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  • Géopolitique du pétrole, le Mexique n'est pas une démocratie,Un autre « populisme » est possible




    « Pour nos combats de demain, pour un monde plus libre, plus juste, plus égalitaire, plus fraternel et solidaire, nous devons maintenir vivante la mémoire de nos luttes »

    Gunter Holzmann




     


    CHRONIQUES DU MOIS


    Dans quel contexte général s'esquisse la nouvelle géopolitique du pétrole ? Les Etats-Unis ont identifié la Chine comme la seule puissance contemporaine pouvant, à moyen terme (seconde moitié du XXIe siècle), rivaliser avec eux, et menacer leur hégémonie solitaire à l'échelle planétaire.
    Washington a donc secrètement instauré, depuis le début des années 2000, une « défiance stratégique » à l'égard de Pékin.


    On voit mal un sprinter dont une jambe a été plâtrée affronter des concurrents parfaitement valides dans un meeting d'athlétisme. Aucun spectateur ne parierait un euro sur sa victoire. Face à la coalition des institutions européennes et du FMI, c'est malheureusement dans cette situation handicapante que s'est trouvé Alexis Tsipras. Son boulet se nomme euro.


    Il existe un proverbe brésilien qui dit quelque chose comme « si tu restes à côté de la bête, elle te mange. Et si tu t'éloignes, elle te rattrape »... et te mange. Voici qui s'applique à la pauvre Grèce aujourd'hui. « Grexit » non préparé de dernière minute ou poursuite de sa participation dans l'euro d'acier, la Grèce n'avait plus que des mauvaises solutions devant elle depuis ce week-end. Alexis Tsipras est resté fidèle à l'esprit de sa stratégie de toujours : rester dans l'euro – et rejeter l'austérité de son point de vue –. Jusqu'au bout, il a en réalité privilégié le fait de rester dans l'euro, quel qu'en soit le prix, quel que soit le niveau d'austérité à avaler pour cela. Cette fois-ci, ce prix est trop lourd pour pouvoir être acquitté sans conséquences.

     


    AMERIQUE LATINE

    Bolivie


     


    Hermanas y hermanos, buenas tardes.
    Hace algunos meses nos reunimos en Roma y tengo presente ese primer encuentro nuestro. Durante este tiempo los he llevado en mi corazón y en mis oraciones. Y me alegra verlos de nuevo aquí, debatiendo los mejores caminos para superar las graves situaciones de injusticia que sufren los excluidos en todo el mundo. Gracias Señor Presidente Evo Morales por acompañar tan decididamente este Encuentro.


    Mexique
    « J'affirme que le Mexique n'est pas une démocratie ». Entretien avec John M.Ackerman, chercheur à l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM). Par Carlos Fazio


    Cuba


    Mémoire des luttes présente deux documentaires réalisés par le journaliste Hernando Calvo Ospina consacrés à la question de l'embargo à Cuba.


    Honduras


    « Etes-vous d'accord pour que, lors des élections générales de novembre 2009, soit installée une quatrième urne pour décider de la convocation d'une Assemblée nationale constituante destinée à élaborer une nouvelle Constitution politique ? » Telle est la question que, fort démocratiquement, le président de centre-gauche Manuel Zelaya entendait poser au peuple hondurien en organisant une consultation populaire « sans caractère contraignant » le 30 juin 2009 et qui lui a valu, ce fameux jour, d'être bouté manu militari hors du pays par un coup d'Etat. Comme l'expliquera, entre autres, avec brio, le quotidien d' « information » Libération, « il a été renversé par l'armée et les principaux corps constitués du pays pour avoir tenté d'organiser un référendum lui permettant de briguer un second mandat présidentiel, démarche déclarée illégale par la Cour suprême ».


    Intégration régionale


     


    Que le Marché commun du Sud (Mercosur) ne passe pas par son meilleur moment n'est une nouveauté pour personne. Aux turbulences économiques qui affectent quelques un de ses pays centraux – en particulier le Brésil et le Venezuela – s'ajoute la fatigue manifeste de ses membres les plus modestes : l'Uruguay et, dans une moindre mesure, le Paraguay. Ces pays cherchent désormais de nouveaux horizons. S'additionne à cela le fait qu'un désaccord persiste entre tous sur plusieurs questions centrales, parmi lesquelles celle de la négociation de l'accord de libre-échange, sans cesse retardée, avec l'Union européenne (UE).



    ASIE


     


    Philippe Revelli est journaliste, photographe, écrivain et documentariste. Dans ce périple qui le mène de Mindanao au sud du pays à Davao (troisième ville du pays), le journaliste raconte les luttes sociales et écologiques de ce « pays d'Asie où le plus grand nombre de personnes ont été tuées pour avoir défendu leur terre ou s'être mobilisées pour la protection de l'environnement ».
    Le carnet est accompagné de galeries photo qui feront découvrir au lecteur le pays, sa population et les acteurs des luttes paysannes ou indigènes qui s'y déroulent.
    Mémoire des luttes présente l'ensemble de ces épisodes et recommande à ses lecteurs et lectrices de découvrir et de suivre Philippe Revelli sur son site : http://philipperevelli.com



    DEBAT



    Aborder la question du « populisme » constitue une démarche aussi périlleuse que stimulante. Périlleuse car celui ou celle qui s'y intéresse s'expose à une violente et définitive entreprise de disqualification de la part du système politique et de l'appareil médiatique et intellectuel institués. Ces derniers ont remporté, de facto, la bataille du mot « populisme ».


     


    LES INVITES DE MEMOIRE DES LUTTES

    Les commentaires d'Immanuel Wallerstein

    La social-démocratie dans tous ses Etats, une chronique de Fabien Escalona

     


    A VOIR

    Les derniers entretiens vidéo du « Monde qui vient » 


     



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    A LIRE



     

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  • Ce que la réunification allemande nous enseigne sur la crise grecque actuelle

    par Thomas Morel

     

     

    Après la chute du mur, le gouvernement Kohl, dont le ministre de l’Intérieur n’est autre que Wolfgang Schäuble, va créer la Treuhand, une société qui doit organiser la privatisation de l’économie de l’ex-RDA. Franke, Klaus. Bundesarchiv

    Au cours des négociations sur la crise grecque et européenne, l’Allemagne a adopté une position particulièrement dure. Dans un document de travail récemment révélé par le député vert Sven Giegold, le ministre des Finances Wolfgang Schäuble propose le « transfert d’actifs grecs pour un montant de 50 milliards d’euros à un fonds externe » basé au Luxembourg.
    Cette société serait chargée de privatiser ces actifs, échappant ainsi à l’influence du gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras. L’idée de Wolfgang Schäuble reprend largement les méthodes mises en œuvre lors de la réunification allemande. L’histoire de la société Treuhand, son échec et les scandales qui l’entourent, montrent que les négociations actuelles sont menées, en dépit du bon sens, pour des raisons largement idéologiques.
    Capitulation économique
    Le 9 novembre 1989, la chute du mur de Berlin ouvre la voie à la réunification allemande. Se pose alors une question fondamentale : comment adapter l’ensemble du système productif de la République démocratique allemande, communiste, à l’économie de marché ? Les milieux économiques de l’ouest veulent une privatisation massive et rapide. Soutenus par le chancelier conservateur Helmuth Kohl, ils vont obtenir « une capitulation économique de la RDA sans condition ».
    Les milieux économiques de l’ouest veulent une privatisation massive et rapide
    L’enjeu est de taille : l’ex-RDA est un marché potentiel de 16 millions d’habitants, au cœur de l’Europe, dont la main-d’œuvre est qualifiée. Les entreprises, la propriété foncière et l’ensemble des activités économiques appartiennent à l’Etat, et donc en théorie aux citoyens. Le problème central est le manque absolu de capitaux pour moderniser un appareil productif inefficace.
    « Ruée vers l’or »
    A l’ouest, les entreprises accumulent les excédents commerciaux. Dans ces conditions, l’illusion d’une réunification entre égaux va rapidement laisser place à une véritable « ruée vers l’or », selon l’expression du journaliste Dirk Laabs. Industries, banques, lobbyistes et ambitieux se ruent vers l’Est en l’absence de tout cadre légal. Impuissant, un député social-démocrate ne peut que constater : « premier arrivé, premier servi, une course contre la montre s’est engagée ».
    La Treuhand doit organiser la privatisation de l’économie de l’ex-RDA
    Le gouvernement Kohl, dont le ministre de l’Intérieur n’est autre que Wolfgang Schäuble, va alors créer la Treuhand. Cette société doit organiser la privatisation de l’économie de l’ex-RDA et – en théorie – redistribuer les bénéfices aux habitants. A sa tête, des managers de l’ouest, souvent peu expérimentés. Pétris d’une croyance naïve dans les vertus du libéralisme, ils célèbrent la « destruction créatrice » chère à Schumpeter.
    Kohl, en pleine campagne électorale, promet que le libéralisme va rétablir l’économie de l’Est en quelques années. Fin tacticien, il propose une parité entre les deux monnaies. Un mark de l’ouest contre un mark de l’est. Les économistes jugent qu’un mark-ouest vaut en réalité six marks de l’est.
    Désillusions
    Les élections passées, les citoyens déchantent rapidement : les salaires de l’est ne correspondent absolument pas à la productivité de l’économie. Or il est désormais impossible de dévaluer, ou d’exercer le moindre contrôle sur la politique monétaire pour relancer l’économie. En quelques mois, le chômage atteint les 20 % et l’activité économique menace de s’arrêter complètement.
    Ménager les « retraités bavarois »
    Les parallèles avec la situation grecque actuelle sont frappants. Un projet d’unification politique, louable d’un point de vue théorique, sert dans la pratique à imposer les recettes économiques les plus orthodoxes. L’adoption d’une monnaie commune, le Deutsche Mark hier et l’euro aujourd’hui, va se révéler inadaptée pour des économies peu compétitives.
    Aujourd’hui comme hier, les rapports de force sont déséquilibrés en faveur du gouvernement conservateur allemand. Il faut ménager les désormais célèbres « retraités bavarois », sommés de payer pour leurs voisins de l’est ou pour les « Grecs avides ». L’agenda politique européen est déterminé par des considérations de politique nationale. La création d’une société soi-disant indépendante doit garantir que les dettes seront remboursées. Mais l’histoire de la réunification allemande montre ici que l’ultra-libéralisme, loin d’être synonyme d’efficacité, alourdit en fin de compte la facture des Etats.
    Des supermarchés aux banques, c’est un pays entier qui est vendu pour une bouchée de pain
    En 1990, la société Treuhand n’a ni le personnel, ni l’autorité pour réagir face à l’urgence. Les cas de corruptions se multiplient, et le gouvernement Kohl détourne les yeux. La Treuhand n’a de comptes à rendre ni au Parlement, ni à la population. De toute façon, les grandes entreprises de l’ouest ont déjà commencé à se partager le gâteau. Des supermarchés aux hôtels, de la propriété foncière aux banques, c’est un pays entier qui est vendu pour une bouchée de pain.
    Chantage
    Cependant, les nouveaux propriétaires veulent plus. Souvent en situation de cartels ou de monopoles, ils licencient massivement et font du chantage à l’Etat, demandant des subventions pour investir. Un directeur de la Treuhand expliquera plus tard qu’« aucune grande banque allemande n’a risqué le moindre mark. Tout était garanti par l’Etat, par l’ensemble des citoyens ». Un autre note dans son journal : « Personne ne se gêne, et personne n’a de scrupules à dévaliser les caisses de l’Etat, car c’est bien de cela qu’il s’agit. »
    C’est aussi l’Etat qui va financer la mise à niveau de l’appareil productif, et fermer les entreprises les moins rentables, celles qui n’ont pas trouvé de repreneurs. Le chômage s’envole tandis que les salaires diminuent. Pour restaurer la compétitivité, et puisqu’il est impossible de dévaluer, on rallonge les horaires de travail.
    Cercle vicieux
    Pour l’Allemagne, c’est le début d’un cercle vicieux : vingt ans de « modération salariale ». De nombreuses entreprises utilisent la réunification pour renégocier les conditions de travail à l’ouest du pays en menaçant de délocaliser à l’est ! Le périmètre de l’Etat-providence est réduit au nom de la lutte contre le chômage.
    En fin de compte, ce sont les citoyens qui ont supporté le poids de la réunification. La faillite de la Treuhand et de son idéologie de la « thérapie de choc » est patente. En 1995, elle disparaît en laissant une montagne de dettes à l’Allemagne réunifiée. Les privatisations déjà effectuées en Grèce ont été réalisées à la hâte et sans concertation politique. Le nouveau projet des créanciers, tout aussi idéologique, n’aura sans doute pas plus de succès. Une fois de plus, ce sont les Etats européens et en particulier les citoyens grecs qui régleront l’addition.
     
     
    Thomas Morel est historien des sciences, chercheur invité à l'Université Technique de Berlin.

     

     

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    "Soyons le changement que nous voulons voir dans le Monde"... - Mahatma Gandhi
    Chantal Audivert
    0685866302
    http://fabriquedesgauchescitoyennes.com/
    attac56muzillac@outlook.fr
    
    

     

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  • Quittons l'Union €uropéenne pour reprendre le pouvoir sur nos vies ! Nous ne sommes pas des Rouges-bruns ou des clones du FN !

    Message de Vincent Christophe Le Roux du FDG. 

    (relayé par Lucien Pons)

    Depuis longtemps, nous, militant-e-s de la Gauche de combat, si nous défendons l’idée d’une sortie de l’Union européenne et que nous voulons ne pas faire disparaître les nations, nous sommes souvent présenté-e-s comme étant des « Rouges-bruns », des nationalistes et finalement des clones du FN ou de la droite extrême.

     

    Ces accusations, Jean-Luc Mélenchon en a souvent fait les frais. Mais il n’est pas le seul. Quiconque, illustre ou anonyme, ose défendre une vision et un projet radicalement alternatifs à la pensée unique - cette doxa capitaliste et atlantiste - doit souffrir, à un moment ou à un autre, de s’entendre dire que nous parlons comme le FN ou Le Pen, voire que nous défendons les mêmes propositions qu’eux. Nous savons bien l’inanité de telles prétentions mais elles existent et parfois même elles portent et nous font du tort. Elles sont pourtant infondées et diffamatoires, pour deux ensembles de raisons :

     

    1/ Bien des affirmations de Marine Le Pen ou de cadres du FN ne sont là que pour tromper et mystifier les Français-e-s, par exemple quand ils disent que s’ils étaient au pouvoir, ils sortiraient de l’Union européenne, ou, comme depuis quelques jours, ils organiseraient un référendum sur le sujet. Cela est rien moins qu’un mensonge destiné à amener à eux des militant-e-s de gauche qui désespèrent d’entendre la Gauche, la vraie, oser porter ce grand projet de rupture avec l’ordre établi mais dans l’esprit de la démocratie et de l’humanisme qu’elle porte, et qui n’a rien à voir avec la vision nationaliste, raciste, xénophobe, réactionnaire et quasi-fasciste du FN.

     

    2/ Sur tous les sujets, nous, les militant-e-s de la Gauche de combat, nous les combattants de la Sociale, proposons une politique humaniste, ouverte, tolérante quand le FN ne souhaite qu’opposer les Français-e-s entre eux et aux autres.

     

    Il est clair que nous sommes fiers par exemple de l’œuvre du Conseil National de la Résistance et que les gens qui ont initié cette lutte et mené ce combat, militaire d’abord, politique ensuite, sont au sommet de notre Panthéon. Le FN, en revanche, est l’héritier direct de ceux contre lesquels se battait le CNR, les Pétainistes, les « miliciens » et tous les salauds pour qui la collaboration n’a pas été qu’une forme d’auto-protection mais bien une oeuvre consciente et active de destruction de ce que la France avait été (cette 3e République haïe et définie comme la « gueuse » par les « auteurs » de la mouvance de cette droite extrême). Le FN est une création des Pétainistes vaincus. Le FN a compté en son sein les fascistes et les criminels de la guerre d’Algérie. Et ce ne sont là que deux exemples. Le FN a toujours été l’ennemi absolu du général De Gaulle.

     

    Nous, peuple de Gauche (quand bien même tout le monde sait à quel point nous avons combattu le général De Gaulle sur certains sujets, et combien nous combattons aujourd’hui le régime qu’il avait fondé) savons que c’est lui qui a incarné la Résistance, avec toutes celles et tous ceux, hommes et femmes de tous âges, braves et courageux, héroïques pour beaucoup, issus de toutes croyances et préférences politiques, notamment un nombre considérable de communistes, qui ont risqué leur vie et dont beaucoup l’ont perdu, parfois après des souffrances indicibles.

     

    A Gauche donc, comme au centre et à droite, on peut trouver des militant-e-s et des citoyen-ne-s non engagé-e-s dans des partis mais assez instruits de cette période historique et des liens entre De Gaulle et le peuple de France pour comprendre que seuls les fascistes, les Pétainistes et les adeptes de la collaboration avec « l’Allemand » fut-il Nazi, furent des ennemis à mort de De Gaulle.

     

    Ainsi, lorsqu’on nous accuse de parler « comme le FN », au-delà de l’insulte, de l’outrage, de l’agression infamante, c’est une oeuvre politique qui est accomplie : discréditer l’alternative que l’on porte en l’assimilant à tout ce qu’elle n’est pas, en salissant la gloire du CNR qui nous inspire, et en rendant odieuse à tous la rupture fondamentale qui seule pourra rendre possible de revenir à ces « jours heureux » que le CNR avait assez bien rendu possible.

     

     

     

    Pour donner des arguments à réutiliser en réponse à l’odieuse accusation voulant que nous soyons « comme le FN », je reproduis ci-dessous deux billets rédigés et publiés sur son blog par Lucien PONS car ils disent bien ce qui nous différencie radicalement et irréductiblement d'eux.

     

    Et cela, il n'y a pas que la Gauche de combat (dont je suis moi-même comme beaucoup des membres de ce groupe) qui peut le dire. Ce genre de propos est de nature à être endossés par des gens très au-delà de la Gauche.

     

     

     

    *   *   *

     

     

     

    1/ Mes prises de position

     

     

     

    Source : http://lucien-pons.over-blog.com/mes-prises-de-position.html

     

     

     

    Afin de prévenir toute récupération de notre position favorable à la préservation de la Nation comme support pour l’organisation des états, notamment par la mouvance de l’extrême droite et les tenants d’un nationalisme xénophobe, il nous paraît nécessaire de mettre précisément ici « les points sur les i » concernant des thèmes discriminants en termes de frontière entre nos convictions et idéal humaniste et les pulsions régressives de l’extrême droite. A ce titre, nous rappelons ci-après nos positions :

     

    a) Sur les immigrés, et le fait que nous considérons un immigré « sans papier » avant tout comme un être humain en détresse et à aider s’il se trouvait en danger, et plus généralement notre opposition à toute forme de racisme.

     

    b) Sur le judaïsme, l’islam, comme le catholicisme ou l’athéisme, considérant que ces convictions doivent recevoir de notre part le plein respect intrinsèque au principe laïque, tout en récusant formellement les manipulations de la religion aux fins d’oppression de quiconque et d’atteinte aux principes républicains exprimés dans la devise de la République « Liberté, Egalité, Fraternité »,

     

    c) Sur l’indivisibilité du principe laïque, et sur notre volonté de rétablir ce principe sur l’ensemble du territoire national en mettant fin au financement par l’Etat des religieux catholiques, protestants ou juifs en Alsace-Moselle,

     

    d) Sur notre intransigeance quant au principe d’égalité homme/femme, et à ce titre, notamment, sur le droit des femmes à disposer de leurs vies et de leurs corps, et donc leur droit à l’avortement,

     

    e) Sur le syndicalisme, considérant qu’il constitue un fondement indispensable à une économie solidaire et au caractère social de la République française,

     

    i) Sur le droit à une pleine citoyenneté pour les couples homosexuels, et donc le droit au mariage désormais inscrit dans la loi, et donc incontestable,

     

    g) Sur notre opposition radicale à tout rétablissement de la peine de mort,

     

    h) Sur notre conviction que la prison n’est pas un mode efficace de sanction pour la plupart des délits et un certain nombre de crimes, et doit dans ces cas être remplacée par un dispositif de réparation auprès des victimes et autant que possible des peines permettant de reconstruire une citoyenneté chez les coupables,

     

    i) Sur notre attachement à la libre circulation des hommes, comme à l’instauration d’un commerce international équitable, facteur de paix et porteur de progrès pour toutes les nations, ce qui mettrait fin à terme aux migrations massives forcées par la misère,

     

    j) Sur notre conviction que le productivisme, la croissance matérielle infinie dans un monde fini ne représentent pas un mode vie viable à long terme... mettent en danger la perpétuation de la vie sur terre… et qu’en conséquence il devient nécessaire aujourd’hui de déterminer nos politiques économiques, énergétiques, et environnementales en fonction de la préservation de la Vie, de la limitation de nos ressources et de la question climatique…

     

     

     

    * * * * * * * * * *

     

     

     

     2/ Mes valeurs

     

     

     

    Lien : http://lucien-pons.over-blog.com/mes-valeurs.html

     

     

     

    Mes valeurs et idéaux sont issus du Programme du Conseil de la Résistance – compte-tenu d’une nécessaire réactualisation… – adopté à l’unanimité par des forces Résistances de tous bords politiques le 15 mars 1944 et intitulé audacieusement « Les jours heureux ».

     

    Un programme écrit il y a plus de 50 ans et dont la lecture prend aujourd’hui des accents révolutionnaires dans le contexte actuel de régression tous azimuts et les attaques de plus en plus violentes que subissent nos service publics… et notre système social…

     

    Ce sont notamment :

     

    * le Rétablissement de la souveraineté nationale par :

     

    – la laïcité, et la défense de l’école de la République qui permet au peuple de se gouverner lui-même

     

    – La pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ;

     

    – La liberté d’association, de réunion et de manifestation ;

     

    – L’inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;

     

    – Le respect de la personne humaine ;

     

    – L’égalité absolue de tous les citoyens devant la Loi ;

     

    * Et, en particulier :

     

    Sur le plan économique :

     

    – L’instauration d’une véritable démocratie économique, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économe ;

     

    – Le retour à la Nation des grands moyens de production monopolisés, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques ;

     

    – Le droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux fonctions de direction et d’administration pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires, et a participation des travailleurs à la direction de l’économie ;

     

    Sur le plan social :

     

    -un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine ;

     

    – La garantie du pouvoir d’achat national par une politique tendant à la stabilité de la monnaie ;

     

    – la reconstitution dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie économique et sociale ;

     

    – un plan complet de sécurité sociale visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tus les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’Etat ;

     

    – La sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions d’embauchage et de le licenciement, le rétablissement des délégués d’atelier ;

     

    – Une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;

    – La possibilité effective pour tous les enfants de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance, mais de mérite et constamment renouvelée par les apports populaires.

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  • Initiative de Poutine : une réconciliation syro-saoudienne est-elle possible ?


    Oui, l’optimisme est parfois un devoir moral à l’égard des siens, surtout lorsqu’il est nourri de leurs sacrifices et de leur foi en la victoire sur eux-mêmes et sur leurs ennemis. [NdT].

    Début juin 2015, l’Armée syrienne et ses alliés ont commencé à se préparer à la contre-attaque des envahisseurs terroristes. Opérations en cours et qui démontrent leur ferme décision de « nettoyer » progressivement les abords de Damas à Zabadani et la frontière sud avec la Jordanie, sans que cela ne se répercute sur les combats menés dans le nord du pays.

     

    Le 19 juin, le président russe Vladimir Poutine recevait le ministre saoudien de la Défense et vice-prince héritier, Mohammed ben Salmane. Peu de détails ont filtré, sinon que la réunion a porté sur plusieurs dossiers : le Yémen, la Syrie, le terrorisme, les armes, les réacteurs nucléaires et le marché du pétrole. Il en aurait résulté un accord cadre sur ces grandes lignes [1].

     

    Le 29 juin, c’était au tour du ministre syrien des Affaires étrangères et des Expatriés, M. Walid al-Mouallem, d’être reçu par M. Poutine qui a souligné l’engagement de la Russie envers la Syrie, peuple et dirigeants, et a appelé Damas à une alliance régionale contre le terrorisme [2]. Une initiative russe impliquant nécessairement une réconciliation syro-saoudienne, entre autres, et qui relèverait du « miracle » selon M. Mouallem [3] :

     

    « J’ai écouté avec la plus grande attention ce qu’a dit M. Poutine sur la situation en Syrie et sur la nécessité d’une alliance régionale et internationale pour combattre le terrorisme. Je sais que le président Poutine est un homme capable de miracles, comme ce qu’il a accompli en République Fédérale de Russie. Mais une alliance avec la Turquie, l’Arabie saoudite, le Qatar et les États-Unis, pour combattre le terrorisme, nécessite un très grand miracle. Comment ces pays qui ont conspiré contre la Syrie, ont encouragé le terrorisme, l’ont financé, l’ont armé, et ont fait couler le sang du peuple syrien, pourraient-ils se transformer en alliés pour combattre le terrorisme ? Nous espérons cela… En tout cas, nous avons nos expériences passées, notamment celle des armes chimiques qui s’est concrétisée grâce à l’initiative de M. Poutine. Je reviens sur notre rencontre avec son Excellence qui m’a franchement promis de soutenir la Syrie politiquement, économiquement et militairement… ». [Conférence de presse conjointe de MM. Lavrov et Mouallem, traduction à partir de la 13ème minute ; Ndt].

     

    M. Mouallem est donc rentré à Damas avec une proposition saoudienne garantie par la Russie. Son contenu n’a pas été divulgué, mais aurait incité le président Bachar Al-Assad à entreprendre rapidement des négociations, non pas avec les opposants instrumentalisés dans la guerre contre son pays, mais avec leurs maîtres. Et voilà que le 5 juillet est arrivé l’inimaginable depuis 2011 : la rencontre entre une personnalité syrienne du plus haut niveau et Mohammed ben Salmane !

     

    Par conséquent, nous sommes face à de grands changements et étant donné que l’initiative russe, en faveur d’une alliance régionale de lutte contre le terrorisme, concerne la Syrie, l’Arabie saoudite, la Turquie et la Jordanie, sans englober l’Irak, nous pouvons parler d’une solution à deux voies :

     

     Entente entre les États-Unis et l’Iran en Irak, avec le consentement de l’Arabie saoudite.

     Entente entre la Russie et l’Arabie saoudite en Syrie, avec le consentement de l’Iran.

    Ceci alors qu’il est évident que nous, nous souhaitons une entente entre la Syrie et l’Irak dans le cadre d’une formule unitaire qui rassemblerait les Pays du Machrek au sein d’une grande puissance régionale. Comme il est évident que seul l’équilibre des forces en présence fera que ce qui est du domaine du possible finira par se traduire en termes de procédures diplomatiques. Comment et quand ? Questions qui trouveront probablement leurs réponses d’ici la fin de 2015.

    ■ ■ ■

    Damas a suscité la perplexité des plus éminents analystes politiques. Le gouvernement syrien est allé dans le défi jusqu’à l’extrême limite… moins une ! Il a accepté de dialoguer avec ses ennemis sans jamais quitter son camp ou abandonner son rôle. Peu de gens réalisent la complexité de la stratégie menée par le président Bachar al-Assad pour en finir avec la guerre menée contre son peuple, et l’impact d’une Syrie unie et indépendante sur ses amis et ses ennemis.

     

    Ces dernières quatre années et demi, Damas a fait tomber les masques de toute la panoplie des agresseurs allant des prétendus libéraux jusqu’aux plus fanatiques des sectaires. Et désormais, il est clair que depuis le début de ladite « crise syrienne », il ne s’agit pas d’une révolution, mais d’une « guerre mondiale » dans le but de renverser l’État syrien, dernière citadelle du mouvement de libération de nos pays, au bénéfice des régimes arabes réactionnaires, dans l’intérêt des États-Unis contre l’Iran et la Russie travaillant à l’émergence d’un monde multipolaire, et dans l’intérêt d’Israël contre la Résistance à son occupation de la Palestine, du Golan syrien, et des Fermes de Chebaa au Liban.

     

    Et parmi les Syriens, mis à part le nombre limité de jeunes enthousiastes à l’idée d’un « Printemps arabe » qui s’est révélé d’une profonde noirceur, ne se sont enfoncés dans la fange que ceux qui y étaient déjà noyés jusqu’au cou, tels les trafiquants, les criminels et les corrompus avec, à leur tête, les « intellectuels félons » ayant vendu leur âme au diable.

     

    Si bien qu’aujourd’hui, il est plus qu’évident qu’il n’y a que deux camps qui s’affrontent sur la scène syrienne : celui du Peuple, de son Armée et de ses alliés, contre celui des organisations terroristes internationalement condamnées.

    À ce stade, nous pouvons donc dégager cinq points essentiels concernant la Syrie :

     Le premier est que le monde entier est amené à choisir : soit l’État syrien et ses règles précises d’engagement, soit le terrorisme incontrôlable sans foi, ni loi.

     

     Le deuxième est qu’il n’a échappé à personne qu’après de longs mois de très durs combats, l’Armée syrienne est non seulement toujours forte, mais demeure capable de lancer simultanément ses offensives contre les terroristes sur tous les fronts, comme nous l’avons tous observé au cours du mois de Ramadan dernier.

     

     Le troisième est que la résistance de Damas a contraint les États-Unis à régler le dossier du nucléaire iranien par un accord historique qui permet à la République islamique d’Iran de disposer de ses énormes ressources et de renforcer son rôle régional. L’Iran aura donc, publiquement et sous couverture politique internationale, les moyens de soutenir encore plus la Syrie à un rythme déterminé par les nécessités du conflit.

     

     Le quatrième est qu’il n’est plus question que les néo-ottomans puissent songer à envahir la Syrie, Téhéran n’étant plus obligé au silence devant les crimes et menaces d’Erdogan, bien qu’il ait prévenu que « la Syrie sera le cimetière des soldats turcs en cas d’invasion ». Et ce, d’autant plus, que la situation interne en Turquie n’autorise plus Erdogan à envisager ce genre d’aventure. La roue a tourné. En 2011, qui aurait imaginé que le président Bachar al-Assad puisse personnifier la solution à la crise syrienne et régionale, alors qu’Erdogan tomberait si bas, devenant le symbole de la crise turque telle qu’elle s’annonce ?

     

     Le cinquième est que la Russie, qui a cher payé son soutien à la Syrie, par la guerre en Ukraine et par les sanctions occidentales, a quand même dépassé ces deux problèmes à la fois. L’Occident a fini par réaliser qu’il lui était impossible de l’assiéger et de la marginaliser. Elle est revenue au devant de la scène internationale, s’est affirmée comme une puissance militaire, a élargi et a consolidé ses alliances internationales, aussi bien avec les pays du BRICS [Brésil, Inde, Chine, Afrique du Sud] et de l’OCS [Organisation de coopération de Shanghai] qu’avec d’autres pays qui n’en font pas partie. Sans oublier que la Russie et la Chine ont réalisé que leur solide alliance servait leurs intérêts stratégiques réciproques et que désormais, nul autre pays n’est plus proche que la Syrie de cette alliance bipartite. Elle l’a prouvé par le sang de ses martyrs. Elle bénéficiera du nouvel équilibre entre les puissances mondiales du point de vue de son statut, de son rôle, de son armement et de sa reconstruction.

    ■ ■ ■

    Concernant l’Arabie saoudite, la Russie s’est vite rendue compte de la crise profonde qui la menaçait vu ses relations tendues avec les États-Unis, la fragilité de sa situation politique intérieure aggravée par sa claire participation au terrorisme international devenu incontrôlable, l’échec de sa guerre au Yémen, et le défi commercial du pétrole de schiste pesant sur l’économie des deux parties.

     

    Or la Russie craint la désintégration de l’Arabie saoudite, considérant qu’elle aboutirait à l’établissement d’un prétendu califat d’organisations terroristes sur une grande partie des territoires du Najd et du Hijaz, ce qui mènerait à de longues années de guerre et de destruction qui menaceraient son propre territoire.

     

    C’est dans ce contexte et dans le but de créer un équilibre régional avec l’Iran, que Riyad a commencé, dès que le roi Salmane et son équipe sont arrivés au pouvoir, à développer ses relations avec la Russie. Alors que le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal [décédé le 9 juillet 2015, NdT], persistait dans ses attaques contre la Russie au Sommet de la Ligue arabe paralysée, les responsables des deux pays discutaient des transactions d’armes, du marché pétrolier, et d’autres dossiers plus secondaires.

     

    Et si Moscou a exprimé des réserves au sujet de la décision du Conseil de sécurité des Nations Unies en faveur de l’intervention de l’Arabie saoudite au Yémen [4], elle n’a pas utilisé son droit de veto. C’était là un message très clair suggérant que Moscou se préparait à jouer ultérieurement le rôle de médiateur.

     

    Riyad attend du Kremlin qu’il le tire du piège dans lequel il s’est enfoncé, surtout que DAECH la menace directement depuis que cette organisation terroriste est devenue quasi-indépendante de ses créateurs et de ses financiers.

     

    De son côté, la Russie a besoin de l’Arabie saoudite dans trois domaines clés : stopper l’infiltration des terroristes-wahhabites dans les républiques musulmanes de la Fédération de Russie, réguler le marché du pétrole, et résoudre la crise syrienne ; ce dernier point nous ramenant vers la Syrie.

     

    En effet, dans ce cas, la Syrie sortirait de cette guerre douloureuse pour se retrouver :

     mandatée par la communauté internationale et régionale à combattre le terrorisme, un rôle de première importance en ce moment clé de l’évolution de la région et du monde ;

     

     alliée des pays vainqueurs émergents, de la Chine à la Russie et à l’Iran ;

     un pôle d’investissements des pays du BRICS pour sa reconstruction et son développement ;

     protégée par une armée forte, aguerrie et équipée des dernières technologies ;

     pilier du renouvellement des régimes arabes, l’Arabie saoudite ayant reconnu la victoire de Bachar al-Assad, l’Egypte ayant admis qu’elle en a besoin pour retrouver son statut dans la région.

     

    Quant aux pays et formations politiques du camp de l’Arabie saoudite :

     Israël se retrouve entre deux choix : faire face à la Résistance dans le Golan ou se retirer sans accord, ni traité, ni ambassade, comme ce fut le cas dans le sud du Liban.

     

     Les partis palestiniens partagés entre coordination sécuritaire avec Israël en Palestine, et coordination sécuritaire et militaire avec l’Arabie saoudite au Yémen [le Hamas appelé à la rescousse au Yémen par l’Arabie saoudite ; NdT], sont dépassés, tout autant que le parti des Frères Musulmans. Désormais, Damas avec le Hezbollah sont les plus aptes à reconstruire la Résistance palestinienne selon une ligne politique et patriote éloignée des alliances suspectes et des partis sectaires.

     

     Le cas de la Jordanie, considérée par Bachar al-Assad comme un état frère instrumentalisé mais dont il faut soutenir la stabilité, sera réglé dès qu’une entente avec Washington et Riyad aura abouti. Et, partant de là, il n’est pas difficile d’imaginer son évaluation du groupe du 14 Mars au Liban.

     

    Reste à espérer toute la patience nécessaire à l’ambassadeur syrien au Liban, Ali Abdel Karim Ali, pour accueillir le cortège des repentis.

     

    Nahed Hattar 
    > 21/05/2015

    Source : Al-Akhbar [Liban]
    > http://www.al-akhbar.com/node/238165

    Article traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal

    Notes :

    [1] Napoléon d’Arabie, Vladimir et François
    > http://hybel.blogspot.fr/2015/06/napoleon-darabie-vladimir-et-francois.html

    [2] Poutine promet de soutenir Damas, même militairement
    > http://www.challenges.fr/monde/20150629.CHA7387/poutine-promet-de-soutenir-damas-meme-militairement.html

    [3] Conférence de presse conjointe de MM Lavrov et Mouallem
    > https://www.youtube.com/watch ?v=kPeru323F4s&feature=youtu.be

    [4] Résolution 2216 (2015) Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 7426e séance, le 14 avril 2015
    > http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp ?symbol=S/RES/2216%282015%29

    Monsieur Nahed Hattar est un écrivain et journaliste jordanien résidant à Amman.

     

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  • Retour de Crimée, retour de Sébastopol

    Communiqué de Jacques Myard, député de la Nation

     

    Une affiche appelle à voter contre le fascisme lors du référendum sur le rattachement de la Crimée à la Russie, à Sébastopol. A gauche, la Crimée décorée d'une croix gammée, à droite, la Crimée aux couleurs de son drapeau. REUTERS/Baz Ratne

     

    COMMUNIQUE
    DE PRESSE
    de Jacques MYARD
    Député de la Nation
    Maire de Maisons-Laffitte
    Président du Cercle Nation et République

     

     

     

     

     

    Retour de Crimée, retour de Sébastopol.

     

     
    A l'initiative de mon collègue Thierry Mariani j'ai effectué avec sept autres députés et un sénateur un voyage en Russie du mercredi 22 Juillet au samedi 25 Juillet 2015, qui nous a permis de nous rendre en Crimée et à Sébastopol .

    Nous avons été les invités des autorités russes, ce voyage a fait l'objet d'une déclaration au déontologue de l'Assemblée Nationale conformément au réglement.

    Nous avons eu des entretiens avec les responsables suivants:

    -A Moscou, audience avec le Président de la Douma Serguei Narychkine en présence de Léonid Slutsky, président du groupe d'amitié France-Russie et du vice ministre des affaires étrangères Alexis Meshkov.

    -A Simferopol: 
    audience avec Vladimir Konstantinov Président du Conseil d'Etat de la République de Crimée ( Le Parlement) , en présence de nombreux députés dont le tatar Remzi Ilyassov,
    -audience avec Oleg Belaventsev Plenipotentiaire représentant le Président de la Fédération de Russie, en présence de Sergey Aksyonov Président de la République de Crimée, President du Conseil des Ministres,

    -A Sébastopol:
    audience avec le gouverneur S.I. Menyaïlo, en présence du Plenipotentiaire Oleg Belaventsev.

    Nous avons visité :
    -Yalta et rencontré de nombreux habitants sur la Promenade de Mer où nous avons eu un accueil enthousiaste en partageant " le pain et le sel" selon la tradition,
    -le palais des Tsars à Livadia siège de la fameuse et funeste conférence de Février 1945,
    -le cimetière français de Sébastopol, le plus grand cimetière militaire français à l'étranger, 45 000 soldats de la guerre de Crimée ( 1854/1855) y sont enterrés. Les autorités locales en avaient effectué l'entretien avant notre arrivée et nous y avons déposé une gerbe en présence des personnalités de la ville.
    -le Panorama de Franz Roubaut, une peinture incroyable de 14 m de hauteur et 115 m de long qui retrace la bataille de Sébastopol de 1854/1855.
    -l'Alliance française de Sébastopol où nous avons remis des livres et où plus de 200 élèves continuent d'apprendre notre langue en dépit des sanctions !

    Partout nous avons reçu un accueil chaleureux bien au-delà des convenances officielles et des mots d'ordre, le peuple russe manifeste toujours une profonde amitié pour la France et les Français. C'est une donnée historique qui ne peut pas, qui ne doit pas disparaitre !

    Nous avons vu un pays vivant en paix, un pays de Cocagne, dont les autorités respectent notamment la diversité linguistique, le russe , l'ukrainien et le tatar. Un pays qui a des atouts touristiques fantastiques que nos investisseurs ne peuvent ignorer.
    Relevons au passage que 150 000 Ukrainiens seraient réfugiés en Crimée en raison de la situation en Ukraine.

    ALORS QUELLES SONT LES RAISONS DE NOTRE VISITE ?

    Certaines personnes nous ont accusé d'être "Pro russe". En ce qui me concerne je ne suis ni " Pro russe " ni " Pro américain " mais simplement " Pro français " et réaliste !!!!!

    -Les sanctions contre la Russie pour le retour de la Crimée sont absurdes . Le rattachement en 1954 à l'Ukraine était une décision administrative au sein de l'URSS. La Crimée est russe depuis plus de 2 siècles .
    Depuis 1991 -date de la chute de l'URSS- la population a toujours manifesté sa volonté de rejoindre la Russie , ce qu'elle a exprimé par référendum en 2014.

    -En quoi ce retour à la Russie met en cause nos intérêts et notre sécurité ? En revanche les sanctions contre la Russie et les contre-sanctions de Moscou mettent en péril nos intérêts comme on le constate avec la crise agricole française directement atteinte par les sanctions.

    -En adoptant ces sanctions ou plus exactement en suivant les ultras européens et les Américains, la France s'est laissée entrainer dans une totale impasse dont elle paye aujourd'hui les conséquences. 

    -La France s'est laissée enfermer dans un piège, car pour lever les sanctions de l'Union européenne il faut un accord à 28 , ce qui est impossible !

    C'est une politique de Gribouille !

    Et c'est bien là les raisons de la colère de Laurent Fabius qui ne peut admettre de s'être laissé enfermer dans un tel piège, et il reprend à son compte l'antienne de la violation du droit international de la Russie oubliant le cas du Kosovo. et bien d'autres.....!

    Allons nous maintenir des sanctions inefficaces qui ne feront pas changer d'un iota la Russie, puisque comme le reconnait Laurent Fabius lui même on ne fera pas la guerre à la Russie "l'ultima ratio regum"?

    Allons nous maintenir des sanctions pendant 30 ans comme les Américains sur Cuba pour ensuite reconnaitre que c'est un leurre ?

    Allons nous poursuivre cette politique à l'égard de la Russie qui pousse Moscou a se tourner vers la Chine et l'Inde en tournant le dos à l'Europe alors que nous avons besoin des Russes pour combattre le terrorisme et trouver des solutions politiques au Proche et au Moyen Orient ?

    La Russie est un partenaire incontournable pour la stabilité de l'Europe !

    La France doit lever unilatéralement ces sanctions inefficaces et contre-productives . Elle doit retrouver une politique étrangère indépendante conforme à nos intérêts. 

    Il y a urgence !

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  • La Grèce et la direction du PCF par Jacques Sapir

    • Cynisme : idéologie de la petite bourgeoisie grecque désespérée par la guerre du Péloponnèse. (Bolshaya Sovetskaya Entsiclopediya, éditions de 1952)

    La direction (CEN ou Comité Exécutif National) du PCF a produit, le 17 juillet, un document de travail à l’usage de ses cadres et militants sur les événements de Grèce. Ce document, plus et mieux que l’interview de Pierre Laurent, le secrétaire national, donne le ton de ce qu’est l’analyse politique que fait le PCF sur ses événements. Le rappel qui est fait des événements jusqu’au 5 juillet n’est pas faux, tout en passant sous silence l’existence de débats au sein de Syriza et en se refusant à prendre parti, voir simplement à décrire, les positions des uns et des autres. On baigne dans une image d’Epinal d’un Syriza uni autour de son chef. Mais, ce document retrace fidèlement les manœuvres de l’Eurogroupe et la tentative de coup d’état qui conduit au référendum du 5 juillet.

    Par contre, sur la période du 5 au 13 juillet, ce document est bien plus succinct. Il ne tient pas compte de l’interview de Stathis Kouvelakis (membre de la plate-forme de gauche de Syriza) publiée le 15 juillet dans Jacobin[1], ni de la note postée sur le blog de Paul Mason, le correspondant de Channel 4 en Grèce, qui avait recueilli les confidences de Varoufakis et des autres membres de la gauche de Syriza[2], enfin, et surtout, aucune mention n’est faite de l’analyse de Yanis Varoufakis, l’ancien Ministre des finances, analyse publiée le 14 juillet sur son blog[3]. On pourrait multiplier les exemples. C’est donc un point de vue extrêmement orienté qui est donné dans ce document de travail, celui d’Alexis Tsipras. Pire, car l’on pourrait comprendre que politiquement on reprenne le point de vue de Tsipras. Le point de vue de l’opposition interne dans Syriza n’est nullement mentionné. Dans ces conditions, la description du vote de la nuit du 15 au 16 juillet est incompréhensible pour le lecteur, qui n’a pas les éléments nécessaires pour se faire une opinion. La référence à un sondage sur l’Euro, donnant 75% des grecs opposés à une sortie de l’Euro accentue le malaise, quant on sait la valeur très discutable des sondages qui, il faut le rappeler, donnaient le OUI vainqueur ou ne donnait qu’une très faible avance au NON, alors que celui-ci fut majoritaire à plus de 61%. Ici encore, on ne peut qu’aboutir à la conclusion que le document de la CEN du PCF entend présenter la position d’Alexis Tsipras comme la seulepossible. Autrement dit, la CEN du PCF nous rejoue l’antienne de Margaret Thatcher « there is no alternative » (TINA).

    Il n’est pas dans mon intention d’analyser la totalité de ce document. Néanmoins, les analyses économiques de ce qu’aurait entraîné le « Grexit » présentent un intérêt, en ce qu’elle viennent conforter l’idée d’une présentation extrêmement orientée, au point même d’en être malhonnête, de la situation en Grèce.

    Je me concentrerai sur le paragraphe « Concernant la sortie de la Grèce de la zone euro » qui commence fin de la page 4 et début de la page 5 du document émis par le CEN.

    Les conséquences immédiates d’un GREXIT

    Un « Grexit » signifierait une dévaluation estimée au minimum à 40 % et donc une perte de pouvoir d’achat de 40 % et une augmentation du coût de la dette de 40 %. Cela ne peut apporter aucun gain de compétitivité dans un pays où les salaires ont déjà baissé de 25 % et où l’appareil productif n’est pas capable de répondre à un surcroît de demande.

    On ne sait vraiment pas comment les rédacteurs de cette note peuvent déterminer ainsi la dépréciation probable du taux de change de la Drachme en cas de « Grexit ». Compte tenu de la dévaluation interne déjà opérée depuis 2010, et du rétablissement de la balance courante de la Grèce, une dépréciation de l’ordre de 15% à 25% apparaît bien plus probable. Rien ne vient donc appuyer cette argumentation, si ce n’est la volonté de présenter une image « cataclysmique » d’un possible Grexit. En fait la situation de la balance courante actuelle de la Grèce laisse à penser que cette dévaluation serait nettement inférieure à 40%.

    Il y a ensuite une erreur grossière dans le texte. Tellement grossière que l’on peut penser qu’elle est faite à dessein, pour provoquer un mouvement de recul sur la base d’un « effet d’évidence » c’est quand il est dit qu’une dépréciation de 40% entraînerait une baisse du pouvoir d’achat de 40%. Cela équivaut à prétendre que la totalité de la consommation en biens et services de la totalité de la population est réalisée en biens importés. Ce n’est évidemment pas le cas. Si l’on excepte les 10% les plus riches de la population, dont la part de consommation de biens importés peut atteindre 70%, pour le reste de la population on sait que cela se situé à moins de 50% et pour les personnes les plus pauvres (disons pour les 50% les moins riches), on sait que la part importée se situe autour de 20% voire de 15%. Cela veut donc dire qu’une dépréciation de 40%, que l’on considère par ailleurs comme une hypothèse excessive, aboutirait à une perte de pouvoir d’achat de -28% sur les plus riches mais de -8% voire -6% sur les plus pauvres. De fait, la perte de pouvoir d’achat porterait essentiellement sur les plus riches. En réalité, une dépréciation de la devise induit un changement au sein de la population, touchant bien plus fortement les catégories sociales qui sont largement importatrices. C’est, aussi, un mécanisme de justice sociale au sein d’une population.

    Deuxième erreur grossière, le passage suivant : « Cela ne peut apporter aucun gain de compétitivité dans un pays où les salaires ont déjà baissé de 25 % et où l’appareil productif n’est pas capable de répondre à un surcroît de demande ». Tout d’abord le problème est bien plus celui des élasticités croisées import/export ; passons. Mais, la question de la compétitivité de l’économie grecque implique de connaître les secteurs exportateurs. Ceci montre que les rédacteurs du document n’ont aucune idée, ou n’ont pas cherché à en avoir, de la situation sur ce point de la Grèce. En effet, les ressources de la balance courante de la Grèce incluent quatre postes importants :

    • Les recettes de l’industrie touristique (considérées comme des « exportations » du moment que des touristes non résidents viennent en Grèce). Or, il est évident, et corroboré par de nombreuses études, que l’industrie touristique bénéficierait massivement d’une dépréciation de la Drachme, en particulier en attirant des touristes hors-saison (cas des touristes britanniques et d’Europe du Nord) qui aujourd’hui vont en Croatie ou en Turquie.
    • Les recettes de la construction et de la réparation navale. On sait que c’est un des secteurs « exportateurs » de l’économie grecque. Actuellement, ce secteur est en crise à cause de la concurrence faite par la Croatie et la Turquie (qui a déprécié sa monnaie dans des proportions importantes depuis 3 ans). Un retour de chiffre d’affaires au niveau de celui de 2010 est probable avec une dépréciation de la Drachme de -25%, du fait de la qualité reconnue de ce secteur.
    • Les recettes de l’industrie grecque. L’industrie grecque est peu développée, mais elle a quelques secteurs d’excellence, secteurs qui sont très loin de travailler à pleine capacité des installations. En fait le taux d’utilisation des capacités semble se situer autour de 60-65%. Une montée vers 80% est possible en cas de dépréciation de la Drachme.
    • Les recettes de l’agriculture grecque. L’agriculture grecque est largement exportatrice, que ce soit vers les Balkans, vers les pays arabes, ou vers les pays de l’Eurozone. Ses marges d’exportation sont limitées par le cours de l’Euro dans les deux premiers cas.

    On voit qu’une dépréciation de la Drachme induirait un coup de fouet important sur l’économie grecque. Par ailleurs, il serait alors possible d’accroître les investissements en proportion du PIB. Le coup de fouet se transformerait alors en une pente vertueuse, des investissements plus importants améliorants la productivité dans les secteurs exportateurs, qui pourraient accroitre leurs parts de marché. L’économie grecque renouerait avec la croissance et le chômage, qui touche aujourd’hui plus de 26% de la population diminuerait rapidement.

    On voit que les auteurs du texte de la CEN n’ont pas présenté une image objective, et tout simplement honnête, des conséquences du GREXIT à leurs lecteurs.

    Conséquences financières

    « Cela aurait pour effet immédiat une hausse des prix importés donc plus d’austérité salariale, une dette privée plus chère, des difficultés accrues pour financer les investissements et, finalement, une soumission encore plus forte à la finance ».

    En ce qui concerne la dette de la Grèce, il est clair qu’un GREXIT indurait un défaut souverain. Mais cela ne veut pas dire que la Grèce ne rembourserait rien. On sait qu’après un défaut, les créanciers et le pays endettés se mettent d’accord sur une forte dépréciation de la dette, qui peut aller jusqu’à 80% comme en Russie après le défaut de 1998. Si on admet que la dépréciation de la dette soit simplement de 66%., compte tenu d’une dépréciation de la devise de -25% cela donne :

    Dette actuelle : 315 milliards d’Euros

    Dette recalculée en Drachme, après dépréciation de la Drachme de -25% : 420 milliards de Drachmes

    Dette après abattement de 66% : 138,6 milliards de Drachmes.

    Si l’accord post-défaut inclut une perte de valeur faciale de 80% (comme dans le cas de la Russie) on aboutit à : 84 milliards de Drachmes.

    Même dans le cas le moins avantageux, la dette grecque aurait été ramenée à 70% du PIB (200 milliards d’Euro = 200 milliards de Drachmes).

    Quant à la hausse des prix, induite par la hausse des prix importés, une étude relayée par mon excellent confrère Alberto Bagnai (que je salue ici) montre qu’elle serait de 0,3 x montant de la dépréciation, soit de 7,5% étalés sur environ 3 ans. Ici encore, rien de catastrophique, et certainement rien de comparable avec les effets du 3ème mémorandum.

    Quant à la question des investissements, je renvoie à ma note sur l’interview de Pierre Laurent, car j’ai montré qu’en réalité une dépréciation de la Drachme serait très favorable à l’investissement[4]. Une fois encore, on voit que les auteurs du document de travail de la CEN prennent des libertés inadmissibles avec la réalité, et que ceci ne peut s’expliquer que par la volonté idéologique de discréditer toute politique de sortie de l’Euro.

    Conséquences à l’Europe

    « Par ailleurs, un « grexit » déclencherait des assauts spéculatifs massifs pour faire sortir d’autres pays de la zone euro, à commencer par l’Italie (2.070 milliards d’euros de dette), l’Espagne (966 milliards d’euros), le Portugal (219 milliards d’euros) et, probablement, la France ensuite. On entrerait dans une course sans fin de chaque pays aux dévaluations compétitives, anti-salariales et déflationnistes renforçant encore la guerre économique pour prendre des parts de marché au détriment des partenaires européens ».

    Le risque d’attaques spéculatives est réel, et il est probable qu’un GREXIT entraînerait un éclatement de la zone Euro. Mais, cet éclatement serait largement positif pour trois pays, l’Italie, la France et le Portugal. Si cet éclatement est anticipé (et pourquoi ne le serait-il pas ?), les gouvernement peuvent s’entendre sur une sortie collective, et fixer des limites à la dépréciation de leurs monnaies. En fait, cet éclatement de l’Euro ne pénalisera qu’un seul pays : l’Allemagne, qui verra sont excédent commercial se réduire très rapidement. Tout cela a été calculé de nombreuses fois et ces calculs ont montré que les conséquences d’un éclatement de l’Euro ne seraient, là non plus, pas « apocalyptique » comme l’écrivent les rédacteurs du document de la CEN. Ici, on voit bien l’idéologie européiste en action qui prétend que, hors de l’Euro, point de salut. Ce qui revient à dire que l’on est dans l’idéologie, et nul part ailleurs.

    Un discours essentiellement idéologique

    On voit la nature profonde du document de la CEN dans l’extrait suivant : « Mais le grexit serait la meilleure façon de légitimer le discours nationaliste de l’extrême droite (Aube dorée en Grèce, FN en France…) ». Autrement dit, si Mme Marine le Pen dit qu’il fait soleil à Athènes en plein midi, nous devrions tous nous précipiter sur nos manteaux et nos parapluies et crier qu’il pleut et qu’il fait froid à Athènes. Tel est le niveau de raisonnement ou est tombé le Comité Exécutif National du PCF dans son document de travail. Cela en dit long sur la terreur qui semble avoir saisi ses rédacteurs, mais aussi très long sur jusqu’où les membres de la CEN sont prêt à aller pour induire les cadres et les militants de leur parti à emprunter une voie sans issue. Car, il faut le redire encore et encore, un GREXIT n’est nullement la propriété d’un parti mais une solution économique et politique, qui doit être traitée d’un point de vue économique et politique, et non idéologique.

    Le Comité Exécutif National du PCF a donc commis un document qui est largement idéologique. Il en dit long sur le désarroi de la direction du PCF (ou d’une partie de celle-ci) confrontée à la réalité, une réalité qu’il n’hésite pas à tordre ou a dissimuler. Car, il y a suffisamment de personnes de valeurs au sein de ce parti pour que l’on puisse penser que ces distorsions de la réalité, et ces mensonges, ne sont pas le produit de l’ignorance mais bien celui d’une ligne politique.

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  • Le parlement grec vote sous le chantage et la menace

    Lettre de Zoé Konstantopoulou

    La lettre de la Présidente du Parlement grec au Président de la République et au Premier ministre :

     

    À M. le Président de la République, M. Prokopis Pavlopoulos

    À M. le Premier ministre, M. Alexis Tsipras

    Du fait de mes devoirs institutionnels, je vous signale que les conditions dans lesquelles est introduit au débat le projet de loi « Mesures urgentes de mise en œuvre de la L. 4334/2015», composé du texte déposé dans la nuit du 20 au 21 juillet 2014, comportant 977 pages, incluant tous les textes que les parlementaires doivent étudier et prendre en considération afin de former un avis et de voter selon la procédure d’urgence dans la journée en cours, et qui contient :

    1. en 1 article (article premier) les008 articles du Code de procédure civile et ceux de la loi d’introduction du Code de procédure civile, et
    2. en un article (article 2) les 130 articles relatifs à la transposition au droit grec d’une directive de l’UE (NdT : directive sur les banques et le bail-in, entre autres)

    ne garantissent pas que la Constitution soit respectée, que le fonctionnement démocratique soit protégé, que le pouvoir législatif du Parlement soit exercé ni que les parlementaires votent selon leur conscience.

    Sous un régime de chantage plus qu’évident, provenant de gouvernements étrangers- membres de l’UE, et dirigé contre le Gouvernement grec et les parlementaires, il est introduit et, qui plus est, «sans la possibilité d’introduire le moindre amendement», un texte législatif qui entreprend une intervention majeure sur le fonctionnement de la Justice et sur l’exercice des droits des citoyens, de manière qui abolit tant le fonctionnement de la République grecque en tant qu’état social de droit, où la séparation des pouvoirs peut fonctionner, que la préservation du principe du procès équitable.

    Des Ministres qui ne sont pas d’accord avec son contenu sont contraints d’introduire ce texte au Parlement, alors qu’ils s’y opposent directement, tandis que des parlementaires, qui s’opposent également à son contenu, sont contraints de voter pour.

    Le tout sous menace directe de faillite désordonnée.

    Il s’agit d’un acte législatif qui provient de la dernière période parlementaire, déposé par l’ancien ministre de la Justice, M. Ch. Athanasiou, concernant lequel, en décembre 2014, les avocats de l’intégralité du pays avaient été invités à se prononcer dans le cadre d’un référendum organisé sous l’égide de l’Assemblée générale des présidents des barreaux du Pays, et dont le résultat était le rejet du projet de loi, avec une majorité de plus de 93% des avocats qui ont voté contre.

    En outre, contre le projet de loi ce sont exprimés également les représentants de la Justice, les assemblées administratives des Tribunaux et, dans l’ensemble, les acteurs sociaux intéressés. Les deux partis au gouvernement s’étaient engagés avant les élections nationales de ne pas introduire ledit acte législatif et aucun des deux n’a changé d’avis ni de position quant au fond du texte.

    Le fait que ce texte législatif ait été choisi par des gouvernements étrangers, participant au Sommet européen, comme « pré-requis » c’est-à-dire, comme condition pour entamer des négociations en vue d’une solution (NdT: solution au « problème grec »), montre la taille du dédain dont font preuve lesdits gouvernements étrangers envers les principes du fonctionnement du parlement, de la souveraineté populaire et, enfin, de la démocratie.

    La responsabilité institutionnelle de tous est énorme. En assumant ma responsabilité en tant que Présidente du Parlement, je vous demande d’informer vos homologues à propos de ma lettre présente que je notifierai par la suite à mes homologues de toute l’Europe, à la suite de mes interventions antérieures, de mes propositions et de ma lettre récente au Président du Parlement européen, M. Martin Schultz, qui a été notifiée aux membres du Parlement européen.

    Cette attaque violente contre la Démocratie ne peut pas être commise dans le contexte de l’Union européenne. Et elle ne peut certainement pas être commise dans le silence.

    Athènes, le 22 juillet 2015

    Avec honneur,

    La Présidente du Parlement grec

    Zoé Ν. Konstantopoulou

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