Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

MS21 - Page 61

  • Quelle réponse politique à la montée du FN?

    Lu sur le site de l'Humanité, signalé par El Diablo (mis en ligne en mars 2015)

    • Une alternative aux replis communautaires par Stéphanie Roza, professeure de philosophie politique

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : Extrême Droite 0 commentaire
  • La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération : Les nouveautés depuis le 17 septembre

     

    Chers amis,

    La semaine qui vient de s’écouler a été marquée par la visite du Pape François dans l’Ile. Visite qualifiée de mémorable et positive, accueil chaleureux du peuple cubain, échanges avec le Président Raul Castro et entretien avec Fidel Castro. Le Pape a qualifié Cuba « d’archipel qui fait face à toutes les routes, avec une valeur extraordinaire en tant que CLE entre le Nord et le Sud, entre l’Est et l’Ouest. Un lieu de rencontres pour tous les gens, pour se réunir dans l’amitié »

    Au-delà de son rôle de facilitateur dans les négociations avec les Etats Unis, de sa condamnation de l’embargo, ses déclarations récentes pour dénoncer la tyrannie de l’idole argent, son appel à opposer une résistance active au système qui exclue, dégrade et tue, ont été approuvées à Cuba tant par la population que par les dirigeants de l’Etat… un peu moins aux USA !

     Et dans les prochains jours va s’ouvrir l’Assemblée Générale des Nations Unies, à laquelle Raul Castro participera pour la 1ère fois. Il y sera question, une nouvelle fois, du blocus et de la nécessité d’y mettre fin. Le Ministre des Relations Extérieures cubain vient de déposer la motion qui sera mise au vote et qui fait état des immenses dégâts que cette mesure injuste, inhumaine, provoque dans l’économie cubaine et bien évidemment des méfaits qu’elle cause dans la vie quotidienne de la population de l’Ile. Et malgré quelques « mesurettes » qui viennent d’être annoncées par l’administration américaine, le compte n’y est pas ! Plus que jamais, nous nous devons de poursuivre et d’amplifier l’action afin qu’il soit mis fin à cet ensemble de mesures. Elles affectent aussi l’ensemble des pays qui souhaitent développer leurs échanges économiques avec la Grande Ile !

    Gageons, que les initiatives que vient de réaliser notre comité d’Armor vont dans ce double sens. D’une part faire connaître Cuba aux travers de rencontres, de contacts, de publications, telle qu’elle est, pas le paradis, mais non plus pas l’enfer. Et aider à tisser des liens de coopération entre des entités françaises, collectivités locales, entreprises publiques et privées, et le secteur économique cubain. Les trois jours de notre présence en Bretagne avec la délégation cubaine que nous recevions y ont contribué. Vivez-en le compte-rendu ! De même nous vous rendons compte de la réception organisée par le Groupe d’Amitié avec Cuba de l’Assemblée Nationale présidé par André Chassaigne.

    A La Havane, la Maison Victor Hugo est bien vivante ! Les programmes de septembre et octobre sont à votre disposition, vous y découvrirez une riche programmation. Dans les prochaines semaines nous vous donnerons des nouvelles de la nouvelle édition du Prix Maison Victor Hugo. Les travaux des participants sont actuellement à l’étude par le jury franco-cubain et la cérémonie officielle de remise des récompenses aura lieu le Mardi 17 Novembre dans la Casa !

    Et comme la Fête était fort belle, nous poursuivons la publication de textes et de photographies qui en rappellent le succès.

    Roger Grévoul

    Président Fondateur
    Responsable politique du Site Internet et de la Lettre Hebdomadaire.

    Des parlementaires français décidés à développer les relations avec Cuba

    par Traduit par Mireille Tixe Cobian le 24 septembre 2015

    > Une rencontre provoquée par notre association à l’occasion de la mission qu’effectuait à notre invitation une délégation de la province de Cienfuegos.

    > Notre Président, Victor Fernandez, a remercié chaleureusement le Groupe d’Amitié de l’Assemblée Nationale et son Président André Chassaigne pour cette heureuse et utile rencontre.

    > Un article de Yimel DIAZ MALMIERCA, publié par le quotidien TRABAJADORES organe de la Centrale des Travailleurs Cubains et traduit par Mireille Tixe Cobian.

    Fin de la visite du pape : Célébration à Cuba et résignation dans les médias de Miami.

    par Traduit par Michel Taupin le 24 septembre 2015

    > Le Pape Francisco Il a conclu Mardi 22 Septembre sa visite pastorale de Cuba. Je pense que ce fut un événement mémorable avec des résultats positifs. Témoin des deux précédentes visites de Jean-Paul II et Benoît XVI, je remarque que les trois événements s’inscrivent dans une direction ascendante.

    > par Edmundo García, traduction Michel Taupin

    Fidel Castro reçoit le Pape François

    par RG le 23 septembre 2015

    > Photographies et vidéo de la rencontre du Pape avec Fidel Castro.

    Trois jours exceptionnels avec la délégation cubaine en Bretagne !

    par Jean Louis Joachim le 23 septembre 2015

    > Nous avons évoqué la présence de nos amis du comité d’Armor de CCF à la foire exposition de Saint Brieuc, aujourd’hui son secrétaire général Jean-Louis Joachim, nous fait revivre le formidable accueil en Bretagne, du 18 au 20 Septembre,de la délégation Cubaine. Un nombre inégalé de rencontres avec le public et les autorités locales. Jean-Louis écrit : "Nous avons contribué à une meilleure lecture de la réalité cubaine, des liens entre nos peuples et de la contribution de notre association en faisant avancer et la coopération et leur actualisation économique."

    > Bravo les amis bretons !

    Gonzalo Martín-Calero Costales. Peintre espagnol expose à la Casa Victor Hugo

    par Iradia Espada le 22 septembre 2015

    > L’auteure de cet article n’est autre que la bibliothécaire de la Maison Victor Hugo. Hélas pour peu de temps encore ! Elle prend une retraite bien méritée. C’est une amie de longue date de notre association. Avant d’être engagée par le bureau de l’historien pour assurer cette responsabilité passionnante, elle avait travaillé pendant presque un an, au service de l’association, pour l’organisation du départ des deux bateaux pour Cuba. Elle avait ainsi vécu à Ivry-sur-Seine et à Dunkerque. Depuis l’ouverture de la Maison, elle accueille les chercheurs, les étudiants cubains et aussi les nombreux touristes français qui se pressent régulièrement pour visiter l’institution... Elle reçoit aussi les "CAFE LITTERAIRE" et les THE DECOUVERTE"" évènements culturels.
    Nous aurons l’occasion de lui redire au moment de son départ effectif mais dès aujourd’hui : MERCI IRADIA"
    Roger Grévoul

    Septembre et octobre à la Casa Victor Hugo

    par Lisa del Prado le 21 septembre 2015

    > La rentrée ne s’est pas faite attendre pour la reprise des activités de la CASA ! La cloche a sonné et les beaux espaces et magnifiques salles de l’édifice vont pouvoir recevoir les nombreux visiteurs, tant cubains pour certains habitués des lieux et touristes qui découvrent cette exceptionnel équipement culturel, en plein coeur du quartier historique de la capitale cubaine.

    > Bon succès à l’équipe de la Maison !

    > En prime la photographie de la plaque commémorative qui figure sur la façade de la Maison !

    A la Foire-exposition.de St Brieuc : Solidaires avec Cuba !

    par RG le 20 septembre 2015

    > Ci-après l’article publié par le quotidien breton (3/4 de page) LE TELEGRAMME.

    > Notre ami Jean-Louis Joachim, secrétaire général du comité d’Armor nous signale
    c’est à la demande de la Présidence de la Foire que le stand du Comité Armor est présent à cet événement, classé 2ème en Bretagne par son importance (plus de 60 000 visiteurs).

    > L’accueil protocolaire sur le stand du comité local, samedi 18à 17h.00, de la délégation Cubaine en visite de coopération en dans notre région, suscite déjà de l’intérêt médiatique.

    Le ministère cubain des affaires étrangères présente le rapport annuel relatif au blocus étasunien

    par RG le 20 septembre 2015

    > Nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis d’Amérique à Cuba.
    – Le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodríguez Parrilla a présenté ce mercredi, dans une conférence de presse, le rapport que Cuba présentera devant l’Onu sur les dommages provoqués par le blocus étasunien contre notre pays.
    Il s’agit du document lié à la résolution intitulée : la Nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis (...)

    Bienvenue au Pape François

    par RG le 19 septembre 2015

    > Le Pape François, Souverain Pontife de l’Église catholique et chef de l’État de la Ville du Vatican, effectuera une visite apostolique à Cuba entre le 19 et le 22 septembre.
    Auteur : Granma | internet@granma.cu

    > Le site Zonebourse rappelle : "Le pape va redire l’opposition du Vatican à l’embargo contre Cuba
    A lire également l’article de Cathy Ceibe publié par le quotidien l’Humanité :

    > http://e-humanite.com/r/?F=lxfdtvm6gj4lulrtgrk68vfgdk45h5hajckkzw32lkcblky6eex6qx2-6493574

    III Foro de Cooperación Francia Cuba

    par Gérard le 19 septembre 2015

    > En complément (et en langue espagnole) des échos de notre Forum de la coopération entre la France et Cuba.

    > L’association Cuba Coopération France a tenu son 3° forum à l’occasion de la fête de l’Humanité 2015 à la Courneuve.

    > Avec la participation du Ministre secrétaire d’Etat au Commerce extérieur Matthias Fekl et de Jean-Pierre Bel, conseiller personnel du Président Hollande pour l’Amérique Latine et les Caraïbes, en présence d’une forte délégation du Gouvernement et du PC Cubain ainsi que des autorités de la Province de Cienfuegos, tous accueillis par le Président de l’association Victor Fernandez, le président-fondateur Roger Grévoul et les administrateurs de Cuba Coopération France, ce 3° forum amplifie le succès des deux précédents.

    La France réitère sa décision d’accompagner Cuba dans son développement économique.

    par RG le 18 septembre 2015

    > Un article de Yimel Díaz Malmierca, envoyée spéciale de TRABAJADORES.
    Organe de la Centrale des travailleurs de Cuba et traduit par notre ami Claudio... Merci à lui.

    Lien permanent Catégories : Cuba 0 commentaire
  • Les réfugiés, les migrants et le capitalisme

    par Christian Schneider du MS 21

    "Personne ne peut arrêter cette immense vague de centaines de milliers d’immigrés qui submerge l’Europe", dit-on. Si bien sûr, les citoyens européens! Si au delà de l'émotion, ils consentaient à réfléchir à la cause de l'afflux des réfugiés et non des migrants (j'en parlerai plus loin), ils s'apercevraient que les réfugiés viennent en majorité de pays menacés par Daesh, la Syrie, l'Irak, la Libye, le Sahel, le nord du Nigeria et du Cameroun.
    Or qui est à l'origine de Daesh? Les Occidentaux qui ont voulu redessiner la carte du Moyen-Orient, suivant les plans de Bush et de ses conseillers, adeptes de l'interventionnisme humanitaire. On nous a dit qu'il fallait sauver le peuple irakien de Saddam Hussein, le peuple libyen de Khadafi, le peuple syrien de Bachar El Assad.

    Est-ce que la vie n'était pas meilleure en Irak ou en Libye avant que les Occidentaux ne veuillent installer la "démocratie". Que savons-nous de Bachar el Assad, "boucher de son peuple", si ce ne sont les violentes imprécations lancées contre lui par nos médias, et les manipulations comme la guerre chimique dont nous savons maintenant qu'elles étaient l'oeuvre d'Al Qaïda.

    Nous voulons introduire la démocratie partout, même si les peuples ne demandent rien. Il est bizarre que nous ne cherchions pas à l'introduire en Arabie saoudite, le pays le plus antidémocratique du monde, au Qatar, en Turquie.

    Parce que ces pays sont alliés aux Etats-Unis, et que l'Arabie saoudite peut mener une guerre de destruction et de génocide au Yémen, sans que nos médias bien pensants n'en soufflent mot. Il est vrai que la vente des Rafale est plus importante que la vie des enfants de bédouins.

    Arrêtons les guerres, le soutien de Laurent Fabius aux terroristes d'Al Nosra "qui fait du si bon boulot en Syrie".

    Arrêtons le soutien à la Turquie d'où partent les terroristes pour la Syrie et d'où s'envolent les avions bombardant les Kurdes qui eux-mêmes sont parmi les plus efficaces combattants contre Daesh. N'oublions pas que l'armée syrienne est une armée de conscription. Renvoyons ces jeunes Syriens dans leur pays, afin qu'ils le défendent contre Daesh. En plus ils nous protégeront contre les voyous de nationalité française qui, sinon reviendront terroriser la nation française.

    Parlons des migrants économiques. Tant que l'Afrique sera sous la coupe des multinationales occidentales, elle ne pourra pas se développer. Je ne dis pas qu'il faut aider à son développement, je dis qu'il faut cesser de s'occuper de l'Afrique, cesser de lui exporter des produits de notre industrie et de notre agriculture qui concurrencent les produits locaux, cesser d'exporter du coton américain qui concurrence celui du Mali, cesser de privatiser les chemins de fer pour qu'ils transportent le minerai exploité par Bolloré alors que la ligne Bamako-Abidjan servait au commerce local et que Bolloré a supprimé les petites gares.

    Qui a décidé la privatisation du chemin de fer? Le FMI qui comme en Grèce a pris pour prétexte la dette du pays! Le néocolonialisme est pire que le colonialisme, puisque la ligne Bamako-Abidjan a été construite sous la colonisation. L'ennemi de l'Afrique, c'est le libre-échange.

    Que la France sorte de l'OMC et du FMI, ces institutions criminelles, que les autres pays occidentaux le fassent aussi, et l'Afrique pourra se développer. Cessons de faire assassiner les dirigeants africains qui comme Sankara avaient le tort de vouloir le bonheur de leurs peuples.

    Les médecins africains resteront en Afrique au lieu de venir dans les hôpitaux français remplacer les médecins que nous avons refusé de former, ils participeront au développement de l'Afrique, et les migrants travailleront chez eux au lieu d'affronter les périls de la traversée de la Méditerranée.


     

    Dossier évolutif du Comité Valmy sur la crise migratoire

     

     L’adieu à Schengen par Hélène Nouaille

     

      L’Union Européenne et les migrations de remplacement - Par Valentin Martin

     

     Mensonge du pouvoir PS et des médias : le flot qui summerge l’Europe ne fuit pas les villes syriennes... Jean Lévy

     

      Des fluxs migratoires massifs programmés de longue date ? Une Europe sans Européens selon la recette Coudenhove-Kalergi par Tatiana Filiatcheva

     

     Pourquoi cette campagne médiatique d’ampleur inégalée menée par le pouvoir PS - et l’Allemagne - en faveur d’un accueil de masse des nouveaux "réfugiés" - question posée par Jean LEVY

     

      Valls : Quelle voix pour quelle France ? - par Karine Bechet-Golovko

     

     La fausse « crise des réfugiés » par Thierry Meyssan

     

     Entre Ukraine et GCM, l’Europe en lambeaux Philippe Grasset

     

     Allemagne : le patronat veut plus de réfugiés

     

      Marée migratoire vers l’Europe, la permanence de coefficients élevés - Par Bernard Conte

     

      L’Europe en chute libre… Par The Saker

     

     Les folies impériales en cours - Par Pr James Petras

     

     L’immigration comme outil pour désarmer la Syrie souveraine :
    Syrie : Que nous prépare l’Occident après sa guerre destructrice et son terrorisme ? Par Moustapha Al-Mikdad

     

     En liaison avec le texte de Moustapha Al-Mikdad : coup double ?
    L’arme migratoire et le Maïdan européen - par Karine Bechet-Golovko

     

     Giulietto Chiesa : Explosion du phénomène migratoire = effondrement de la société globale

     

     Un appel lucide aux jeunes africains :
    Mgr. Djomo demande aux jeunes Africains de ne pas émigrer en Occident et de lutter pour améliorer le continent par Claire Bréguet

     

     

     

     Aujourd'hui face à l'Union européenne "rester assis, c'est se mettre à genoux." Yannis Youlountas

     

      « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple …le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

     

                        Article 35 de la Déclaration des droits de L’Homme et du citoyen  24/06/1793

     

    Lien permanent Catégories : Europe 0 commentaire
  • Obama envisage un conflit mondial (8/8)


    par Michel Collon

    Empire en déclin, les Etats-Unis se préparent-ils à un grand conflit mondial ? L’élite US semble divisée. Et que peuvent faire les citoyens du monde ?

     



    8. Que fera le prochain président des USA ?

    C’est la pagaille à Washington ! Netanyahou invité à défier Obama en plein Congrès. Obama dénonçant les républicains va-t-en-guerre. Kissinger critiquant la Maison-Blanche pour son imprudence envers la Russie («  Quand on entend que des escadrons musulmans se battent sous le drapeau ukrainien, on a perdu le sens des proportions »(22)). Bref, l’élite US est profondément divisée : gérer habilement le déclin de l’Empire ou tenter la grande aventure militaire ? Cette division n’est pas nouvelle. En 2008, nous écrivions : « Après l’échec de Bush, l’élite apparaît assez divisée. La première option possible est militariste : multiplier les guerres, gonfler au maximum les commandes militaires, intimider aussi les alliés et les rivaux. » « L’autre option, défendue par Brzezinski : des formes de violence moins directes, moins visibles. En comptant davantage sur les services secrets, les manœuvres de déstabilisation, les guerres par pays interposés, et sur la corruption aussi.  »(23)

    Pour la première option, nous exposions le plan effrayant concocté par cinq hauts responsables militaires occidentaux (dont John Shalikashvili ex-chef de l’état-major US et commandant en chef de l’Otan en Europe). Ce plan prévoyait « un directorat réunissant les Etats Unis, l’UE et l’OTAN, coordonnant toutes les opérations dans la sphère atlantique ». Un super - gouvernement mondial, donc. Ciblant explicitement le danger chinois « sur le plan de la finance et en Afrique », bafouant le droit international en prônant la guerre préventive, militarisant les médias (« cette campagne médiatique pourrait préparer les esprits à une intervention armée »), anti-démocratique (« nous choisissons de ne pas formuler nos propositions pour la réforme de l’UE de façon aussi détaillée que pour l’OTAN, pour éviter de consulter les populations ». Osant même déclarer : « A première vue, l’arme nucléaire peut sembler disproportionnée ; mais si l’on tient compte des dommages qu’elle prévient, il est possible qu’elle soit raisonnable. » Sans commentaires !

    Mais en 2008, les multinationales choisirent Obama (lui versant nettement plus de fonds qu’à Clinton et McCain). Pour quel bilan finalement ? Ses « succès  » en Libye, Ukraine et Syrie ne créent-ils pas de nouveaux problèmes ? La stratégie du chaos ne brise-t-elle pas les alliances qu’il souhaitait ?
    En fait, tous les présidents US ont combiné carotte et bâton. Même Obama augmente le budget militaire : pour entraîner Moscou et Pékin dans une nouvelle course aux armements ? Les médias occidentaux accusent «  l’agressivité chinoise  » « oubliant » que les USA dépensent 4% de leur PIB pour l’armée (Pékin 2,1%), soit 460 milliards $ (Pékin 95). Pourtant, Stoltenberg, chef de l’Otan, prétend imposer aux pays européens de «  dépenser plus et mieux » pour la guerre (24). Baisser encore le niveau de vie pour financer des bombardiers apportant le malheur partout ?
    Finalement, « Que fera le président ? » n’est pas la bonne question. Mais bien : «  Qu’allons-nous faire pour les arrêter ? L’élection présidentielle est présentée comme un spectacle, mais il faut la transformer en une lutte de masse mondiale : pression maximum sur les Etats-Unis pour les obliger à renoncer à leurs plans mortels.
    Le tragique, c’est qu’au moment où la guerre gronde, le mouvement anti-guerre a disparu. Le reconstruire passe par ces étapes : 1. Analyser et exposer les stratégies de guerre cachées par les médias. 2. Etudier les grandes pages de l’histoire des mouvements anti-guerre. 3. Et surtout, lier les guerres aux problèmes quotidiens des gens. Où qu’on se trouve, nous affrontons le même ennemi : les multinationales. Si on les laisse dominer le monde et toutes ses richesses, matières premières ou travail, l’écart riches - pauvres croîtra, et aussi la guerre qui sert à maintenir l’injustice. Aux armes, citoyens ! Contre la guerre !

    22) Henry Kissinger : briser la Russie est devenu l’objectif, l’intégrer devrait être le but, The National Interest, 4 septembre 2015.
    23) www.michelcollon.info/Quelle-sera-demain-la-politique.html
    24) Le Soir (Belgique), 31 janvier 2015.

    Source : Investig’Action

    Lien permanent Catégories : Monde 0 commentaire
  • Le Venezuela et nos médias, les crétins xénophobes, crise migratoire : l’Europe parie pour la guerre

    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
     

    Cette semaine
    Barry GREY
    Des millions de personnes à travers le monde, horrifiées par le calvaire subi par les réfugiés venus du Moyen-Orient et cherchant asile en Europe, ont réagi par un élan de solidarité pour les victimes. Les professions de sollicitude des propagandistes de l’impérialisme américain dans les médias par contre, sont pleines de cynisme et de tromperie. Nombreux sont ceux qui versent des larmes de crocodile sur ceux qui fuient la Libye, l’Irak, la Syrie, l’Afghanistan ou d’autres pays dévastés par la (...) Lire la suite »
     
    Ne comptez pas sur les médias dominants pour lire ce qui suit
    Pierre LAURENT
    On sait que nos chaînes de télévision, qui n’hésitent pas à diffuser in extenso les discours de Marine Le Pen ou de Manuel Valls, ont tendance à regarder ailleurs quand la gauche tient meeting, organise une université d’été (Parti de Gauche) ou réunit des centaines de milliers de personnes dans une fête populaire (Fête de l’Humanité). Le discours de clôture de Jean-Luc Mélenchon au Remue-Méninges du Parti de Gauche à Toulouse a été boudé par les médias (on a pu le lire sur LGS) ainsi que celui de Pierre (...) Lire la suite »
     
    Fête Huma : les collines rouges de Caracas ont déferlé sur le stand du Venezuela
    Maxime Vivas
    Avec la complicité active du responsable des Affaires politiques et de la presse à l’ambassade de la République Bolivarienne du Venezuela à Paris, le stand du Venezuela (au Village du Monde) accueillait plusieurs auteurs présentant leur livre, samedi 12 septembre après-midi. J’ai eu le privilège de commencer et de parler sous le regard et le contrôle de redoutables spécialistes de l’Amérique latine : Maurice Lemoine, Ignacio Ramonet et Bernard Cassen. Par la grâce de l’éclairage qui m’empêchait de voir (...) Lire la suite »
     
    Francesco ERSPAMER
    Les résultats d’une enquête de Public Policy Polling, diffusés mardi [8 septembre], montrent que les 2/3 des partisans de Donald Trump (d’ailleurs le moins pire des candidats conservateurs à la présidence) croient qu’Obama est musulman et qu’il n’est pas né aux Etats-Unis. Du reste, un sondage repris par The Nation cette semaine révèle que 29% des républicains de Louisiane attribuent à Obama la responsabilité des retards de la protection civile fédérale après l’ouragan Katrina, bien qu’à l’époque (il y a (...) Lire la suite »
     
    Moon of Alabama
    La chancelière allemande Angela Merkel a essayé de se faire bien voir de ses amis néolibéraux, des grandes entreprises et des donateurs en ouvrant brusquement sa frontière aux "réfugiés" de toutes sortes, même à ceux qui viennent de pays sûrs. Ces migrants devaient contribuer à faire baisser les salaires allemands qui, après des années de croissance zéro, ont lentement commencé à augmenter à nouveau. Mais, ni elle, ni ses alliés, n’avaient préparé l’opinion publique allemande à l’arrivée soudaine de (...) Lire la suite »
     
    Dr Bachar al-Jaafari
    À l’occasion d’une réunion informelle de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 8 septembre 2015, deux hauts responsables de l’Organisation ont appelé les États à traduire la reconnaissance de leur responsabilité de protéger (R2P) les populations contre les crimes internationaux les plus graves en actions concrètes, nous dit le Centre d’actualités de l’ONU, version française [1]. Voici la réponse du Délégué permanent de la Syrie auprès des Nations unies, le Docteur Bachar al-Jaafari. La délégation (...) Lire la suite »
     
    Lisandra Marrero
    La France vient d’annoncer qu’elle réalisera des vols exploratoires sur le territoire de la Syrie, un pays souverain, sans le consentement des autorités de Damas. Le prétexte avancé : bombarder des campements du groupe extrémiste État islamique. Cette décision intervient alors qu’un drame humanitaire a lieu en Europe car des vagues d’immigrants fuient la guerre et la misère. En même temps, au Royaume Uni, une campagne médiatique contre le gouvernement légitime de Bashar Al Asad a pris de l’ampleur. De (...) Lire la suite »
     
    Nadia HIJAB, Alaa TARTIR
    Le Conseil national palestinien (CNP) doit se réunir ce mois-ci pour la première fois depuis 2009 pour accepter la démission de Mahmoud Abbas en tant que président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), avec plus de la moitié de 18 membres du Comité. Le PNC a bien sûr la possibilité de rejeter tout ou partie de la démission et, en tout cas, Abbas gardera plusieurs autres casquettes : Il restera le chef de l’Etat, le président de l’Autorité palestinienne, le commandant en chef, et le (...) Lire la suite »
    Lien permanent Catégories : Europe, Extrême Droite, Monde 0 commentaire
  • Comment les alliés des États-Unis apportent leur aide à Al-Qaïda en Syrie


    par Daniel Lazare

    La stratégie de l’administration Obama visant à obtenir un « changement de régime » en Syrie renferme un secret fâcheux : elle revient à nouer une alliance de fait avec le Front Al-Nosra, branche d’Al-Qaïda tendant vers une victoire éventuelle, aidé directement et indirectement par l’Arabie Saoudite, la Turquie et l’entité sioniste. Voici les explications de Daniel Lazare.

     



    Lorsque les États-Unis et la Turquie ont annoncé le 23 juillet qu’ils s’unissaient pour la création d’une « zone de sécurité » dans le nord de la Syrie, personne n’arrivait exactement à comprendre ce que cela signifiait. Tandis que la Maison Blanche refusait d’admettre que l’accord impliquait l’envoi de troupes afin de boucler la zone ou d’avions de guerre pour effectuer des patrouilles aériennes, Josh Rogin de Bloomberg a écrit que cette expression n’était pas appropriée : « En vérité, il n’y a pas vraiment de « zone », ni de projet cherchant à garantir la « sécurité » de la région ».

    En effet, Rogin a déclaré que trois « hauts responsables du gouvernement » avaient organisé une téléconférence dans le but d’assurer aux journalistes qu’il n’y avait aucun projet « de création d’une zone de sécurité, d’une zone d’exclusion aérienne, d’une zone tampon humanitaire ou de quelque autre zone protégée que ce soit. » Alors, s’il ne s’agissait pas de cela, en quoi le projet pouvait-il bien consister ?

    À présent, nous le savons. La raison pour laquelle la Turquie et les États-Unis souhaitent peut-être créer, ou pas, cette zone qui n’en est pas une, est pour donner à la Turquie carte blanche pour bombarder les Kurdes et aux États-Unis l’opportunité de mener des opérations conjointement avec Al-Qaïda. Quelle en est la preuve ? Un article paru en première page du New York Times dans son édition en date du 1er août dans lequel on pouvait lire qu’un groupe de rebelles entraînés par les États-Unis connu sous le nom de Division 30, et qui avait été envoyé en Syrie afin de combattre l’EI, avait été la cible « vendredi d’une violente attaque de la part d’une autre faction islamiste extrémiste affiliée à Al-Qaïda… le Front Al-Nosra. »

    Ceci n’est pas une nouvelle marquante en soi, étant donné que la myriade de factions rebelles composant l’opposition syrienne, toutes plus extrémistes les unes que les autres, s’affrontent constamment pour obtenir le contrôle des armes, des territoires, des ressources et du personnel. Mais ce qui était nouveau, c’était le fait que les rebelles formés avaient été pris au dépourvu. Comme l’ont rapporté Anne Bernard and Eric Schmitt, journalistes au Times, « les formateurs militaires américains…n’ont pas anticipé d’assaut de la part du Front Al-Nosra. Des responsables ont même déclaré vendredi qu’ils s’attendaient à ce que le Front Al-Nosra accueille la Division 30 comme une alliée dans son combat contre l’État islamique. « Ce n’était pas censé se passer ainsi », a déclaré un ancien haut responsable américain. »

    En d’autres termes, des représentants officiels du ministère de la Défense s’attendaient à ce qu’Al-Nosra voit les membres de la Division 30 comme des amis, et le fait que cela n’ait pas été le cas les a laissés perplexes. Il a aussi été remarqué dans le Times que les américains «  n’avaient pas fait état de leur intention de combattre le Front Al-Nosra », et, que bien qu’il soit « allié à Al-Qaïda », Al-Nosra est, pour beaucoup d’insurgés en Syrie, préférable à l’État islamique, et qu’il coopère parfois avec d’autres groupes moins radicaux pour lutter à la fois contre l’État islamique et les forces armées du gouvernement syrien. »

    Selon des journalistes du quotidien londonien The Independent, un commandant de la Division 30 qui se trouvait « dans un état d’affolement » et avec lequel ils ont pu s’entretenir en Turquie a déclaré avoir même rencontré, avec un des membres de la Division 30 qui avait été capturé, un chef d’Al-Nosra, 10 jours plus tôt, pour l’établissement d’une trêve. Il a rapporté qu’ « ils ont dit que si ne serait-ce qu’une balle les atteignaient, ils nous attaqueraient, mais nous leur avons assuré que notre seul objectif était de combattre Daech [c’est-à-dire l’EI] ».

    Mais alors même que la Division 30 avait tenu ses engagements, ses membres qui avait été capturés par le groupe Al-Nosra étaient maintenant passés à tabac par celui-ci, qui les faisait défiler sous un soleil brûlant, leur t-shirt relevé sur la tête tandis que les combattants d’Al-Nosra les accusaient de « collaborer avec la coalition des croisés. »

    Donc quand le New York Times a annoncé que le projet envisagé par les États-Unis et la Turquie « créerait ce que les représentants de ces deux pays appellent une zone libérée de l’État Islamique sous le contrôle d’insurgés syriens relativement modérés », nous savons désormais de quels « modérés » il s’agit : Al-Nosra. La zone serait sans danger pour les forces armées entraînées par les américains, dont le nombre de membres s’élevait à environ 60 seulement avant l’attaque de la semaine dernière, mais elle le serait surtout pour la branche syrienne d’Al-Qaïda, beaucoup plus importante et puissante.

     

    S’allier à Al-Qaïda ?

     

    Une alliance entre les États-Unis et Al-Qaïda – comment cela peut-il être possible ? Même si la presse n’aime pas évoquer ce sujet, en réalité, ces derniers temps, rares furent les fois où les États-Unis n’ont pas travaillé la main dans la main avec les plus dangereux groupes fondamentalistes.

    Ceci remonte à l’époque où Dwight Eisenhower était président. Ce dernier, comme l’a fait remarquer Ian Johnson dans son excellent ouvrage intitulé Une mosquée à Munich (publié en 2010 aux éditions Houghton Mifflin Harcourt), tenait toujours à « faire ressortir l’aspect « guerre sainte » » lors de ses entretiens avec des leaders de la communauté musulmane d’après un mémo diffusé en interne à la Maison Blanche, et, lorsqu’on l’a informé que le djihad pourrait être mené contre l’entité sioniste, a répondu que l’Arabie saoudite lui avait assuré qu’il le serait uniquement contre les Soviets.

    Plus récemment, le président Jimmy Carter et Zbigniew Brzezinski, son conseiller à la sécurité nationale, ont choisi de mettre la doctrine Eisenhower à l’épreuve en faisant passer de l’argent et des armes aux moudjahidines afghans qui combattaient à Kaboul un gouvernement soutenu par les Soviets. Cet effort, qui, lorsque Reagan était président, s’est soldé par une opération organisée conjointement par l’Arabie saoudite et la C.I.A. et dont le coût s’est élevé à plus de 20 milliards de dollars, a sans doute contribué à l’effondrement de l’U.R.S.S., la priorité absolue de Brzezinski.

    Mais cela a également détruit la société afghane, ouvert la voie à la prise de pouvoir par les Talibans en 1996, entraîné la formation d’Al-Qaïda, et, bien évidemment, conduit directement à la destruction du World Trade Center dans le quartier de Lower Manhattan.

    Les États-Unis ont par la suite probablement fait machine arrière, bien qu’ils aient continué à entretenir des rapports étroits avec l’Arabie saoudite, qui, selon Zacarias Moussaoui, le soi-disant « vingtième pirate de l’air », a entretenu des liens étroits avec Osama ben Laden et ce jusqu’à la veille des attentats du 11 septembre 2001. [Lire “The Secret Saudi Ties to Terrorism.” (“Les liens secrets de l’Arabie Saoudite avec le terrorisme”) publié sur Consortiumnews.com]

    Mais en 2007, comme Seymour Hersh l’a très plausiblement affirmé dans le New Yorker, les Saoudiens avaient réussi à convaincre l’administration Bush de se concentrer plutôt sur la lutte contre les forces chiites. Non seulement cela signifiait être moins sévère envers Al-Qaïda, mais aussi coopérer avec un nombre croissant de groupes sunnites militants afin de poursuivre la lutte contre le Hezbollah et d’autres groupes chiites similaires.

    Les conséquences sont devenues de plus en plus évidentes depuis que le printemps arabe a rattrapé le régime dictatorial de la famille Assad en février 2011. L’orientation pro-sunnite de Washington lui imposait de passer outre les rumeurs selon lesquelles les sunnites radicaux du mouvement des Frères musulmans dominaient les manifestations, qui prenaient une mauvaise tournure sectaire anti-chiite et anti-chrétienne à mesure que les proches d’Assad (d’origine chiite mais pas sectaires) s’efforçaient de garder le contrôle.

    Lorsque les combats ont éclaté, le « revirement » (qualifié ainsi par Hersh) opéré par les États-Unis leur imposait également de contrôler l’argent ainsi que l’aide fournis aux rebelles sunnites et même de se fier aux Frères musulmans pour, d’après le Times, identifier les groupes qui les méritaient de ceux qui ne les méritaient pas.

    Afin de contenir les chiites, les États-Unis ont donc apporté tout leur soutien aux Saoudiens ultra-sunnites et leur projet sanglant de guerre sectaire. Comme l’a déclaré le vice-président Joe Biden en octobre dernier à la Harvard Kennedy School, l’Arabie saoudite et les États du Golfe « étaient tellement déterminés à renverser Assad et essentiellement déclencher une guerre entre sunnites et chiites par sectes interposées, devinez ce qu’ils ont fait ? Ils ont versé des centaines de millions de dollars et fourni des milliers de tonnes d’armes militaires à quiconque combattrait Assad sauf que ceux qui les ont reçus étaient Al-Nosra et Al-Qaïda, et les composantes extrémistes de djihadistes issus d’autres coins du monde. »

    En août 2012, une Agence du renseignement de la Défense a noté qu’Al-Qaïda, les Frères musulmans, et des groupes salafistes du même acabit constituaient « les principales forces motrices de l’insurrection en Syrie » ; que les puissances occidentales, les États du Golfe, et la Turquie soutenaient ce soulèvement sans réserve ; qu’Al-Qaïda cherchait à profiter du mouvement de révolte pour réunir tous les sunnites en un mouvement de djihad global anti-chiite ; que les guerriers de Dieu allaient probablement créer « une principauté salafiste à l’est de la Syrie, déclarée ou non », et que « cela reflétait exactement la volonté des puissances apportant leur soutien, afin d’isoler le régime syrien, considéré comme la profondeur stratégique de l’expansion du chiisme (Irak et Iran). »

    Même si les conséquences pourraient être désastreuses pour les minorités chrétiennes, druzes et chiites alaouites de Syrie, les États-Unis ont poursuivi leur dessein, et la presse traditionnelle s’est chargée du travail combien important de dissimulation de ces informations.

     

    Un pacte de non-agression

     

    Le pacte de non-agression que le ministère de la Défense croyait avoir élaboré, avec difficulté, avec Al-Nosra constitue la dernière étape de cette stratégie. Tandis que l’administration Obama déclare se battre contre l’EI, son attitude à l’égard de ce groupe hyper-brutal est plus ambigüe qu’elle le prétend. Les États-Unis ont sonné l’alarme uniquement lorsque l’EI a envahi l’Irak en juin 2014 et commencé à menacer le gouvernement à Bagdad auquel ils apportent leur soutien.

    Avant ça, les États-Unis se contentaient de regarder tranquillement l’EI mener la vie dure à Assad et aux baassistes à Damas. La Turquie déclare elle aussi s’opposer à l’EI même si elle a permis à Daech de transformer sa frontière de 885 kilomètres avec la Syrie en « une voie de libre circulation pour les djihadistes venant des quatre coins du monde. »

    Après que l’EI ait bombardé un rassemblement de militants de gauche pro-Kurdes à la ville frontière de Suruç, faisant 32 morts et plus d’une centaine de blessés, Recep Tayyip Erdogan, le président de la Turquie, s’est engagé à faire preuve de fermeté. Mais au lieu de s’en prendre à l’EI, il sévit contre les Kurdes, en bombardant des cibles au nord de l’Irak et au sud-est de la Turquie associées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) alors même que le PKK, est, ainsi que sa branche syrienne, le Parti de l’union démocratique (PYD), l’une des rares forces à lutter de manière efficace contre l’EI sur le terrain. Comme l’a observé l’agence de presse Reuters, « les attaques de la Turquie contre le PKK ont été plus violentes que ses frappes contre l’EI, ce qui a alimenté les doutes selon lesquels son véritable plan est de contenir les ambitions politiques et territoriales des Kurdes. »

    En effet, les motivations d’Erdogan sont peut-être plus alambiquées que ça étant donné que les attaques contre le PKK pourraient contribuer à l’ébranlement du Parti démocratique des peuples (HDP), pro-Kurde, qui, après avoir obtenu un score impressionnant aux élections de juin en recueillant 13 % des suffrages, représente un danger croissant pour son gouvernement. De plus, la Turquie ainsi que d’autres alliés des États-Unis dans la région ont concentré leurs attaques sur les forces anti-EI les plus efficaces dans l’objectif d’affaiblir l’EI de manière indirecte. La Turquie est curieusement persuadée que le meilleur moyen de vaincre l’EI est de vaincre les Kurdes.

    L’Arabie saoudite prétend également que le meilleur moyen de vaincre l’EI est de renverser Assad étant donné que sa détermination à rester au pouvoir alimenterait la colère des sunnites, entraînant à son tour l’expansion de l’EI. Selon cette logique, même si l’Armée arabe syrienne d’Assad constitue l’un des rares remparts contre une victoire de l’EI, de la victoire sur Assad est censé découler d’une certaine manière la chute de l’EI.

    Une autre entité déclare vouloir voir l’EI se faire ratatiner : l’entité sioniste, sauf qu’à chaque fois qu’elle intervient dans la guerre civile en Syrie, elle finit par bombarder les forces armées d’Assad et leurs alliés chiites, dont le Hezbollah au Liban et des conseillers militaires iraniens.

    Donc tout le monde déclare vouloir battre l’EI, cependant chacun bombarde ces mêmes forces qui essayent de freiner l’EI. Le plan le plus alambiqué est évidemment celui des États-Unis. L’administration Obama semble croire que vaincre l’EI est l’objectif numéro un, sauf lorsqu’elle affirme que renverser Assad est la priorité absolue.

    Comme le Times le relate platement en parlant d’unités telles que la Division 30, « Le programme d’entraînement [de la Division 30 pour combattre l’EI] se trouve souvent en contradiction avec celui, secret, de la C.I.A. destiné aux combattants luttant contre les forces de sécurité syriennes. ¬À l’origine, l’objectif de la révolte syrienne était de renverser Assad, avant que l’État islamique émergeât de sa branche Islamiste la plus radicale. » (Cependant, l’EI est en réalité né de la résistance des sunnites à l’invasion et l’occupation américaine de l’Irak, et s’appelait originellement « Al-Qaïda en Irak » avant de rejoindre la guerre contre Assad et de devenir « l’État islamique en Irak et en Syrie » ou tout simplement « l’État islamique »).

     

    Quelle est la priorité ?

     

    Compte tenu des évènements récents, on pourrait se demander si la priorité d’hier qui était de renverser Assad est aujourd’hui remplacée par celle qui est de vaincre l’EI (ou bien est-ce l’inverse ?). Pendant ce temps, la stratégie des États-Unis consiste à bombarder l’EI à chaque fois que cela est possible sauf lorsqu’il attaque les forces armées syriennes du gouvernement, auquel cas la stratégie américaine consiste à différer ses bombardements.

    Anne Bernard, journaliste au Times, a expliqué qu’ « en Syrie, une nouvelle situation délicate apparaît. Toutes les frappes aériennes contre les militants de l’État islamique à l’intérieur et autour de Palmyre profiteraient probablement aux forces armées du président Bachar Al Assad. Jusqu’à présent, les frappes aériennes américaines en Syrie ont été en grande partie concentrées dans des zones éloignées du contrôle du gouvernement, afin d’éviter de donner l’impression d’aider un chef d’État dont l’éviction a été demandée par le président Obama. »

    En d’autres termes, les États-Unis bombardent l’EI sauf lorsque cela pourrait aider la plus puissante force armée luttant contre l’EI. Il arrive – parfois – que Washington soit également en guerre avec Al-Nosra. Par exemple, début juillet, une frappe aérienne américaine a fait sept morts parmi les membres d’Al-Nosra dans la province d’Idleb au nord de la Syrie. Mais les néoconservateurs américains désapprouvent de telles frappes car il se peut qu’elles profitent indirectement aux forces armées d’Al Assad.

    Les néoconservateurs jubilaient de voir qu’une coalition sous le commandement d’Al-Nosra se soit emparée d’Idleb en avril avec l’aide de l’Armée syrienne libre, elle-même soutenue par les États-Unis, tandis que le gouvernement demeurait manifestement silencieux au sujet des nombreux missiles TOW de fabrication américaine (fournis quasi-certainement par l’Arabie saoudite) et qui ont procuré un avantage majeur à Al-Nosra. [Lire “Climbing into Bed with Al-Qaeda.”(« Fricoter avec Al-Qaïda ») publié sur Consortiumnews.com] Donc les États-Unis s’opposent à Al-Nosra sauf lorsqu’ils les soutiennent. En effet, presque tous les acteurs au Moyen-Orient sont occupés à jouer sur les deux tableaux, ce qui explique pourquoi l’État islamique et Al-Qaïda se portent si bien.

    Comme l’a remarqué Karl Sharro, un architecte libanais devenu satiriste politique, « Obama est un fin stratège. Son plan consiste essentiellement à soutenir les factions Kurdes et en même temps la Turquie, qui attaque à présent les Kurdes, tandis qu’il soutient également l’Arabie Saoudite dans sa guerre au Yémen, ce qui contrarie l’Iran, avec lequel les forces américaines collaborent dans le cadre de leur combat contre l’EI en Irak, et cède en même temps à la pression exercée par ses alliés afin d’affaiblir Assad en Syrie, ce qui complique plus les choses avec l’Iran, qu’il apaise en signant l’accord sur le nucléaire, contrariant ainsi l’ami de longue date des États-Unis : l’entité sioniste, dont la colère est absorbée par des cargaisons d’armes de pointe, intensifiant la course aux armements dans la région. »

    Exactement. Tout ceci serait assez drôle si les conséquences (220 000 personnes sont mortes en Syrie, des millions d’autres ont été déplacées, plus les destructions généralisées au Yémen où l’Arabie saoudite mène la nuit des raids aériens depuis maintenant six mois) n’étaient pas aussi tragiques.

    Daniel Lazare est l’auteur de plusieurs ouvrage dont The Frozen Republic : How the Constitution Is Paralyzing Democracy [La République figée : comment la constitution paralyse la démocratie] (aux éditions Hartcourt Brace).

    Source originale : Consortium News

    Traduit de l’anglais par SK pour Investig’Action

    Source : Investig’Action

    Lien permanent Catégories : Monde 0 commentaire