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  • Pourquoi les USA ont-ils ignoré les prédictions sur la Syrie ?


    par Rick Sterling (investig'Action)

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    Il y a presque 3 ans, la DIA (Defense Intelligence Agency) du département de la défense américaine a caractérisé de façon précise la nature du conflit en Syrie et a prédit l’émergence de l’Etat Islamique. Cette révélation bouleversante a été le résultat de la loi sur la liberté de l’information combinée à un effort du groupe « Judicial Watch »(1) en lien avec la commission spéciale sur Benghazi pour plus de transparence sur les agissements des services secrets américains en Syrie.

     



    Les sept pages du rapport (rendues publiques) péniblement rédigées par les services secrets en août 2012 révélèrent les choses suivantes :

    1. La DIA a confirmé la dimension « sectaire » (religieuse) de l’insurrection syrienne puisqu’elle dit : « Les évènements prennent clairement une tournure sectaire. Les salafistes, les frères musulmans et AQI sont les forces majeures qui dirigent l’insurrection syrienne » (2) (AQI= Al Qaeda en Irak).

    Cette analyse est en nette contradiction avec ce qui est relayé par les médias et les élites politiques occidentales, lesquels ont déclaré que la «  révolution syrienne » a été dirigée par des protestants en quête de « démocratie et de libertés ».

    2. La DIA a confirmé le lien étroit entre l’opposition syrienne et Al Qaeda. Le rapport dit : «  Al Qaeda a supporté l’opposition syrienne depuis le début, de manière idéologique et à travers les medias… Al Qaeda a conduit bon nombre d’opérations dans plusieurs villes syriennes sous le nom de Jaish al nusrah (l’armée victorieuse) ».(2)

    3. La DIA a confirmé que les insurgés syriens permettaient le renouvellement d’Al Qaeda en Irak et en Syrie. Selon le rapport : «  Il y a eu une régression d’Al Qaeda dans la province ouest de l’Irak pendant les années 2009 et 2010 ; cependant, après l’intensification de l’insurrection en Syrie, le pouvoir religieux et tribal, puissance régionale, a commencé à soutenir les révoltes des « sectes ». Ce soutien est apparu au moment des sermons d’après la prière du vendredi, l’on appela des volontaires à soutenir les sunnites de Syrie. »(2)

    4. La DIA a prédit que le gouvernement syrien allait survivre à cette insurrection mais que les puissances étrangères et l’opposition allaient morceler le territoire et établir une « capitale » d’opposition comme ce qui a été fait auparavant en Lybie. Selon le rapport : «  Le régime survivra et possèdera toujours un contrôle du territoire syrien… Les forces d’opposition tentent de contrôler les régions est du pays, adjacentes aux provinces de l’ouest irakien (Mosul et Anbar), dans le but d’avoisiner la frontière turque avec l’Irak. Les pays occidentaux, les Etats du Golfe (Emirats arabes) et la Turquie soutiendront ces efforts. Cette hypothèse est plus ou moins en concordance avec les données collectées venant des récents évènements, et ces évènements vont aider à préparer des zones sécurisées sous protection internationale, comme ce qui est arrivé en Libye quand Benghazi a été choisie comme centre de commandement du gouvernement provisoire. » (2)

    5. La DIA a prédit l’expansion d’Al Qaeda et l’annonce de la création de «  l’Etat Islamique  » deux ans avant sa création. Selon le rapport : « Si la situation se démêle, il y aura possibilité de mettre en place une principauté salafiste (déclarée ou non) dans la partie Est de la Syrie et c’est exactement ce que les puissances qui soutiennent ce mouvement révolutionnaire veulent, dans le but d’isoler le régime syrien qui est considéré dans la stratégie visant à l’expansion des Shiah (Groupes ethniques d’Irak et d’Iran). La détérioration de la situation a de terribles conséquences sur la situation irakienne… Cela crée l’atmosphère idéale pour le retour d’Al Qaeda dans ses affaires à Mosul et Ramadi, et va fournir un nouvel élan à Al Qaeda, qui a pour prétention d’unifier les jihad parmi les sunnites d’Irak, de Syrie et du reste du monde arabe contre ceux qu’ils considèrent comme ennemis, à savoir les dissidents. DAESH pourrai aussi proclamer un Etat islamique via son union avec d’autres organisations terroristes en Irak et en Syrie, ce qui créerait un grand danger car ils seraient soucieux d’unifier et de protéger le territoire irakien. »(2)

    La dernière prédiction (datant de l’été 2012) est spécialement remarquable puisqu’elle prédit la proclamation de l’Etat Islamique 2 ans avant sa création réelle. Les rapports secrets d’août et septembre 2012 ont été envoyés au secrétaire d’Etat, au secrétaire à la défense, au département d’Etat, au département de la défense ainsi qu’au commandement central.

    Conclusions et questions

    Le rapport de la DIA avait précisément mis en lumière le caractère « sectaire » de l’opposition syrienne et prévoyait un renouveau et une hausse de l’influence de l’ISIS conduisant à la proclamation de «  l’Etat Islamique ». L’inaction américaine a permis aux groupes « révolutionnaires » de répandre massivement la mort et la destruction dans la région. Aujourd’hui le monde observe avec horreur les meurtres et décapitations des soldats syriens de la région de Palmyra et des partisans du gouvernement de Bashar Al-Assad commis par les forces armées de Daesh. Ils menacent notamment de détruire parmi les plus précieux trésors archéologiques de l’histoire de l’Humanité.

    La prise de connaissance du contenu de ce rapport soulève donc les questions suivantes :

     

    • Pourquoi le gouvernement américain ne change-t-il pas de politique ?

    • Pourquoi le gouvernement U.S. continue-t-il de diaboliser le gouvernement laïc de Bashar Al-Assad tout en supportant activement une insurrection alors même que les «  salafistes, frères musulmans et Al Qaeda sont les forces majeures » ?

    • Pourquoi le gouvernement U.S. empêche-t-il les médias mainstream de voir et de diffuser le rapport de 2012 ? (cela aurait sans doute calmé les ardeurs des belliqueux dans la région).

    • Pourquoi le gouvernement U.S. continue-t-il d’autoriser l’envoi d’armes à l’opposition syrienne, comme il a été détaillé dans un autre rapport secret de Septembre 2012 ?

    • La destruction et le chaos dans la région sont-ils les résultats d’une erreur, ou était-ce intentionnel ?

    Intentionnellement ou non, le gouvernement américain, l’Otan, les émirats du Golfe et leurs alliés Turques ne sont-ils pas tous sensiblement responsables du chaos, des décès et de la destruction à laquelle nous assistons aujourd’hui en Irak et en Syrie ?

    Traduit par Investig’action.

    Source : http://www.counterpunch.org/2015/05/22/secret-intel-reports-on-syria-iraq-revealed/

    NdT :

    (1) http://www.judicialwatch.org/document-archive/

    (2) http://levantreport.com/2015/05/19/2012-defense-intelligence-agency-document-west-will-facilitate-rise-of-islamic-state-in-order-to-isolate-the-syrian-regime/

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  • Après sa visite à Poutine, Giscard prend tout le monde à contrepied

     

    ll y a prlus d'un mois, l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing a rencontré Vladimir Poutine. Contrairement à son image de libéral pro-américain, il a ensuite défendu dans la presse une position pro-russe. Une vision de la realpolitik dont le but est l'indépendance de l'Europe face aux Etats-Unis.

     

    En prenant une position favorable à Poutine dans l'affaire ukrainienne, Valéry Giscard d'Estaing a pris tout le monde à contrepied.

    La grande presse s'est contentée de signaler la rencontre entre Giscard et Poutine le 28 mai dernier et ses déclarations les plus générales : "Les relations entre l'Europe et la Russie seraient meilleures si Bruxelles était réellement indépendant". On n'a guère répercuté que l'ancien président est allé beaucoup plus loin dans un entretien avec Politique internationale, une revue pourtant atlantiste : il y justifie l'annexion de la Crimée qui, selon lui, a toujours été russe, et pense que "probablement" les événements de la place Maïdan et le renversement du président Ianoukovitch, il y a un an, sont le résultat d'une manipulation de la CIA.

     

     

    Il considère que les sanctions, non seulement ne sont pas dans l'intérêt de l'Europe, mais sont contraires au droit international.  

    Valéry Giscard d'Estaing prend ainsi à revers une classe politique française et européenne tellement tétanisée qu'aucune figure de premier plan n'y ose encore critiquer la ligne aveuglément proaméricaine de l'Europe occidentale à l'égard de la Russie. La servilité des dirigeants européens au dernier G7 est à cet égard significative. Une ligne proche de l'assujettissement dans le cas de Hollande qui, en refusant de livrer les Mistral sur ordre de Washington, discrédite la parole de la France.   

     

    L'ancien-président prend aussi à contrepied tous ceux qui le tenaient depuis toujours, à tort, pour un "libéral atlantiste". C'est oublier qu'en 1981, il fut vaincu par une coalition de la gauche unie et de l'ambassade des Etats-Unis et qu'il avait en revanche reçu, contre le parti communiste, l'appui discret de l'ambassade d'URSS. Ses positions de fin de mandat où il avait cherché à jouer un rôle d'intermédiaire entre l'Est et l'Ouest (le "petit télégraphiste" dit Mitterrand) n'étaient guère appréciées à Washington. On peut certes discuter leur opportunité à un moment où la menace venant de Moscou était bien plus sérieuse qu'aujourd'hui. Mais elle témoignait d'une indépendance dont nous avons perdu l'habitude.

    Différence de posture, différence d'envergure aussi avec tous ceux qui prétendent aujourd'hui à la magistrature suprême. Le président-académicien n'envisagerait-il pas de  se présenter à la primaire de droite ?

    La position de Giscard est proche, ce n'est sans doute pas un hasard, de celle de son vieil ami Helmut Schmidt qui, il n'y a pas si longtemps, vitupérait la politique irresponsable de la commission de Bruxelles, à la fois incompétente et belliciste, faisant courir, selon lui, à l'Europe le risque de la guerre mondiale.

    En prenant cette position audacieuse, Valéry Giscard d'Estaing va dans le sens de l'opinion française éclairée, celle qui ne se laisse pas influencer par le matraquage anti-Poutine des médias, une opinion de plus en plus décalée par rapport à la positon officielle de Hollande - et de la direction de l'UMP. Il y a un ou deux ans, les pro-russes se trouvaient isolés dans les dîners en ville. Aujourd'hui c'est inverse : presque personne, en dehors de quelques intellectuels ne prend plus parti pour les Etats-Unis dans les affaires de l'Ukraine.

     

    Il ne s'agit bien entendu pas d'être pro-ceci ou pro-cela. Il s'agit que notre diplomatie soit celle de nos intérêts et non pas des intérêts de quelqu'un d'autre. Cela suppose qu'on évacue toutes considérations infantiles sur "qui est le bon ? " et "qui est le méchant ? " auxquelles se résume aujourd'hui la diplomatie dite des droits de l'Homme. En d'autres circonstances cela pourrait nous conduire à être antirusse - ou antisoviétique, mais en aucun cas à l'alignement absurde sur les Etats-Unis dont nous sommes aujourd'hui les témoins.

     


    SOURCES : http://www.atlantico.fr/decryptage/apres-visite-poutine-giscard-prend-tout-monde-contrepied-roland-hureaux-2204611.html#P6Y9uY4rddu6X25I.99

     

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  • L’oppression néocoloniale, révolutions citoyennes en Amérique latine, Les Wayuu (Inde) sacrifiés

                                                              Afrique:                                                    

     

     

    GUY MARIUS SAGNA

    On raconte que Bonaparte reprocha à l’une de ses compatriotes de s’occuper de politique ; elle lui répondit : ‘’Sire, dans un pays où, les femmes sont mises à mort, il est tout à fait naturel qu’elles veuillent savoir pourquoi ‘’. La destinée a réservé au moins deux parts amères aux femmes sénégalaises : être nées dans un pays semi colonial ou être nées femmes.

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                                                   Amérique Latine:                 
    Les révolutions citoyennes en Amérique latine                     
                                                            FRANCOIS HOUTART
    Pour comprendre l’évolution des pays progressistes de l’Amérique latine, il faut rappeler qu’ils sortent d’une période néolibérale qui a affecté tout le continent durant plus de deux décennies à partir des années 1980. 
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     « Le principal obstacle pour la paix est l’intérêt géo-stratégique qu’ont les USA sur la Colombie »  INTERVIEW D'ALBERTO SANCHEZ PINZON PAR ALEX ANFRUNS

    Les efforts menés pour jeter les bases d'un accord politique permettant de mettre un terme au conflit armé le plus long d’Amérique Latine semblent avoir porté quelques fruits. Pourtant, quels sont les risques qui menacent les actuels pourparlers de paix ? Actuellement exilé en Europe, Alberto Pinzón Sánchez nous aide à comprendre ce qui est en jeu en Colombie à travers un regard humaniste et plein de compromis pour le futur de son pays.

     

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                           Les Wayuu, une communauté sacrifiée  TARIK BOUAFIA

    Les Wayuu, une communauté ancestrale indienne, présente notamment en Colombie, est en train de mourir à petit feu. La raison ? L'exploitation par les multinationales des ressources naturelles du pays. Et l’extermination de tout un peuple se fait dans l'indifférence générale de la fameuse « communauté internationale ».

     

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