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  • Le Journal de l’Afrique numéro 13 : Jeux et enjeux démocratiques


    par Olivier Ndenkop et Carlos Siélenou

     

    Le 25 octobre prochain, les Ivoiriens retourneront aux urnes pour élire leur nouveau chef de l’Etat. Un scrutin aux enjeux énormes tant pour les acteurs intérieurs qu’extérieurs. En 2010 déjà, ces enjeux avaient malheureusement primé sur le jeu électoral et la légion étrangère a eu raison de la volonté des Ivoiriens. En effet, avec la bénédiction de l’ONU la France de Nicolas Sarkozy a renversé le président constitutionnel Laurent Gbagbo pour le remplacer par Alassane Dramane Ouattara (ADO). Pas moins de 3 000 personnes ont perdu la vie dans cette crise postélectorale. (Lire la suite...)

     

    Le Journal de l'Afrique n° 13 by Investigaction

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  • Obama envisage un conflit mondial (4/8)


    par Michel Collon

     

    Alarmiste ! Il n’est pas d’autre mot pour qualifier le discours du bientôt ex-président sur l’accord nucléaire avec l’Iran. Aux USA, certains secteurs veulent une guerre contre ce pays, alerte-t-il.

     



    4. Iran : Obama est-il devenu un ami ?

    Les sanctions économiques ont échoué à faire plier l’Iran, admet Obama. Reconnaissant que ce boycott punit la population : « Cinq cent milliards de dollars manquent pour payer salaires, pensions et infrastructures en ruines. » Mais « davantage de sanctions ne produiront pas le résultat souhaité ». « Ceux qui s’opposent à cet accord exigeront sans aucun doute du futur président (US), quel qu’il soit, de bombarder ces installations nucléaires ».1 « Ceux qui » ? Ce sont les mêmes qui plaidaient pour une guerre en Irak et Obama critique l’administration Bush : « Préférant la force militaire à la diplomatie, l’action US unilatérale au lieu de bâtir un consensus international, et exagérant les menaces à l’encontre des rapports de nos services de renseignements ». Il juge le bilan de Bush catastrophique : « Des milliers de vies ont été perdues, sans compter celles des Irakiens. Mille milliards de dollars ont été dépensés. Ironiquement, le plus grand bénéficiaire dans la région, c’est l’Iran. » Cette guerre a isolé les Etats-Unis, constate Obama, reconnaissant à sa manière le déclin de l’Empire US : « Si nous avons appris quelque chose des dix dernières années, c’est que les guerres en général, et au Moyen-Orient en particulier, sont tout sauf simples. »

    Obama serait-il devenu Peace and Love ? « Je n’ai pas reculé devant l’emploi de la force quand elle était nécessaire. J’ai envoyé des dizaines de milliers de jeunes Américains au combat ». Irak, Afghanistan, Pakistan, Libye, Syrie, Gaza (via Israël), Bahreïn et Yémen (via les Saoud) : pas vraiment un bilan pacifiste en effet. Obama serait-il devenu un ami de l’Iran ? Pas davantage. Son discours ressasse les habituels clichés : « antisémitisme », « soutien aux terroristes du Hezbollah », « volonté de détruire Israël ». Obama menace toujours : « Cet accord offre une meilleure base (…) pour intervenir, y compris – si nécessaire – des options militaires. Le budget de la Défense américaine dépasse 600 milliards de dollars. Celui de l’Iran est d’environ 15 milliards. Notre armée demeure notre garantie ultime. »

    Obama et les républicains sont d’accord sur le fond : les Etats-Unis ont le droit de dicter leurs volontés aux autres nations, y compris par la violence. La divergence porte seulement sur la stratégie. Obama se veut un « impérialiste intelligent ». En 2006, Bush dut remplacer son ministre de la Guerre Donald Rumsfeld par Robert Gates qui prononça un discours remarquable à l’Académie militaire de West Point : « Ne combattez pas à moins d’y être obligés. Ne combattez jamais seuls. Et ne combattez jamais longtemps. »2
    Conscient des moyens limités des Etats-Unis, Obama ajouterait volontiers : « Et ne combattez pas tous vos ennemis en même temps ». Depuis 2001, les Etats-Unis étaient de plus en plus agressifs à la fois contre l’Iran, la Russie et la Chine. Mais un événement décisif se produisit en 2011. Washington piégea Moscou et Pékin en prétendant vouloir seulement une no fly zone pour protéger les civils libyens, son vrai but étant de renverser Kadhafi. Une fois mais pas deux. Quand Obama, avec Hollande, voulut bombarder Damas (cette fois avec le médiamensonge des armes chimiques), la Chine et la Russie mirent leur veto. Il y eut même une aide militaire discrète. Un tournant historique comparable à la bataille de Stalingrad en 1943. Le monde a pu voir que les Etats-Unis ne peuvent plus agresser comme ils veulent. L’Empire est tout nu.

    Alors, Obama recule-t-il sur l’Iran, pour concentrer ses forces sur son objectif fondamental : affaiblir la Chine et la Russie ?

    Notes
    9) www.washingtonpost.com/news/post-politics/wp/2015/08/05
    10) Le Soir (Belgique) 23 avril 2008.

    POUR SUIVRE : « La Russie devrait être divisée en trois » (vendredi prochain)

    source : Investig’Action

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  • Plus il y a d’Europe, moins il y a de démocratie


    par  André Bellon

     

     

     

    Les évènements en Syrie, en Irak et en Afrique et les exodes massifs de réfugiés qu’ils entrainent ont légitimement suscité un élan de solidarité envers les victimes. L’individualisme n’est donc pas aussi dominant que le prétendent tant de beaux esprits.

     

    Mais il est particulièrement indécent de voir ces drames utilisés à des fins politiques avec l’appui dégoulinant de bonne conscience de medias racoleurs. On notera tout particulièrement la volonté réaffirmée, ces derniers jours, par Jean-Claude Junker, ce fanatique des traités contre lesquels il considère qu’« il n’y a pas de démocratie », de renforcer encore davantage le pouvoir de la Commission de Bruxelles aux dépens des Etats membres. On retrouve là la fameuse stratégie du choc utilisée en tant d’autres lieux pour imposer, sur les cadavres des asservis, un ordre favorable aux puissants.

     

    Qui, d’ailleurs, est largement responsable de ces flots de migrants et de réfugiés !

     

    Qui a, depuis des décennies en effet, humilié les peuples du Proche et Moyen Orient, détruit toutes les tentatives indépendantes ? Qui est intervenu stupidement en Irak en 2003 ? Qui en Lybie en 2011 ? Qui a encouragé les islamistes contre des gouvernements jugés peu soumis ?

     

    Qui, surtout, a imposé un ordre économique et financier qui plonge les populations dans la misère et tente d’empêcher tout renouveau des volontés populaires hostiles à cet ordre ? Si ce n’est ceux qui se posent en infirmières des conséquences sans évidemment s’inquiéter des causes. C’est-à-dire cette politique qui constitue le projet fondamental de l’Union européenne, obsédée par la concurrence et le libre-échange d’ailleurs renforcés par un Traité transatlantique en construction et qu’on tente d’imposer en catimini aux peuples.

     

    Le scénario européen est malheureusement connu. A chaque étape, loin de remettre en cause un système mortifère qui consiste, au nom des règles financières indiscutables, à réfuter toute expression des peuples, les dirigeants demandent encore plus d’Europe, moins de démocratie.

     

    La destruction de la démocratie n’est pas fatale. Il importe avant tout de rappeler qu’elle n’est que l’autre nom de la souveraineté populaire. Loin de ce renforcement lointain et malsain d’une Europe qui a bien prouvé avec la Grèce qu’elle n’a cure des volontés nationales et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, c’est au contraire la démocratie et le resurgissement des volontés des peuples qui donnera la solution en refondant les libertés au service de l’intérêt général.

    Osons dire non à cette dérive qui condamne les peuples à plus d’austérité et à moins de souveraineté. En France, appelons à l’élection d’une Assemblée Constituante au suffrage universel.

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  • Obama envisage un conflit mondial (3/8)

     

    par Michel Collon

    Le 7 mai 99, l’US Air Force frappait l’ambassade chinoise à Belgrade, faisant trois morts. La Chine avait eu le tort de s’opposer à la guerre de l’Otan contre la Yougoslavie.

     

     

    3. Saboter la Chine et sa « Nouvelle Route de la Soie »

     

    Démontant les excuses bidon, nous écrivions alors : « Le bombardement était un avertissement. Washington veut à tout prix éviter une grande alliance entre la Chine, la Russie, voire l’Inde et d’autres puissances encore. » Responsable des bombardements, le président Clinton déclarait d’ailleurs : « Mon principal sujet de préoccupation, aujourd’hui, c’est la Chine ». Mais aujourd’hui, le cauchemar de Washington est en train de se réaliser et il porte un nom : Nouvelle Route de la Soie. L’ancienne route, composée de pistes reliant la Chine à la Turquie, fit la fortune de nombreux pays et marchands. La nouvelle bouleversera-t-elle les équilibres mondiaux ?

    L’économie chinoise possède trois caractéristiques :

    1. C’est la plus performante du monde depuis vingt ans. Très ironiquement, une « dictature communiste ne comprenant rien à l’économie » est actuellement la bouée de sauvetage d’un capitalisme mondial en crise mais toujours aussi arrogant.

    2. Pauvre en matières premières, elle dépend très fortement de ses importations. Elle consomme 75% du cuivre congolais, 70% du fer sud-africain, une grande partie du pétrole et du gaz du Moyen-Orient mais aussi de la Russie et des républiques ex-soviétiques d’Asie centrale, etc.

    3. Devenue « l’atelier du monde », elle exporte de nombreux biens de consommation.

    Les routes commerciales actuelles étant lentes et insuffisantes, Pékin a lancé un projet gigantesque : construire de gigantesques « corridors » la reliant aux autres continents. La route terrestre serait composée de trains à grande vitesse, d’autoroutes, de pipelines, de fibres optiques de télécommunication. Traversant l’Asie centrale, elle relierait Pékin à Moscou, mais pourrait être prolongée vers l’Iran (dès la levée des sanctions), la Turquie et… toute l’Europe en fait. Rotterdam, Anvers et Berlin seraient ainsi directement connectés à la Chine et aux économies asiatiques.

    Les routes maritimes relieraient la Chine à l’Afrique, à l’Europe et même à l’Amérique latine, ce qui développerait fortement les économies de toutes ces régions. Mais le transport maritime moderne nécessite des ports en eau profonde permettant le ravitaillement et le passage rapide des bateaux. A construire.

    Actuellement, Shanghaï – Rotterdam prend un mois par la mer, moins de trois semaines en train, deux semaines en camion. En améliorant les infrastructures et réduisant les arrêts aux douanes, la durée des transports terrestres serait réduite de moitié. Ecologiquement, multiplier les camions n’est pas très responsable, mais c’est un autre débat.

    En fait, Pékin propose aux pays du Sud de développer leurs économies en renforçant les échanges. Et aux pays du Nord de trouver des débouchés pour leurs usines tournant au ralenti. Bien sûr, les entreprises européennes - allemandes surtout - salivent de joie à la perspective de gigantesques contrats de construction. Pour financer tout cela, Pékin a créé deux grandes banques ouvertes aux investisseurs étrangers. La Nouvelle Route de la Soie concerne 65 pays, 4,4 milliards de gens et ces pays représentent actuellement 29% de la production mondiale, mais ce pourcentage pourrait doubler avec le nouveau projet.

    Les seuls à ne pas se réjouir, ce sont les Etats-Unis, exclus de cette nouvelle route commerciale. Jusqu’où ira le conflit Washington - Pékin ? Et quel rôle joue l’Iran sur cet échiquier ?

     

    POUR SUIVRE : Iran : Obama est-il devenu un ami ? (à paraitre mercredi prochain)

     

    Source : Investig’Action

     

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  • Obama et le conflit mondial, la semaine prochaine


    Michel Collon (Investig'Action)nous propose sa série

    "Obama envisage un conflit mondial"

    La semaine prochaine, retrouvez les épisodes sur notre blog lundi, mercredi et vendredi.

     

    À NE PAS MANQUER

     

     

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  • Obama envisage un conflit mondial (2/8)

     

    Par Michel Collon

    Quelle était la clé pour que les Etats-Unis parviennent à se maintenir comme unique superpuissance globale ? Contrôler l’Eurasie est la seule solution, affirma le stratège US Brzezinski dans son ouvrage Le Grand Echiquier (1997).


    2. La clé : comment contrôler l’Eurasie ?

    « L’Eurasie (Europe + Asie) demeure l’échiquier sur lequel se déroule le combat pour la primauté globale. (…) La façon dont les Etats-Unis ‘gèrent’ l’Eurasie est d’une importance cruciale. Le plus grand continent à la surface du globe en est aussi l’axe géopolitique. Toute puissance qui le contrôle, contrôle par là même deux des trois régions les plus développées et les plus productives. 75% de la population mondiale, la plus grande partie des richesses physiques, sous forme d’entreprises ou de gisements de matières premières, quelque 60% du total mondial. »(1) « Toute puissance qui le contrôle » : au lieu de laisser les autres nations décider librement de leurs relations commerciales et de l’usage de leurs richesses, Washington considère que toutes ces richesses doivent être sous son contrôle. Logique proprement impérialiste.

    Démocrates ou républicains, les stratèges US savaient depuis longtemps que la bataille décisive allait se jouer en Asie. Il fallait donc tout mettre en œuvre pour diviser et isoler les puissances de ce continent. Et Brzezinski pointait Pékin comme danger principal : « La Chine pourrait être le pilier d’une alliance anti-hégémonique Chine – Russie – Iran » (2) De même, l’ancien ministre US des Affaires étrangères Henry Kissinger justifiait ainsi les bombardements contre l’Afghanistan en 2001 : « Il existe des tendances, soutenues par la Chine et le Japon, à créer une zone de libre échange en Asie. Un bloc asiatique hostile combinant les nations les plus peuplées du monde avec de grandes ressources et certains des pays industriels les plus importants serait incompatible avec l’intérêt national américain. Pour ces raisons, l’Amérique doit maintenir une présence en Asie… » (3) La vérité sort de la bouche des vieux ! Ayant terminé leur carrière, Brzezinski et Kissinger peuvent se permettre un langage brutal, au contraire des responsables actuellement en fonctions. Eux doivent donc enrober leurs stratégies d’un habillage diplomatique.

    Ce n’était donc pas une surprise de voir l’administration Obama déplacer le centre de gravité de sa politique internationale vers l’Asie, dans une tentative, assez désespérée, pour isoler et affaiblir la Chine. Le politologue Mohamed Hassan a expliqué un des terrains de cette confrontation : « La Chine a un besoin vital de ressources énergétiques. Donc Washington cherche à contrôler ces ressources pour empêcher qu’elles atteignent la Chine. » (4) Aujourd’hui, la bataille pour contrôler les routes de l’Océan indien et les routes terrestres du continent asiatique est décisive : Washington veut avoir la capacité de bloquer l’accès de la Chine au pétrole du Moyen-Orient, au gaz de l’Asie centrale, aux minerais et aux ressources agricoles de l’Afrique. L’Océan Indien est la clé. Mais aujourd’hui, en 2015, la perspective qui donnait des cauchemars aux stratèges US est en train de se réaliser, et même à grands pas. Avec un solide axe Pékin – Moscou – Téhéran, l’Asie formerait cette grande puissance économique d’un attrait irrésistible pour le Japon, l’Inde, et même l’Europe. Les Etats-Unis seraient exclus du principal foyer économique et commercial mondial.

    La Chine redeviendra-t-elle le centre du monde ? Ce serait le déclin définitif pour l’Empire US. Beaucoup dépendra de la construction de la « Nouvelle Route de la Soie ».

    POUR SUIVRE : Saboter la Chine et sa « Nouvelle Route de la Soie » (à paraître lundi prochain)

    Notes :

    1) - Le Grand Echiquier, p. 59-61.

    2) Le Grand Echiquier, p. 263

    3) Henry Kissinger , Does America need a Foreign Policy ?, New York 2001, p. 111-112.

    4) La Stratégie du chaos, Investig’Action, Bruxelles, 2011, p 246.

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  • Obama envisage un conflit mondial (1/8)

    Le feuilleton de la rentrée
    par Michel Collon

     

     

     

    « La diplomatie ou la guerre. Bientôt. » Obama alerte : certains aux USA veulent attaquer l’Iran. D’où risque de conflit mondial impliquant Russie, Chine et Europe. Ceci déstabiliserait le système financier occidental. Que fera le prochain président ?

     


     

    1. L’irrésistible déclin des USA

     

    « Un rejet par le Congrès de l’Accord avec l’Iran ne laisserait à l’administration US (…) qu’une seule option : une nouvelle guerre au Moyen-Orient. » « L’Iran est un pays quatre fois plus grand que l’Irak, et trois fois plus peuplé. » « Le choix auquel nous faisons face est finalement entre la diplomatie et une certaine forme de guerre. Peut-être pas demain, ni dans trois mois, mais bientôt. » « Le système financier US serait forcé de rompre avec la Chine, principal acheteur de notre Dette. » (1)

    Dans cette série d’articles, nous allons examiner les implications d’un étonnant discours d’Obama, prononcé le 5 août et curieusement passé sous silence par les médias alors qu’il met en garde contre de possibles catastrophes. Au Congrès, le 8 septembre, les républicains bloqueront l’accord avec l’Iran. Mais Obama peine même à rallier certains démocrates. L’élite des Etats-Unis apparaît très divisée sur la stratégie à adopter. Est-ce nouveau ?

    Pas du tout. Cette division est apparue vers 2000. Au départ, un constat commun aux démocrates et aux néoconservateurs : les Etats-Unis sont en déclin. Dans son livre sur la stratégie impériale des Etats-Unis The Grand Chessboard (2), probablement le plus influent des cinquante dernières années, Zbigniew Brzezinski, ancien responsable de la politique internationale sous Carter, se montrait pessimiste : « A long terme, la politique globale sera de moins en moins propice à la concentration d’un pouvoir hégémonique dans les mains d’un seul Etat. L’Amérique n’est donc pas seulement la première superpuissance globale, ce sera très probablement la dernière. » (p. 267) 

    La raison ? « Le pouvoir économique risque aussi de se disperser. Dans les prochaines années, aucun pays ne sera susceptible d’atteindre 30% environ du PIB mondial, chiffre que les Etats-Unis ont maintenu pendant la plus grande partie du 20ème siècle, sans parler de la barre des 50% qu’ils ont atteinte en 1945. Selon certaines estimations, l’Amérique (…) retomberait à 10-15% d’ici l’an 2020. » (p. 267-8) 

    Pour rester la seule superpuissance, Brzezinski proposait donc un « impérialisme intelligent » : diviser les puissances rivales et les empêcher de former un front commun.

    Très opposés aux stratégies de Brzezinski, les néocons guidant George W. Bush proposaient par contre une stratégie de guerre généralisée (qui utilisera le 11 septembre comme justification). Cependant, leur plate-forme du Project for a New American Century (PNAC), élaborée entre 1997 et 2000, n’était guère plus optimiste : « Actuellement, les Etats-Unis ne rencontrent aucun rival mondial. La grande stratégie de l’Amérique doit viser à préserver et étendre cette position avantageuse aussi longtemps que possible (...) Préserver cette situation stratégique désirable dans laquelle les Etats-Unis se trouvent maintenant exige des capacités militaires prédominantes au niveau mondial. ». (3)

    Analysant ces deux options à la veille de la présidence Obama, nous écrivions en 2008 : « De toute façon, cet Empire ne deviendra pas pacifique. Tôt ou tard, il relancera des guerres à la Bush. Parce qu’en fait, l’élite US pratique un cycle d’alternance entre les deux options... » (4)

    Huit ans plus tard, allons-nous assister à une nouvelle alternance ? Pour comprendre la situation, nous allons examiner les différentes pièces du puzzle : Chine, Iran, Russie, Europe…

    Notes :

     

    1) http://www.washingtonpost.com/news/...

    2) Le grand échiquier : L’Amérique et le reste du monde [« The Grand Chessboard : American Primacy and Its Geostrategic Imperatives »], Bayard,‎ 1997.

    3) Project for a New American Century (PNAC), Rebuilding America’s Defenses, septembre 2000. 

    4) http://www.michelcollon.info/Quelle...

    POUR SUIVRE : La clé : comment contrôler l’Eurasie ? (à paraitre vendredi)

    Source : Investig’Action

     

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