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MS21 - Page 49

  • Les massacres sont-ils plus intéressants lorsqu’ils sont commis par des musulmans ?

     

    Déjà presque deux mois se sont écoulés depuis les attentats meurtriers de Paris et l'émotion est encore vive. Le bilan macabre s'élève à 132 morts et de 352 blessés. Pendant la même période, un hôpital de médecins sans frontières (MSF) a été délibérément bombardé par l'aviation Etasunienne en Afghanistan, un double attentat suicide a été perpétré dans la banlieue sud de Beyrouth et une école Irakienne au Mossoul a été bombardée par l'aviation Française.

     



    Les premiers événements (attentats de Paris) ont été couverts de manière très large en Suisse et partout dans le monde. Par exemple, Le temps, le média de référence francophone Suisse nous inonde d’informations. plus de 310 résultats s’affichent lorsqu’on tape les mots clés "attentats de Paris" : revue de presse, suivi de l’enquête, les réactions des organisations musulmanes sont recueillies (c’est comme si on allait demander aux chrétiens de rendre des comptes après les attentats d’Anders Breivik qui se définissait lui-même comme fondamentaliste chrétien), la parole d’un islamophobe patenté est diffusée, et j’en passe et des meilleures.

    Le 03 Octobre 2015, les forces aériennes Étasuniennes avaient attaqué à répétition et de manière délibérée un hôpital de MSF à Kunduz, en Afghanistan. Le bombardement a fait au moins 30 morts (tous de nationalité afghane), en dépit de la communication des coordonnées GPS de l’hôpital à la coalition et aux autorités afghanes bien avant le massacre et des multiples appels de MSF à l’Afghanistan, aux responsables américains et à l’OTAN, pour arrêter les frappes. Selon une revue préliminaire interne de MSF :

    " Les patients ont brûlé vifs dans leurs lits, le personnel médical a été décapité, amputé, d’autres ont été abattus par l’avion de combat AC-130 qui tournoyait au-dessus du bâtiment en feu".

    La recherche suivante : "Kunduz + MSF" sur le site du temps.ch, donne 13 résultats. Le premier article sur le sujet, publié le jour même, soit le 03 Octobre et modifié le 12 Octobre, rapporte l’événement de manière prudente. On peut lire :

    " Le bombardement de l’hôpital de Médecins sans Frontières (MSF) dans la ville afghane de Kunduz, qui pourrait être un raid américain, a provoqué la mort de dix-neuf personnes, dont douze employés et sept patients. Il se serait poursuivi 30 minutes après que l’ONG a averti Washington que l’établissement était touché".

    Le premier rapport de MSF souligne que "toutes les indications pointent actuellement que le bombardement a été mené par les forces internationales de la Coalition", et que les frappes ont duré exactement de 02h08 jusqu’à 03h15. L’emploi du conditionnel n’est donc pas justifié. Deux jours plus tard la mise en cause des USA par MSF a été sans équivoque.

    A la suite, aucun jugement de valeur, on se contente de rapporter passivement les déclarations Etasuniennes. Combien de fois on a qualifié ces actes de terrorisme (d’état), de violation criante du droit international humanitaire ou de crime de guerre ? Aucune fois. On euphémise, on nous parle plutôt de bavure. Il y a eu certes plusieurs articles rapportant la version de MSF, mais les bombardements US n’ont pas reçu la couverture médiatique (gros titres et indignation éditoriale) méritée comme ce fut la couverture des attentats de paris.

    La veille des attentats de Paris, le 12 Novembre 2015, un double attentat suicide a fait 43 victimes et 239 blessés dans la banlieue sud de Beyrouth. L’un des attentats les plus meurtriers qu’a connu le pays. Ce drame est rapporté 5 fois sur le temps.ch, dont 4 fois de manière secondaire. Et plus récemment, le 25 Novembre 2015, l’aviation française a commis un massacre en bombardant une école Irakienne au Mossoul faisant 28 victimes et 2 blessés grave, tous des élèves de l’école. Aucun résultat lorsqu’on fait la recherche :"bombardement + école+ Irak", nada.

    Pour en avoir le cœur net, un e-mail a été envoyé en date du 07 Décembre 2015 à la rédaction du journal "Le temps" pour demander des explications. En voici le contenu :

    Madame, Monsieur,

    Je vous contacte concernant la couverture médiatique des attentats de paris, mais aussi par rapport à d’autres événements macabres survenus pendant la même période.

    Comme vous le savez, 30 personnes ont été tuées dans les bombardements Étasuniens sur l’hôpital de MSF, 43 victimes ont péri dans un double attentat kamikaze à Beyrouth et 28 élèves ont été massacrés dans un bombardement de l’aviation Française de leur école en Irak.

    Je note une couverture très large des premiers attentats, mais une couverture beaucoup plus restreinte (hôpital MSF), voire nulle des autres événements. Il n’y a aucun jugement de valeur concernant les frappes des États-Unis malgré que ce soit criminel et à l’encontre du droit international. Vous me direz qu’en tant que journalistes, vous devez rester neutres. Alors dans ce cas pourquoi il existe une sémantique différente entre les différents événements ? Les attentats de paris sont associés au mot "terrorisme" 158 fois sur votre site, tandis que ce mot n’est jamais associé aux frappes criminelles qui ont ciblé l’hôpital de MSF en Afghanistan (il s’agit de terrorisme d’état). Quelle serait le traitement médiatique si 28 enfants occidentaux auraient été bombardés ?

    J’aimerais connaitre la raison de ce traitement disproportionnel ?


    A ce jour, aucune réponse n’a été rendue.

    Indignation à géométrie variable des politiques

     

    Les réactions des politiques Suisses sont sur la même ligne de ce qui a précédé (ou l’inverse, on ne sait pas trop). On assiste à un florilège de déclarations publiques : condamnation des violences, condoléances, pensées aux familles des victimes, allant jusqu’à l’instrumentalisation de la peur et au populisme.

    « La Suisse en pensée avec la France ». Simonetta Sommaruga. Présidente de la Confédération. http://www.rts.ch/info/suisse/72533...

    "Atterré par cette violence inouïe, mes pensées sont auprès des victimes, de leurs familles et de la France meurtrie #ParisAttacks". Christophe Darbellay. Conseiller national Président du PDC Suisse. https://twitter.com/C_Darbellay/sta...

    "Quand ça chauffe : 1) on rentre les gosses ; 2) on suspend Schengen. #attentats". Oskar Freysinger. Conseiller d’Etat valaisan (UDC) et conseiller national suisse. https://twitter.com/OskarFreysinger...

    "Paris, capitale de la douleur du monde". Christian Levrat. Président du PS Suisse et député au Conseil des Etats Fribourgeois. https://twitter.com/ChristianLevrat...

    Vous l’aurez compris, l’indignation est sélective, elle concerne exclusivement les attentats de Paris. Le reste n’est apparemment pas intéressant. Les vies humaines n’ont décidemment pas toutes la même valeur aux yeux des grands medias et de nos politiciens. Certaines victimes sont humanisées, elles méritent notre indignation et notre compassion. On va jusqu’à parler d’elles aux élèves, dans les écoles. Le crime dans ce cas est infâme, les victimes méritent non seulement notre attention, mais on nous demandera d’afficher notre solidarité avec la complicité des médias sociaux et des grands moteurs de recherche et sites web (facebook met un filtre tricolore et le "security check" à disposition de ses utilisateurs, youtube affiche le drapeau tricolore français et google affiche un signe de solidarité avec la France...). D’autres par contre, leur souffrance est minimisée ou ignorée. Ces victimes ne mériteront par conséquent pas notre attention ou notre indignation.

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  • Bonne année 2016

    Meilleurs vœux 2016

    Janvier 2016, nous voilà à nouveau confrontés à la même litanie incantatoire et invocatoire des vœux présidentiels... la même ? pas vraiment !

    L'année 2015 a été d'une extraordinaire violence. Violence de l'austérité, du chômage, des régressions sociales, violence de la corruption, violence des inégalités, mais encore violence des images des morts de l'immigration, des guerres, violence des assassinats. Les citoyens accablés, en plein désarroi ne voient plus dans l'offre politique que mensonge. Chaque jour fait naître un prétexte à entraver davantage les libertés au nom de la sécurité.

    Pourtant il n'y a pas de fatalité et tous ces événements ont une cause qu'il faut chercher dans la politique néolibérale mondialisée dévastatrice dont ils sont le corollaire et que conduit, dans le cadre de l'Union Européenne , notre gouvernement.

    Nous, MS21, refusons de céder sous la chape de plomb d'une terreur savamment entretenue.

    Nous disons que l'espoir existe .

    Nous disons que le peuple doit cesser de s'en remettre à une alternance vaine et reprendre en main son destin.

    Nous disons qu'une véritable émancipation ne pourra surgir que sous une forme collective et unitaire. Elle nécessitera la participation de chacun au sein d'organisations politiques résolues à engager la lutte pour inverser le rapport de forces car l'idée de voir les classes dominantes abandonner leurs privilèges ou se réformer, relève d'une dangereuse illusion, voire d'une compromission.

    Ce combat auquel le MS21 travaille, en renouvelant les pratiques politiques, permettra de construire une véritable dynamique alternative.

    Nous disons que l'avenir existe et qu'il est entre nos mains. Retrouvons-nous et mobilisons-nous pour le faire émerger, tels sont nos vœux.

    Le MS21

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  • Déclaration commune du MS21 et du PRCF

    Déclaration commune PRCF /MS21

     

    Déclaration commune du  Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) et du Mouvement pour un Socialisme du XXIe siècle (MS21).

     

    Le PRCF et le MS21 font sur la période actuelle les constats suivants :

    • Le capitalisme plonge le monde et la société française dans des crises multiples, aggrave les inégalités et l'injustice sociales, détruit inexorablement l'environnement, alimente les terrorismes et menace gravement la paix du monde par des interventions militaires aventureuses, casse les conquêtes sociales et le socle de la République Française, sa souveraineté, sa langue et ses structures administratives (communes, départements).

     

    • Cet ordre capitaliste néo-libéral ne sert plus que les intérêts d’une oligarchie financière. Il a, dans ce but, établi un ordre institutionnel dont les piliers sont l'UE, l'euro et l'OTAN et qui n’a pour objet que de perpétuer cette domination de classe dans les domaines économique, politique, militaire et idéologique. Ces institutions méprisent les Nations, les Etats et les Parlements nationaux, renforcent la domination de l’oligarchie internationale au sein de l'UE.

     

    • Toute perspective de progrès social, d’indépendance nationale, de paix durable est incompatible avec ces institutions qui ne sont que des armes de destruction du mouvement social des classes populaires et, comme le sort de la Grèce le démontre clairement, ne sont pas amendables.

     

    • En France, l'UMP (LR) et ses satellites, le PS et les siens, sont structurellement inféodés au MEDEF et à l'UE ; leurs programmes et leurs décisions ne portent aucune perspective  crédible d’amélioration du sort des classes populaires.

     

    En conséquence le PRCF et le MS21 appellent :

     

    1. 1- à la sortie unilatérale  de l'UE, de l'euro et de l'OTAN, en  intégrant le combat contre l'UE à celui contre le  Grand Marché Transatlantique, qui n’est qu’une expression nouvelle de  l'impérialisme étasunien.

     

    1. 2- à la création des conditions  pour reconquérir la souveraineté  nationale et populaire de la France en s'appuyant sur les forces productives du pays.

    2. 3- à l'union de l'ensemble des  forces antifascistes républicaines démocratiques et patriotes qui partagent ces analyses,  - dans la ligne de Robespierre, de Jaurès, du Front Populaire, et du Conseil National de la Résistance -  dans un  vaste front populaire  et patriotique.

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  • Neuf choses à savoir sur les “réfugiés” cubains en Amérique Centrale

    Ces derniers jours, 8.000 Cubains ont échoué à la frontière entre Costa Rica et Nicaragua. Ces Cubains tentent de pénétrer aux Etats-Unis via ces pays. Ils sont le jouet d'une politique cynique voire criminelle. C'est ce que nous dévoile Marc Vandepitte

     



    *1. Que les plus pauvres émigrent vers des zones plus riches, c’est ce qu’il y a de plus normal au monde. A Puerto Rico, tout près de Cuba, plus de 40% de la population totale est partie vers les Etats-Unis. Chaque année un quart de million de centraméricains traversent illégalement la frontière entre le Mexique et les USA (1). Après la crise financière de 2008, seize fois plus d’Irlandais que de Cubains ont quitté leur pays (2). Cuba, le pays qui a connu le plus long blocus de l’histoire mondiale, ne constitue pas une exception à cet égard.

    *2. Pour les Cubains il existe une raison annexe. Grâce au très haut niveau de l’enseignement, le Cubain moyen, du point de vue scolarité, dépasse très nettement la grande majorité des latinos, qui sont souvent illettrés. En guise de comparaison : à Cuba il y a deux fois le nombre d’étudiants dans le supérieur qu’en Belgique (à population équivalente). Les migrants cubains sont dès lors économiquement intéressants et ils ont donc de meilleures perspectives que leurs collègues du reste du continent. A moins de 200 km de chez eux, les Cubains peuvent gagner dix fois plus. Imaginons que ce soit le cas pour des médecins, infirmiers, ingénieurs, enseignants belges … Nous verrions se vider les hôpitaux, les entreprises et les écoles. Déjà maintenant nous devons employer dans nos cliniques de la main d’oeuvre médicale de Roumanie et du Liban (3).

    *3. La migration de Cuba vers les USA se fait dans le contexte d’une politique cynique à Washington. Les Cubains sont les seuls au monde qui reçoivent automatiquement un permis de séjour et une assistance aux Etat-Unis. Les autres latinos qui sont stoppés à la frontière sont déportés. Les Cubains, eux, sont reçus à bras ouverts et reçoivent un permis de travail. Cette politique migratoire des plus cyniques a été instaurée par Washington après la victoire de la révolution en 1959 pour accueillir les criminels de guerre et les fonctionnaires corrompus de l’ancien régime, mais aussi pour favoriser une fuite des cerveaux de Cuba (4). Le Cuban Adjustment Act est toujours d’application aujourd’hui, malgré la prétendue normalisation entre les deux pays. Lorsque des sportifs de haut niveau, des universitaires ou des musiciens célèbres de Cuba sont à l’étranger, ils se voient proposer des contrats financièrement très avantageux pour quitter leur pays.

    *4. Les Etats-Unis ciblent surtout les médecins cubains. Dans le cadre de programmes internationalistes, plus de 30.000 docteurs cubains travaillent dans 66 pays différents. La Maison blanche fait tout pour attirer le plus possible de ces médecins aux Etats-Unis. C’est ce qu’elle fait depuis 2006 avec son “Parole Program”, lancé par Bush et maintenu par Obama. (5)

    *5. Curieusement, le grand appel du pied étatsunien s’accompagne d’un refus d’émettre un visa. Il existe depuis 1984 un accord entre les deux pays où Washington promet d’accorder 20.000 visas par an (surtout dans le cadre de la réunification familiale) et où La Havane s’engage à ne pas autoriser de “fuites en bateau”. Mais dans la pratique seuls 3.500 visas sont accordés chaque année. Autrement dit, les Cubains sont appâtés par un traitement préférentiel mais en même temps on leur coupe la voie légale. Ces 3.500 visas sont distribués par voie de loterie, (6) - sans ironie. C’est le hasard et non la motivation humanitaire qui détermine si un Cubain peut aller retrouver sa famille …

    *6. D’un côté les USA cherchent à attirer les Cubains, de l’autre on les empêche d’y arriver par voie légale. Ce genre de politique stimule la migration illégale et le trafic des êtres humains. Cette politique criminelle incite aussi des délinquants cubains à des actes téméraires et criminels pour quitter l’île (7). A leur arrivée en Floride, pirates de l’air et de l’eau peuvent compter sur l’impunité et ils sont quelquefois accueillis en héros (8).

    *7. L’an dernier les relations diplomatiques ont été rétablies entre Cuba et les USA. Fin novembre avaient lieu des pourparlers entre les deux pays pour discuter des accords de migration (9). Les Cubains qui veulent quitter l’île craignent que dans un avenir proche le traitement préférentiel à l’égard des Cubains ne disparaisse. C’est pour cette raison que quelques milliers de Cubains se sont hâtés de vouloir entrer aux Etats-Unis. Mais le Nicaragua a décidé de ne plus leur accorder le droit de passage. Voilà pourquoi quelques milliers de Cubains attendent à la frontière entre le Costa Rica et le Nicaragua (10).

    *8. Depuis quelques années les Cubains peuvent voyager librement aux Etats-Unis. L’inverse n’est pas vrai. Les habitants du « land of the free » risquent 25.000 $ d’amende s’ils visitent Cuba.

    *9. Chaque année des milliers d’émigrants cubains reviennent définitivement dans leur patrie. Des dizaines de milliers aimeraient en faire autant (11). Le rêve américain, surtout après la crise de 2008, vire souvent au cauchemar pour les émigrants cubains. Dans leur situation, beaucoup, même en Europe (12) se languissent de l’excellent système de sécurité sociale qu’ils ont laissé derrière eux. Même de prétendus “dissidents politiques” envisagent de retourner dans l’île (13). Jamais la presse généraliste n’en pipera mot.

    Notes :

    (1) Financial Times, Life & Arts, 2-3 november 2013, p. 11 ; http://www.ft.com/intl/cms/s/2/d191....

    (2)https://groups.yahoo.com/neo/groups....

    (3) http://www.mloz.be/files/22022012-h..., p. 8.

    (4) http://www.agoravox.fr/actualites/i....

    (5) Cuban Medical Professional Parole Program ; http://www.state.gov/p/wha/rls/fs/2....

    (6) http://www.cubaencuentro.com/cuba/n....

    (7) http://www.voltairenet.org/article1....

    (8) Ce fut le cas pour 2003. Les USA visaient alors une crise migratoire. Lors d’un premier détournement d’avion, les pirates ont été libérés à leur arrivée en Floride. C’était une invitation au pire. Entre le 19 mars et le 10 avril de cette année il y a eu pas moins de 29 détournements ou tentatives de détournement.

    (9) http://www.state.gov/r/pa/prs/ps/20....

    (10) http://www.dw.com/en/costa-rica-dep....

    (11) http://cafefuerte.com/csociedad/228.... En 2013 il y en a eu 3.500.

    http://www.cubaenmiami.com/3500-cub....

    (12) Voir par exemple le récit de Gilberto Martínez en Espagne http://ccaa.elpais.com/ccaa/2013/05....

    (13) Voir par exemple le sort des prisonniers cubains libérés pendant la période 2010-2011 et qui ont trouvé refuge en Espagne. http://www.legrandsoir.info/la-nouv....

    Traduction du néerlandais : Anne Meert pour Investig’Action.

    Source : Investig’Action

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  • Charlie et Oncle Bernard : un an après

    par Jacques SAPIR

    Nous vivons un temps de commémoration. Et, aujourd’hui, ce sont les victimes des attentats de janvier 2015 que l’on nous invite à honorer. Certains des témoignages qui sont publiés sont respectables, et touchants. Mais d’autres s’inscrivent dans une logique qui est un attentat de plus à la mémoire des personnes qui ont perdu leur vie.

    L’une des victimes de ces actes atroces fut l’économiste Bernard Maris, assassiné avec une partie de la rédaction de Charlie Hebdo. Fils de Républicains espagnols émigrés en France, il avait fait de brillantes études d’économie couronnées par une thèse en 1975. Il avait suivi le cursus honorum qui devait le mener au poste de professeur et enchaîné les postes, récoltant le prix de « meilleur économiste » pour 1995 décerné par Le Nouvel Economiste. Il avait aussi publié des livres importants comme Ah Dieu ! Que la guerre économique est jolie ! (en 1998), ou Lettre ouverte aux gourous de l’économie qui nous prennent pour des imbéciles (en 1999). Il fut l’auteur du remarquable Antimanuel d’économie (publié chez Bréal en 2 volumes) et d’un ouvrage collectif important témoignant de son intérêt pour les sciences sociales, Gouverner par la peur en 2007. On pouvait le suivre à la télévision ou sur France-Inter. Il fut mon directeur de collection de 2000 à 2002 chez Albin Michel. Nous avions, alors, discuté ensemble des journées entières et, de ces discussions, devait surgir un autre livre Les économistes contre la démocratie qui fut publié en 2002. Son écoeurement était immense devant le comportement de certains économistes à gages, dont la seule fonction est de fournir des justifications à qui les payent. Le projet d’un troisième livre, rédigé avec l’un de mes anciens étudiants russes sur la « transition » en Russie ne se fit pas.

    A chacune de nos rencontres, il ne cessait de fulminer contre ce gouvernement et le président. Il fut nommé en 2011 au Conseil Général de la Banque de France, alors qu’il avait déjà largement exprimé ses doutes quant à la survie de la zone Euro, il devait franchir le pas au début de 2014 et expliquer pour quelles raisons il était désormais favorable à une dissolution de la zone Euro et à un retour aux monnaies nationales. J’avais vu ses positions s’infléchir avec le temps parce qu’il comprenait dans quelle impasse l’Euro était en train d’enfermer tant la France que l’Europe. Un livre lui rend hommage qui sort le mercredi 6 janvier 2016[1].

    Mais Bernard Maris ne fut pas la seule victime. De grands dessinateurs, mais aussi des personnes ordinaires, ont perdu la vie lors de ces attentats qui n’ont pas frappés que Charlie Hebdo. Il faut aussi rappeler la mémoire de Ahmed Merabet, 42 ans, enfant de l’immigration, policier de la brigade VTT du commissariat du XIème, assassiné par les tueurs qui ont frappé Charlie Hebdo. De même, on s’incline devant Franck Brinsolaro, policier du service de la protection de personnalités, qui avait en charge la protection de Charb de Charlie Hebdo ou encore leur collègue tuée de sang froid par Coulibaly.

    Ces attentats n’ont été que le début d’une série d’actes terroristes, dont les massacres du 13 novembre ont été comme un tragique point d’orgue. Et delà surgit une question : le gouvernement français a-t-il bien pris toute la mesure du drame de janvier 2015 ? Car, s’il est bon de s’émouvoir, de marcher et de protester, il est encore meilleur, et bien plus utile, de prévenir la répétition de tels actes. On ne peut qu’être rongé par cette question : tout a-t-il bien été fait pour tenter d’éviter la répétition de ces crimes ?

    Et c’est là que la commémoration produit une gêne certaine.

    A vouloir en rajouter sur le registre de l’émotion, n’a-t-on pas perdu en réflexion ? Il bien beau de produire des documentaires, d’organiser des concerts in memoriam, bref de faire ce qu’exige de nous une société du spectacle qui se repait des douleurs collectives.

    Mais il serait bien plus utile de répondre à certaines interrogations. Les mesures que le gouvernement s’est enfin résolu à prendre, comme la suspension des accords de Schengen, les contrôles et les sanctions contre les « prédicateurs de haine » n’ont-elles pas été trop tardives ? A trop vouloir commémorer, nous risquons de passer à côté de véritables questions. Et de toutes, c’est bien celle de la responsabilité du gouvernement entre janvier et novembre 2015 qu’il faut poser. Pourquoi a-t-on dit après l’attentat du Thalys que des portiques étaient impossibles à mettre en place dans les gares pour découvrir soudain en décembre qu’une telle mesure était parfaitement applicable ?

    Au-delà, la récupération politicienne des attentats de janvier 2015 par le gouvernement pose problème. On a dit tout le dégoût que la mise en scène de la marche de masse du 11 janvier 2015 pouvait inspirer et pourquoi, en dépit de dégoût, il fallait y participer quand même[2].

    En prenant la responsabilité de faire manifester les Français en compagnie de gens infréquentables, le gouvernement français a pris la responsabilité de salir un mouvement de masse.

    On dira que ceci n’est qu’un épiphénomène, et que les millions et millions qui ont marché dans toute la France représentaient bien plus que ces rangs de politiciens qui n’ont eu aucune honte à marcher sur des morts. Et l’on aura sans doute raison. L’ampleur du mouvement était telle que rien ne pouvait réellement l’atteindre. Et pourtant, cette récupération mesquine ne faisait qu’anticiper sur d’autres qui sont encore en cours. Parler ainsi d’un “génération Bataclan” est une profonde ignominie. La dignité est visiblement un mot inconnu des responsables de la cellule de communication de François Hollande.

    Ces événements terribles auront, pour la génération de 1968 et des années qui suivirent, marqués un tournant radical. Nous sommes définitivement sortis du temps de l’espérance et de la joie pour entrer dans une période sombre, même si ce tournant était manifeste depuis des années. Il nous faut en tirer les leçons.

    NOTES :

    [1] Collectif, Pour saluer Bernard Maris, éditions Flammarion, Paris, en librairie le 6 janvier

    [2] Sapir J. « A dimanche, hélas… », note publiée sur le carnet RussEurope le 10 janvier 2015, 

    http://russeurope.hypotheses.org/3259

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  • La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération

    La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération

    Les nouveautés depuis le 31 décembre 2015

     

    La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération

    > Cher(e)s ami(e)s,

    > En ce début d’année nos amis cubains ont fêté le 57ème anniversaire de leur Révolution. Ils ont pu mesurer le chemin parcouru, leurs succès, leurs échecs, les défis qu’ils ont dû affronter et le chemin difficile qui leur reste à parcourir pour conserver les formidables acquis de ces plus de 50 ans de luttes, et pour bâtir une société plus juste, plus humaine, comme ils en ont la volonté.

    > Puisque nous en sommes à la période des vœux, le tout premier que nous formulons c’est que des relations normales puissent s’établir entre Cuba et les Etats Unis. Pour qu’il en soit ainsi il faut que ces derniers en finissent avec le blocus, qui empêche le développement économique de l’Ile, et a des conséquences sociales désastreuses pour la population. Le New York Times vient à nouveau de souligner que la majorité de la population des Etats Unis y était favorable et en particulier chez les habitants latinos américains vivants aux USA. Et le gouverneur de Virginie (le quatrième en un an) vient de se prononcer lui aussi contre cette « folle politique. »

    > Le Président OBAMA a affirmé son désir de voyager, dans les prochains mois à Cuba. S’il prend les mesures législatives qui sont en son pouvoir et qui allégeraient sensiblement le poids du blocus, il sera sans nul doute le bien venu. Ce serait légitime qu’il agisse de cette façon avant son départ de la Maison Blanche.

    > Pour notre part, nous sommes particulièrement satisfaits que la France reçoive en Février prochain le Président Raul Castro. C’est la suite de la visite de notre Président à Cuba, mais c’est surtout la marque de l’excellence des relations entre nos deux pays. Nous ne pouvons que nous en réjouir, nous qui n’avons de cesse depuis 20 ans de travailler à leur développement. En témoigne pour cette dernière période, le compte-rendu de nos activités déployées à l’automne 2015 que vous pourrez lire dans cette livraison.

    > Plusieurs articles reviennent sur la crise migratoire et ses raisons profondes. Si un dénouement se profile, tout n’est pas encore réglé et des difficultés subsistent. Là encore les Etats Unis doivent pratiquer une autre politique qui ne favorise pas l’immigration clandestine.

    > Deux témoignages de lecteurs et un appel à vous rendre, pour ceux qui le peuvent, à l’exposition d’Agnès Varda, et en attendant de voir son magnifique film « Salut les Cubains » qui se trouve sur notre site…

    > Après son Assemblée Générale de fin octobre, l’association, pour rendre son action plus efficace, poursuit la mise en place de sa direction, en répartissant les différentes responsabilités. Nous vous en informerons la semaine prochaine.

    > Bonne lecture et excellente fin de semaine !

    > Bien cordialement,

    > Roger Grévoul
    Président Fondateur
    Responsable politique du Site Internet et de la Lettre Hebdomadaire.

    Voeux et nouvelles du comité Lille-Métropole

    par Comité Lille Métropole le 7 janvier 2016

    > Le Comité Local Lille Métropole de Cuba Coopération France a une année d’existence. C’est l’occasion de faire le point de son action, des dossiers en cours et des projets à mettre en place.
    Dans cet article également : A vos agendas ! notez le 9 avril "Une journée à l’heure de Cuba".
    Bonne lecture et bonne année à tous et à toutes

    L’équipe féminine cubaine de Hand Ball à l’entrainement ... en France

    par Roger Grevoul le 7 janvier 2016

    > Le récit d’un ami de Cuba qui a découvert notre site par hasard et qui nous a fait parvenir le témoignage de sa rencontre avec l’équipe de Cuba de Hand Ball venue en France pour s’entrainer. Il formule simplement, quelques impressions, sur les qualités humaines de ces jeunes sportives ...

    > Merci de nous avoir permis d’en faire profiter aux abonnés de notre Lettre et aux visiteurs de notre site.

    Message pervers sur le dialogue Cuba-USA

    par José Manzaneda le 6 janvier 2016

    > Cubainformación avait déjà dénoncé,en novembre dernier, les mensonges de la rédactrice Carmen Muñoz parus dans le quotidien espagnol ABC.

    > La journaliste ayant récidivé le 17 décembre, voici une nouvelle leçon de manipulation présentée par José Manzaneda (coordinateur de Cubainformación).

    > Publié sur le site de l’association FRANCE CUBA

    Avec Cuba Coopération France pendant l’automne 2015 ...

    par Michel Wenig le 5 janvier 2016

    > De la rentrée de septembre à la "trêve des confiseurs", l’activité de l’association a été dense, tant en France qu’à Cuba ! Nous vous en livrons le compte-rendu des principaux évènements qui ont émaillé ces quelques mois. Pour être complet il est nécessaire d’y ajouter l’activité de nos différents comités locaux ainsi que les nombreuses rencontres et échanges que nous avons eus en France.

    Un témoignage qui ne manque pas d’intérêt …

    par RG le 4 janvier 2016

    > Nous publions ci-après le témoignage d’un ancien technicien de l’usine Berliet implantée à Cuba dans les années 60, usine qui a du mettre la clé sous la porte à cause du blocus américain.

    > Merci à cet ami de Cuba qui a souhaité garder l’anonymat et qui apporte une nouvelle preuve, même si elle est ancienne, de la nocivité de ce blocus, dont l’opinion mondiale, quasi unanime exige la fin.

    > En logo/photo L’usine d’autobus sur le site de Mariel -Cuba-, plaquette de présentation des activités Berliet à Cuba, 1970

    Le tourisme à Cuba : vastes possibilités pour les investissements étrangers

    par Katheryn Felipe le 3 janvier 2016

    > Une des clés du développement cubain.
    Associé à l’industrie agroalimentaire, pharmaceutique et biotechnologique, le tourisme s’annonce comme une des clés du développement cubain. Dans un entretien récent, le président de la chambre de Commerce de Cuba, Orlando Hernandez, a précisé que pour augmenter la croissance intérieure, il s’impose d’attirer des financements étrangers : sous forme de crédits (Cuba est confrontée à des restrictions pour y accéder) ou à travers les investissements étrangers.
    À la suite (...)

    Agnès Varda : c’était le temps de « la révolution et du cha-cha »

    par Posté par Michel Porcheron le 2 janvier 2016

    > Dans un mois il sera trop tard. Vous aurez manqué à Paris l’exposition Varda/Cuba et le petit chef d’œuvre « Salut les Cubains » film de 28 mn (1964) de la cinéaste, mais dans ce cas photographe, proposés jusqu’au 1 er février 2016, au Centre Pompidou. Elle séjourna à Cuba (décembre 62-janvier 63) et rentra à Paris avec quelque 4000 photos « Ces photos, je les ai faites pour les filmer » a expliqué A. Varda. Pour le film, 1500 sont retenues. « J’ai essayé d’être didactique et divertissante » a-t-elle précisé. « J’ai rencontré cette dynamique de début de révolution avec une grande ouverture culturelle » la rencontre du « socialisme et du cha-cha ».

    > Mais pourquoi cette très longue éclipse du film en salle ? Quelques décennies de silence-radio. L’explication ne peut être anecdotique.

    Washington et la crise migratoire cubaine

    par Salim Lamrani le 1er janvier 2016

    > Depuis près d’un mois, des milliers de Cubains qui souhaitent se rendre vers les Etats-Unis, dont la législation favorise l’émigration en provenance de l’île, se trouvent bloqués au Costa Rica.
    Près de 6 000 Cubains, candidats à l’émigration vers les Etats-Unis, se trouvent coincés au Costa Rica, sans possibilités de poursuivre leur voyage vers le Nord. Après s’être rendus en Equateur, seul pays d’Amérique latine à ne pas exiger de visa aux Cubains, ils ont entrepris un long périple à travers le continent (...)

    Un premier accord pour le transfert vers les USA de migrants cubains bloqués au Costa Rica

    par Michel Porcheron le 1er janvier 2016

    > Un premier accord vient d’être conclu à Ciudad Guatemala pour tenter de résoudre le problème de milliers de migrants cubains bloqués au Costa Rica alors qu’ils veulent se rendre aux Etats-Unis, dont la législation favorise l’émigration en provenance de l’île. Les gouvernements des pays d’Amérique centrale et du Mexique se sont mis d’accord sur le principe du transfert d’un premier groupe de ces Cubains, qui devrait intervenir en janvier.

    > Depuis près d’un mois, partant d’Equateur, des milliers de migrants originaires de Cuba se trouvent en effet bloqués en Amérique centrale avant d’atteindre leur objectif final, les USA. La situation tourne sur place au drame humanitaire. Le pape François a tenu le dimanche 27 décembre à appeler les pays d’Amérique centrale à trouver « rapidement » une solution. Il a dénoncé le trafic d’êtres humains.

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  • Le Journal de Notre Amérique n°9

     
    Tarik Bouafia & Michel Collon
     
    Que se passe-t-il en Amérique Latine ? Après le printemps progressiste, assistons-nous au retour de l'hiver réactionnaire et néolibéral ?
     
    C'est à craindre après les défaites des gauches argentines et vénézuéliennes aux récentes élections. De nombreux facteurs expliquent ces douloureuses défaites, inquiétantes pour l'avenir de l'intégration latino-américaine : récession économique, persistance de la corruption, insécurité, bureaucratisation, guerre médiatique et économique...
     
    Cela dit, ces revers s'inscrivent dans une dynamique plus large des droites sud-américaines bien décidées à reprendre le pouvoir et à appliquer leurs recettes ultra-libérales qui ont pourtant fait tellement de ravages dans les années 1990. Frustrées d'avoir perdu le pouvoir politique et une partie du pouvoir économique, démoralisées par les incessantes défaites électorales, dépitées par les échecs des tentatives des coup de force, les conservateurs du sous-continent tentent de se renouveler et de donner une image plus saine, plus présentable. 
     
     L'heure est grave ! Notre Journal Notre Amérique, numéro 9, vous apporte de premiers éléments de réflexion sur les défis qui attendent les gouvernements de gauche.
       

     

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