidente directrice, et Hilda Arias PEREZ, directrice centrale des services mobiles, ont tenu une conférence de presse, pour informer des résultats de l’année 2015 et des perspectives pour l’année 2016.
Le titre de l’article paru le lendemain dans Granma, le journal officiel cubain, relatant cette conférence de presse, donne le ton : « Résultats, insatisfactions, et perspectives… la corde raide d’ETECSA ».
Et, chose étonnante, pour ceux qui croient que, à la fois tout va bien à Cuba, ou que tout va mal (et ils sont nombreux pour dénigrer ce pays) et pour ceux qui pensent qu’il n’y a pas de débats publics sur l’état des services cubains, à la lecture des commentaires qui suivent cet article, ils vont être très surpris.LE DESSIN DE RAMSES - 05
par Gérard le 10 février 2016
Table d’hôtes cubaine !
par Comité Lille Métropole le 10 février 2016
> Le Comité Local Lille Métropole de Cuba Coopération France, à l’invitation de la Maison de Quartier de Wazemmes, s’est mis aux fourneaux le 4 février dernier. Le temps d’un repas cubain, nous avons échangé avec les habitants du quartier et répondus à leurs interrogations sur Cuba.
A Cuba, le pape et le chef de l’Eglise russe feront « l’histoire »
par Bernadette Sauvaget le 9 février 2016
> L’annonce de la rencontre a surpris. Le choix du lieu – un trivial aéroport – intrigue. Malgré plusieurs tentatives, ses deux prédécesseurs – Jean Paul II et Benoît XVI – avaient échoué à convaincre Moscou. Le pape François, lui, a bel et bien rendez-vous, vendredi 12 février à l’aéroport de La Havane, avec le patriarche orthodoxe russe, Kirill. Brève, à peine deux heures, la rencontre n’en est pas moins historique.
> Un article publié par le quotidien LIBERATION
Montage photo réalisé avec le partiarche orthodoxe russe Kirill (d) et le pape François.Le clown Chocolat et …le ministre-Chocolat. Deux véritables histoires.
par Michel Porcheron le 8 février 2016
> Le clown Chocolat vous connaissez désormais. Mais « Severiano », le ministre-chocolat ?
Par Michel Porcheron
Vous avez découvert et aimé Chocolat, prénom Rafael, le clown nègre, premier artiste noir de la scène française, fin XIX e- début XX e siècle, à Paris. Car vous avez peut-être lu « Chocolat, La Véritable histoire d’un homme sans nom » de l’historien Gérard Noiriel et probablement vu le film de Roschdy Zem, avec Omar Sy, dans le rôle-titre.
Le moment n’est-il pas venu de découvrir « Severiano » ? Severiano de Heredia, un mulâtre, également Cubain, comme Rafael, descendant d’esclaves comme Rafael, ayant connu la gloire à Paris, comme Rafael, puis tombé dans les oubliettes, une fois encore comme Chocolat.
Certes leurs mondes, qui se sont peut-être croisés, diffèrent. Severiano de Heredia, répétons-le mulâtre cubain, fut « Maire » de Paris, même si le titre n’existait pas encore, et ministre de la République. Comme G.Noiriel a exhumé Chocolat, Paul Estrade, Professeur émérite de l’Université de Paris VIII a redonné vie à Severiano de Heredia, thème de son dernier livre publié. Avec ce livre, on part à la découverte de la véritable histoire d’un autre homme, hors du commun. Un contemporain de Chocolat.
Paul Estrade a accepté de nous accorder un entretien. (mp)Rafael alias le clown Chocolat
par louis gigout le 7 février 2016
> Chocolat. Attendez-vous à entendre souvent ce mot dans les jours qui viennent. Beaucoup vont l’apprendre, Chocolat était le sobriquet raciste d’un clown, star « exotique » du spectacle français de la Belle Époque.
Un pont noué entre Cuba et la France
par Jacques Burlaud le 6 février 2016
LE DESSIN DE RAMSES - 04
par Gérard le 6 février 2016
La mue des Comités de défense de la Révolution (CDR)
par Michel Porcheron le 5 février 2016
> « Alors que La Havane sort lentement de son isolement tant diplomatique qu’économique, l’évolution du rôle et du fonctionnement des comités de défense de la révolution (CDR), longtemps consacrés à une forme de surveillance de la population, illustre la façon dont les Cubains s’adaptent à la nouvelle donne. » Le Monde diplomatique de février présente ainsi un reportage de Marion Giraldou, docteure en Histoire. Nous en publions un « aperçu », le texte intégral en ligne étant réservé aux abonnés. En kiosque 5,4 euros.
Drapeau cubain et drapeau français UNIS !
par Gérard le 4 février 2016