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  • La « petite » Wallonie plus peuplée que 6 Etats souverains de l’UE. Et plus démocratique que 27.

    L’Europe telle qu’elle se fait, Propos du moment Ajouter un commentaire

    Les chiens de garde des firmes privées, indûment dénommés « journalistes, » rivalisent pour exprimer leur mépris de la Wallonie : « petite province », « petite région »,  qui « ose défier 500 millions d’Européens », qui « prend en otage » toute l’Europe (la « prise en otage » est une formule souvent utilisée par ces ennemis de la démocratie et de la justice sociale ; elle équivaut à traiter hier les grévistes, aujourd’hui les Wallons  de terroristes – on voit la violence du propos). On les entend sur les chaînes de télé et les stations de radio publiques et privées ; on les lit dans 99 % de la presse quotidienne et 90% de la presse hebdomadaire.

    Comme ces propagandistes, le plus souvent largement incultes, méprisent aussi la réalité des faits, voyons  ce qu’il en est en comparant la population de la Wallonie à celle de certains Etats souverains, membres de l’UE :

    la Wallonie : 3.589.744 habitants .

    Lituanie : 2.921.262

    Slovénie : 2.062.874

    Lettonie : 1.313.271

    Chypre : 847.008

    Luxembourg : 562.958

    Malte : 429.344

    Si on ajoute à la population wallonne celle de Bruxelles (dont le Parlement est lui aussi hostile au CETA) : 3.589.744 + 1.175.173 = 4.764.917

    ce qui veut dire  plus que l’Irlande (4.625.884) et la Croatie (4.225.316).

    A la vérité des chiffres s’ajoute celle, plus importante, de la souveraineté démocratique : un Parlement démocratiquement élu, qui a étudié pendant deux ans le résultat de 5 ans de négociations ultra-secrètes (ce que les propagandistes médiatiques passent tout le temps sous silence), s’est démocratiquement exprimé. La Constitution de la Belgique lui fait devoir d’examiner et de ratifier (ou pas) des traités de ce genre.  

    C’est tout cela que les oligarques de la Commission européenne,  aux ordres de Goldman Sachs, méprisent, comme ils ont méprisé le référendum grec. Ces gens au service du monde des affaires et de la finance sont les premiers responsables des populismes et des nationalismes renaissants. Traité après traité, directive européenne après directive européenne, ils enlèvent  aux gens le peu qu’ils avaient de la maîtrise de leur destin. Et, avec la complicité des gouvernements de moins en moins représentatifs des attentes des peuples, ils persévèrent.

    Le CETA, la TTIP (Tafta), le TISA sont des instruments de démantèlement des Etats au profit des multinationales. Telle est, en fait, la véritable raison d’être de l’Union européenne : détruire les Etats. Ce qu’elle fait en renforçant des institutions supranationales à l’abri de tout contrôle démocratique (Commission, Banque Centrale, Cour de Justice de l’UE), en démantelant les services publics, en s’attaquant aux programmes scolaires (le livre blanc de Bruxelles de 1995, confirmé en 2000) dont l’objectif est de faire disparaître toute conscience nationale et citoyenne.

    Avec comme but ultime, transformer l’espace européen en colonie des Etats-Unis. Ceux-ci en ont besoin pour maintenir leur domination sur la planète. D’où le travail de taupe, dans chaque pays, d’ élites politiques formées à servir les intérêts US et diplômées « young leaders ». Il y en a dans tous les gouvernements, peu importe la couleur politique. En France, le travail de désintégration de l’école publique, la vente de l’Education nationale à Microsoft par l’actuelle ministre, ne sont que l’application de cet objectif. Il en va de même de la vente, par pans entiers, du patrimoine industriel, et de l’effacement de la politique culturelle et de la défense de la langue française.

    Il n’y a pas de complot. Ces gens avancent à visage découvert (par ex, la liste des Young leaders est publique). Le drame : il n’y a plus rien en face d’eux. La social-démocratie s’est vendue dans toute l’UE (toute ? non ! Il y a la Wallonie, pour le moment) au néo-libéralisme le plus débridé. Souvent au nom d’une Union européenne qui n’est que le cheval de Troie des USA.

    Une opportunité se présente grâce au  à la résistance wallonne au CETA qui popularise le sujet : mettre ces traités et l’UE au coeur de la campagne électorale pour la présidence de la République et ensuite pour les législatives. Interpeler les partis et les candidats sur ces questions et refuser leurs généralités qui noient le poisson. Nous avons besoin, à ce tournant de l’histoire, qu’on nous propose des options claires : une UE colonie US ou une union des peuples d’Europe qui le veulent fondée sur l’impératif de la souveraineté populaire et organisée par la seule coopération gouvernementale (la seule chose qui marche aujourd’hui : Airbus, Ariane, etc), tant il est manifeste que l’UE actuelle n’est pas réformable comme l’ont démontré les choix des dix années écoulées.

    Ne laissons pas occulter l’essentiel par les thèmes sarkozystes si souvent repris par le tandem Hollande-Valls. Ne subissons plus les médias toxiques. Soyons exigeants. Nous sommes le peuple !  Décolonisons l’Europe de l’UE !

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  • Honduras : « Ils veulent semer la terreur au sein des communautés indigènes en lutte pour la défense de leur territoire »

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    Au Honduras, à peine sept mois après l’assassinat de Berta Cáceres, la leader écologiste dont la ténacité dans la lutte pour les droits de la nature et des communautés indigènes fut mondialement célébrée, vient d’avoir lieu une nouvelle tentative d’assassinat contre la personne de Tomás Membreño, l’actuel dirigeant du Conseil des Organisations Populaires Indigènes du Honduras (COPINH).

    Nous nous sommes entretenus avec Bertha Zúñiga, fille de Berta Cáceres, pour éclaircir les causes de cette violence généralisée qui s’acharne contre ceux qui dénoncent la politique du gouvernement du Honduras en union avec les pouvoirs patronaux et médiatiques.

    En effet, seulement un mois après l’assassinat de Berta Cáceres, le président de la Banque Mondiale, Jim Yon Kim, justifiait en ces termes la construction de la centrale hydroélectrique Agua Zarca par l’entreprise DESA : « Puisque les gens ont besoin d’une énergie provenant de sources renouvelables, les projets hydroélectriques dans des pays comme le Honduras seront menés à terme de toute façon ». Par conséquent, la défense de son territoire par le peuple Lenca et la mort de Berta Cáceres sont sans importance pour cette institution qui prétend travailler à l’avènement d’un monde libéré de la pauvreté : « On ne peut pas faire le genre de travail que nous faisons tous les jours sans être confrontés à quelques incidents de ce genre ». (1)

    Il ne s’attendait certes pas à ce que 313 organisations du monde entier lui adressent une lettre qui réfute ses paroles et lui rappelle que « conformément au règlement intérieur de la Banque Mondiale, cette dernière ainsi que d’autres institutions financières sont tenues de garantir le respect des droits de l’homme dans les projets qu’elles financent. »

     

    Le sicaire est toujours à la manœuvre en toute impunité

     

    Tout indique qu’il ne s’agit pas d’un quelconque incident isolé, mais d’une répression méticuleusement planifiée. Fin juin, un soldat de l’armée du Honduras a permis de prendre connaissance d’une liste de militants « à éliminer ». Le 10 juillet, Lesbia Yaneth, mère de trois enfants et elle aussi membre du COPINH a été assassinée En dix ans, cela fait 114 militants écologistes qui ont connu le même tragique destin dans ce petit pays qu’est le Honduras. Avant l’assassinat de Berta Cáceres, nous avons compté pas moins de 33 menaces de mort adressées à des militants luttant contre le projet Agua Zarca sur le Rio Gualcarque. Et cinq militants opposés à ce projet ont été assassinés depuis lors.

    Le 9 octobre dernier, des inconnus ont ouvert le feu, au cours de deux incidents séparés, contre les leaders du COPINH. Parmi eux se trouve l’actuel dirigeant du COPINH, Tomás Membreño. Bertha Zúñiga nous explique quel est l’état de santé de son compagnon et exprime son inquiétude face à un évènement aussi grave : « Cette tentative contre Tomás avait pour but de continuer à semer la terreur chez tous ceux qui luttent avec ardeur pour la défense de leur territoire. Il est clair qu’aussi longtemps que persistera ce climat d’impunité qui a rendu possible l’assassinat d’un très grand nombre de nos camarades ainsi que ce même niveau de harcèlement venant d’entreprises du type de DESA, tôt ou tard, des actions de cette nature vont causer d’autres morts. Le camarade Tomás Membreño est toujours aussi résolu et combattif ; il a pris quelques dispositions pour assurer sa sécurité et éviter une trop grande exposition ; mais tous les membres du COPINH sont très préoccupés ». (2)

    Depuis plusieurs mois, le projet hydroélectrique de deux barrages sur le Río Negro et le Río Gualgarque a entrainé la mobilisation sociale des communautés indigènes. Le COPINH essaye de faire arrêter ces projets malgré les menaces et les intimidations. Bertha Zúñiga donne quelques indices sur l’identité des personnes qui sont derrière ces incessantes agressions : « Ce qui est derrière, c’est l’intérêt économique des groupes au pouvoir qui sont ceux qui perdent leurs investissements face à la lutte du COPINH en union avec les communautés indigènes ; ils savent que la victoire sur le projet Agua Zarca constituerait un précédent victorieux dans la lutte pour la défense des territoires. Semer la peur fait partie de leur stratégie pour permettre la réalisation de leurs installations contre la volonté des communautés ».

     

    Sacrifier quelques pions pour sauver la « reine »

     

    Bertha Zúñiga exprime de sérieux doutes quant au rôle joué par les autorités gouvernementales pour mettre fin à cette violence dirigée contre les communautés indigènes : « Les autorités continuent d’agir avec cette même négligence et cette stupidité qui ont conduit à l’assassinat de notre camarade Berta Cáceres. Ils persistent à manquer de la moindre volonté politique de protéger les défenseurs de l’environnement. À ce jour, ils n’ont toujours pas rendu effectives les mesures préventives que préconisait la CIDH après l’assassinat de la coordinatrice générale de notre organisation ».

    Début mai, quatre suspects dans l’assassinat de Berta Cáceres ont été arrêtés ; trois d’entre eux sont des salariés de l’entreprise DESA. Alors que l’un d’eux est un capitaine en retraite, le quatrième s’est avéré être un officier d’active avec le grade de major d’Infanterie. En apprenant cela, la famille de Berta Cáceres mit l’accent sur les liens qui existent entre ces individus arrêtés et l’entreprise et déclara que c’est là une « raison suffisante pour arrêter le projet hydroélectrique… immédiatement et définitivement ». (3)

    Aujourd’hui, sa fille, Bertha Zúñiga, réfléchit sur l’étendue de ces liens : « Les groupes oligarchiques ont de puissants agents en train de mobiliser l’armée pour réprimer les populations. Il faut dire que, depuis le Coup d’État de 2009, beaucoup de militaires sont devenus actionnaires de projets “extractivistes” (hydroélectriques et miniers, entre autres). Mais les maffias de la corruption permettent également les agissements de groupes criminels qui travaillent en coordination avec les entreprises comme l’illustre le cas DESA-Agua Zarca ».

    Le 14 octobre dernier, l’ex-vice-ministre du Secrétariat aux Ressources Naturelles et à l’Environnement, Dario Cardona Valle, a été arrêté et inculpé d’irrégularités dans l’affaire du permis environnemental accordé, en 2013, pour le projet hydroélectrique Agua Zarca. Mais Bertha Zúñiga s’interroge sur la portée de l’enquête en cours : « Les arrestations qui ont eu lieu à ce jour sont un rideau de fumée pour créer une impression de justice, mais ils n’ont toujours pas pris de mesures sérieuses contre l’entreprise DESA directement liée à l’assassinat de Berta Cáceres. Si, dans un cas aussi emblématique au niveau national, les choses se passent ainsi, que pouvons-nous attendre pour tous les autres cas que le COPINH soulève depuis des années et qui concernent d’autres militants du COPINH ? Plutôt tout le contraire puisque ce sont les propres agents de l’État qui nous persécutent, nous répriment et même nous assassinent ».

    Puisse ce témoignage  aider à créer un large mouvement de solidarité internationale envers les communautés indigènes et le peuple hondurien en Résistance.

    Notes:

    1. The Principle of Mercy: World Bank President Jim Yong Kim speech at the Union Theological Seminary, New York City, 6th april 2016.
    2. Interview avec l’auteur, 15 octobre 2016.
    3. “Los hallazgos del Ministerio Público sobre el asesinato de Berta Cáceres son insuficientes”, Centro por la Justicia y el derecho internacional, 11 mai 2016.

     

    Source: Investig’Action, 16 octobre 2016

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  • Les USA poursuivent leur guerre contre Cuba,

    La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération

    Les nouveautés depuis le 22 septembre 2016

     

    La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération

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    Cher(e) ami(e)s,

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    > Ouvrons ce billet par une note réjouissante ! Malheureusement rare dans le monde actuel…

    > « Un adieu aux armes »
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    Des journées d’émotion intense vécue dans les villes et les villages de Colombie, un des moments les plus mémorables de ces dernières années…Tel est l’esprit des nombreux commentaires qui ont accueilli l’accord de Paix, historique entre le gouvernement et la guérilla des FARC-EP afin de mettre un terme au conflit armé sanglant, de plus d’un demi-siècle.

    > Le secrétaire général des Nations Unies a renouvelé ses remerciements à Cuba et à la Norvège en leur qualité de pays garants du processus de Paix. Il a qualité de « clé » le rôle de Cuba dont la capitale a accueilli depuis le fin 2012, les négociations. Le chef des FARC-EP a réitéré sa gratitude à Cuba, au Commandant en Chef Fidel Castro, au Président Raul Castro et au peuple cubain. Lors de la Cérémonie qui marquait le début d’une nouvelle ère, le Président Raul Castro partageait aux côtés d’autres chefs d’État et de représentants d’organisme internationaux, ce moment historique avec le peuple colombien.

    > Moins réjouissante est, malgré le rétablissement des relations diplomatiques, la « guerre » poursuivie par les États-Unis contre Cuba. Ce vendredi aura lieu la 4 !me Conférence bilatérale entre les deux pays. De nombreux sujets d’intérêt commun seront abordés. Dans une conférence de presse (dont nous donnerons la traduction dans les jours prochains, les représentants cubains ont dénoncé le programme intitulé WORD LEARNING visant à engager les étudiants cubains, au travers de bourses d’études, dans la lutte pour un changement de régime dans le pays. Avec des financements du gouvernement des Etats Unis et transitant par la nouvelle ambassade installée à La Havane. Ce ne sont pas des conditions favorables pour instaurer des relations correctes entre les deux pays.

    > A l’approche de la discussion qui va avoir lieu à l’Assemblée Générale de l’ONU, où sera débattu et voté, une nouvelle fois, le rapport du Gouvernement cubain contre le blocus, la presse cubaine multiplie les exemples de secteurs d’activité qui en subissent les effets néfastes pour le pays et sa population.

    > Le Premier Ministre chinois vient de réaliser une visite officielle dans l’Ile. A cette occasion il a été reçu par Fidel Castro et par le Président Raul Castro. Les deux pays ont signé 14 accords destinés à augmenter la coopération dans le domaine des énergies renouvelables, des recherches médicales, l’informatique, le développement industriel, la sécurité douanière, la coopération bancaire et financière et la protection de l’environnement. En matière économique la Chine a accordé une remise de dette à Cuba et a signé 4 accords de crédits. Une entreprise mixte sera créée dans la Zone spéciale de Mariel.

    > L’Union Européenne appelle ses membres à tourner la page avec Cuba. Madame Mogherini, chef de la diplomatie européenne, leur a demandé de signer l’accord de dialogue politique et de coopération qu’elle a conclu en mars de cette année. Elle a également fait la proposition de formellement abroger un texte de 1996, connu sous le nom de position commune, mesures défavorables à Cuba.

    > - Sylvester Turner, Maire démocrate de Houston, a déclaré au cours de sa première visite officielle dans l’Ile que sa ville était désireuse de construire une relation forte avec Cuba. Il participait à une rencontre d’affaires, accompagné d’entrepreneurs de plusieurs secteurs d’activités.

    > - Un nouveau parc solaire, photovoltaïque, est en cours d’installation à Rodes dans la province de Cienfuegos. Commencé en Mars, il devrait être en fonction début décembre de cette année.

    > - Avant Noël la société cubaine ETECSA installera des bornes Wi- Fi en bord de mer sur le Malecon havanais, là où il y a une affluence particulière de jeunes.

    > - La firme franco-cubaine Havana Club annonce une nouvelle image pour l’ « ANEJO 7 ANOSA », leader dans la catégorie Super Premium au niveau mondial. Elle indique qu’elle est prête pour la vente de ses produits aux États-Unis, ce qui lui est pour le moment interdit…

    > - Le Festival de Ballet de La Havane aura lieu du 28 octobre au 6 novembre et réunira des artistes de 16 pays, dont la France.

    > - La Foire Internationale de Montpellier du 7 au 17 octobre mettra le cap sur Cuba ! Notre association sera présente avec l’exposition « Trois Mers – Tres Mares » et notre comité départemental de l’Hérault.

    > Comme promis vous pourrez lire dans cette livraison un compte-rendu des activités de notre comité d’Armor. Bravo. La semaine prochaine ce sera au tour de l’annonce de celles du comité du Loir-et-Cher et de l’initiative économique dans la ville de Cluny. A signaler la présence de notre comité Val-de-Marne Sud-Est à la fête de Bonneuil (94) dont nous vous donnerons également des échos.

    > Bien cordialement,

    > Roger Grévoul
    Président Fondateur
    Responsable politique du Site Internet et de la Lettre Hebdomadaire.

    CUBA S’EXPOSE !

    par Jean Louis Joachim le 29 septembre 2016

    > CUBA S’EXPOSE !
    Septembre de Coopération en Bretagne
    Après une relative pause estivale, la « Soirée Galette » de rentrée du 2 Septembre relançait l’activité du Comité . Disons qu’il a tenu ses engagements avec honneur.
    Participation avec « CUBA COOPÉRATION Développement » à l’Espace Collectivité qui accueillait Cuba du 9 au 11 Septembre au Parc des Expositions du Bourget.
    Présence du Comité au « 3ème Forum de la Coopération » qu’organisait notre association nationale à la grande fête populaire de (...)

    Cuba : Pour marcher d’un bon pied

    par Lisandra Fariñas Acosta (Granma) le 28 septembre 2016

    > La nouvelle technique permet de dépasser la technique traditionnelle, et souvent excessive : traitement par chaussures orthopédiques, soutiens et semelles, des moyens par ailleurs inefficaces dans presque 90% des cas, car ils ne sont pas en mesure de maintenir la correction du pied de l’enfant, lorsqu’ils sont prescrits pour le pied plat durant l’enfance.

    Un rendez-vous stratégique pour l’orthopédie et la traumatologie

    par Traduit par Nicole Bedez le 27 septembre 2016

    Malgré le rétablissement des relations diplomatiques les Etats Unis poursuivent leur guerre contre Cuba

    par Arthur Gonzalez, Traduit par Chantal Costeroussse le 26 septembre 2016

    > Le premier vol d’une ligne aérienne nord américaine a été accueilli en grande pompe, quelque chose qui pourrait accroître le flux des passagers vers Cuba, spécialement ceux de ces étasuniens à qui on permet de le faire avec une des 12 autorisations approuvées par le département du trésor, bien que Washington maintienne intacte sa guerre contre Cuba.

    "Dos Mares" résidences internationales

    par RONALD REYES le 25 septembre 2016

    > Un jeune artistique cubain, Nestor Sire, reçu en résidence internationale à Marseille.

    Brèves économiques du 1er au 15 septembre 2016

    par Roger Grevoul le 24 septembre 2016

    « La seule alternative face aux énormes dangers et aux défis qui nous attendent ...

    par Posté par Roger Grévoul le 23 septembre 2016

    > « La seule alternative face aux énormes dangers et aux défis qui nous attendent, c’est l’unité et la solidarité en défense de nos objectifs et de nos intérêts communs »

    > Intervention de Raul Castro Ruz, Président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, au 17e Sommet du Mouvement des non-alignés, Île Margarita, Venezuela, le 17 décembre 2016,

    > Traduction de la version sténographique du Conseil d’État)

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  • Henry Kissinger a-t-il une conscience ? Clinton : la candidate de la guerre, la française des FARC

    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
     
    José Manzaneda
    Le cyclone Matthew, le plus puissant à avoir traversé les Caraïbes ces dix dernières années (1) a causé entre 500 (2) et 1 000 morts en Haïti (3), 4 en République dominicaine (4) et 20 aux USA (5), selon des chiffres encore provisoires. L’ampleur de la catastrophe – quantité de tués, dommages matériels – est sans aucun doute l’argument essentiel en matière d’information. Mais il est un point auquel, malgré son importance, les médias n’ont prêté aucune attention : que ce cyclone, tout aussi destructeur, (...) Lire la suite »
     
    Jon Lee ANDERSON
    Le mois de mai dernier, alors que le président Obama se rendait en Argentine pour se réunir avec le nouveau président, Mauricio Macri, ses apparitions publiques ont été tourmentées par des manifestants qui ont bruyamment demandé des explications, ainsi que des excuses, au sujet des pratiques étasuniennes, passées et actuelles. Il existe peu de pays en Occident où l’antiaméricanisme s’exprime aussi vigoureusement qu’en Argentine, où une culture très politisée de la plainte a évolué vers une situation dans (...) Lire la suite »
     
    Daniel Lazare
    L’élite politico-médiatique des Etats-Unis n’autorise que la version propagandiste du conflit syrien – chose que Hillary Clinton a totalement assumé dans ses commentaires belligérants lors du deuxième débat présidentiel, Au cas où il y aurait eu encore quelques doutes, Hillary Clinton les a balayés lors de son deuxième débat avec Donald Trump. Un vote pour elle est un vote non seulement pour la guerre, mais la guerre au nom d’Al-Qaeda. Ceci apparaît clairement dans sa réponse à la question péniblement (...) Lire la suite »
     
    Moon of Alabama
    Le 28 septembre la mission française à l’ONU a affirmé que deux hôpitaux d’Alep-est avaient été bombardés. Elle a montré dans un tweet une photo de bâtiments détruits à Gaza. Plus tard, les Français ont supprimé ce tweet. Ce n’est pas la première fois que des officiels « occidentaux » se rendent coupables d’allégations mensongères et de falsification volontaires de la vérité, mais en général, ils évitent les mensonges trop voyants. Pas John Kerry, le secrétaire d’État des États-Unis. Hier, pendant la conférence (...) Lire la suite »
     
    Réponse à JM Ayrault
    Bouthaina Chaabane
    Avec l’annonce de l’attribution du prix Nobel de la paix au Président de la Colombie, il a été souligné que M. Juan Manuel Santos l’avait remporté malgré le rejet [par les Colombiens] de l’accord de paix conclu avec les FARC. Et bien que le Secrétaire général des Nations Unies ait déclaré que cet accord ne pouvait pas échouer, nous savons par expérience que de telles déclarations expriment un vœu et non la dure réalité. De ce point de vue, nous ne pouvons que rappeler le prix Nobel de la paix décerné à (...) Lire la suite »
     
    Mike WHITNEY
    « Mercredi dernier, lors d’une réunion du Deputies Committee à la Maison Blanche, les fonctionnaires du Département d’Etat, de la CIA et les chefs d’état-major ont discuté de frappes militaires limitées contre le régime (d’Assad)... Pour contourner l’opposition résolue de la Maison Blanche d’éliminer le régime d’Assad sans une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, il a été proposé de procéder à des frappes secrètes à l’insu de l’opinion publique ». - Washington Post Appelez la « guerre furtive (...) Lire la suite »
     
    Che Guevara, Inti Paredo...
    Hernando CALVO OSPINA
    Alors qu’Ernesto « Che » Guevara venait d’être assassiné, le colonel bolivien, Roberto Quintanilla, le fit amputer des mains. Ce fut un outrage terrible qu’il commit le 9 octobre 1967. Il devint l’homme le plus haï de la gauche mondiale qui était à l’époque nombreuse et radicale. Deux ans après, le 9 septembre 1969, il brisa, à coup de crosse, la colonne vertébrale du prisonnier Guido « Inti » Paredo, avant de l’assassiner. Inti était un leader guérillero et l’un des cinq survivants de la guérilla du Che en (...) Lire la suite »
     
    Diana JOHNSTONE
    Tout le monde prétend vouloir mettre fin à la guerre en Syrie et rétablir la paix au Moyen-Orient. Enfin, presque tout le monde. « Cette situation est comme un match d’éliminatoires où on voudrait que les deux équipes perdent, ou du moins que l’une des équipes ne gagne pas – l’idéal serait un match nul », a déclaré Alon Pinkas, ancien consul général israélien à New York, dans le New York Times en septembre 2013. « Qu’ils saignent tous les deux, une hémorragie à mort : telle est la réflexion stratégique. » (...) Lire la suite »
     
    Maurice LEMOINE, Pierre CARLES
    Le 26 septembre 2016, après quatre années de négociations menées à La Havane, le président Juan Manuel Santos et le chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), Rodrigo Londoño Echeverri, alias « Timochenko », signaient à Cartagena, en présence de nombreux chefs d’Etat latino-américains et du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon, un « accord final d’achèvement du conflit et de construction d’une paix stable et durable » destiné à mettre fin à la tragédie qui, depuis plus d’un demi-siècle, pour (...) Lire la suite »
     
    Moon of Alabama
    Amanda Taub du New York Times fait une analyse intelligente de la raison pour laquelle certaines guerres attirent plus l’attention « occidentale » que d’autres. C’est seulement lorsqu’on peut tirer des conflits un récit, une histoire convaincante et excitante, sans rapport nécessaire avec les pertes humaines, mais qui passionne le public comme les politiciens, que l’intérêt des Étasuniens pour eux ne faiblit pas. Il faut qu’ils aient un lien direct avec les intérêts étasuniens immédiats et des (...) Lire la suite »

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  • L'EURO et l'austérité

    par MS21

    Banque Centale Européenne ( Frankfurt)

    Banque Centale Européenne ( Frankfurt)

    La privatisation des emprunts d’État entérinée, organisée par les traités de l’Union européenne (UE) a marqué la fin de la période dite des « Trente glorieuses ». La monnaie, de facilitateur des échanges économiques devient elle-même une marchandise à part entière et objet de transactions. Un tel système a pour fonction d’augmenter les profits des capitaux avec pour corollaire un accroissement de l’appauvrissement de la société civile. Nous évoquerons la mise en œuvre dans l’UE des mécanismes à l’origine des crises que nous connaissons, en Allemagne d’abord où les salariés victimes d’une purge sociale, vont faire les frais de la compétitivité de leur pays. Cette compétitivité qui s’exerce au détriment des autres pays de la zone, conduit ceux-ci à systématiser l’austérité chez eux. C’est à cette contrainte que répond chez nous l’actuelle réforme du code du travail, ce que les responsables politiques se gardent bien de reconnaître. Les règles de la monnaie unique euro systématisent ces contraintes à tous les pays de la zone euro et l’Allemagne qui en est la grande bénéficiaire bloque toute évolution du système.La France dispose pourtant de nombreux atouts pour mettre en œuvre une politique d'émancipation : elle doit retrouver sa souveraineté, reprendre en main son destin et passer de la guerre économique dans l'Union à la coopération européenne.

     

    Dans l'histoire du capitalisme la période qui a suivi le deuxième guerre mondiale, appelée "les Trente glorieuses" constitue une parenthèse incongrue. L'humanité avait failli sombrer définitivement dans la barbarie par la faute d'un capitalisme au comble de sa logique prédatrice. Les gouvernements occidentaux n'étaient pas parvenus à juguler les effets de la crise économique de 1929. Conscients que cette crise avait été la cause de la montée du nazisme et soucieux de préserver les fondements du système, ils entreprirent de le réformer. Pour tenter d'éviter les crises économiques, ils décidèrent de favoriser le pouvoir d'achat par un système de redistribution. Ce système fonctionna aussi longtemps que le capitalisme – dont l'esprit est de viser l'enrichissement d'une minorité – jugea de son intérêt de le tolérer.

    Dès 1971, les États-Unis cassaient le système dit de Bretton-Woods qui, établissant une parité entre l'or et le dollar limitait le développement de la finance étasunienne. En France, le 3 Janvier 1973 Valéry Giscard d'Estaing, ministre des finances de Georges Pompidou, ancien fondé de pouvoir de la Banque Rothschild, décidait que L’État Français ne devrait plus se financer auprès de la Banque de France, mais devrait emprunter avec intérêt aux banques privées. Le capital privé prend alors la main sur les dépenses de l’État.

    En 1992 le traité de Maastricht va imposer cette règle à l’ensemble de l’Union européenne et il établit pour l’Union européenne une monnaie unique, l’euro.

    En France, dès 1973 des mesures d'économie drastiques destinées à satisfaire aux futurs critères de Maastricht et à rendre la France « euro-compatible » provoquent de facto la baisse du pouvoir d'achat et donc de la consommation. La croissance indispensable aux profits dépendant de la consommation, il importe de la maintenir coûte que coûte. La finance mondiale invente alors les crédits hypothécaires nés de la certitude des financiers, (en réalité de l'illusion) que les prix de l'immobilier ne peuvent qu'augmenter !... Ainsi naît la crise dite des « subprimes » qui partie des États-Unis touche l'Espagne, la Grèce, le Portugal, l'Irlande, l'Italie... Peu à peu les ménages les moins aisés ne pourront plus faire face aux échéances. On en connaît les dégâts sociaux... Enfin, les autorités européennes, soucieuses d'élargir l'Union européenne ont fermé les yeux sur le maquillage de la dette grecque - maquillage auquel la banque Goldman Sachs a prêté son concours. Les Européens ont fait le pari que la monnaie unique obligerait les pays à "converger" vers ceux qui sont les plus industrialisés en mettant en œuvre des mesures d'austérité qui favoriseraient leur compétitivité. Pari perdu, nous le voyons tous les jours mais moins douloureusement certes que les Grecs !

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  • Shimon Peres « l'homme de la paix » ? Quelle blague !

     par MS21

    Shimon Peres « l'homme de la paix » ? Quelle blague !

    Il n’y a jamais plus belle occasion de déformer les faits qu’à l’occasion des hommages rendus au moment des obsèques d’un homme public. Les funérailles de l’ancien Président israélien Shimon Peres le 30 septembre 2016 n’ont pas dérogé à la règle, devant un parterre de plus de 80 représentants étrangers : Barack Obama et Bill Clinton pour les États-Unis, François Hollande et Nicolas Sarkozy pour la France. La veille, Joe Biden, vice-président américain, évoquait Shimon Peres comme « la conscience et l’âme » d’Israël. Il est convenu d’admettre que Shimon Peres recherchait la paix entre Israéliens et Palestiniens pour établir la sécurité d’Israël, tandis que l’actuel Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou prône l’inverse, la sécurité pour avoir la paix. Les deux discours se sont conjugués merveilleusement au fil des années, depuis les accords d’Oslo, pour justifier la poursuite de la politique israélienne d’expansion coloniale et d’apartheid dans les territoires palestiniens. Cette hypocrisie que partagent nos dirigeants politiques avec l’Union européenne et les États-Unis, amène le MS21 à exprimer son accord avec l’analyse de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) dont il retransmet ici le communiqué du 30 septembre.

    Communiqué de l’UJFP du 30 septembre 2016

    Il existe une légende tenace : celle de l’existence d’un "sionisme de gauche" qui aurait fait des "offres généreuses" que les méchants Palestiniens auraient refusées. Le prototype de cette générosité, ce serait les accords d’Oslo et un de leurs signataires : Shimon Pérès.

    Shimon Pérès est à l’origine du surarmement d’Israël. Dès les années 50, il obtient de ses amis "socialistes" dans le gouvernement Guy Mollet le premier réacteur nucléaire (à Dimona) et la vente d’avions Mirages. Beaucoup plus tard, il fait partie des gouvernements qui vont autoriser et financer les débuts de la colonisation tout en discriminant les Mizrahis venus du Maghreb et du Machrek.

    Pérès et Rabin sont, côté israélien, les artisans des accords d’Oslo. 23 ans après cette signature, tout le monde comprend qu’ils ont été une gigantesque illusion. Les Palestiniens ont espéré signer "la paix des braves" qui mènerait à un petit État palestinien limité à 22% de la Palestine historique. Ils ont cru avoir des "partenaires pour la paix" dont Shimon Pérès était le prototype.

    L’homme plaisait beaucoup aux Occidentaux : un "socialiste" parlant de la paix et compromis dans tous les crimes commis contre le peuple palestinien. Il a même eu le Prix Nobel (mais avant lui, des assassins comme Kissinger ou Begin l’avaient déjà eu).

    En réalité à Oslo, les Palestiniens ont reconnu l’État d’Israël (pourtant né de l’expulsion de la grande majorité des Palestiniens de leur propre pays) et Israël a juste reconnu l’OLP rapidement transformée en une Autorité Palestinienne sommée d’assurer la sécurité de l’occupant. Rien n’a été signé sur la création d’un État palestinien ou sur l’arrêt de la colonisation.

    Dans les deux ans qui séparent la signature des accords d’Oslo de l’assassinat de Rabin, 60000 nouveaux colons sont installés par les travaillistes. Pour faire la paix ? Quelle blague !

    Tout juste arrivé au pouvoir après cet assassinat, Shimon Pérès fait exécuter en pleine période de trêve Yahia Ayache (considéré comme l’artificier du Hamas, il relance ainsi les attentats-suicides de ce parti qui avait décrété une trêve) et lance une attaque sanglante contre le Liban et la ville de Cana. Il est le principal fossoyeur des accords d’Oslo. Les électeurs préférant l’original à la copie, il est battu par Nétanyahou en 1996.

    La suite est encore plus navrante, résumant à travers la trajectoire d’un homme l’évolution de la société israélienne. Pérès va se rallier à Sharon, l’homme qui accentue et généralise une colonisation initiée avant lui. L’homme des crimes de guerre à répétition. Il va propager l’image d’un Sharon centriste, le mythe d’un Israël faisant des offres généreuses que ces barbares de Palestiniens ont refusées.

    Il plaisait à l’Occident qui adore la « paix » quand le dominant conserve sa puissance et que le dominé est forcé d’accepter sous peine de "porter la responsabilité d’un échec du processus de paix". Un Occident qui adore les "socialistes" quand ils maintiennent l’ordre colonial.

    Sauf qu’il n’y a jamais eu de processus de paix, il y a un État d’apartheid et un rouleau compresseur colonial aidé politiquement et militairement par l’Occident.

    Il n’y aura pas de paix sans justice.

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  • Désindustrialisation de la France

    Désindustrialisation de la France

    par MS21

     Désindustrialisation de la France

    Un emploi industriel génère 3 à 12 emplois dans les services, l'inverse non. La France est devenue depuis plus de 30 ans le théâtre d'une désindustrialisation orchestrée dans des domaines aussi variés que la recherche médicale, les télécommunications, l'atome, l'aéronautique, la sidérurgie, les transports, l'agriculture, l'énergie, la culture. Nous reprenons l'analyse de Jean-Pierre Escaffre portée par une réflexion collective du Groupe Babeuf.

    Politique industrielle : un système qui se délite

    On assiste depuis plus de vingt ans à un inexorable processus de désindustrialisation de la France qui se traduit par une perte de souveraineté dans des secteurs clés de l’économie nationale et amplifie de façon dramatique le chômage de masse. Il est important de comprendre les mécanismes invariants qui interviennent dans cette dérive et de voir qu’il s’agit là d’une conséquence directe de la mise en œuvre institutionnelle et économique de la logique néo-libérale telle qu’elle a été formalisée par le projet de Traité constitutionnel européen (TCE), devenu par la suite le Traité de Lisbonne.

    En politique, il faut distinguer deux plans : celui des règles du jeu définies par les institutions, les lois, et celui du jeu proprement dit, soit la façon dont les peuples et leurs gouvernants se comportent dans le cadre de ces règles. En effet, une fois définies, les règles du jeu politique ne laissent souvent aux dirigeants qu’une marge de manœuvre réduite qui a peu de chances d’influer sur le cours des événements. Or, ces fameuses règles qui régissent les grands leviers de l’économie en Europe depuis plus de trente ans sont maintenant bien connues. Il s’agit:  du libre-échange généralisé,  d’une monnaie forte,  de la financiarisation dérégulée de l’économie.

    Ces principes ont été constitutionnalisés il y a onze ans dans le fameux TCE. Parmi les nombreuses conséquences sociales et économiques particulièrement délétères de ces principes, il y en a une que la plupart des médias passent sous silence ou qu’ils évoquent hypocritement en accusant le « coût salarial trop élevé » ou le poids insupportable des « charges sociales » : il s’agit du processus progressif et inexorable de destruction de l’activité industrielle dans notre pays.

    On peut souligner que ce déclin s’est traduit par la perte sèche, en France, de plus d’un million d’emplois dans le secteur industriel depuis dix ans ou une perte de 2,2 millions d'emplois durant ces 40 dernières années. La part de ce secteur dans le PIB est en chute constante : 22% en 1970, 18,4% en 1999, 13,6% en 2008 et 11% en 2011. Représentant 9,3% du PIB, la part dans la valeur ajoutée du secteur manufacturier en France est désormais parmi les plus faibles d'Europe. La part de marché de la France au sein de la zone euro entre 2000 et 2010 n'a cessé de diminuer, l'écart avec l’Allemagne serait de 250 milliards d’euros. La France depuis plusieurs années est passée d'un pays à haute technologie à un pays à moyenne et basse technologie.

    Mais il n’est pas inutile de regarder - en passant en revue quelques secteurs essentiels de l’économie – comment, et au bénéfice de qui, a été organisé ce naufrage national.

    Un cas exemplaire : la Compagnie Générale d’Électricité (CGE)

    La Compagnie Générale d’Électricité (CGE) est née en 1898. Très liée au pouvoir politique et s’appuyant essentiellement sur des marchés publics, elle va s’accroitre par fusions et acquisitions successives suivant cinq spécialités : le transport ferroviaire, l’électricité, les télécommunications, le matériel de défense et l’électronique. Ả partir des années 1980, on assiste à un scénario type de cette période qui est une gestion capitaliste par le duo droite-gauche: nationalisation quand ça va mal et privatisation quand l’entreprise est à flot, le tout agrémenté de scandales divers. Ainsi en 1982 (Mauroy) la CGE est nationalisée, en 1987 (Balladur) elle est privatisée, et à la suite d’un véritable jeu de piste labyrinthique de nouvelles fusions-acquisitions, elle donne naissance en 1998 à trois grandes sociétés différentes : Alcatel, Alstom et Cegelec.

    La suite n’est qu’un lent naufrage. Ces trois sociétés vont représenter dix ans plus tard trois énormes échecs industriels que l’on peut caractériser avec quelques invariants présents dans de nombreux secteurs :

    - Une gestion hasardeuse et désastreuse — avec la complicité d’un corps d’État peu soucieux de l’intérêt de la Nation — entraînant, sous la pression de la concurrence, des vagues de licenciements.

    - Une corruption généralisée doublée d’enrichissements personnels indécents.

    - Et surtout la perte de pouvoir et de souveraineté de l’État français sur des secteurs clés de l’économie avec la pénétration de capitaux et entreprises anglo-saxonnes dont la plus emblématique dans le cas évoqué est certainement la société américaine General Electric (GE).

    Ce dernier point est méconnu et mérite d’être illustré. D’abord en revenant sur trois sites emblématiques : à Belfort, GE a acheté des savoirs à Alstom dans les turbines électriques, à Buc, GE a acheté la Compagnie générale de radiologie qui va devenir GE Healthcare — la France perdant ainsi son industrie en imagerie médicale — et GE s’est aussi installé au Creusot (GE oil and gas). On notera ensuite qu’Alstom, dans sa débâcle, a vendu en 2006 un des fleurons industriels de notre pays, la société Converteam devenant en 2011 la propriété de GE qui a acquis ainsi les savoirs français dans la conversion électrique, y compris celles concernant les nouvelles énergies. On rappellera enfin — évidemment sans aucune arrière-pensée polémique — que GE France est gérée par Mme Clara Gaymard, épouse de l’ancien ministre UMP…

    La Compagnie Générale des Eaux

    L’histoire de la Compagnie générale des Eaux, créée sous Napoléon III, ressemble à celle de la CGE. En 1996 elle est devenue la société Vivendi dont le PDG J.M. Messier se faisait appeler J6M (Jean Marie Messier, Moi-même, Maître du Monde). Cela n’empêche pas Vivendi, embourbé dans l’achat des studios Universal, de déclarer en 2002 des pertes records. J.M. Messier doit démissionner en réclamant au passage la bagatelle de 20 millions de dollars d’indemnités… Vivendi va alors, suivant la technique de l’enfumage par le changement de nom, se scinder en deux : Vivendi (médias, jeux) qui est endetté à hauteur de 14 milliards d’euros et Veolia (eau, transport, énergie). Mais Veolia, à son tour, va sombrer. Son PDG , Henri Proglio — futur invité de Sarkozy au Fouquet’s — va bénéficier de la part de l’État d’un régime fiscal de faveur. Mais ça ne suffit pas !! L’État va donc « coller » Véolia à EDF dans une société commune et fin 2012, EDF est endetté de 40 milliards d’euros. EDF a donc servi de « vache à lait » pour Véolia avec les conséquences que l’on connaît : les effectifs d’EDF ont diminué de plus de 30 000 postes et le prix de l’électricité pour le consommateur n’a cessé d’augmenter.

    France-télécom

    Le dossier France-Telecom pourrait prêter à sourire tant il illustre jusqu’à la caricature les pratiques du capitalisme financiarisé. Créée par la puissance publique et issue de la recherche publique, la société de haute technologie France Telecom (FT) naît en 1988. Elle est privatisée par la droite en 1996 sous Alain Juppé et après six années d’une gestion ultra-compétitive par Michel Bon — et l’acquisition d’Orange — FT est en dépôt de bilan et devient la deuxième entreprise la plus endettée au monde avec une dette de 70 milliards d’euros ! Alors, on appelle un autre prodige de la gouvernance, Thierry Breton, qui doit « dégager » 15 milliards d’euros d’économie en interne. En 2004, l’État passe en dessous de la barre des 50% du capital et, 115 ans après sa nationalisation, le téléphone redevient complètement privé en France. En 2005, arrive à la tête de FT-Orange, Didier Lombard. Celui-ci commence par s’octroyer un salaire de 1,7 million d’euros, impose une gestion « à l’américaine » en donnant l’ordre de pratiquer un management violent avec un objectif simple : licencier plus de 20 000 employés. Bilan des courses : entre 2008 et 2009 plus de trente suicides ont lieu à FT et Didier Lombard a reçu — pour ses bons et loyaux services — la Légion d’Honneur remise par …Thierry Breton. Fin 2011 la dette de FT s’élevait à 33 milliards d’euros, près de 80% des résultats étaient distribués aux actionnaires et le nombre de salariés était passé de 240 000 en 1993 à 170 000.

    La sidérurgie

    Encore une fois, dans la sidérurgie, le même scénario se répète. Après la deuxième guerre mondiale, c’est la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier) qui organise la concurrence. Renforcée par le choc pétrolier de 1973, elle va provoquer un effondrement de la sidérurgie que cela soit sur le mode privé (famille Wendel) ou public (nationalisation en 1981). Les chiffres ici sont impressionnants même s’ils traduisent difficilement l’étendue des dégâts sociaux notamment dans une région comme la Lorraine : entre 1975 et 1987, plus de 80 000 emplois sont détruits et plus de 100 milliards de Francs sont engloutis. Une fois « le ménage » effectué, on assiste comme par hasard à une dernière privatisation (Usinor-Sacilor en 1995) et à la pénétration du capital par les fonds de pension américains à hauteur de 40%. En 2006 l’indien Mittal lance une OPA contre Arcelor, appuyée par la banque Goldman Sachs et l’Union européenne (UE). Depuis 2009, Mittal a commencé à fermer les hauts fourneaux de Gandrange, Florange, ainsi qu’en Belgique, au Luxembourg etc… Rassurez-vous quand même : le groupe de Wendel s’appelle Wendel Investissement ; c’est une société financière investissant dans des entreprises à des fins de spéculation et dont le chiffre d’affaire annuel est de 5 milliards d’euros ; la famille de Wendel détient 35% de la société et nourrit 950 membres de « sa tribu ». Mais à la différence de l’Allemagne, la France n’a plus de sidérurgie.

    Nous pourrions continuer sur la lancée en évoquant les chantiers navals de Saint Nazaire, le bradage de l’aluminium avec Péchiney, le scandale du rattachement de GDF à Suez, celui de la société Vinci et la chute lamentable de Thomson. Mais une constatation s’impose maintenant à tout citoyen soucieux de la souveraineté de sa Nation : depuis trente ans une oligarchie financière, renforcée par l’Union européenne, a méthodiquement dépossédé notre pays de la majeure partie de son industrie. Le récent « sauvetage » du site d'Alstom à Belfort n'est qu'un pis-aller mis en place en urgence pour éviter une trop forte contestation des ouvriers qu'il faut « rassurer » à six mois des élections présidentielles. C’est une politique à court terme qui ne garantit pas la pérennité du site de Belfort.

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