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MS21 - Page 72

  • Après sa visite à Poutine, Giscard prend tout le monde à contrepied

     

    ll y a prlus d'un mois, l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing a rencontré Vladimir Poutine. Contrairement à son image de libéral pro-américain, il a ensuite défendu dans la presse une position pro-russe. Une vision de la realpolitik dont le but est l'indépendance de l'Europe face aux Etats-Unis.

     

    En prenant une position favorable à Poutine dans l'affaire ukrainienne, Valéry Giscard d'Estaing a pris tout le monde à contrepied.

    La grande presse s'est contentée de signaler la rencontre entre Giscard et Poutine le 28 mai dernier et ses déclarations les plus générales : "Les relations entre l'Europe et la Russie seraient meilleures si Bruxelles était réellement indépendant". On n'a guère répercuté que l'ancien président est allé beaucoup plus loin dans un entretien avec Politique internationale, une revue pourtant atlantiste : il y justifie l'annexion de la Crimée qui, selon lui, a toujours été russe, et pense que "probablement" les événements de la place Maïdan et le renversement du président Ianoukovitch, il y a un an, sont le résultat d'une manipulation de la CIA.

     

     

    Il considère que les sanctions, non seulement ne sont pas dans l'intérêt de l'Europe, mais sont contraires au droit international.  

    Valéry Giscard d'Estaing prend ainsi à revers une classe politique française et européenne tellement tétanisée qu'aucune figure de premier plan n'y ose encore critiquer la ligne aveuglément proaméricaine de l'Europe occidentale à l'égard de la Russie. La servilité des dirigeants européens au dernier G7 est à cet égard significative. Une ligne proche de l'assujettissement dans le cas de Hollande qui, en refusant de livrer les Mistral sur ordre de Washington, discrédite la parole de la France.   

     

    L'ancien-président prend aussi à contrepied tous ceux qui le tenaient depuis toujours, à tort, pour un "libéral atlantiste". C'est oublier qu'en 1981, il fut vaincu par une coalition de la gauche unie et de l'ambassade des Etats-Unis et qu'il avait en revanche reçu, contre le parti communiste, l'appui discret de l'ambassade d'URSS. Ses positions de fin de mandat où il avait cherché à jouer un rôle d'intermédiaire entre l'Est et l'Ouest (le "petit télégraphiste" dit Mitterrand) n'étaient guère appréciées à Washington. On peut certes discuter leur opportunité à un moment où la menace venant de Moscou était bien plus sérieuse qu'aujourd'hui. Mais elle témoignait d'une indépendance dont nous avons perdu l'habitude.

    Différence de posture, différence d'envergure aussi avec tous ceux qui prétendent aujourd'hui à la magistrature suprême. Le président-académicien n'envisagerait-il pas de  se présenter à la primaire de droite ?

    La position de Giscard est proche, ce n'est sans doute pas un hasard, de celle de son vieil ami Helmut Schmidt qui, il n'y a pas si longtemps, vitupérait la politique irresponsable de la commission de Bruxelles, à la fois incompétente et belliciste, faisant courir, selon lui, à l'Europe le risque de la guerre mondiale.

    En prenant cette position audacieuse, Valéry Giscard d'Estaing va dans le sens de l'opinion française éclairée, celle qui ne se laisse pas influencer par le matraquage anti-Poutine des médias, une opinion de plus en plus décalée par rapport à la positon officielle de Hollande - et de la direction de l'UMP. Il y a un ou deux ans, les pro-russes se trouvaient isolés dans les dîners en ville. Aujourd'hui c'est inverse : presque personne, en dehors de quelques intellectuels ne prend plus parti pour les Etats-Unis dans les affaires de l'Ukraine.

     

    Il ne s'agit bien entendu pas d'être pro-ceci ou pro-cela. Il s'agit que notre diplomatie soit celle de nos intérêts et non pas des intérêts de quelqu'un d'autre. Cela suppose qu'on évacue toutes considérations infantiles sur "qui est le bon ? " et "qui est le méchant ? " auxquelles se résume aujourd'hui la diplomatie dite des droits de l'Homme. En d'autres circonstances cela pourrait nous conduire à être antirusse - ou antisoviétique, mais en aucun cas à l'alignement absurde sur les Etats-Unis dont nous sommes aujourd'hui les témoins.

     


    SOURCES : http://www.atlantico.fr/decryptage/apres-visite-poutine-giscard-prend-tout-monde-contrepied-roland-hureaux-2204611.html#P6Y9uY4rddu6X25I.99

     

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  • L’oppression néocoloniale, révolutions citoyennes en Amérique latine, Les Wayuu (Inde) sacrifiés

                                                              Afrique:                                                    

     

     

    GUY MARIUS SAGNA

    On raconte que Bonaparte reprocha à l’une de ses compatriotes de s’occuper de politique ; elle lui répondit : ‘’Sire, dans un pays où, les femmes sont mises à mort, il est tout à fait naturel qu’elles veuillent savoir pourquoi ‘’. La destinée a réservé au moins deux parts amères aux femmes sénégalaises : être nées dans un pays semi colonial ou être nées femmes.

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                                                   Amérique Latine:                 
    Les révolutions citoyennes en Amérique latine                     
                                                            FRANCOIS HOUTART
    Pour comprendre l’évolution des pays progressistes de l’Amérique latine, il faut rappeler qu’ils sortent d’une période néolibérale qui a affecté tout le continent durant plus de deux décennies à partir des années 1980. 
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     « Le principal obstacle pour la paix est l’intérêt géo-stratégique qu’ont les USA sur la Colombie »  INTERVIEW D'ALBERTO SANCHEZ PINZON PAR ALEX ANFRUNS

    Les efforts menés pour jeter les bases d'un accord politique permettant de mettre un terme au conflit armé le plus long d’Amérique Latine semblent avoir porté quelques fruits. Pourtant, quels sont les risques qui menacent les actuels pourparlers de paix ? Actuellement exilé en Europe, Alberto Pinzón Sánchez nous aide à comprendre ce qui est en jeu en Colombie à travers un regard humaniste et plein de compromis pour le futur de son pays.

     

                                                          Lire l'INTERVIEW

     

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                           Les Wayuu, une communauté sacrifiée  TARIK BOUAFIA

    Les Wayuu, une communauté ancestrale indienne, présente notamment en Colombie, est en train de mourir à petit feu. La raison ? L'exploitation par les multinationales des ressources naturelles du pays. Et l’extermination de tout un peuple se fait dans l'indifférence générale de la fameuse « communauté internationale ».

     

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  • Mohamed Hassan : « Pas touche à l’Érythrée ! »


    par Grégoire Lalieu (l'article est ici)

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    Le drame humanitaire des migrants en Méditerranée a placé un pays de la Corne de l'Afrique relativement méconnu au centre de l'attention médiatique. L'Érythrée serait en effet le plus grand pourvoyeur de réfugiés. Les témoignages de ces derniers construisent l'image d'un État terrifiant où règnent dictature, torture et famine. Très peu de journalistes se sont pourtant rendus en Érythrée. À contre-courant des quelques informations qui nous parviennent sur ce mystérieux pays, Mohamed Hassan dénonce une campagne de diabolisation. Spécialiste de la Corne de l'Afrique, il interroge ce qui se dit, mais surtout ce qui ne se dit pas sur l'Érythrée. Et il se joint aux représentants des communautés érythréennes d'Europe réunis ce 22 juin à Genève pour lancer un message clair à l'Occident : « Pas touche à l'Érythrée ! » (#handsoffEritrea)

     



    Depuis le dernier naufrage de migrants en Méditerranée, l’Érythrée est au centre de l’attention. Vous qui connaissez bien ce pays et qui vous y rendez souvent, que pensez-vous de ce qu’on écrit sur l’Érythrée dans la presse occidentale ?

    Il faut tout d’abord s’interroger sur la manière dont les médias nous informent sur l’Érythrée. Les témoignages des réfugiés sont nombreux. Mais avez-vous entendu ceux de la diaspora qui soutiennent le gouvernement érythréen ? Avez-vous pu lire les réponses du président, d’un ministre ou même d’un ambassadeur aux attaques qui sont adressées à l’Érythrée ? Imaginez que vous deviez informer sur Cuba, que vaudrait votre analyse si vous ne preniez que les témoignages des Cubains exilés en Floride ? Quand la presse procède de la sorte, de manière unilatérale, sans donner la parole à toutes les parties, on est plus dans la propagande que dans l’information.

    Les témoignages rapportés ne sont-ils pas fiables selon vous ?

    Évidemment, ceux qui fuient l’Érythrée ont leur point de vue. Mais je remarque quelques lacunes systématiques dans le portrait qui est dressé de ce pays. Par exemple, on pointe le fait qu’aucune élection n’ait été organisée depuis l’indépendance du pays en 1993. On évoque aussi les mesures prises par le gouvernement en 2001 à savoir la fermeture des médias privés et l’arrestation d’opposants politiques. Mais on ne dit rien sur le contexte. On pourrait dès lors croire tout simplement que le président Isaias Afwerki a été soudainement frappé d’un excès d’autoritarisme. On dresse ainsi le portrait d’un tyran lunatique. On l’accuse même d’être alcoolique et d’avoir de l’argent planqué en Suisse. Sans apporter la moindre preuve évidemment. La réalité est différente. Isaias Afwerki est un homme lucide qui n’a aucun problème avec la boisson. Quand on connait un minimum l’Érythrée, c’est aberrant de devoir tordre le cou à de telles rumeurs ! Le président est modeste. Si vous vous rendez à Asmara, vous le croiserez peut-être en train de se balader dans la rue, en sandalettes et sans gardes du corps. On est loin de l’image du tyran mégalomane qui exploite son peuple pour sa richesse personnelle.

    Vous parliez des mesures de 2001. Que s’est-il passé que les médias n’évoquent pas ?

    En 2001, l’Érythrée sortait d’une guerre terrible avec son voisin éthiopien. L’Érythrée était une ancienne colonie d’Éthiopie, elle a mené la plus longue lutte du continent africain pour obtenir son indépendance. Mais l’Éthiopie ne l’a jamais digéré et un conflit a éclaté entre les deux pays en 1998. Durant la guerre, certains médias privés d’Érythrée corrompus par l’Éthiopie ont appelé à renverser le gouvernement érythréen. Des politiques et des officiers de l’armée ont également collaboré avec l’ennemi, espérant profiter du conflit pour prendre le pouvoir à Asmara. Cette guerre a ainsi fait tomber bien des masques en Érythrée, d’autant plus que personne ne donnait cher de la peau du gouvernement. Mais il a finalement réussi à repousser l’invasion éthiopienne. Et il a ensuite pris des mesures de sécurité en interdisant les médias privés et en emprisonnant ceux qui avaient collaboré avec l’ennemi. Rappelons également que des élections étaient prévues avant la guerre. Une commission électorale avait été mise sur pied et préparait le scrutin juste avant l’invasion.

    Sur le plan démocratique, la situation n’est donc pas des plus réjouissantes, certes. Mais lorsque l’on aborde ce problème, il faut avoir une analyse globale qui tient compte du contexte. Ce que les médias occidentaux ne font pas.

    Il n’y a plus eu de guerre avec l’Éthiopie depuis quinze ans. Mais toujours pas d’élections non plus. Et l’information reste aux mains de l’État. Pourquoi ?

    Tout d’abord, les tensions restent palpables entre les deux pays. Le gouvernement éthiopien se lance régulièrement dans des diatribes belliqueuses à l’encontre de son voisin. C’est d’ailleurs à la lumière de ce contexte tendu qu’il faut analyser la question de la circonscription en Érythrée. Contrairement à ce qui a été dit dans la presse, les jeunes ne sont pas enrôlés de force et à vie pour le service national. Avant la guerre, la durée de ce service était fixée à dix-huit mois. Elle a augmenté ensuite durant le conflit, mais a été ramenée depuis à sa durée initiale. L’Érythrée compte quelque 6 millions d’habitants. C’est presque la moitié de la Belgique. De l’autre côté, l’Éthiopie a une population de 90 millions d’habitants. Vous comprenez très vite que l’Érythrée n’a pas les moyens humains ni matériels pour construire une grande armée capable de tenir tête à son voisin. Le gouvernement n’a pas non plus la volonté de dépenser beaucoup d’argent là dedans. D’où le service national qui permet de faire appel à une armée de réserve en cas de conflit.

    Ensuite, n’oublions pas que l’Érythrée est située dans une des régions les plus chaotiques de l’Afrique. Sur cette question d’ailleurs, le gouvernement a un avis très intéressant dont on n’entend malheureusement pas parlé. Il estime que l’ingérence des puissances néocoloniales est principalement responsable des conflits qui traversent la Corne de l’Afrique. Et pour apaiser les tensions, l’Érythrée préconise de rassembler tous les acteurs régionaux autour de la table pour dialoguer pacifiquement, sans interférences des puissances étrangères. Enfin, le gouvernement est assez franc sur le sujet : les élections et les médias privés ne sont pas sa priorité, n’en déplaise à la vision ethnocentriste des Occidentaux qui glorifient le bulletin de vote au détriment d’autres enjeux plus cruciaux. Le gouvernement érythréen se bat avant tout sur le terrain du développement. Cela, les médias n’en parlent pas si bien qu’ils passent, selon moi, à côté de l’essentiel. En effet, après son indépendance, l’Érythrée a refusé les aides de la Banque mondiale et du FMI, ainsi que les programmes qui allaient avec. « Les Érythréens savent mieux que ces institutions internationales ce qui est mieux pour l’Érythrée », avait rétorqué le président Afwerki.

    Ce faisant, l’Érythrée est devenue le premier pays d’Afrique à atteindre les objectifs du millénaire. Ce programme avait été mis au point par les Nations unies en 2000 pour éradiquer la famine, développer les soins de santé et l’éducation, améliorer les conditions de vie des femmes et des enfants, etc. Il reposait essentiellement sur l’aide de l’Occident, mais est quelque peu tombé aux oubliettes avec la crise économique. Or, ce que nous montre l’Érythrée et qui est exceptionnel, c’est qu’un pays africain n’a pas besoin de l’aumône de l’Occident pour se développer. Il faut au contraire mettre un terme au pillage organisé par la Banque mondiale, le FMI et toutes ces institutions qui veulent imposer le néolibéralisme aux pays du Sud.

    Début juin, le Haut Commissariat pour les Droits de l’Homme des Nations Unies a publié un rapport accablant sur l’Érythrée. D’après ce rapport, le gouvernement érythréen est « responsable de violations flagrantes, systématiques et généralisées de droits de l’homme ». Le rapport ajoute que « ces violations pourraient constituer des crimes contre l’humanité ».

    Là encore, le rapport se base uniquement sur des témoignages de réfugiés, le gouvernement érythréen ayant refusé l’accès à la commission d’enquête des Nations unies. Or, un rapport construit à partir des seuls témoignages de demandeurs d’asile ne peut être fiable. En effet, pour obtenir le statut de réfugié politique, certains n’hésitent pas à travestir leur nationalité et à raconter ce que le pays d’accueil veut entendre. Parmi les réfugiés érythréens, vous avez ainsi des Éthiopiens qui se font passer pour ce qu’ils ne sont pas afin d’obtenir le droit d’asile. En 2013, deux parlementaires français ont remis au ministre de l’Intérieur un rapport pointant la proximité dangereuse entre ceux qui aspirent au statut de réfugié politique et les migrants économiques. Pour ces derniers, des réseaux mafieux qui gèrent les filières de passage vers l’Europe proposent de faux témoignages et des dossiers de persécution tout préparés. Ensuite, si certains inspecteurs de l’ONU font leur travail courageusement quitte à déplaire aux grandes puissances, d’autres n’hésitent pas à sacrifier leur devoir d’objectivité sur l’autel des intérêts politiques. En 2011 par exemple, le même Haut Commissariat pour les Droits de l’Homme facilitait l’intervention de l’OTAN en dénonçant la répression en Libye de manifestants pacifiques à coups de tanks, d’hélicoptères et d’avions. Aujourd’hui, on sait que ces accusations étaient totalement farfelues. Mais elles visaient à mettre la pression sur le gouvernement libyen. La même chose se produit avec l’Érythrée.

    Qui veut mettre la pression sur l’Érythrée et pourquoi ?

    Sur le plan économique et politique, l’Érythrée est un caillou dans la chaussure du néocolonialisme occidental. L’Afrique est un eldorado pour les multinationales. C’est le continent le plus riche... avec les gens les plus pauvres ! Et voilà qu’un pays africain déclare et prouve par la pratique que l’Afrique ne peut se développer qu’en s’affranchissant de la tutelle occidentale. Le président Afwerki est très clair sur la question : « Cinquante ans et des milliards de dollars d’aide internationale postcoloniale ont fait très peu pour sortir l’Afrique de sa pauvreté chronique. Les sociétés africaines sont devenues des sociétés d’éclopées. » Et il ajoute que l’Érythrée doit pouvoir se tenir sur ses deux propres pieds. Alors, comme tous les leaders africains qui ont tenu ce genre de discours contre le colonialisme, Isaias Afwerki est devenu un homme à abattre aux yeux de l’Occident.

    Le gouvernement érythréen ne facilite-t-il pas la campagne de diabolisation en refusant d’accueillir une commission d’enquête des Nations unies ?

    Il faut comprendre ce qui peut apparaitre comme une attitude fermée. Tout d’abord, l’Érythrée traine un lourd contentieux avec les Nations unies. Le pays avait été colonisé par les Italiens. Après la Deuxième Guerre mondiale et la défaite de Mussolini, l’Érythrée aurait dû obtenir son indépendance, mais on l’a rattachée à l’Éthiopie contre sa volonté. L’ancien Secrétaire d’État US, John Foster Dulles, déclara à l’époque : «  Du point de vue de la justice, les opinions du peuple érythréen doivent être prises en considération. Néanmoins, les intérêts stratégiques des Etats-Unis dans le bassin de la mer Rouge, et les considérations pour la sécurité et la paix dans le monde, rendent nécessaire que ce pays soit rattaché à notre allié, l’Éthiopie. » Cette décision a eu des conséquences catastrophiques pour les Érythréens. Ils ont été littéralement colonisés par l’Éthiopie et ont dû mener une lutte terrible pendant trente ans pour obtenir leur indépendance.

    De plus, durant ce combat, les Érythréens ont affronté un gouvernement éthiopien soutenu tour à tour par les Etats-Unis et l’Union soviétique. Durant la guerre froide, vous faisiez généralement partie d’un bloc ou de l’autre. Mais vous ne vous retrouviez pas avec les deux superpuissances de l’époque sur le dos ! Ça laisse des marques évidemment.

    Voilà pourquoi l’Érythrée estime aujourd’hui qu’elle n’a pas de comptes à rendre à la soi-disant « communauté internationale ». Elle défend farouchement sa souveraineté pour mener à bien sa révolution. Tout n’est pas parfait évidemment. Les Érythréens sont d’ailleurs les premiers à le reconnaitre. Malgré les résultats exceptionnels pour un tel pays en matière de santé, d’éducation ou de sécurité alimentaire, tous vous répondront avec beaucoup d’humilité qu’il y a encore beaucoup à faire. Mais pour que l’Érythrée continue à progresser, la meilleure chose à faire est de ne pas vouloir décider à la place des Érythréens. C’est pourquoi je me joins à la diaspora pour interpeler les Nations unies : « Pas touche à l’Érythrée ! »

    Source : Investig’Action

    Voir les dossiers d'Investig'Action "Tout ce que vous ne devriez pas savoir sur l’Erythrée" - Partie 1 - Partie 2 - Partie 3

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  • DÉCLARATION DE MS21 AU FORUM INTERNATIONAL D'ATHÈNES

     

    Le Mouvement pour un socialisme du 21e siècle (MS21), ne pourra pas participer au Forum international anti-Union européenne et anti-Euro qui se tiendra à Athènes les 26, 27 et 28 juin 2015.

    Par cette déclaration, le MS21 soutient cette initiative et la résistance du peuple grec aux politiques d'austérité imposées par les institutions libérales que sont la Commission européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Monétaire International.

    Le MS21 est solidaire du peuple grec et respecte ses choix politiques exprimés en janvier 2015. La souveraineté nationale est un droit intangible et ce droit est nié en Grèce, comme ailleurs, par les institutions européennes et le FMI.

    Le MS21 dénonce la complicité du gouvernement «socialiste» français et de son président François Hollande qui ont pris fait et cause pour le régime d'austérité décrété contre le peuple grec.

    Le soutien sans réserve de MS21 au peuple grec est guidé par des considérations politiques, humanitaires et de solidarité. La légitimité de ce soutien est largement justifiée par le caractère illégal, illégitime, insoutenable et odieux de la dette grecque démontré par le Comité sur la vérité sur la dette publique grecque.La falsification des statistiques a volontairement dramatisé le déficit fiscal public grec et justifié la stratégie de la troïka (FMI, Commission européenne et BCE), stratégie acceptée par les autorités grecques d'imposer un plan que l'on n'ose plus qualifier d'aide à la Grèce. Pire, «le FMI savait parfaitement que les mesures qu'il dictait allait avoir un coût social terrible et un coût économique terrible» (Eric Toussaint), ce qui est totalement en contradiction avec ses statuts. Il y a là, donc, véritablement crime contre le peuple grec.

    Le MS21 renouvelle son soutien au gouvernement actuel (SYRIZA) qui lutte pour enrayer une crise humanitaire qui n'a que trop duré (salaires et retraites amputées de 40 à 50 %, éducation et santé sacrifiées). Dans ce bras de fer il convient de noter l’intransigeance particulière du FMI, preuve s’il en fallait de la dépendance de l’UE et de ses gouvernements à l’égard de cette institution .

    Le soutien que nous apportons au peuple grec vise également à permettre un effet de «contagion» vers les autres pays de l'Union européenne (Espagne, Portugal, Italie, Irlande, France) soumis aux mêmes diktats de l'argent.

    Le MS21 dénonce le caractère odieux et anti-démocratique des institutions européennes en rappelant la déclaration de Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne au lendemain des élections en Grèce :«Dire que tout va changer parce qu'il y a un nouveau gouvernement à Athènes, c'est prendre ses désirs pour des réalités (…) il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens»! Ces instances par leurs exigences insensées vis-à-vis du peuple grec et de ses dirigeants démocratiquement élus ont démontré que non seulement elles se sont instaurées sans les peuples, et pire, non pas pour les peuples mais bien contre eux.

    L'euro et l'Union européenne (UE) ont fait la preuve qu'ils ne sont pas réformables de l'intérieur. Pour le MS21, en sortir est un préalable nécessaire à toute avancée sociale et démocratique.

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  • Révolte à Tourcoing : leçons sur l’articulation systémique police-médias-justice

    par Saïd Bouamama

     

    (5 juin)

     

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    Depuis 4 jours au moment où nous écrivons cet article, le quartier de la Bourgogne à Tourcoing est le lieu d’affrontement entre la police et les jeunes du quartier. Véritable scène de guerre avec un hélicoptère survolant le quartier dès le soir tombé, courses-poursuites contre des groupes de jeunes lançant des pierres et nombreuses arrestations. Le déclencheur est une nouvelle fois la « mort d’un frère (1) », comme disent couramment les jeunes dans nos quartiers. La presse locale se fait comme toujours le relais des explications officielles et ne se donne même pas la peine de recueillir les autres versions circulant sur le quartier ni d’interroger sur les conditions de l’accident. Quant à la presse nationale, le silence est assourdissant. Il faut attendre le quatrième jour et l’extension de la révolte aux villes voisines de Roubaix et Wattrelos pour entendre les premières émissions radio. Ce type de drame et les révoltes qui les accompagnent sont récurrents en France. Malgré cette fréquence, l’articulation systémique police-médias-justice conduit à une minoration des incidents et à leur occultation, elle-même productrice d’une banalisation.

     


     

    La cécité volontaire

     

    Les autorités françaises se refusent à comptabiliser les morts successives à un contact avec les « forces de l’ordre ». Il est dès lors impossible de produire des analyses objectives se basant sur les récurrences et les comparaisons des circonstances. Ce type de recensement existe dans d’autres pays comme les USA, le Canada ou l’Allemagne (2). Il s’agit donc bien d’une cécité volontaire ayant comme conséquence de construire chaque situation comme « cas » isolé ne relevant d’aucune cause systémique. Avec un tel aveuglement volontaire, les « morts de frères » apparaissent au mieux comme des « bavures » et au pire comme de la « légitime défense ».

    Dans les deux cas, l’institution policière comme système n’est pas interrogée ni dans ses missions, ni dans ses méthodes, ni dans son organisation. L’organisation d’une cécité volontaire ne se limite pas en France à la police. Le refus de mettre en place des statistiques selon les origines aboutit à une même invisibilité des discriminations racistes avec le même résultat d’occultation des processus systémiques en œuvre.

    Quelques récurrences peuvent cependant être relevées en comparant les situations parvenant à trouver un écho dans les médias. Au-delà des analyses de nombreux articles de presses se refusant par « professionnalisme » à toute comparaison, des faits têtus contraignent à l’interrogation :

    « C’est un homme noir ou d’origine arabe, habitant un quartier populaire de l’agglomération francilienne ou lyonnaise, âgé de 25 à 30 ans. Idem pour les circonstances qui leur ont été fatales : course-poursuite en voiture, garde-à-vue ou placement en cellule de dégrisement, contrôle d’identité ou interpellation qui tourne mal, tentative de fuite…(3) »

    Les journalistes sont pourtant (nous l’espérons) au courant de quelques caractéristiques de l’institution policière mises en évidence par la recherche. Celles-ci devraient au moins les conduire à une posture d’interrogation critique. Le journal le Monde se félicite ainsi que « l’extrême-droite ne parvient pas à percer dans la police » dans les élections professionnelles de décembre 2014 (4) en soulignant que « La percée des syndicats de police proches de l’extrême droite, redoutée par des organisations représentatives et la place Beauvau, n’a finalement pas eu lieu (5) ». Une autre conclusion de ce décalage entre crainte et résultat est cependant possible : celui de la banalisation, bien au-delà de l’extrême-droite classique des postures essentialistes, sécuritaires et racistes à l’endroit des quartiers populaires en général, de leurs habitants issus de la colonisation en particulier et des jeunes de cette origine encore plus spécifiquement.

    En témoigne l’investigation anthropologique de Didier Fassin auprès d’une équipe de la BAC. L’auteur y met en évidence trois faits saillants des pratiques de la Brigade Anti Criminalité : les arrestations arbitraires ; le caractère disproportionné des moyens mis en œuvre ; (quatre véhicules, soit une quinzaine de policiers, avec exhibition de Flash-Ball…) ; le recours à des pratiques vexatoires. Surtout, il démontre le lien entre opinions racistes des policiers qu’il a accompagné dans leur travail et pratiques discriminatoires (6).

    Le livre témoignage de la policière Sihem Souid concerne, lui, Les policiers de la PAF et met en évidence les mêmes propos racistes (ici complétés par d’autres mots homophobes) et les mêmes pratiques humiliantes et vexatoires (7).

    Ces deux exemples convergent avec les rares études portant sur le point de vue des premiers concernés c’est à dire ici les jeunes des quartiers populaires. Marwan Mohammed résume ainsi l’opinion de ces jeunes dans son enquête sur les « bandes de jeunes » de la région parisienne : « le statut de la police est relativement homogène : elle est raciste, violente et vicieuse (8) ». Le son de cloche est le même dans les propos recueillis par Sophie Body-Gendrot, Catherine Wihtol de Wenden. Voici celui de Faudil à propos de son expérience :

    « Ce qui m’a choqué, c’est le manque de respect … Ils m’ont mis la honte… On est rien du tout … C’est comme si j’étais pas comme eux, ils m’ont tué avec le fait que je sois basané… Ils m’ont massacré. J’étais comme un prisonnier de guerre avant l’exécution … Ce qui m’a le plus choqué… ils ont touchés à la dignité de mes parents … Ici on est victimes de la naissance à la mort … l’humiliation est dans ma tête, personne ne pourra me l’enlever sauf si justice est faite (9). »

    Ce qui est frappant dans le point de vue des premiers concernés, c’est son caractère trans-générationnel. L’expérience d’humiliation que restitue le terme de « hoggra (10) » qu’utilisent les jeunes dans les quartiers populaires est la même que celle que nous avons-nous même vécue dans notre propre adolescence. Je l’ai retrouvée en novembre 2005 lors de conférences dans les quartiers populaires de la région parisienne (11). C’est encore elle que je rencontre dans les séances consacrées à l’écriture d’un livre avec un groupe de femmes de Blancs-Mesnil (12).

    C’est enfin le même sentiment d’humiliation entendu par ces quadragénaires de Tourcoing à propos des explosions actuelles : « On a envie d’exploser nous aussi. On ne le fait pas parce qu’on a nos familles. La police et ses contrôles c’est vraiment de la hoggra qui dure et qui donne envie de tout faire péter ».

    L’expérience du rapport à la police dans les quartiers populaires est généralement marquée par l’abus, la discrimination et surtout l’humiliation. L’occultation de cette donnée de base, empêche toute compréhension aux révoltes qui explosent fréquemment à l’issue des « morts des frères ». Mais bien sûr là-dessus : silence de la presse.



     

    La production d’un système

    Nous ne sommes pas, bien entendu, en présence d’une « essence » raciste de la police et des policiers mais bien du résultat d’un système de fonctionnement alliant des héritages culturels, des missions précises orientant les pratiques, des modes de fonctionnement, etc. Quelques études se sont penchées sur ces processus systémiques. Analysant la « flambée raciste de 1973 en France (13) », Yvan Gastaut met en évidence une causalité historique marquant l’inconscient collectif :

    LA SUITE ICI

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  • Les USA financent le terrorisme ? Juifs pacifistes : les attaques du RAID

    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
    Le 21 mai 2015 à l’Assemblée Nationale, lors du colloque intitulé « La France peut-elle retrouver une diplomatie indépendante », un ancien ambassadeur de France et ancien secrétaire général du Quai d’Orsay a déclaré que l’OTAN n’aurait pas dû survivre à la disparition de l’URSS et à la dissolution du Pacte de Varsovie. Les initiateurs du présent appel de sensibilités républicaines et patriotiques diverses, ayant dans le passé, approuvé ou non l’existence de l’OTAN affirment unanimement, qu’en effet aujourd’hui, (...) Lire la suite »
     
    Cette semaine
    Seumas MILNE
    La guerre contre le terrorisme, cette campagne sans fin lancée il y a 14 ans par George Bush, est prise de contorsions de plus en plus grotesques. Lundi, le procès à Londres d’un suédois, Bherlin Gildo, accusé de terrorisme en Syrie, s’est effondré lorsqu’il est devenu clair que les services de renseignement britanniques avaient armé les mêmes groupes rebelles que le défendeur était accusé d’appuyer. L’accusation a abandonné l’affaire, apparemment pour éviter d’embarrasser les services de renseignement. (...) Lire la suite »
     
    Interview de Ulises Guilarte De Nacimiento, secrétaire général de la Centrale des Travailleurs Cubains (CTC).
    Maïté PINERO
    Avant de se rendre à une réunion de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) à Bruxelles, Ulises Guilarte De Nacimiento, élu l’an dernier secrétaire général de la Centrale des Travailleurs Cubains, a séjourné à Paris où il a été reçu par Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Il fait le point sur les changements à Cuba. Les changements suscitent de l’intérêt et aussi beaucoup d’interrogations chez vos amis. Que leur répondez-vous ? Quand nous avons adopté, l’an dernier, la loi sur (...) Lire la suite »
     
    Diana JOHNSTONE
    Les agents du FBI qui ont fait éclater le scandale de la Fédération internationale de football à la fin mai en faisant arrêter un groupe d’étrangers en Suisse sont naturellement convaincus que leur seul but est de lutter contre la corruption. Les idéologues américains qui prônent le « R2P » - le « droit et la responsabilité de protéger » - n’ont aucun doute que l’intervention armée des États-Unis est un moyen approprié pour protéger les droits humains. Les officiers de l’Armée de l’Air qui bombardent les (...) Lire la suite »
     
    La Qatar, nouveau pays des Droits de l’Homme...
    Damien ROUSTEL
    Le président français est critiqué pour avoir décoré en catimini le patron de Qatar Airways, la compagnie qui fait peur à Air France. Le Qatar s’est de nouveau fait épingler. Mais cette fois, ce n’est pas par une organisation humanitaire, des journalistes ou un parti politique, mais par le président de la République française en personne. Doha, pourtant prompte à dénoncer un Qatar bashing ambiant ou à attaquer en diffamation, n’a pas protesté. Au contraire. La compagnie aérienne Qatar Airways a fait (...) Lire la suite »
     
    VILA
    On a tous appris à l’école que l’une des raisons de la montée du nazisme est le montant exorbitant des réparations de l’Allemagne lors du traité de Versailles. Ce montant a été fixé à Londres en 1921, à 132 milliards de mark-or, ce qui correspondait à un semestre du revenu national de l’Allemagne. Mais le capital étasunien a vu une opportunité avec l’Allemagne vaincu de s’implanter économiquement en Europe et aussi de tempérer les appétits revanchards de l’Angleterre et de la France. Les 14 points de Wilson (...) Lire la suite »
     
    Robert FISK
    Nous avons entendu parler des menaces sur les monuments, mais qu’en est-il de la tragédie qu’ont vécue les êtres humains ? Dans la ville voisine de Hayan, située sur les gisements de pétrole et de gaz du désert syrien, Robert Fisk a recueilli les témoignages des rares personnes qui ont réussi à échapper aux envahisseurs djihadistes d’Isis. Lorsque les hommes armés cagoulés de noir de « l’État islamique » ont infiltré la banlieue de Palmyre, le 20 mai, la moitié des personnels de l’usine de traitement du (...) Lire la suite »
     
    José FORT
    Dans la nuit de lundi à mardi, à Marseille, à 1h30, le Raid et d’autres forces de police enfonçaient la porte de Pierre Stambul. Le vice-président de l’Union juive française pour la paix (UJFP) a été frappé, menotté, gardé à vue pendant plusieurs heures puis relâché sans explications, sans excuses. Dans la nuit de mardi à mercredi, cette fois à Ivry sur Seine à 2h30 du matin, c’est au domicile de Jean-Claude Lefort que des forces de police ont tenté d’arrêter le député honoraire. Même procédé qu’à Marseille (...) Lire la suite »
     
    Bernard GENSANE
    Cet article prolonge celui de Maxime Vivas consacré à cet ouvrage. Hugo Chávez : Ma première vie. Conversations avec Ignacio Ramonet. Paris : Éditions Galilée, 2015. On ne peut pas dire que ce livre essentiel ait été étouffé sous les recensions, ni que son co-auteur, Ignacio Ramonet, qui a pourtant réalisé un ouvrage d’une densité rare (il faut dire qu’il n’avait pas en face de lui une coquille vide), ait encombré les plateaux de télévision, ceux des éclats de rire à la Ruquier ou ceux des sourires de (...) Lire la suite »
     
    Johanna Marquez et Maritfa Perez
    Si elles ne pèsent encore que quelques pour cent d’audience locale face à la grosse machine des médias privés, les 46 télévisions populaires du Venezuela, chacune avec son identité et sa liberté de parole, cherchent à construire un nouveau type de télévision. C’est à ces jeunes rebelles ignorés par les journalistes occidentaux que Venezuela Infos va donner la parole dans les mois à venir. Commençons par ceux de Tatuy TV, une télévision perchée dans les Andes de Mérida. Q. Pouvez-vous nous parler des (...) Lire la suite »
     
    UJFP
    Il est 1 h 30. Le téléphone fixe sonne longuement. Pierre décroche : personne au bout du fil. À 3h 50 il entend du bruit et des voix à sa porte. Il sort. Le Raid lui tombe dessus. Il reste menotté pendant une heure. Sa compagne qu’il est censé avoir assassinée est là, mais cela ne les calme pas. Le commissariat du 8ème arrondissement prend le relais. Pierre restera en tout sept heures en garde à vue. Il ne sera interrogé qu’une fois. Il sortira vers 11 h sans aucune excuse avec plusieurs portes (...) Lire la suite »
     
    Collectif pour un audit citoyen
    Malgré l’ingérence et la pression des dirigeants de l’Union Européenne, le peuple grec a décidé de prendre courageusement son destin en main et d’en finir avec les politiques d’austérité qui ont plongé le pays dans la misère et la récession. Dans les pays victimes de la Troïka, mais aussi dans de nombreux autres pays européens, cette victoire est perçue comme un formidable encouragement à lutter pour mettre un terme à des politiques profitables aux marchés financiers et désastreuses pour les populations. (...) Lire la suite »
     
    Sophie CHAPELLE
    C’est une chasse au trésor des temps modernes, à l’époque néolibérale. Beaucoup moins romanesque qu’autrefois mais toute autant rémunératrice qu’une quête aux manuscrits anciens : 100 000 dollars (89 700 euros). C’est la récompense qu’offre le site WikiLeaks à qui révèlera le « secret le mieux gardé des États-Unis » : les détails de l’accord de partenariat transpacifique (TPP). Ce projet d’accord commercial international est en train d’être négocié dans la plus grande discrétion entre une douzaine d’États situés (...) Lire la suite »
     
    Cecilia ZAMUDIO
    La situation politique en Amérique Latine s’inscrit dans une situation mondiale dans laquelle s’accélère l’accumulation capitaliste par le biais d’une plus grande exploitation des travailleurs, d’une plus grande déprédation de l’environnement, et d’une augmentation des guerres impérialistes. Il y a une intensification du pillage contre les peuples d’Amérique Latine, et une intensification du terrorisme d’État qui garantit l’accumulation capitaliste. Cette action mortifère menée par les armées officielles (...) Lire la suite »
     
    Moon of Alabama
    Lorsque l’ennemi attaque en nombre écrasant, il est logique de se replier sur ses meilleures lignes de défense et de protéger uniquement le cœur du pays. L’assaut simultané des « rebelles modérés » d’Al-Qaïda et des djihadistes de l’État islamique, soutenus par les États-Unis, la Turquie et le conseil de coopération du Golfe, exige que le gouvernement syrien centralise ses capacités et son matériel et se place en position défensive. Ce n’est bien sûr pas un changement stratégique ni un signe de faiblesse, (...) Lire la suite »
     
    La Jornada
    Éditorial du journal La Jornada (Mexique, gauche) du vendredi 05 juin 2015. La veille, avec 247 voix pour 176 contre, la Chambre des Représentants des États-Unis approuvait un amendement législatif maintenant la restriction des voyages à Cuba, en claire opposition avec la nouvelle politique d’ouverture du président Barack Obama. La Chambre des Représentants des Etats-Unis, de majorité républicaine, a voté hier en faveur d’une clause pour le budget du transport urbain, qui maintient de facto les (...) Lire la suite »
     
    Jean-François GAVA
    Que nous fussions en guerre, nous n’avons pas attendu la tuerie de Paris du 7 janvier pour le comprendre. La déclaration par les faits du 11 septembre 2001, commentaires ’experts’ ou autorisés en général compris, était déjà assez éloquente à cet égard. Mais qui sommes-’nous’ qui sommes en guerre, de quelle guerre s’agit-il ? Ce ’nous’ n’est ni l’Empire, qui prétend défendre nos ’valeurs’, ni, sans absurdité, le terrorisme. Nous sommes en guerre parce que l’Empire nous déclare la guerre à nous qui ne sommes ni (...) Lire la suite »
     
    Francis JOURNOT
    La dette publique de l’État français atteint 6 000 milliards d’euros, équivaut à plus de 20 années de recettes fiscales et prés de 300 % du PIB. Le processus de cavalerie financière de la dette publique auquel les gouvernements ont recours depuis la loi bancaire du 3 janvier 1973, expose plus que jamais la France, à la volatilité des marchés financiers et au défaut de paiement. Des engagements plus confidentiels, hors-bilan et portés par l’État, pour le paiement des pensions de retraites des (...) Lire la suite »
     
    Chien Guevara
    Les Etats-Unis n’en finissent pas d’espionner, de torturer, et parfois en association avec le Royaume-Uni. Si on ajoute les Emirats Arabes Unis, c’est presque à croire que tous les pays qui se revendiquent « unis », sont les pires oppresseurs... Barak Obama avait annoncé qu’il fermerait Guantanamo. Récemment, un rapport sur la torture accablait les USA, qui gesticulaient pour essayer de surnager, en affirmant mensonges contre mensonges. Les faits sont pourtant là : Guantanamo n’a pas été fermée, (...) Lire la suite »
     

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  • Les dérives du journalisme « mainstream » (l'affaire Bugingo)


    par Ahmed Bensaada

     

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    Alors que la bien-pensance s’acharne sur le journalisme alternatif, citoyen et engagé, que des listes de « dangereux sites complotistes » sont arbitrairement établies et que des gouvernements cherchent à museler les voix qui ne répètent pas à l’unisson des « vérités » suintant d’un unanimisme primaire, le journalisme « mainstream » connaît un scandale retentissant qui révèle une fois de plus ses dérives professionnelles, son manque de probité et ses carences déontologiques

     

    En effet, François Bugingo, un journaliste vedette québécois (d’origine rwandaise mais né au Congo) s’est fait épingler par une consœur qui a disséqué son parcours professionnel [1]. Et toute la panoplie du journaliste véreux y passe : des reportages inventés de toutes pièces, des entrevues fictives, des missions de libération d’otages imaginaires, etc. C’est à se demander comment cet énorme ramassis de mensonges n’a pas pu être détecté plus tôt. Et, apparemment, Isabelle Hachey, l’auteure de l’article incriminant n’était pas la seule dans le secret des Dieux.

    « Si tant de gens dans le milieu savaient pour Bugingo, pourquoi n’est-ce pas sorti plus tôt ? » s’est questionné un collègue journaliste [2].



    François Bugingo

    C’est que l’inertie du système médiatique est trop importante pour permettre l’éviction rapide d’un journaleux en mal d’aventures rocambolesques.

    D’autant plus que même après la divulgation de ces graves fautes, la recherche des circonstances atténuantes a été de mise.

    « Il [Bugingo] n’inventait pas à proprement parler des reportages. Il agrémentait ses analyses et commentaires d’anecdotes spectaculaires dont il était le héros. C’était dit comme en passant. Comme une toile de fond. Un décor. Une musique d’ambiance. Ce n’était pas au centre de son propos. Simplement, il voulait qu’on entende des balles siffler autour de son personnage. Que la poussière du désert vous entre dans les narines en l’écoutant parler d’Afrique du Nord » [3].

    « De toute façon, il n’est pas le premier à avoir agi de la sorte » semble nous dire Isabelle Hachey dans le même article où elle enfonce son confrère dans les catacombes du journalisme. Et de citer les cas de célèbres fraudeurs médiatiques tels Brian Williams, Jane Cooke, Jayson Blair ou le « mystificateur » Stephen Glass, comme si le maljournalisme de certains atténuait celui des autres.

    Bugingo est d’autant plus inexcusable qu’il était une « bête » médiatique boulimique : collaborateur au journal télévisé, animateur à la radio et chroniqueur dans un journal à grand tirage de Montréal. Il était aussi vice-président international de Reporters sans frontières (RSF) et président de RSF Canada.

    Ce même RSF dont un certain Robert Ménard (actuellement maire FN de Béziers !) a été l’un des fondateurs avec tout ce que cette liaison peut comporter comme atteinte à la liberté de la presse. D’autre part, il a été montré que RSF a été financé par des organismes américains d’« exportation » de la démocratie proches du gouvernement américain comme la National Endowment for Democracy (NED) [4] et la Fondation Soros [5]. Rappelons que ces deux organismes ont été largement impliqués dans les révolutions colorées et dans le fameux « printemps » arabe [6].



    Robert Ménard

    Il faut se rendre à l’évidence que le cirque médiatique que représente le procès public de Bugingo se veut en fait une cérémonie populaire d’absolution de tout le système journalistique « mainstream » : une tentative de purification du système par élimination des impuretés, l’ablation à vif d’une verrue pour que le reste de la peau paraisse plus lisse…

    Mais peut-on réellement penser que le système médiatique « mainstream » puisse se payer aussi facilement un bain de jouvence en clouant au pilori l’un de ses membres et continuer, dans son ensemble, à ne pas se conformer, régulièrement, aux principes élémentaires de l’éthique du métier ?

    Que penser, en effet, de la couverture des différents évènements internationaux qui ont secoué et secouent encore notre monde ?

    Le charnier de Timisoara



    A-t-on, par exemple, enquêté en décembre 1989 sur l’affaire du faux charnier de Timisoara (Roumanie) qualifiée par le journaliste Ignacio Ramonet comme « la plus importante tromperie depuis l’invention de la télévision » avant de la diffuser à travers le monde [7] ? Non, bien sûr. La « révolution roumaine » nécessitait la diabolisation du régime de Bucarest.



    "Timisoara : le clou dans la chaussure des médias"

    Les couveuses koweïtiennes



    Et cette jeune demoiselle en larmes qui a témoigné en 1990 devant une commission du Congrès des États-Unis dans l’affaire de « couveuses koweitiennes » ? Était-il si compliqué de découvrir qu’il s’agissait de la propre fille de l’ambassadeur du Koweït à Washington ? Et que toute cette comédie a été orchestrée par la compagnie américaine de relations publiques Hill & Knowlton pour la rondelette somme de 10 millions de dollars [8] ? Non, bien sûr. La première guerre du Golfe nécessitait la diabolisation du régime de Bagdad.

     

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