"Obama envisage un conflit mondial" : dès demain sur notre blog
"Obama envisage un conflit mondial"
Le feuilleton de la rentrée
Une série d'articles signés par M
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"Obama envisage un conflit mondial"
Le feuilleton de la rentrée
Une série d'articles signés par M
Par MS 21
Nous ne prendrons en considération que les dettes des Etats appelées aussi dettes souveraines.
Comment réagissent les pays endettés? Que font-ils pour «s'en sortir»? A travers quelques exemples nous allons exposer diverses situations.
Nous savons comment Philippe IV le Bel a résolu ses énormes difficultés financières: il a habilement intrigué contre l'ordre des Templiers pour les faire condamner comme hérétiques et ainsi accaparer leurs immenses richesses.
Louis XIV a fait arrêter et emprisonner Nicolas Fouquet afin de confisquer sa fortune qui était colossale.
En 1789, la dette de l'Etat est réglée grâce à la confiscation des biens du clergé.
Les bolcheviks en 1918 ont déclaré qu'ils ne reconnaissaient pas les dettes contractées par le Tsar et les fameux emprunts russes sont devenus de vulgaires bouts de papier sans valeur.
Façons autoritaires et efficaces de régler les ardoises....
Par l'accord de Londres en 1953, les Alliés créanciers, Etats-Unis en tête, font des concessions très importantes aux autorités et aux entreprises allemandes endettées qui vont bien au-delà d'une réduction de dette. La raison est politique : c'est le début de la guerre froide, il s'agit de reconstruire une Allemagne forte dans une Europe puissante capable de faire barrage au communisme et de contrer l'influence de l'URSS. Les créanciers effacent les dettes quand ils y ont un intérêt.
Mais certains pays ont payé rubis sur l'ongle leur dette: c'est l'histoire incroyable de Haïti. En 1804, Haïti, alors colonie française, proclame son indépendance et devient la première République noire du monde après les soulèvements des esclaves et la lutte armée victorieuse (bataille de Vertières) contre le corps expéditionnaire français envoyé par Napoléon 1er afin de rétablir l'esclavage. En 1825 la France «concède» l'indépendance à Haïti mais exige le paiement de 150 millions de francs-or en dédommagement de la perte de sa plus riche colonie: il faut indemmniser les colons et la métropole mais aussi laver l'affront! La jeune République paiera ...jusqu'en 1947! Même réduite à 90 millions, cette dette odieuse et illégitime a empêché tout développement économique faisant de ce pays le plus pauvre du continent américain.
Prenons quelques exemples plus récents.
En Equateur, dès son élection, le Président Raphaël Correa annonce qu'il mettra en place une commission pour un audit intégral de la dette. Le travail de la commission dura 14 mois et son rapport final fut publié en septembre 2008.
Un audit n'est pas seulement un exercice comptable mais une appréciation de la pertinence des prêts, de l'utilisation des fonds alloués, de l'efficacité des investissements etc...La conclusion de la commission est claire: de nombreux prêts ont été accordés en violation des règles et constituent une dette illégitime. En novembre 2008, le gouvernement équatorien annonce qu'il cesse de rembourser la dette commerciale, il rachète en secret une bonne partie des titres vendus sur les marchés financiers et propose d'acheter les titres restant à 35% de leur valeur. C'est à prendre ou à laisser. Au risque de tout perdre les créanciers acceptent de vendre. En juin 2009, l'Equateur annonce publiquement qu'il a racheté 91% des titres.
En conclusion, l'économie réalisée sur le service de la dette est de 7 milliards de dollars qui seront versés au budget de la santé et de l'éducation.
En Argentine l'inflation et même l'hyper-inflation est un mal récurrent que tous les gouvernements ont tenté de juguler. Un des moyens utilisés par le Président Carlos Menem fut d'arrimer le peso au dollar et de déclarer, de façon tout à fait artificielle, la parité peso-dollar. Immédiatement l'inflation tomba à un taux à un chiffre et l'économie se porta plutôt bien pendant la décennie 1990. Mais la brutale remontée du dollar en 1998 met en difficulté toute la politique économique et monétaire du pays car pénalise fortement les exportations. L'Argentine entre en récession dès 1999: cette crise engendre des manifestations de chômeurs (les piqueteros), des protestations parfois violentes (28 morts en 2001) qui entraînent la chute de 5 présidents de la République en l'espace de quelques semaines. Cette crise se termine en 2003 par l'élection de Nestor Kirchner et d'un gouvernement favorable aux classes populaires.
Si la dictature militaire (1976-1983) a laissé une ardoise d'environ 45 milliards de dollars, la dette était arrivée à 140 milliards juste avant la crise de 2001.
Kirchner et Lavagna son ministre des finances, réussissent en février 2005 à renégocier la dette: réduction d'environ 70% d'une partie de la dette, reconversion d'une autre partie en bons du Trésor et un échéancier sur 42 ans.
La situation de l'Argentine s'est stabilisée , le chômage a baissé , la coopération avec les pays voisins est active.
L' Islande a connu une grave crise financière de 2008 à 2011, les dettes des banques étaient alors de 1000% du PIB ! Sept ans plus tard , l'Islande est sortie de la crise, a retrouvé la croissance. Comment? Y aurait-il une recette? Revenons en arrière....
L'Islande est un tout petit pays européen de 328 000 habitants dont on ne parle guère ....En juillet 2009 le gouvernement islandais avait sollicité son adhésion à l'Union européenne pensant que faire partie d'un ensemble de plus de 500 millions d'habitants pourrait fouetter son économie en déclin. Mais en 2013 le nouveau gouvernement issu des élections d'avril a interrompu les négociations, car vu ce qui se passe en Grèce, il a compris que l'Union européenne ne leur apporterait rien de bon.
Les 3 banques principales de l'île s'étaient engagées dans un processus à risque:
elles attiraient des fonds d'épargne étrangers avec des taux d'intérêts surélevés et spéculaient avec cet argent sur les places financières du monde entier. Mais la bulle éclata, le système s'écroula et en 2008 les 3 grandes banques islandaises font faillite. Cette crise bancaire provoque une chute brutale de l'activité et une montée rapide du chômage qui atteint 9% de la population active.
L'Etat recherche des emprunts pour relancer l'économie: les Pays nordiques , la Pologne et le FMI prêteront des capitaux mais les Islandais sont humiliés et l'appel au FMI est une autre humiliation car, sous la pression de l'Union européenne, l'aide du FMI n'est accordée que contre l'engagement de rembourser les épargnants européens – surtout britanniques et hollandais - ce qui représente environ 4 milliards d'euros! Le Parlement islandais accepte mais le peuple dit NON !
Des milliers de personnes signent des pétitions, se rassemblent tous les samedis sur la place du Parlement* pour exprimer bruyamment leur colère : ceux qui ont gagné beaucoup d'argent en spéculant doivent accepter de perdre et ce n'est pas à nous, le peuple de rembourser !
Suite à ces manifestations, le Président de la République n'a pas promulgué la loi votée au Parlement et se tourne vers le peuple. Il y aura 2 référendum l'un en mars 2010, l'autre en avril 2011. A chaque fois les électeurs disent non au paiement des dettes bancaires par l'Etat ( 93% de NON en 2010, 60% en 2011) et obligent les dirigeants à renégocier . Ce sera long et douloureux, les Islandais subiront une perte de pouvoir d'achat d'environ 30% ! Mais grâce à diverses mesures énergiques (nationalisation des banques, forte dévaluation de la monnaie, contrôle strict des échanges de capitaux, restructuration et allégement des dettes des petites et moyennes entreprises ….) l'Islande est sortie de la crise sans avoir coupé dans les budgets sociaux de la santé et de l'éducation. Maintenant, le PIB progresse de 2 à 2,5% l'an, le pouvoir d'achat retrouve son niveau de 2008, le chômage est redescendu autour de 5%, la balance commerciale est positive.
Pourquoi la Grèce est-elle plongée dans une terrible crise humanitaire depuis 5 ans ? Parce qu'elle ne peut ni dévaluer, ni nationaliser ses banques, ni contrôler les mouvements de capitaux, ni prendre des mesures protectionnistes, ni monétiser sa dette ....les traités européens le lui interdisent!
Pour «s'en sortir» il faudrait sortir de la zone euro et de l'Union européenne ! Des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour dire que la construction européenne est un carcan et l'euro une camisole de force.
*Place du Parlement au centre de Reykjavik : célèbre place, lieu de toutes les manifestations et où se trouve une plaque qui porte cette inscription: « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.» ( article 35 de la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen 24/06/1793 )
On voit que la Révolution française a eu une forte influence jusqu'en Islande!
Sources: Vive la banqueroute ! (François Ruffin , Fakir éditions )
CADTM ( cadtm.org)
L'Islande ( Michel Sallé, ed. Karthala)
AAA ( damien Millet et Eric Toussaint, Seuil )
LA PENSEE UNIQUE NEO-LIBERALE EST EN ECONOMIE CE QU'EST LE PARTI UNIQUE EN DEMOCRATIE.
La pensée unique en économie est aujourd'hui la pensée néo-libérale qui privilégie la rationalité individuelle au détriment des classes sociales. L'analyse économique néo-libérale cherche à élaborer une théorie mathématique du marché pour faire de l'économie une science exacte. S'est surajoutée l'idée qu'il n'y a pas de problèmes qu'une bonne incitation financière ne saurait résoudre. Les deux mythes de cette pensée dominante sont ainsi créés, d'une part l'homo oeconomicus, individu cherchant à maximiser ses intérêts, d'autre part le marché compétitif modèle de la relation sociale.
Le courant néo-classique s’incarne dans le courant dominant (« mainstream ») qui irrigue tous les champs de la vie sociale : croissance, salaire, retraite, chômage, pouvoir d'achat, impôts, services publics, commerce international, déficits publics, politiques environnementales, ……… Cette pensée dominante, qualifiée d'orthodoxe fournit non seulement une grille d'analyse unique et hautement contestable : elle a été incapable de prévoir la crise financière de 2008 qui offre une illustration exemplaire des réels dangers que font courir aux citoyens les mauvaises pratiques en sciences économiques. Peut-on oublier l'échec des économistes néo-libéraux, incapables de mettre en garde contre la crise de 2008 ?
La pensée économique néo-libérale est imposée dans la formation universitaire de nos étudiants. Cette uniformité de la formation universitaire menace l’avenir de la pensée économique et le débat démocratique. A l'opposé du courant dominant orthodoxe, la part des économistes hétérodoxes, hors mainstream dans leur recrutement, a diminué de manière dramatique ces dernières années, passant de 18 % entre 2000 et 2004, à 5 % entre 2005 et 2011. Ceci signifie que sur 120 professeurs recrutés en économie pendant ces six années, on ne compte que 6 hétérodoxes, hors pensée dominante dans l'Université française. En 2015, sept ans après la crise, en dépit des critiques, les remises en question ont été inexistantes, l'orthodoxie a poursuivi comme si rien n'était. Pire encore : rien n'a changé dans les universités, on enseigne toujours la même chose et toujours de la même façon.
Une des raisons du déclin de la pensée économique est aussi la collusion entre universitaires et employés des groupes financiers et capitalistes : de nombreux économistes se présentent comme universitaires alors qu’ils sont payés par des banques ou des groupes capitalistes. Ils sont les gardiens de la pensée néolibérale.
L'alerte du refus du pluralisme économique fut donnée dès 1992 par une pétition dans l'American Economic Review signée par plus de 40 économistes prestigieux. En France, un groupe d'économistes français crée en 2009 l'Association française d'économie politique (AFEP) (http://assoeconomiepolitique.org/) qui demande dès l'année suivante la création d'une nouvelle section du Conseil national des universités (CNU), intitulée « Économie et société », distincte de la section « Sciences économiques » . Cette proposition d'une nouvelle section pour permettre le pluralisme économique fit l'objet en 2012 d'un appel dans le journal Le Monde. Après que les propositions aient été rendues publiques, l'AFEP rencontraient les autorités de tutelle du Ministère de l’Éducation nationale (Najat Vallaud-Belkacem) et du Secrétariat d’État chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (Geneviève Fioraso) dont les représentants annonçaient le 11 décembre 2014 officiellement la création d'une nouvelle section du CNU intitulée « Institutions, économie, territoire et société ». Le 2 janvier 2015, la secrétaire d’État, Geneviève Fioraso, se rétracte et annule la parution du Décret sous l'effet de pressions universitaires, notamment de l’économiste universitaire néo-libéral Jean Tirole, récent prix Nobel d'économie qui voit dans ce projet une « catastrophe pour la visibilité et l'avenir de la recherche en sciences économiques dans notre pays » qui « promeut le relativisme des connaissances, antichambre de l'obscurantisme ». La violence de la réaction à l'idée même d'un pluralisme des idées révèle ce qu'est le climat intellectuel en économie.
Antonin Pottier dans son travail de thèse (« L'économie dans l'impasse climatique ») constate que les modèles mathématiques utilisés en économie sont peu reliés à la réalité. Cette déconnexion entre la science économique néo-libérale et les réalités matérielles l'invite à étudier un ensemble de questions liées à l'énergie, plus précisément quel rôle les économistes attribuent à l'énergie dans le processus du développement économique. Il observe notamment que les manuels de référence sur la croissance ne mentionnent pas le rôle des ressources ou de l'énergie dans la croissance. La question est tout simplement ignorée. Il en apporte une démonstration en consultant les titres des articles parus dans le Journal of Economic Growth depuis sa création en 1996, soit environ 240 articles. Aucun article n'examine le rôle de l'énergie et des ressources dans la croissance. Des articles sont consacrés au système politique et traitent de la « bonne gouvernance » celle qui assure la croissance. D'autres articles traitent des facteurs démographiques, de l'influence du commerce et de l'échange international, d'innovations techniques, de brevets, de progrès technique. Mais en dépit de cette profusion, nulle trace de réflexion sur la place et le rôle de l'énergie fossile alors que la question écologique et de la nécessaire transition énergétique font l'objet de multiples déclarations politiques sans réel changement.
Ce problème est à mettre en lien avec le rôle prédominant que la pensée néolibérale fait jouer à la croissance. Le capitalisme a besoin de toujours plus de croissance de la production. Il en fait une nécessité, qui a priorité sur tous les autres problèmes, en particulier environnementaux.
Pour le MS21, le pluralisme économique est une nécessité sociale et
écologique. C'est également un garant pour la démocratie.
Défendre le pluralisme en économie, c'est venir signer en ligne la pétition suivante sur le site de l'AFEP http://assoeconomiepolitique.org/.
Pour en savoir plus :
Collectif 2015.A quoi servent les économistes s'ils disent tous la même chose ? Manifeste pour une économie pluraliste. Ed. Les Liens qui libèrent : 110 pp.
Jean-Claude Michéa 2010 Impasse Adam Smith, Ed. Flammarion, Champ Essais
Antonin Pottier 2014. L'économie dans l'impasse climatique. Thèse d'économie dans la spécialité économie de l'environnement, CIRED, Paris : 553 pp.
Laura Raim 2015. Police de la pensée économique à l'Université. Le Monde Diplomatique, juillet 2015
et
Eric Toussaint analyse de manière critique l'attitude de Syriza en ce qui concerne la dette depuis 2010 pour expliquer comment le gouvernement grec en est venu à signer l'accord funeste du 13 juillet 2013. Une des explications fondamentales est la non prise en compte de l 'audit de la dette qui aurait pourtant permis, en suspendant son paiement, de ne pas se soumettre aux diktats des créanciers. Eric Toussaint présente un plan B portant sur la dette, les banques, l'austérité, la monnaie et la fiscalité.
En 1885, c'est la conférence de Berlin, conférence internationale réunissant les grandes puissances de l'époque, qui établit les règles du partage de l'Afrique aboutissant, de façon durable, à l'installation de sa colonisation . Aucun Etat africain ne fut invité . Aujourd'hui c'est la Grèce dont le patrimoine national est bradé.... ....
Ce texte publié par Yanis Youlountas sur son blog est une nouvelle démonstration du rôle prédateur des leaders de l'Union européenne envers les autres pays membres, ici en l'occurence la Grèce, "colonie franco-allemande". Qui osera encore nous parler de solidarité au sein de l'Union européenne ?
LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS A FAIT MODIFIER LA TVA GRECQUE POUR FAVORISER L'IMPORTATION DE VIANDE DE BŒUF AU DÉTRIMENT DES ALTERNATIVES LOCALES : OVINS, CAPRINS, VOLAILLES.
Quand ce n'est pas des armes ou du matériel de surveillance qu'on essaie par tous les moyens de fourguer à la Grèce, c'est de la barbaque ! Alors qu'elle regorge déjà d'ovins, caprins et volailles : troisième cheptel de moutons dans l’Union européenne (après le Royaume-Uni et l’Espagne) et premier cheptel européen de chèvres.
Prochaines étapes : favoriser l'importation de camembert pour concurrencer la fêta, imposer une campagne de pub pour les melons de Cavaillon, remplacer le yaourt de brebis par la faisselle de vache made in France dans les cantines grecques et, surtout, continuer à implanter les tomates chimiques et les fraises hors-sol ?
Vive la France ! Et encore merci Hollande !
YY
http://jeluttedoncjesuis.net
Le MS21 lutte pour un retour à la souveraineté nationale et populaire du peuple français comme de tous les peuples de l'Union européenne. Considérant que l'Union européenne et l'euro sont des outils au service du Capital pour imposer au peuple austérité et reculs sociaux, il milite pour en sortir, condition première et nécessaire quand bien même insuffisante, pour permettre aux peuples européens de reconquérir leur souveraineté.