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MS21 - Page 47

  • Gérard Mordillat solidaire des 8 de Goodyear

     

    «Danielle Simonnet crie : “Salauds !” à l’adresse de ceux qui ont condamné les syndicalistes de Goodyear à vingt-quatre mois de prison, dont neuf ferme. Quand l’ignominie atteint un tel degré, quand il ne reste que ruines et décombres de justice, reste l’injure, et Danielle Simonnet frappe juste au cœur de la cible… Salauds !

    Cependant, comme l’enseigne la sagesse des nations, “à toute chose malheur est bon”, la condamnation des syndicalistes de Goodyear règle d’une certaine manière la question de la primaire à gauche : messieurs Hollande, Valls et tous les membres du gouvernement – je dis bien tous ! – sont définitivement disqualifiés pour y participer. Aucun d’entre eux ne peut se revendiquer “de gauche” ; une gauche et ses valeurs qu’ils vilipendent, qu’ils déshonorent, qu’ils insultent par le verbe et par les faits.

    Si le cœur leur en dit, ils peuvent toujours se mêler à la primaire de droite, où ils retrouveront leurs amis, leurs complices et pourront célébrer en chœur l’entreprise, le Medef, la déchéance nationale, les racines chrétiennes de la France, la terre qui ne ment pas, l’État fort à la sauce mussolinienne, la persécution des syndicalistes, des étrangers et de tous les opposants à leur vision ultralibérale, voire néofasciste du monde. Inutile de tourner autour du pot, le gouvernement actuellement au pouvoir, ses soutiens, ses hérauts ne sont pas “de gauche”, c’est un gouvernement ultralibéral, défendant les intérêts patronaux, les actionnaires et les spéculateurs. Leurs ennemis ne sont pas “la finance” mais la classe ouvrière et ses représentants, le peuple tout simplement : salariés, chômeurs, précaires, intérimaires, bénéficiaires du RSA, etc., sans distinction d’origine, de statut ou de nationalité.

    C’est à se demander si monsieur François Le Pen (comme l’appelle le journal italien Il Manifesto) et son Manuel Lavalls ne veulent pas entrer dans le livre Guinness des records comme ayant conduit le gouvernement le plus réactionnaire depuis la fondation de la Ve République ?

    Les preuves sont accablantes, inutile d’en dresser la liste, elles sont connues de tous, même si les médias s’emploient à dissimuler les interpellations, les assignations à résidence de militants écologistes, antiracistes, syndicalistes, la persécution des Roms, des sans-papiers, des grévistes, qu’ils soient de Goodyear, d’Air France, de Continental ou d’ailleurs, la ruine des services publics, la destruction annoncée du Code du travail, etc. La coupe est pleine. De deux choses l’une : ou les membres du Parti socialiste qui font la même analyse que nous (et il y en a, n’est-ce pas, Gérard Filoche ? N’est-ce pas, Emmanuel Maurel ?) ont le courage de quitter ce camion à ordures et refondent un Parti socialiste avec qui toutes les forces authentiquement de gauche pourront s’allier pour gouverner ou ils continuent – au nom de la discipline de parti – à soutenir les pendus du gouvernement et il n’y aura plus qu’à les renvoyer en bloc aux poubelles de l’histoire.

    Il est urgent qu’à l’indignation succède l’insurrection, que “le goudron se soulève”, selon l’expression de Frédéric Lordon. La Commune n’est pas morte. Au plus tard, en 17 (pour le centenaire de la Révolution russe), son cri doit nous réunir : vive la Sociale ! »

     

    Publié dans l'Humanité le 19/01/2016

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  • MS21 : Cuba, un pays qui sait faire face au terrorisme

     

    Pour le MS21, les événements tragiques que la France a connus ces derniers mois doivent nous inciter à regarder comment et avec quel succès d’autres pays ont géré des circonstances analogues. A cet égard Cuba est emblématique car ce pays vit depuis  56 ans sous la menace d'attentats terroristes. Alors voyons simplement comment vivent les Cubains confrontés à cette menace permanente. Il ne s'agit évidemment pas de prendre Cuba comme un modèle que la France devrait copier, car chaque État doit faire face  selon sa propre histoire, sa culture politique, ses institutions et ses lois. Mais en matière de sécurité aussi, il faut se garder de s’inféoder à une pensée unique souvent guidée par la peur, le court-termisme et le marché. Le texte qui suit n'a pas pour but de donner des recettes pour combattre le terrorisme, il évoque un exemple parmi d'autres …

    Rappel historique :

    En janvier 1959, la révolution castriste a renversé et chassé le dictateur Battista; révolution qui rendit furieuses les classes dominantes cubaines et étasuniennes. Furieuses par la perte de leurs prérogatives, mais aussi et surtout par le dangereux exemple que donnait cette révolution aux yeux de millions de personnes dans le monde. Pour les riches exilés cubains réfugiés à Miami, il fallait donc à tout prix renverser ce régime honni et ils ont toujours eu le soutien des Etats-Unis pour mener ces tentatives de déstabilisation. Elles commencent dès le mois de juillet 1960 par une guerre économique : Washington cesse pratiquement toutes ses importations de sucre en provenance de Cuba. En janvier 1961 c'est la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays

    En avril 1961, 1500 mercenaires entraînés et armés par la CIA débarquent à Cuba dans la baie des Cochons afin d'envahir l'île et de renverser le gouvernement. En moins de 72 heures les envahisseurs sont mis en déroute et la plupart sont fait prisonniers. Cette victoire est celle du peuple cubain bien organisé dans des milices populaires, une armée et une police révolutionnaires.

    En février 1962 l'administration Kennedy ordonne un embargo total sur le commerce avec Cuba, embargo toujours en vigueur aujourd'hui !  

    En 1962, Cuba menacé d’invasion par Washington, se tourne vers l’URSS et accepte l’installation de missiles soviétiques. Le monde se trouve alors au bord d’une déflagration nucléaire. Après quelques jours de tension, les missiles seront renvoyés en URSS contre la promesse faite par les Etats-Unis de ne plus chercher à envahir Cuba.

    Entre 1959 et 1965, une campagne de sabotages et de terreur cause des centaines de morts dans la population cubaine. Environ quatre mille “bandidos” ont incendié des champs de canne à sucre, dynamité des entrepôts à la Havane, torturé et assassiné des paysans qui bénéficiaient de la réforme agraire, mené des centaines de tentatives d'assassinats contre Fidel Castro.

    En 1976 la terreur atteint son point culminant : un avion de ligne cubain est abattu et 73 passagers y perdent la vie. Dans les années 90 - alors que Cuba tente de développer son secteur touristique pour contrer l’aggravation du blocus économique - ce sont cette fois des hôtels, des centres touristiques, autobus, aéroports et autres installations de vacances qui deviennent la cible d’une série d’attentats à la bombe.

    La réponse cubaine :

    Malgré toutes ces attaques, le gouvernement castriste est toujours en place et les Cubains ne vivent pas dans la peur. Curieusement, on ne voit pas de tanks ni de véhicules militaires dans les rues, pas de soldats armés patrouillant à l'aéroport, pas de vigiles aux entrées des bâtiments publics… On aurait pu s’attendre à ce que les autorités proclament régulièrement l’état d’urgence pour des semaines ou des mois, ou qu’elles mettent régulièrement à l’arrêt les transports publics, qu'elles interdisent les compétitions sportives, ferment temporairement les écoles, suspendent en permanence les libertés... Non, les Cubains vont et viennent librement alors que la menace terroriste n'est jamais très loin même encore maintenant.

    Ce n’est pas que Cuba prenne la menace terroriste à la légère ou fasse preuve de laxisme envers les actes terroristes potentiels. Bien au contraire,  depuis 1959, la lutte anti-terroriste reste la priorité absolue du gouvernement cubain. Pour ce faire les autorités cubaines ont actionné quatre leviers : l'éducation, la vigilance, le renseignement et l'infiltration.

    L'éducation est un secteur privilégié et même pendant la dure «période spéciale» (1) les budgets de l'éducation et de la santé n'ont pas été diminués. Chaque enfant cubain peut accéder à l'éducation qu'il souhaite, aller aussi loin qu'il veut dans ses études. L'enseignement de l'Histoire et de l'éducation civique tient une place importante, l'amour de la patrie est exalté mais ce patriotisme est humaniste et populaire. Les jeunes accomplissent deux ans de travail au service de la Nation (service social ou service militaire). On voit encore écrit sur les murs : « La PATRIE ou la MORT », slogan scandé pendant les premières années de lutte révolutionnaire.

    La vigilance de tous les citoyens : Les CDR (Comité de Défense de la Révolution),      organisation de masse qui regroupe plus de 7 millions de Cubains, ont  été  créés le 28 septembre 1960 par Fidel Castro. Ces CDR ont permis de déjouer des sabotages, des attentats à la bombe. Ils ont aussi prouvé  leur efficacité dans d’autres situations graves. Ainsi cette  implication citoyenne rigoureuse fait que l'on déplore très peu de victimes lors du passage des cyclones, phénomènes fréquents et dévastateurs. (2)

    Cuba s’appuie sur sa population pour défendre le pays d’une éventuelle invasion militaire. Aujourd’hui, aux côtés de l’armée régulière, le système défensif peut compter sur deux millions de Cubains qui sont sur le pied de guerre dans les 48 heures. Ces volontaires reçoivent un entraînement annuel et savent où aller s’armer le cas échéant.

    Enfin le renseignement et l'infiltration : c’est précisément ce que « les Cinq de Cuba », (3) ont accompli pendant les années 90. Ils ont infiltré les groupes anti-castristes les plus violents vivant en Floride afin de collecter le maximum d’informations et de pouvoir déjouer des attentats. Ils ont ainsi pu en empêcher une bonne centaine. Ce genre d’infiltration est particulièrement risqué, les terroristes  n’hésitant pas à assassiner renégats ou infiltrés. De plus, s’ils sont démasqués, les infiltrés risquent de lourdes peines de prison aux Etats-Unis. C’est ainsi qu’en 2001 les Cinq agents anti-terroristes cubains furent condamnés collectivement à quatre fois la perpétuité plus 77 ans. Ils ont été libérés en 2014 dans le cadre d'un échange de prisonniers à la faveur de la reprise des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et Cuba.

    Notes :

    (1) La « période spéciale » (de 1991 à 2000 environ) est la période qui a suivi l'effondrement de l'Union Soviétique causant une chute de 35 % du produit intérieur brut de Cuba. Les Cubains ont beaucoup souffert: plus de pétrole, coupures d'électricité, restrictions alimentaires etc... La croissance est revenue grâce à la coopération avec le Venezuela de Chavez (échanges pétrole contre médecins et éducateurs).

    (2) Le terrible cyclone (2012) qui a dévasté la deuxième ville du pays, Santiago de Cuba, a causé des millions de dollars de dégâts mais seulement 9 victimes .

    (3) On désigne par «Les cinq de Cuba » Geraldo Hernández, Ramón Labaňino, Antonio Guerrero, Fernando González et René González. Ces cinq hommes avaient pour mission de tenir le gouvernement cubain informé des projets d'opérations meurtrières afin d'empêcher autant que possible qu'elles n'aboutissent. Ils ont été arrêtés en 1998 en Floride et accusés de complot et d'espionnage en vue de commettre des assassinats et de porter atteinte à la sécurité des Etats-Unis. La juge leur a infligé les peines maximales, ce qui révèle bien la hargne des Etats-Unis à l’encontre de Cuba.

    Source: http://www.pathfinderpress.com/Les-Cinq-Cubains-Militant

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  • Le Journal de Notre Amérique

     
     Le Journal de Notre Amérique
    Michel Collon & Tarik Bouafia
     
    Après quinze ans d'hégémonie politique, le chavisme a essuyé sa première défaite lors des élections législatives de décembre dernier. Même chose pour le péronisme en Argentine qui, après s’être maintenu douze ans au pouvoir, a été battu par une coalition de droite. Si les causes de ces défaites sont à la fois multiples et complexes, il ne faut surtout pas perdre de vue le rôle qu'ont joué les médias nationaux et internationaux dans cette série de revers historiques.
     
    A peine arrivé au pouvoir, le nouveau Président argentin Mauricio Macri, parfois surnommé le « Berlusconi argentin », n'a pas attendu très longtemps pour s'attaquer à cette loi historique. Résultat : des dizaines de milliers d'Argentins se sont rassemblés devant le Congrès pour soutenir la loi des médias et rejeté l'autoritarisme du nouveau Président.
     
    En Amérique latine comme en Europe, l'hyper-concentration des médias dans les mains d'une petite oligarchie met en danger le pluralisme démocratique et la liberté des citoyens. Les médias sont devenus de puissantes machines à endoctriner et à manipuler, notre rôle en tant que média libre est d'en faire des leviers d'émancipation. C'est notamment ce à quoi travaille notre Journal de Notre Amérique depuis un an.
      

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  • « C'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches » (Victor Hugo)

     

    Victor Hugo a un jour écrit : « C'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches ». Ce glaçant constat dressé il y a plus d'un siècle par l'auteur des Misérables est plus que jamais d'actualité. Pendant que de plus en plus de gens font face à la précarité, au chômage, à la pauvreté, à l’exclusion, l'élite mondiale des ultra-riches, elle, ne connaît pas la crise, mieux, elle en profite pour s'enrichir.

     


    Un constat alarmant

    L’organisation non gouvernementale (ONG) Oxfam a publié cette semaine un rapport sur l’état des inégalités dans le monde. Autant dire tout de suite que les riches ne se sont jamais aussi bien portés qu’aujourd’hui. Les chiffres ont de quoi donner le tournis. En effet, l’ONG prévoit qu’en 2016, les fameux 1% les plus riches posséderont plus de la moitié de la richesse mondiale. Les 99% restants devront se partager le reste du gâteau. Les 80 plus grosses fortunes de la planète détiennent ainsi autant de richesses que les 3,5 milliards des plus pauvres. Chaque adulte de cette élite possède personnellement plus de 2,7 millions de dollars. Des inégalités qui au fil des années ne cessent de se creuser. En 2010, les 1% détenaient 44% de la richesse mondiale contre 56% pour le reste. En 2020, on estime que la part de leur richesse atteindra 52,5%.

    Par ailleurs, selon une étude réalisée par la banque suisse UBS en partenariat avec le cabinet de recherche singapourien Wealth X, le nombre de milliardaires dans le monde s’élève en 2014 à 2.235, soit une augmentation de 7% par rapport à 2013. La crise économique de 2008 n’a en rien affecté l’élite mondiale, bien au contraire. Alors que des millions de personnes se retrouvaient sur le carreau du jour au lendemain, renvoyés de leur travail après de bons et loyaux services, pendant que des millions d’Européens, d’Etats-uniens sombraient brusquement dans la pauvreté et la précarité et que des pays du Sud subissaient des famines toujours plus dévastatrices, l’élite capitaliste mondiale faisait exploser ses comptes en banques. Cette énième crise du capitalisme a mis une nouvelle fois à nu ce système injuste et cruel. Et aucun pays de l’OCDE n’est épargné par cette dérive inégalitaire.

    En France par exemple, tandis que les grands patrons et les actionnaires se goinfraient de dividendes, de stock options et de retraites chapeau, la masse de la population recevait et continue de recevoir les foudres de ce système basé sur l’hyper profit de quelques-uns et l’exploitation du plus grand nombre. Les statistiques sont là pour en témoigner. Alors que, dans toute son histoire, la France n’a jamais été aussi riche, on compte plus de 140.000 sans domicile fixe. Selon l’Insee, le taux de pauvreté était de 12,6% en 2004, il a grimpé à plus de 14% en 2012. De plus, ce sont plus de 3,5 millions d’individus qui bénéficient de l’aide alimentaire et 3,8 millions de personnes qui perçoivent les minimas sociaux. Et les riches dans tout ça ? Ne nous inquiétions surtout pas pour eux, ils vont très bien ! L’Europe est en récession mais par contre la croissance des milliardaires, elle, est affolante. En effet, selon le magazine Challenges ils étaient 55 en 2013. En 2014, ils étaient 12 de plus. Leur patrimoine lui aussi se porte bien. Ce dernier a augmenté de 15% en un an, atteignant ainsi les 390 milliards d’euros. Après, on vient nous raconter que l’État est ruiné et qu’il n’a plus d’argent pour assurer les services publics.

    Aux États-Unis, pays de l’argent-roi, le constat est encore plus inquiétant. 22%, c’est la part de la richesse nationale détenue par...0,1% de la population alors qu’en 1970, cette oligarchie en possédait « seulement » 7%.

    Les 75.000 individus les plus riches détiennent, tenez vous bien, 10.265 milliards de dollars soit plus de deux tiers du PIB du pays. Depuis quelques mois, tous les médias dominants encensent l’économie états-unienne qui affiche un taux de croissance de l’ordre de 3 à 4%. Mais croissance économique ne rime pas avec réduction des inégalités. Cette croissance est en effet accaparée par les plus riches. Par ailleurs, les classes laborieuses ne profitent pas des fruits de cette croissance. Le salaire moyen stagne, voire régresse, et atteint un niveau à peine plus élevé qu’en...1964. Le salaire minimum, lui, reste bloqué à un maigre 7,25 dollars de l’heure malgré les nombreuses protestations des salariés, notamment de chaînes de fast-food qui réclament des hausses de salaires.

    Un problème éminemment structurel- L’Etat au service des riches

    Après la seconde guerre mondiale, les États ont joué un rôle prépondérant dans la conduite de l’économie permettant aux puissances occidentales d’afficher des taux de croissance annuels avoisinant les 10%. L’État se posait alors en arbitre des conflits de classes entre le capital et le travail et veillait à que les inégalités n’explosent pas. Ces taux de croissance ont permis de développer des services publics performants dans le domaine de la santé, de l’éducation, des transports, de l’énergie. Néanmoins, malgré les avancées sociales dues notamment à l’important rapport de force qu’entretenaient les syndicats et les partis communistes avec les bourgeoisies nationales, les structures économiques, sociales, politiques et culturelles ne furent pas modifiées. La domination capitaliste s’étatisa. Voilà pourquoi on parle de « capitalisme d’État » pour définir cette période des « trente glorieuses ». Cependant, il ne faut pas oublier que la prospérité qu’ont connue les pays capitalistes occidentaux au lendemain de la seconde guerre mondiale s’est faite sur le dos des peuples du Sud. Colonialisme, impérialisme, pillage des ressources naturelles, imposition par le « Nord » de dettes « odieuses »...

    La richesse des uns a provoqué la misère des autres, tout comme aujourd’hui. Puis tout a commencé à basculer avec le virage néolibéral initié aux États-Unis par Ronald Reagan et en Angleterre par Margaret Tchatcher, avant de se propager dans le reste du monde occidental et finalement dans toute la planète. Le néolibéralisme se caractérise par l’ouverture de nouveaux domaines à la loi du marché, par une financiarisation croissante de l’économie et surtout par un désengagement important de l’État dans sa participation à la gestion de l’économie. Ce désengagement est l’une des causes majeures de cette recrudescence des inégalités. Prenons quelques exemples très concrets : depuis maintenant près de 30 ans, une petite musique lancinante s’impose aux oreilles des citoyens européens. C’est la fameuse musique de la « dette ». « La dette explose ! », « L’État n’a plus les moyens » « Il faut dégraisser le mammouth », l’ « État est obèse ». Principaux dirigeants politiques, économistes, « experts », chroniqueurs, éditorialistes... Ils ont appris la chanson par cœur et la chantent à merveille. Alors, on nous répète à longueur de journée que l’ « État a trop dépensé » (pour les services publics), que l’ « État vit au-dessus de ses moyens » et qu’il faut donc baisser les dépenses sociales dans la santé, l’éducation, les allocations... Puis, on nous répète qu’il faut privatiser les entreprises appartenant à l’État et donner plus de marges aux entreprises, baisser l’impôt des plus riches...Bref, il faut libéraliser radicalement notre économie. Notons au passage que le mot « radical » n’est pas connoté de la même manière quand il s’agit de prôner un radicalisme de « gauche » ou un radicalisme de « droite ».

    Dans le vocabulaire de la noble pensée, le premier est connoté péjorativement tandis que le second est qualifié positivement. Ainsi, il faut « se serrer la ceinture ». Mais lorsqu’on regarde les chiffres de plus près, surprise, la réalité s’avère bien différente. En effet, selon un rapport du Collectif citoyen de la dette (CAC), 59% de la dette française est purement et simplement illégitime. Pourquoi ? Parce que cette dette n’est pas le fruit d’un emprunt contracté par l’État français pour financer l’économie et ainsi œuvrer à servir à l’intérêt général. Non ! Cette dette est due à une politique extrêmement avantageuse menée en faveur des plus riches. Autrement dit, l’État s’est volontairement privé de rentrées fiscales pour satisfaire la classe des plus riches. Niches fiscales, « boucliers fiscaux » (600 millions d’euros donnés aux plus riches), exonérations d’impôt, baisse de la fiscalité pour les ménages les plus aisés et les grandes entreprises comme Total (qui ne paye pas un centime d’impôt en France) … Autant de cadeaux fiscaux qui ont vidé les caisses de l’État.

    Ainsi, la part du PIB lié à ces recettes fiscales a fondu de 5 points, de 22% dans les années 1980, elle est passée à 17% au cours des trois dernières années. Et les dépenses publiques, ont-elles vraiment explosé comme aiment à nous le répéter les prédicateurs néolibéraux ? Eh bien encore une fois, le système médiatique a menti. Les dépenses publiques ont diminué en part du produit intérieur brut (PIB) passant en moyenne de 22,7% en 1980 à 20,7%. Nous avons ici l’exemple type du genre de politiques économiques qui ont favorisé l’aggravation des inégalités. L’État a donc artificiellement créé les conditions pour qu’émerge une forte inégalité entre les très riches et le reste de la société. Les messagers de la sacro-sainte parole libérale nous avait pourtant assuré que cette politique en faveur des riches profiterait à la population. Résultat ? La France connaît un chômage de masse qui touche plus de 5 millions de personnes et le nombre de travailleurs pauvres ne cesse d’augmenter. Malgré ce cuisant échec, les serviteurs politiques au service de la classe possédante persistent et signent.

    Un autre exemple très concret montre comment l’État participe à l’accroissement des inégalités. C’est le cas de l’Angleterre. Les grands patrons, qu’ils soient français, allemands, espagnols appuyés par les médias et les dirigeants politiques ne manquent jamais l’occasion de dénoncer « l’assistanat », les « assistés » autrement dits les chômeurs, les bénéficiaires d’allocations et parfois même les étudiants ou les retraités. Ces gens qui, nous dit-on, « profitent du système », ces personnes qui vivent aux « crochets de la société »... Vraiment, ces individus sont-ils vraiment les assistés du système ? Ne sont-ils pas au contraire les premières victimes de cette société injuste et inégalitaire ? Allons, remettons les choses à l’endroit et un peu d’ordre dans toute cette confusion entretenue par l’oligarchie au pouvoir. Les « assistés », les vrais, ce sont les plus riches, les grandes entreprises, les grandes fortunes, ceux qui vivent grâce à l’État, cet État « prédateur » qu’ils dénoncent quand il intervient dans l’économie et qu’ils vénèrent lorsqu’il sauve les banques de la faillite. En Angleterre donc, l’État investit dans des infrastructures qui profiteront non pas à la population mais au secteur privé. Dans le secteur ferroviaire, la situation est inédite. Depuis que le réseau a été privatisé en 1993, les dépenses publiques ont été multipliées par six ! Le réseau est privatisé mais c’est l’État qui continue à payer les frais d’entretien car les compagnies privées n’investissent pas assez. Entre 2007 et 2011, les cinq principales compagnies ferroviaires ont reçu 3 milliards de livres de l’État. C’est ce qu’on appelle communément se faire « plumer ».

    Enfin, dernier exemple : l’État exonère annuellement de 88 millions de livres sterling les familles qui envoient leurs enfants dans les écoles privées. Ces écoles étant réservées aux plus riches, les familles aisées bénéficient de la grande générosité de l’État anglais. Pendant ce temps-là, le gouvernement ultra-libéral de David Cameron a décidé de réduire les prestations attribuées aux chômeurs et aux travailleurs. C’est plus de trois millions quatre cents mille personnes qui vivent avec le salaire de subsistance soit 7,20 de l’heure. Les budgets alloués au logement, à la santé ont diminué considérablement. Cette situation où l’État veille au bien-être des riches et néglige le reste de la société a été formulée de la manière suivante par l’écrivain Owen Jones : « socialisme pour les riches, capitalisme pour les autres ».

    Que dire également de ce grave phénomène qu’est l’évasion fiscale ? Là aussi, les États font mine de ne rien voir. Pourtant, ils sont en capacité d’agir et de punir ceux qui décident de déposer leur argent dans des paradis fiscaux. On estime qu’en France l’évasion fiscale représente un coût d’environ 60 milliards de dollars par an. Ce serait entre 80 et 100 milliards d’euros en Espagne, sans compter les 40 milliards détournés par la corruption. Au total, ce sont plus de 1000 milliards d’euros qui échappent aux pays de l’Union Européenne. Enfin, les gouvernements occidentaux ont trouvé la solution pour venir en aide aux pauvres : le développement de la philanthropie et de la charité. A défaut de servir l’intérêt général, l’État délègue ces fonctions à des milliardaires comme Bill Gates par exemple. Santé, école, alimentation, ces bienfaiteurs de l’humanité s’occupent des plus démunis. L’État se dirige vers des fonctions régaliennes (sécurité, justice) et laisse la « main invisible » du marché réguler l’économie.

    On demande à l’État d’intervenir de moins en moins dans la sphère économique tout en comptant sur lui au cas où il faudrait sauver des banques en faillite ou envoyer son arsenal répressif pour tuer de jeunes manifestants pacifiques... L’essor de la charité a également pour but de légitimer la richesse des riches en les rendant indispensable. Voilà comment la société dans laquelle nous vivons s’éloigne de ses responsabilités sociales, économiques pour faire émerger la figure du riche-sauveur et ainsi le légitimer alors que c’est lui le véritable responsable des maux dont souffrent nos économies.

    Mondialisation et accroissement des inégalités

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  • Les salariés de Goodyear, hommage à Oncle Bernard, confusionnisme et le néofascisme etc...

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    Mireille AZZOUG
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    Salim LAMRANI
    Depuis près d’un mois, des milliers de Cubains qui souhaitent se rendre vers les Etats-Unis, dont la législation favorise l’émigration en provenance de l’île, se trouvent bloqués au Costa Rica. Près de 6 000 Cubains, candidats à l’émigration vers les Etats-Unis, se trouvent coincés au Costa Rica, sans possibilités de poursuivre leur voyage vers le Nord. Après s’être rendus en Equateur, seul pays d’Amérique latine à ne pas exiger de visa aux Cubains, ils ont entrepris un long périple à travers le continent (...) Lire la suite »
     
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    Robert CHARVIN
    Au lendemain d’élections régionales dont le résultat a pu provoquer chez certains un sentiment momentané de soulagement malgré un taux d’abstention supérieur à 40 % et des niveaux inhabituels de votes blancs et nuls , il n’est pas inutile de rappeler que l’économie française, entrainée dans la politique déflationniste de l’Union européenne et de l’Euro, reste installée depuis la crise de 2008 dans une quasi stagnation , que le chômage continue à s’élever à des niveaux record , que le commerce extérieur reste (...) Lire la suite »
     
    Maria Saadeh
    Pour qui veut connaître Mme Maria Saadeh, députée indépendante au Parlement syrien, le mieux serait de revenir à ses réponses recueillies par M. Arthur Herlin, publiées sur le site « aleteia.org » le 28 septembre 2015 [*], desquelles nous retenons : « En tant que citoyenne et femme syrienne j’estime que vos gouvernements n’ont pas le droit de sélectionner qui peut représenter ou non la Syrie… ». Ce 4 Janvier elle s’est expliquée, à la télévision nationale syrienne, sur cette vaste fumisterie qui fait que (...) Lire la suite »
     
    Et priez pour que Bush et Cheney restent en vie assez longtemps pour être un jour pendus.
    William BLUM
    Au lieu d’aller me coucher à l’heure habituelle, je suis resté debout environ deux heures de plus pour regarder la célébration du Nouvel An à Times Square. Pour une seule raison : voir des gens heureux. Une année comme 2015 peut provoquer ce genre de réaction. La vue de milliers de jeunes debout dans le froid pendant des heures, les embrassades, qui criaient et riaient, était très précieux. Et aussi un peu énervant. Qu’est-ce qui leur arrive ? Ne savent-ils pas dans quel monde ils vivent ? Ne (...) Lire la suite »
     
    Mettre les médias publics et l’armée au pas et tout privatiser.
    T 34
    Le 5 janvier avait lieu l'inauguration de la nouvelle assemblée nationale du Venezuela, la ressemblance avec le Carmonazo (tentative de coup d'état des contre-révolutionnaires en 2002) fut frappante. On ne reviendra pas sur les élections législatives et la campagne de l'opposition (votez pour nous ou la guerre économique continuera). Voici le récit de cette journée. Les révolutionnaires chavistes avait fait une grosse manifestation pour soutenir leur députés et les (...) Lire la suite »
     
    Russia Today France
    D’après les éléments trouvés dans les lettres de Hillary Clinton déclassifiées le 31 décembre, la vraie raison de l’intervention en Libye était l’or qui aurait pu empêcher les plans de Nicolas Sarkozy de répandre son influence dans la région. La correspondance de l’ancienne secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a montré qu’en 2011, Mouammar Kadhafi possédait 143 tonnes d’or et 143 tonnes d’argent avec lesquels il souhaitait créer une nouvelle monnaie unique pour l’Afrique et fournir aux pays francophones (...) Lire la suite »
     
    Jérôme DUVAL
    Malgré le score du PP (Parti Populaire) qui a récolté le plus de bulletins, les élections de ce 20 décembre 2015 en Espagne dessinent un désir de changement, peut-être de rupture avec le régime de 1978 (transition post-franquiste) ou tout du moins de dépassement de l’alternance libérale du PSOE (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) au PP et vice-versa... Le peuple espagnol se lasse chaque fois plus de vivre sous les mandats de ces deux partis qui se partagent le pouvoir et obéissent à leurs créanciers (...) Lire la suite »
     
    Quand le rêve de l’exil vire au cauchemar pour des dizaines de milliers de Cubains qui veulent rentrer au pays
    Marc VANDEPITTE
    Ces derniers jours, 8.000 Cubains ont échoué à la frontière entre Costa Rica et Nicaragua. Ces Cubains tentent de pénétrer aux Etats-Unis via ces pays. Ils sont le jouet d’une politique cynique voire criminelle. C’est ce que nous dévoile Marc Vandepitte dans un article traduit du néerlandais par Anne Meert pour l’excellent site belge Investig’Action. Le point 9 de son article imparable aborde le problème des Cubains pour qui la vie hors de l’île tourne au cauchemar. « Jamais la presse généraliste n’en (...) Lire la suite »
     

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  • Cuba : Merci Obama !

    Lors d’une conférence de presse tenue au Panama en avril dernier, après le Sommet des Amériques, Barack Obama affirmait qu’il ne visait pas « un changement de régime » à Cuba. Cependant, dans une interview accordée à Yahoo News, à la veille du premier anniversaire de ce que les États-Unis désignent comme « une nouvelle ère », le président étasunien a réclamé une « transformation substantielle » de la société cubaine, en faisant une condition pour présenter « au Congrès des arguments plus forts pour éliminer l’embargo ».

     



    Dans son interview à Yahoo, Obama réitère les clichés habituels des administrations précédentes sur les libertés et les Droits de l’homme et se déclare hostile à ce que les entreprises d’état soient la « force économique dominante ». Il s’oppose ainsi à l’opinion majoritaire des Cubains qui ont participé à la discussion des règles qui régissent les changements économiques dans l’ile.

    Malgré ces déclarations, l’investissement d’une entreprise étasunienne dans la zone économique de Mariel pour produire de petits tracteurs destinés aux agriculteurs privés cubains attend depuis des mois l’accord de l’administration. Cela laisse penser que ce qui intéresse surtout Washington, ce n’est pas le développement d’une économie productive non étatale mais la possibilité de lier directement des entrepreneurs privés aux États-Unis et de les enrôler dans son entreprise de déstabilisation.

    Alors que tous les visiteurs le font déjà, comme par exemple John Kerry et Roberta Jacobson, le président a présenté comme un défi « la possibilité de rencontrer et de parler avec tout le monde » lors d’un hypothétique voyage à La Havane. Le message, qui défie en apparence le gouvernement cubain, s’adresse en fait aux congressistes de l’extrême droite de Miami : il est évident que le « tout le monde » désigne les bénéficiaires des plus de cinquante millions de dollars que ces congressistes obtiennent tous les ans du Congrès et que l’administration destine à des « programmes pro-démocratie ».

    Barack Obama a demandé que « les réformes s’accélèrent ». En réitérant les déclarations de Carmelo Mesa Lago qui réclamait dernièrement dans le journal El Pais une presse et une université libres, il a donné raison à ceux qui voient dans le quotidien madrilène « l’organe officiel de la Maison Blanche en espagnol ».

    Comme si la panoplie de mesures de déstabilisation ne suffisait pas – maintien des
crédits multimillionnaires en faveur des programmes de subversion et des instruments de propagande de Radio et TV Marti, de la politique migratoire des pieds mouillés- pieds-sec (*), de l’incitation faite aux médecins cubains de déserter - l’interviewé ironise sur le droit historique de Cuba sur Guantanamo. Le président a déclaré :

    « Je ne doute pas qu’ils seraient enchantés de récupérer Guantanamo. Mais je soupçonne que ce sera une discussion diplomatique longue qui durera au delà de mon administration ».

    En décembre 1914, conscient du fait que le sommet des Amériques au Panama n’aurait pas lieu sans la présence de Cuba, fragilisé par la levée de boucliers qui avait accueilli sa déclaration dénonçant le Venezuela comme une menace pour la sécurité nationale des États-Unis, Barack Obama fut obligé de tenir un discours conciliant. Aujourd’hui, ragaillardi par les victoires électorales de ses alliés en Argentine et au Venezuela, il ne dissimule plus sa volonté d’ingérence.

    Tous les instruments de la stratégie anticubaine sont encore en place : la politique migratoire sélective et discriminatoire, les fonds et les programmes d’entrainement à la subversion, les transmissions illégales de radio et télévision. Les États-Unis tentent d’y ajouter les difficultés que le contrôle parlementaire de leurs alliés vénézuéliens entrainera pour l’Alliance économique avec la révolution bolivarienne. Ils essayent aussi d’utiliser à leur profit les changements dus aux rétablissement des relations : accès aux institutions et aux fonctionnaires cubains par l’intermédiaire de leur ambassade, échange de délégations et recherche d’alliés dans le nouveau secteur privé des services, présence croissante de visiteurs étasuniens à Cuba.

    Indépendamment du fait que Obama voyage ou non à Cuba en 2016, la confrontation s’approfondit et l’enjeu devient transparent Avec ses déclarations à Yahoo News, le président étasunien révèle l’hypocrisie dont il a fait preuve le 17 décembre 2014. Il confirme que Washington ne change de posture que sous la pression et nous remet aussi en mémoire le fait le plus éclatant de ce jour-là : le retour des contre-terroristes injustement condamnés et emprisonnés aux États-Unis. Merci Obama.

    *Ingénieur et journaliste cubain.

    Traduction Maïté Pinero

    (*) NdR : politique US qui consiste à accorder automatiquement le séjour aux Cubains - et uniquement aux Cubains - qui réussissent à "poser le pied sur le sol" (pieds secs), par opposition au "droit de refouler" ceux qui sont interceptés en mer (pieds mouillés) - voir aussi Cuba et Migrations : jeux, enjeux et double-jeux

    Source originale en espagnol :

    https://lapupilainsomne.wordpress.c...

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  • Syrie : Madaya, Fouaa et Kfarya ou la guerre médiatique !

     site du PRCF : www.initiative-communiste.fre

    > La refait la Une des en France. Ce n’est bien sûr pas pour parler des succès des offensives, qui depuis le début de l’intervention de la Russie, font reculer les groupes terroristes islamistes en Syrie. Mais pour mener une campagne de instrumentalisant la situation dramatique de la ville de pour tenter de désigner à nouveau à l’opinion publique L’Etat syrien comme le seul ennemi à combattre.

    > Depuis quelques semaines, la Syrie s’était un peu effacé du paysage médiatique. Sans doute en raison de la reculade de Hollande et de son gouvernement devant modérer leur discours belliqueux vis à vis de la République laïque syrienne et leur soutien affiché aux groupes islamistes y sèment le chaos. En février 2015, juste après les attentats contre Charlie Hebdo, Hollande de déclarer «  Nous ne pouvons pas intervenir [en Syrie],car nous ne voulons pas courir le risque que notre intervention puisse aider Assad ou Daech. ».
    >
    En novembre son discours avait radicalement changé affirmant que « Nous cherchons résolument, inlassablement une solution politique dans laquelle Bachar al-Assad ne peut constituer l’issue mais notre ennemi, notre ennemi en Syrie, c’est Daech. ».

    > Depuis les terribles attentats du 13 novembre à Paris, il n’était plus possible pour Fabius au Quai d’Orsay de clamer que « Al Nosra fait du bon boulot en Syrie » c’est à dire de soutenir les bouchers d’Al Qaida, il n’était plus possible pour un François Hollande obligé d’appeler à une grande coalition contre le terrorisme de continuer à désigner l’état syrien comme le seul ennemi tout en soutenant ouvertement l’action des terroristes au nom du « Tous sauf Bachar », alors que le gouvernement français se retrouvé isolé sur cette ligne en compagnie des seules dictatures du Golfes et de la Turquie, lâchée depuis 2013 par les Etats-Unis et par des parlementaires britanniques refusant de se laisser berner une nouvelle fois par les manipulations du Monde et d’autres médias concernant l’utilisation d’armes chimiques.

    Qui est responsable de la faim à Madaya et ailleurs en Syrie ?

    > Mais depuis cinq ans, les médias français se sont fait une spécialité de nous « vendre » la guerre civile en Syrie, d’appeler à l’ingérence dans les affaires internes de ce pays souverain, voire de décider quel président pouvait ou ne pouvait pas siéger à Damas. Et tous les moyens sont bons pour y arriver, y compris soutenir les terroristes islamistes. Bien sûr cela ne doit jamais conduire à idéaliser Assad comme le souligne le PRCF qui a toujours soutenu le P.C. syrien lequel, tout en critiquant ce qu’il y avait lieu de critiquer dans son pays, a toujours aussi défendu les acquis du peuple syrien (laïcité, relative mixité, nationalisation du pétrole) et a toujours combattu l’ingérence étrangère (lire ici : #syrie : Assad Poutine et nous )

    >

    > Aujourd’hui, le résultat de tout cela, c’est que des millions de Syriens, de Libyens, d’Irakiens, crèvent dans des camps de réfugiés, que certains risquent la mort en traversant la Méditerranée et que leur arrivée en Europe dans les pires conditions ne fait que nourrir partout, et pour commencer, en France, la xénophobie de l’extrême droite sous les surenchères de l’indécent Sarkozy. Le résultat de tout cela, c’est la destruction de la Syrie, c’est la souffrance et la misère pour des millions de Syriens. Cette guerre, alimentée et soutenue par le camps occidental et dans laquelle les gouvernements de Sarkozy puis de Hollande ont joué et jouent un rôle dramatique, c’est évidemment l’horreur et ce sont comme toujours les populations qui supportent les pires conséquences. Telles les populations des villes de Madaya à la frontière avec le Liban, occupée par des terroristes de Ahrar al-Cham et sous état de blocus, mais également les villes de Foua et à Kafraya loyales à Damas et assiégées par aïch al-Fath, une coalition de milices dont la branche d’Al-Qaïda le front al-Nosra et ses alliés d’Ahrar al-Cham.
    >

    > Si des gens meurent de faim à Madaya, Foua ou Kafraya, la responsabilité en incombe d’abord à tout ceux qui ont plongé la Syrie dans le chaos et qui y alimentent la guerre civile par leur soutien à des milices terroristes islamistes, refusant de laisser au peuple syrien, souverainement et sans ingérences étrangères le droit de trouver une solution politique pour la .

    Madaya ou la guerre médiatique !

    > Mais le camp de la guerre et du chaos n’a pas désarmé. Et ses apprentis sorciers, se docteurs Folamour  d’essayer d’utiliser Madaya pour relancer la propagande justifiant le soutien aux islamistes contre l’Etat Syrien. Et pour cela tous les moyens sont bons.

    > Deux poids deux mesures : comment ne pas s’étonner de voir la presse française faire ses gros titres pour appeler à stopper le siège de Madaya, mais ne pas faire de même pour ceux de Foua et à Kafraya ? Un enfant de ces deux villes loyales au régime mériteraient donc, lui, de mourir de faim ou sous les bombes plus qu’un de Madaya ? Quelle hypocrisie ! Et ce d’autant plus qu’un accord liant la levée du siège de Madaya et des villes de Foua et Kafraya et supervisé par l’ONU est intervenu. Le coordinateur de l’ONU en Syrie Yacoub el Hillo réclame d’ailleurs la levée rapide des sièges des villes syriennes. De son côté, le Hezbollah indique que c’est bien le non respect du cessez-le-feu par les milices à Foua et Kafraya qui a entrainé la reprise du siège de Madaya.

    > De son coté, le Croissant Rouge a indiqué que des coovis humanitaires seraient bien livrés à toutes ces villes.

    > Manipulations : Comme d’habitude, de Timisoara au Kosova en passant par le Koweit, les médias capitalistes sont rompus aux techniques de manipulations. Notamment, il est apparu très vite que les images utilisées pour mener la campagne de propagande soi-disant humanitaire pour Madaya étaient des photos – notamment diffusées par la chaines Qatari Al Jazeera partie prenante du conflit – qui n’ont pas été prises à Madaya. C’est bien de falsification de la réalité qu’il est question

    > Cette campagne n’intervient pas n’importe quand, mais bien au moment où partout les forces terroristes islamistes reculent. Notamment, l’armée syrienne a annoncé avoir enregistré une nouvelle victoire significative, en reprenant la localité stratégique de Salma dans l’ouest, qui était aux mains des rebelles depuis 2012. Située dans la province de Lattaquié, cette localité était devenue le QG des rebelles islamistes et du Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.

    Pour la paix, abattre Daech, mais aucun soutien politique aux impérialismes capitalistes fauteurs de guerre

    > S’ils sont nombreux ceux qui – éditocrates bien à l’abri dans les rédactions parisiennes – appellent sans cesse à la guerre, personne ne doit être dupe de ce qui, 100 ans après le déclenchement de la guerre de 14-18, n’est toujours que le même bourrage de crâne. Être solidaire du peuple syrien, défendre la paix, ce n’est pas soutenir au nom d’un faux prétexte humanitaire mais vraie manipulation médiatique un interventionisme belliqueux, c’est d’abord combattre l’. Car comment ne pas voir dans quel chaos et dans quelle désolation l’ euro-atlantique et ses guerres ont plongé la Syrie, le Mali, la Syrie, l’Irak ou l’Afghanistan ? Comment ne pas mesurer que de l’Ukraine à la Syrie, de la Libye au Mali, l’argent qui soit disant manque tant pour payer salaires, retraites, services publics ou pour réindustrialiser la France coule à flot pour financer des guerres, soutenir des milices fascistes à Kiev, des terroristes islamistes en Libye puis en Syrie. Être solidaire du peuple syrien c’est d’abord défendre la souveraineté des nations, c’est se mobiliser pour la sortie de l’OTAN, pour la sortie de l’UE contre nos propres impérialismes.

    > JBC pour www.initiative-communiste.fr

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