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  • Regards sur le continent américain

     

    Le MS21 a inscrit dans sa Charte le paragraphe suivant :

     

    «.....il y a dans le monde des peuples qui ne se résignent pas au vide politique et refusent résolument les dégâts sociaux et environnementaux du capitalisme et de sa forme actuelle le néo-libéralisme . Le MS21 a donc tourné ses regards vers les pays d' Amérique du sud – tels le Venezuela, l'Equateur, la Bolivie – qui ont élaboré de nouvelles constitutions et mis en place des politiques sociales au service de leur peuple. »

    Et nous avons appelé notre association « Mouvement pour un socialisme du 21è siècle » en référence à une déclaration de Hugo Chavez en 2006 lors du Forum Social Mondial à Caracas.

     

    Notre charte a été écrite fin 2014 . Les choses ont hélas évolué depuis cette date et on a vu en 2015 les situations se dégrader dans plusieurs pays de ce continent .

    Avons-nous eu tort de nous réjouir trop tôt, trop vite d'une victoire de gouvernements progressistes au Venezuela, en Argentine, en Bolivie, en Equateur ? Ces revers seront-ils passagers ou durables? Faut-il être optimiste ou se résigner à un retour de la réaction pour longtemps ? Que dire du rôle des Etats-Unis dans ces événements?

     

    A) Omniprésence des Etats-Unis

     

    1- Doctrine de Monroe

     

    Le 2 décembre 1823, James Monroe, énonce la doctrine qui portera son nom et fixera pour un siècle et demi les fondements de la diplomatie américaine (« l'Amérique aux Américains»). Dans un long discours il interpelle directement les puissances européennes ( en particulier l'Espagne et le Portugal). Il leur déclare :

    1) Les États-Unis ont reconnu l'indépendance des nouvelles républiques latino-américaines ; en conséquence de quoi, l'Amérique du nord et l'Amérique du sud ne sont plus ouvertes à la colonisation européenne.
    2) Les États-Unis regardent désormais toute intervention de leur part dans les affaires du continent américain comme une menace pour leur sécurité et pour la paix.
    3) En contrepartie, les États-Unis n'interviendront jamais dans les affaires européennes.





    2- Le corollaire Roosevelt

    Au début du XXe siècle Théodore Roosvelt (1901-1909) prononce le corollaire de la doctrine de Monroe . Ce discours ne prône plus une neutralité absolue : il affirme que son pays ne souffrirait pas que l'on s'oppose frontalement à ses intérêts. Il permet ainsi de justifier l'interventionnisme des Etats-Unis tous azimuts et plus particulièrement en Amérique latine. Ce corollaire a provoqué l'indignation des dirigeants européens.

     

    Depuis ces déclarations, les Etats-Unis ont considéré le continent américain dans son ensemble comme sa « chasse gardée » et l'Amérique latine son arrière-cour.

     

    3- Déclaration de Harry Truman

    Le 12 mars 1947, devant le Congrès, le Président Truman énonce la doctrine qui porte son nom :

    La sécurité des Etats-Unis est en jeu en tout lieu où le communisme menace de s'imposer.

    Les Etats-Unis craignent donc par-dessus tout la progression du communisme qui, disent-ils, est une menace pour leur sécurité . D'où la chasse, l'arrestation, l'exil ou l'assassinat des communistes chez eux ( maccharthysme), les guerres de Corée et du Vietnam et la lutte contre tout gouvernement progressiste en particulier sur le continent américain.



    B) Tout gouvernement progressiste est menacé s'il prend des mesures contraires aux intérêts des Etats-Unis.

     

    Quelques exemples :

    *Au Guatemala, Jacobo Arbenz président de 1951 à 1954, avait voulu donner 90 000 hectares de parcelles de terre non cultivée aux plus pauvres du pays, exproprier l’United Fruit Company et instaurer une taxe d’importation sur les produits. Il fut renversé par la CIA.

    * Au Nicaragua, les rebelles du Front sandiniste de libération (FSL) , qui dénoncent la corruption et la brutalité du dictateur Somoza, s'emparent du pouvoir en 1979. Immédiatement ils proclament les premières mesures: expropriations des grands propriétaires, réforme agraire, nationalisations des ressources naturelles...Un rapprochement s'effectue avec Cuba, l'URSS et les pays de l'Europe de l'Est, suscitant la méfiance des Etats-Unis qui craignent que cette influence ne fasse tâche d'huile en Amérique latine. Au cours des années 1980, les Etats-Unis décrètent un embargo économique et appuient les rebelles, « les contras » , qui veulent renverser le gouvernement sandiniste. Celui-ci sera battu aux élections de 1990 et la droite libérale, soutenue par les étatsuniens, reprend le pouvoir . Fin de la révolution sandiniste...? En 2007, puis en 2012, Daniel Ortéga chef historique du FSL est réélu à la présidence de la République mais est-il encore un révolutionnaire ?

    * Au Chili, Salvador Allende , socialiste, est élu président de la République le 4 septembre 1970. Dès 1971, le président Richard Nixon a donné l'ordre à la CIA de « faire crier » l'économie chilienne car il fallait briser le rêve d'une transition pacifique vers un socialisme démocratique avant qu'il ne soit trop tard...un « nouveau Cuba » serait intolérable pour l'Empire. Très vite la situation économique du Chili se dégrade en raison de grèves incessantes, surtout celle des camionneurs largement financée par la CIA . Et le rêve socialiste se termine par le coup d'état militaire du 11 septembre 1973, le bombardement du palais présidentiel « La Moneda » et le suicide de Salvador Allende. Puis ce sera la longue nuit avec Pinochet durant 17 ans...

    * En République dominicaine, les coups d'état se succèdent , l'instabilité est permanente ; Juan Bosh le président de gauche élu en décembre 1962 est renversé 9 mois plus tard. Et le 28 avril 1965, par crainte de voir le pays tomber sous contrôle communiste, avec le retour possible de Juan Bosh, les militaires étatsuniens débarquent en République dominicaine pour, officiellement, protéger leurs ressortissants et les évacuer.

    * A la Grenade, après son coup d'état de 1979, Maurice Bishop met en place un gouvernement populaire et révolutionnaire et se rapproche considérablement de Cuba. Cette politique causa sa perte et il fut assassiné par ses opposants le 19 octobre 1983. Quelques jours après, la Grenade fut envahie par une coalition dirigée par les Etats-Unis et on assista à un déploiement de forces considérables qui eut vite fait de mater la petite armée du pays.

    * Plus récemment, au Honduras, en 2006, le président élu démocratiquement Manuel Zelaya de tendance centre-droit n'a rien du dangereux révolutionnaire . Mais il se rend à Cuba, nomme un ambassadeur à La Havane, se rapproche de Daniel Ortega, fait adhérer son pays à Petrocaribe et à l'ALBA (1) . Il proteste en septembre 2007 contre l'ingérence des Etats-Unis au Venezuela et en Bolivie. Tout cela inquiète fortement la Maison Blanche...et Zelaya est arrêté par les militaires et expulsé vers le Costa Rica.

     

    Ces quelques exemples suffisent à pointer l'influence de Washington sur nombre de pays des Caraïbes , d'Amérique centrale et du sud.



    C) Quand l'impérialisme américain est mis en échec...

    Inutile de rappeler la cuisante défaite de l'Empire yankee au Vietnam après 12 ans d'une guerre atroce.

    Et si puissant soit-il, l'histoire de l'Amérique latine montre que l’impérialisme américain peut être mis en déroute.

     

    * Le plus bel exemple est bien sûr celui de Cuba.

    Dès le début, en 1959, le gouvernement révolutionnaire a dû faire face à l'hostilité et aux agressions multiples de son puissant voisin. Cuba a démantelé plusieurs réseaux terroristes financés par la CIA et par la communauté anti-castriste vivant à Miami . Fidel Castro a échappé à des centaines de tentatives d'assassinat. Les tentatives de débarquement ont échoué ( épisode de la baie des cochons), plus de 3000 attentats ont fait des milliers de morts. Et voilà 57 ans que Cuba résiste...

     

    *Au Venezuela, en avril 2002, le peuple a mis en déroute les putschistes qui avait renversé le président Hugo Chavez. Ce coup d'état fomenté par la droite revancharde et soutenu par les Etats-Unis a échoué lamentablement et n'a duré que 3 jours . Belle victoire du peuple venezuelien qui a ramené son cher Président à Miraflorès , avec l'aide d'une partie de l'armée restée loyaliste !

     

     

     

    D) Arrivée de gouvernements progressistes dans les années 2000

    Depuis l'arrivée au pouvoir de Hugo Chavez en 1998, une « vague rouge » a déferlé sur plusieurs pays du cône sud . Effet de contagion ?

     

    * En Bolivie, Evo Moralès remporte l'élection présidentielle en 2005 avec 53,7 % des voix. Les élections législatives se déroulent le 18 décembre 2005 et sont remportées par le MAS le parti présidentiel. D'importantes réformes économiques sont alors mises en œuvre : le 1er mai 2006, Evo Morales annonce par décret la nationalisation des hydrocarbures et la renégociation de tous les contrats des entreprises étrangères dans un délai de 180 jours. L'objectif est que 82 % des revenus des hydrocarbures soient versés à l'État au lieu de 18 % jusqu'alors. D'autres réformes progressistes suivront : réforme agraire, nouvelle constitution, allocation versée aux personnes indigentes de plus de 60 ans, allocation pour l'éducation des enfants, campagne d'alphabétisation, postes de santé , électrification etc....La Bolivie devient membre de l'ALBA(1).

    * L'Equateur aussi connaît un virage à gauche avec l'élection de Raphaël Corréa qui devient Président de la République fin 2006. Conformément à sa promesse électorale, Correa annonce la tenue d'un référendum le 18 mars 2007 pour mettre en place une assemblée nationale constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution. Le projet de constitution, élaboré par cette constituante, a été approuvé par référendum le 28 septembre 2008 à une large majorité. Correa a immédiatement annoncé sa volonté de renégocier la dette équatorienne et les contrats de la société énergétique Petro Ecuador avec les partenaires étrangers. Le 9 juillet 2007, Rafael Correa crée par un décret présidentiel, la Commission pour l'Audit Intégral de l'Endettement Public. Cette commission travaillera 14 mois et son rapport montrera que la totalité de la dette commerciale de l'Équateur est illégale et/ou illégitime. En conséquence à partir de novembre 2008 Rafael Correa suspend le paiement d'une grande partie de la dette et l'économie réalisée est de 7 milliards de dollars qui seront versés au budget de la santé et de l'éducation. Par ailleurs , il a annoncé la diminution par deux de son salaire et la diminution des salaires des hauts fonctionnaires équatoriens.

    * Après la terrible crise économique des années 2001-2002, l'Argentine retrouve une ère de stabilité et de progrès social avec l'élection de Nestor Kirchner ( 2003-2007) puis de son épouse, Cristina Fernandez de Kirchner élue en 2007. Nestor Kirchner, péroniste de centre gauche, s'attaque au problème crucial de l'énorme dette extérieure et déclare le défaut, demande et obtient la restructuration de cette dette. De 2003 à 2007 le PIB repart à 9 % de croissance annuelle, en produisant une réactivation économique dans tous les secteurs, une forte réduction de la pauvreté et un retour de la classe moyenne. De grandes entreprises qui avaient été privatisées par Carlos Menem dans les années '90 sont re-nationalisées comme la compagnie aérienne Aérolas Argentinas et la compagnie pétrolière YPF. Mais en 2008 la croissance ralentit, l'inflation revient la situation s'assombrit...

    Le Venezuela et le Brésil ont connu aussi une période faste d'environ 15 ans où les classes populaires ont vu leur situation s'améliorer : l'extrême pauvreté a reculé, le chômage a baissé, l'analphabétisme a quasiment disparu, le taux de scolarisation et l'accès aux soins ont augmenté, la démocratie s'est renforcée.



    E) Evolution de la statégie des Etas-Unis

    Les EU ne s'engagent plus directement , on ne verra plus les marines débarquer avec toute leur artillerie lourde, précédés par des bombardements aériens comme ce fut le cas à La Grenade, au Panama ou en République Dominicaine...Maintenant, leur statégie est beaucoup plus subtile et plus « politiquement correcte » : il s'agit d'aider les opposants de ces « régimes » qualifiés de communistes ou de socialistes (pour les étatsuniens les 2 vocables sont équivalents) à retrouver la démocratie ; voyons comment s'exerce cette ingérence :

    1- Le financement des partis et mouvements d'opposition par l'intermédiaire d'organisations non-gouvernementales (ONG) caritatives qui dépendent de l'USAID ( United States Agency for International Development). Officiellement, L’USAID a pour mission d'aider à réduire la pauvreté, promouvoir la démocratie et la croissance économique, soulager les victimes des catastrophes naturelles et prévenir les conflits.

    C'est bien évidemment une couverture qui sert à déstabiliser les gouvernements qui ne plaisent pas à la Maison Blanche. L'USAID a été expulsé de Russie, de Bolivie , du Venezuela et d'Equateur sous les accusations d'espionnage et de corrupteur des citoyens.

    2- La désinformation à grande échelle en soutenant la presse locale qui est en grande partie aux mains de la droite et par l'intermédiaire de sa chaine de télévision CNN qui arrose tout le continent.

    3- Des campagnes de diffamation accusant les dirigeants de toutes les turpitudes : ce sont d'affreux dictateurs qui bafouent les droits de l'Homme et qui gouvernent par la terreur, ce sont des narco-trafiquants, des mafieux, des corrompus, des analphabètes... ! Que n'a-t-on pas entendu ! Obama a même signé un décret qui stipule que le Venezuela est un danger pour la sécurité des Etats-Unis.

    4- Payer des mercenaires, les entraîner, les armer pour aller déstabiliser les pays par des actions violentes. L'exemple le plus connu est celui des « contrats » envoyés au Nicaragua dans les années 80 pour renverser le pouvoir sandiniste.



    F) Importance de l'engagement des peuples

    Plusieurs présidents ont été chassés du pouvoir par d'importantes manifestations de masse avant la fin de leur mandat officiel : Pérez au Venezuela (1993) , De la Rua en Argentine ( 2001), Collor au Brésil (1992), Mahuad en Équateur ( 2000) Fujimori au Pérou (2000) . Les mouvements sociaux ont chassé ces dirigeants incapables et/ou corrompus et ont permit l'émergeance de gouvernements progressistes.

     

    Mais, aujourd'hui, on assiste à un retournement de tendance : retour d'un président de droite en Argentine, Mauricio Macri, opposition anti-chaviste devenue majoritaire à l'assemblée nationale de Caracas, difficultés de Raphaël Corréa qui perd un référendum, manifestations d'opposants sécessionnistes en Bolivie, scandales qui déstabilisent la Présidente Dilma Roussef au Brésil. Tous ces événements peuvent faire craindre la fin des régimes progressistes. Qu'en est-il ?

     

    Il faut d'abord voir que ces retournements ont des causes conjoncturelles : la crise financière mondiale de 2008 n'a pas épargné l'Amérique latine et la chute du prix des matières premières et principalement de celui du baril de pétrole brut ont provoqué une baisse catastrophique des PIB. Il a fallu couper dans les budgets sociaux provoquant ainsi le mécontentement des classes populaires. En 2015 le PIB chute de 10 % au Venezuela, de 3% au Brésil, il stagne en Argentine et en Equateur.

    Les partis de droite ont exploité ce mécontentement au maximum, dans les journaux et à la télévision, pour retourner l'opinion .

     

    Mais on peut identifier d'autres raisons : ces gouvernements ont gardé la même politique extractiviste que leurs prédécesseurs et n'ont pas réussi à diversifier leur économie. C'est vrai surtout pour le Venezuela qui a vécu confortablement sur la rente pétrolière pendant 15 ans en ne développant pas suffisamment ni l' agriculture ni une industrie de transformation. Pourquoi cet immobilisme ? Une des raisons est politique : les patrons du privé ont refusé de « collaborer » . Hugo Chavez leur a proposé « un effort national de relance productive » au cours d'un colloque réunissant plus de 500 patrons le 11 juin 2008. Rien n'a bougé. Dilma Roussef a cédé aux exigences du patronat brésilien ( baisse des taux d'intérêt, dévaluation du réal, baisse des coûts salariaux) mais ni la production ni les investissemnts n'ont progressé.

     

    Les capitalistes ont la possibilité d'étrangler l'économie d'un pays et ils le font sans vergogne quand il s'agit de défendre leurs intérêts et leur pouvoir comme on l'a vu au Chili en 1973 et comme cela se produit maintenant au Venezuela ou au Brésil.

    Tant que les grands moyens de productions et d'échanges seront dans les mains des classes capitalistes, aucune politique de gauche ne pourra survivre durablement c'est bien là l'enseignement que l'on peut tirer de la situation actuelle en Amérique latine.

    Les luttes syndicales, citoyennes, ont permis l'arrivée au pouvoir de dirigeants de gauche mais le pouvoir politique ne suffit pas : il faut aussi prendre le pouvoir économique ce qui demande du temps. Les tentatives permanentes de déstabilisation ont fait perdre aux nouveaux dirigeants beaucoup de temps et d’énergie , ont éloigné les gouvernements des mouvements sociaux. A l’évidence, faire reculer la pauvreté ne suffit pas si les consciences ne suivent pas, si une nouvelle idéologie n’imprègne pas les esprits.

    Il est curieux d'entendre une venezuelienne dire : « Maintenant que je ne suis plus pauvre, je vote à droite » Après la victoire dans les urnes, il faut gagner la bataille des idées...ceci demande du temps...

    Cependant, tous ces peuples qui vont subir des régressions sociales savent qu'il existe des alternatives au néolibéralisme et les nouveaux maîtres ne pourront pas dire « il n'y a pas d'autre alternative ».

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    Notes :

    (1) Petrocaribe : c'est une alliance créée en juin 2005 à l'initiative de Hugo Chavez qui regroupe maintenant 18 pays : le Venezuela et 17 pays de la Caraïbe . Il s'agissait de fournir du pétrole à des prix inférieurs à ceux du marché lorsque ce prix était très élevé.

     

    ALBA = L'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique est née le 14 décembre 2004 à La Havane, par la Déclaration conjointe signée par les commandants Hugo Chavez et Fidel Castro en opposition à la proposition de la zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) , promue par Washington. C'est une organisation politique, culturelle, sociale et économique pour développer la coopération et la solidarité entre les 11 membres qui ont adhéré.

     

    Sources :

    Les enfants cachés du général Pinochet (Maurice Lemoine- Don Quichotte Editions )

     

    Le Monde diplomatique ( Janvier 2016)

     

    Video : mailto: https://youtu.be/rsseG0OhXK0

     

    Site internet : mailto:www.romainmigus.com

     

    Blog : http://www.humanite.fr/auteurs/jean-ortiz-544965



     

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  • Georges Corm : « Parler de “jihad” dans le cas des opérations terroristes est une aberration »

    Dans le contexte actuel où les attentats terroristes bouleversent la vie des peuples des deux côtés de la Méditerranée, les analyses de Georges Corm, historien libanais, sont une bouffée d'oxygène pour résister à la théorie du "choc des civilisations". Son dernier ouvrage, "Pensée et Politique dans le Monde Arabe", comble les lacunes de notre mémoire historique et constitue un puissant antidote au pessimisme ambiant. Dans cette interview accordée en exclusivité à Investig'Action, Georges Corm décortique également les motivations des départs de jeunes européens en Syrie, et dénonce l'hypocrisie de la gestion des réfugiés et les relations des pays occidentaux avec l'Arabie Saoudite.

     

    Aujourd’hui, l’islamisme est pointé du doigt comme l’idéologie à la base du terrorisme. Partagez vous ce constat ?

    Les actions terroristes n’ont pas d’idéologie, sinon un nihilisme mortifère. Elles se parent certes de slogans qui peuvent être de nature religieuse ou, autrefois marxiste, cela ne veut évidemment pas dire que la religion ou l’idéologie invoquée soient en cause. Il est très regrettable que dans le cas du terrorisme se réclamant de l’islam, le monde entier se soit mis à discuter du Coran et de la religion musulmane, en particulier depuis les attentats de septembre 2001. Tant que ce terrorisme se contentait de tuer d’autres musulmans, on se préoccupait peu de l’analyser et l’islam ne servait pas de clé d’explication des motivations supposées des groupements terroristes.

    C’est lorsque ceux-ci s’en prennent à des Européens ou des Américains, que les médias se déchaînent sur le thème du choc de civilisation cher à Samuel Huntington et de l’antagonisme supposé entre un Occident judéo-chrétien et un Orient arabo-musulman. Ce thème débilitant et hautement fantaisiste a fait des ravages dans l’intelligentsia occidentale et musulmane. Il a justifié et légitimé l’invasion de l’Afghanistan puis de l’Irak par des coalitions armées dirigées par les Etats-Unis, sous prétexte de lutter contre le terrorisme. Or la lutte contre le terrorisme a toujours été faite par des moyens de police classique et d’infiltration des groupes le pratiquant. On n’avait jamais vu jusque là déployer des armées à grand frais et envahir et occuper des pays sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Ceci bien sûr ne pouvait manquer de provoquer des résistances armées multiples et fanatiser des jeunes en quête d’exaltation morbide.

    Quels pièges se cachent derrière l’usage tous azimuts de ce concept ?

    Il faut commencer par rappeler que les phénomènes terroristes qui adoptent des slogans...

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  • Un réfugié, ça vaut combien d’euros ?

     

    Ainsi, l’Union Européenne vient de signer avec la Turquie cet « Accord de la honte ». Qui en fait supprime le droit d’asile, un droit fondamental pourtant garanti par l’article 14 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme : « Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l'asile en d'autres pays. »

     



    Le troc du siècle ! En échange de six milliards d’euros cédés à Ankara, on leur refile nos réfugiés politiques, on les charge du sale boulot (les prisons turques sont très réputées) et on se débarrasse des Droits de l’Homme ! Clairement, c’est une « bonne affaire » puisqu’un million de réfugiés sont arrivées en Europe en 2015. Du point de vue comptable, un réfugié vaut donc six mille euros. Pas cher pour une puissance qui prétend donner au monde entier des leçons sur les droits de l’homme !

    Tout ceci, nous le devons au bordel semé – par les interventions occidentales ! – en Irak, en Afghanistan, en Libye et en Syrie. Or, ce « marché des réfugiés » a encore de belles perspectives de croissance tant que l’Occident s’acharnera à décider à la place des nations puisqu’Obama a dit récemment : « Le ‘leadership américain’ implique de forcer la main des Etats qui ne font pas ce que nous voulons qu’ils fassent » . Et puisqu’on ne cesse pas d’utiliser des terroristes pour déstabiliser des Etats (« Les USA ont créé Al-Qaida », a reconnu Hillary Clinton ). Bref, on peut estimer beaucoup plus élevé encore le nombre d’êtres humains qui seront obligés de fuir la guerre et le terrorisme.

    Bien sûr, nos politiques ressortent l’habituel argument « Nous ne pouvons accueillir toute la misère du monde. » Eh bien, il ne fallait pas commencer par la créer en essayant de voler le pétrole… Pardon, « éliminer les armes de destruction massive » ! Ou « combattre le terrorisme » (joli résultat !). Ou « apporter la démocratie » (avec l’aide des Saud, Qatar et Erdogan !).

    Il y aurait pourtant une solution simple et honnête : dire non aux USA et quitter l’Otan qui apporte la souffrance partout où elle intervient. Accepter des relations sur pied d’égalité avec toutes les nations. Appliquer la Charte de l’ONU qui interdit l’ingérence et la guerre. Bref, respecter le droit.

    Apparemment, c’est trop cher pour nos grandes « démocraties » !

    Source : Investig’Action

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  • Après Merci Patron !, place à l'action !

     

    Madame Gueffar (confidentiel)

    Vous avez aimé Merci patron ! ? C’est comme ça qu’on a récolté votre adresse internet. Alors voilà, on vous confie un dossier, pas encore public, mais sur lequel on veut mener une bataille. Et comme d’habitude, on a besoin de vous.

    Sur cette vidéo (de quatre minutes, encore en brouillon, code : balayette), vous découvrirez l’histoire de Madame Gueffar. Pendant quatorze années, cette dame a nettoyé les trains en gare d’Agen, avant de se faire licencier, en dix jours, par son employeur, Onet, la plus grande société de nettoyage française.

     

    Devant cette injustice, Fakir a décidé d’appuyer les cheminots CGT d’Agen, qui portaient déjà le dossier localement. Il s’agit de bâtir un front, avec les citoyens, avec des bloggeurs, avec les habitants de Provence (le siège d’Onet réside à Marseille), avec des syndicats de l’entreprise.

    En ces temps de loi El Khomry, ce cas nous paraît emblématique : comme s’il ne fallait pas, d’abord, renforcer les droits de toutes les Madame Gueffar, plutôt que de les fragiliser. Et à travers Madame Gueffar, c’est bien sûr nous-mêmes, et le droit du travail que nous défendons aussi : on ne peut pas accepter ça.

    Vous pouvez pré-signer la pétition ici : sur le site de change.org (nous la rendrons plus largement publique la semaine prochaine, mais déjà forte d’un certain nombre de signatures).

    Vous pouvez faire un don ici : https://www.lepotcommun.fr/pot/aczgcws0 (ainsi Madame Gueffar pourra-t-elle mener cette lutte avec, au moins, une sécurité matérielle).

     

    Merci Myriam !

    C’était promis, le « conseiller stratégique de la ministre » s’y engageait, et même la ministre elle-même : le ministère du Travail allait répondre à notre petite question, et même on dégusterait du Maroilles ensemble. Finalement, ce vendredi, en guise d’accueil, nous n’avons eu droit qu’à des vigiles et à une porte close… au ministère du Dialogue social !

     

    Ce jeudi 24 mars, la loi El Khomri sera présentée au gouvernement. On vous propose de venir, à midi, avant la manif, au 127, rue de Grenelle, pour prendre l’apéro en musique, et reposer notre éternelle question.

    Pourquoi s’obséder ? Parce que, pour comique qu’elle soit, notre série « Merci Myriam ! » a une base théorique sérieuse : il s’agit de faire la critique de la loi El Khomri par l’absurde. Moins pour les mesures qu’elle contient, que pour les mesures qu’elle ne contient pas : la ministre s’attaque-t-elle, le moins du monde, aux causes réelles du chômage ? Ce texte résoudra-t-il les problèmes des ECCE, des Pentair, des Saintronic ? Aurait-il évité la cata des Goodyear, des Contis, des Whirlpool ?

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  • LA Lettre de Cuba Coopération : nouveautés depuis le 17 mars 2016


    Les nouveautés depuis le 17 mars 2016

     

    La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération

    > Cher(e)s ami(e)s,

    > Les évènements tragiques qui viennent d’endeuiller la Belgique ont hélas en partie placer au second plan la visite du Président des Etats Unis à Cuba. Nous condamnons une nouvelle fois ces actes barbares terroristes et adressons aux familles frappées par ce drame et au peuple belge dans son ensemble nos condoléances.

    > Historique ! Il ne s’agit pas, évidemment de la mission que nous avons menée sur les problèmes de la culture et singulièrement de la Maison Victor Hugo, mais du voyage du Président des Etats Unis à Cuba. Le mot a été si souvent employé ces deniers temps, qu’on se demande s’il ne faut pas ajouter n°1, n°2 et ainsi de suite ! Mais, pour cet évènement nous ne pouvions utiliser un autre qualificatif !

    > Nous laisserons à nos amis cubains le soin d’en tirer les enseignements, les conclusions, les résultats, pour le présent et pour l’avenir. Mais, comme l’a dit d’excellente façon, notre Président Victor Fernandez dans la matinale de RFI mardi dernier : « On vit des jours importants pour Cuba. C’est une victoire de la dignité du peuple cubain de ses dirigeants, et du courage du Président Obama… » Ecoutez l’ensemble de l’émission… Pour une fois que nous sommes invités et que des vérités sont dites sur les antennes !

    > Nous, qui étions sur place le jour de son arrivée, nous pouvons affirmer que les responsables cubains avaient mis « les petits plats dans les grands » La Vielle Havane était sur son 31 ! Accueillie sous une pluie battante par l’Historien de la Capitale, Eusebio Leal (qui recevait aujourd’hui une importante distinction aux Etats Unis) la famille du Président a pu tout de même, déambuler dans des rues fraichement goudronnées, voir en passant la belle exposition du Musée du Prado sur les grilles de la Place d’Armes et admirer la nouvelle CEIBA, fraichement plantée dans le jardinet de Templète, qui s’était pour l’occasion fait une nouvelle jeunesse.

    > On dit en France : Mariage pluvieux, mariage heureux ! Il ne s’agissait pas d’un mariage, mais d’un nouveau pas important vers des relations souhaitables entre les deux pays.

    > Le Président Obama a reconnu l’esprit d’ouverture de Raul Castro et à souligner qu’il considérait que l’avenir du pays devait être décidé par les cubains. Le Président de la République de Cuba a salué le soutien du Barak Obama pour la levée du blocus qui frappe l’Ile depuis 1962. Blocus, a-t-il rappelé qui continue de sévir et dont la fin est une condition essentielle à la normalisation des relations bilatérales. Des pas restent encore à faire. Le Président des Etats Unis possède toutes les mesures exécutives pour réduire le blocus en cadavre, comme l’écrivait un journaliste cubain. La balle est dans son camp, ! Sa visite constitue sans aucun doute une « borne » historique entre les Etats Unis et Cuba mais comme l’a réaffirmé le Président Raul Castro : « le blocus est l’obstacle le plus important pour notre développement et le bien être du peuple cubain »

    > C’était l’événement essentiel, auquel personne dans le monde ne s’attendait. Nos amis cubains, toujours pragmatiques et décidés à défendre « bec et ongles » leur souveraineté et leurs acquis durement conquis, nous ont une nouvelle fois surpris ! Qui peut nier que ce nouveau pas, qui sera suivi d’autres, est le résultat de leur lutte et du soutien qu’ils ont su obtenir des pays d’Amérique Latine et plus généralement du monde entier !

    > Nous aurons l’occasion de vous rendre compte dans les jours et semaines qui viennent des nombreuses initiatives et rencontres organisées par notre association et ses comités.

    > Bonne lecture et excellente fin de semaine !

    > Bien cordialement,

    > Roger Grévoul
    Président Fondateur
    Responsable politique du Site Internet et de la Lettre Hebdomadaire.

    LE DESSIN DE RAMSES - 17

    par Gérard le 24 mars 2016

    Les ex parrains de la mafia “commencent déjà à emmerder”

    par Posté par Roger Grévoul le 24 mars 2016

    > Comme on dit populairement : "Ils ne manquent pas de souffle ! "Après avoir honteusement exploiter le peuple cubain, et s’être enfuis lamentablement, refusant les offres faites par la révolution cubaine de les indemniser et ne levant pas le petit doigt contre le blocus, ils reviennent en scène croyant que la révolution est terminée...Ils en seront pour leur frais !

    Visite de Barack Obama à Cuba

    par Gérard le 23 mars 2016

    > A l’occasion de la visite historique de trois jours de Barack Obama à Cuba, du dimanche 20 mars au mardi 22 mars 2016, les invités du matin de RFI sont François-Michel Lambert, député écologiste franco-cubain des Bouches du Rhône et vice-président du groupe d’amitié France-Cuba à l’Assemblée nationale, Victor Fernandez, Président-Délégué de Cuba Coopération France, association favorisant la coopération interculturel et économique et Geneviève Garrigos, Présidente d’Amnesty International France. Ils reviennent notamment sur les aspects politiques de cette visite et sur la question des droits de l’homme à Cuba.

    Le jazz, un patrimoine inscrit dans l’ADN cubain

    par Martin Movilla le 23 mars 2016

    > Le club de jazz La Zorra y el Cuervo (La renarde et le corbeau), à La Havane, attire les regards des touristes et des curieux.

    > C’est un arrêt obligatoire pour les amateurs, les connaisseurs et les spécialistes de jazz de passage à Cuba.

    Si le Gouvernement des États-Unis souhaite vraiment aider le peuple cubain, le blocus doit être levé

    par Roger Grevoul le 22 mars 2016

    > A la veille de la venue du Président Obama en visite officielle dans l’Ile, ci-après l’essentiel des déclarations du Ministre des Relations Extérieures de Cuba.
    "Si le Gouvernement des États-Unis souhaite vraiment aider le peuple cubain, le blocus doit être levé "– a déclaré le ministre des Relations extérieures, Bruno Rodriguez Parrilla, lors d’une Conférence de presse à propos de la prochaine visite à La Havane du président des États-Unis, Barack Obama. (Granma)

    La biomasse, une source d’électricité inépuisable pour Cuba

    par Roberto Salomon le 22 mars 2016

    > PRINCIPALE matière première du Groupe sucrier Azxuba, la canne à sucre est aujourd’hui une source de production de plusieurs types de saccharose (brut, fin, blanc direct et écologique) et aussi d’une vingtaine de dérivés de la canne.

    LE DESSIN DE RAMSES - 16

    par Gérard le 21 mars 2016

    La brigade médicale cubaine mérite le Prix Nobel de la Paix

    par Prensa Latina le 21 mars 2016

    > Selon l’ancien président (2007-2012), qui a reçu ce prix en 1996 en tant que titulaire il a la possibilité de nommer des individus ou des institutions pour leur donner le prix, donc cette année je proposerai les médecins de l’île des Caraïbes qui offrent leur services dans différentes parties du monde

    Le succès partagé d’une entreprise québécoise en affaires à Cuba

    par Martin Movilla le 20 mars 2016

    > Depuis déjà trois générations, une famille québécoise s’occupe de vendre des camions, des autobus, des pièces et des accessoires de réparation à Cuba.

    > Les Lussier sont très appréciés à La Havane où ils sont reconnus pour avoir aidé le pays au moment où la crise économique le frappait de plein fouet.

    Le Dr. Eusebio Leal Spengler lauréat du prix Henry Hope Reed

    par Maritza Mariana Hernández le 19 mars 2016

    > C’est avec cet immense intellectuel, titulaire des plus grandes distinctions honorifiques de notre pays, que nous avons imaginé, il y a presque 15 ans la création de la Maison Victor Hugo dans le coeur historique de la capitale de Cuba. Elle vient de fêter, le 16 Mars ses 11 ans d’existence. Depuis son inauguration nous bénéficions de sa confiance et de son soutien dans les actions que nous menons dans ce bel établissement.

    > Merci, cher Docteur, pour cet établissement, lieu de diffusion de nos cultures et d’échanges.

    > Félicitations pour cette nouvelle reconnaissance de votre infatigable travail pour rendre à cette ville magnifique sa riche et magique beauté.

    > Roger Grévoul

    Nouvelles mesures et politique des Etats-Unis

    par Traduit par Maïté Pinero le 19 mars 2016

    > Publié par Iroel Sánchez. Sur le Blog "La pupila insomne" et traduit par Maïté Pinero

    Internet à Cuba : lentement, mais sûrement

    par Martin Movilla le 18 mars 2016

    > Internet et les nouvelles technologies sont de plus en plus présents dans les rues des villes cubaines. Le service est parfois lent et intermittent, mais il est bien meilleur qu’il y a un an et surtout 10 fois plus rapide qu’il y a 3 ans.

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  • A propos de la caricature de Charlie sur la Belgique et Stromae

    La une de Charlie Hebdo se moque de la chanson de Stromae "Papoutai" (le père de Stromae a disparu durant le génocide au Rwanda en 1994). Il y a quelques mois, Charlie s'était déjà moqué du petit Aylan, décédé en Méditerranée. Qu'est-ce que la satire et où se trouve le courage dans la liberté d'expression ?

     

    Investig’Action republie ici un extrait du livre de Michel Collon "Je suis ou je ne suis pas Charlie ?"

    Critiquant Charlie pour avoir titré "Le Coran, c’est de la merde, ça n’arrête pas les balles" au lendemain du massacre de 800 Egyptiens au Caire, Michel Collon y définit la véritable satire :

    "Les pauvres n’ont pas besoin d’être attaqués. C’est eux qu’il faut faire sourire. C’est à eux qu’il faut donner des armes pour se défendre".

    Ce ne sont pas les minorités opprimées qu’il faut attaquer, ce sont les puissants.


    Fallait-il publier ces caricatures ?

    « Il fallait pas le faire. »

    Wolinski, un des dessinateurs assassinés

    Fallait-il publier ces caricatures danoises ? Oui, selon François Hollande qui voit dans Charlie « l’incarnation suprême de la liberté d’expression ». Non, selon Wolinski, un des dessinateurs assassinés.

    En novembre 2011, peu après l’incendie des locaux de Charlie, Wolinski avait confié à son ami Delfeil de Ton, un des fondateurs du journal : « Je crois que nous sommes des inconscients et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. C’est tout. On se croit invulnérables. Pendant des années, des dizaines d’années même, on fait de la provocation et puis un jour la provocation se retourne contre nous. Il fallait pas le faire. »

    Delfeil de Ton avait claqué la porte du journal en 1992 lors du changement d’orientation politique (voir plus loin). Après l’attentat, il a reproché au directeur Charb d’avoir publié ces caricatures de Mahomet : « Quel besoin a-t-il eu d’entraîner l’équipe dans la surenchère ? » Evoquant un « gars épatant », mais « tête de lard », Delfeil reproche à Charb d’avoir mené sa rédaction à la mort : « Il fallait pas le faire, mais Charb l’a refait, un an plus tard, en septembre 2012. » Colère et émotion compréhensibles de la part de quelqu’un qui vient de perdre des amis très proches.

    Pas question pour nous de déplacer les responsabilités de cet acte criminel que rien ne saurait justifier. Mais pas question non plus de passer sous silence d’autres violences qui se sont également déchaînées dans la société française ces dernières années, des violences moins médiatisées contre des citoyens musulmans : l’orientation prise par Charlie a-t-elle sa part de responsabilité dans cet engrenage de violences ?

    Venant de l’extrême droite

    C’est au nom de « la liberté d’expression » que Charlie a publié les caricatures danoises. Mais qu’est-ce que la liberté ? Si quelqu’un jette une cigarette dans une forêt par grande sécheresse, il peut dire : « Je suis libre de le faire » mais nous pouvons aussi dire qu’il est irresponsable et égoïste. Peut-on publier un dessin sans se demander qui va en profiter ?

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  • Arabie Saoudite : DEUX POIDS, DEUX MESURES. Sauvons le poète Ashraf Fayad condamné pour apostasie par l’Arabie Saoudite

    site du PRCF :www.initiative-communiste.fr

    Révélatrice est la médiatisation, l’écho que tel ou tel événement rencontre suivant le lieu et la nature des régimes qui prennent telle ou telle décision.

    Imaginons un instant qu’à Cuba un homme soit condamné à mort pour son opinion.

    Et  comparons cela au silence de plomb des autorités politiques et médiatico-intellectuelles face aux meurtres d’État du pouvoir d’….Cela rappelle le comportement du gouvernement Daladier d’avant-guerre qui avait demandé aux ministres juifs du gouvernement français de s’abstenir de participer au dîner officiel organisé à l’occasion de la visite de von Ribbentrop, ministre des affaires étrangères de IIIe Reich.

    Le même courage, les mêmes choix. Ceux de la défaite*.

     


     

    Sauvons le poète Ashraf Fayad condamné pour apostasie par l’Arabie Saoudite

    > Le poète palestinien a été condamné à mort pour « apostasie ».

    > En d’autres termes, l’Arabie saoudite lui reproche d’avoir tenu des propos contre Dieu et contre le royaume. Une accusation qui repose sur un témoignage unique. « J’ai été très choqué mais c’était attendu. Je n’ai cependant rien fait pour mériter la mort« , a-t-il expliqué au journal britannique The Guardian.

    > Ashraf Fayad, qui avait représenté l’Arabie saoudite lors de la Biennale de Venise en 2013, était inquiété par la police religieuse du royaume pour des poèmes aux idées athées.

    > Le poète avait déjà été détenu en 2013, pour blasphème. Relâché le lendemain, Ashraf Fayad avait de nouveau été arrêté en janvier 2014. Cette fois-ci, il avait passé 27 jours au poste avant de se retrouver en prison.

    > En 2014, il est alors condamné à quatre ans de prison et 800 coups de fouet en première instance après une plainte provenant d’un groupe de discussion culturel dans un café d’Abha (sud-ouest). Un homme affirmait alors l’avoir entendu tenir des propos contre Dieu, tandis qu’un religieux l’accusait de « blasphème » dans un recueil de poèmes que le Palestinien a écrit il y a 10 ans.
    > Lors du premier procès, Ashraf Fayad avait démenti que son ouvrage soit « blasphématoire », mais s’était quand même excusé. La cour n’avait alors « pas voulu le condamner à mort ».

    > Mais selon l’ONG Human Right Watch, un autre tribunal est donc revenu sur cette décision, jugeant que « le repentir, c’est pour Dieu ». Privé de carte d’identité, le poète n’a pu bénéficier de l’aide d’un avocat pour se défendre.

    > Pour Ashraf Fayadh, cette condamnation vient après de nombreux problèmes rencontrés avec la police religieuse. Pour ses amis, qui avaient alors lancé une page de soutien, la police religieuse n’ayant trouvé aucune trace « d’incitation à l’athéisme » dans ses poèmes, elle l’avait poursuivi pour avoir fumé et pour arborer des longs cheveux.

    > Si je soutiens Ashraf aujourd’hui, c’est parce que je suis indignée et outrée par le sort qui lui est réservé, dans un pays qui ne cesse de violer les droits humains; l’Arabie Saoudite, où on coupe les têtes à coup de sabre, où on coupe les mains et les pieds, où on fouette sur les places publiques, et à qui on réserve les meilleures places et les meilleurs titres aux Nations Unies! N’est-ce pas une aberration, que d’attribuer la présidence du Conseil des droits de l’homme, à ce pays!

    > Je suis outrée, parce que Ashraf a été condamné pour ses mots, pour sa poésie et en tant que poète libre qui a déjà soutenu en Tunisie deux jeunes condamnés pour athéisme, je ne peux qu’apporter mon soutien à cet homme, à cet orfèvre des mots, condamné pour apostasie!

    > La liberté de conscience pour moi, doit être inscrite et garantie par toutes les constitutions du monde, pour permettre à chacun de croire ou de ne pas croire, de pouvoir changer de religion, d’être monothéiste ou polythéiste, déiste, panthéiste, agnostique ou que sais-je encore! Alors, je soutien Ashraf et les milliers d’Ashraf sur la planète qui au nom des théocraties et autres dictatures se font massacrer dans l’indifférence générale!

    > Cette pétition a aussi été lancée en Italie et en Espagne.

    > signer en ligne sur https://www.change.org/p/sauvons-le-po%C3%A8te-palestinien-ashraf-fayad-condamn%C3%A9-pour-apostasie-par-l-arabie-saoudite

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