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  • Ascension du FN, Air France-KLM, pour le travail des enfants, racisme respectable ?

    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
    Suite à la signature par le président des Etats-Unis d’un décret exécutif déclarant « l’urgence nationale » pour faire face à la situation au Venezuela qui constituerait « une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique extérieure des Etats-Unis », le gouvernement vénézuélien a lancé un appel à la solidarité internationale afin qu’elle se joigne à la campagne. L’objectif de cette campagne est de rappeler au gouvernement des Etats-Unis que non seulement les gouvernements de (...) Lire la suite »
     

    Cette semaine
    Hervé LE GALL
    « Comment expliquer l’ascension du FN ? ». Mystère. (ou : les journées d’Herveï Legallovitch, sur l’Archipel du Goulag Médiatique Français) Comme si toute la musique du monde se réduisait dorénavant à un unique morceau, de hard-rock bien gras. Je conserve mon abonnement à « orange » pour me délecter de leur page d’accueil. Je l’ai à l’esprit chaque fois qu’un « journaliste » pose une des questions rituelles à Jean-Luc Mélenchon : « M. Mélenchon, comment expliquez-vous le triomphe de Marine Le Pen parmi les (...) Lire la suite »
     
    Fissures. Le bloc occidental n’est plus ce qu’il était.
    Zouhir MEBARKI
    Chaque jour, il s’effrite un peu plus. Des petits blocs se forment sur des dossiers différents mais toujours avec le même point commun. Le dernier dossier qui fait apparaître au grand jour les divergences occidentales est celui de la Syrie. John Kerry, le secrétaire d’Etat étasunien, a pris de court tout le monde, dimanche dernier, en annonçant l’intention de son pays de négocier avec le président syrien, Bachar al Assad. Il n’en fallait pas plus pour que, le ministre des Affaires étrangères français, (...) Lire la suite »
     
    Le bidouillage politico-médiatique du résultat du premier tour des élections départementales
    Eric Coquerel
    Depuis dimanche soir, montage à l’appui des photos de Valls, Sarkozy, Le Pen côte à côte, on nous vend le tripartisme. La vie politique français se résumerait donc à deux libéraux (un de « gauche », un de droite) et une « facho ». Incontestablement la droite a gagné cette élection en étant unie. Incontestablement le FN a consolidé son implantation. Mais l’image d’une gauche rassemblée derrière Manuel Valls est évidemment une arnaque. Il n’y a pas un bloc « de gauche » derrière le PS. L’arnaque aux (...) Lire la suite »
     
    Lucien
    Si le Brésil m'était traduit... passe en revue quelques événements importants de ces dernières semaines au Brésil, traités par la blogosphère brésilienne d'information alternative. Comme la presse dominante a nommé cette blogosphère les blogs sujos, ces « saletés de blogs, cette blogosphère dégueulasse et cradoque », nous avons choisi d'appeler cette revue la Revue crade. La dernière Revue crade, commencée le 7 janvier et mise en ligne le 29 du même mois, s’était arrêtée avant l’élection du (...) Lire la suite »
     
    Charles HOAREAU
    Les élections professionnelles viennent d’avoir lieu dans cette entreprise nationale où étaient appelés à voter plus de 50.000 salariés. A en croire la presse, en particulier celle qui est favorable au grand patronat le résultat est catastrophique pour la CGT. Qu’on en juge : « La CGT se prend une grosse claque aux élections professionnelles » (Le Figaro) « Nouveau revers pour la CGT » (Huffington Post) - « La CGT se prend une claque » (Le Point) « Trou d’air pour la CGT » (Boursier.com) Et tous (...) Lire la suite »
     
    Encore et toujours le mensonge comme préparatif d’un mauvais coup
    Mario Silva
    "Cette lettre est intéressante. Elle est juste mal orthographiée comme si un enfant l’avait écrite". La droite veut faire croire aux gens que les enfants sont forcés dans les écoles. Mais il montre de vraies photos d’enfants mutilés par les bombes américaines. Les dirigeants de l’opposition ont commencé une campagne de mensonges accusant le gouvernement bolivarien de forcer les écoliers vénézuéliens à écrire des « lettres » contre les États-Unis ; une tentative de fausser la menace réelle du décret d’Obama (...) Lire la suite »
     
    Denis Quillard
    C’est une vidéo assez hallucinante que vient de dénicher Mediapart. On y voit Alexandre de Juniac se prononcer, lors des rencontres patronales de Royaumont les 6 et 7 décembre 2014, sur les acquis sociaux. Sans vergogne, le PDG d’Air France – KLM s’en prend aux 35 heures, à l’âge de la retraite, et semble même remettre en question l’interdiction du travail des enfants. Une intervention d’un mépris crasse dont le timing laisse songeur, alors que la compagnie traverse une crise profonde. En demandant à de (...) Lire la suite »
     
    La France est désormais une nation aux ordres et lâche
    Andre VLTCHEK
    Il y a plusieurs hommes munis de fusils mitrailleurs devant le bâtiment de Charlie Hebdo à Paris. Ce sont des policiers, portant des gilets pare-balles, équipés d’armes lourdes. Ils observent avec insistance les quelques piétons passant par là, de ce regard qui leur est propre, à la fois dégoûtant et tout à fait intimidant. Les journalistes de Charlie Hebdo sont bien protégés, et pour certains post mortem. Si vous pensiez que la France n’est pas autant un État policier que la Grande-Bretagne ou les (...) Lire la suite »
     
    Koldo Campos Sagaseta
    S’il y avait une justice, au-delà des toges et des bonnets carrés, si l’éthique était autre chose qu’un grotesque haut-le-corps, inopportun et nullement rentable, si les médias étaient indépendants et non pas otages des intérêts de leurs propriétaires et maîtres, si la vérité n’était pas emprisonnée derrière un code-barres, alors oui, Obama, ce flamboyant Prix Nobel de la Paix, ce super spot ourdi dans la fabrique à présidents de la Maison Blanche, aurait déjà été jugé et condamné. Et, avec lui, ce sinistre (...) Lire la suite »
     
    Ivan CHAUMEILLE
    Dix personnes meurent accidentellement lors du tournage d’une émission de téléréalité. « Le barbare c’est d’abord celui qui croit à la barbarie ». Gageons qu’à cette barbarie, les producteurs de « Dropped », ils y croient. Et s’il en est ainsi, nous sommes d’emblée justifiés à vouloir saisir ce qu’avec un tel concept, ils essaient, certainement, mais maladroitement, de penser. Les choses sont simples : il s’agit de lâcher des sportifs — que leur endurance a rendus célèbres, de les lâcher donc dans un milieu (...) Lire la suite »
     
    Ali ABUNIMAH
    Beaucoup avaient espéré que Benjamin Netanyahu serait battu aux élections israéliennes d’hier. Je n’étais pas de ceux-là. Beaucoup l’avaient déjà enterré – des sondages pré-électoraux montraient son parti, le Likoud, à la traîne derrière l’Union centriste prétendument du centre gauche, dirigée par Yitzhak Herzog et Tzipi Livni. Mais je gardais à l’esprit l’élection de 1996 où Netanyahu était universellement considéré comme le perdant bien après que les bulletins eurent été déposés. À la suite de l’assassinat (...) Lire la suite »
     
    Justin RAIMONDO
    Alors que nous combattons l’État islamique, l’EI, alias ISIS, en Irak et en Syrie, et que les responsables américains soulignent le prétendu danger d’une attaque sur le territoire américain, Washington et le Califat se battent du même côté en Ukraine. Dans une remarquable série d’articles dans l’Intercept, Marcin Mamon s’est penché sur un aspect du conflit en Ukraine auquel personne d’autre n’a fait attention : le rôle joué par le Bataillon Doudaïev, « une force de combat des islamistes radicaux composée de (...) Lire la suite »
     
    Jean-Jacques CADET
    Introduction Les études postcoloniales ont pris une autre ampleur avec les Subalterns Studies qui ont reconceptualisé la catégorie de "subalterne" en faveur des sociétés opprimées. Avec ce mouvement intellectuel d’origine indienne, les oubliés de l’Histoire sont devenus objet d’étude d’excellence. Penser en subalternes, c’est ériger, au détriment des élites, les groupes défavorisés en véritables agents de la transformation sociale. C’est penser "par le bas" pour retrouver ceux dont la voix a été ignorée ou (...) Lire la suite »
     
    Alexis TSIPRAS
    Au nom de quel accord européen, de quel traité, de quel sur-pouvoir, de quel principe osent certains parler d’acte unilatéral, argument qu’osent aussi répéter machinalement certains individus au sein même de ce Parlement ? S’ils le font juste pour nous faire peur, notre réponse est simple : Nous n’avons pas peur et nous ne laissons pas intimider À rapprocher du titre des Échos : "Réformes en Grèce : Merkel et Hollande recadrent Alexis Tsipras" Mesdames et Messieurs les députés Aujourd’hui c’est un grand (...) Lire la suite »
     
    « …C’est à ça qu’on les reconnaît »
    Maxime VIVAS
    Quand le FN gouvernera, les faux antifafs (mais vrais chiens de ferme) se planqueront dans leur niche-mirador et la foule immense des beaufs et des Bidochon continuera à regarder les infos à la télé et à acheter des journaux bourrés de pub et propriétés des banques pour qui Hitler a toujours mieux valu que le Front populaire. Dans le maquis du Vercors, nous serons peu nombreux. Malheur à celui qui croit que la justesse de ses opinions se mesure à ce qu’en disent ses amis, alors qu’elle s’apprécie (...) Lire la suite »
     
    Saïd BOUAMAMA
    La libération de la parole et des passages à l’acte islamophobe depuis les attentats de janvier 2015 révèlent l’ampleur du « racisme respectable » au sein de la gauche française. Cela nous conduit à republier un de nos textes, publié pour la première fois en avril 2012 dans la revue Que faire - Said Bouamama Prise de position en faveur d’une loi sur le foulard à l’école en 2004, soutien plus ou moins assumé et plus ou moins net aux interventions impérialistes en Afghanistan, en Irak, en Lybie, thématique (...) Lire la suite »
     
    Gerardo GALINDO
    Quelques jours avant les manifestations contre le gouvernement brésilien qui ont eu lieu le 15 Mars, un avis de recherche était diffusé sur les réseaux sociaux : « On recherche : João Pedro Stedile, leader du MST – ennemi de la patrie – mort ou vif, récompense de 10.000 reais ». Comme on le sait, João Pedro Stedile est le plus important dirigeant du MST (Mouvement des Sans-terre), un des mouvements les plus organisés, dynamiques et combatifs dans le pays, qui lutte pour la réforme agraire, contre les (...) Lire la suite »
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  • Ukraine : plus de 150 enfants tués ou mutilés par des bombes antipersonnelles (UNICEF)

    source: site du PRCF : www<.initiative-communiste.fr

    Selon l’UNICEF, plus de 150 enfants du Donbass ont été tués ou blessés par des mines anti-personnelles et munitions non-explosées, résultant des bombardements massifs des zones résidentielles par l’armée de Kiev, en violation des conventions internationales, avec le soutien des USA, de l’OTAN et de l’UE.

    Ces faits ont fait l’objet de dénonciations répétées, non seulement par les républiques populaires du Donbass, mais également par des ONG y compris des ONG occidentales telle Human Right Watch.

    > « Les forces armées du gouvernement Ukrainien utilisent des bombes à sous munitions dans des zones fortement peuplées de l’agglomération de Donetsk en ce début Octobre 2014. L’utilisation de bombes à sous munitions [ndt dites aussi bombe antipersonnelle] dans des zones peuplées est une violation des lois de la guerre en raison de la nature in-discriminante des ces armes et peut être considéré comme un crime de guerre » (source)

     En France, comme d’habitude, chacun ne peut que constater l’absence de protestation des grands médias occidentaux : malgré leurs grandes proclamations, la défense des droits de l’homme, le respect du droit international n’intéressent que très peu la plupart de ces médias qui ne sont que des chambres d’échos des éléments de langages élaborés au niveau des chancelleries des impérialismes capitalistes occidentaux. Bien sûr, ces journaux,  tel le journal Libération qui appelait carrément à la guerre il y a peu, savent de temps en temps se poser en défenseurs des droits de l’homme. Mais les « droits de l’homme » et le respect du droit international ne sont pour eux que les accents d’un double discours qui a pour constance la défense des intérêts de l’oligarchie capitaliste et de ses guerres impérialistes.

    Pour sa part, www.initiative-communiste.fr site web du PRCF dénonce avec force cette sale guerre menée en Europe par l’Axe euro-atlantique UE/USA/OTAN pour se partager l’Ukraine au prix du sang du peuple Ukrainien. Plus que jamais, chacun doit se mobiliser pour défendre la Paix, pour combattre les résurgences du fascisme qui déploie ses milices pour étrangler les travailleurs en Europe, dans le Donbass.

    UNICEF : Les enfants tués et mutilés par les mines et bombes non explosées dans l’est de l’Ukraine (31 mars 2015)

    Le nombre d’enfants tués et mutilés par les mines et les munitions non explosées serait nettement plus élevé si l’on inclut  les zones hors du contrôle gouvernemental [ndt de Kiev]», a déclaré Marie-Pierre Poirier, Directeur régional de l’UNICEF pour l’Europe centrale et orientale et la Communauté d’États indépendants, qui est >rentrée récemment de visiter les régions orientales de l’Ukraine.«Le manque d’accès à ces zones est un véritable défi pour les acteurs humanitaires sur le terrain. »

    Après une année de conflit, de nombreuses communautés en Ukraine orientale ont été exposés à des niveaux extrêmes de violence, y compris par l’utilisation d’armes lourdes – dont les « restes » ont été laissés dans les villes et villages dévastés. Le service d’urgence de l’Ukraine assure le déminage des zones de mines et de munitions non explosées dans Donetsk et Louhansk oblasts contrôlées par le gouvernement. Plus de 33 717 articles de munitions ont été localisés et retirés jusqu’à présent. Pourtant, les familles déplacées qui retournent chez elles dans des zones il y a encore peu sur le fornt subissent encore un grand risque à cause du grand nombre d’objets très dangereuses qui doivent encore être traités.

    Les enfants en particulier courent les plus grands risques vis à vis de munitions et les mines terrestres qui peuvent être de couleur vive et assez petits pour prendre ou malmener explosées. Les enfants pourraient être attirés par ces articles, les prenant pour des jouets ou des objets de valeur, ce qui conduit à de véritable tragédie.

    Au moins 5 millions de personnes en Ukraine sont touchés par la crise, y compris 1,7 million d’enfants, tandis que plus de 1,1 million de personnes ont été déplacées à l’intérieur dans le pays en raison de la violence en cours. UNICEF lance un appel de 55,8 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires urgents des enfants et des familles.

    « Il y a quelques jours c’était le 4 Avril est la Journée internationale de sensibilisation aux mines et l’assistance à la lutte anti-mines, la situation en Ukraine est une grave rappel que, malgré les progrès mondiaux dans le déminage, les enfants et les communautés civiles continuent d’être victimes de mines et de restes explosifs de guerre.

     En 2013, dernière année pour laquelle des chiffres ont été compilés, 3308 victimes de mines et restes explosifs de guerre ont été signalés à l’échelle mondiale. Cela comprenait 1112 enfants -333 moururent à la suite de leurs blessures. décès d’enfants ont été signalés dans un éventail de pays dans le cadre des conflits, dont l’Afghanistan, le Soudan du Sud et le Yémen.

    Le traité d’interdiction des mines, promulguée en 1999, a été ratifiée par plus de trois-quarts des pays du monde, y compris l’Ukraine. Il interdit la production, le stockage et l’utilisation des mines antipersonnel. Bien que le traité a réduit les pertes globales, les mines terrestres tuent ou mutilent encore des milliers de personnes chaque année.

    traduction www.initiative-communiste.fr – JBC

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  • Lettre de Fidel Castro à Nicolas Maduro + Lettre de Maduro au peuple des Etats Unis

    Sources :  site du PRCF : www.i,nitiatve-communiste.fr

     

    Lettre de Fidel a Nicolas Maduro

     

    Honorable M. le Président de la République bolivarienne du Venezuela, Nicolas Maduro,

     

    Comme l’a annoncé la presse, demain mardi 17 mars, aura lieu à Caracas le Sommet de l’ALBA pour examiner la politique insolite du gouvernement des États-Unis contre le Venezuela et l’ALBA.

     

    L’idée de créer cette organisation est venue de Chavez lui-même, désireux de partager avec ses frères caribéens les énormes ressources économiques dont la nature avait doté sa Patrie de naissance, mais dont les bénéfices avaient fini par atterrir aux mains de puissantes entreprises nord-américaines et de quelques millionnaires vénézuéliens.

     

    La corruption et le gaspillage furent le principal stimulant de la première oligarchie fascisante, fanatique de la violence et du crime. Les violences et les crimes commis contre le peuple vénézuélien sont si intolérables que l’on ne saurait les oublier, et jamais il n’acceptera un retour au passé de l’époque prérévolutionnaire qui fut à l’origine des attaques contre les centres commerciaux et les assassinats de milliers de personnes, dont on ignore encore le chiffre exact.

     

    Simon Bolivar se donna corps et âme à la colossale mission de libérer le continent. Plus de la moitié des meilleurs enfants de son peuple combattit et mourut au cours de longues années d’une lutte incessante. Avec moins de 1% de la surface de la planète, ce pays possède les plus grandes réserves d’hydrocarbures du monde. Pendant un siècle entier, il fut obligé à produire tout le combustible dont les puissances occidentales et les États-Unis avaient besoin. Au rythme actuel, les hydrocarbures, qui ont mis des millions d’années à se former, pourraient s’épuiser en moins d’un siècle, et les 7,2 milliards d’êtres humains que nous sommes aujourd’hui auront doublé en 100 ans, et auront atteint les 21 milliards en 200 ans, si bien que seuls les prodiges de la technologie la plus avancée pourraient peut-être permettre de prolonger un peu plus la survie de l’espère humaine.

     

    Pourquoi n’utilise-t-on pas les fabuleux moyens de diffusion pour informer et éduquer les gens sur ces réalités – au lieu d’encourager la duperie – que chaque personne saine d’esprit est en droit de connaître ?

     

    Un Sommet de l’ALBA ne peut pas avoir lieu sans que ces réalités qui nous touchent d’aussi près ne soient prises en compte.

     

    La République bolivarienne du Venezuela a déclaré de façon précise qu’elle a toujours été prête à discuter de manière pacifique et civilisée avec le gouvernement des États-Unis, mais qu’elle n’acceptera jamais de recevoir des menaces ou ordres de ce pays.

     

    J’ajoute que j’ai pu observer l’attitude, non seulement du peuple héroïque de Bolivar et Chavez, mais aussi une circonstance spéciale : la discipline exemplaire et l’esprit de la Force armée nationale bolivarienne. Quoi que puissent faire l’impérialisme des États-Unis, jamais il ne pourra compter sur cette armée pour faire ce qu’il a fait durant tant d’années. Aujourd’hui, le Venezuela possède les soldats et les officiers les mieux équipés d’Amérique latine.

     

    Lorsque tu t’es réuni récemment avec les officiers, on pouvait constater qu’ils étaient prêts à verser jusqu’à leur dernière goutte de sang pour leur Patrie.

     

    Une accolade fraternelle à tous les Vénézuéliens, aux peuples de l’ALBA et à toi personnellement.

     

    Fidel Castro Ruz

     

    Le 16 mars 2015

     

    23h14

     

    Lettre du président Nicolas Maduro au peuple des États-Unis (New York Times)

     

    Nicolás MADURO MOROS

    (Publiée dans le New York Times 17/03/2015)

    Le Venezuela n’est pas une menace !

     Nous sommes le peuple de Simon Bolivar, nous croyons à la paix et au respect de toutes les nations.

    Liberté et indépendance

    Il ya plus de deux siècles, nos pères ont fondé une république sur la base de l’égalité et de la liberté de tous devant la loi.

    Notre nation a subi les plus grands sacrifices pour garantir aujourd’hui, aux Sud-Américains le droit de choisir leurs dirigeants et d’appliquer leurs propres lois.
    Rappelez-vous toujours l’héritage historique de notre père, Simon Bolivar, l’homme qui a consacré sa vie pour que nous héritions d’une patrie de justice et d’égalité.

    Nous croyons en la paix, à la souveraineté nationale et au droit international

    Nous sommes un peuple pacifique. En deux siècles d’indépendance, nous n’avons jamais attaqué un autre pays. Nous sommes un peuple vivant dans une région de paix, exempte d’armes de destruction massive avec la liberté de pratiquer toutes les religions. Nous défendons le respect du droit international et la souveraineté de tous les peuples du monde.

    Nous sommes une société ouverte

    Nous sommes un peuple de travailleurs, qui s’occupe de sa famille et professe la liberté de culte. Chez nous, on respecte les divers modes de vie des immigrants venus de partout dans le monde. Notre presse est libre et nous sommes d’enthousiastes utilisateurs des réseaux sociaux sur internet.

    Nous sommes amis du peuple des États-Unis d’Amérique

    L’histoire de notre peuple a été liée depuis le début de nos luttes à la conquête de la liberté. Francisco de Miranda, héros vénézuélien, a partagé avec George Washington et Thomas Jefferson, pendant les premières années de la nation américaine naissante, les idéaux de justice et de liberté qui étaient des concepts fondamentaux dans nos luttes pour l’indépendance. Nous partageons l’idée que la liberté et l’indépendance sont essentielles pour le développement de nos nations.

    Les relations entre nos peuples ont toujours été basées sur la paix et le respect. Nous avons toujours eu des relations commerciales dans des domaines stratégiques. Le Venezuela a été un fournisseur d’énergie fiable et responsable pour le peuple américain. Depuis 2005, le Venezuela a fourni de « l’huile de chauffage » subventionnée, aux communautés à faible revenu des États-Unis par le biais de notre entreprise CITGO. Cette contribution a aidé des dizaines de milliers d’Américains à survivre dans des conditions difficiles, en leur offrant le soulagement et le soutien bien nécessaires quand des citoyens sont dans le besoin, et a montré comment la solidarité peut construire des alliances puissantes au-delà des frontières.

    Pourtant, incroyablement, le gouvernement américain nous déclare comme une menace à la sécurité nationale et à la politique étrangère des Etats-Unis

    Dans un acte disproportionné, l’administration Obama a déclaré l’état d’urgence parce qu’il considère le Venezuela comme une menace à sa sécurité nationale. (Executive Order du 15/09/2015). Ces actions unilatérales et agressives du gouvernement des États-Unis contre notre pays ne sont pas seulement sans fondement et en violation des principes de base de la souveraineté et de l’autodétermination des peuples en vertu du droit international, mais aussi, ont été rejetées à l’unanimité par les 33 pays de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et par les 12 États membres de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR). Dans un communiqué publié le 14 Mars 2015, l’UNASUR a réitéré son ferme rejet de ces mesures coercitives qui ne contribuent ni à la paix, ni à la stabilité, ni à la démocratie dans notre région et a exigé l’abrogation du décret du président Obama contre le Venezuela.

    Nous rejetons l’unilatéralisme et l’extraterritorialité

    Le président des États-Unis, sans mandat pour intervenir dans nos affaires intérieures et de façon unilatérale, a lancé une série de sanctions contre des fonctionnaires vénézuéliens et a ouvert la porte à la poursuite de ce type de sanctions, s’immisçant ainsi dans notre ordre constitutionnel et dans notre système de justice.

    Nous préconisons un monde multipolaire

    Nous croyons que le monde devrait être régi par les règles du droit international. Aucune intervention d’autres pays dans les affaires intérieures d’autrui. Avec la conviction que des relations respectueuses entre les nations sont le seul moyen de consolider la paix et la coexistence, ainsi que l’affirmation d’un monde plus juste.

    Nous honorons nos libertés et maintenons nos droits

    Jamais auparavant dans l’histoire de nos nations un président américain a tenté de gouverner par décret les Vénézuéliens. C’est un ordre tyrannique et impérial qui nous rappelle la période la plus sombre des relations étasuniennes avec l’Amérique latine et les Caraïbes.

    En raison de notre longue amitié, nous alertons nos frères américains, amoureux de la justice et de la liberté, sur l’agression illégale commise par le gouvernement étasunien en votre nom. Nous ne laisserons pas notre amitié avec le peuple des États-Unis être affectée par cette décision absurde et sans fondement du président Obama.

    Nous exigeons :

    1- Que cessent les actions hostiles du gouvernement des États-Unis contre le peuple et la démocratie au Venezuela.
    2- Que le décret déclarant le Venezuela comme une menace, soit abrogé, comme l’a demandé l’Union des nations sud-américaines (UNASUR).
    3- Que soient suspendues les injurieuses sanctions contre de prétendues diffamations de fonctionnaires vénézuéliens honorables qui n’obéissaient qu’à notre constitution et à nos lois.

    Notre souveraineté est sacrée

    La devise des pères fondateurs des États-Unis s’applique aujourd’hui avec la même dignité aux peuples de Simon Bolivar. Au nom de notre amour commun pour l’indépendance nationale, nous espérons que l’administration Obama réfléchisse et rectifie ce faux pas.

    La défense de notre liberté est un droit auquel nous ne renoncerons jamais, parce qu’il est le pilier de l’avenir de l’humanité. Ainsi Simón Bolívar a dit : « La liberté du Nouveau Monde est l’espoir de l’univers. »

    « Le Venezuela n’est pas une menace, c’est un espoir. »
    « L’indépendance ou rien ! »
    Simón Bolívar

    Nicolás Maduro Moros
    Président de la République bolivarienne du Venezuela

    Traduction : Michel Taupin

     

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  • Tsipras, acteur du grand basculement?

    Par

    A - TsyprasAlexis Tsipras, le nouveau Premier Ministre de la Grèce sera le 8 avril à Moscou. Or, le 9 avril, la Grèce doit effectuer un payement au Fond Monétaire International. Les déclarations sur ce point du Ministre des finances de la Grèce ne laissent planer aucune ambiguïté : la Grèce honorera sa créance[1]. Mais, le 14 avril, la Grèce doit simultanément émettre pour 1,4 milliards d’Euros de bons du Trésor, renouvelant la dette à court terme (ce que l’on appelle faire « rouler » la dette) et le gouvernement doit payer 1,7 milliards en pensions et salaires. Or, la Banque Centrale Européenne a « déconseillé » aux banques privées grecques d’accepter de nouveaux bons à court terme émis par l’Etat grec[2]. On voit que cette visite d’Alexis Tsipras à Moscou va donc bien au-delà de la traditionnelle amitié entre la Grèce et la Russie. Elle pourrait signifier, à relativement court terme, l’amorce d’une bascule à l’échelle de l’Europe.

     

    I. La situation de la Grèce

     

    On sait que la Grèce a conclu un accord de nature provisoire avec ses créanciers (l’Eurogroupe mais aussi le FMI). Aujourd’hui le pays fait donc face à des difficultés importantes de court terme comme la fuite des capitaux hors du système bancaire (12 milliards d’Euros pour le mois de février) ainsi que l’incertitude financière sur sa capacité à effectuer les remboursements de sa dette. Cette incertitude financière est une arme à la fois politique et économique sur le nouveau gouvernement. Les investissements sont aujourd’hui fortement ralentis en Grèce, et les Investissements Directs Etrangers (IDE) sont au point mort. Dans ces conditions, l’Eurogroupe (i.e. la réunion des Ministres des finances de la Zone Euro) a pris la responsabilité d’exercer des pressions politiques et économiques de plus en plus fortes sur le gouvernement grec.

     

    On sait aussi que les politiques d’austérité sont un échec non seulement en Grèce mais dans bien d’autres pays. Les effets destructeurs de ces politiques d’austérité, non seulement dans le cas de la Grèce mais aussi dans celui du Portugal, de l’Espagne et de l’Italie, sont aujourd’hui évidents et parfaitement avérés. D’un point de vue technique, on peut dire que le multiplicateur des dépenses fiscales, ce multiplicateur qui lie les mouvements du PIB et celui des dépenses budgétaires, a été grossièrement sous-estimé par les autorités de l’Union Européenne, et cela même après la publication de l’étude fameuse de Blanchard, réalisée au FMI, et datant de janvier 2013[3]. Il est évident que les politiques mises en œuvre en Grèce sous le nom de « Mémorandum » ne fonctionnent pas et ont de plus des effets destructeurs très importants sur l’économie. Ces politiques, et il faut insister sur ce point, n’ont pas été mises sur pied pour « aider » la Grèce, mais bien uniquement pour permettre aux pays créditeurs d’être remboursés. Ceci a été reconnu dernièrement dans une note du FMI. Mais, sur ce point aussi, elles se révèlent contre-productives. En effet, il est clair que la Grèce, à la suite des divers Mémorandums, ne pourra pas rembourser sa dette. La politique mise en œuvre pour sortir ce pays de l’insolvabilité l’a, au contraire, fait plonger dans l’insolvabilité.

     

    C’est dans ce cadre qu’il faut considérer les politiques mises en œuvre par l’Union européenne, et dont le caractère anti-démocratique, et même fascisant, se révèle chaque jour un peu plus. En coupant l’accès à la liquidité d’urgence qui a été mis en place par la BCE dès le 4 février dernier, en refusant toutes les solutions proposées par Athènes, les dirigeants européens espèrent que la pression va être telle sur Alexis Tsipras que ce dernier sera contraint d’accepter les conditions de ses créanciers. Ces conditions ne sont pas économiques, car on a vu qu’elles ont en réalité aggravée la situation du pays. Ces conditions sont donc bien en réalité politiques. A travers l’acceptation de « réformes » du marché du travail et des pensions qui ne sont pas urgentes sur le plan économique, mais qui permettent de montrer la capacité des institutions européennes « d’annuler » politiquement l’essentiel du programme et du message de Syriza. C’était là l’essentiel et il faut bien le comprendre pour saisir toute la situation. Les dirigeants européens veulent ainsi annuler le résultat des élections du 25 janvier si celui-ci met en péril la politique qu’ils mènent depuis des années. Ils veulent annuler ces élections alors même qu’ils se prétendent de grands défenseurs de la démocratie. On a ainsi la démonstration ainsi irréfutable que « démocratie » n’est qu’un mot dans leur bouche et que, dans la réalité, ils n’ont de cesse que de nier cette dernière et de nier la souveraineté du peuple qui s’est exprimée dans ces élections. Dans cette stratégie, l’Eurogroupe n’a donc cessé de rejeter les propositions de réformes présentées par la Grèce. Mais, ce faisant elle a radicalisé les positions du gouvernement grec. Il faut alors comprendre pourquoi ce dernier n’a pas décidé de rupture franche avec les institutions européennes.

     

    II. Les raisons de la politique grecque vis-à-vis de l’Europe

     

    En réalité, Syriza situe son action à l’intérieur de l’Union européenne. Certains le font par idéologie, mais la majorité du parti le fait par réalisme. L’attachement de la population, et des élites grecques, à l’UE est important et il faut en comprendre les raisons. Les raisons de cet attachement sont multiples.

     

    Il y a d’abord des raisons d’ordre géopolitique. Les Grecs se souviennent de l’isolement dont leur pays fut victime lors des événements de Chypre en 1973, qui devaient conduire à l’intervention Turque sur l’île (opération ATTILA). Ces événements furent d’ailleurs la cause de la chute de la dictature des « colonels ». Il en reste la mémoire en Grèce des dangers d’un nouvel isolement. C’est ce que les gouvernements successifs, de droite ou de gauche, ont cherché à éviter via l’adhésion de la Grèce au Marché Commun (sous le gouvernement conservateur de Caramanlis) puis le soutien indéfectible aux différentes étapes de la construction européenne. Même l’adhésion de la Grèce à l’Union Economique et Monétaire, c’est à dire à la zone Euro, peut en réalité être interprété comme une expression de cette volonté de ne pas être isolé. On peut penser que cette crainte de l’isolement face à la Turquie puisse désormais être contrebalancée tout autant par des accords militaires et politiques avec la Russie que par l’adhésion à l’Union européenne.

     

    Il y a, ensuite, des raisons économiques. La Grèce a beaucoup profité dans la période 1975-2000 des fonds structurels européens, et nombre des investissements publics ont été réalisés grâce aux programmes divers (aides aux zones insulaires, aux zones de moyenne montagne, etc…) de l’aide européenne. Le fait que cette dernière se soit largement réduite depuis 1995, et surtout depuis l’entrée des anciens pays d’Europe de l’est dans l’UE, rend cependant cet argument bien plus faible qu’il y a dix ans. Les Grecs ont mesuré qu’aujourd’hui cette « aide » est de plus en plus faible alors que les contrainte imposées par l’Union européenne sont véritablement meurtrières.

     

    Il y a, enfin, une raison idéologique. Les élites modernisatrices de la Grèce, élites dont Syriza fait en réalité partie intégrante, ont toujours considéré que le rattachement à l’Europe occidentale, c’est à dire au noyau initial du Marché Commun, était un gage de mise en œuvre des réformes destinées à libérer la Grèce de l’héritage ottoman. On peut discuter à l’infini de ce qui est, et n’est pas, dans la culture sociale et politique grecque un « héritage » de l’occupation ottomane, mais il n’en reste pas moins que la présence massive du népotisme, de la corruption, et plus généralement d’institutions que l’on peut qualifier de «molles » et qui permettent le maintien de ce népotisme et de cette corruption, est attribuée à cet « héritage ». De ce point de vue, l’adhésion à l’Union européenne était la seule garantie des réformes nécessaires.

     

    Ces trois raisons expliquent que Syriza soit un parti viscéralement pro-européen, et que le deuil qu’il doit faire de l’Europe soit un processus douloureux. Les dirigeants de Syriza avaient espéré fédérer autour d’eux des pays qui souffraient tout autant de l’austérité, comme l’Espagne, le Portugal ou même l’Italie et la France. Ils avaient espéré constituer un grand « front uni » contre l’austérité à l’échelle européenne. Mais, ils ont ici pêché par optimisme. Optimisme quant aux positions du gouvernement français, qui s’avère chaque jour un peu plus le laquais de l’Allemagne. Optimisme quant aux positions des gouvernements conservateurs en Espagne et au Portugal, qui voient en réalité en Syriza un danger pour leur propre domination sur leurs peuples. Les dirigeants de Syriza, mutatis mutandis, se sont trouvés dans la même position que les dirigeants bolchéviques persuadés que la révolution en Russie allait provoquer la révolution en Allemagne, et restant en panne de stratégie quand ceci n’arriva pas. On sait que de ce constat naquit la stratégie de développement autonome de l’URSS, avec la NEP, conçue comme une stratégie alternative devant l’échec de la révolution en Allemagne. Autour de cette NEP put se fédérer un bloc implicite allant des bolchéviques aux divers modernisateurs (menchéviques, socialistes-révolutionnaires), bloc qui devait donner d’ailleurs à la NEP sa dynamique économique et sociale extrêmement progressive[4]. De fait, il semble que les dirigeants de Syriza aient anticipé que leur optimisme pourrait être déçu. L’alliance politique qu’ils ont conclue avec les « Grecs Indépendants » (An.El) signifiait bien que les concessions qu’ils étaient prêts à faire pour rester au sein de la zone Euro auraient une limite. Il est aussi possible qu’ils aient sous-estimé le mouvement de résistance nationale qui s’est manifesté après l’élection du 25 janvier.

     

    Nous en sommes là. Le gouvernement grec a compris que fors une capitulation sans condition, une soumission abjecte aux diktats européens, il ne trouverait aucun terrain d’accord avec l’Eurogroupe et la BCE. Le fait qu’il ait évolué dans sa position quant à la privatisation du port du Pirée, pour ne pas heurter la Chine, est une indication que le gouvernement grec n’attend plus grand chose de l’Union européenne et se prépare à compter de plus en plus sur la Russie et la Chine.

     

    III. Quelle stratégie ?

     

    Il faut alors envisager ce qui pourrait se passer dans les prochains jours, voire les prochaines semaines.

     

    Le gouvernement grec a donc décidé d’honorer sa créance au FMI. C’est entièrement compréhensible. Il ne peut se mettre à dos et l’Eurogroupe et le FMI. Un défaut vis-à-vis de ce dernier aurait de plus des conséquences importantes pour la Grèce, des conséquences en fait d’autant plus importantes que la Grèce se trouverait coupée des financements européens et forcée, de fait, de sortir de l’Euro. La décision d’honorer la créance vis-à-vis du FMI laisse à penser qu’une position de rupture est en train d’émerger au sein du gouvernement grec.

     

    Cette rupture cependant, le gouvernement grec veut en faire peser l’entière responsabilité sur l’Eurogroupe et l’Union européenne. Il le veut d’une part pour des raisons de politique intérieure et de morale politique. Ayant affirmé durant la campagne électorale qu’il ne voulait pas sortir de l’Euro, il doit agir en sorte d’être expulsé de cette dernière. D’où le fait qu’il ne faut pas s’attendre à des gestes de rupture de la part de la Grèce, mais à une fermeté sur les principes : il n’est pas question de renoncer aux promesse électorales et au programme sur lequel ce gouvernement a été élu. Mais, le gouvernement grec veut aussi que cette rupture soit le fait des institutions européennes pour rendre moins douloureuse la brisure du rêve européen. Le deuil de l’idée européenne, du moins dans sa forme la plus inclusive, aura certainement des conséquences. Si la responsabilité de ce deuil peut reposer sur Bruxelles et Francfort, il peut en découler un surcroît de légitimité pour le gouvernement grec.

     

    C’est ici que prend place la possibilité de créer une nouvelle monnaie qui circulerait en même temps que l’Euro, afin de permettre au gouvernement grec de réaliser les paiements qu’il doit faire pour la population, et de relancer le financement de l’investissement. Il faut dire ici que ceci n’a pas eu d’équivalent. Non que des systèmes de double circulation monétaire n’aient pas existé. Mais, ces systèmes ont été à la fois très instables (une monnaie finissant par évincer l’autre) et il n’y a pas d’exemple de cas où une monnaie supra-nationale ait été contestée par une monnaie nationale nouvellement créée, sauf dans le cas de la rupture d’un pays (Autriche-Hongrie, URSS). Dans ce cas, la double circulation ne dure pas plus que quelques semaines. Si le gouvernement grec décide logiquement, devant l’étranglement financier dont il est l’objet, de créer une nouvelle monnaie, se poseront immédiatement deux problèmes :

     

    • Quelle stabilité pour la nouvelle monnaie.
    • Quel taux de change entre cette nouvelle monnaie et l’Euro.

     

    La stabilité de cette nouvelle monnaie pourrait être garantie par un fond de stabilisation, lui même issu d’un prêt de courte durée (2 ans au maximum). La Russie a déjà dit, par la voix de son Ministre des affaires étrangères, qu’elle était prête à étudier un tel prêt. En fait, on voit bien que ceci est une manière « douce » de sortir de l’Euro. Si cette nouvelle monnaie est stable, elle va rapidement s’imposer dans la circulation monétaire interne face à l’Euro tout en connaissant une dépréciation de 20% à 30%. Cette dépréciation devrait aboutir à une balance commerciale fortement excédentaire dans un délai de 6 mois à un an, garantissant les conditions de remboursement du prêt. De fait, les conditions d’une stabilité à moyen terme de la nouvelle monnaie grecque apparaissent comme bonnes. Ce fond de stabilisation pourrait bien être fourni par la Russie. Cet excédent commercial pourrait d’ailleurs être aussi accru par la levée des « contre-sanctions » prises par la Russie contre les productions agro-alimentaires des pays de l’UE, une levée qui pourrait dans un premier temps concerner la Grèce et la Hongrie. Par ailleurs, la Grèce devra faire défaut sur ses dettes libellées en Euro, ce qui ne sera pas sans poser quelques problèmes aux pays de l’Eurogroupe et à la BCE.

     

    Plus généralement, un conflit irrémédiable entre la Grèce et les pays de l’Eurogroupe aboutirait à ce que la Grèce se tourne vers la Russie et la Chine à la fois pour les investissements (IDE) et pour les relations tant politiques qu’économiques.

     

    IV. Un grand basculement

     

    Une telle solution impliquerait un basculement dont le sens dépasse de loin le seul cas de la Grèce. Lors de la préparation de son voyage à Moscou qui doit avoir lieu le 8 avril, Alexis Tsipras a donné le ton le 31 mars en affirmant que les « sanctions contre la Russie ne mènent nulle part.»[5]. Cette déclaration était un désaveu très clair de la politique orientale de Bruxelles, en particulier au sujet de l’Ukraine. Voilà qui a de quoi inquiéter la Commission européenne. Athènes pourrait alors se décider à défendre les positions de la Russie au sein de l’UE, et ce en particulier si l’UE se montrait agressive avec la Grèce. Il n’est nullement de l’intérêt de la Grèce de quitter l’UE. Le gouvernement grec serait un bien meilleur allié de Moscou s’il restait membre de l’UE, tout en contestant systématiquement, et en les paralysant, toutes les décisions. Or, si l’on peut en théorie expulser un pays de l’UE, il faut pour cela obtenir l’unanimité des autres membres. Il est clair qu’il y aura toujours un ou deux autres pays qui refuseront de voter cette expulsion, ne serait-ce qu’en raison de la crainte qu’ils pourraient avoir d’être les prochains sur la liste des expulsés.

     

    Ce refus d’aller plus avant dans la confrontation avec la Russie, refus qui – il faut le savoir – est très largement partagé en Grèce même par des forces politiques qui ne sont pas au gouvernement, pourrait d’ailleurs faire sortir du bois d’autres pays qui partagent en réalités ces positions : Chypre, la Slovaquie ou la Hongrie, par exemple. Mais, aujourd’hui, l’enjeu de ce voyage est sans doute encore plus grand. Il est clair que le conflit entre la Zone Euro et la Grèce est inévitable, et que ce conflit peut provoquer une sortie de l’Euro de la part de la Grèce. Le voyage à Moscou d’Alexis Tsipras, mais aussi les relations étroites que son gouvernement est en train d’établir avec la Chine et plus généralement avec les pays des BRICS, représente potentiellement un moment historique. Celui du reflux des institutions européennes de l’UE au profit d’une avancée, certes timide, certes prudente, mais néanmoins réelle des puissances émergentes, comme la Russie et la Chine, dans le jeu européen. C’est pour cela qu’il y a bien plus dans ce voyage que ce que l’œil d’un observateur peut voir.

     

     

     

    La crainte de ce grand basculement doit aujourd’hui commencer à s’immiscer dans les cerveaux quelque peu embrumés des dirigeants européens. Quelles sont alors leurs possibilités ? Ils peuvent céder, tout ou partie, de ce que demande Syriza. On l’a déjà dit, une telle solution porterait en elle la condamnation implicite des politiques d’austérité. Il ne faudrait guère attendre pour que d’autres pays, tels l’Espagne et le Portugal, adorant ce qu’hier ils avaient brulé, ne se décident alors à embrasser les demandes de la Grèce. Le risque est immense de voir la politique établie par l’Allemagne et au profit de l’Allemagne voler alors par dessus les moulins. Le gouvernement allemand en est conscient, et c’est pourquoi il mène un « front de la fermeté » sur ces points. Mais, à tenir une position intransigeante avec la Grèce, ces mêmes dirigeants prennent le risque d’un éclatement de toute la construction politique qu’ils ont accomplie depuis plus de quinze ans. On le voit, et ceci quelle que soit l’issue de cette crise, c’est à la fin de la construction européenne telle qu’elle s’est faite depuis maintenant près de vingt-cinq ans que nous sommes en train d’assister. L’expression « grand basculement » apparaît donc comme bien appropriée. Reste à savoir comment les gouvernants français s’adapteront à cette nouvelle situation.

     

    Notes

     

    [1] http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/la-grece-s-engage-a-rembourser-le-fmi_1668428.html

     

    [2] http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/la-bce-demande banques-grecques-de-ne-plus-acheter-de-dette-d-athenes-463735.html

     

    [3] Blanchard O. et D. Leigh, « Growth Forecast Errors and Fiscal Multipliers », IMF Working Paper, n°13/1, janvier 2013.

     

    [4] Sapir J., “Éléments d’une histoire économique de l’URSS: quelques questions sur la croissance”, in Historiens et Géographes, n°351, décembre 1995, pp.191-218. Idem, “La guerre civile et l’économie de guerre, origines du système soviétique”, in Cahiers du Monde Russe, vol. 38, n°1-2, 1997, pp. 9-28.

     

    [5] http://www.theguardian.com/world/2015/mar/31/alexis-tsipras-greece-russiarelations

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  • Banque mondiale : Cuba est le pays au monde qui investit le plus dans l’éducation

    Par Salim Lamrani, Maître de conférences à l’Université de La Réunion, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis.

    Sources :  site du PRCF : www.initiative-communiste.fr

    Selon l’institution internationale, aucun pays, y compris les plus riches, ne dédie une part aussi élevée de son budget national à l’éducation que Cuba. Les résultats sont exceptionnels.

    Cuba est une référence mondiale pour l’éducation. C’est ce que vient de rappeler un rapport de la Banque mondiale qui classe Cuba au premier rang en ce qui concerne l’investissement dans le système éducatif pour la période 2009-2013. Avec près de 13% (12,8%) du PIB investi dans ce secteur, aucun autre pays au monde, y compris les plus développés, n’égale l’île de la Caraïbe, qui a fait de sa politique sociale un modèle pour les nations en voie de développement[1].

    Le Timor Oriental et le Danemark complètent le podium mondial, avec respectivement 11,3% et 8,7% du PIB dédiés à l’éducation. En guise de comparaison, les Etats-Unis investissent à peine 5,4%, soit deux fois moins que Cuba, et le Canada 5,5%. En Europe, la France consacre 5,9% de son budget national à l’éducation, l’Allemagne – 5,1%, le Royaume-Uni- 6,2%, l’Italie – 4,5% et l’Espagne – 5%. Pour ce qui est du continent latino-américain, la Bolivie occupe le second rang derrière Cuba avec 7,6%. Le Brésil attribue 5,8% de son PIB à ce secteur alors que le Mexique et l’Argentine lui destinent respectivement 5,2% et 5,8%[2].

    Ce n’est pas la première fois que la Banque mondiale fait l’éloge de Cuba dans ce domaine. Dans un autre rapport publié en 2014, l’organisme international rappelle que l’île dispose du meilleur système éducatif d’Amérique latine et de la Caraïbe, la seule ayant « des paramètres élevés, du fort talent académique, des rémunérations élevées ou du moins adéquates et de l’autonomie professionnelle élevée qui caractérisent les systèmes éducatifs les plus efficaces au monde, comme ceux de Finlande, de Singapour, de Shanghai (Chine), de la République de Corée, de la Suisse, des Pays-Bas et du Canada[3] ».

    L’éducation – comme la santé, la culture ou le sport – a toujours été une priorité à Cuba et les résultats sont exceptionnels. Avec un taux d’alphabétisation de 99,8%, l’île dispose du taux d’illettrisme le plus bas du continent latino-américain, selon l’UNESCO, qui rappelle également que Cuba a le taux de scolarisation le plus élevé de l’Amérique latine avec 99,7% des enfants disposant d’une éducation gratuite. Un autre rapport de l’UNESCO portant sur l’éducation dans 13 pays d’Amérique latine classe Cuba en tête dans toutes les matières d’enseignement et note qu’un élève cubain dispose en moyenne de deux fois plus de connaissances et de compétences qu’un élève latino-américain[4].

    La Banque mondiale, en faisant l’éloge du système éducatif cubain, rappelle d’une certaine manière que les politiques d’austérité et de démantèlement de l’Etat-providence qu’elle préconise sont en réalité préjudiciables à l’intérêt général. En faisant de l’éducation nationale une priorité, Cuba démontre aux yeux du monde qu’il est possible d’offrir à tous les citoyens un accès de haut niveau à la connaissance et à la formation. Les ressources limitées inhérentes à une nation du Tiers-monde et les sanctions économiques extrêmement sévères imposées par les Etats-Unis depuis plus d’un demi-siècle n’ont pas empêché l’île de la Caraïbe de se doter d’un système éducatif performant, rappelant ainsi que l’humain doit être placé au centre du projet sociétal.

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  • La situation de Tsypras

    Par l’équipe du MS21

     

    En 2014 à la suite des États-Unis, l’Union européenne aurait vu sans déplaisir se déclencher un conflit avec la Russie, après avoir réussi le putsch de Maiden qui effectua le renversement par la violence du gouvernement légal ukrainien.

     

    En janvier 2015, les électeurs grecs portaient au pouvoir le parti de gauche Syriza qui envisageaient de résister à la politique d’austérité imposée par l’Union européenne et le FMI. Isolée sur le plan européen, la Grèce acculée n’avait pour solution que de se coucher quand le Premier ministre, Alexis Tsipras a décidé de rencontrer Wladimir Poutine à Moscou.

     

    Le président social-démocrate allemand du parlement européen Martin Schulz a lui jugé « inacceptable » un rapprochement entre Athènes et Moscou.

     

    2-Les enjeux.

     

    La Grèce n’a pas envie de participer à l’Union eurasienne menée par la Russie. La Russie ne le demande pas non plus, elle voudrait que la Grèce reste dans l’Union européenne et éventuellement utilise son droit de véto vis-à-vis des résolutions les plus antirusses.

     

    D’après ce qu’on sait des discussions de Moscou, il a été question d’une collaboration en vue de la construction d’un oléoduc qui venant de Turquie traverserait la Grèce et irriguerait l’Europe du sud. Il a été question d’investissements russes en Grèce qui pourraient sortir la Grèce de la léthargie économique dans laquelle l’obéissance aux oukazes de la troïka (BCE, Commission européenne et FMI) l’ont laissée.

     

    3- Ce que pense le MS21.

     

    La Grèce voit dans cette stratégie la possibilité de développer son économie, réformer la fiscalité et elle sera en meilleure position pour négocier avec ses créanciers.

     

    Les dirigeants de Syriza espèrent sans doute que cette bouffée d’oxygène sera suffisante pour éviter la sortie de l’euro, même s’il est certain qu’une monnaie faible (donc différente de l’euro) favoriserait les exportations de la Grèce.

     

    Quel que soit le résultat, la Grèce aura prouvé aux autres peuples européens qu’une politique de balance entre l’Union européenne et la Russie est préférable à l’alignement atlantiste.

     

     

     

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  • La grève à Radio France est d’utilité publique

    #grève #Radio-France 

    source site du PRCF : www.initiative-communiste.fr

    Les travailleurs de Radio France entament aujourd’hui leur 20e jour de grève. Dans le service public audiovisuel aussi l’euro-austérité frappe, et ce même si les éditocrates qui y sévissent en chantent les louanges à longueur de journées !

    On se souvient qu’il y a peu l‘audiovisuel grec avait été carrément liquidé sur ordre de l’UE, de la BCE et du FMI, pour laisser les ondes 100% libres aux « vendeurs de temps de cerveaux disponibles pour Coca-Cola ». On ne se souvient pas d’une réelle indignation de la plupart des « journalistes » vedette ni d’une quelconque mobilisation de leur part. Les même chiens de garde d’ailleurs se mobilisent pour … rester à l’antenne où ils taisent (pour ne pas dire censurent) la mobilisation sociale. Il est vrai que ce n’est pas l’habitude de la maison – comme l’a démontré récemment le journal Fakir – que de donner la parole aux travailleurs !

    Après 20 jours de grèves des travailleurs de radio-france, le syndicat des journalistes n’aura appelé à la grève qu’un seul jour, et encore uniquement en réaction au projet de leur direction de fusionner les rédactions de france inter et de france info…

     Solidarité avec les travailleurs de Radio France, pour un véritable service public de l’audiovisuel ! Pour une radio publique de qualité, Tous ensemble, il faut briser les chaines de l’euro-austérité, sortir de l’UE et de l’euro du Capital !

     Source CGT RadioFrance

    Tribune par les grévistes de Radio France

    Depuis dix-sept jours, à Radio France, les irresponsables ne sont pas ceux que l’on croit. Depuis dix-sept jours, les salariés en grève, qui échangent et se battent pour la défense de vos antennes, ont une douloureuse conscience de ce qui se joue pour l’avenir de la radio de service public. Mais cela fait bien plus de dix-sept jours que nous réclamons à notre PDG un vrai projet stratégique. Dix mois déjà que nous attendons des réponses, qu’on ne nous parle que de formats et non de contenus, de marques et non d’identité d’antennes, d’argent et non de richesses.

    L’homme invisible de la Maison de la radio préfère courir les plateaux télé pour minorer honteusement le nombre de grévistes* et répéter en boucle que Radio France est le « problème ». Une grande maison de l’artisanat

    Non, nous ne sommes pas un problème mais une ressource, et donc une solution. Nous ne sommes pas un frein à la modernité mais au contraire, des acteurs de notre transformation, vigilants et éclairés. Contrairement aux clichés les plus faciles, nous ne sommes pas contre les réformes, nous réclamons une gestion honnête et efficace de notre entreprise.

    Ce ne sont pas des mots en l’air : Radio France est une grande maison de l’artisanat. Nous fabriquons nous-mêmes chaque seconde que vous entendez sur les ondes. Avec un seul impératif : la qualité pour tous. La qualité du son, des paroles, des musiques, de l’information. Notre responsabilité est de préserver le vivre-ensemble plutôt que d’alimenter les peurs collectives. Nous résistons pour continuer à vous offrir ces documentaires, ces reportages long format, ces fictions, ces émissions accessibles mais qui ne cèdent pas à la facilité, ces programmes de proximité que vous n’entendez nulle part ailleurs. Nous luttons pour que nos orchestres restent dans la Maison pour y remplir leur mission de service public, car s’ils « prennent leur autonomie** », plus personne n’ira faire découvrir la musique classique dans les quartiers populaires, dans nos régions, à la rencontre de tous les publics. Tuer un orchestre, c’est comme brûler des livres.

    Nous ne voulons pas réduire le reportage à des entretiens par téléphone faute de moyens, nous ne voulons pas que les radios locales fusionnent et ne puissent plus du tout s’adresser à leurs auditeurs les plus proches, nous ne voulons pas de la vedettisation de nos antennes, qui coûte cher en salaires tandis que l’enveloppe dédiée à la création et aux précaires ne cesse de maigrir. Etre représentés par quelqu’un d’exemplaire

    Radio France n’a pas pour vocation de faire du profit, mais doit gérer sainement ses finances, et cela en revanche, est de la responsabilité de nos dirigeants. Ceux qui s’engageront sur cette voie nous trouverons toujours à leurs côtés.

    Or, Mathieu Gallet gaspille l’argent public pour son image et son confort personnel plutôt que de s’investir pour l’image de Radio France. Le CSA a peut-être été séduit par sa « modernité », nous sommes atterrés par sa désinvolture.

    Nous découvrons chaque jour des révélations plus sidérantes les unes que les autres : ses bureaux, ses conseillers en communication, et maintenant son intention de vendre une partie des murs de la Maison de la radio. L’heure de la grande braderie aurait sonné.

    Nous étions transparents, ce conflit a remis les salariés de Radio France au centre des décisions qui devront être prises.

    Dans cette Maison chargée d’histoire, lieu de tant de découvertes, espace de liberté et de pensée, nous voulons au minimum être représentés par quelqu’un d’exemplaire. C’est le sens de notre motion de défiance. L’Etat doit nous dire clairement s’il veut faire vivre le service public de la radio avec des moyens à la hauteur de ses ambitions. Faute de preuve, nous considèrerons, et nos auditeurs avec, que ce gouvernement a décidé du contraire.

    *Il faut le multiplier au moins par trois puisque nous fonctionnons 24h24 et qu’un tiers des salariés est présent au tableau de service au moment des pointages. Les producteurs (présentateurs de vos émissions) étant intermittents, ils ne sont pas comptabilisés dans le personnel. Les CDD, eux, sont comptabilisés d’office comme non-grévistes, alors que les directions leur demandent de remplacer les CDI grévistes. A titre informatif, 70 % de la rédaction de France Culture, 35 % de celle de France Info et entre 30 et 50 % de celle de France Inter, une grande partie des locales étaient en grève vendredi 3 avril.

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