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  • La France, sponsor des terroristes ? Le Qatar et le plan des Frères musulmans (4/10)

     

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    Dans l’entreprise de remodelage du Grand Moyen-Orient, le Qatar joue un rôle de premier plan. Profitant du vide laissé par le déclin des nationalistes, le Qatar ambitionne de se positionner à l’avant-garde du monde arabe en s’appuyant notamment sur les Frères musulmans. Avec ses croyances dans un libéralisme économique débridé, le mouvement apparaît comme un partenaire utile tant pour l’impérialisme occidental que pour son parrain qatari. Comment l’émirat utilise-t-il la confrérie ? Quel rôle joue sa chaîne télévisée Al-Jazeera ? Comment définir les relations entre la France et le Qatar ? Pourquoi l’émirat a-t-il rejoint l’Organisation Internationale de la Francophonie ?


     

    Alain Chouet révèle que l’Arabie Saoudite et le Qatar arment et financent les mouvements salafistes jihadistes (dont Al-Qaïda[1]) pour faire triompher l’idéologie wahhabite, et pour appuyer le projet d’installation de l’islam politique dans le monde arabo-musulman. C’est l’objet du projet politique qatari[2] qui exporte tous azimuts le modèle idéologique des Frères Musulmans, à grand renfort de gazodollars. Un modèle qui s’accommode très bien de la version la plus débridée du capitalisme néolibéral prôné par Washington.

    Les pétro/gazo-monarchies wahhabites sont aidées dans ce projet par les néo-conservateurs états-uniens, qui voient d’un bon œil le remodelage du Moyen-Orient sur des bases confessionnelles. Pour ce faire, pas besoin de chercher très loin. Autant utiliser la stratégie la plus efficace de l’histoire des conflits et des conquêtes de territoires, une stratégie qui date au moins de l’Empire romain : divide ut regnes, ou divide et impera (« diviser pour régner »). Pas d’états d’âme pour les puissants et les va-t-en guerre, seulement des intérêts, des rêves de conquêtes et de domination.

    L’enjeu géopolitique central est le même depuis le XIXè siècle : contrôler l’Eurasie, carrefour géostratégique entre trois continents où réside une grande part des richesses mondiales. Selon l’influent stratège états-unien Zbigniew Brzezinski (conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter), le pays ou le groupe de pays qui parviendrait à contrôler l’Eurasie, contrôlerait le monde. C’est la thèse qu’il expose dans son livre Le Grand échiquier, L’Amérique et le reste du monde, paru en 1997. Il y a près de vingt ans, il exposait déjà une doctrine claire, adoptée depuis par les administrations états-uniennes toutes tendances confondues : « l’Amérique est désormais la seule superpuissance mondiale, et l’Eurasie la scène centrale de la planète. De ce fait, la redistribution des pouvoirs sur le continent eurasien revêtira une importance capitale pour la suprématie américaine dans le monde et l’histoire future des États-Unis. […] L’Amérique joue désormais le rôle d’arbitre en Eurasie, et aucun problème d’importance ne saurait trouver de solution sans sa participation ou d’issue contraire à ses intérêts. La longévité et la stabilité de la suprématie américaine sur le monde dépendront entièrement de la façon dont ils manipuleront ou sauront satisfaire les principaux acteurs géostratégiques présents sur l’échiquier eurasien et dont ils parviendront à gérer les pivots géopolitiques clés de cette région[3] ». Brzezinski ne s’en cache aucunement, l’objectif de la politique extérieure des États-Unis consiste bel et bien à instaurer un « nouvel ordre international sous tutelle américaine[4] ».

    Quelques années après la publication du Grand échiquier, les attentats contre le World Trade Center et le Pentagone offrirent à l’administration états-unienne le prétexte tant attendu pour imposer le USA Patriot Act et une surveillance massive des citoyens états-uniens. Les attentats du 11 septembre 2001 furent un casus belli opportun, qui permirent aux États-Unis d’intervenir en Afghanistan (2001) et en Irak (2003), puis d’entamer une guerre internationale contre le terrorisme. Un rêve pour le complexe militaro-industriel mondial, qui se frotte les mains et se remplit les poches avec cette manne céleste accordée à perpétuité.

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  • La France, sponsor des terroristes ? Soutien diplomatique et militaire à des États totalitaires (3/10)

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    Le gouvernement français déborde d’imagination dès lors qu’il s’agit de trouver des solutions antidémocratiques aux attentats de Paris. Mais a-t-il sondé les causes de ces terribles événements? Les relations qu’entretient la France avec des dictatures proches des mouvements terroristes n’ont-elles aucune incidence? Qu’en est-il des projets d’Erdogan et de son implication dans le conflit syrien? Un partenaire de choix?


     

    « C’est le grand paradoxe de l’action gouvernementale actuelle. On pleure sur les conséquences des attentats [du 13 Novembre 2015] qui sont terribles mais on ne s’interroge jamais sur les causes. Évidemment, notre politique étrangère a un rôle fondamental pour expliquer ces attentats. C’est dramatique mais on a aidé, formé, financé indirectement le terrorisme en soutenant l’opposition à Bachar al-Assad. Pour ce qui est de l’Arabie Saoudite et du Qatar, c’est encore pire. Et il y a une complicité fondamentale entre le Qatar et l’Arabie Saoudite et ce qui se passe en Syrie. Ces pays-là financent la mouvance salafiste, la mouvance la plus radicale de l’islam, et en plus sont des facteurs de la déstabilisation de la Syrie. Comme le dit le juge antiterroriste Marc Trévidic, prétendre lutter contre le terrorisme en serrant la main du roi de l’Arabie Saoudite, c’est un peu comme si on prétendait lutter contre le nazisme en invitant Hitler à sa table.[1]  »

    Charles-Henri Gallois[2]

     

    Comme le rappelait l’ancien chef du renseignement français Alain Chouet en juillet 2015, « au Moyen-Orient, au Sahel, en Somalie, au Nigeria, etc., nous sommes alliés avec ceux qui sponsorisent depuis trente ans le phénomène terroriste[3] ». En effet, la France est l’alliée géostratégique d’États totalitaires qui financent le terrorisme international, qui torturent, bombardent et assassinent allègrement les populations d’autres pays ou leur propre peuple dans l’indifférence la plus totale et sous l’attentisme pathologique de l’ONU. Ces États, non contents de jouir de la plus grande impunité devant les instances internationales, sont de surcroît soutenus par la so-called « communauté internationale », qui se rend de fait complice de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Ces États sont les suivants : la Turquie, le Qatar, l’Arabie Saoudite, les États-Unis et Israël.

     

    La Turquie et les « rebelles syriens »

    En mai 2015, le journal turc Cumhuriyet a révélé que des armes à destination des rebelles syriens transitaient par la frontière turco-syrienne dans des camions[4], sous le nez du gouvernement turc. Selon un article du Monde, « des documents officiels publiés sur Internet ont affirmé que les camions appartenaient aux services de renseignements turcs (MIT) et transportaient armes et munitions destinées aux rebelles islamistes syriens en guerre contre le président Bachar Al-Assad.[5]» Un rapport de l’ONU publié en décembre 2013 accusait déjà le gouvernement turc d’avoir livré des armes aux « rebelles syriens » (47 tonnes d’armes livrées entre juin et décembre 2013[6]), ce qui avait été confirmé en janvier 2014 par des enquêtes[7] de journalistes en Turquie qui avaient révélé le soutien du gouvernement turc aux opposants syriens à Bachar Al-Assad.

    La Turquie est aussi soupçonnée de fermer les yeux, voire d’encourager et de faciliter  le passage vers la Syrie de jihadistes venus du monde entier pour rejoindre les rangs, entre autres, du groupe syrien Jabhat al-Nosra (« le front pour la victoire »), un groupe jihadiste affilié à al-Qaïda[8].

    Enfin, la famille du président turc Recep Tayyip Erdoğan est accusée par la Russie d’acheter le pétrole en provenance des territoires contrôlés par l’État islamique en Syrie, participant ainsi directement au financement du groupe terroriste. Le vice-ministre de la défense russe Anatoli Antonov a déclaré le 2 décembre 2015 : « Vous ne vous posez pas de questions sur le fait que le fils du président turc s’avère être le dirigeant d’une des principales compagnies énergétiques et que son beau-fils a été nommé ministre de l’énergie ? Quelle merveilleuse entreprise familiale ! [9]». En effet le fils du président turc, Bilal Erdoğan, possède le groupe BMZ spécialisé dans les travaux publics et le transport maritime. Et Berat Albayrak, le gendre de Recep Tayyip Erdoğan, dirigeait la Çalık Holding, un conglomérat actif dans le secteur des textiles, de l’énergie, de la construction, de la finance, de la logistique et des médias. Depuis novembre 2015, Berat Albayrak est même devenu le nouveau ministre turc de l’Énergie dans le gouvernement de Ahmet Davutoğlu. Un rapport d’une entreprise norvégienne d’hydrocarbures va dans le même sens, accusant la Turquie d’acheter à bas prix le pétrole des zones contrôlées par l’État islamique[10].

    Ainsi, le gouvernement turc souhaite s’inscrire en Grand timonier dans le plan de remodelage du Moyen-Orient (BMENA) imaginé par les États-Unis (voir partie 4/10). Le 16 février 2004 Recep Tayyip Erdoğan – à l’époque Premier ministre de Turquie – l’a clamé fièrement : « l’Amérique a un projet du Grand Moyen-Orient ou Moyen-Orient élargi. Diyarbakir[11] pourrait être au centre de ce projet. Nous devons y parvenir[12] ». Il a d’ailleurs déclaré la Turquie « co-présidente de l’initiative[13] », l’autre pays co-président étant implicitement les États-Unis.

    L’auteur belgo-turc Bahar Kimyongür nous explique en quoi cette initiative  s’apparente à un vaste programme d’ingérence étrangère : « basé sur le principe de création d’un arc sunnite chapeauté par la Turquie, cette stratégie vise à neutraliser les turbulences des chiites d’Iran, d’Irak, du Liban et de leur allié syrien[14] ». Des câbles fuités par Wikileaks « révèlent que Washington envisageait de remplacer le régime syrien par une coalition comprenant [l’ancien vice-président de la Syrie] Abdel Halim Khaddam et les Frères musulmans de Syrie.[15] » Abdel Halim Khaddam est proche du milliardaire Saad Hariri, fils de l’homme d’affaires libanais Rafiq Hariri assassiné en 2005 à Beyrouth. Saad Hariri est, comme son père, proche de la famille royale saoudienne, et « a fourni de grosses quantités d’armes aux terroristes syriens[16] » selon Bahar Kimyongür.

     

    Source: Investig’Action

    Notes:

    [1]              . Victoria ISSAÏEVA, « Créer de nouvelles alliances au nom de la lutte contre l’EI », Sputniknews.com, 26 novembre 2015.

    [2]              . Responsable national du parti de l’Union Populaire Républicaine pour les questions économiques.

    [3]              . Alain CHOUET, « Nous sommes alliés avec ceux qui sponsorisent depuis trente ans le phénomène djihadiste », Humanite.fr, 3 juillet 2015.

    [4]              . Cumhuriyet.com.tr, 29 mai 2015.

    [5]              . « Un journal turc publie les images d’armes livrées par la Turquie aux djihadistes en Syrie », Lemonde.fr, 29 mai 2015.

    [6]              . « Report: Turkey Shipped Arms to Syria Rebels », Naharnet.com, 16 décembre 2015.

    [7]              . Hélène SALLON, « L’étrange soutien de la Turquie aux réseaux djihadistes de Syrie », Lemonde.fr, 24 janvier 2014. & Fehim TASTEKIN, « Turkish intelligence service trucks reveal secrets », Al-monitor.com, 20 janvier 2014. & Fehim TASTEKIN, « Turkey declares vanishing truck to Syria ‘state secret’ », Al-monitor.com, 7 janvier 2014.

    [8]              . « Report: Turkey Shipped Arms to Syria Rebels », Naharnet.com, 16 décembre 2015.

    [9]              . « La Russie accuse « Erdogan et sa famille » d’être impliqués dans le trafic de pétrole avec l’EI », Lemonde.fr, 3 décembre 2015.

    [10]            . « Norway Confirms ISIS Oil Sold into Turkey at Low Prices », Geopolitics.co, 20 décembre 2015.

    [11]            . Grande ville kurde au Sud-Est de la Turquie.

    [12]     . Bahar KIMYONGÜR, Syriana, la conquête continue, Investig’Action, 2011, p. 115.

    [13]     . Idem, p. 116.

    [14]     . Ibidem.

    [15]     . Idem, p. 127.

    [16]     . Idem, p. 125.

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  • La France, sponsor des terroristes? Des armes françaises aux mains de terroristes (2/10)

    Fabriqué en France
     

    Alors que la France a connu le pire attentat jamais perpétré sur son territoire en novembre dernier, ailleurs dans le monde, des groupes terroristes brandissent des armes fabriquées dans l’Hexagone. 40% des armes saisies par l’armée du Tchad aux combattants de Boko Haram sont made in France. Comment ont-elles atterri dans les mains des terroristes? Explications.


     

    « 40% des armes saisies par les forces armées du Tchad aux combattants de Boko Haram sont de fabrication française » a annoncé le 4 mars 2015 le ministre Tchadien de la communication Hassan Sylla Ben Bakari en visite au Cameroun[1]. Le ministre a ajouté : « Mon pays montre ces images et continuera de les montrer afin que ceux qui les fabriquent sachent que ces armes ne se retrouvent pas là où elles doivent l’être[2]« . Paris, entends-tu cet appel ? Toi qui as été récemment frappée par un attentat meurtrier revendiqué par l’État islamique, seras-tu touchée par les morts innocents que causent tes armes au Nigeria et au Cameroun ?

    Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE (en 2000 et 2001), révèle que les pétromonarchies du Golfe – grandes amies de la France – financent le groupe terroriste Boko Haram à grand renfort de pétrodollars: « Le Qatar et surtout l’Arabie fondent leur légitimité sur l’Islam et, ces pays doivent se prémunir contre toute forme de critique, de concurrence ou de dépassement, sur la lecture la plus fondamentaliste de cette religion. Soumis à la concurrence et à la volonté de puissance de l’Iran, leur politique constante est de tenter de s’assurer le contrôle de l’Islam à l’échelon mondial par le seul moyen dont ils disposent à suffisance : l’argent. Ils sont extrêmement attentifs dans le monde entier à toute initiative fondamentaliste locale qui pourrait risquer de les dépasser ou de menacer leur légitimité et s’empressent d’essayer de la canaliser et de la contrôler grâce aux revenus de leur rente pétrolière. C’est là l’une des raisons de la montée en puissance de l’islamisme militant dans le monde, tous les acteurs locaux ayant compris que plus ils affirmeraient leur fondamentalisme, plus ils attireraient l’attention et l’argent des pétromonarchies wahhabites.[3] »

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  • La France, sponsor des terroristes? Des armes, en veux-tu en voilà! (1/10)


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    7 janvier 2015, 13 novembre 2015, 22 mars 2016. Des dates qui resteront pour tous les Européens les marques indélébiles d’un traumatisme collectif, marqué par les attentats de Paris et Bruxelles. Pourtant, chaque jour, les opérations militaires menées au nom de la lutte anti-terroriste font bien plus de victimes dans le monde entier : en Irak, en Syrie, en Libye, au Yémen, en Afghanistan, au Pakistan, etc. La France, qui combat d’une main ce qu’elle alimente de l’autre, est en partie responsable de cette situation. La preuve en dix points.


     

    « Il y a partout la même structure pyramidale, le même culte d’un chef semi-divin, le même système économique existant par et pour une guerre continuelle. […] Elle dévore le surplus des produits de consommation et elle aide à préserver l’atmosphère mentale spéciale dont a besoin une société hiérarchisée. […] La conscience d’être en guerre, et par conséquent en danger, fait que la possession de tout le pouvoir par une petite caste semble être la condition naturelle et inévitable de survie. […] Peu importe que la guerre soit réellement déclarée et, puisque aucune victoire décisive n’est possible, peu importe qu’elle soit victorieuse ou non. Tout ce qui est nécessaire, c’est que l’état de guerre existe. »

    George ORWELL, 1984

     

     

    Depuis les attentats du 13 Novembre 2015 à Paris, « le cours de Thales, l’un des principaux fournisseurs de matériel électronique de l’armée française, est en hausse de près de 3% alors que le CAC 40 est en baisse. […] Les actions de Raytheon (+3,41%), Northrop Grumman (+5,75%), Lockheed Martin (+5,25%), fabricants d’avions de combat, de missiles, ou encore de matériel de cybersécurité, sont en forte hausse aux États-Unis.[1] »

     

    La France sur le podium des vendeurs d’armes

    La France oscille entre la troisième et la quatrième place (derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie) sur le podium des plus grands exportateurs d’armes. De 2012 à 2013, les exportations d’armes françaises ont bondi de 42 %, et ont encore grimpé de 18 % de 2013 à 2014[2]. Au 1er Octobre 2015, la France est même passée second exportateur mondial d’armement, derrière les États-Unis mais devant la Russie[3]. Cela en grande partie grâce au développement de son marché avec l’Arabie Saoudite, premier client de la France avec des contrats d’achat d’armes s’élevant à 3,63 milliards d’euros en 2014[4].

     

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    En 2010 déjà, la France était de tous les pays européens le plus grand fournisseur d’armes à l’Arabie Saoudite

     

    L’Arabie Saoudite utilise actuellement ces armes dans la guerre qu’elle mène au Yémen contre les Houthistes. Les bombes saoudiennes – dont certaines sont donc made in France – font chaque jour de nombreuses victimes civiles. Comme le 17 juin 2015 près d’Aden : deux frappes aériennes saoudiennes ont fait 31 morts, dont des femmes et des enfants[5]. Ou encore lors du bombardement saoudien du 15 mars 2016 sur un marché yéménite, qui a tué 97 civils dont 25 enfants[6]. Cette fois-ci, les bombes larguées étaient d’origine états-unienne. Et la prochaine fois ?

    En tout, plus de 5.700 civils (dont 830 femmes et enfants) sont morts au Yémen entre mars et novembre 2015[7]. Le porte-parole du ministère yéménite de la santé Tamim Chami a même avancé un bilan de 23.900 morts en janvier 2016, la plupart dans les bombardements effectués par la coalition menée par l’Arabie Saoudite[8].

    De surcroît, il est impossible pour la France de vérifier la destination finale des armes qu’elle vend, alors que l’Arabie Saoudite soutient officiellement des groupes salafistes jihadistes en Syrie (voir partie 5/10).

     

    Maël Alberca

     

    Prochaine partie (2/10) :

    « Des armes françaises… aux mains de terroristes »

     

    Source: Investig’Action

    Notes:

    [1]              . Pierre HASKI, « Le malheur des uns fait le bonheur des marchands de canons (et de leurs actionnaires) », Rue89.nouvelobs.com, 16 novembre 2015, à partir de l’article de Glenn GREENWALD, « Stock Prices of Weapons Manufacturers Soaring Since Paris Attack », Theintercept.com, 16 novembre 2015.

    [2]              . Sébastien LERNOULD avec Victor ALEXANDRE, « La France n’a jamais autant exporté d’armes », Leparisien.fr, 2 juin 2015 & « Rapport au Parlement 2015 sur les exportations d’armement de la France », Defense.gouv.fr, 2 juin 2015.

    [3]              . Alexandre KARA, « Ventes d’armes : 2015, une année record pour la France », Europe1.fr, 1er octobre 2015.

    [4]              . Sébastien LERNOULD avec Victor ALEXANDRE, Idem.

    [5]              . « Nouvelles victimes civiles d’un bombardement saoudien au Yémen », Lemonde.fr, 17 juin 2015.

    [6]      . “Des bombes américaines utilisées dans des raids très meurtriers au Yémen”, Rfi.fr, 7 avril 2016.

    [7]              . « La guerre civile au Yémen a fait 5700 victimes depuis le mois de mars », Jeuneafrique.com, 27 novembre 2015.

    [8]              . Bahar KIMYONGÜR, «La paix au Yémen, garantie de notre sécurité », Investigaction.net, 18 février 2016.

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  • Les néoconservateurs soutiennent Clinton, La Guerre à venir contre la Chine, Les Saoudiens et le 11 septembre

    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
     

    Jacques-François BONALDI
    Quant au président Castro – dont j’apprécie la présence ici aujourd’hui – je voudrais qu’il sache, et je crois que ma visite ici vous le démontre, que vous ne devez pas sentir les États-Unis comme une menace. Et, compte tenu de votre attachement à la souveraineté et à l’auto-détermination de Cuba, je suis aussi sûr que vous ne devez pas avoir peur des différentes voix du peuple cubain et de sa capacité à parler et à se réunir et à voter pour ses dirigeants. De fait, j’ai grand espoir dans l’avenir parce que (...) Lire la suite »
     
    Uri AVNERY
    Le 28 Juin 1914, l’héritier du trône autrichien, l’archiduc François-Ferdinand, visitait Sarajevo, la ville principale de la Bosnie, alors une province autrichienne. Trois jeunes habitants serbes de Bosnie avaient décidé de l’assassiner, afin de parvenir au rattachement de la Bosnie à la Serbie. Ils ont jeté des bombes sur la voiture de l’archiduc. Aucun n’a pas réussi à la toucher. Plus tard, l’un des assaillants, Gavrilo Princip, a de nouveau croisé par hasard sa victime. Le chauffeur du véhicule (...) Lire la suite »
     
    Jacques-François BONALDI
    Avant de commencer, permettez-moi. Je voudrais faire quelques commentaires sur les attaques terroristes qui ont eu lieu à Bruxelles. Les pensées et les prières du peuple étasunien vont au peuple belge. Nous en sommes solidaires pour condamner ces attaques criminelles contre des innocents. Nous ferons tout ce qu’il faut pour appuyer notre amie et alliée, la Belgique, pour traduire les responsables en justice. Et c’est là un nouveau rappel que le monde doit être uni, que nous devons être ensemble, (...) Lire la suite »
     
    JP Sottile
    Que doivent faire les Néoconservateurs ? Bill Kristol est carrément découragé après son échec pour chercher une alternative à Donald Trump. Max Boot est indigné par la volonté « stupide » de son parti de faire entrer un taureau arrogant dans le magasin de porcelaine de la politique envers la Chine. Et le phare de la première famille de l’interventionnisme militaire - Robert Kagan – est en train de mobiliser les néoconservateurs derrière la candidate démocrate à la présidence des États-Unis. Dans le même (...) Lire la suite »
     
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    La chronique de Recherches internationales
    Jacques LE DAUPHIN
    L’Otan s’est réunie en sommet à Varsovie les 8 et 9 juillet 2016. On notera que c’est la première fois qu’un sommet de l’Otan se tient dans un pays de l’est européen. Ce choix est symbolique de l’orientation prioritaire que l’on entendait donner à une telle rencontre. Si l’agenda comportait les réactions à un arc d’insécurité et d’instabilité existant aujourd’hui, en particulier au Moyen-Orient, il se voulait centré tout particulièrement sur l’attitude à adopter vis-à-vis de la Russie, en réaffirmant une (...) Lire la suite »
     
    Götz EISENBERG
    Une série d’attentats a secoué l’Allemagne aussi. Ces meurtres sont ils motivés par une allégeance à Daesh ou l’organisation terroriste et mafieuse n’est-elle que le masque d’une crise de folie meurtrière appelée course à l’amok ? « Le monde est en guerre parce qu’il a perdu la paix. Quand je parle de guerre, je parle d’une guerre d’intérêts, d’argent, de ressources, pas de religions. » Pape François Un « attentat terroriste » sous entendu « islamiste » perpétré par un homme qui n’a jamais mis les pieds à la (...) Lire la suite »
     
    Charlotte Silver
    Les pénuries d’eau ne sont pas un fait nouveau pour les Palestiniens. Que ce soit dans la Bande de Gaza ou en Cisjordanie occupées, y compris à Jérusalem Est, la fourniture d’eau dans les foyers palestiniens est sévèrement plafonnée et entravée. Alors que la température monte en été, les robinets sont à sec. Clemens Messerschmid, hydrologue allemand qui a travaillé pendant vingt ans avec les Palestiniens sur leur alimentation en eau, appelle cette situation « hydro-apartheid ». Cette année, la (...) Lire la suite »
     
    Guillermo ALVARADO
    La Table de l'Unité Démocratique, coalition d'opposition au Venezuela a perpétré la plus grande fraude de l'histoire électorale de ce pays, dans sa tentative d'obtenir, coûte que coûte, les signatures nécessaires pour qu'un référendum révocatoire soit convoqué contre le président Nicolas Maduro. Malgré cela le Conseil National Electoral vient de valider 1% des signatures. Le Maire de Caracas, Jorge Rodríguez, est d’avis que la demande pour la tenue d’un révocatoire est condamnée à (...) Lire la suite »
     

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  • De quoi la guerre non conventionnelle est-elle le nom ?

     

    rebeldesmoderados
     

    « La plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu’il n’existe pas ». Cette citation de Baudelaire cadre parfaitement à l’heure où nous essayons de décrire – en tant que consommateurs d’informations, sans être péjoratif – les processus et les mécanismes d’un type de guerre qui a émergé, en particulier à partir de l’essor et de la consolidation du monde unipolaire des années 90.


    N’ayons plus peur de qualifier la guerre telle qu’elle est : non-conventionnelle. Avec les nouvelles guerres, les conspirations, les machinations obscures des pouvoirs mondiaux, il se passe la même chose qu’avec une bactérie: on peut penser qu’elle n’existe pas puisqu’elle « ne se voit pas », mais elle agira quand même et ses effets seront visibles par la suite. Le scepticisme est aussi un produit de l’industrie.

    Pour les mêmes raisons, il est certain qu’il est difficile de lui donner un visage, de l’appréhender dans toute sa dimension et toute sa profondeur, d’en dégager les ressorts, de la mettre au jour et de la séparer du fait politique sur lequel s’appliquent les actions non-conventionnelles de la guerre actuelle. Il s’agit d’aller à l’encontre du principe de « dénégation plausible » sur la base duquel la CIA « n’infirme ni ne confirme » tel ou tel agissement, dissimulant la vérité derrière un épais rideau de fumée.

    Les dispositifs et les recours employés lors de l’éclatement de la Yougoslavie dans les années 90 ont évolué à des stades que nous rencontrons encore aujourd’hui mais qui n’ont pas cessé d’avoir la même base et le même cadre comme essence. On ne peut cependant pas affirmer que ce sont des modèles qui se répètent en toutes circonstances et dans tous les contextes sociopolitiques, et qu’ils s’opèrent selon exactement les mêmes caractéristiques.

    Au contraire, il faut respecter la base historique et territoriale spécifique aux endroits où ils sont employés, et même s’ils conservent une structure essentielle, ses propres codes sont adaptés en fonction des variables situées autour des possibilités et des conditions qui leur sont offertes.

     

    La guerre à laquelle nous assistons est…

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