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  • Loi travail attention danger : un ordre juridique écrasant les travailleurs !

     www.initiative-communiste.fr

    Projet de  : en préambule, la réaction.

    > Le projet de loi El Khomri pour le patronat, c’est comme une boite de chocolats. Il y retrouve tous ses parfums préférées, qui ont tous la saveur du néo-libéralisme union-européiste otanisan. Licenciement économique assoupli, avec plafond des indemnités, dépassement du temps de travail à la carte, date et durée des congés annulable ad nutum, etc.

    > Pour le prolétariat en revanche, ce serait plutôt un retour à la disette. Au pain sec et à l’eau. Aucune avancée, que des dispositions vides de tout contenu concret, comme le droit de se « déconnecter » (de ses courriels professionnels s’entend, lorsque l’on est en vacances – vaste avancée, alors que d’aucuns penserons naïvement que les vacances servaient à cela justement, à ‘déconnecter’…), ou celui à une « conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle », qui n’est d’ailleurs pas reconnu, le projet de Loi précisant seulement que cette « conciliation » est « recherchée » (cf. Titre I, Chapitre 1er, I. – Art. 8 du projet). Faudrait quand même pas brusquer nos chers patrons non plus…

    Mépris du monde du travail, sanctification de la dictature du Capital

    > Mais le mépris le plus infâme pour le monde du travail n’est pas même dans ces cadeaux pourtant délirants faits au patronat, et ces placébos servis comme contrepartie aux travailleurs. Au-delà, c’est bien toute la philosophie du droit du travail qui est remise en cause par ce projet scélérat. Les dispositions prévues pour devenir le futur Préambule du réformé, seront en effet, si le projet prospère, sans nul doute plus nocifs encore.

    > Qu’on en juge. Prenons tout d’abord le futur Art.1er de la Section 1 de ce futur Préambule :

    > « Art. 1er. – Les libertés et droits fondamentaux de la personne sont garantis dans toute relation de travail.

    >    Des limitations ne peuvent leur être apportées que si elles sont justifiées par l’exercice d’autres libertés et droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise et si elles sont proportionnées au but recherché. »

    > On n’est même pas ravi d’apprendre que les droits et libertés fondamentaux de la personne sont garanties, car cette belle déclaration n’ajoute absolument rien à l’ordinaire actuel des travailleurs, alors que le droit à l’émancipation des travailleurs (ou la liberté de ne pas se faire exploiter, c’est selon mais c’est pareil) n’est pas garantie puisque la subordination de l’employé au patron demeure la pierre angulaire de toute relation de travail, et qu’elle pèse de tout son poids, mais sur les seules épaules de ceux qui triment.

    > Mais davantage encore. La subordination du travail au capital, sous couvert de belles incantations droit-de-l’hommistes, se trouve désormais décuplée puisque « les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise » viendraient à prévaloir sur les libertés fondamentales, c’est-à-dire nos droits de l’homme et du citoyen, rien moins, si le projet devient Loi.

    Les nécessités du fonctionnement de l’entreprise primeront sur les libertés et droits des travailleurs

    > Ouvriers, ouvrières, travailleurs salariés, travailleuses salariées, vos libertés et droits fondamentaux sont garantis, vous promet El Khomri !.. sauf s’il est nécessaire d’y faire entorse pour le bon fonctionnement de l’entreprise.

    > On est donc dans un vrai délire juridique, par ailleurs assez grossier il faut bien le dire, où les libertés fondamentales seraient susceptibles de s’effacer devant la bonne marche de l’entreprise, alors que depuis le 3 septembre 1953, ce qui fait lurette, c’est-à-dire depuis l’entrée en vigueur de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, il est acquis que les libertés et droits fondamentaux prévalent sur toutes lois, règlements, ou décisions de justice contraire !.. sauf la loi El Khomri voulue par MM. et Hollande et applaudie par le .

    > Dans ce cas, la bonne marche de l’entreprise devient plus sacrée encore que le droit à la vie (Art. 2 de la CEDH), l’interdiction de l’esclavage et du travail forcé (Art. 4), la liberté de pensée, de conscience (Art.9), etc. Une nouvelle religion en somme, le néo-libéralisme impérialiste.

    > Et alors, on peut décliner à l’envi (du patronat) : Droit au repos, oui !.. sauf la bonne marche de l’entreprise. Congés payés oui !… sauf bien sûr la bonne marche de l’entreprise. Droit à un salaire oui !… sauf si l’esclavagisme est nécessaire à la bonne marche de l’entreprise ?

    > Voilà le but recherché, l’objectif à atteindre. Travaillez plus, bêtes de somme, pour nous faire gagner plus, patrons, rentiers et gentilshommes.

    Diviser pour mieux régner et inverser la

    Blog militants et élus communistes de Clichy la Garenne

    > Et pour y parvenir, le projet de Loi se donne les moyens, ou plutôt le moyen, le moyen ultime. Diviser pour mieux régner. Casser la classe ouvrière encore. Tenter de la fracasser toujours.

    > Il faut ainsi se reporter à la section 7 du Préambule projeté : « Négociation collective et dialogue social », pour y trouver l’arme du crime que sont les projets d’articles 55, 56 et 57 :

    > « Art. 55. – La loi détermine les conditions et limites dans lesquelles les conventions et accords collectifs peuvent prévoir des normes différentes de celles résultant des lois et règlements ainsi que des conventions de portée plus large. »

    > « Art. 56. – En cas de conflit de normes, la plus favorable s’applique aux salariés si la loi n’en dispose pas autrement. »

    > « Art. 57. – Les clauses d’une convention ou d’un accord collectif s’appliquent aux contrats de travail.

    >  Les stipulations plus favorables du contrat de travail prévalent si la loi n’en dispose pas autrement. »

    > Ces trois dispositions qui peuvent apparaître anodines à les lire trop vite, renversent pourtant tout le paradigme du droit du travail tel que nous le connaissons.

    > Jusqu’à présent, le droit c’était l’article L. 2251-1 du Code du travail qui voulait que la « convention et l’accord collectif de travail peuvent comporter des dispositions plus favorables aux salariés que celles des lois et règlements en vigueur », auquel l’article
    > L. 2254-12 venait compléter que « les clauses d’une convention ou d’un accord collectif de travail […] s’appliquent aux contrats de travail conclu avec lui, sauf dispositions plus favorables ».

    > C’est ainsi que la norme la plus favorable au salarié prévaut. Le contrat de travail imposé par le patron ne peut donc déroger en mal à un accord de branche, qui peut déroger en mieux pour le travailleur, à la Loi ou au règlement. C’est le droit du travail.

    > Désormais avec le projet El Khomri, puisque la loi « détermine » comment « les conventions et accords collectifs peuvent prévoir des normes différentes », peu importe qu’elles soient plus ou moins favorable au salarié par rapport aux « lois et règlements » mais aussi et surtout aux « conventions de portée plus large », c’est-à-dire aux accords de branche, alors il n’est plus de principe de faveur (norme la plus favorable) pour le salarié.

    > Car ce ne serait alors plus que « si la loi n’en dispose pas autrement » que les dispositions les plus favorables aux salariés pourraient encore prévaloir.

    > En d’autres termes, avec El Khomri, si la loi en dispose autrement, alors c’est l’accord d’entreprise (voulu par le patron et imposé à ses salariés au bénéfice de syndicats jaunes ou du fameux referendum d’entreprise), et quel qu’en soit les termes, qui prévaudra.

    > Et déjà en voici des exemples.

    > Durée hebdomadaire du travail ? Voici que le futur article L. 3121-23 du Code du travail prévoit qu’une « convention ou un accord d’entreprise ou d’établissement, ou, à défaut, un accord de branche peut prévoir le dépassement de la durée hebdomadaire de travail de quarante-quatre heures calculée sur une période de seize semaines consécutives, à condition que ce dépassement n’ait pas pour effet de porter cette durée à plus de quarante-six heures calculée sur une période de seize semaines ».

    > Temps de pause ? Le futur article L. 3121-18 du Code du travail permettra à qu’une « convention ou un accord d’entreprise ou d’établissement, ou, à défaut, un accord de branche peut prévoir le dépassement de la durée maximale quotidienne de travail, en cas d’activité accrue ou pour des motifs liés à l’organisation de l’entreprise, à condition que ce dépassement n’ait pas pour effet de porter cette durée à plus de douze heures. »

    > Repos quotidien ? Même formule, sous l’article L. 3131-2 permettant qu’une « convention ou un accord d’entreprise ou d’établissement, ou, à défaut, un accord de branche peut déroger à la durée minimale de repos quotidien prévue à l’article L. 3131-1, dans des conditions déterminées par décret, notamment pour des activités caractérisées par la nécessité d’assurer une continuité du service ou par des périodes d’intervention fractionnées. »

    > La liste est déjà longue dans le projet de Loi El Khomri où la Loi vient expressément disposer autrement que les accords de branche ou nationaux, faisant prévaloir les accords d’entreprise à venir. Et bien sûr l’idée – du MEDEF – n’est pas de s’arrêter là, mais bien de décliner le principe à tout le Code. Car ce faisant c’est la représentation de la classe ouvrière et des salariés que l’on atteint en faisant de l’entreprise, l’alpha et l’oméga du droit du travail.

    > Alors tant que les accords de branche, c’est-à-dire de classe, prévalent encore, il est temps de se mobiliser.

    C’est l’ampleur des manifestations puis s’il le faut, de la grève tous ensemble en même temps, qui sauvera le Code du travail.

    > MaxKo, avocat  communiste, pour www.initiative-communiste.fr

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  • Sri Lanka : les années Rajapaksa, entre triomphe et désastre


    Par Tamara Kunanayakam

    Le dernier ouvrage de Rajiva Wijesinha, « Triomphe et désastre : les années Rajapakska » est un remarquable document sur les premières années au pouvoir de Rajapakska qui constituèrent un tournant de l’histoire récente du Sri Lanka.


    L’ouvrage célèbre la victoire sur la terreur du LTTE des tigres tamouls, qui avait imprégné tous les aspects de la vie des Sri Lankais au cours du dernier quart de siècle. Il donne un aperçu exceptionnel du travail d’une institution de l’état qui a joué un rôle central, même lorsqu’il a dû s’adapter aux circonstances lorsque le LTTE des tigres tamouls a imposé un changement radical de tactiques, en déplaçant le terrain de confrontation de la table des négociations à un champ de bataille féroce où les civils furent transformés en chair à canon.

    C’est un récit personnel de grande qualité des événements tels qu’ils se déroulèrent de juin 2007, quand Rajiva Wijesinha fut nommé secrétaire général au secrétariat chargé de la coordination des pourparlers de paix et la fin de la guerre en mai 2009. En juin 2008, il fut aussi chargé du secrétariat au ministère des droits humains et de la gestion des catastrophes et son récit se trouve ainsi enrichi des expériences vécues au fil de cette période.

    En dehors du caractère fascinant du texte et de sa description colorée et vivante des caractères et des situations, des intrigues et des duplicités étayées par une abondante documentation, j’ai trouvé dans cet ouvrage les pièces du puzzle qui manquaient à l’image que je m’étais faite de ce morceau d’histoire à partir du confortable point de vue dont je bénéficiais à Genève.

    Quand je dis Genève, je n’évoque pas seulement l’année passée en tant que représentant permanent du Sri Lanka auprès des Nations-Unies, mais bien la part la plus importante de ma vie passée à Genève à étudier et travailler autour et alentour du système des Nation-Unies. Plus de dix années furent ainsi consacrées au service du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme. J’ai vu et vécu ce fonctionnement sous de nombreux angles : en tant qu’étudiant à l’Institut des Etudes Internationales à Genève qui formait les agents à ces fonctions, plus tard comme employée internationale et, plus récemment, comme représentante d’un état membre.

    A l’inverse des LTTE (Tigres Tamouls) hier, le lobby séparatiste d’aujourd’hui et ses soutiens occidentaux, la principale cause d’échec des gouvernements sri lankais successifs résulte d’une sous-estimation des dimensions internationales de ce conflit local. A mon avis, c’est cette appréhension de la situation qui a permis au LTTE alors et au lobby séparatiste aujourd’hui, de monopoliser l’attention à l’international, le tout facilité par l’absence du gouvernement à ce niveau. Mes commentaires porteront dès lors essentiellement sur les chapitres de l’ouvrage qui traitent de cet aspect des choses.

    Intervention internationale : le livre de Rajiva Wijesinha ne parle guère des opérations militaires mais plutôt d’un aspect de cette guerre moins spectaculaire mais sans doute plus important et plus dangereux car plus insidieux. Ce que Rajiva Wijesinha appelle « La bataille qu’il fallait mener pour empêcher le gouvernement d’entrer en fonction suite aux interventions internationales ». Cette bataille n’est pas encore terminée. C’est pourquoi ce livre doit être lu par tous ceux qui s’intéressent à l’installation d’une paix durable.

    Le récit de Rajiva Wijesinha corrobore la thèse soutenant l’idée que derrière les initiatives de Genève, il y a d’autres motivations que la défense des droits humains de la communauté Tamoule. Il démontre avec de nombreux exemples, documents et extraits de presse communiqués par le Secrétariat à la paix à l’appui, à quel point les gouvernements occidentaux, les groupes d’action nationaux et internationaux créés par leurs soins et les Nations-Unies, se sont abstenus de condamner les crimes, enlèvements et recours aux enfants soldats par le LTTE. Il montre comment, bien au contraire, en dépit d’informations de première main sur leur caractère totalitaire et leurs abus en tous genres, le LTTE a bénéficié, directement et indirectement, de leur aide.

    L’œuvre de Rajiva Wijesinha établit clairement que l’intervention extérieure visant à torpiller la souveraineté du Sri Lanka et le cours de son histoire n’a pas commencé pendant la dernière phase de la guerre bien que la campagne menée par l’occident se soit focalisée sur cette période. L’intervention occidentale avait commencé bien avant cela, en s’adaptant aux circonstances mais en gardant soigneusement en vue un objectif bien précis.

    Priorité au soutien à LTTE et au lobby interventionniste : au début, ils tentèrent d’asseoir leur influence par le biais de leur aide au LTTE. La présence de gouvernements UNP pro-occidentaux sous la présidence de CBK les rassurait aussi. Le livre de Rajiva Wijesinha fourmille de faits et de récits illustrant les relations de soutien mutuel existant en particulier entre le régime -CBK - Ranil Wickermasinghe- , le LTTE, les occidentaux, les départements des Nations-Unies et des ONG nationales et internationales interventionnistes.

    A cette époque, des millions de roupies de fonds étrangers ont servi au financement du LTTE avec l’accord du gouvernement de Rani Wickermasinghe, même après que le LTTE ait fait clairement savoir qu’il ne participerait pas aux négociations. Le financement du conglomérat des interventionnistes de même tendance, comme Rajiva Wijesinha décrit ces ONG, s’est poursuivi massivement pendant les années Rajapaksa quand ce « financement pour la paix » s’est reconverti en « critiques du gouvernement », ce qui est aussi le titre du chapitre 6 de l’ouvrage.

    Plusieurs chapitres du livre de Rajiva Wijesinha sont consacrés à des faits, des tableaux, des noms d’organisations et de personnes concernées par des transferts de montants qui tournent autour de plus de deux cent millions de roupies d’aide financière étrangère.

    Apparition de la notion de Responsabilité de Protéger (R to P) ou « Droit d’ingérence » encadrant le gouvernement Rajapaksa : dans la période suivant immédiatement l’élection de Rajapaksa à la présidence, l’opposition au Sri Lanka aussi bien que les gouvernements occidentaux ont eu tendance à sous-estimer l’homme. En 2007, ils prévoyaient toujours que son gouvernement serait renversé et que les pressions internationales en viendraient à bout.

    Ce sentiment a bien entendu évolué, notamment avec la défaite du LTTE dans la province de l’Est en juillet 2007. Il devint de plus en plus évident que le LTTE pourrait bien, après tout, ne pas sortir vainqueur de l’option militaire qu’il avait lui-même choisie.

    Rajiva Wijesinha nous raconte comment, au fil de cette période, la campagne anti-gouvernementale a grandi en force et virulence et à quel point les ONG interventionnistes, Human Rights Watch en particulier, ont lancé des attaques concertées contre le gouvernement sans que celui-ci juge opportun de les contrer.

    Il montre aussi à quel point cela coïncidait avec la préparation de la session de septembre 2007 du Conseil des droits de l’Homme au cours de laquelle les britanniques avaient eu l’intention de faire passer une motion qu’ils avaient déjà rédigée en 2006. Il y a eu trois tentatives de cette sorte en 2006, 2007 et mars 2009 afin de faire passer une résolution contre le Sri Lanka avec l’appui de la Grande-Bretagne, ancienne puissance coloniale.

    Il convient d’ailleurs de rappeler que de nombreux hauts responsables de Human Rights Watch sont issus du State Department et du National Endowment for Democracy. Le Comité Consultatif de sa division des Amériques a même le soutien d’un responsable officiel de la CIA nommé Miguel Diaz.

    Il est très vraisemblable que la perspective d’une défaite totale du LTTE et le renforcement du gouvernement Rajapaksa à Colombo ont incité Washington à se tourner vers la possibilité d’élaborer un projet de R to P ou « droit d’ingérence » contre le Sri Lanka comme moyen de restreindre la souveraineté de l’état et de légitimer une éventuelle intervention militaire pro active et préventive à une date ultérieure. Dans un autre pays, Washington aurait pu intervenir directement sous prétexte de combattre le terrorisme.

    L’administration Obama, tout comme l’administration Bush avant elle, restait sous l’influence des néoconservateurs qui plaidaient en faveur d’interventions unilatérales pour combattre ce qu’ils appelaient les « menaces globales », en ce compris le terrorisme.

    Ronald Rumsfeld, ancien secrétaire à la défense, décrivait ces nouvelles menaces comme « inconnues inconnues » ou encore « ces choses dont nous ignorons que nous ne savons rien » et qui parce qu’elles sont invisibles, justifient le recours à la force, unilatéralement, pro activement, préventivement, en tous lieux et à tout moment.

    Même en l’absence de preuves puisque, selon Rumsfeld, l’absence de preuves n’est pas la preuve de leur absence. Pour des motifs évidents, Washington ne pouvait d’ailleurs pas prétendre que le Sri Lanka était incapable ou peu désireux de combattre le terrorisme.

    Rajiva Wijesinha livre un compte rendu fascinant vu de l’intérieur des premières manifestations du « R to P » ou Droit d’Ingérence, et sur comment le Sri Lanka a été encadré avec l’appui des ONG du conglomérat interventionniste qui a été construit avec l’aide des fonds étrangers sous les régimes précédents.

    De manière non surprenante, le concept de droit d’ingérence avait été avancé à un moment où le LTTE essuyait une défaite à l’Est comme en juillet 2007 et par un pionnier du concept qui n’était autre que l’ancien ministre des affaires étrangères australien Gareth Evans.

    Evans avait été l’invité du Centre International des Etudes Ethniques pour y donner la conférence du « Neelan Tiruchelvam Memorial » intitulée : « Les limites de la souveraineté nationale : la responsabilité de protéger au 21° siècle ». A cette époque, Evans était président et CEO de « L’international Crisis Group » et co-président du « Global Center for the Responsibility to Protect ».

    Rajiva Wijesinha révèle l’existence d’une véritable conspiration d’un groupe étroitement soudé, composé du sous-secrétaire général des Nations-Unies, Radhika Coomaraswamy, du directeur exécutif de l’ICES, Rama Mani, à qui était promis un énorme montant de financements étrangers, de Gareth Evans du Centre Global pour la Responsabilité de Protéger ainsi que d’Angela Bogdan, à l’époque Haute Commissaire canadienne.

    Des allégations furent alors échafaudées pour pouvoir accuser l’état de génocide, nettoyage ethnique, crimes de guerre, crimes contre l’humanité ou toute autre forme de crimes de masse.

    Ainsi commença petit à petit le montage d’un dossier qui aboutit au fameux rapport Darusman puis dans les rapports du Haut-Commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme. Qu’il y ait eu une stratégie pour épingler le Sri Lanka devint évident des années plus tard en 2013, quand le Sri Lanka fut retenu comme un des six pays susceptibles d’être retenus pour la mise en application de la R to P ( Droit d’Ingérence ) par le groupe de travail US sur « The United States and R to P : des paroles à l’action » qui était co-présidé par l’ancienne secrétaire d’état US, Madeleine Albright et l’envoyé spécial du président US au Soudan, Richard Williamson. Gareth Evans participait aussi à ce groupe.

    Juillet 2007– entre en scène le Haut-Commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme : c’est dans ce contexte politique et militaire qui caractérisait la mi-2007 que le Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme des Nations-Unies, Louise Arbour à l’époque, rendit également visite au pays. Elle arriva en juillet 2007, accompagnée par Rory Mungoven. Rajiva Wijesinha décrit avec beaucoup de détails le rôle insidieux joué par Rory Mungoven, connu comme interventionniste et devenu une constante dans les affaires du Sri Lanka depuis son affectation comme conseiller des Nations-Unies aux Droits de l’Homme suite à l’accord de cesser le feu (CFA) en 2002.

    Avant de rejoindre l’OHCHR, Mungoven avait été directeur de la communication à Human Rights Watch et chef du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International. Il revint avec Louise Arbour pour défendre la mise sur pied d’une mission de surveillance sous la forme d’un bureau de campagne qui s’était discrédité en tant qu’instrument d’intervention occidentale. Mungoven revint encore récemment accompagné du tout nouveau Haut -Commissaire, Zeid Ra’ad Al Hussein, pour discuter de la mise en application de la résolution controversée 2015 du Conseil des Droits de l’Homme. Dans le dernier numéro du 8 février de « The Island », j’ai écrit au sujet du rôle insidieux que jouait et continuait à jouer le OHCHR.

    Défaite du LTTE : répercussions des changements sur le champ de bataille à Genève : On aurait pu s’attendre à un reflux de ces positions virulentes lorsque le pouvoir au Sri Lanka parvint à venir à bout d’une puissante structure terroriste, seul et sans aucune assistance extérieure. N’importe où ailleurs, un tel succès aurait été applaudi par les mêmes pouvoirs occidentaux ; après tout, combattre le terrorisme était devenu leur nouveau cri de ralliement.

    Mais cela ne s’est pas produit et la malveillance resurgit avec un désir de vengeance en plus. Les occidentaux tentèrent en mai 2009 de mettre sur pied une session spéciale pour empêcher une victoire totale sur le LTTE mais ne parvinrent pas à mobiliser tous les soutiens dont ils avaient besoin. Rajiva Wijesinha rappelle à quel point les occidentaux envisagèrent alors sérieusement la mise sur pied d’un Tribunal pour Crimes de Guerre.

    Les occidentaux parvinrent néanmoins à obtenir la convocation de la session spéciale qu’ils souhaitaient quelques jours après la fin de cette guerre mais elle ne put se réunir. Rajiva Wijesinha explique comment la stratégie adoptée par le tout nouveau représentant permanent à l’ONU, Dayan Jayatilleke, s’avéra efficace pour isoler l’adversaire.

    Cette victoire a montré l’absolue nécessité d’élaborer des moyens de défense solides pour parvenir à contrer les attaques. Si la mission en poste à Genève était restée passive, l’échec aurait été au rendez-vous par le biais d’une résolution déjà préparée par la Grande Bretagne. La stratégie de Dayan consista à empêcher par tous les moyens la prise en considération du projet de résolution et la seule façon de procéder consistait à refuser de débattre de ce texte et de persuader un nombre suffisant de membres de faire savoir qu’ils refuseraient toute tentative de placer le Sri Lanka à l’agenda de la réunion.

    Rajiva Wijesinha explique à quel point l’étroite coordination entre le représentant permanent et le Secrétariat pour la Paix avec leur connaissance de première main du terrain s’avéra essentielle. Cette connaissance, associée à une bonne compréhension des motivations et des contradictions internes de l’adversaire ainsi que l’aptitude à percevoir les points d’intérêt communs avec la communauté des pays en développement a permis à l’équipe de répondre rapidement et de manière offensive à des attaques dénuées de tous fondements et d’étaler au grand jour la duplicité des occidentaux, les plaçant ainsi sur la défensive en fragilisant leur position.

    En septembre 2011, une nouvelle tentative de placer le Sri Lanka à l’agenda fut le fait du Canada, agissant en lieu et place de Washington qui n’était pas à ce moment membre du Conseil des Droits de L’Homme. J’étais alors représentant permanent du Sri Lanka à Genève et me trouvai face à un ambassadeur US particulièrement furieux, Eileen Danahoe qui s’écria : « Nous vous aurons la prochaine fois ! ». Six mois plus tard, les US, à nouveau devenus membre, prirent l’initiative et deux résolutions suivirent en 2012 et 2013 entraînant la fameuse résolution 2015 adoptée sans vote suite à son soutien par le nouveau gouvernement pro-Washington à Colombo.

    Avec cette dernière résolution qui constitue une réelle menace pour la souveraineté du Sri Lanka le livre de Rajiva Wijesinha arrive à point nommé. Image faussée de la réalité Tamoule – la tragédie du Sri Lanka : un volet essentiel de l’ouvrage de Rajiva Wijesinha consiste à analyser la définition persistante et irresponsable par les politiciens Sri Lankais des tamouls comme groupe homogène et non comme communauté hétérogène avec ses différences de classes, de castes et d’origines géographiques que reflète la diversité de ses forces sociales et politiques. L’ouvrage regorge d’exemples de la diversité des populations tamoules du Sri Lanka et livre un catalogue des abus perpétrés par le LTTE contre des tamouls qui deviennent ainsi les premières victimes de cette terreur.

    En dépit des évidences, tous les protagonistes de la tragédie Sri Lankaise - Le LTTE, les gouvernements Sri Lankais successifs et les pouvoirs occidentaux- , ont tous souscrit à cette vision distordue de la réalité tamoule. Le récit de Rajiva Wijesinha montre à quel point cette façon de voir a servi à justifier les politiques des gouvernements successifs sous les présidences de J.R Jayewardene, Premadasa et CBK avec pour résultat la reconnaissance du LTTE comme seul interlocuteur représentatif du peuple Tamoul au détriment d’autres forces politiques et sociales qui auraient pu représenter une alternative démocratique. Premadasa avait même soutenu activement le LTTE contre d’autres forces tamoules qui s’étaient manifestées sur la scène politique dans la foulée des accords Indo-Lankan de 1987.

    L’accord de cessez-le-feu de 2002 signé par le gouvernement de Ranil Wickermasinghe sous la présidence de CBK allait jusqu’à reconnaître le LTTE comme seul représentant des tamouls, empêchant ainsi les autres forces tamoules de se plaindre des abus du LTTE. Comme le gouvernement n’enregistrait pas ces plaintes non plus, il n’existe aucun relevé exhaustif des horreurs infligées par le LTTE aux populations qu’il était censé représenter.

    A cette époque, des millions de roupies furent versées au LTTE par le canal de l’ONU et avec l’accord du gouvernement de Ranil Wickermasinghe. En dépit de multiples preuves de ce que le LTTE se réarmait et étendait ses opérations à d’autres parties du territoire, le gouvernement Wickermasinghe continua d’affirmer que les accords de cesser le feu étaient respectés.

    CBK agissait de même. Elle se montrait prête à négocier avec le LTTE sur base de prétentions contestables en vue d’un gouvernement autonome auquel l’autorité accordée aurait octroyé des pouvoirs totalitaires. Elle signa alors les accords P-TOMS dont certaines clauses s’avérèrent anticonstitutionnelles après avis de la cour suprême. En privilégiant le LTTE, CBK négligeait de dialoguer avec les forces tamoules modérées avant qu’il ne soit trop tard. Avant qu’elle ne propose un compromis qui s’ouvre aux forces modérées, Neelan Tiruchelvam avait été assassinée et le LTTE avait étendu son emprise sur le nord du pays et ses politiciens. Pire encore, l’UNP brûlait littéralement ce document au siège du parlement.

    En présentant les Tamouls comme un groupe homogène, nos politiques ont consciemment ou inconsciemment conféré une légitimité au LTTE en tant que seul représentant du peuple tamoul, légitimant ainsi ses exigences d’un état à part. L’œuvre de Rajiva Wijesinha aide à comprendre comment la propagation d’idées fausses a aidé à monter un dossier de R to P ou droit d’ingérence contre le Sri Lanka, livrant à Washington le précédent dont il avait besoin aux Nations-Unies pour légitimer une intervention controversée fondée sur ce troisième pilier du "Droit d’Ingérence".

    Les références réitérées des gouvernements Sri Lankais successifs à l’existence d’une soi-disant diaspora tamoule, de manière positive ou négative d’ailleurs, n’ont fait que renforcer cette idée fausse. A moins que nous ne tirions un jour les leçons de l’histoire, nous resterons un peuple divisé.

    A mes yeux, la perception erronée du peuple tamoul en tant que communauté homogène a été et continuera d’être l’obstacle majeur à l’établissement d’une paix durable et à la construction d’une identité Sri Lankaise commune qui soit basée sur la justice et l’égalité. La fiction que la source du conflit se trouve entre une majorité Sinhala et une minorité Tamoule peut convenir à des politiciens avides d’obtenir une parcelle de pouvoir au Sri Lanka, également à des puissances occidentales désireuses de pouvoir intervenir dans les affaires intérieures du pays mais cela ne sert absolument pas les intérêts du peuple Sri Lankais ni ses aspirations à une société où ils puisse décider de son destin.

    Un défi pour nous réapproprier notre histoire : on n’insistera jamais assez sur l’absolue nécessité d’entretenir notre mémoire. Si nous ne le faisons pas, d’autres la réécriront pour nous. Le livre de Rajiva Wijesinha est un défi qu’il nous lance et une pièce maîtresse de notre histoire contemporaine, Une œuvre que chacun et tous doivent lire.

    Référence du livre de Rajiva Wijesinh : S. Godage & Brothers (Pvt) Ltd, 661/665/675, P. de S. Kularatne Mawatha, Colombo, Sri Lanka, 2015, 279 pp. IBSN 978-955-30-6539-1.

    Traduit de l’anglais par Oscar GROSJEAN pour Investig’Action

    Source : Thupappi.wordpresse.com

    Si cet article vous a intéressé, nous vous proposons de découvrir l’ouvrage de Tamara Kunanayakam : Quel développement ? Quelle coopération internationale ? publié par les Editions du CETIM. 

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  • Bourrage de crâne : Jean-Michel Aphatie est il un chien ? a propos de la censure du film Merci Patron

    www.initiative-communiste.fr

    A propos de la censure du film , retour sur l’affrontement de classe Ruffin – classe des travailleurs vs Lagardère Europe 1 classe capitaliste

    Jean-Michel Aphatie est-il un chien ?

    par Denis Souchon, Henri Maler, mercredi 9 mars 2016

    À l’évidence, Jean-Michel Aphatie n’est pas un chien ! C’est un grand professionnel qui, quand il le croit nécessaire, remplit sa fonction… à la façon d’un chien de garde. Un chien de garde indigné par cette métaphore qui, à défaut d’être poétique, ne manque pas de réalisme, comme l’a montré, une fois de plus, son récent entretien avec François Ruffin.

    I. Où il est question d’un os qui ne passe pas

    Le 25 février 2016, Jean-Michel Aphatie publie sur son blog un article dans lequel il s’interroge doctement « Chiens de garde, la laisse et l’os : pourquoi des métaphores canines pour parler du journalisme ? ». Et le savant homme de s’insurger.

    Admirons son talent, puisqu’il réussit le tour de force, surprenant pour un individu si cultivé, de ne parler à aucun moment du livre de Paul Nizan (Les , 1932), de celui de Serge Halimi (Les Nouveaux Chiens de garde, paru en 1997 et actualisé en 2005) et du documentaire Les Nouveaux Chiens de garde (sorti en 2012, réalisé par Gilles Balbastre et Yannick Kergoat).

    Célébrons sa probité, puisque la métaphore qui le chagrine, contrairement à ce qu’il affirme, ne vise pas le journalisme, ni les journalistes, mais quelques gardiens du temple médiatique (et de l’ordre social).

    Et saluons sa finesse quand il écrit : « Il faut d’ailleurs noter, et ceci n’étonnera pas grand monde, que de tels qualificatifs sont employés aussi bien par ceux qui affirment se situer à la gauche de la gauche, individus autoproclamés de la “vraie” gauche par opposition à la “fausse” qui gouverne, que par des militants souverainistes ou d’extrême droite. Nul étonnement en effet tant les points de croisement sont nombreux entre ces deux mondes en apparence éloignés. » Si peu éloignés qu’Aphatie annonce le métissage de ces « deux mondes », ne laissant à la critique de la médiacratie que le choix d’être ou bien d’extrême droite, ou bien d’extrême droite.
    Mais quel est donc cet os qui lui est resté en travers de la gorge ? Un cadeau que lui a offert François Ruffin, la veille de la publication du billet, au terme d’une brève saga médiatique.

      Premier épisode. Le vendredi 19 février à 12h03, Europe 1 confirme par mail une invitation (faite trois semaines auparavant) à François Ruffin pour l’enregistrement le lundi 22 février et une diffusion le mardi 23 février dans « Europe 1 social club » d’une interview consacrée à Merci patron !. 4 minutes et 42 secondes plus tard, François Ruffin reçoit un nouveau mail d’Europe 1 lui annonçant que « l’interview était annulée » [1].

      Deuxième épisode. Le jour même, les réactions de solidarité se multiplient face à une censure qui semble s’expliquer par l’identité du héros du film : Bernard Arnault, milliardaire et première fortune de France, patron de LVMH, propriétaire des Échos ou du Parisien et l’« un des principaux annonceurs publicitaires, en particulier de la presse magazine et des titres détenus par Arnaud Lagardère » (le propriétaire d’Europe 1) [2].

     Troisième épisode. Le samedi 20 février, après avoir tenté d’expliquer l’acte de censure par la nécessité de trouver un contradicteur pour évoquer un film « polémique », Europe 1 fait volte-face et invite François Ruffin pour le soumettre à un interrogatoire en direct, confié à Jean-Michel Aphatie, le mercredi 24 février [3]. Ce faisant, Europe 1 remplace in extremis un animateur d’entretien – Frédéric Taddéi – par un contradicteur : Jean-Michel Aphatie, chargé de mission.

      Quatrième épisode. Le mardi 23 février, François Ruffin adresse une « Lettre ouverte à Jean-Michel Aphatie » dans laquelle il défie « le porte-parole de l’homme le plus riche de France [Bernard Arnault] » et lui annonce : « Tel un kamikaze des ondes, je viens pour commettre un attentat radiophonique » [4]. Cette annonce provocatrice n’était pas sans risques, face à un chargé de mission aguerri et prêt à toutes les parades.

      Enfin Jean-Michel Apathie parut. Le 24 février 2016, à 12h45, dans « Europe Midi » sur Europe 1, à l’occasion de la sortie en salles de Merci patron !, Jean-Michel Aphatie reçoit François Ruffin, le réalisateur de ce film. Et l’entretien s’achèvera par l’offrande, par l’interviewé, d’un os en plastique à l’intervieweur.

    Comme on le voit, « l’entretien » avait déjà commencé avant l’entretien lui-même. Il met face à face non un journaliste et son invité, mais les protagonistes d’un affrontement qui est loin d’être dénué de toute signification sociale. Au cours de cet affrontement, Jean-Michel Aphatie (qui sait être dégoulinant de sollicitude quand il a affaire à des interlocuteurs qu’il juge dignes de lui) a fait usage de toutes les ficelles du métier – disons de… garde-barrière, pour ne pas l’offenser… – afin de neutraliser son invité, qui a l’outrecuidance de critiquer l’oligarchie dont fait partie le patron de… Jean-Michel Aphatie. Un garde-barrière revêtu d’un uniforme de cuisinier.

    II. Où il est question de la cuisine d’un chef

    Cet entretien, en effet, expose involontairement les recettes et tours de main qui font la réputation d’un grand cuisinier passé maître dans l’art d’étouffer dans l’œuf tout début de contestation de l’ordre établi.
    Recette n°1 : Neutraliser en déformant
    Jean-Michel Aphatie commence l’interview en n’évoquant aucune des péripéties, gênantes pour la réputation de son employeur, dont elle est l’aboutissement. Seul l’intéresse le film, du moins dans l’interprétation d’emblée tronquée, voire mensongère, qu’il juge utile d’en retenir !

    « [Merci patron !] qui met en scène un couple d’ouvriers du Nord au chômage, ils ont travaillé pour une filiale de LVMH, ils sont au chômage depuis 4 ans. Et avec vous, François Ruffin, ils contactent la direction de LVMH, ils veulent en quelque sorte un dédommagement pour ce que LVMH leur a fait subir, et LVMH à la surprise générale, peut-être à la vôtre, peut-être pas, va leur verser 40 000 euros. J’imagine que quand vous avez monté tout ce scénario et quand vous l’avez filmé, parce que c’est la vraie vie, vous en avez été un peu surpris. »

    Comme si le couple de chômeurs avait bénéficié, après une simple prise de contact, d’un geste de charité désintéressé ! Comme si le versement de 40 000 euros n’avait pas été effectué sous condition de silence de ses bénéficiaires et au terme d’une lutte qui est l’objet même du film !
    Recette n°2 : Neutraliser en plaisantant
    François Ruffin, plutôt que de répondre à la suggestive suggestion de Jean-Michel Aphatie, préfère lui remettre un fromage du Nord (un maroilles) en lui demandant de le donner à Arnaud Lagardère, propriétaire d’Europe 1, afin de le remercier « pour le plan com’ » suscité par la censure du passage dans l’émission de Frédéric Taddéi et l’« élan de solidarité » que cette censure a provoqué. Jean-Michel Aphatie, en professionnel chevronné, tente de désamorcer la critique. D’abord avec bonhomie : « C’est très bon le maroilles j’en ai déjà mangé. J’ai été rubricard à La Voix du Nord dans l’Aisne, donc je connais le maroilles et j’en ai mangé. » Puis en faisant mine de remercier François Ruffin pour ses remerciements : « C’est très gentil […] Écoutez, ces remerciements lui [Arnaud Lagardère] iront droit au cœur. »
    Recette n°3 : Neutraliser en recentrant
    Mais comme François Ruffin insiste sur la solidarité d’oligarques entre Arnaud Lagardère et Bernard Arnault, Jean-Michel Aphatie tente d’esquiver cette mise en cause, en feignant la sollicitude pour son invité et en lui rappelant qu’il est supposé parler de son film, baptisé « documentaire » :

    « Et je pense, je pense que vous avez conscience que le temps de parole que vous prenez là pour remercier Arnaud Lagardère, à qui je ferai passer le maroilles, c’est du temps de parole que vous n’aurez pas pour parler de votre documentaire. Et d’ajouter, pour revenir à son (étrange…) question initiale : « Est-ce que vous avez été surpris de la somme qu’ont récupérée les époux… »

    Marquons une pause. Jean-Michel Aphatie prétend parler du film en réduisant son sens et son enjeu à la somme perçue par les époux Klur. François Ruffin prétend qu’il s’agit d’un film qui met en cause l’oligarchie. C’est très exactement ce dont Jean-Michel Aphatie a décidé qu’il ne fallait pas parler. Les recettes suivantes en découlent aussitôt. Et d’abord :
    Recette n°4 : Neutraliser en coupant la parole
    Dans sa « Lettre ouverte à Jean-Michel Aphatie » évoquée plus haut, François Ruffin mentionnait la vidéo d’un entretien daté du 7 novembre entre Jean-Michel Aphatie et Bernard Arnault. Et il relevait cette répartition du temps de parole : « 1’36’’ de temps de parole pour vous, présentation comprise, et le reste, 5’46’’ pour votre interlocuteur – soit 21,7% pour vous, et 78,3% pour lui ». Et il précisait : « Bref, vous ne l’interrompez pas trop et il peut dérouler tranquillement son argumentaire. Nul doute que vous me réserverez le même traitement. »

    Le « traitement » réservé à François Ruffin ? Jean-Michel Aphatie s’octroie plus de 40 % de temps de parole, soit deux fois plus qu’avec le patron de LVMH, et interrompt plus de 25 fois François Ruffin alors qu’il n’avait osé « interrompre » (avec déférence)… qu’une seule fois le milliardaire. Selon que vous serez Ruffin ou Arnault…
    Recette n°5 : Neutraliser en simulant un contrat tacite
    Pour parvenir à déjouer la tentative d’« attentat radiophonique » (imprudemment) annoncée par François Ruffin et pour tenter de juguler son expression, Jean-Michel Aphatie n’a eu de cesse de lui rappeler le contrat implicite (qui lie l’interviewer et l’interviewé). Ce contrat qu’ont en tête presque tous les auditeurs (et cela alors que la plupart d’entre eux ignorent l’affrontement dont l’entretien n’est que le dernier épisode) dans la version qu’en propose Jean-Michel Aphatie est le suivant : la conversation doit porter sur le film et non sur le sens qu’entend donner François Ruffin à ce film et donc à cette conversation – celui d’un « combat contre l’oligarchie » que représente Bernard Arnault, mais aussi Arnaud Lagardère, propriétaire d’Europe 1. Rien de plus simple alors pour Jean-Michel Aphatie que d’endosser le rôle de celui qui respecte et veut faire respecter à François Ruffin les règles de la bienséance, quitte à l’interrompre fréquemment pour lui rappeler le thème de l’interview.

    Ce qui donne lieu à des interventions qui alternent les rappels à l’ordre (« Alors de quoi on parle ? » ; « On parle de votre documentaire ou on en parle pas ? ») et la simulation de la liberté d’expression concédée à l’interlocuteur : « Ah bon d’accord. Bah parlez de ce que vous voulez alors. »

    Avec cette touche finale qui signe le triomphe du critique de cinéma : « Bon vous ne voulez pas parler de votre documentaire. Libération dit : au fond, ce que vous avez filmé ne montre pas grand-chose, c’est une fable bien faite, mais on reste un peu sceptique sur le message qui est le vôtre. » [5]

    Jean-Michel Aphatie : « On reste un peu sceptique… »

    Recette n°6 : Neutraliser en tournant en dérision

    Il suffit pour cela de discréditer les visées subversives de l’invité par l’appel au réalisme des auditeurs et en lui parlant comme à un enfant que l’on essaie de raisonner.

    François Ruffin tente de présenter le film comme un film de combat contre l’oligarchie et s’attire sarcasmes et ricanements de Jean-Michel Aphatie : « Sauf à vous méprendre sur votre propre pouvoir, vous n’êtes pas prêt à renverser l’oligarchie […]. À moins que vous ne pensiez que ce renversement-là est tout proche dans les minutes qui viennent et qu’à partir de ce studio […] l’appel au coup d’État que vous avez lancé peut trouver quelque écho, à moins que vous ne pensiez cela… »

    François Ruffin s’étant risqué à affirmer que le film enfonce un coin dans la domination de l’oligarchie, Jean-Michel Aphatie riposte : « Vous ne vous accordez pas trop de pouvoir ? »

    Le pouvoir de Jean-Michel Aphatie, en revanche, n’est pas contestable.
    Recette n°7 : Neutraliser en montrant ses crocs

    Jean-Michel Aphatie, en effet, se comporte alors avec François Ruffin comme un châtelain avec un de ses domestiques, ainsi que le montrent les deux extraits ci-dessous.

     
    – François Ruffin : « J’ai cinq minutes de temps de parole… »
    – Jean-Michel Aphatie le coupe : « Ah je sais pas si vous avez cinq minutes, ça c’est pas vous qui décidez du temps de parole »
    – François Ruffin : « … sur toute l’année, et vraisemblablement c’est mon dernier passage à Europe 1… »
    – Jean-Michel Aphatie (le coupe) : « Mais peut-être pas, non non. »
    – François Ruffin : « Peut-être pas. Peut-être qu’Europe 1 sera renationalisée ou qu’on peut espérer quelque chose comme ça et que je serai à nouveau invité… »
    – Jean-Michel Aphatie le coupe : « On vous reçoit avec plaisir vous savez, on vous reçoit avec sympathie vous savez, voilà, avec tranquillité. »

    Ayant complètement occulté l’histoire conflictuelle à l’origine de cette interview, Jean-Michel Aphatie tente de faire croire aux auditeurs que François Ruffin ne doit sa présence au micro d’Europe 1 qu’au bon vouloir de sa seigneurie Aphatie, tout en condescendance :

     
    – François Ruffin : « […] je ne suis pas là parce que vous m’avez accordé ce temps de parole … »
    – Jean-Michel Aphatie (le coupe) : « Vous êtes là, vous savez pourquoi vous êtes là ? »
    – François Ruffin : « Bah dites-moi. »
    – Jean-Michel Aphatie : « Parce qu’on vous a invité »
    – François Ruffin : « Non … »
    – Jean-Michel Aphatie : « Sinon vous ne seriez pas là. »
    – François Ruffin : « Non, non, vous êtes là parce qu’il fallait éteindre… »

    François Ruffin voulait sans doute soutenir qu’Europe 1 avait été obligé de l’inviter pour répliquer à la mobilisation contre la censure. Il ne pourra pas achever sa phrase : Jean-Michel Aphatie, non sans arrogance et contre toute vraisemblance, défend la libéralité de sa station.


    – François Ruffin : « Non, non, vous êtes là parce qu’il fallait éteindre… »
    – Jean-Michel Aphatie : « Si on ne vous avait pas invité Monsieur Ruffin, vous ne seriez pas là »
    – François Ruffin : « Alors c’est toujours vous qui tendez l’os, c’est toujours vous qui tendez l’os ? Vous croyez ça ? »
    – Jean-Michel Aphatie : « Et on vous a invité, vous savez pourquoi on vous a invité ? Parce qu’on avait envie de vous inviter, voilà. »

    François Ruffin fait alors couiner un os en plastique puis le remet à Jean-Michel Aphatie
    – Jean-Michel Aphatie : « Voilà donc ça c’est un os, voilà… »
    – François Ruffin : « C’est un os que je vous remets… »
    – Jean-Michel Aphatie (le coupe) : « Et monsieur Ruffin se lève et il va quitter le studio mais nous vous remercions d’avoir accepté l’invitation d’Europe Midi, et nous vous ré-inviterons pour votre prochain documentaire. Merci Patron !, ça sort en salle aujourd’hui ! »

    La fin de l’interview résume l’affrontement et, en particulier, le combat livré par Jean-Michel Aphatie. En s’efforçant de rester courtois (non sans laisser échapper des répliques et quelques intonations d’une suave agressivité) et en donnant l’impression d’être centré uniquement sur son travail d’intervieweur, Jean-Michel Aphatie a tenté de faire passer François Ruffin pour un malotru mal élevé qui refuse la discussion.

    * * *
    Quoi que l’on pense de la prestation de François Ruffin (qui n’a pas toujours convaincu celles et ceux qui l’ont soutenu face à Europe 1), force est de constater qu’il a eu affaire à un grand professionnel et qu’il est décidément malaisé de déjouer et de contester dans les médias dominants la domination qu’ils exercent. Il faut en effet compter avec la force d’un dispositif incarné/intégré par un intervieweur parfaitement affûté et entraîné à user de tous les moyens de neutralisation d’une parole qui va à contre-courant du prêt-à-opiner dominant [6].

    Jean-Michel Aphatie et ses semblables ne sont pas seulement des rouages : ce sont aussi des agents (très actifs) d’une domination multiforme qu’ils exercent sur leur propre terrain et à leurs propres conditions.

    L’entretien de François Ruffin avec Jean-Michel Aphatie confirme la leçon de Spinoza (un adhérent récent d’Acrimed…) : « Il n’y a pas de force intrinsèque de l’idée vraie. » Tout ne peut pas être dit, n’importe où et devant n’importe qui. Nombreux sont les contestataires – nous-mêmes y compris – qui l’ont appris et l’apprendront à leurs dépens : les rapports de forces nécessaires (pour pouvoir réellement s’exprimer dans un entretien) ne se construisent pas prioritairement devant les micros. Et devant les micros, des conditions sont requises pour pouvoir exposer des « idées vraies » (ou du moins peu admises) de manière recevable pour des auditeurs non préparés à les entendre, et cela face à des intervieweurs qui se comportent en chiens de garde, garde-barrières ou chefs cuisiniers : au choix !
    Henri Maler et Denis Souchon (grâce à la transcription réalisée par Martin Coutellier)

    N.B. – Passer dans les médias ? Avec quel objectif ? Dans quelles conditions ? Avec quelle stratégie compte-tenu de l’objectif fixé et des probables conditions d’intervention ? Avec quelles chances de pouvoir réellement s’exprimer ? Sans prétendre au rôle (peu recommandable) de conseiller en communication, nous reviendrons sur ces questions qu’il nous est déjà arrivé d’aborder [7].

    Le film Merci patron ! censuré au Parisien

    Communiqué des syndicats SNJ, FO, SNJ-CGT et de la SDJ du Parisien (Acrimed).

    Les syndicats SNJ, SNJ-CGT et FO ainsi que la SDJ ont été reçus lundi à leur demande par le directeur de la rédaction à propos du film Merci patron ! dont notre journal n’a pas parlé sur décision « assumée » de Stéphane Albouy.

    Ce film auquel le journal Le Monde a consacré deux pages et Le Canard Enchaîné une demi page met en scène le groupe LVMH. Bien que diffusé dans moins de 10 salles parisiennes et une trentaine en province, il a attiré 80 000 spectateurs – ce qui est un très gros succès pour un film hors des grands circuits de diffusion – et fait l’objet d’un énorme buzz sur les réseaux sociaux.

    Pourtant, ordre a été donné aux confrères du service culture-spectacle qui avaient visionné le long métrage de ne pas le chroniquer, fut-ce en 10 lignes. De même a été repoussée plus tard une proposition de sujet du service politique sur le buzz suscité à gauche par le film sous prétexte qu’il s’agissait « d’un sujet militant », « et qu’il y avait d’autres sujets prioritaires ce jour là ». L’argument est étonnant car s’il ne faut plus parler dans nos colonnes des actes militants, la rubrique politique a-t-elle encore une raison d’être ?

    À nos yeux, et malgré les dénégations de la direction, c’est un acte de censure qui a été posé. Ou plus précisément d’auto censure. Demain sera-t-il impossible de parler d’une marque appartenant à LVMH ou de Bernard Arnault autrement qu’en termes laudateurs ? Aura-t-on le choix entre louange bien dosée ou silence honteux ? En l’espèce, c’est le silence qui a été choisi et cela nous semble encore plus préjudiciable à l’image et l’intégrité de la rédaction vis-à-vis de ses lecteurs comme des observateurs.

    Stéphane Albouy a justifié sa décision en la banalisant : « C’est mon choix, un arbitrage comme j’en fait des dizaines d’autres ». Sauf que si l’arbitrage est banal, le sujet lui est loin de l’être. « Il fallait voir le film. Ce que j’ai fait » a-t-il dit. Il ajoute n’avoir pas voulu « même en 10 lignes, faire la promotion d’un procédé déloyal, malhonnête qui a instrumentalisé les Klure » (un couple licencié par une filiale de LVMH, menacé d’expulsion de sa maison, auquel le groupe de Arnault, sous la menace du réalisateur, donne 40 000 euros et un CDI au mari chez Carrefour en exigeant en retour le secret absolu). Faudra-t-il donc désormais passer sous silence toutes les enquêtes menées en caméra cachée ou sous couvert d’anonymat de type « Cash Investigation » ? Si le procédé est à condamner, Le Parisien doit avoir la liberté de le dire et d’interroger ce fait.

    Ainsi, par exemple, la critique du film aurait pu être assortie d’un édito, ou d’un billet, sous la plume du directeur de la rédaction, pour poser clairement un certain nombre de reproches quant aux procédés du film, mais en garantissant ainsi l’indépendance de la rédaction.

    Stéphane assure qu’il n’y a eu aucune pression ni consigne venue d’en haut. Nous le croyons volontiers. C’est justement le principe de l’autocensure que de rendre inutile les pressions, en anticipant la conduite supposément attendue.

    Se pose alors la question de la confiance dans la direction de la rédaction à garantir notre liberté éditoriale et notre capacité à faire notre métier de journaliste, au risque de déplaire à notre puissant actionnaire. Nous étions attendus sur ce premier virage, comme nous l’étions par le passé pour parler des accidents sur le Paris-Dakar ou du dopage sur le Tour de France, propriétés du groupe Amaury. Il n’y avait qu’une bonne option : faire notre travail normalement et librement.

    Au final, le choix retenu est toxique : le silence pour lequel a opté le directeur de la rédaction est un message dangereux envoyé à l’actionnaire LVMH.

    Les syndicats SNJ, FO, SNJ-CGT et la SDJ du Parisien

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  • À propos des « bruits de chiottes » de Madame Najat Vallaud-Belkacem …

     

    Quand Madame Najat Vallaud-Belkacem veut faire "peuple"... A propos de « Bruits de chiottes » 
    d’après Claire Polin

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    A propos de « Bruits de chiottes »

    Chère amie, cher ami,

    Si quelque chose mobilise toute l’attention et une grande partie du temps de la ministre, c’est son équipe de communicants. De l’avis même de François Hollande, Najat Vallaud-Belkacem est « le top de l’accro aux médias ». Croyez-le bien, chacun de ses gestes, le moindre de ses éléments de langage, est minutieusement scruté par ses conseillers avant son passage aux informations.

     

    C’est dire que lorsque la ministre de l’Éducation a répondu, mardi dernier sur France Info, au sujet d’un dîner qu’elle aurait eu à Matignon, qu’elle n’entendait pas commenter des « bruits de chiottes », cela n’avait rien d’un incident de conversation. Bien au contraire. Il s’agissait probablement d’une expression tout à fait choisie, pour se présenter comme moderne, proche de la jeunesse et de sa manière supposée de parler.

     

    On ne saurait lui faire de meilleure réponse que cette enseignante, dont le courrier m’a été transmis ce matin par un de ses collègues, membre de SOS Éducation.

     

    Lisez plutôt :

    « Madame la ministre,

    Mes élèves à moi apprennent à dire "wesh", "nique", "encule", "salope" dès le primaire.
    > Mes élèves à moi grandissent très souvent dans des familles où les parents ne parlent pas français, et où le summum de la réussite consiste à passer manager chez KFC.
    > Mes élèves à moi n’écoutent pas Boris Vian et Desproges, ignorent l’existence de Bach et Mahler. Mes élèves à moi n’ont droit qu’à Booba, La Fouine, Orelsan et Gradur.
    > Mes élèves à moi doivent passer dix minutes sur chaque vers de Du Bellay pour espérer comprendre quelque chose. Parce que leur référentiel principal, c’est Nabila et Touche pas à mon poste.
    > Mes élèves à moi poussent dans un environnement où les filles doivent dès la 6eme s’habiller et se comporter en bonhommes, ou se voiler, si elles veulent avoir la paix. Mes élèves à moi découvrent le porno bien avant d’avoir la chance de rencontrer Balzac
    .

     

    Nos élèves, madame la ministre, comprennent que s’ils veulent s’en sortir, accéder aux postes que leurs talents et un travail acharné leur feraient mériter, ils doivent d’abord se défaire de leur codes vestimentaires et langagiers, découvrir les pronoms relatifs, atteindre le pluriel et le passé simple, se reposer sur le subjonctif. Ils savent, croyez-moi, madame, que si je m’escrime à leur faire répéter dix fois une phrase avec la bonne syntaxe et le ton juste, c’est parce que je refuse que nos lâchetés et nos faiblesses fassent d’eux ce que la société imagine et entretient : des racailles, des jeunes privés d’avenir car privés d’exigences, de langue, de style, de beauté, de sens, enfin.

     

    Nous luttons quotidiennement au milieu de nos gosses de REP et REP+ contre les "salope !", "sale chien !", "tu m’fous les seum !". Nous luttons pour leur donner une noble vision d’eux-mêmes quand tout pousse au contraire à faire d’eux des êtres hagards, décérébrés, violents. Nous tentons de leur transmettre le Verbe, dans un monde qui ne leur offre qu’Hanouna et Ribéry. Nous ne passons pas nos journées à jouer les thuriféraires de la pensée unique, rue de Grenelle, nous. Nous ne nous faisons pas de courbettes entre deux numéros de cirque à l’Assemblée Nationale. Nous avons les pieds dans la boue, une boue qui nous donne quelquefois la nausée, tant nous sommes seuls, et isolés, et décriés, tant notre tâche paraît ridicule et vaine.

     

    Quand donc, à la radio, madame la ministre, vous lâchez votre "bruit de chiottes", en bonne petite bourge qui ne voudrait pas avoir trop l’air d’être loin du petit peuple, qui ne voudrait surtout pas faire le jeu de cet abominable élitisme dont tout le monde sait que notre société crève, n’est-ce pas, quand donc vous vous soulagez verbalement, ce n’est pas tant votre fonction que vous abîmez : c’est notre travail auprès des élèves, nos mois d’épuisement et leur espoir, nos années de travail et leurs efforts, nos séances passées à essayer de leur dire que ce n’est pas parce que ce monde-ci est laid qu’il faut lui ressembler.

     

    Vous avez réussi, en quelques mois, à démontrer avec éclat votre conformisme, votre arrogance, votre paresse intellectuelle. Nous n’ignorions rien de tout cela. Désormais, nous savons que vous êtes aussi vulgaire. On ne vous mettra pas de 0/20, puisque vous avez aussi décidé que l’évaluation, c’était mal, péché, Sheitan, vilainpasbeau. Vous aurez simplement gagné le mépris absolu de milliers d’enseignants qui bien souvent, eux aussi, quand ils sont un peu à bout, aimeraient en lâcher une bonne grosse bien vulgaire, en classe, mais se retiennent, par souci d’exemplarité. »

     

    Je crois que l’on ne saurait mieux dire... n’hésitez pas à faire suivre ce message à vos amis !

     
     

    Claire Polin
    Présidente de SOS Éducation

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  • Plan de bataille des financiers (Interview Vidéo)

     

     

    À 5 minutes la stratégie de la « finance » pour faire plier les Français.

    Plus que jamais, faut retrousser nos manches.

     


    Plan de bataille des financiers (Interview) par tuxboard

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  • Deux pétitions sur le projet MEDEF/Khomri - Macron, casseur en chef - Les USA préparent-ils une révolution en Russie ?

    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
     
    Deux pétitions sur le projet MEDEF/Khomri paralysent les médias
    Philippe ARNAUD
    La remarque que je fais est, comme je l’ai fait parfois, une remarque "d’absence". C’est-à-dire une remarque de ce que les médias pourraient dire et ne disent pas. Car les silences, les omissions ou les "oublis" sont parfois aussi "parlants" que les énonciations. Ce dont les médias (je me réfère ici principalement à France 2 et à France 3, médias de grande diffusion) parlent peu, ou très rapidement, c’est des deux pétitions à propos de la loi El-Khomri : l’une contre, lancée par Caroline de Haas et (...) Lire la suite »
     
    A 9h, le train de 8h47 sera passé
    Vladimir MARCIAC
    L’incendie ravage la forêt, les flammes lèchent les maisons et un bonimenteur de première, quadra ou quinquagénaire, beau gosse et beau-parleur, ou bien un déplumé binoclard boudiné dans un costume noir, ou qui vous voulez pourvu qu’il ait l’autorité de celui qu’on a vu à la télé, décrète l’urgence d’un « brainstorming » (il parle volontiers la langue de l’ennemi). Objectif : décider démocratiquement d’une démarche citoyenne, participative, concertée, afin de déterminer dans les mois qui viennent le meilleur (...) Lire la suite »
     
    legrandsoir
    David peut-il encore l’emporter contre Goliath ? Des pieds nickelés picards faire tanguer la multinationale LVMH, premier groupe de luxe au monde, et effrayer son PDG, Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France ? Jocelyne et Serge Klur fabriquaient des costumes Kenzo à Poix-du-Nord, près de Valenciennes. Mais leur usine délocalisée en Pologne, ils se sont retrouvés au chômage, criblés de dettes… "On doit vivre avec 4€ par jour pour nous trois, c’est l’assistance sociale qui a calculé le budget (...) Lire la suite »
     
    Bachar al-Jaafari
    Lorsque sans se contenter de lire ce qui est consigné dans les communiqués de presse [1][2], on écoute ce qu’a réellement déclaré l’ambassadrice des États-Unis aux Nations Unies, Mme Samantha Power, dans la minute qui a suivi l’adoption à l’unanimité de la Résolution 2268 [3] appuyant l’accord américano-russe sur la « cessation des hostilités » en Syrie, il devient clair qu’il n’y a toujours pas d’entente entre les deux blocs sur l’avenir de la Syrie. Et si l’on cherche une inflexion significative de lucidité (...) Lire la suite »
     
    Yann FIEVET
    Il est dit souvent que les grands hommes qui marquent l’Histoire sont les produits fidèles de leur époque. S’il est trop tôt pour affirmer qu’Emmanuel Macron va vraiment imprégner l’Histoire socio-économique et politique de la France, il est en revanche déjà incontestable qu’il est le pur produit d’une remarquable conjonction : une ascension personnelle permise par le règne absolu de la méritocratie ; le renoncement du politique à contredire sérieusement la doxa économique néo-libérale à l’œuvre depuis (...) Lire la suite »
     
    Moon of Alabama
    Via l’ancien ambassadeur indien M K Bhadrakumar, nous apprenons que le gouvernement russe se prépare à affronter une tentative de « révolution colorée », lors des élections parlementaires en septembre : La réunion annuelle du Service fédéral de sécurité de Russie (FSB), l’organisation qui a succèdé au KGB soviétique, est une excellente occasion de prendre la température des relations « Est-Ouest ». (Le cliché de la guerre froide se révèle utile une fois de plus.) Le discours habituel du président Vladimir (...) Lire la suite »
     
    Renaud VIVIEN
    Depuis sa victoire aux élections de novembre, le nouveau président argentin, Mauricio Macri, met toute son énergie à résoudre le litige opposant son pays aux « fonds vautours », ces fonds d’investissements qui rachètent à prix bradé des créances sur les États en difficulté puis les poursuivent en justice dans le seul but de réaliser des profits colossaux. 1600 %, c’est la plus-value fixée en 2012 par un juge new-yorkais sur le dos de la population argentine. C’est sur la base de ce jugement baptisé « le (...) Lire la suite »
     
    Filtrer l’eau des WC pour la rendre pure et claire comme de l’eau de roche.
    Gaëtan Pelletier
    Coca-Cola a ainsi le droit d’extraire 33,7 millions m3 d’eau par an au Mexique, l’équivalent de la consommation annuelle minimale pour faire vivre 20 000 personnes. Le groupe américain exploite 50 nappes d’eau, dont 15 sont surexploitées [2]. À moindre échelle, la compagnie suisse Nestlé extrait 9 millions m3 d’eau par an dans le pays et exploite 16 aquifères, dont 6 sont surexploités. Le Mexique va-t-il se vider de son eau ?, Mondialisation.ca Avec toute l’eau qu’on massacre par la pollution de par (...) Lire la suite »
     
    Archibald EMOREJ
    Madagascar est le cinquième pays le plus pauvre du monde. Classement basé sur je ne sais quel critère. Pourtant il n’y a pas la guerre. Ni leur terrorisme. Ni un grand intérêt stratégique. C’est un pays vaste, agricole, d’une agriculture d’un autre siècle. C’est un pays de castes, d’ethnies, de rivalités claniques, de parasitisme étranger. Ce n’est pas une nation mais une terre dévastée. Pleine de vie et de couleurs. Une île en plein naufrage. Le mouroir d’une nature que les millénaires ont fait unique. (...) Lire la suite »
     
    Isabel RAUBER
    Quelques intellectuels qui se définissent comme étant de gauche ou de centre gauche, ont affirmé récemment que nous vivons une fin de cycle des gouvernements progressistes, caractérisée par l’épuisement de leurs programmes néo-développementistes – qui incluent l’extractivisme – et leur « inefficace » capacité de gestion. Selon eux, nous devons donc nous attendre à une avancée de la droite dans la région, situation qui dessinerait une nouvelle carte politique en Amérique latine. Avec ce discours « visionnaire (...) Lire la suite »
     
    Michel ROGALSKI
    Peu d’auteurs auront fait l’objet d’aussi nombreux commentaires, pour être décrié ou salué, qu’Huntington qui annonçait en 1993, dans un article de la revue américaine Foreign Affairs, que nous étions désormais entrés dans l’ère du « choc des civilisations », thèse qu’il développera dans un livre portant le même titre et paru en 1996 aux États-Unis, puis traduit en France l’année suivante. Le contexte idéologique étasunien de sa rédaction doit être rappelé : dès 1989 Francis Fukuyama, conseiller au ministère de (...) Lire la suite »
     
    CGT, CFDT, CFE-CGC, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNSA, FIDL, UNEF, UNL
    Christian Forgeot
    La CGT appelle a l'action le 31mars dans un processus unitaire ... Une réunion intersyndicale a eu lieu hier mardi 23 février à la CGT en présence de dix organisations syndicales, sept organisations de salariés : CFDT, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNSA et trois organisations de jeunesse : FIDL, UNEF, UNL. Seule la CFTC était absente. Comme l’ont souligné l’ensemble des organisations, cette réunion était en soi un évènement car elle rassemblait la quasi-unanimité des organisations à (...) Lire la suite »
     
    En 1947, Léon Jouhaux crée Force Ouvrière avec l’aide de la CIA et reçoit le Prix Nobel de la Paix en 1951.
    Jacques-Marie BOURGET
    Attention, comme les médicaments du pharmacien, cet article mérite un mode d'emploi ? A ceux qui pourraient croire que le livre de Lacroix-Riz qui décrit dès 1939 l'offensive patronale mondiale contre le syndicalisme européen, et français en particulier, par haine du communisme, que ce livre donc serait un sort d'ouvrage révisionniste destiné à nier le rôle de la CGT et du PCF dans la Résistance font fausse route. En 39, l'action du patronat, et son argent, ont réussi a provoqué une (...) Lire la suite »

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  • La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération : Les nouveautés depuis le 25 février 2016

     

    Cher(e)s ami(e)s,

    Nombreux sont les commentaires sur la prochaine visite du Président Barak Obama à Cuba. C’est en effet un événement particulièrement important. La première visite d’un Président de Etats Unis dans ce pays complétement indépendant et souverain, pour des conversations bilatérales en condition d’absolue égalité et de respect mutuel. Visite à ne pas confondre avec « l’inspection » (suffisante) d’un empereur à ses possessions dans les Caraîbes, réalisée par le Président Calvin Cooledge le 18 janvier 1928 !!! Plusieurs articles de notre site sont consacrés à cet événement de fin mars 2016.

    Ainsi que nous vous en avions fait part, la semaine dernière, une des préoccupations principales de nos amis cubains et des autorités de l’Ile, reste l’intensification de la bataille contre l’introduction et la prolifération du SIKA. Intensification des mesures de vigilance épidémiologique et ce contrôle sanitaire. Un cas est aujourd’hui signalé, importé à Cuba par un médecin vénézuélien de 28 ans, venu dans l’Ile pour raison professionnelle. A partir du 1er mars, un contrôle sanitaire intervient dans les différents points d’entrée sur l’Ile. L’appel du Président Raul Castro a été suivi de toute une série de mesures préventives mais aussi répressives contre ceux qui ne tiennent pas compte des risques encourus.

    Et de trois ! « Halliburton » devient la troisième compagnie qui est cette année condamnée par le département du Trésor Public des Etats Unis pour violation du blocus. Depuis le 17 décembrer 2014 ce sont 8 entités, 5 USA et 3 étrangères. La raison : a exporté des biens et des services pour aider à l’exploration de pétrole et de gaz. Une nouvelle amende conséquente mais surtout la volonté de créer un climat de crainte pour les entreprises qui souhaitent commercer avec Cuba. Conséquences : des freins au développement de l’économie cubaine, et des difficultés dans la vie de tous les jours des citoyens cubains. Soyons toujours plus déterminés à exiger la fin de cette mesure inhumaine, injuste, d’un autre temps.

    La Foire du Livre vient de se terminer à La Havane. Titre du compte rendu réalisé pour le quotidien Granma : « Une féria difficile ». Une analyse critique de cette édition qui a réuni dans la capitale plus de 350.000 visiteurs, qui ont acheté 241.000 livres, dont 150.000 dédiés aux enfants. Un nombre de livres insuffisant présenté à la vente, une organisation pas toujours satisfaisante tel est le bilan fait par le coordinateur de l’événement, l’écrivain Jesus David Curbelo, qui est aussi un des piliers de notre Prix de la Maison Victor Hugo…

    La Foire se poursuit du 1er au 24 mars en province.

    Le 7ème congrès du Parti Communiste de Cuba, qui aura lieu du 15 au 18 avril prochain, se prépare activement dans toute l’Ile et ce depuis le mois de juin 2015. Actuellement se déroule la phase finale de l’élection des 1.000 délégués. Le groupe le plus nombreux de ceux-ci viendront du monde agricole et de l’élevage représentant la réalité du pays. 43,2 % sont des femmes et plus de 84 % sont diplômés universitaires. D’importantes décisions sont attendues de ses travaux.

    Les échanges sportifs et culturels se sont accélérés ces derniers mois, depuis notamment l’annonce des deux présidents USA/CUBA en décembre 2014. Sitôt la visite d’Obama terminée, au cours de laquelle il pourra assister aux cotés du Président Castro a une rencontre de Baseball, le groupe mystique « les ROLING STONE » se produiront dans un immense stade de la capitale…

    Et, en ce qui concerne notre pays, le « mois de Mai de la France à Cuba » décidé par le Président Hollande, présentera dans toute l’Ile, divers évènements culturels de qualité qui se préparent activement. Notre association se devait d’être partie prenante. Elle présentera, à la Maison Victor Hugo, un programme prestigieux : Une exposition d’Ernest Pignon Ernest, inspiré du "Concert Baroque" de l’immense écrivain cubain Alejo Carpentier ! L’histoire d’une rencontre créatrice entre deux des plus grands artistes de Cuba et de la France. Merci à la gentillesse et à la fidélité de notre ami Ernest Pignon Ernest. Il va nous permettre, par le prêt de ses oeuvres, cette présence prestigieuse ! Déjà, en 2005 pour l’inauguration de la Maison Victor Hugo, il nous avait aidé à réaliser les toiles honorant l’édifice et les maisons environnantes oeuvres d’étudiants cubains et français...

    Bonne lecture et excellente fin de semaine !

    Bien cordialement,

    Roger Grévoul
    Président Fondateur
    Responsable politique du Site Internet et de la Lettre Hebdomadaire.

    Brèves économiques du 10 au 24 février 2016

    par Thomas Segura le 3 mars 2016

    > Rédigé par : Thomas Segura Revu par : Michel Rosenberg
    Relations internationales :

    Quand la nature devient l’ennemi

    par Lisanka Gonzalez Suarez le 3 mars 2016

    > Aucun pays au monde ne peut échapper aux forces de la nature quand celles-ci se déchaînent avec une violence telle qu’elles provoquent des ouragans, des tremblements de terre et autres phénomènes, suivis de catastrophes naturelles telles que les tsunamis, les glissements de terrain ou les inondations, entraînant la perte de vies humaines et des dégâts matériels.

    > L’Homme ne peut pas les éviter, mais il peut se prépare pour en atténuer les effets. Et cela n’est possible que s’il est capable de créer un système de défense contre les catastrophes qui lui permette de déployer, le plus rapidement possible, des mesures pour protéger la vie des populations et leurs biens.

    Éloge critique de Cuba

    par GILLES PROULX le 2 mars 2016

    > Cuba n’est pas démocratique, je veux bien. Mais Haïti, oui... Mais dans lequel de ces deux pays iriez-vous naître si vous aviez le choix ?

    > À Cuba, il faut se montrer à la fois critique et élogieux – les deux – avec l’héritage de Fidel Castro. Quiconque ne s’en tient qu’à la critique ou à l’éloge me semble avoir un esprit partisan.

    > Un article du "Journal de Montréal"

    LE DESSIN DE RAMSES - 11

    par Gérard le 2 mars 2016

    Obama à Cuba

    par José Fort le 1er mars 2016

    > Deux articles tirés du blog de José Fort concernant la prochaine visite du Président des Etats Unis à Cuba.

    > Dans un échange, courtois et respectueux, chacun se doit d’entendre les arguments de son interlocuteur... Les médias, dans leur ensemble, se complaisent à ne citer que les critiques concernant les droits de l’hommes qui seraient bafoués à Cuba... José Fort, dépose, délicatement quelques pierres dans le jardin "extraordinairement démocratique" des Etats Unis...

    2000 documents de la Finca Vigia d’Hemingway numérisés pour la JFK Library de Boston

    par Michel Porcheron le 29 février 2016

    > Les rues de La Vieille Havane sont parcourues de visiteurs étrangers à la recherche du Floridita, coin favori de Papa Hemingway pour siroter un daiquiri, dans la plus pure tradition touristique. Mais « Papa » fut d’abord et avant tout un écrivain, un des plus grands.

    > Désormais, c’est un peu plus de la vie de l’auteur qui sera accessible aux citoyens des Etats Unis sur leur propre sol. Un institut privé américain a numérisé quelque 2.000 documents, photographies, écrits, ayant appartenu à l’écrivain tout au long de sa vie à Cuba (1939-1960).

    Enrique Cirules, auteur cubain reconnu, inconnu en France

    par Michel Porcheron le 28 février 2016

    > On peut lire sur le web la préface (en français) du dernier livre du Cubain Enrique Cirules, « Hemingway ese desconocido » (2015, La Habana), que signe Salim Lamrani. Mais on ne lira (avec intérêt) que cette préface, aucune traduction en français du livre n’étant (jusqu’ici) envisagée. Cet « Hemingway ese desconocido » (…cet inconnu), au titre prometteur, restera donc doublement inconnu en France.

    > Plusieurs livres de Cirules (1938), connu et reconnu aussi pour ses livres sur la Mafia à Cuba, Meyer Lansky en tête, ont été traduits en anglais. En français aucun.

    Visite officielle du président Obama à Cuba

    par Michel Humbert le 27 février 2016

    > Le président des Etats-Unis va se rendre à Cuba en visite officielle les 21 et 22 mars prochains.
    Il sera accompagné de son épouse Michelle.
    Cette visite est historique puisque cela fait presque 90 ans qu’un chef d’état des Etats-Unis n’a pas foulé le sol de Cuba, malgré la proximité géographique.

    LE DESSIN DE RAMSES - 10

    par Gérard le 27 février 2016

    La clé contre le blocus des États-Unis imposé à Cuba

    par Sergio Alejandro Gómez le 26 février 2016

    > Le président des États-Unis peut user de ses pouvoirs discrétionnaires pour vider le blocus de son contenu.

    > Il y a 54 ans, le 3 février 1962, la signature du président John F. Kennedy, dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, suffit à décréter un blocus total contre Cuba, entré en vigueur quatre jours plus tard.

     

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