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MS21 - Page 43

  • Cinq réflexions sur le Front National 3/5

     

    par le MS21

    Cinq réflexions sur le Front National (suite)Cinq réflexions sur le Front National (suite)

     

    Troisième partie

    3- Le programme économique et social du FN.

    Nous avons souligné plus haut la double composante du FN. A la lumière de cette distinction, il devient simple d’analyser son discours, et l’ambiguïté de son programme.

    3.1 Le FN et l’Etat

    Dans sa dernière vitrine, le FN fait l’apologie d’« …un État fort et stratège qui aiguillonne notre pays vers l’innovation, la prospérité et assure son rayonnement …»

    Mais, camouflés derrière cette posture électoraliste, les dangers que représente le  programme du  FN pour une véritable République Sociale apparaissent clairement. Car il s’agit uniquement de renforcer les services de police et l’armée, de réduire le rôle de la justice à sa fonction répressive et de mettre les fonctionnaires aux ordres. Jamais le FN ne propose de solutions pour répondre aux besoins sociaux sauf quand il désigne – de façon obsessionnelle – l’étranger comme le responsable de tous nos maux. Dans une perspective républicaine et sociale, renforcer l’État n’a de sens que dans le cadre strict de la séparation des pouvoirs et au service de la démocratie citoyenne. Mais pour le FN c’est simplement l’occasion de neutraliser tous les contre-pouvoirs, notamment ceux qui se sont construits à travers la décentralisation. À cet égard les déclarations de Mme le Pen, contre « …la fuite en avant des collectivités locales …» sont significatives : elle ne cesse de fustiger leurs dépenses qu'elle juge excessives et déplore un nombre pléthorique de personnels.

    3.2 Le FN, la dette et l’euro.

    Concernant la dette publique de notre pays, le FN reprend aussi quelques revendications qui semblent partagées par l’électorat populaire : la restauration de la banque de France dans ses prérogatives monétaires et l’abrogation de la loi de 1973 qui interdit à l’État d’emprunter à cette même banque de France, ainsi que la sortie « concertée » de l’euro.

    Mais ces outils de politique nationale n’ont d’intérêt que s’ils sont mis au service du salariat des classes populaires. Et sur ce chapitre c’est le néant. Rien n’est dit sur la nécessité de l’annulation des plans d’austérité qui resteraient en place pour le plus grand profit des marchés financiers. Rien n’est dit sur le nécessaire défaut partiel de cette dette illégitime et sur sa restructuration. Rien n’est dit sur l’impérieuse nécessité de démanteler les marchés financiers, de supprimer le marché obligataire spéculatif et de procéder à la nationalisation du secteur bancaire. Il s’agit donc bien de faire miroiter des outils politiques mais en se gardant bien de menacer la moindre part des intérêts des classes dirigeantes appuyés sur l’ordre néo-libéral. La réalité est que le FN ne veut pas annuler la dette et qu’il souhaite rembourser les marchés financiers et les spéculateurs. En toute logique républicaine, la création monétaire de 100 milliards d’euros par an évoquée par le FN devrait être dévolue aux investissements d’avenir de la France : les logements, les écoles, les services publics, les infrastructures, la recherche et le développement . Or, Madame le Pen propose de les donner aux marchés financiers qui depuis plus de vingt ans spéculent et s’enrichissent sur l’endettement public !

    Concernant l’euro, on trouve la même ambiguïté dans le discours frontiste. Sur le site du FN on peut lire que  la sortie de l’euro « …doit se préparer avec nos partenaires européens. Le couple franco-allemand doit jouer ce rôle moteur dans cette concertation et cet arrêt programmé de l’expérience de l’euro. .. Bien préparée, concertée avec les autres nations européennes, la fin ordonnée de l’euro est la condition de la renaissance économique de la France »  On voit ici, dans cette présentation, que les cadres du FN mentent  aux Français en pariant que d’autres pays accepteront de sortir de l’euro à brève échéance. Aucun gouvernement en effet n’a émis et soutenu sérieusement cette éventualité et l’épisode de la crise grecque a démontré au contraire l’acharnement coupable avec lequel les institutions européennes ont défendu cette monnaie, n’hésitant pas pour cela à plonger tout un pays dans une crise économique en passe de se transformer en véritable crise humanitaire. Ici encore, derrière la vitrine d’une préoccupation sociale se cache le futur renoncement devant les intérêts oligarchiques. Car la seule perspective crédible pour redonner à la France sa souveraineté monétaire est le scénario d’une sortie - certes solidement préparée sur le plan technique et politique  pour éviter des peurs qui ne manqueront pas d’être entretenues par l’ordre dominant - mais une sortie  rapide et unilatérale.

    3.3 Le FN et la protection sociale

    En cette matière, Mme Le Pen attrape dans sa campagne tout ce qui peut lui ramener des électeurs ! Aussi elle a copié une grande partie des revendications syndicales ainsi que des éléments du programme du Front de Gauche ou d’une association comme ATTAC. Son programme est donc un vrai feu d’artifice dans lequel on augmente les salaires, les budgets de la défense et de la justice, mais aussi les retraites et les remboursements des soins…le tout devant être financé par des droits de douane et des économies sur l’immigration qu'elle chiffre à 60 milliards d’euros. Tout ceci n’est pas sérieux. Selon une étude réalisée par le ministère des affaires sociales en 2010, l’immigration est loin d’être une source de déficit pour les comptes publics. En 2009 les immigrés ont reçu de l’État environ 50 milliards d’euros (retraites, R.S.A., allocations sociales, santé…) et, dans le même temps, ont contribué aux ressources publiques (Impôt sur le revenu, impôts sur la consommation, cotisations sociales, etc.) pour environ 60 milliards d’euros. Le solde était donc positif de plus de 10 milliards d’euros.

    On a vu récemment Pierre Gattaz, le patron du MEDEF, exprimer ses craintes en comparant le programme du F.N à celui de l’union de la gauche de 1981. Mais dans le même temps, il y avait une quarantaine de patrons sur la liste de Mlle Marechal-le Pen et le président du groupe Michelin s’entretenait paisiblement avec le premier de la liste FN de la région Auvergne-Rhône-Alpes… La réalité est que le FN, aujourd’hui comme hier, est un allié permanent du grand patronat et s’aligne sur ses positions. Ainsi le FN prône l’allégement des cotisations sociales et pour les retraites le renvoi de la prise en compte de la pénibilité à des négociations, branche par branche, qui ouvre la voie à de fortes inégalités entre secteurs d’activité. Le programme du FN c’est aussi la précarisation générale du travail, la privation de cantine scolaire pour les enfants de chômeurs, le refus de la construction de HLM et l’abolition de la loi SRU*, le refus de la hausse du smic, le refus de l’encadrement des loyers etc…Évidemment, de la part du FN, c’est le silence absolu sur l’explosion des profits spéculatifs et des dividendes qui sont la véritable cause des déficits de la Sécurité Sociale. Pour ceux qui auraient encore des illusions rappelons ici le commentaire de Mme le Pen lors du mouvement contre la réforme des retraites en 2010 : « …Les syndicats jettent la France dans le chaos… La tolérance zéro doit s’appliquer à tous ces émeutiers …».

    3.4 Le FN et les femmes

    Animé d’une subite préoccupation familiale, le FN veut  instituer un revenu parental à partir du 2ème enfant. Il ne s’agit évidemment pas d’une mesure protectrice pour le droit de femmes mais d’une incitation au retour au foyer pour les mères. Cette régression sociale est à mettre en parallèle avec d’autres mesures préconisées par le FN et qui rappellent les relents nauséabonds de l’esprit de Vichy « Travail – Famille - Patrie ». Ainsi le FN avant de se rétracter très récemment  par pur souci électoraliste, avait déclaré la guerre au planning familial, proposé de remettre en cause le droit à l’avortement et  fait du déremboursement de l’I.V.G. un axe de campagne.

     

    Note :  La loi SRU impose notamment aux communes un minimum de 20% de logements sociaux.

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  • Le Plan Colombie a été un cauchemar pour les femmes

    Six femmes ont été violées toutes les heures en Colombie au cours des neuf premières années du Plan Colombie. Les femmes ont été parmi les plus affectées par le Plan Colombie et par l’état de guerre permanente dans la région.

     



    Ces chiffres sont ceux d’une enquête commune menée par des organisations de lutte pour les droits des femmes, dont Oxfam et d’autres groupes basés en Colombie. L’étude révèle également que quelques 489.678 femmes ont été victimes de violences sexuelles variées, tandis que 7.752 étaient forcées à la prostitution entre 2000 et 2009, années totalement inclues dans le plan controversé.

    Le Plan Colombie est une enveloppe globale d’aide militaire lancée en 2000 par Bill Clinton, alors président des USA, pour lutter contre les trafics de stupéfiants et les insurrections. Durant les 15 dernières années, il a contribué en termes de présence militaire et de milliards de dollars à aider la Colombie dans sa lutte contre le trafic de drogue et contre l’aile gauche de la guérilla que le gouvernement combattait depuis des décennies.

    Pourtant, si l’on en croit les groupes de défense des droits de l’homme dans la région, ce marché a été un désastre.

    « Ce que l’on constate, c’est un renforcement du trafic de drogue une recrudescence de la répression, un accroissement de la pollution de l’environnement et une augmentation des violations des droits de l’homme des colombiens, » déclarait Nidia Quintero, secrétaire générale du groupe des droits paysans Fensuagro, à téléSUR.

    Les trois-quarts de l’aide financière du Plan Colombie ayant été consacrés au financement militaire et à celui des polices locales, on a assisté à une militarisation sans entraves du pays. Ceci se vérifie plus particulièrement durant les sept premières années du plan, de 2000 à 2007, moment où l’assistance des USA dépassait systématiquement les 600 millions de dollars par an et dont 80 pour cent alimentaient les forces de sécurité, d’après les chiffres du Washington Office of Latin America.

    Ceci s’est ajouté à la violence, crimes, disparitions forcées qui existaient déjà en grand nombre à cause de la guerre civile permanente entre l’armée colombienne, les troupes paramilitaires et les combattants guérilleros.

    D’après Quintero, celles qui continuent à payer le prix fort, ce sont les femmes.

    Violences sexuelles : Butin de guerre !

     

    La violence sexuelle à l’égard des femmes, dans le pays, n’est pas simplement la conséquence malheureuse de la guerre. Elle relève plutôt d’une stratégie militaire, dit Milena Montoya, avocate pour la défense des droits de l’homme.

    « Violer une femme est un butin de guerre », voilà ce que déclare à teleSUR Montoya, qui est également secrétaire du conseil exécutif pour les droits de l’homme du groupement d’avocats Lazos de Dignitad (Ties of Unity). « Violer une femme terrorise les autres femmes. C’est donc l’une des pratiques que les groupes militaires de l’armée colombienne comme ceux de l’armée des USA, ont utilisé pour soumettre les populations en les faisant vivre en état de terreur. ».

    Il existe une abondante documentation à propos des violences sexuelles qui ont eu lieu dans une absolue impunité grâce aux accords bilatéraux et à l’immunité diplomatique des officiels U.S..

    Par exemple, d’après un rapport demandé par le gouvernement colombien et les FARC, 54 jeunes filles colombiennes ont été abusées sexuellement par des soldats US et par des cocontractants militaires entre 2003 et 2007. Le problème est qu’ils ne peuvent pas en être tenus pour responsables. « Il existe une abondante information à propos de la violence sexuelle

    qui se passe dans la plus absolue impunité à cause des accords bilatéraux et de l’immunité diplomatique accordée aux officiels des U.S. », déclare Renan Vega de l’Université Pédagogique de Bogota, corédacteur du rapport.

    Montoya dit que c’est ce qui rend ces soldats « intouchables », et leur a permis d’exercer et de maintenir « l’abus de pouvoir envers les femmes et les enfants ».

    Elle ajoute que l’augmentation de la prostitution forcée avait également tendance à se développer autour des bases militaires U.S.. Ces bases étaient, en général, établies à proximité de communautés rurales pauvres où les possibilités de travail ou d’études pour les femmes et les jeunes étaient réduites.

    Des études sur les droits des femmes ont montré que ces sortes de contrôles génèrent des effets psychologiques au long terme pour ceux qui en sont victimes, quand ceux-là même qui ont pour responsabilité de les protéger sont ceux par qui le crime est rendu possible, et que les civils sont livrés à eux-mêmes sans possibilité de demander que justice soit faite.

    Destruction de la famille

    Mais, plus inquiétant, encore, pour les défenseurs des droits humains, sur le terrain, est la destruction totale de la structure familiale.

    Cette situation est essentiellement le résultat du massacre des hommes des communautés, massacre qui laissait les femmes uniques soutiens de famille, mais aussi de la destruction massive des cultures de coca qui a laissé des milliers de paysans sans gagne-pain, les forçant à se déplacer pour trouver du travail.

    L’effet psychologique au long terme qu’ont eu ces pertes pour ces femmes est immense.

    « Il est évident que les femmes sont abandonnées avec ce poids, le poids émotionnel, après que leur famille nucléaire (noyau familial ait été affecté,) ait été affectée, mais également le fardeau économique qu’elles endossent en tentant de soutenir leur famille », dit Quintero.

    L’essentiel de ces conséquences s’est fait sentir chez les femmes de communautés rurales pauvres, là-même où se trouvaient les zones majeures du conflit guerrier. D’après Montoya, presque 30 à 40 pour cent des femmes dans les zones rurales sont seules avec enfants « parce que des groupes armés ont tué leur père, leur mari, leurs fils. ».

    « Quelles autres options les femmes ont-elles dans leurs foyers… Quelles options ont-elles dans leurs communautés ? Aucunes. Il n’y a pas de travail, il n’y a pas de possibilités d’étudier », dit l’avocat des droits humains.

    Ce sont des situations de ce type qui poussent les femmes vers la pauvreté, les forcent à migrer pour trouver du travail, ou les acculent à des activités comme la prostitution, ajoute Montoya. Indépendamment de cela, en marge de la violence, les connections familiales ont aussi été ruinées par la destruction des cultures qui a radicalement changé le mode de vie de milliers de communautés rurales. Cette partie du Plan Colombie qui a utilisé des techniques de fumigation avait pour but de diminuer la consommation de drogue aux U.S. en s’attaquant aux producteurs pour couper l’approvisionnement. Résultat : dans le collimateur, les cultivateurs de coca en Colombie ont vu leurs cultures traités par fumigation et détruites, sans qu’aucune aide de transition ne soit mise en place comme des cultures de remplacement où autre revenus. Les officiels n’avaient même pas compris que la coca connaissait des usages variés qui incluaient la nutrition, le médical, les cosmétiques, ils appliquaient l’interdiction totale du produit.

    Certaines études ont également montré que les femmes qui vivaient dans ces aires de fumigations avaient un plus grand risque de développer un cancer du sein ou du col de l’utérus, tandis que les hommes voyaient augmenter le risque de contracter un cancer de la prostate, dit Fensuagro’s Quintero.

    Assister à la destruction par fumigation de votre environnement et de votre mode de vie, « cela a des conséquences psychologiques et émotionnelles », dit Quintero. Ceci a vraiment causé un dommage énorme à la population colombienne, autant que le conflit armé dans lequel le pays a vécu durant tant d’années.

    Cette approche peut, aujourd’hui, être considérée comme un échec total. Les cartels continuent à bien se porter dans le pays. La Colombie est toujours considérée comme l’un des plus gros producteurs de cocaïne au monde. Et les U.S. sont toujours l’un des plus gros consommateurs.

    « Ça a été un moyen de chasser les petits producteurs, pas vraiment de trouver des solutions pour faire cesser le trafic de drogue », dit Quintero, ajoutant que le Plan Colombie « a affecté directement les agriculteurs, leurs droit au travail, leur droit à la vie et à la santé, tandis qu’il affectait aussi l’environnement. ».

    Quoi qu’il en soit, les études sur l’impact au long-terme sur le Plan Colombie ne sont pas légion. D’après Quintero, les gouvernements, en incluant l’administration actuelle du Président Juan Manuel Santos, n’ont jamais fait du financement de telles études une priorité.

    Aller de l’avant

     

    La Colombie va connaître de nombreux changements dans les mois qui viennent, sachant que le gouvernement et les guérilleros FARC veulent signer un accord de paix final pour le mois de mars. Mais beaucoup devra être accompli, dans un post accord, pour atteindre une situation, non seulement de paix, mais de justice et de réconciliation.

    Ceci implique réparation pour le mal commis durant les décennies passées comme, le femicide (les assassinats contre les femmes), la destruction des communautés et la terreur psychologique utilisée contre les populations civiles par les forces gouvernementales et paramilitaires.

    « Le conflit a émergé en raison de causes structurelles que sont les problèmes sociaux du pays » dit Montoya, beaucoup d’entre elles ayant été exacerbées au fil des ans, et non arrangées.

    Pour accomplir réellement les changements nécessaires au pays pour qu’advienne une paix durable, un réel investissement dans des programmes sociaux au long terme sont nécessaires pour consolider les communautés pour des années - pas dans le militaire ou le technologique, dit Montoya.

    Les agriculteurs membres de Fensuagro ont lancé des appels similaires aux gouvernements, tant locaux qu’internationaux pour accompagner les prochains pas de la Colombie.

    Leur plan comporte quatre volets : investir plus dans les études permettant d’identifier l’impact sur le long terme tant physiologique que psychologique du Plan Colombie et de la guerre ; reconnaître aux femmes le statut de victimes et entamer un processus de réconciliation ; trouver de nouveaux moyens de combattre le trafic de drogue, qui n’incluent pas que l’on cible le producteur ; aider les cultivateurs de coca à créer, avec la plante, des produits alternatifs qui soient commercialement viables ou favoriser la transition vers d’autres formes d’économie.

    Aujourd’hui, date anniversaire de la mise en œuvre du Plan Colombie, les autorités colombiennes et les U.S. discutent un nouvel accord surnommé Plan Colombie 2.0.

    Espérons qu’il ne ressemble en rien au premier.

    Source : TeleSur

    Traduit de l’espagnol par l’équipe de traducteurs d’Investig’Action

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  • Il faut sortir de l'OTAN au plus vite, c'est l'urgence absolue pour éviter la guerre.

    Les néo-nazis formés en Ukraine essaiment partout en Europe pour de nouvelles opérations GLADIO.

    par Lucien Pons

    Les bruits de bottes sont de jour en jour plus forts ! L’OTAN est une alliance criminelle qui cherche à imposer le Nouvel Ordre Mondial au profit des 1% les plus riches qui pillent le monde sans entraves ou presque. La Russie est la seule à s’opposer efficacement à cette opération terroriste. Elle s’appuie sur le droit international mis en place à la fin de la seconde guerre mondiale par tous les pays du monde afin d’éviter les conflits entre les nations. Elle défend le « Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». La France était dans le même camp lorsque gaullistes et communistes refusaient le carcan otanesque imposé par les Etats-Unis.

    Fleurissait alors en France le slogan « US GO HOME » que nous aimerions voir à nouveau refleurir sur nos murs. Hélas cet héritage issu de la Résistance est lui aussi menacé, « Nike la France » tagué un peu partout et particulièrement sur des lieux symboliques (La statue du Général de Gaulle  à Calais ) a remplacé « US go Home ».

    Autres temps autres mœurs, nous avons depuis réintégré le commandement intégré de l’alliance atlantique sous commandement américain.

    Nous avons démantelé l’armée française en fermant de plus en plus de casernes sans pour autant diminuer les dépenses militaires, elles sont en augmentation au contraire…

    Nous avons démantelé nos industries nationales stratégiques, Alstom par exemple, qui permettaient l’indépendance de la France.

    Le gouvernement actuel est sur le point d’offrir les bases militaires désaffectées par notre armée aux armées mercenaires de l’OTAN. Les militaires et soudards ainsi installés sur notre sol ne seraient pas soumis à nos lois ! C’est vrai que l’intégration européenne à marche forcée imposée par notre président vise à effacer définitivement notre état-nation. La souveraineté nationale et populaire sera bientôt un lointain souvenir…

    Les armées de réserve de cette organisation terroriste sont incompatibles avec notre sens de la justice et de la démocratie. Elles peuvent être néonazies en Ukraine et appelées à se répandre dans les pays de l’Union Européenne. Elles peuvent aussi être terroristes islamiques au Proche et Moyen Orient. Le Front Al Nosra - qui fait du bon boulot en Syrie aux dires de l’ancien ministre français des affaires étrangères – est de ceux-là ! La compagnie est grande, les armées mercenaires que sont Daesch et autres monstres sont également au service de l’Empire du bien.  

    L’étrange ballet avec la Turquie va-t’en guerre du Calife Erdogan a de quoi inquiéter ! Les manœuvres otanniennes dans la mer Egée sont à surveiller de près, la Turquie y joue un rôle prépondérant.

    Pour toutes ces raisons nous devons informer et mobiliser afin d’éviter les catastrophes programmées. Le texte ci-dessous apporte des précisions très importantes.

     

     

    COMMUNIQUÉ DU COMITÉ “NON À LA GUERRE, NON À L’OTAN“ 

    Nous sommes en état de guerre sur deux fronts qui deviennent de jour en jour plus incandescents et périlleux.

    Tout en accusant la Russie de “déstabiliser l’ordre de la sécurité européenne“, l’OTAN sous commandement US a rouvert le front oriental, nous entrainant dans une nouvelle guerre froide qui par certains côtés est plus dangereuse que la précédente. Cette guerre, voulue par Washington, a pour but de briser les rapports Russie-Union européenne nuisibles aux intérêts des États-Unis.

    Alors que les USA quadruplent les financements destinés aux forces militaires en Europe, décision a été prise de renforcer la présence militaire “avancée” de l’OTAN en Europe de l’Est. Après avoir englobé tous les pays de l’ex-Pacte de Varsovie, trois de l’ex-Yougoslavie et trois de l’ex-URSS -, L’OTAN continue son expansion vers l’Est et prépare l’entrée de la Géorgie et de l’Ukraine (déjà, de fait, dans l’OTAN), en déplaçant ses bases et ses forces armées, y compris nucléaires, toujours plus près de la Russie.

    Une telle stratégie représente une menace croissante également pour l’Europe. L’Ukraine, où les formations néonazies ont été utilisées par l’OTAN lors du putsch de l’Euromaidan, est devenue le centre de recrutement des néonazis pour toute l’Europe. Ces éléments une fois formés par les instructeurs de la 173e division aéroportée en provenance de Vicenza sont renvoyés dans leur pays munis du “laissez-passer” de leur passeport ukrainien. Il se crée ainsi les bases d’une nouvelle organisation paramilitaire secrète de type “Gladio”.

    Les USA et l’OTAN préparent d’autres opérations sur le front méridional, en lien étroit avec celui oriental. Après avoir fait semblant pendant des années de combattre l’EIIL et d’autres groupes, en leur fournissant secrètement des armes via la Turquie, les USA et leurs alliés demandent aujourd’hui un cesser-le-feu pour “raisons humanitaires”. La raison en est simple : les forces gouvernementales syriennes appuyées par la Russie sont en train de libérer toujours plus de portions du territoire syrien jusqu’ici occupées par l’EIIL et d’autres formations, qui reculent également en Irak.

    Dans le même temps, l’OTAN renforce son soutien militaire à la Turquie, qui avec l’Arabie saoudite, vise à occuper une partie du territoire syrien proche de la frontière. C’est dans ce but que l’OTAN, sous le couvert officiel de contrôler le flux de réfugiés (résultat de la guerre USA/OTAN) déploie en Mer Égée ses navires de guerre du 2e groupe naval permanent, qui vient tout juste de terminer une série d’opérations d’entrainement avec la marine turque.

    […]

    La suite : http://www.mondialisation.ca/il-est-urgent-de-sortir-de-lotan/5509734

     

    - ET aussi: http://www.mondialisation.ca/il-est-urgent-de-sortir-de-lotan/5509734#sthash.iXGXNTnA.dpuf

    D’autres liens:  

    http://francaislibres.org/2015/10/27/petition-du-comite-valmy-pour-la-sortie-de-la-france-de-lotan/

     http://ilfattoquotidiano.fr/il-est-urgent-de-sortir-de-lotan/#.Vs1hV3n2bX4

     http://ilfattoquotidiano.fr/litalie-toujours-plus-au-coeur-du-dispositif-europeen-de-lotan/#.Vs1h2Xn2bX4

     http://ilfattoquotidiano.fr/giulietto-chiesa-pacte-usa-turquie-contre-leiil-les-deux-comperes-feignent-de-combattre-les-coupeurs-de-tetes/#.

    http://www.voltairenet.org/article190310.html (Avancées de l’OTAN à l’Est et au Sud par Manlio Dinucci)

     

    Il y à 50 ans : Le général DE GAULLE décidait de RETIRER la France du COMMANDEMENT MILITAIRE intégré de L'OTAN 

     

    Il y a un demi-siècle - le 21 février 1966 -, lors d'une conférence de presse mémorable à Paris, Charles de Gaulle annonça au monde entier le retrait de la France du commandement militaire intégré de l'OTAN.

    Il le fit dans ces termes (la vidéo de ce passage peut être visionnées dans les archives de INA en cliquant ici )

    http://www.upr.fr

    http://www.communcommune.com/2016/02/il-y-a-50-ans-le-general-de-gaulle-decidait-de-retirer-la-france-du-commandement-militaire-integre-de-l-otan.html

     

    La pétition sortir de l’OTAN initiée par le Comité Valmy :   http://www.comite-valmy.org/spip.php?article6031

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  • Est-il encore permis d’informer sur les activités du groupe Bolloré ?

     

    L’audience du procès en diffamation que le groupe Bolloré intente à Bastamag se déroulera le jeudi 11 février, à la 17ème chambre du Tribunal de grande instance de Paris, à partir de 13h. L’audience sera publique. Ce procès pose plusieurs questions essentielles sur la liberté d’informer, en particulier sur les activités des multinationales.

    L’audience du procès en diffamation que le groupe Bolloré intente à Bastamag se déroulera le jeudi 11 février, à la 17ème chambre du Tribunal de grande instance de Paris, à partir de 13h. L’audience sera publique.

    Le groupe Bolloré estime diffamatoire pas moins de huit paragraphes – ainsi que le titre et le surtitre – d’un article de synthèse publié par Bastamag en octobre 2012 et consacré à la question de l’accaparement des terres, ces appropriations de terres à grande échelle par des fonds d’investissements ou des multinationales, principalement en Afrique et en Asie.

    S’appuyant sur des rapports des Nations unies et d’organisations internationales, cet article dressait un état des lieux du mouvement d’accaparement de terres en Afrique, en Amérique latine et en Asie, et des grandes entreprises françaises qui y sont impliquées. L’article mentionne ainsi les activités du groupe Bolloré, via une holding luxembourgeoise, la Socfin, dans lequel le groupe possède de fortes participations. La Socfin possède de multiples filiales qui gèrent des plantations d’hévéas et d’huile de palme en Afrique et en Asie.

    En plus de trois journalistes de Bastamag (Nadia Djabali, Agnès Rousseaux, Ivan du Roy), de son directeur de publication de l’époque (Julien Lusson), cette plainte en diffamation vise également le site Rue 89 et son directeur de publication, Pierre Haski, pour avoir cité l’article dans sa revue de presse signalant « le meilleur du web », ainsi que quatre personnes ayant partagé l’article sur leurs blogs (Thierry Lamireau, Dominique Martin-Ferrari, Laurent Ménard et Guillaume Decugis).

    Ce procès pose plusieurs questions importantes :

    L’accaparement des terres serait-il devenu un sujet impossible à évoquer sans risquer une longue procédure judiciaire ? Informer sur les mises en cause de la Socfin, dont plusieurs entités du groupe Bolloré sont actionnaires, par des organisations internationales et des communautés locales serait-il tabou ?

    Plus généralement, est-il encore possible d’évoquer les activités du groupe Bolloré et leurs impacts sociaux et environnementaux ? Le groupe Bolloré a déjà, par le passé, attaqué en justice plusieurs médias, dont France Inter suite à la diffusion d’un reportage sur ses activités au Cameroun. Ce procès contre Bastamag intervient dans un contexte où les pratiques de la Socfin au sein de plantations qu’elle possède, en particulier en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-est, sont toujours pointées du doigt par des organisations de la société civile. Des paysans cambodgiens ont d’ailleurs porté plainte en juillet contre le groupe Bolloré devant le Tribunal de grande instance de Nanterre pour violation des droits de l’Homme et du droit de l’environnement. Au Sierra Leone, six leaders de communautés locales en conflit avec la filiale locale de la Socfin viennent d’être incarcérés.

    Ce procès intervient également dans un contexte où il est toujours question d’instaurer un « secret des affaires » au niveau européen. Cette disposition, si elle entrait en vigueur, entraverait durement toute information critique à l’égard des grandes entreprises et nuirait gravement au nécessaire débat démocratique sur leurs activités.

    Enfin, le fait que plusieurs personnes ou médias qui n’ont aucunement participé à la rédaction et à la publication de cet article soient mises en examen repose la question du statut juridique d’un lien hypertexte, d’une revue de presse ou du partage d’un article via un réseau social ou un agrégateur. Ce sont les fondements du fonctionnement du web qui sont ici remis en cause : les liens hypertextes et le partage de contenus en constituent la principale richesse.

    Les pressions du groupe Bolloré à l’encontre de journalistes sont régulièrement au cœur de l’actualité. Le collectif Informer n’est pas un délit, qui regroupe une cinquantaine de journalistes ainsi que l’association Reporters sans frontières, s’interroge sur la censure et la déprogrammation de plusieurs documentaires qui devaient être diffusés récemment par la chaîne Canal+, dont Vincent Bolloré est devenu le principal actionnaire.

    Nous rappelons également que Bastamag fait l’objet d’une seconde plainte en diffamation de la part du groupe Bolloré, pour un petit article évoquant en octobre 2014 une rencontre entre des représentants du groupe Bolloré et des délégués de communautés locales africaines et cambodgiennes en conflit avec la Socfin.

    La rédaction de Bastamag

     

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  • Cinq réflexions sur le Front National (suite) 2/5

    2ème partie
    Défilé de l'Action Française  "Fête de Jeanne d'Arc", Jules Michelet, Ernest Renan, Maurice Barrès, Jacques Doriot, Mussolini
    Défilé de l'Action Française  "Fête de Jeanne d'Arc", Jules Michelet, Ernest Renan, Maurice Barrès, Jacques Doriot, Mussolini
    Défilé de l'Action Française  "Fête de Jeanne d'Arc", Jules Michelet, Ernest Renan, Maurice Barrès, Jacques Doriot, Mussolini
    Défilé de l'Action Française  "Fête de Jeanne d'Arc", Jules Michelet, Ernest Renan, Maurice Barrès, Jacques Doriot, Mussolini
    Défilé de l'Action Française  "Fête de Jeanne d'Arc", Jules Michelet, Ernest Renan, Maurice Barrès, Jacques Doriot, Mussolini
    Défilé de l'Action Française  "Fête de Jeanne d'Arc", Jules Michelet, Ernest Renan, Maurice Barrès, Jacques Doriot, Mussolini
     

    Défilé de l'Action Française "Fête de Jeanne d'Arc", Jules Michelet, Ernest Renan, Maurice Barrès, Jacques Doriot, Mussolini

     

     

    2 – Le concept de Nation, sa mutation et ses dérives radicales

     

    Le Front National ( FN)  a mis la Nation au centre de son action politique. On peut même dire qu’il essaie depuis sa création de s’approprier ce concept. Il le fait en particulier en entretenant des mythes fondateurs de la Nation par un exercice soutenu et médiatisé de la commémoration : millénaire capétien, 1500 ème anniversaire du baptême de Clovis, et de façon encore plus ritualisée, célébration  annuelle de Jeanne d’Arc. On notera cependant que le FN est loin d’avoir l’exclusivité de ces manifestations militantes ; il n’est en fait qu’un élément d’un courant bien plus vaste que l’on peut appeler national-radical où on a pu trouver entre autres : Occident, Jeune Europe, le GUD (Groupe Union Droit), le PFN ( Parti des forces nouvelles), le PNFE ( Parti nationaliste français et européen) , la FANE ( Fédération d’Action Nationale et européenne), les FNE (Faisceaux Nationalistes Européens), Œuvre française, ou le GRECE ( Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne) ou le Carrefour de l’Horloge (ex Club de l’Horloge) etc… Tous ces mouvements partagent une vision radicale de la Nation dont nous avons déjà évoqué une forme particulière au XIXème siècle avec la pensée politique de Charles Maurras mais dont il faut comprendre les ressorts et l’évolution.

     

             2.1 Le concept français de la Nation

    En 1870, rendue nécessaire par le cas de l’Alsace- Lorraine annexée à l’Allemagne après la guerre de 1870, une correspondance s’engage entre deux historiens, l’un allemand Mommsen et le second français Fustel de Coulanges, sur la question de la Nation. Pour l’historien allemand, ce sont la langue et la race qui définissent la Nation ; donc l’Alsace – Lorraine est allemande. Pour l’historien français, héritier de la Révolution et de Michelet, c’est la libre adhésion des populations qui fonde « une communauté d’intérêts, d’affections, de souvenirs et d’espérances » et l’Alsace-Lorraine veut rester française. En 1882, Ernest Renan précise la conception française de la Nation : « Une Nation est une âme, un principe spirituel, la possession en commun d’un riche legs de souvenirs et le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir un héritage qu’on a reçu indivis » et il ajoute : « L’existence d’une Nation est un plébiscite de tous les jours.»

    On le voit, en France, l’idée nationale au XIXème siècle n’a absolument pas de connotation droitière. C’est en effet  la Révolution Française qui avait réalisé la « Grande Nation », celle de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen et des grands principes de 1789. Ce patriotisme était humaniste, populaire et jacobin et ses valeurs républicaines étaient opposées à  celles de la Restauration, de  la Monarchie de juillet et du second Empire accusés de trahison.  Or, après 1870, et la victoire de la Prusse, sous l’effet de l’aventure boulangiste puis de l’affaire Dreyfus, le nationalisme français va prendre de nouvelles caractéristiques : il devient militariste, clérical, antiparlementaire et anti-intellectuel. Cette mutation du nationalisme républicain – très liée au parcours idéologique de Maurice Barrès – s’appuie sur deux thèmes principaux. Le premier est l’enracinement. Pour Barrès, il s’agit surtout de l’enracinement dans la région pour contrer le courant centralisateur parisien : « Il y a des vérités lorraines, des vérités provençales, des vérités bretonnes dont l’accord ménagé par les siècles constitue ce qui est bienfaisant, respectable, vrai en France et qu’un patriote doit défendre. » Le second est l’héritage déjà évoqué chez Renan : «  Une Nation, c’est la possession en commun d’un antique cimetière et la volonté de faire valoir cet héritage indivis. » Enfin, sur le plan économique, cette mutation reprend à son compte un protectionnisme très radical qui justifie par exemple  l’application du double tarif douanier de Jules Méline en 1892 : protection des produits nationaux contre la concurrence étrangère, de la main d’œuvre française contre les immigrés étrangers, de la « sève française » contre les façons de penser venues d’au-delà des frontières et les mesures contre les juifs accusés d’être beaucoup trop nombreux dans certaines professions. Des circonstances historiques singulières ont donc provoqué, en une vingtaine d’années,  une forme de mutation insidieuse du concept de Nation pour l’éloigner de sa nature propulsive – un peuple prend son destin en main dans une perspective universaliste – et la réduire de ce fait à une dimension défensive et réactionnaire.

    2.2 Le fascisme italien

    On le sait, la dérive radicale de l’idée de Nation a pris en Italie une forme encore bien plus caricaturale. Au lendemain de la première Guerre mondiale, qui laisse l’Italie humiliée par les traités, le parti fasciste  prétend être la seule force capable d’incarner les intérêts suprêmes de la Nation italienne. N’ayant pas en face de lui, comme en France, un modèle républicain suffisamment structuré, il a pu rapidement instaurer un modèle totalitaire dans lequel l’individu était censé se fondre dans la communauté de la Nation. Le fascisme a donc été le projet insensé  de créer un « homme nouveau » dans un cadre politique où tous les secteurs de l’activité humaine étaient soumis au contrôle de l'Etat au sommet duquel se trouvait le « Duce », le chef suprême, dont le culte était entretenu par l’embrigadement de la population placée dès son plus jeune âge sous le contrôle du parti national fasciste. La mise en œuvre de ce programme, exaltée par la propagande officielle, ne laissa aucune place aux voix dissidentes qui furent éliminées; elle abolit toute forme de liberté syndicale, et s’appuya sur le corporatisme.

    2.3  Doriot et certains intellectuels des années trente

    Un autre cas de dérive de l’idée de Nation est celui du PPF (Parti Populaire Français). Fondé en 1936 par Jacques Doriot, un dirigeant communiste exclu du parti en 1934, il compte rapidement plus de 60 000 membres qui sont, pour moitié, des ouvriers. Ce parti - qui a reçu le soutien de journaux de droite et le soutien matériel d’une partie du patronat affolé par les acquis sociaux du Front Populaire - a sombré rapidement dans la séduction du fascisme italien et dans l’antisémitisme. Doriot prône le corporatisme dans le cadre des régions. Il veut voir renaître une paysannerie forte et présente la famille comme la cellule fondamentale de la Nation. Il faut noter que, si, dans le sillage de Doriot,  le fascisme n’a guère attiré les foules, il a cependant réussi à  séduire une partie non négligeable des intellectuels - fascinés par la mystique voire le romantisme fasciste - les préparant pour certains d’entre eux à la collaboration après la défaite de 1940. On citera par exemple les intellectuels proches de la pensée de Charles Maurras : Robert Brasillach, Drieu la Rochelle, les cénacles littéraires et politiques qui écrivent dans les organes de presse de la droite collaboratrice antisémite et fascisante : “Je suis partout" , Candide et Grégoire.


    2.4  Les invariants de la radicalisation

    On retiendra de ces exemples que le processus de radicalisation de la pensée nationale s’appuie historiquement sur quelques invariants. Il y a d’abord un contexte économique et social très perturbé qui peut être consécutif à une guerre ou à une menace de guerre, mais aussi à un bouleversement de la société lié à un changement de mode de production (révolution industrielle). Cette radicalisation se nourrit  des angoisses identitaires qui accompagnent les modifications du corps social surtout auprès de ceux qui ont le plus à pâtir de ces transformations. Ensuite la Nation ainsi menacée se trouve un ennemi, une cause interne à ses problèmes. Les classes moyennes, principalement commerçantes, ayant le sentiment d’être délaissées par un capitalisme proche du pouvoir, sont tentées par des solutions simplistes. Par exemple dans la France des années 1880, l’antisémitisme, relayé en autres par des pamphlets à succès comme « La France juive » d’Edouard Drumont ou  le journal « La Croix »,  propose une explication simple des difficultés économiques en dénonçant la cupidité et l’internationalisme banquier ou révolutionnaire des juifs.  Enfin, un événement singulier (comme l’Affaire Dreyfus) cristallise les tensions, réactive les mythes idéologiques nationaux en sommeil : l’héritage, l’enracinement, le roman national, les « petits » contre les « gros », la race… C’est cette conjugaison de simplisme idéologique, de frustrations populaires et de perturbations sociales qui caractérise et fait advenir la dangereuse dynamique populiste.

    Il faut noter aussi que, de façon générale,  cette radicalisation exerce une fascination sur une partie non négligeable du milieu intellectuel, littéraire et artistique et qu’il serait donc vain de  chercher uniquement dans l’élite intellectuelle l’antidote suffisant à ces dérives. Remarquons enfin que, même alimenté par une oligarchie financière,  cet engrenage ne peut prospérer que porté par des classes populaires et sur les carences du modèle républicain. Le nationalisme radical, idéologie du repli, a toujours détesté la République sociale et l’internationalisme - tels que conçus et promus par Jean Jaurès - dans lesquels il voyait un obstacle majeur à son essor. Ce phénomène explique d’ailleurs, sur la longue durée, et par rapport à d’autres pays européens, le peu d’impact du fascisme dans l’Histoire de France.

     A suivre ...

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  • Le séminaire réunissant les adhérents et sympathisants du MS21

     

    Il se déroulera du

    Vendredi 18 mars en soirée au Dimanche 20 Mars à midi

    à la Maison diocésaine, 10, rue de la Trinité à Poitiers

     

    Entrée libre dans la limite des places disponibles.

     

    Accès facile par le train : à la gare, prendre le bus ligne 11, à la station " Léon Blum", au -dessus de la gare, (accès par ascenseur), vers la station"Baptistère St Jean", proche de la maison diocésaine.

    Si vous venez en voiture, grand parking dans l'établissement.

    Pour tout renseignement :

    06 43 86 09 26 ou 06 30 54 26 47 ou mc.desaulty@free.fr

     

    Programme

     

    Nous nous sommes efforcés d'établir ce programme autour de 2 axes essentiels :

     

    1- Les problèmes majeurs de l'actualité:

    * Etat d'urgence et laïcité qui sont à la croisée des problèmes liés au terrorisme

    * L'écologie après la COP21

     

    2- Les priorités du MS21: reconquête de notre souveraineté nationale et lutte contre le chômage.

     

     

    Vendredi soir:

    *Accueil et installation à partir de 17h30.

    *19h30: Auberge espagnole où nous nous retrouverons en

    partageant les produits de nos régions apportés par chacun.

     

    Samedi matin:

    * 9h / 9h30: Accueil des participants : rapide présentation du MS21 et du programme de la réunion.

     

    * 9h 30 / 11h : TERRORISME, ÉTAT d'URGENCE et DÉMOCRATIE

    Intervenant: Dominique Breillat, professeur émérite de droit de l'Université de Poitiers.

    Modératrice : Marie-Paule Seité du MS21.

     

    * 11h / 11h15: pause.

     

    * 11h15/13h : SOUVERAINETÉ NATIONALE, DÉMONDIALISATION et COOPÉRATION INTERNATIONALE

    Intervenant: Aurélien Bernier, essayiste politique et collaborateur au Monde Diplomatique.

    Modérateur: Michel Marchand du MS21.

     

    * 13h / 14h30: déjeuner.

     

    Samedi après-midi :

     

    * 14h30 / 16h30: LA LAÏCITE

    Intervenant: Bernard TEPER, co-animateur du REP(Réseau Education Populaire), membre du Comité de rédaction de Res-Publica, animateur de l'UFAL 94.

    Modérateur: Patrice Hemet du MS21.

     

    * 16h30 / 17h : pause

     

    * 17 / 19h: BILAN de la COP21 et PERSPECTIVES POUR RÉSOUDRE LA CRISE ENVIRONNEMENTALE

    Intervenants: Aurélien Bernier et Michel Marchand,

    Modérateur: Charles Lictevout du MS21.

     

    * de 19h / 20h30 : dîner

     

    * 20H30: CINÉ/DÉBAT

    Au choix: "MERCI PATRON" de Fakir ou "LA FÊTE EST FINIE" de Nicolas Burlaud.

    Animatrice du débat : Sylvie Pillé du MS21.

     

    Dimanche matin:

     

    * 9 h /10h30 : LA DÉSINDUSTRIALISATION de la FRANCE

    Intervenant : Jean-Pierre Escaffre, enseignant / chercheur émérite de l'Université de Rennes1, intervenant en géopolitique notamment sur les questions de désindustrialisation/innovation, membre du conseil scientifique de l’OMS-France .

    Modérateur: Serge Dombrowski du MS21.

     

    * 10h30 / 12h: LE TRAVAIL

    Intervenant: Patrice Hemet, porte-parole du MS21

    Modératrice : Michèle Fraize du MS21.

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  • Cinq réflexions sur le Front National 1/5

    Cinq réflexions sur le Front National

     

    Cinq réflexions sur le Front National

    Première Partie


    Les dernières élections régionales ont vu le Front National arriver en tête au premier tour dans six des treize nouvelles régions métropolitaines. De façon indéniable nous sommes maintenant en présence d’un parti très structuré, qui sait mobiliser ses troupes - plus de six millions de voix - et dont la montée en puissance lui permet  maintenant de faire jeu égal avec les partis dits «de gouvernement». Cette caractéristique certes prévisible, mais cependant nouvelle, appelle un regard lucide sur cette évolution. Il s’agit de dépasser la simple moralisation ou l’invocation dans la précipitation politicienne entre deux tours d’élections à un désistement républicain - qui n’a d’ailleurs plus le moindre impact auprès des classes populaires – pour saisir en profondeur la nature de cette organisation.

    Le MS21 proposera donc dans les semaines suivantes cinq réflexions critiques sur le FN. Il s’agira d’abord de repérer l’ambivalence structurelle de ce parti et de voir la nature de sa composante radicale qui se cache derrière son aspect lisse et respectable. Puis nous verrons comment, en France, le concept de Nation a évolué et, à la lumière de quelques exemples, vers quelles dérives il peut mener. Ensuite nous survolerons le programme du FN sur le plan économique et social et sur la question écologique. Enfin nous donnerons notre position sur ce que l’on peut raisonnablement attendre de ce parti.


    1-Le FN au-delà du discours

    En premier lieu, le MS21 appelle les citoyens à dépasser sur ce sujet une approche purement réactive, suscitée par l’apparence des discours, pour convoquer leur culture politique. Car celle-ci existe même si  elle est contestée par un ordre dominant qui cherche à la domestiquer et la neutraliser par des médias serviles, des pseudo-experts et des économistes « chiens de garde » de l’orthodoxie libérale. Cette culture politique, ce besoin de confronter les idées et de peser sur le cours des événements,  s’enracine dans l'histoire de notre peuple et - même si une minorité dominante souhaiterait  la voir rangée au rayon des accessoires périmés - elle reste présente et prête à se réveiller. En France, depuis la Révolution, c’est le peuple et uniquement lui qui, par son vote, fait la loi. C’est donc à lui de savoir aller au delà de la vitrine des apparences pour comprendre en profondeur la réelle nature des principes, des conceptions du monde qui animent les dirigeants des partis politiques et dictent leurs actions et leur stratégie. Cette approche critique doit s’appliquer tout particulièrement vis-à-vis du Front National.

           1.1 La composante sociale et respectable

    De façon très claire, la nature du FN est double. Elle fait coexister une composante activiste et ultra-radicale avec une autre préoccupation - déjà présente dès la fondation du parti en 1972 par Jean-Marie Le Pen - qui vise à donner à ce mouvement une légitimité dans sa reconnaissance de la démocratie parlementaire. Cette stratégie était  perceptible dès les premiers actes fondateurs du FN. Par exemple, le groupuscule activiste « Ordre Nouveau » - une des bases du FN, fondé en 1969 et fer de lance du néofascisme français - se contentait déjà, à l’occasion de son congrès de 1972 de réclamer un régime présidentiel, une réforme de l’école et de l’administration, le réaménagement territorial de la France, une industrialisation stimulée par l’Etat mais ne portant pas atteinte aux intérêts privés etc… rien qui ne pouvait inquiéter les partisans d’une démocratie conservatrice.  Par la suite, cette tendance à la respectabilité n’a jamais cessé de guider les dirigeants du FN. Ainsi, Jean-Marie Le Pen a toujours affiché son ralliement aux institutions gaulliennes, et au cadre du pluralisme et de la démocratie représentative. Il se déclare démocrate, met en avant sa participation à la vie publique de son pays et déclare situer son projet d’ « assainissement » et de « redressement » de la Nation dans le cadre de la constitution de 1958 révisée « dans le sens d’un régime présidentiel ».

    Sa fille, Marine Le Pen, élue à la présidence du FN en janvier 2011 a poursuivi et amplifié cette tendance, allant même pour cela jusqu’à rentrer en conflit avec son père. Influencée par Florian Philippot, elle n’hésite pas à rendre hommage à la Gauche « qui a mené d’immenses combats de libération », à citer K. Marx et J. Jaurès, à se réclamer du Conseil national de la Résistance et à apporter son soutien à Syriza lors des élections législatives grecques de 2015. En fait, il n’y a rien de surprenant dans cette stratégie qui part d’un constat simple et incontournable pour tout mouvement politique qui veut « ratisser large » et ambitionne de prendre le pouvoir : la très grande majorité des français est attachée au « modèle républicain » et au système institutionnel qui lui est associé.

            1.2   La composante radicale

    Tous ces points sont incontestables mais ne doivent pas faire oublier les autres éléments constitutifs du FN et qui l’inscrivent dans sa filiation historique. Car derrière ce courant légaliste qui se prête temporairement et tactiquement au jeu parlementaire, se cache une tentation toujours présente vers l’antiparlementarisme de choc et l’action directe. On la retrouve dans la permanence d’un discours résolument tourné contre « le système » et la violence d’une terminologie qui, en termes de critique du « régime des partis », de xénophobie, de dénonciation du « cosmopolitisme » et de minorités n’a pas grand-chose à envier aux ligues d’extrême droite des années trente. Il faut donc se représenter le Front National comme la partie émergée d’une famille politique singulière - la droite radicale – qui fait converger des parcours militants vers son émanation électorale à l’aspect inoffensif et consensuel.

    Les origines de cette radicalité sont à rechercher dans la pensée de Charles Maurras et du mouvement qu’il a créé au début du XXème siècle, l’Action française. Dans une première phase,  c’est avant tout la quête de valeurs stables, immuables, qui reproduisent la distinction grecque entre la civilisation et la barbarie : la Beauté, le Bien, la Raison. Mais cette attraction pour des valeurs positives glisse vers une dynamique de rejet idéologique. Maurras rejette les trois R : la « Réforme » mère de l’individualisme religieux, la « Révolution »  messagère de l’individualisme politique - avec la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen - et le « Romantisme »  qui prône l’individualisme dans l’art. On voit bien se dessiner ici les traits idéologiques qui vont faire le lien dans la deuxième partie du XXème siècle entre la pensée d’extrême droite et ses formes totalitaires. Car très vite, et notamment à la suite de l’affaire Dreyfus, cette position de rejet ne cible pas uniquement les idées, elle doit identifier les ennemis : ce seront les juifs, les protestants, les métèques et les francs-maçons, tous ceux que Maurras appelle « les quatre Etats confédérés » et qui constituent  selon lui l’ « Anti-France ». Tout ce corpus idéologique sera exposé dans le quotidien « l’Action Française »  - qui comptait 45 000 abonnés en 1925 - ouvertement antiparlementaire, antidémocratique, antirépublicain, et antisémite.

    Aujourd’hui, cette filiation est minutieusement cachée mais elle doit rester présente à l’esprit de tout citoyen informé.  Ainsi, on se rappellera que le premier secrétaire à l’organisation du FN (Victor Barthelemy) avait exercé la même fonction au Parti Populaire Français de Jacques Doriot et que c’est la vague poujadiste des années 1950 qui fit élire J.M. Le Pen à l’assemblée, que toute une génération militante au FN est venue de l’OAS, et enfin que de nombreux néofascistes sont venus dans les années 1970 renforcer les structures du FN. Cette permanence des thèmes nationaux radicaux  s’est encore manifestée dernièrement à l’occasion de la campagne de Marion Marechal-Le Pen qui n’a pas hésité à évoquer « l’identité chrétienne de la France », les risques de « la prise de pouvoir du terrorisme islamique » - car par un curieux revirement de l’Histoire c’est maintenant la religion musulmane et non la religion juive qui est devenue la cause de notre déclin ! - et son souhait de couper les subventions au planning familial « soupçonné de banaliser l’avortement »…

    A suivre...

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