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  • La « peste brune » à nos portes ?, la CIA fabrique des informations, Langues régionales ou minoritaires...

    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
    Ayez l’esprit « grandsoiriste » pour vos cadeaux de fin d’année
    legrandsoir
    Votre site vous suggère deux cadeaux utiles, informatifs, alternatifs, militants et agréables à vous offrir ou à offrir à vos proches : Le DVD du documentaire « Revolucionarios » de Vincent Delbalat, sur une idée de Viktor Dedaj. En vente à www.artmurprod.fr 20 € (15€ + 5€ frais de port par chèque bancaire à l’ordre de : association Art’Mur production – 3 rue de la Poste – 22650 Ploubalay, Le polar historique de Maxime Vivas : « Rouges, les collines de Caracas ». Editions Arcane 17. 22 euros, 275 (...) Lire la suite »
     
    Cette semaine
    Comment la CIA fabrique des informations contre le gouvernement du Venezuela (La Jornada)
    José Manuel Martín Medem
    Quand Felipe Gonzalez dit que le Venezuela vit sous un régime tyrannique, personne ne demande à l’ancien chef du gouvernement espagnol qu’il expose ses arguments qui soutiendraient un mensonge aussi éhonté. Et lui de rajouter que le Chili de Pinochet respectait plus les droits de l’homme que le Venezuela de Maduro. Par contre quiconque voudrait lui répondre se verrait obligé d’apporter milles et une preuve, lesquelles n’auraient de toute façon aucun effet contre la mauvaise foi. Le Venezuela n’est (...) Lire la suite »
     
    Entrevue accordée par le Président Bachar al-Assad à la télévision tchèque le 1er décembre 2015 [Texte intégral]
    Syrie : La laïcité est la chose la plus précieuse que nous tentons de protéger
    Bachar al-Assad
    Question 1 : Permettez-moi de commencer par une question personnelle. Vous êtes médecin. En 2011, vous avez dit, et je vous cite, que vous avez choisi la chirurgie ophtalmologique, car c’est une spécialité qui se pratique rarement en situation d’urgence avec peu de saignement. Cette même année 2011, la guerre syrienne a éclaté ; le conflit le plus meurtrier dans le monde et une grande urgence. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Président al-Assad : Si vous cherchez à établir une relation entre ce (...) Lire la suite »
     
    Il n’y a pas de fascisme « à visage humain »
    La « peste brune » à nos portes ? No pasarán ! Si nous faisons ce qu’il faut…
    Jean ORTIZ
    Ces jours-ci nous mesurons une fois de plus le fort rejet du « système » par des millions d’exploités, le carton rouge aux comportements politiques frelatés. Combien de fois, nous communistes, l’avons dit et répété : le fascisme -appelons un facho un facho- cela peut commencer par un sourire convenu, un programme faussement « social », une victoire électorale, des frustrations populaires… Et nous savons que cela termine toujours à Buchenwald (pour faire court). « Comment est-ce possible ? », « en (...) Lire la suite »
     
    Pourquoi la victoire de la droite n’a-t-elle déclenché aucune liesse dans les rues ?
    VENEZUELA : PAYSAGE AVANT LA BATAILLE
    Thierry DERONNE
    Avec l’élection de deux tiers de députés de droite vient de se répéter le scénario médiatique qui accompagna la défaite électorale des sandinistes au Nicaragua en 1990. Le pays semble rentrer dans l’ordre néo-libéral, on reconnaît que la « dictature » est une démocratie, on félicite les perdants pour leur reconnaissance immédiate des résultats. Mais pourquoi Caracas, au lendemain du scrutin, était-elle si triste ? Pourquoi une telle victoire n’a-t-elle déclenché la moindre liesse dans le métro, dans les rues (...) Lire la suite »
     
    Quelques leçons de l’histoire en marche…
    Luniterre
    Ce Lundi matin, la France se réveille tripartite... Néanmoins, l’abstention reste le premier parti de France, et cela malgré la mise en scène macabre de la terreur comme nouvel arrière plan permanent de la crise... Incapable de surmonter sa crise chronique, le système capitaliste se devait d’engendrer une alternative populiste pour endiguer le mécontentement populaire. Incapable d’étouffer les aspirations à l’indépendance des peuple de son ex-empire colonial et actuelle zone d’influence (...) Lire la suite »
     
    Témoignage d’un jeune désabusé et en colère
    Rendez-moi ma gauche
    Jean-Baptiste SIMON
    On est lundi 7 décembre 2015, et encore une fois, on se réveille avec la gueule de bois. Sauf que celle-ci on ne dira pas qu’on ne l’avait pas vu venir. Ce matin sur les radios, les analyses sont les mêmes qu’à chaque fois, un politique divers est invité pour nous dire combien il a mal à sa république, et combien il faut qu’il y ait un sursaut démocratique qui transcende les clivages, dépasse les logiques partisanes, qui sorte des calculs politiques mesquins. Pour sauver la république. Bien dit ! Du (...) Lire la suite »
     
    L’abstention gagne les élections régionales en France
    Ernesto BUSTOS
    Les résultats du premier tour des élections régionales en France placent le Front National (FN) comme le premier choix des électeurs après l’abstention qui est réllement l’option majoritaire. Mais celle-ci n’est considérée par nos autorités que pour les statistiques, elle ne mérite pas plus de quelques minutes de commentaires dans les médias qui réprouveront ce comportement des insouciants et le manque de civisme. Cependant il est temps de nous remettre en question, le FN s’installe doucement mais (...) Lire la suite »
     
    Venezuela : il y a des nuits maudites...
    Jean ORTIZ
    Il y a des nuits maudites... Des heures à attendre, inquiet, très inquiet, les résultats des élections législatives au Venezuela bolivarien. 19 millions d’électeurs... 167 députés... A six heures et des poussières, et cinq tasses de café, la télé vénézuélienne nous assomme... Le président Maduro s’adresse au peuple. L’opposition gagne 99 sièges sur 167, soit les deux tiers... Quelques circonscriptions manquent encore à l’appel. Mais la victoire est nette... Le sang ne coule pas dans les rues comme l’avaient (...) Lire la suite »
     
    Le FN ne progresse pas en voix, mais fait le plein de ses électeurs
    Résultats détaillés des élections régionales, analyses et propositions
    Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF)
    Dès hier soir, www.initiative-communiste.fr vous donnait les premiers résultats des élections régionales, ainsi que l’analyse du PRCF et ses propositions. Retrouvez ci-après, l'analyse détaillée régions par régions de ce premier tour. Participation : Dans un contexte dramatique, plus de 6 millions de chômeurs, et après deux attaques terroristes à Paris en 2015 au mois de janvier et ce 13 novembre dernier, la participation marque un léger rebond par rapport aux dernières élections régionales, mais (...) Lire la suite »
     
    Salut les COP-ains !
    Pierre LEVY
    On ne pouvait rêver meilleur prologue. Symboliquement, un mois avant l’ouverture de la dite COP21 – cette grand-messe mondialisée qui démarre ce 30 novembre à Paris et doit préparer les futurs sacrifices offerts au dieu Climat – la France officielle, hôte de l’événement, a puni un mécréant. Fin octobre, Philippe Verdier, chef du service météo de France 2, a été mis à la porte pour avoir publié un ouvrage allant contre les vérités officielles sur le réchauffement de la planète. Une telle sanction, dans un (...) Lire la suite »
     
    La politique n’est pas un spectacle
    Le spectacle du terrorisme
    Fabrice AUBERT
    PROVOCATION OU REALITE ? S’agit-il d’une provocation d’indiquer que dans la période actuelle mortifère, nous assistons à un spectacle… Cette approche, ce titre sont-ils l’œuvre d’un « gauchiste » ou la réalité matérielle, dès lors que l’on veut bien briser la glace des apparences… et donc nécessairement analyser : « Nous vivons l’heure du terrorisme et nous ignorons son histoire. Pris par la violence des images, la surenchère des menaces, la confusion de l’information « en continu », nous laissons finalement (...) Lire la suite »
     
    Et si l’« état d’urgence » devenait permanent ?
    Jean ORTIZ
    Et si l’état « d’urgence » (en réalité d’exception) perdait son caractère urgent, sans pour autant abandonner son cadre coercitif, et devenait l’état « normal », quotidien, de la société qu’ils voudraient : soumise, surveillée, lobotomisée, manipulable à gré ? Cela ne relève pas d’un cauchemar orwélien mais de scénarios politiciens caressés par certains pour se refaire une santé électorale, perpétuer « l’union sacrée », dépolitiser les enjeux, reléguer les questions sociales, évacuer les antagonismes de classe, (...) Lire la suite »
     
    Vers une Europe supranationale, une Europe des régions, des communautés ethniques, des décideurs déliés de tout contrôle
    Langues régionales ou minoritaires
    Françoise OLIVIER-UTARD
    La question de la ratification de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires devait revenir cet été sur la scène publique, mais le débat a finalement été une fois de plus repoussé. Plus le temps passe, plus cette charte soulève des questions graves, sur lesquelles le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État ont rendu par trois fois un avis défavorable argumenté. La pertinence de la ratification n’apparaît pas, mais le danger d’y procéder. En tout état de cause, la simple lecture (...) Lire la suite »
     
    C’est l’initiative russe en Syrie qui est désormais la nouvelle cible des bombes britanniques
    John Laughland
    Le Royaume-Uni lance sa campagne de bombardements en Syrie, mais pas principalement pour combattre Daesh, explique l’expert britannique John Laughland. Fin août 2013, la Chambre des Communes à Londres a surpris le monde entier en votant contre le gouvernement de David Cameron qui voulait lancer, avec les Américains, une guerre contre la Syrie. C’était grâce à ce vote que le régime de Bachar al-Assad est toujours au pouvoir. Le fait que David Cameron veuille attaquer tantôt le régime syrien, (...) Lire la suite »
     
    COP21 : Comprendre dialectiquement les relations entre le devenir naturel de la Terre et le « progrès historique ». (Re)produire scientifiquement la nature ?
    Georges GASTAUD
    Il faut d’abord combattre l’idée biblique, coranique, etc. que l’homme a péché contre la nature, création intangible de Dieu, et qu’il devrait donc renoncer à l’idéal prométhéen pour rentrer dans le sein de Gaïa ou de la Pachamama. Dans cet esprit, il convient de dénoncer le retour infra-biblique aux vieilles religions de la nature, au « magisme », à la pensée mythique et à un néo-paganisme qui ne demande qu’à servir de socle à un néo-hitlérisme « nietzschéen » et à un libéral-fascisme (guerre économique de (...) Lire la suite »
     
    Section internationale du discours présidentiel à l’Assemblée fédérale russe
    « Allah a aveuglé la clique dirigeante en Turquie »
    Vladimir POUTINE
    3 décembre 2015 – Kremlin, Moscou - Vladimir Poutine a prononcé son discours présidentiel annuel à l’Assemblée fédérale. Conformément à la tradition, cette adresse a eu lieu dans le Hall St George du Kremlin devant un parterre de plus de 1000 personnes. Etaient notamment présents les membres du Conseil de la Fédération, les députés de la Douma, les membres du gouvernement, les chefs des Cours Constitutionnelles et Suprêmes, les gouverneurs régionaux, les chefs des assemblées régionales législatives, les (...) Lire la suite »
     
    « PILE JE GAGNE, FACE TU PERDS »
    Le trouble jeu de l’opposition vénézuélienne et de ses amis
    Maurice LEMOINE
    Le 6 décembre, les Vénézuéliens voteront pour élire les cent soixante-sept députés de l’Assemblée monocamérale contrôlée par la majorité « chaviste » depuis 1999. Dans ce pays polarisé à l’extrême, ce que d’aucuns redoutaient, prévoyaient ou… espéraient (voire préparaient) s’est enfin produit le mercredi 25 novembre : à Altagracia de Orituco (Etat de Guarico), au terme d’un meeting électoral, Luis Manuel Díaz, secrétaire général local du parti Action démocratique (AD) – membre de la coalition d’opposition Table pour (...) Lire la suite »
     
    Le Venezuela vote, dimanche 6 décembre
    « Le scrutin le plus compliqué qu’ont eu à affronter les chavistes »
    Romain MIGUS
    Entretien réalisé par Cathy Ceïbe pour l’Humanité du 3 décembre 2015. Alors que des élections législatives fort disputées se tiennent ce dimanche 6 décembre dans la République bolivarienne, Romain Migus, sociologue, revient sur les origines de la crise économique dans ce pays d’Amérique latine. Les élections législatives se déroulent dans un climat tendu sur le plan économique en raison de la chute du cours du pétrole. La baisse du prix des matières premières dont souffre toute l’Amérique latine (...) Lire la suite »

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  • Référendum danois: le silence des journaux

     

    Par · 4 décembre 2015

    Le référendum qui s’est tenu au Danemark le jeudi 3 décembre, et qui a vu la victoire du « non » et des eurosceptiques, continue de soulever des interrogations multiples. La première concerne le faible retentissement médiatique de ce référendum. Assurément, nous sommes en campagne électorale en France. Mais, ce quasi-silence des médias est un objet d’étude à lui tout seul. La seconde interrogation porte sur le sens qu’il convient de donner à ce référendum. On voit bien que, dans les rares commentaires à son sujet on parle de « questions techniques ». Techniques, elles l’étaient assurément. Mais il faut être bien naïf, ou bien de mauvaise fois, pour ne pas se rendre compte que, derrière cette dimension « technique » la véritable question portait sur le processus d’intégration européenne.

     

    Le silence des journaux

    Un simple test le prouve. Une demande de recherche sur Google actualités ne produit que 170 résultats, dont certains ne concernent pas les médias français. Dans une liste d’environ 150 références des médias français, on trouve une très large part d’articles qui ne sont que des reprises, soit in extenso soit partielle de l’article publié le 3 décembre au soir par l’AFP. La différence avec la presse anglo-saxonne ici saute aux yeux.

    Certes, ce n’est pas la première fois que la presse française se comporte de manière plus que désinvolte vis-à-vis d’événements survenant dans un « petit » pays. Cette arrogance de « grande nation » qui ressort spontanément et en dépit de discours pourtant ouvertement européistes n’est pas la moindre des choses qui m’insupportent dans les comportements des journalistes français. A cet égard, il est intéressant de lire les commentaires dans les journaux belges (Le Soir ou La Libre Belgique) ou dans les quotidiens suisses francophones. Ils sont souvent de meilleures qualités que ce que l’on peut lire dans une presse française qui se révèle à la fois partiale et surfaite. Mais, cette arrogance n’est sans doute pas la cause première de ce silence.

    Ce relatif silence de la presse française traduit, et trahit, une gêne devant le résultat. Les danois, peuple européens, ont rejeté une proposition de plus grande intégration dans le cadre de l’Union européenne. Ils l’ont rejeté de manière très claire, ce qui a été reconnu par le gouvernement danois. Ils l’ont rejeté aussi dans une alliance entre l’extrême-gauche (et la gauche dite « radicale ») et le parti populiste et souverainiste danois le DPP. On constate une nouvelle fois que, quand peuvent se retrouver sur un terrain commun, des souverainistes de gauche et de droite ont une large majorité. Et ceci gêne sans doute autant, voire plus, les éditorialistes à gages de notre presse nationale. Cela pourrait donner des idées au bon peuple de France. Voici donc une autre raison de ce silence relatif, et il faut le dire bien intéressé. Ce référendum porte en lui une critique de l’européisme. C’est pourquoi il convient de faire silence dessus. Ah, elle est belle la presse libre en France ; elle est belle mais elle est surtout silencieuse quand il convient à ses propriétaires…

     

    Une question technique ?

    Dans les rares articles que les journaux, ou les autres médias français, consacrent aux résultats de ce référendum, on pointe avant tout la nature « technique » de la question posée : fallait-il remettre en cause les clauses dites « d’opting-out » négociées par le Danemark avec l’Union européenne pour permettre une meilleure coopération policière entre ce pays et les instances policières européennes (Europol pour les nommer). Mais, si l’énoncé de la question était assurément technique, il faut beaucoup d’aveuglement, bien de la cécité volontaire, pour ne pas voir que la réponse apportée par les danois fut avant tout politique.

    Il convient ici de rappeler que ce référendum a connu une forte participation. Près de 72% des électeurs danois se sont déplacés pour voter, ce qui constitue un record dans des référendums portant sur l’Europe pour le Danemark. C’est bien la preuve que les danois ont compris que, derrière une apparence technique, la question était bien avant tout politique. D’ailleurs, cette dimension politique ressortait bien de la campagne qui se déroula avant ce référendum. Les questions de la suspension des accords de Schengen, de l’intégration européenne, des coopérations multiples, furent en réalité largement débattues.

    Cette réponse donc politique que les électeurs danois ont apporté, elle a un sens très net : celui d’un refus de toute nouvelle intégration européenne. Face à des questions essentielles, comme celles concernant la sécurité, les danois ont clairement opté pour le maintien de leur souveraineté et le refus pour une plus grande intégration. Leur réponse traduit le profond désenchantement auquel on assiste quant à la construction européenne. Que ce soit dans le domaine de l’économie ou dans celui de la sécurité, que ce soit sur l’Euro ou les contrôles aux frontières, c’est bien à un échec patent de l’intégration que l’on est confronté. Or, la réponse des européistes à cet échec n’est pas de s’interroger sur ses causes mais de demander, encore et toujours, plus d’intégration. En fait, l’intégration européenne est devenue un dogme, une religion. Et celle-ci n’admet aucune critique, ne souffre aucune contradiction. C’est pourquoi les dirigeants poussent à une surenchère mortelle. Mais, c’est aussi pourquoi les peuples, qui bien souvent ne sont pas dupes d’un discours trop formaté pour être honnête, refusent justement cette surenchère et exigent qu’un bilan honnête et objectif de cette intégration soit fait.

     

    L’heure des bilans

    Ces bilans vont se multiplier, que les dirigeants le veuillent ou non. La Grande-Bretagne votera sur son appartenance à l’Union européenne en 2016 et, n’en doutons pas, on y suit de très près les implications du référendum danois. On votera sans doute sur la question de l’Euro en Finlande, en 2016 ou en 2017. Ce vote aura aussi une importante signification. Mais, surtout, c’est dans sa pratique au jour le jour que l’Union européenne sera confrontée à cette demande de bilan.

    Car, il est clair que le trop fameux « pragmatisme » européen a engendré des monstres, qu’il s’agisse de l’Eurogroupe, club dépourvu d’existence légale et qui pourtant pèse d’une poids énorme comme on l’a vu lors de la crise grecque de l’été 2015, ou qu’il s’agisse des abus de pouvoir que commet désormais chaque semaine la Commission européenne. On se souvient des déclarations de Jean-Claude Juncker à l’occasion de l’élection grecque de janvier dernier[1]. Leur caractère inouï fut largement débattu. Un autre exemple réside dans la manière dont ces institutions européennes négocient, dans le plus grand secret, le fameux « Traité Transatlantique » ou TAFTA qui aboutira à déshabiller encore plus les Etats et la souveraineté populaire qui s’y exprime. Le comportement de l’Union Européenne tout comme celui des institutions de la zone Euro appellent une réaction d’ensemble parce qu’elles contestent cette liberté qu’est la souveraineté[2].

    Il est plus que temps de dresser le bilan de ces actes, d’évaluer la politique poursuivie par les institutions européennes et leurs diverses affidés, de gauche comme de droite, en Europe. On peut comprendre, à voir l’importance de l’investissement politique et symbolique qu’ils ont consenti, que les dirigeants européistes voient avec une certaine angoisse s’avancer l’heure où ils devront rendre des comptes. Mais, à recourir à de quasi-censure, à des méthodes ouvertement anti-démocratiques pour en retarder le moment ils risquent bien de finir par voir leurs tête orner le bout d’un pique.

     

    Notes

    [1] Jean-Jacques Mevel in Le Figaro, le 29 janvier 2015, Jean-Claude Juncker : « la Grèce doit respecter l’Europe ». http://www.lefigaro.fr/international/2015/01/28/01003-20150128ARTFIG00490-jean-claude-juncker-la-grece-doit-respecter-l-europe.php Ses déclarations sont largement reprises dans l’hebdomadaire Politis, consultable en ligne : http://www.politis.fr/Juncker-dit-non-a-la-Grece-et,29890.html

    [2] Evans-Pritchards A., « European ‘alliance of national liberation fronts’ emerges to avenge Greek defeat », The Telegraph, 29 juillet 2015, http://www.telegraph.co.uk/finance/economics/11768134/European-allince-of-national-liberation-fronts-emerges-to-avenge-Greek-defeat.html

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  • Les risques de l’arrivée au pouvoir du FN

     

    Le FN a fait un score historique aux élections régionales du 6 décembre 2015. Il est en tête dans 6 régions sur 13. Ce score, même si il ne reflète pas forcément le visage politique de la France (environ 49% d’abstention) est à prendre au sérieux. Les attaques contre les droits de la femme, contre les syndicats et les mouvements ouvriers, l’islamophobie, le racisme, la toute-puissance policière, l’omniprésence de l’Etat dans tous les domaines. On ne compte plus les régressions que le FN ferait subir à la France si ce parti fasciste arrivait au pouvoir.

     

    Pour séduire les électeurs, le FN joue la carte de l’islamophobie et du racisme à l’heure où la cohésion sociale est déjà fragile. Pourtant ce que vise ce parti c’est la division des travailleurs sur des bases racistes, culturelles ou religieuse. Le seul but est d’empêcher une union et une résistance par le bas. Focaliser le débat sur des faux problèmes tels que les différences culturelles en France permet de ne pas proposer de programme crédible sur les problèmes sociaux.

    Diviser pour mieux régner

    Depuis quelques années le FN, l’UMP et la grande majorité des médias ont concentré le débat public sur des problématiques identitaires. L’islam serait la base de tous les problèmes en France. Cet acharnement médiatique et politique conduit à détourner l’attention de vrais problèmes tels que le démantèlement de notre système social, le grignotage de notre droit du travail, l’accès aux soins de santé, à l’éducation, la difficulté grandissante d’obtenir un salaire permettant de vivre dignement, le droit à un logement décent, etc.

    Le FN se dit proche du peuple, avec « les petits », et les oubliés, mais ne propose aucune solution face aux problèmes sociaux. Ils font croire aux électeurs qu’en pratiquant la discrimination négative et la préférence nationale cela règlerait tous les problèmes sociaux. La haine de l’étranger les aveugle tellement qu’ils en oublient de faire des propositions viables contre la précarité grandissante.

    Proche du peuple et des travailleurs ?

    Etrangement le FN ne s’en prend jamais aux patrons. L’épisode récent de la chemise déchirée du DRH d’Air France par des salariés n’a suscité aucun soutien de la part Marine Le Pen et les salariés ont même été qualifiés de « voyous » par le vice-président du FN, Florian Philippot. En 2010 le parti a dénoncé la grève des cheminots, en 2011 il a reproché aux ouvriers des compagnies pétrolières de bloquer les raffineries.

    Le Cercle des entrepreneurs du FN joue un rôle important dans le financement du parti, il est donc logique que le parti se sente plus proche des luttes patronales. Malgré sa tentative de s’inscrire comme le seul parti proche des travailleurs et des travailleuses il est flagrant que le FN est un parti favorisant le patronat

    Le projet du FN n’est donc pas d’en finir avec la domination du patronat mais bien de diviser les pauvres entre eux pour que leurs revendications soient plus faibles. Diviser pour mieux régner est également la devise de l’extrême droite.

    La femme ? Au foyer !

    Le FN compte bien faire régresser les droits des femmes en défendant une certaine politique familiale ou la femme serait cantonnée à son rôle de mère. Le parti ne milite plus contre l’avortement mais souhaite que l’IVG ne soit plus remboursé. Pour la députée Marion Maréchal Le Pen « Les impôts des Français ne doivent pas payer l’irresponsabilité de certaines femmes », elle entend également couper les subventions du planning familial car celui-ci ferait la promotion « du mariage homosexuel, de la PMA pour les femmes homosexuelles, de la théorie du genre qu’elle enseigne dans les écoles et d’une libéralisation de plus en plus poussée de l’avortement ». Bien entendu la loi du mariage pour tous passerait à la trappe.

    Le racisme comme mot d’ordre

    L’arrivée du FN au pouvoir régional en France aggraverait l’écart entre les citoyens de confession musulmane et les autres. Cet écart a déjà bien été amorcé par le gouvernement de droite de Sarkozy avec la loi sur le voile et le débat sur l’identité nationale. Le racisme et l’islamophobie sont les domaines de prédilection du FN depuis toujours. La cohésion nationale s’étiole de plus en plus depuis quelques années et le FN compte dessus pour gagner des voix. Plus encore, il joue sur les peurs des français liées aux récents attentats en stigmatisant les musulmans ou apparentés musulmans. Une fois le FN au pouvoir ces discriminations seront désinhibées, voir encouragées.

    Il existe de nombreux groupuscules fascistes en France et l’élection du FN permettrait que ces groupes, aujourd’hui dédaignés et négligés, revendiquent plus fortement leurs positions politiques et décomplexent leurs actes. Il y a, depuis les attentats de novembre dernier, de nombreux actes islamophobes : attaques de mosquées et lieux de cultes tagués ou incendiés, des personnes ont été blessées ou visées par balles un homme est mort suite à 17 coups de couteau, les femmes sont les premières victimes et témoignent de violences physiques, verbales quasi quotidiennes.

    Les incidents antisémites, islamophobes et homophobes risquent de se multiplier et le FN au pouvoir n’aurait ni les moyens ni la volonté de les contenir. Les actes anti-musulmans avaient augmenté de 10% de 2013 à 2014, et un mois après Charlie Hebdo ils avaient augmentés de 70% ! Le principe de préférence nationale défendue par le FN est déjà appliqué pour l’attribution des logements sociaux dans certaines mairies frontistes. Leur arrivée au pouvoir autoriserait et généraliserait les discriminations envers les français issus de l’immigration et a fortiori envers les étrangers. Discrimination également dans l’accès aux soins et à la fonction publique. Plus d’attentats…

    La diabolisation des musulmans, l’islamophobie le rejet, l’exclusion et les humiliations que subissent les musulmans ont créé un terreau favorable à l’extrémisme et au fanatisme religieux. L’aggravation de cette tendance en créera d’autant plus et le risque d’attentat augmentera de manière exponentielle.

    Source : Investig’Action

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  • Pierre Perret : La bête est revenue

     

     


    Pierre Perret - la bête est revenue

     

    {La bête est revenue}

    Sait-on pourquoi, un matin,
    Cette bête s'est réveillée
    Au milieu de pantins
    Qu'elle a tous émerveillés
    En proclamant partout, haut et fort:
    "Nous mettrons l'étranger dehors"
    Puis cette ogresse aguicheuse
    Fit des clones imitatifs.
    Leurs tirades insidieuses
    Convainquirent les naïfs
    Qu'en suivant leurs dictats xénophobes,
    On chasserait tous les microbes.

    Attention mon ami, je l'ai vue.
    Méfie-toi: la bête est revenue!
    C'est une hydre au discours enjôleur
    Qui forge une nouvelle race d'oppresseurs.
    Y a nos libertés sous sa botte.
    Ami, ne lui ouvre pas ta porte.

    D'où cette bête a surgi,
    Le ventre est encore fécond.
    Bertold Brecht nous l'a dit.
    Il connaissait la chanson.
    Celle-là même qu'Hitler a tant aimée,
    C'est la valse des croix gammées
    Car, pour gagner quelques voix
    Des nostalgiques de Pétain,
    C'est les juifs, encore une fois,
    Que ces dangereux aryens
    Brandiront comme un épouvantail
    Dans tous leurs sinistres éventails.

    Attention mon ami, je l'ai vue.
    Méfie-toi: la bête est revenue!
    C'est une hydre au discours enjôleur
    Qui forge une nouvelle race d'oppresseurs.
    Y a nos libertés sous sa botte.
    Ami, ne lui ouvre pas ta porte.

    N'écoutez plus, braves gens,
    Ce fléau du genre humain,
    L'aboiement écœurant
    De cette bête à chagrin
    Instillant par ces chants de sirène
    La xénophobie et la haine.
    Laissons le soin aux lessives
    De laver plus blanc que blanc.
    Les couleurs enjolivent
    L'univers si différent.
    Refusons d'entrer dans cette ronde
    Qui promet le meilleur des mondes.

    Attention mon ami, je l'ai vue.
    Méfie-toi: la bête est revenue!
    C'est une hydre au discours enjôleur
    Dont les cent mille bouches crachent le malheur.
    Y a nos libertés sous sa botte.
    Ami, ne lui ouvre pas ta porte.
    Car, vois-tu, petit, je l'ai vue,
    La bête. La bête est revenue.

     

     

     

     

    Lien permanent Catégories : Culture, Extrême Droite 0 commentaire
  • Le harcèlement à l'école

     

     

    COMMENT LE POUVOIR POLITIQUE SE DÉFAUSSE DE SES RESPONSABILITÉS SUR LE DOS DES ENSEIGNANTS

     

    Une vidéo, commandée et validée par le Ministère de l’Éducation nationale, sous le prétexte salutaire de dénoncer la souffrance à l'école, permet non seulement de ridiculiser le personnel enseignant, mais de porter atteinte à ses compétences, ses responsabilités et plus globalement à son humanité.

    Outre ces atteintes insupportables à la dignité du corps enseignant, il s’agit en réalité de démontrer que le service public de l’Éducation nationale n’est plus à la hauteur de sa mission républicaine, qu’il est nécessaire d’en changer, de le « moderniser » de « l’adapter » à la nouvelle société, selon les expressions que l’on nous ressasse à longueur de discours politico-médiatiques.

    Prenez le temps de regarder cette vidéo et observez ce qui est distillé le long de ces quelques minutes : un enfant maltraité par d'autres enfants, une enseignante dont le cours n’intéresse personne, une enseignante qui ne voit rien, une enseignante qui n'entend rien, une enseignante qui ne dit rien. Cela ne vous rappelle-t-il pas les trois petits singes célèbres, celui qui se ferme les yeux, celui qui se bouche les oreilles, celui qui s'interdit de parler ?

    Est-ce ainsi que vous voyez les enseignants de vos enfants, les enseignants que vous avez eus? En tout état de cause, c'est ainsi que Mme Najat Vallaud Belkacem se les imagine et entend les faire connaître sur les chaînes TV, dans les clips des salles de cinéma. Qui a produit ce message ? : l'industrie Walt Disney avec le concours d'une journaliste d'Europe 1*. Mme Najat Vallaud Belkacem était-elle obligée d'associer une entreprise cinématographique étasunienne à l’Éducation nationale ?


    Mais Madame La Ministre, si l’on compare les griefs que ce message formule à l’encontre des enseignants, que dire alors de ceux que l’on peut légitimement formuler à l’égard d’un gouvernement, dont vous êtes le porte-voix consciencieux quel que soit le ministère où l’on vous rencontre ?

    Qu’il faille déprécier le service public de l’éducation, réduire ses capacités à remplir sa mission, faire douter les parents qui lui confient leurs enfants, c’est en effet une exigence qu’impose le néo-libéralisme à l’œuvre dans les institutions européennes et que sert un gouvernement dont vous reflétez docilement les orientations.

    En cela Madame, vous respectez incontestablement la solidarité gouvernementale. En revanche qu’en est-il du respect que vous devez aux enseignants qui travaillent dans des conditions de plus en plus difficiles, aux parents que vous leurrez en détournant leur attention des vraies responsabilités, les vôtres, et même aux enfants, victimes ou coupables de harcèlement, en laissant supposer que l’école est le lieu où ils peuvent subir ou exercer ce harcèlement impunément ?…

    Nous, MS21, condamnons avec force des procédés irresponsables et indignes de ceux qui prétendent conduire la Nation en se revendiquant du Socialisme et de la République.


     

    * Mise en cause à propos de son clip, Mélissa Theuriau se défend ainsi sur Europe1 (cit. HuffPost aveec AFP. Mis à jour 4/11/2015 ) : « je montre une institutrice qui a le dos tourné comme tous les professeurs et les instituteurs qui font un cours à des enfants et qui ne voit pas dans son dos une situation d’isolement, une petite situation qui est entrain de s’installer et qui arrive tous les jours dans toutes les classes de ce pays et des autres pays …». « Si tous les instituteurs étaient alertes et réactifs à cette problématique de l’isolement on n’aurait pas besoin de former, de détecter le harcèlement, on n’aurait pas 700 000 enfants par an en souffrance. On n’aurait pas non plus des situations de drames et de suicides parce qu’on n’arrive pas à parler aux adultes de cette solitude et de ce sentiment d’injustice ».

    On laissera à Madame Mélissa Theuriau la responsabilité d’une diatribe aussi absurde que malhonnête. En revanche, on ne peut dédouaner la ministre qui avalise de tels propos et oublie son rôle, comme ses responsabilités, préférant s‘en décharger sur les enseignants.

    Voir les vidéo ici

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  • NON à l'interdiction de manisfester ! NON aux atteintes à la démocratie !

     

    Qui a piétiné les fleurs hier , place de la République ?

    Qui a piétiné les fleurs hier , place de la République ?

     

    Réchauffement climatique :  
    osons une autre pensée   politique !

     

    • La COP 21 : un nouvel échec programmé

    • La lutte contre les GES est insuffisante

    • L'aide aux pays les plus vulnérables n'est pas garantie

    • L'indignation citoyenne portée par la "Coalition climat 21" est

    • inopérante.

     

    IL FAUT :

     

    • Remettre en cause un système économique basé sur le profit
    • Remettre en question la mondialisation et le libre-échange.
    • Débattre d'un protectionnisme écologique et social.
    • Promouvoir la transition énergétique et agro-écologique.
    • Redéfinir le rôle de l’Etat pour être le garant de l’intérêt général.

     

        La question climatique est liée au système économique, à présent mondialisé, basé sur l'usage des énergies fossiles. La consommation sans limite de cette énergie a produit peu à peu une accumulation de CO2 dans l'atmosphère et créé un réchauffement climatique perceptible dès la fin du 19ème siècle, dont nous mesurons aujourd'hui l'ampleur et l’accélération. La société de marché productiviste a besoin de cette énergie pour fonctionner et il est illusoire d'imaginer que ce système soit en mesure de résoudre les problèmes qu'il génère lui-même. Résoudre la crise écologique et climatique appelle à d'autres politiques économiques et sociales. Celles-ci sont toujours absentes des grandes décisions internationales parce que le système économique néo-libéral actuel veut se maintenir et trouve cyniquement au sein des problèmes engendrés de nouvelles sources de profits dans ce que l'on appelle capitalisme vert ou économie verte. La 21ème Conférence sur le climat à Paris (COP 21) ne va pas déroger à la règle. Comme pour les précédentes conférences, c'est vers un nouvel échec programmé que nous nous dirigeons. Les deux enjeux de la question climatique sont connus : (i) réduire les émissions de gaz à effet de serre pour que le réchauffement de la Terre soit inférieur à 2°C, (ii) aider les pays les plus vulnérables en leur permettant d'avoir accès à des transferts de technologies et à une aide financière.
     
    La lutte contre les GES est insuffisante.      
    A présent, sans distinction entre pays développés, pays émergents et pays en développement, tous les pays doivent contribuer à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Les contributions volontaires des pays ne permettent pas de se placer sous la barre des 2°C, mais sur une trajectoire allant vers 3°C. L'échec de la COP 21 est consommé et rien n'est acquis dans la négociation à Paris pour revoir à la hausse les objectifs insuffisants des pays. Le transport aérien et le transport maritime qui commandent la mondialisation économique ne sont toujours pas concernés dans les objectifs de réduction des émissions. Et aussi extraordinaire que cela puisse paraître, les termes « énergie », « énergies fossiles », « énergies renouvelables » qui conditionnent les politiques de transition énergétique ne sont pas mentionnées dans le texte de négociation de la COP 21. En ignorant, comme par le passé, les énergies fossiles qui représentent au moins 80 % des émissions de CO2, la COP 21 n'entend pas toucher aux 700 milliards de dollars de subventions publiques directes au secteur concerné, comme s'il était possible de réduire les émissions de CO2 sans réduire ce qui les génère.
     
    L’aide aux pays les plus vulnérables n'est pas garantie.L'aide promise à Copenhague, six ans auparavant, de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 (Fonds vert) pour aider les pays les plus vulnérables n'est pas acquise. Rien n'est garanti pour que l'aide s'appuie sur de l'argent public et non sur des financements privés, c'est à dire des prêts bancaires, ce qui marquera une fois encore la domination des pays du Nord sur les pays du Sud. Quelles que soient les décisions prises, on ne sait toujours pas si l'accord sera contraignant ou non. Un accord indiquant que les pays « devraient » et non « devront » signifierait la ratification d'une coquille vide.
     
    L'indignation citoyenne portée par la « Coalition climat 21 » est inopérante.     
    La Conférence de Copenhague en fit déjà l'amère expérience; l'exceptionnelle mobilisation de la société civile n'a rien changé aux décisions prises, montrant les limites d'influence des ONG et des mouvements sociaux, leur impuissance face aux réalités des rapports de force internationaux. Mis à part les bons mots de nos responsables politiques, (« c'est le sommet de la dernière chance », « l'échec n'est pas une option, c'est un suicide », « c'est l'avenir de la planète qui se joue dans trois mois »), on reste confondu par le quasi-silence des partis politiques sur la question climatique. Il y a un fossé entre les politiques énergétiques mises en place et un scénario cohérent pour limiter l'élévation de la température mondiale de 2°C.
     
    Résoudre la crise écologique et climatique  Cela nécessite d'avoir une autre pensée politique qui n'hésite pas à remettre en cause un système économique financiarisé dont la seule finalité est l’accroissement des profits fondé sur l’accroissement de la production et de la consommation. L'avenir de la planète, des sociétés humaines ne peut être soumis à la seule comptabilité financière du monde. La surconsommation effrénée est un leurre qui engendre insatisfaction, violence et destruction des biens communs. Toutes les conséquences environnementales et sociales qui conduisent inéluctablement au désastre sont inhérentes au système. Changer de système signifie remettre en question la mondialisation capitaliste néo libérale, le libre-échange, débattre sur la mise en place d'un protectionnisme écologique et social, accorder une réelle importance à la transition agro-écologique qu’exige une politique agricole et alimentaire commune, envisager des politiques de solidarité avec les pays les plus vulnérables sur la base de taxations aux frontières, donner un statut juridique aux réfugiés climatiques.
     
    Oser une autre pensée politique nécessite des choix.Le premier d'entre eux est de sortir du carcan néolibéral de l'Union européenne (principe de concurrence, libre circulation des capitaux) et de promouvoir des coopérations entre les États. Le point clé est de redéfinir le rôle de l’État pour qu'il soit le garant de l'intérêt général, vecteur des investissements à long terme pour une réelle transition énergétique. Une telle direction nécessite de retrouver une souveraineté monétaire hors des contraintes de la zone euro (monnaie unique) et des traités européens (obligation d'emprunts sur les marchés financiers), et une souveraineté nationale et populaire garante de l'expression de la démocratie
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