Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Les USA n’acceptent que les dirigeants à leur botte.

     

    Le 23 juin 2009, Obama et Hillary Clinton ont obtenu ce qu’ils recherchaient depuis des mois aux Honduras : le renversement du président progressiste démocratiquement élu, Manuel Relaya, par des militaires putschistes à la solde des USA. Ce coup d’Etat avait été préparé par des manifestations suscitées par des organisations de la société civile financées par Washington au titre de l’aide à la démocratie et à la défense des droits de l’Homme.

    Cette méthode est devenue un classique de la politique étrangère US. Alors qu’on nous inonde quotidiennement du moindre fait divers survenu aux USA, nos médias passent sous silence le travail de sape conduit par Washington dans les pays où ils veulent obtenir un « changement de régime » (« regime change », selon la doctrine en vigueur là-bas).

    La Bolivie est dans le collimateur :

    L'opposition bolivienne reçoit de l'argent et des consignes de la part des Etats-Unis afin de renverser le président légitime Evo Morales et son gouvernement, a annoncé mardi la ministre bolivienne de la Communication, Marianela Paco.

    A titre d'exemple, elle a cité un document prévoyant 23 actions concrètes à effectuer pour parvenir à cette fin, rapporte l'agence Prensa Latina.

    Baptisé Plan stratégique pour la Bolivie, ce document a été rédigé par l'Interamerican Institute for Democracy dirigé, entre autres, par Carlos Sanchez Berzain, ex-ministre bolivien réfugié aux Etats-Unis et accusé dans sa patrie d'avoir participé à un massacre en octobre 2003, sous le gouvernement de Gonzalo Sanchez de Lozada.

    "Nous avons des preuves irréfutables, premièrement, au sujet du financement qu'ils (les opposants) reçoivent pour mener une campagne négative contre la démocratie et, deuxièmement, au sujet des liens directs de l'opposition avec Carlos Sanchez Berzain", a déclaré Marianela Paco lors d'une conférence de presse au Palais du gouvernement.

    Le Plan stratégique pour la Bolivie affirme notamment que la démocratie en Amérique latine "a été dérobée par des gouvernements populistes et néolibéraux qui interdisent, étouffent et font craindre la pensée libre", mais oublie de dire que ces gouvernements ont tous été élus à la suite d'un vote démocratique.

    Le document appelle en outre à "provoquer des troubles" au moyens de messages postés sur les réseaux sociaux afin de "stimuler le mécontentement social".

    Pour démontrer l'implication d'opposants boliviens dans la campagne calomnieuse orchestrée depuis les Etats-Unis, Marianela Paco a cité les propos tenus par la députée du Parti démocrate-chrétien Norma Pierola et son collègue de l'Unité démocratique Amilcar Barral. La première avait déclaré qu'il n'y avait pas de crime à recevoir des fonds de l'extérieur et le second avait confirmé que les personnalités politiques de l'opposition entretenaient des contacts permanents avec Carlos Sanchez Berzain.

    Il y a exactement une semaine, le président bolivien a accusé l'opposition de recevoir des fonds servant à financer les campagnes électorales d'hommes politiques de droite qui avaient fui la Bolivie et qui bénéficiaient du soutien de Washington.



    Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/international/20160120/1021079142/bolivie-les-usa-oeuvrent-au-renversement-du-president-legitime.html#ixzz3zOEPW9QH

    --

    Aujourd'hui face à l'Union européenne "rester assis, c'est se mettre à genoux." Yannis Youlountas

    "Ce qui me frappe le plus, c'est la résignation de notre société à ne pas comprendre" Marcel Gauchet

      « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple …le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

                        Article 35 de la Déclaration des droits de L’Homme et du citoyen  24/06/1793

    Lien permanent Catégories : Monde 0 commentaire
  • Aux 441 députés lâches !

     

    Vous avez été 441 députés, membres de l’Assemblée nationale, élus du peuple, à ne pas participer au vote sur le projet de loi constitutionalisant l’état d’urgence et la déchéance de la nationalité.

    En vous défilant de la sorte, vous avez été lâches. Mais pire que cela, vous avez discrédité le mandat que le peuple vous a confié. Vous êtes la honte de la démocratie, la honte de la République, la honte de la France.

    Peu importe votre nom et le parti que vous représentez. Vous êtes la négation même de toute idée démocratique.

    Vous justifiez le rejet grandissant que vos comportements inspirent chez un nombre toujours plus nombreux de Françaises et de Français qui n’ont plus, pour exprimer le dégoût que justifient vos pratiques, que le choix de voter FN ou de s’abstenir.

    Je suis de ceux qui croient à la démocratie représentative, seule possible au niveau d’une grande Nation. Mais pour que la représentation remplisse son rôle, désormais, il faut qu’elle soit limitée dans le temps et que le mandat ne devienne pas une profession. Il faut que le mandat soit unique et qu’aucun cumul ne vienne ajouter un mandat à un autre mandat.  Il faut surtout que la représentation soit comptable devant ses mandants et qu’un référendum révocatoire puisse sanctionner les élus défaillants. Nous sommes loin du compte. Et pourtant, alors que la démocratie même est en danger, de telles dispositions s’imposent si on veut la sauver.

    En d’autres temps, 80 députés avaient eu le courage de refuser les pleins pouvoirs au liquidateur de la République. L’Histoire retiendra que vous êtes les liquidateurs de la confiance que le peuple pouvait encore avoir en vous.

    Partez ! Sinon, il faudra bien que nous vous chassions, députés indignes.

    Raoul Marc Jennar

    Lien permanent Catégories : France, terrorisme 0 commentaire
  • Zika, une nouvelle mystification

     
     
     
    mercredi 03 février 2016
         

    > Zika, une nouvelle mystification

    > Et hop,  nous voilà repartis pour un tour ! Après le sida, la grippe A, ebola et autres chikungunya, l’OMS a trouvé un nouveau virus banal qu’elle est occupée à transformer en grande menace mondiale.  Je voulais me plonger  aujourd’hui dans le dossier Zika et aller y dénicher ce qu’on ne vous dit pas.  Mais ce matin, j’ai trouvé dans ma boîte mail la traduction d’un article rédigé par le journaliste américain John Rappoport.  Mon illustre confrère a fait le boulot et il a trouvé trois infos que les grands médias  sont en train de vous cacher : 1) Le lien de causalité entre le virus Zika et le risque de microcéphalie des bébés n’est nullement établi.  2) Il est par contre prouvé que l’exposition de la femme enceinte aux pesticides peut affecter le développement cérébral du fœtus. 3) Les herbicides à base de glyphosate (Round Up) sont également soupçonnés de provoquer des malformations congénitales, y compris la microcéphalie.

    > Bref, on assiste sans doute  à une xième répétition du scénario de la fausse épidémie  dissimulant un vrai  problème sanitaire sous-estimé, à savoir ici l’impact de la pollution agricole sur le développement du cerveau des enfants à naître.  La suite du feuilleton est connue :  Big Pharma et ses relais de l’OMS vont se lancer dans la mise au point de vaccins et  dans la fabrication d’antiviraux censés contrer le fléau. Le pire, c’est que le prétendu coupable viral  est véhiculé par un moustique et que les brillants stratèges de santé préconisent de lui faire la guerre sans tarder. Comment ?  À grand renfort d’insecticides, bien entendu !  Sous prétexte d’attaquer le vecteur du Zika,  on va donc  renforcer les agressions chimiques qui ont probablement conduit à la flambée brésilienne de « petites têtes ».

    > Pour justifier la guerre antivectorielle, je ne serais même pas étonné qu’on réhabilite un produit aussi toxique que le DDT. Vu qu’il est interdit dans nos pays occidentaux, beaucoup s’imaginent  que le dichlorodiphényltrichloroéthane est prohibé partout ailleurs. Erreur : dans les pays tropicaux, ce puissant insecticide continue d’être employé dans la lutte contre les  vecteurs de maladies. Pour les empoisonneurs industriels,  l’émergence du Zika est une occasion rêvée de relancer la production et de trouver de nouveaux débouchés !  Dans le genre, on a déjà connu ça avec le sida : avant qu’on lui trouve une action antirétrovirale,  l’AZT était un médicament anticancéreux abandonné en raison de sa trop grande toxicité.  Et depuis que le poison est dilué dans les trithérapies,  on ne lui trouve plus que des vertus. À propos du sida , permettez-moi de vous signaler  l’enquête sur les « sérodissidents » parue dans la revue Néosanté du mois de février. Notre journaliste Pryska Ducoeurjoly est allée à la rencontre de ces séropositifs qui ne se soignent pas et qui s’en portent très bien.  Dans le numéro du mois mars, je vais creuser un peu cette histoire de Zika. Mais dans l’immédiat, et je vous laisse en compagnie de John Rappoport.

    >  

    Yves Rasir

    >  

    >  

    Zika: ou comment l'OMS transforme un virus banal en menace mondiale

    > Comment l'OMS peut-t-elle envisager une relation entre le virus Zika et les cas de microcéphalies alors que sur 3.448 recensés au Brésil seul 270 cas ont été confirmés et 6 d'entre eux seulement avaient le virus Zika.

    > 1) D'après une étude d'une revue de Neurologie, 25 000 cas de microcéphalies sont diagnostiqués annuellement rien qu'aux Etats-Unis. 
    > Pourtant, en 2009, la "menace Zika" n'était pas encore à l'oeuvre. Pourquoi ces nombreux cas n'ont-ils pas inquiété outre mesure le gouvernement américain à ce jour alors que 270 cas au Brésil motive l'OMS a déclarer ce virus comme une urgence de santé publique mondiale, tout en n'ayant objectivement, aucune preuve d'une relation de causalité entre ce virus et les cas de microcéphalies. Y aurait-il une autre cause plausible à ces cas?

    > 2) Une étude de la revue scientifique Evironmental Health Perspectives datant de 2011 indique que les pesticides peuvent provoquer ce type de malformation congénitale:

    >  " La présence contre l'absence de niveaux quantifiables d'atrazine ou d'un métabolite spécifique de l'atrazine a été associé avec un ratio de restriction de croissance fœtale [odds (OR) = 1,5; 95% d'intervalle de confiance (IC), 1,0-2,2] et une petite circonférence de la tête (OR = 1,7; IC 95%, 1,0-2,7)." 
    > " Le périmètre crânien était inversement associée à la présence de métolachlore urinaire quantifiable."

    > "CONCLUSIONS:
    > Cette étude est la première à évaluer les associations de résultats à la naissance avec de multiples biomarqueurs urinaires d'exposition aux herbicides triazines et chloroacétanilide. La preuve d'une association avec des résultats défavorables au niveau de la grossesse soulève des préoccupations particulières pour les pays où l'atrazine est encore en usage."

    >  

    > 3) L'atrazine n'est visiblement pas le seul responsable puisque le glyphosate de Monsanto également.

    Une étude indépendante de 2010 indique qu'"Il y a de plus en plus de preuves soulevant des inquiétudes concernant les effets des herbicides à base de glyphosate sur les personnes vivant dans les zones où les herbicides sont intensément utilisées. Les femmes exposées pendant la grossesse aux herbicides exposent leur progéniture à des malformations congénitales, y compris la microcéphalie [petites têtes], anencéphalie [manque de grandes parties de cerveau et du crâne dans les embryons], et des malformations crâniennes ".

     

    4) Un article de mai 2015 démontre que le Brésil est l'un des plus gros consommateurs de pesticides au monde et que cela semble préoccuper de plus en plus la population.

     Est-ce qu'une menace virale gonflée pourrait dévier l'attention du peuple?

     "Des procureurs brésiliens ont déclaré lundi qu'ils réclamaient au moins 50 millions de reais (16,6 millions $) auprès de fabricants multinationaux de pesticides pour des violations alléguées de sécurité dans un centre de collecte de contenants de pesticides utilisés."

    "Le Brésil est l'un des plus grands producteurs agricoles du monde et de le plus gros acheteur de pesticides, selon Phillips McDougall, un cabinet de conseil et de recherche d'entreprise agricole, établi en Ecosse."

    "Les accusations viennent de scientifiques, des régulateurs, des fonctionnaires et des consommateurs de la santé publique se plaignant de plus en plus que l'ascension du Brésil en tant que puissance agricole a conduit à une utilisation dangereuse et excessive de pesticides.

    Reuters a rapporté en avril qu'au moins quatre fabricants étrangers vendent au Brésil des pesticides qu'ils ne sont pas autorisés à vendre dans leurs marchés domestiques.

    5) A part la soit disant relation entre Zika et microcéphalie (dont on attend toujours la moindre preuve), qu'est-ce qui justifie le branle-bas de combat de l'OMS? Voyons voir les symptômes:

    "L’infection est asymptomatique dans les trois-quarts des cas. Les symptômes, quand ils existent, apparaissent trois à douze jours après la piqûre, sous forme d’éruption cutanée avec ou sans fièvre. A cela peuvent s’ajouter fatigue, maux de tête et courbatures, laissant penser à un syndrome grippal. Le virus peut aussi se manifester par une conjonctivite, un œdème des mains ou des pieds. Ces symptômes disparaissent généralement en deux à sept jours, précise l’OMS. A priori, l’infection est immunisante."

     

    Conclusion: Le virus Zika, pour lequel l'OMS agite le spectre d'une pandémie mondiale, semble au final plutôt banal. Il n'est pas mortel, ne provoque pas de symptômes graves mais simplement une sorte de syndrome grippal. Il y a plusieurs études scientifiques qui attestent d'un lien entre les pesticides et les cas de microcéphalies. Parallèlement, aucune preuve sérieuse n'évoque un lien de causalité entre le virus Zika et les cas de microcéphalie. Malgré cela, plusieurs pays recommandent aux habitants de reporter leurs grossesses (plusieurs mois à plusieurs années selon les pays). Il convient de rappeler également que l'on ignore quels effets peuvent avoir les moustiques génétiquement modifiés financés par Bill Gates qui ont été lâchés au Brésil ni s'ils peuvent constituer un problème de santé public.  

    Références: Jon Rappoport (journaliste d'investigation)

    Publié par Fawkes News

    Lien permanent Catégories : Santé 0 commentaire
  • Une réponse de gauche à la menace terroriste : l’exemple de Cuba

    www.initiative-communiste.fr

    La plupart des gens associent Cuba aux voitures anciennes authentiques, à l’exquise salsa, aux plages de rêve, aux cigares, aux mojitos … Rares sont ceux qui savent que le pays vit depuis 1959 sous un niveau de menace de niveau 4. Comment les Cubains le vivent-ils et que pouvons-nous puiser dans leur expérience de spécialistes ?

     

     

    Au niveau 4 depuis 55 ans

    > Il y a 57 ans, quand Fidel et les siens l’emportent sur l’armée et chassent le dictateur Batista, les 1 % des Cubains les plus fortunés font eux aussi leurs valises. Il se replient dans leurs résidences secondaires à Miami, à quelque 200 km de l’île. Ils sont persuadés que les rebelles barbus ne tiendront pas plus de quelques mois et qu’ils pourront rapidement récupérer leurs privilèges. Le gouvernement des Etats-Unis lui aussi pense pouvoir bientôt contrôler les « barbudos ». Mais il apparaît bien vite que le nouveau gouvernement rebelle ne se laissera pas mater de sitôt. Fin 1959 le président Eisenhower lance un programme pour saper la révolution cubaine.

    C’est le début d’une longue série d’attentats terroristes contre l’île : des crèches, des grands magasins, des hôtels et d’autres bâtiments publics sont la cible d’attaques à la bombe. Le 4 mars 1960 un navire plein d’armes belges saute dans le port de La Havane. Des contre-révolutionnaires armés sèment la terreur dans les campagnes avec le soutien d’une couverture aérienne des Etats-Unis. Ensuite ce sont les actions de sabotage, les explosions par dizaines, les tentatives d’assassinat contre Castro par centaines. Des invasions ont lieu le long de la côte par des commandos armés qui tuent les habitants sans discrimination. Les Etats-Unis n’hésitent pas à utiliser des armes bactériologiques pour anéantir les récoltes et ils répandent certaines maladies comme la dengue, faisant des centaines de morts.

    En avril 1961 des bombardiers étatsuniens pilonnent les aéroports cubains pour préparer une invasion militaire par 1.200 mercenaires, dans la Baie des Cochons. L’opération est un ratage total. Les stratèges US parviennent à la conclusion que la révolution ne peut être battue que par l’engagement massif de troupes au sol (1). Les projets sont temporairement mis de côté parce que Washington se prépare entre-temps à la guerre au Vietnam. En 1976 la terreur atteint son point culminant lorsqu’un avion de ligne cubain est abattu. Les 73 passagers au complet y perdent la vie. Les années ’90 connaissent un nouveau pic d’agressions. A ce moment, ripostant à une aggravation du blocus économique, Cuba développe son secteur touristique. Cette fois des hôtels, centres touristiques, autobus, aéroports et autres installations de vacances deviennent la cible d’une série d’attentats à la bombe (2).

    L’invasion de l’Irak va de pair avec une authentique hystérie guerrière aux Etats-Unis. La politique à l’égard de Cuba en subit le contre-coup. En effet des voix s’élèvent aux Etats-Unis pour envahir Cuba après l’Irak (3). En Floride des groupes paramilitaires s’entraînent ouvertement avec des armes lourdes en vue d’une future invasion (voir photo) (4).

    Les groupes terroristes opèrent à partir de Miami. Ils sont souvent formés et entraînés par la CIA. Ils avaient été créés autrefois par les 1 % de Cubains partis à Miami, avec la collaboration des services de sécurité américains et le financement des pouvoirs publics. Ils sont encore toujours tolérés aujourd’hui.

    Ils ne sont du reste pas seulement utilisés contre Cuba. Le super-terroriste Orlando Bosch qui commet avec Luis Posada Carriles l’attentat précité contre l’avion de ligne sert également dans l’Opération Condor (5). Il s’agit de l’opération CIA qui dans les années ’70 et ’80 du siècle dernier a soutenu toute une série de dictatures en Amérique du Sud dans la répression et les pratiques de torture contre tout ce qui était progressiste. Luis Posada Carriles est actif notamment dans la guerre des Contras au Nicaragua qui fit de dizaines de milliers de victimes innocentes. Bosch, tout comme Posada Carriles, est protégé par les autorités étatsuniennes. Posada Carriles coule toujours des jours heureux à Miami.

    25 fois Paris

    A Cuba le terrorisme n’est donc jamais bien loin. L’ensemble des attentats terroristes a tué 3.478 personnes, soit 25 fois le nombre de victimes des attentats de Paris. 2.099 ont été blessées ou mutilées ou sont restées invalides. (6).

    Dans ces circonstances on pourrait s’attendre à une société militarisée avec une forte présence de bleu et de kaki dans les rues. On pourrait aussi s’attendre à ce que les autorités proclament régulièrement l’état d’urgence pour des semaines ou des mois, ou qu’elles mettent régulièrement à l’arrêt les transports publics, interdisent les compétitions sportives, ferment temporairement les écoles, suspendent en permanence les libertés, etc.

    Mais ce n’est absolument pas le cas. Pas de tanks ni de véhicules militaires dans les rues, pas de tireurs d’élite ni de paramilitaires près des bâtiments publics, pas même lors de manifestations de masse comme le cortège annuel du 1er mai ou les visites papales. En de telles occasions des centaines de milliers de personnes se réunissent en un même lieu.

    Ce n’est pas que Cuba prenne la menace terroriste à la légère ou lâche la bride aux terroristes potentiels, bien au contraire. Depuis ’59 la lutte anti-terroriste est la priorité absolue du gouvernement cubain. Les meilleures forces de tout le pays sont engagées dans la lutte contre le terrorisme. Mais l’approche est totalement différente de la « war on terror » comme nous l’avons sous Bush ou comme elle est est actuellement menée en France et en Belgique.

    L’approche cubaine

    Les révolutionnaires cubains ont parfaitement compris dès leur lutte de libération que les Etats-Unis ne toléreraient jamais un gouvernement progressiste, encore moins une révolution socialiste, dans leur arrière-cour. Ils savaient qu’après leur prise de pouvoir ils seraient aux prises pendant longtemps avec des agressions et une subversion venues de Washington. Fidel a dit à ce propos, quelque six mois avant la victoire, à l’occasion d’un bombardement sur un village de montagne : « Quand cette guerre prendra fin, une autre viendra pour moi, qui sera bien plus longue et plus grande, à savoir le combat contre eux [les Américains] » (7).

    La lutte contre le terrorisme et la subversion est menée de deux manières à Cuba : en s’appuyant sur la population et en infiltrant les réseaux terroristes.

    L’appui sur la population

    En 1960, appuyés par la CIA, des contre-révolutionnaires opéraient dans les montagnes au centre de l’île. Pour les éradiquer le gouvernement n’envoya pas l’armée. En lieu et place, cent mille volontaires furent mobilisés, avec succès.

    La même année Cuba connut des attentats à la bombe à La Havane et dans d’autres villes. A nouveau la population fut mobilisée pour écarter le terrorisme. Dans chaque quartier, un CDR (8) fut créé, un comité qui veillait à la sécurité du quartier. Ainsi naquit un grand système collectif de vigilance. Au fil des ans ces comités de quartier s’occupèrent également de problèmes sociaux ou économiques des habitants du quartier, santé publique (éradication de moustiques dangereux, collectes de sang …), organisation des élections, recyclage …

    Cuba s’appuie également sur sa population pour défendre le pays d’une éventuelle invasion militaire. Aujourd’hui, aux côtés de l’armée régulière, le système défensif peut compter sur deux millions de Cubains qui sont sur le pied de guerre dans les 48 heures. Ces volontaires reçoivent un entraînement annuel et savent où aller s’armer le cas échéant.

    L’infiltration

    Une collaboration avec Washington n’était guère envisageable jusqu’à présent. Aussi ne restait-il qu’une seule option aux Cubains : l’infiltration. C’est précisément ce que les « Cuban Five », les Cinq de Cuba, ont accompli pendant les années ’90. Ils ont infiltré les groupes terroristes les plus violents en Floride afin de collecter le maximum d’informations et de pouvoir déjouer des attentats. Ils ont ainsi pu empêcher une bonne centaine d’attentats (9).

    Ce genre d’infiltrations est tout sauf évident. Les terroristes ne sont pas des mauviettes et n’hésitent pas à assassiner renégats ou infiltrés. S’ils sont démasqués, les infiltrés risquent également de lourdes peines de prison aux Etats-Unis. C’est ainsi qu’en 2001 les Cinq agents anti-terroristes cubains furent condamnés collectivement à quatre fois la perpétuité plus 77 ans. L’ironie veut que cela se passait juste quelques mois après les attentats contre le World Trade Center à New York.

    Lorsqu’en juillet 2004, lors d’une visite en prison, nous demandons à Gerardo Hernández, chef des Cinq, pourquoi il a accepté une mission aussi risquée, il sourit : « Je ne suis pas du tout une exception, vous savez » répond-il. « Si vous vous adressez à 10 Cubains pour faire ce genre de boulot dans l’intérêt de notre peuple, je suis sûr que 7 d’entre eux diront oui sans hésiter. Nous savons tous ce que c’est que perdre des amis ou des parents dans un attentat ».

    Depuis le 17 décembre 2014 les USA ont entamé des démarches en vue d’une reprise des relations avec Cuba. Les Cinq sont libérés dans ce contexte, après 16 années de campagnes internationales (10). Mais jusqu’à présent la politique de déstabilisation et le blocus économique des Etats-Unis demeurent intacts.

    Un autre regard

    Dans les médias de masse l’image de Cuba est toujours négative. Le Cuba bashing est de bon ton. Certains faits sont amplifiés, d’autres sont systématiquement occultés ou criminalisés. S’il se produit à Cuba quelques arrestations administratives, cela devient vite une info internationale, alors que dans notre propre pays il y a des dizaines d’arrestations de ce genre chaque année. Inversement les informations traitent généralement le blocus économique – le plus long de l’Histoire – comme un détail, en supposant qu’elles le mentionnent. Pour vous donner une idée, en 55 ans le coût de ce blocus a atteint 11 fois le PNB (11). Pour la Belgique un tel calcul équivaudrait à 4.000 milliards d’euros et pour la France à 23.000 milliards d’euros. Difficile d’appeler ça un détail.

    Le pire est qu’on ne parle jamais de la menace terroriste permanente. Cuba est considéré comme un pays normal, alors qu’il vit depuis 55 ans sous une menace terroriste permanente. Depuis les événements du vendredi 13 novembre nous savons maintenant pour la première fois ce que cela signifie. Une situation de ce genre bouleverse un pays. Pour la première fois nous sommes peut-être en état de nous représenter ce que qu’implique de vivre sous de telles conditions. Ce qui nous permettra peut-être de faire preuve d’une meilleure compréhension à l’égard de Cuba.

    Cela nous incitera peut-être aussi à exiger de Washington qu’il en finisse une fois pour toutes avec les groupes terroristes sur son propre sol, plus précisément à Miami. Il n’est jamais mauvais de commencer à balayer devant sa porte.

    Katrien Demuynck et Marc Vandepitte ont écrit plusieurs ouvrages sur Cuba.

    Notes :

    (1) Les plans émanaient notamment de McNamara, Ministre des Affaires étrangères de l’époque. T. Diez Acosta : October 1962, The ‘Missile’ crisis as seen from Cuba. New York 2002, p. 86.

    (2) Demuynck K. (ed.) : The incredible case of the Cuban Five. Evidence from the International Commission of Inquiry into the Case of the Cuban Five, Londres 2014, p. 39-51.

    (3) Hans Hertell, ambassadeur US en République Dominicaine et proche de Bush a déclaré juste après la chute de Bagdad : “Les événements en Irak sont un signal positif et sont un bon exemple pour Cuba où la semaine dernière le régime de Fidel Castro a ordonné l’arrestation de plus de 80 citoyens pour leurs seules idées”. Jeb Bush, actuel candidat républicain à la présidence et frère de, déclarait à peu près au même moment : “Après notre succès en Irak, nous devons regarder vers notre voisin. Nous devons expliquer à nos frères d’Amérique latine et d’ailleurs qu’un régime qui ne respecte pas les droits de l’homme ne peut pas être maintenu”. Cf resp. El Expresso, 13 avril 2003 et www.americas.org/news/nir/20….

    (4) Sun Sentinel 6 avril 2003.

    (5) Stella Calloni. Operación Condór. Pacto Criminal, La Havane, 2005.

    (6) cf http://www.theguardian.com/us-news/…

    (7) Dans une lettre à Celia Sánchez in Suárez Pérez E. & Caner Román A. (éd.) : De cinco palmas a La Habana, La Havane 1998, p. 143.

    (8) CDR : Comité de Defensa de la Revolución.

    (9) Sur les Cinq de Cuba voir : http://www.cubanismo.net/cms/fr/art…

    (10) cf http://cubanismo.net/cms/fr/campagn…

    (11) cf http://www.elnuevodia.com/noticias/… Le PNB est ce qu’un pays produit de richesses en un an (biens et services).

    Par Katrien De Muynck, Marc Vandepitte

    30 novembre 2015

    Source : Investig’Action

    Source originale : De Wereld Morgen

    Traduction du néerlandais : Anne Meert pour Investig’Action.

    Lien permanent Catégories : Cuba, terrorisme 0 commentaire
  • « Islamophobie », un mot, un mal plus que centenaire

     

    L’hostilité systématique à l’égard de l’islam est très anciennement ancrée dans la pensée occidentale. D’essence chrétienne, elle prend sa source dans l’esprit de croisade, fleurit pendant l’expansion coloniale et, après un temps de latence, reprend vigueur avec la « guerre contre le terrorisme ». Le mot « islamophobie » qui l’illustre a, quant à lui, une centaine d’années. Si désormais, au nom de la défense de la laïcité, certains intellectuels français très médiatiques ne craignent pas d’assumer la bêtise haineuse qu’il recouvre, d’autres, heureusement, s’emploient à la dénoncer.

     



    Historiquement, l’affrontement armé a encadré la totalité de l’histoire des rapports entre l’Occident et le monde musulman. Il fut le premier mode de contact, lors de la conquête arabe du sud de l’Europe, puis lors des Croisades, en Orient. Et si l’on s’en tient à la colonisation française à l’ère moderne, toutes les générations de Français depuis 1830 ont perçu des échos d’affrontements avec le monde arabo-musulman au sein de l’empire : prise d’Alger (1830), guerre menée par Abd el-Kader (1832-1847), révolte de Kabylie (1871), lutte contre les Kroumirs et établissement du protectorat sur la Tunisie (1880-1881), conquête du Maroc et établissement du protectorat sur ce pays (1907-1912), révolte en Algérie (1916-1917), guerre du Rif (1924-1926), révolte et répression en Algérie (mai 1945), affrontements avec l’Istiqlal et le sultan au Maroc (1952-1956), avec le Néo-Destour en Tunisie (1952-1954), cycle clos par la guerre d’Algérie (1954-1962). La parenthèse fut ensuite refermée...provisoirement, puisque le concept de « choc des civilisations » est revenu en force depuis le début du XXIe siècle.

    L’islamophobie, historiquement inséparable du racisme anti-arabe, a plusieurs siècles d’existence. N’est-il pas remarquable, par exemple, que certains éléments constitutifs de la culture historique des Français soient intimement liés à des affrontements avec le monde arabo-musulman ? Pourquoi Poitiers, bataille mineure, a-t-elle pris la dimension de prélude — victorieux — au « choc des civilisations » ? Pourquoi Charles Martel, un peu barbare sur les bords, est-il l’un des premiers héros de l’histoire de France, comme « rempart » de la civilisation ? Interrogez les « Français moyens », ceux en tout cas qui ont encore la mémoire des dates : Poitiers (732) arrive encore dans le peloton de tête, avec le couronnement de Charlemagne en 800, la bataille de Marignan en 1515 ou la prise de la Bastille en 1789.

    Pourquoi la bataille de Roncevaux en 778, où pas un seul musulman n’a combattu (les ennemis du preux Roland étaient des guerriers basques) est-elle devenue le symbole de la fourberie des Sarrazins, attaquant en traîtres à dix contre un ? Nul ancien collégien n’a oublié qu’il a fait connaissance avec la littérature française, naguère, par la Chanson de Roland. Et nul ne peut avoir chassé de sa mémoire la personnification du Bien par les chevaliers de lumière venant d’Occident et celle du Mal par les sombres guerriers de la « nation maudite / Qui est plus noire que n’est l’encre ». C’est plusieurs siècles avant les théoriciens et illustrateurs de la pensée coloniale que l’auteur écrit : « Les païens ont tort, les chrétiens ont le droit. » La guerre entre « eux » et « nous » commençait sous les auspices du manichéisme le plus candide. Oui, le racisme anti-arabe, longtemps (toujours ?) inséparable de l’islamophobie, a plusieurs siècles d’existence, remonte au Moyen-âge (croisades), puis à la Renaissance avec, notamment, les matamores, littéralement les tueurs de maures, de la Reconquista espagnole.

    Plus tard, à l’ère coloniale, l’hostilité fut énoncée avec la plus parfaite bonne conscience, sur le ton de l’évidence : « C’est évident : l’islam est une force de mort, non une force de vie » (1). Persuadés d’être porteurs des vraies — des seules — valeurs civilisationnelles, les contemporains de la conquête, puis de la colonisation, allèrent de déboires en désillusions : les catholiques et les missionnaires constataient, navrés, que la religion musulmane était un bloc infissurable ; les laïques intransigeants se désolaient, rageurs, de voir que leur conception de la Raison ne pénétrait pas dans ces cerveaux obscurcis par le fanatisme… Dès lors, les notions d’« Arabes » — la majorité des Français appelaient Arabes tous les colonisés du Maghreb — et de musulmans se fondirent en une sorte de magma incompréhensible, impénétrable. Hostilité de race et hostilité de religion se mêlèrent en une seule « phobie ».

    Il revenait à Ernest Renan de synthétiser tout l’esprit d’une époque :

    "L’islam est la plus complète négation de l’Europe. L’islam est le dédain de la science, la suppression de la société civile, c’est l’épouvantable simplicité de l’esprit sémitique, rétrécissant le cerveau humain, le fermant à toute idée délicate, à tout sentiment fin, à toute recherche rationnelle, pour le mettre en face d’une éternelle tautologie : “Dieu est Dieu“." (La réforme intellectuelle et morale, Paris, Michel Lévy Frères, 1871)

    UN MOT QUI REMONTE À 1910

     

    Il faut nommer cet état d’esprit ; le mot « islamophobie » paraît le mieux adapté. Et contrairement à une vulgate répandue, il est plus que centenaire. La première utilisation du mot retrouvée date de 1910. Elle figure sous la plume d’un certain Alain Quellien, aujourd’hui oublié. Il proposait une définition d’une surprenante modernité :

    "L’islamophobie : il y a toujours eu, et il y a encore, un préjugé contre l’islam répandu chez les peuples de civilisation occidentale et chrétienne. Pour d’aucuns, le musulman est l’ennemi naturel et irréconciliable du chrétien et de l’Européen, l’islamisme (2) est la négation de la civilisation, et la barbarie, la mauvaise foi et la cruauté sont tout ce qu’on peut attendre de mieux des mahométans." (La politique musulmane dans l’Afrique occidentale française, Paris, Émile Larose)

    Ainsi, dès sa première apparition écrite, le mot « islamophobie » était accompagné de celui de « préjugé » et du concept de « choc des civilisations ». Suivait une liste impressionnante de citations venant de tous les horizons, multipliant les reproches hostiles : l’islam était assimilé à la guerre sainte, à la polygamie, au fatalisme, enfin à l’inévitable fanatisme.

    La même année, Maurice Delafosse, étudiant lui aussi l’islam, cette fois en Afrique subsaharienne, l’emploie à son tour :

    Pris en bloc, et à l’exception de quelques groupements de Mauritanie encore hostiles à la domination européenne, l’état d’esprit des musulmans de l’Afrique occidentale n’est certainement pas opposé à notre civilisation (…). Quoi qu’en disent ceux pour qui l’islamophobie est un principe d’administration indigène, la France n’a rien de plus à craindre des musulmans en Afrique occidentale que des non musulmans (…). L’islamophobie n’a donc pas de raison d’être dans l’Afrique occidentale. (Revue du Monde musulman, vol. XI, 1910)

    Deux ans plus tard, Delafosse publie son maître ouvrage, dans lequel il reprend mot à mot son article de 1910, en remplaçant seulement les mots « Afrique occidentale » par « Haut-Sénégal-Niger ».

    En 1912, le grand savant Louis Massignon rapporte les propos de Rachid Ridha, un intellectuel égyptien, lors du congrès international des oulémas. Évoquant les attitudes des différentes puissances à l’égard de l’islam, Massignon reprend le mot à son compte : « La politique française pourra devenir moins islamophobe » (sous-entendu : que les autres puissances coloniales). De façon significative, il titre son article « La défensive musulmane » (3). On a bien lu : « défensive » et non « offensive ».

    Après guerre, Étienne Dinet, grand peintre orientaliste converti à l’islam et son ami Slimane ben Ibrahim réemploient le mot dans deux ouvrages, en 1918 puis en 1921 (4). Dans le second, ils exécutent avec un certain plaisir un jésuite, le père Henri Lammens, qui avait publié des écrits à prétention scientifique, en fait des attaques en règle contre le Coran et Mohammed. Dinet conclut : « Il nous a semblé nécessaire de dévoiler, non seulement aux musulmans, mais aussi aux chrétiens impartiaux, à quel degré d’aberration l’islamophobie pouvait conduire un savant. »

    Le mot apparaît également dans la presse, justement dans une critique fort louangeuse du premier de ces ouvrages : « Le fanatisme de Mohammed n’est ni dans sa vie ni dans le Coran ; c’est une légende inventée par les islamophobes du Moyen Âge » (5).

    UN MENSONGE HISTORIQUE QUI DURE

     

    Le mot (non la chose) va ensuite disparaître du vocabulaire jusqu’aux années 1970-1980. En 2003, deux écrivaines, Caroline Fourest et Fiametta Venner, publient dans leur revue un dossier au titre évocateur, « Islamophobes… ou simplement laïques ? » (6). Le titre de l’article introductif utilise le mot « islamophobie » assorti d’un prudent — et significatif — point d’interrogation. Il commence par cette formule : « Le mot “islamophobie“ a une histoire, qu’il vaut mieux connaître avant de l’utiliser à la légère ». Certes. Mais elles se fourvoient et, exposition médiatique aidant, elles ont fourvoyé depuis des dizaines d’essayistes, probablement des milliers de lecteurs. Car elles affirment que les mots « islamophobie » et « islamophobe » ont été en quelque sorte des bombes à retardement déposées par la révolution iranienne, puis repris par des obscurantistes musulmans un peu partout en Occident. Les deux essayistes affirment en effet :

    "Il [le mot « islamophobie »] a été utilisé en 1979 par les mollahs iraniens qui souhaitaient faire passer les femmes qui refusaient de porter le voile pour de “mauvaises musulmanes“ en les accusant d’être “islamophobes“. Il a été réactivité au lendemain de l’affaire Rushdie, par des associations islamistes londoniennes comme Al Muhajiroun ou la Islamic Human Rights Commission dont les statuts prévoient de “recueillir les informations sur les abus des droits de Dieu“. De fait, la lutte contre l’islamophobie rentre bien dans cette catégorie puisqu’elle englobe toutes les atteintes à la morale intégriste (homosexualité, adultère, blasphème, etc.). Les premières victimes de l’islamophobie sont à leurs yeux les Talibans, tandis que les “islamophobes“ les plus souvent cités par ces groupes s’appellent Salman Rushdie ou Taslima Nasreen !"

    Cette version, qui ignore totalement l’antériorité coloniale du mot, sera reprise sans distance critique en 2010 par l’équipe du Dictionnaire historique de la langue française : « Islamophobie et islamophobe, apparus dans les années 1980… », donnant ainsi à cette datation – une « simple erreur » d’un siècle — un couronnement scientifique.

    Cette « erreur » reste très largement majoritaire, malgré les mille et un démentis. Caroline Fourest a ensuite proposé en 2004 dans son essai Frère Tariq, une filiation directe entre le khomeinisme et le penseur musulman Tariq Ramadan, qui le premier aurait tenté selon elle d’importer ce concept en Europe dans un article du Monde Diplomatique de 1998. En fait, si le mot y figure effectivement, entre guillemets, ce n’est que sous forme de reprise : « On peut parler d’une sorte d’ “islamophobie“, selon le titre de la précieuse étude commandée en Grande-Bretagne par le Runnymede Trust en 1997 » (7). Il paraît difficile de faire de ce membre de phrase une tentative subreptice d’introduire un concept dans le débat français. D’autant… qu’il y figurait déjà. Un an plus tôt, dans le même mensuel, le mot était déjà prononcé par Soheib Ben Cheikh, mufti de la mosquée de Marseille : « La trentaine ardente et cultivée, il entend “adapter un islam authentique au monde moderne“, combattre l’ “islamophobie“ et, simultanément, le sentiment de rejet, de frustration et d’“enfermement“ dont souffrent les musulmans de Marseille » (8).

    LE « SANGLOT » DE L’HOMME BLANC

     

    Pour les deux écrivaines déjà citées, c’est le mot même qui est pourtant à proscrire, car il est porteur de « terrorisme intellectuel », il serait une arme des intégristes dans leur lutte contre la laïcité, interdisant de fait toute critique de l’islam.

    L’essayiste Pascal Bruckner, naguère auteur du Sanglot de l’homme blanc, sous-titré Tiers-Monde, culpabilité, haine de soi (1983), pourfendeur plus récemment de la Tyrannie de la pénitence (2006), ne pouvait que partager les convictions de ses jeunes collègues :

    "Forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 70 pour contrer les féministes américaines, le terme d’“islamophobie“, calqué sur celui de xénophobie, a pour but de faire de l’islam un objet intouchable sous peine d’être accusé de racisme (…). Nous assistons à la fabrication d’un nouveau délit d’opinion, analogue à ce qui se faisait jadis dans l’Union soviétique contre les ennemis du peuple. Il est des mots qui contribuent à infecter la langue, à obscurcir le sens. “Islamophobie“ fait partie de ces termes à bannir d’urgence du vocabulaire »." (Libération, 23 novembre 2010)

    Pour sa part, Claude Imbert, le fondateur et éditorialiste historique du Point, un hebdomadaire en pointe en ce domaine, utilisa — et même revendiqua — le mot dans une déclaration sur la chaîne de télévision LCI le 24 octobre 2003 :

    "Il faut être honnête. Moi, je suis un peu islamophobe. Cela ne me gêne pas de le dire (…). J’ai le droit, je ne suis pas le seul dans ce pays à penser que l’islam — je dis bien l’islam, je ne parle même pas des islamistes — en tant que religion apporte une débilité d’archaïsmes divers, apporte une manière de considérer la femme, de déclasser régulièrement la femme et en plus un souci de supplanter la loi des États par la loi du Coran, qui en effet me rend islamophobe."

    Cette déclaration suscita diverses critiques, qui amenèrent le journaliste à répliquer, la semaine suivante, lors de la même émission : « L’islam, depuis le XIIIe siècle, s’est calcifié et a jeté sur l’ensemble des peuples une sorte de camisole, une sorte de carcan ». Il se disait « agacé » par l’accusation de racisme dont il était l’objet : « L’islamophobie (…) s’adresse à une religion, l’islam, non pas à une ethnie, une nation, un peuple, pas non plus à des individus constituant le peuple des musulmans… ».

    Est-il bien utile de poursuivre la liste de ces nouveaux combattants, de ces modernes « écraseurs de l’infâme » (9) ? Chaque jour, parfois chaque heure, ils ont l’occasion de répéter leurs vérités, dans des hebdomadaires à couvertures en papier glacé, à la télévision, dans des cénacles, sans craindre des contradicteurs ultra-minoritaires… ou absents.

    Si l’utilisation du concept par certains musulmans fondamentalistes, à la moindre occasion, peut et doit irriter, il paraît cependant difficile de contester que des islamophobes existent et qu’ils agissent. Tout acte hostile, tout geste brutal, toute parole insultante contre un(e) musulman(e) parce qu’il (elle) est musulman(e), contre une mosquée ou une salle de prière, ne peut être qualifié que d’acte islamophobe. Et, puisqu’il y a des islamophobes, qu’ils constituent désormais un courant qui s’exprime au sein de la société française, comment qualifier celui-ci autrement que d’islamophobe ?

    Les musulmans de France n’ont nullement besoin d’avocats. Dans leur grande majorité hostiles à la montée — réelle — de l’intégrisme, ils placent leur combat sur le terrain de la défense d’un islam vrai, moderne, tolérant, tout en restant fidèle à la source.

    RÉFUTER LA LOGIQUE D’AFFRONTEMENT

     

    Parallèlement, une forte réaction s’est dessinée, par des auteurs ne se situant pas du tout dans une vision religieuse, pour réfuter et dénoncer la logique d’affrontement. Alors que l’usage même du mot apparaissait à beaucoup comme une concession aux terroristes (au moins de la pensée), Alain Gresh titra justement : « Islamophobie » un article novateur du Monde Diplomatique (novembre 2001). En 2004, le sociologue Vincent Geisser publiait aux éditions La Découverte la première étude synthétique sur la question, La nouvelle islamophobie. L’année suivante, un autre chercheur, Thomas Deltombe, décortiquait chez le même éditeur L’islam imaginaire. La construction médiatique de l’islamophobie en France, 1975-2005.

    Les essais plus récents d’Edwy Plenel, Pour les musulmans (La Découverte, 2013) et de Claude Askolovitch, Nos mal-aimés, ces musulmans dont la France ne veut pas( Grasset, 2013) ont entamé une contre-offensive. Ce dernier affirme, dans son chapitre de conclusion :

    "Ce que la France a construit depuis vingt-cinq ans à gauche comme à droite, à force de scandales, de lois et de dénis, de mensonges nostalgiques, c’est l’idée de l’altérité musulmane, irréductible à la raison et irréductible à la République ; la proclamation d’une identité en danger, nationale ou républicaine, et tout sera licite — légalement — pour la préserver..."

    Chez les catholiques progressistes, même réponse :

    "Schizophrénie. Tandis que les révolutions arabes témoignent d’une soif de démocratie de la part des musulmans, la peur de l’islam empoisonne l’atmosphère en France et, à l’approche des élections, l’épouvantail est agité plus que jamais. Sarkozy n’a-t-il pas voulu un débat sur la place de l’islam dans la République ? Il reprend ainsi un des thèmes favoris du Front national." (Revue Golias, n° 137, mars 2011)

    Autre écho contemporain, sous la plume de Jean Baubérot, spécialiste de la sociologie des religions et de la laïcité :

    "De divers côtés, on assiste à la multiplication d’indignations primaires, de propos stéréotypés qui veulent prendre valeur d’évidence en étant mille fois répétés par le moyen de la communication de masse. L’évolution globale est inquiétante, et cela est dû à la fois à la montée d’extrémismes se réclamant de traditions religieuses (au pluriel) et d’un extrême centre qui veut s’imposer socialement comme la (non) pensée unique et rejette tout ce qui ne lui ressemble pas (…). L’Occident est le “monde libre“ paré de toutes les vertus face à un islam monolithique et diabolisé." (Le Monde, 6 octobre 2006.)

    Suit dans le même article un parallèle entre l’antisémitisme du temps de l’affaire Dreyfus et la montée de l’islamophobie au début du XXIe siècle : « De tels stéréotypes sont permanents : seuls changent les minorités qu’ils transforment en boucs émissaires. La lutte contre l’intolérance ne dispense pas de la lutte contre la bêtise haineuse ». En ces temps où les grands qui nous dirigent n’ont que le mot « guerre » à la bouche ou sous la plume, il est des phrases réconfortantes (10).

    Notes :

    (1) Arnold Van Gennep, La mentalité indigène en Algérie, Mercure de France, septembre-décembre 1913.

    (2) À l’époque synonyme d’islam.

    (3) Revue du Monde musulman, vol. XIX, juin 1912.

    (4) La vie de Mohammed, Prophète d’Allah, H. Piazza & Cie ; L’Orient vu de l’Occident, Piazza & Geuthner.

    (5) Édouard Sarrazin, Journal des Débats, 6 août 1919.

    (6) Revue ProChoix, n° 26-27, automne-hiver 2003.

    (7) Commission présidée par le professeur Gordon Conway, Islamophobia : Fact Not Fiction, Runnymede Trust, octobre 1997.

    (8) Cité par Philippe Pons, juillet 1997.

    (9) NDLR. Surnom de Voltaire, pour qui l’« infâme » était le fanatisme religieux.

    (10) On notera la prise de position de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) qui a entériné le terme d’islamophobie dans son rapport de 2013.

    Source : OrientXXI

    Soutenez le pluralisme des médias, faîtes un don à Orient XXI

    Lien permanent Catégories : Histoire, Politique, Social 0 commentaire
  • La lettre Hebdo de Cubacoopération : nouveautés depuis le 28 janvier 2016

    La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération

    > Cher(e)s ami(e)s,
    Premiers jours du mois, EXCEPTIONNELS !

    > Nous avons vécu, avec nombre de françaises et de français, les deux jours de visite de Raul Castro, Président de la République de Cuba, comme un événement historique. Deux jours où, au travers du chef de l’Etat qu’il s’est donné, le peuple de Cuba a reçu l’accueil qu’il mérite : Le respect d’un peuple libre, fier de son indépendance, désireux de construire une société humaine, solidaire… Peu de choses à ajouter aux témoignages que nous publions cette semaine dans notre Lettre. Dire tout de même notre satisfaction d’être aux cotés de ce peuple pour, comme l’a souligné le Président de la République François Hollande « l’accompagner, dans son développement original, en respectant son identité. »

    > Concernant ce développement économique, indispensable, j’emprunte à Jean-Pierre Bel, envoyé personnel du Président de la République pour l’Amérique latine et les Caraïbes (également Membre de la Présidence d’Honneur de notre association) cette « recommandation » Il faut quelquefois rassurer nos amis français qui craignent de voir Cuba se transformer … Cuba n’est pas à vendre. Les cubains veulent maitriser leur développement économique. A titre personnel, mais sans crainte d’être désavoué, je me félicite du rôle particulièrement actif que Jean-Pierre Bel a joué pour l’aboutissement de ce rapprochement entre nos deux pays. Qu’il en soit remercié.

    > L’ouvrage de la coopération entre nos deux pays est ouvert depuis longtemps. Il vient de prendre une tournure plus concrète. Nombreuses sont les pistes qu’il reste à explorer. Nous y jouerons totalement notre rôle, avec modestie, mais aussi avec l’expérience acquise et la confiance que nous avons su conquérir tant en France qu’à Cuba.

    > Et coïncidence s’il en était besoin. Nous publions, ce matin, avec l’envoi de cette livraison, un article traduit par notre amie Renée Clémentine Lucien qui s’intitule « Victor Hugo chez Marti, une rencontre entre Cuba et la France » !

    > Evidence, cette semaine est aussi l’hommage mérité rendu en France au clown CHOCOLAT, un artiste oublié. Michel Porcheron nous aide à soutenir sa réhabilitation, comme le suggère l’historien Gérard Noiriel.

    > Nous poursuivons deux fois par semaine la publication des dessins de RAMSES. Certains peuvent "décoiffer" quelques amis, mais nous ne nous estimons pas le droit d’exercer une quelconque censure !

    > Bonne lecture et excellente fin de semaine !

    > Bien cordialement,

    > Roger Grévoul
    Président Fondateur
    Responsable politique du Site Internet et de la Lettre Hebdomadaire.

    Victor Hugo chez Marti : une rencontre entre Cuba et la France

    par Traduit par Renée Clémentine Lucien le 4 février 2016

    > Â l’âge de vingt ans et le cœur plein de la douleur de Cuba, José Martí est arrivé en France.
    L’on a beaucoup parlé des Escenas norteamericanas écrites par José Martí, comme étant l’une des meilleures preuves de la littérature produite par le plus illustre des intellectuels de tous les temps, une âme cubaine, l’essence même de cette terre caribéenne. L’on souligne la variété des thèmes abordés, la capacité d’imprimer de la consistance, de l’arôme, de la saveur à des mots usés, et l’art de raconter avec (...)

    Le nouveau visage du port de La Havane

    par RG le 4 février 2016

    > Dans le contexte d’actualisation du modèle économique cubain, le projet de la Zone Spéciale de Développement de Mariel se présente comme une entrée de l’économie cubaine dans une nouvelle aire et dans le XXIème siècle.

    > Ce projet va permettre la restructuration du littoral jusqu’à présent portuaire, cherchant à favoriser l’accès des habitants de La Havane à sa baie. Il va mettre en valeur la zone-dite pour la transformer en un des centres les plus modernes de la capitale.

    Drapeau cubain et drapeau français UNIS !

    par Gérard, Roger Grevoul le 3 février 2016

    > C’était la première fois dans l’histoire de la capitale, que cette avenue appelée comme étant la plus belle au monde se paraît jusqu’à l’Arc de Triomphe des drapeaux cubains et français pour célébrer l’évènement !

    > "Nous connaissons bien nos différences, mais ce qui nous unit est plus fort" François Hollande.

    Les enjeux de la visite de Raul Castro

    par Gérard, Michel Humbert le 3 février 2016

    LE DESSIN DE RAMSES - 03

    par Gérard le 3 février 2016

    « Chocolat » : hommage à un artiste oublié

    par Michel Porcheron le 3 février 2016

    > Le réalisateur Roschdy Zem reçut le projet d’un film sur Chocolat, alors qu’Omar Sy était déjà dans l’aventure. Mais c’est lui qui choisit James Thierrée pour tenir le rôle de Foottit, « quelqu’un du sérail ». A ce moment-là, les deux acteurs se connaissaient sans se connaitre.

    > R.Zem a eu l’occasion de préciser que tous les autres acteurs approchés, y compris ceux habitués à des premiers rôles, « ont dit oui très vite ». Bruno et Denis Podalydès qui interprètent les frères Lumière « m’ont donné un oui immédiat alors qu’ils n’avaient qu’une journée de tournage ». Même enthousiasme chez Olivier Gourmet, Noémie Lvovski, Clotilde Hesme, Frédéric Pierrot. 

    > Nous reproduisons un entretien avec Roschdy Zem publié sur le site daily-movies.che

    Nos pays sont unis par des liens historiques et culturels et par de profondes relations d’amitié

    le 2 février 2016

    > Auteur : Raul Castro Ruz | internet@granma.cu
    1er février 2016 17:02:50
    Déclaration à la presse du général d’armée Raul Castro Ruz, président du Conseil d’État et du Conseil des ministres de la République de Cuba, à l’occasion de sa visite d’État en France, le 1er février 2016. « Année 58 de la Révolution ».
    (Versions sténographiques du Conseil d’État)
    Bonsoir,
    Cher président François Hollande,
    Honorables membres de la délégation française,
    Représentants des médias,
    Permettez-moi tout d’abord de (...)

    Le net un nouvel espace d’interaction pour les être humains ! Mais où en est-on réellement ?

    par Traduit par Christine Druel le 2 février 2016

    > Internet est en train d’introduire de nouveaux modèles de production, d’enseignement et d’apprentissage, de loisirs, c’est aussi un nouveau moyen de mobilisation politique, de rendez- vous culturels. Le Net est un nouvel espace d’interaction pour les êtres humains.

    > Par : Raúl Antonio Capote dans Especiales, Internacionales

    Traitement de la rétinite pigmentaire à La Havane

    par David Penven le 2 février 2016

    > Lire également l’article publié par le Journal de Montréal "Son seul espoir de garder la vue"
    http://www.journaldemontreal.com/2016/01/24/son-seul-espoir-de-garder-la-vue

    Bienvenue au Président Raúl Castro !

    par Gérard le 1er février 2016

    > André Chassaigne est le Président du Groupe d’Amitié avec Cuba à l’Assemblée nationale, groupe qui rassemble des député de toutes tendances politiques. Il fait également partie de la Présidence d’Honneur de notre association.

    « Les Amis du clown Chocolat », une association qui mérite plus qu’un détour de piste

    par Michel Porcheron le 1er février 2016

    > Le clown Chocolat, enfin en pleine lumière, après près d’un siècle d’oubli et d’indifférence, connut à la fin de sa vie, pendant la Première guerre mondiale, une période bordelaise. Clap de fin. Le grand Chocolat était déjà mort. Rafael, épuisé par la maladie, y donna sa dernière représentation.

    > Chocolat aura deux plaques en son honneur, à Bordeaux, où il trouva la mort dans la misère le 4 novembre 1917, il n’avait pas 50 ans. La première a été dévoilée le samedi 29 janvier sur le lieu de son décès, rue Saint-Sernin, la seconde sera inaugurée le 6 février au cimetière Protestant de la rue Judaïque. De plus la Ville de Bordeaux a donné le nom d’une Place Clown Chocolat sur l’Aire d’accueil des cirques, Quai des Queyries devant l’Espace Darwin.

    > Cinq jours avant sa sortie nationale, le film de Roschdy Zem a été projeté en avant-première dans la capitale d’Aquitaine.

    > Une association « Les Amis du clown Chocolat » - la seule de ce genre dans l’Hexagone- dont le siège est à Bordeaux, s’attache depuis 2014 à faire revivre la mémoire de l’artiste. Jean-Pierre Lefèvre, un ancien parigot, en est le responsable. Il a bien voulu répondre à nos questions. Son association organise à Bordeaux du 2 au 19 février une « Quinzaine » autour de Chocolat.

    Nouvel allègement des sanctions américaines contre Cuba et aussi ... nouvelles amendes !

    par AFP le 1er février 2016

    > Des allègements mais le compte n’y est toujours pas ! Des mesures essentielles pourraient être prises par le Président Obama, sans attendre la levée totale du blocus qui continue de provoquer de graves dégâts économiques et sociaux à Cuba.

    > Par ailleurs, le gouvernement états-unien a infligé une amende à une entreprise nord-américaine pour de soi-disant violations du blocus économique, commercial et financier que ce pays maintient contre Cuba, a indiqué aujourd’hui ici le Ministère des Relations Extérieurs (MINREX).

    > Le 20 janvier dernier, la veille de l’annonce des nouvelles régulations des Départements du Trésor et du Commerce envers Cuba, la compagnie de design nord-américaine WATG Holdings Inc. a eu 140 400 dollars d’amende pour avoir transgressé le régime de sanctions unilatérales contre le plus grande des Antilles.

    > Cette amende est la première imposée par les autorités états-uniennes en 2016 et réaffirme la continuité de l’application du blocus avec un caractère extra-territorial marqué malgré le nouveau contexte bilatéral, signale le MINREX.

    Le Président Raul CASTRO est à Paris

    par Roger Grevoul le 31 janvier 2016

    > D’après l’article de Leticia Martínez Hernández publié dans le quotidien cubain Juventud Rebelde et traduit par nos soins.

    > Vous trouverez ci-joint en fichier PDF le dossier de presse publié par la présidence de la République Française sur la visite et le programme du Président Raul Castro.

    Gérard Noiriel : « Réhabiliter Chocolat, figure noire populaire »

    par Michel Porcheron le 31 janvier 2016

    > A quelques jours de la sortie nationale du film de Roschdy Zem, « Chocolat », avec Omar Sy, d’après les recherches, l’enquête de Gérard Noiriel, mais librement adaptées, tout entretien avec l’historien, devenu quelque peu « détective » (le seul) pour son dernier livre « Chocolat, La véritable histoire d’un homme sans nom » (Bayard) a une place de premier ordre sur notre site.

    > Voici aujourd’hui quelques extraits de l’entretien qu’il a accordé à Esther Attias pour « Le Monde des livres » du 22 janvier. Nous avons déjà publié un entretien avec G.Noiriel dans Libération.

    > Outre « le Dossier Chocolat » de notre site, récemment annoncé, nous continuerons de suivre à la trace (sic) le meilleur que nous détecterons sur l’épopée de Rafael-Chocolat pour qui, c’est clair, nous ouvrons très largement les portes de notre site. Nous avons à l’esprit qu’au tout départ de l’histoire de Chocolat, enfin sorti de l’oubli et de l’indifférence, il y a la vie du petit Rafael, fils d’esclaves cubains, né à La Havane, vendu à un marchand espagnol, un certain Castaño.

    > Une nouvelle « histoire franco-cubaine » de cette dimension et si riche de sens n’est pas pour demain.

    « Chocolat » chez Drucker, séance de rattrapage !

    par Michel Porcheron le 31 janvier 2016

    > Nous ne sommes pas des habitués du rendez- vous dominical e de Michel Drucker, mais quand pour son « Vivement Dimanche » et « Vivement Dimanche prochain » il invite le 24 janvier, l’équipe du film « Chocolat » de Roschdy Zem (en salles le 3 février) on regarde en direct. Et on n’est pas déçus. L’équipe du site officiel www.clown-chocolat.com non plus.

    > Pour la première fois à la télé, depuis que « Chocolat » est (enfin) dans l’air du temps, on voit aussi des photos, des images, des séquences du film, la bande-annonce, des extraits du film des frères Lumière, etc…

    > A voir et à revoir. Merci Drucker pour tous ces Chocolat !

    Bienvenue à Son Excellence Monsieur Raul CASTRO RUZ

    le 30 janvier 2016

    > L’association CUBA COOPERATION FRANCE, se félicite de cette visite d’Etat en France, à l’invitation du Président de la République Française Monsieur François Hollande. Elle témoigne de l’excellence des relations entre nos deux pays qui seront à cette occasion consolidées et développées dans toutes les dimensions tant politiques qu’économiques, commerciales, financières et de coopération culturelle.
    Notre association qui intervient depuis plus de 20 ans avec ce noble objectif, saura se saisir de cette (...)

    LE DESSIN DE RAMSES - 02

    par Gérard le 30 janvier 2016

    L’importance de savoir diffuser les valeurs de Cuba

    par Julio Martínez Molina le 30 janvier 2016

    > Le monde ouvert, sans barrières, à la Perle du Sud, patrimoine culturel de l’Humanité !
    Le théâtre Tomas Terry est situé dans la zone la plus ancienne de la ville, classée au Patrimoine culturel de l’Humanité par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. Photo : Julio Martínez Molina CIENFUEGOS.—. Le 26 décembre dernier, le journal étasunien The Boston Globe a publié dans sa page tourisme un article qui recommande aux voyageurs nord-américains la ville de Cienfuegos (...)

    « L’essentiel est de rester fidèle à l’humanité de « Chocolat » (Bénédicte Rivière)

    par Michel Porcheron le 29 janvier 2016

    > « L’essentiel est de rester fidèle à l’humanité de « Chocolat » (Bénédicte Rivière) Par Michel Porcheron (N°2 du Dossier Chocolat) Il fallut l’attraper au vol. Dans Paris, elle court, elle court. Elle s’excuse de son petit retard à notre rendez-vous (téléphonique). Mais elle donne là l’impression qu’elle a du temps pour vous, entre sa vie de comédienne, d’écrivain et sa vie de famille. On comprend qu’elle regrette que les journées n’aient que 24 heures. Elle le dit avec un timbre de voix clair, posé, une (...)

    Lien permanent Catégories : Cuba 0 commentaire
  • La Russie de Poutine : ni ange ni démon.

     

    Avec en toile de fond les événements actuels en Ukraine, nous connaissons pour le moment dans les pays impérialistes une campagne de haine antirusse quasi sans précédent. En Allemagne, elle rappelle de façon terrible les années de la dictature nazie et de la Deuxième Guerre mondiale, de même que celles de l’apogée de la guerre froide (à l’époque sous la forme de l’antisoviétisme). Les ondes sonores de cette campagne trouvent même un certain écho chez des éléments de gauche. D’un autre côté, on retrouve aussi ça et là, en réaction à ce courant, un soutien sans nuance à la politique russe qui ne tient pas compte des rapports de classe. Ni l’une ni l’autre de ces approches ne peuvent être communistes.

     


    Rapports de propriété et de pouvoir en Russie

     

    En tant que marxistes, lorsque nous jugeons de la politique d’un État, nous partons de la question de savoir quel est l’ordre social, quels sont les rapports de propriété et de pouvoir qui règnent dans ce pays, quels sont les intérêts de classe qui déterminent cette politique. Nous nous efforçons également, grâce à une « analyse concrète d’une situation concrète » (Lénine) (1), de percevoir le rôle actuel de ce pays dans le contexte politique mondial.

    Lorsque nous appliquons ces principes à la Russie d’aujourd’hui, nous devons faire les constatations suivantes. La Russie est un pays capitaliste dans lequel la plus grande partie des moyens de production est passée aux mains de détenteurs de capitaux privés à la suite de la contre-révolution antisocialiste. Ce qui domine dans ce secteur, c’est la propriété volée par le clan des oligarques. Parallèlement, en dépit des privatisations étendues, on retrouve encore un assez grand secteur de propriété d’État ou de propriété mixte de moyens de production ou de moyens financiers. Lorsqu’il s’agit d’entreprises stratégiques dans ces secteurs, l’État dispose en général encore d’une majorité de contrôle.

    Le pouvoir politique est exercé par une élite dominante, dans laquelle le pouvoir de la bureaucratie supérieure d’État s’allie de plus en plus au pouvoir économique de certains clans d’oligarques. Par allusion à l’organe de pouvoir suprême dans l’Union soviétique, les auteurs d’une étude parue en 2012 sur le Web (2) sur le mécanisme du pouvoir dans le régime de Poutine désignent son étage supérieur comme le « Politburo 2.0 ». Cette quasi-institution du pouvoir collectif, d’après les auteurs — les politologues russes Evgeni Mitchenko (président du holding Mitchenko Consulting) et Cyrille Petrow (dirigeant de la section analyse de l’Institut international d’expertise politique) —, se serait formée au cours des années 2000 suite à la redistribution des ressources des petits clans d’oligarques, de la destruction des empires médiatiques et de la liquidation d’une grande partie des chefferies régionales.

    Le président Poutine est apparu dans un rôle d’arbitre et de modérateur. Le chef de l’État exerçait également un contrôle direct sur les contrats gaziers à long terme, la direction du secteur énergétique et des banques stratégiques. Ce sont les membres de cet étage supérieur du pouvoir ainsi que leurs positions politiques et économiques et leurs associés les plus proches, qui sont désignés comme « candidats Politburo 2.0 ».

    La référence au Bureau politique du Comité central du PCUS est excessive. Il s’agissait alors du sommet d’un système de pouvoir basé sur une tout autre base économique, même opposée. Cependant, la description par cette étude de l’union, comme noyau du système, entre le pouvoir politique de l’État et la puissance économique de certains clans d’oligarques particulièrement proches du Kremlin est tout à fait pertinente. On peut donc parler — en dépit de toutes les particularités — d’une variante de capitalisme monopoliste d’État en Russie.

    La Russie, un pays impérialiste ?

     

    Le marxisme-léninisme considère le capitalisme monopoliste d’État comme une variante de développement du stade impérialiste du capitalisme. C’est pourquoi nous voudrions aborder brièvement la question de savoir si et dans quelle mesure les caractéristiques essentielles de l’impérialisme que Lénine a décrites dans son ouvrage "L’impérialisme, stade suprême du capitalisme" s’appliquent au capitalisme russe d’aujourd’hui.

    Il n’y a aucun doute qu’on y trouve les caractéristiques économiques fondamentales qui sont citées dans l’ouvrage de Lénine. En particulier, l’existence et la domination des monopoles qui jouent un rôle déterminant dans la vie économique ; la fusion du capital bancaire et du capital industriel et la création d’une oligarchie financière sur la base du capital financier ; de même que le rôle toujours plus important joué par le capital d’exportation. Cependant, il faut aussi tenir compte des particularités russes. Alors que la domination des monopoles dans les pays impérialistes classiques a été le résultat de longs processus historiques de concentration et de centralisation du capital, elle est le résultat dans la Russie d’aujourd’hui d’un processus criminel relativement court où les gros morceaux de la propriété du peuple ont été pillés lors de la contre-révolution antisocialiste. En outre, le capital oligarchique s’est alors développé en structures encore plus puissantes — par concentration et centralisation. En Russie également, le capital bancaire et industriel a fusionné, comme le montre indubitablement l’existence de conglomérats, et une puissante oligarchie financière a vu le jour. Les tendances au développement des investissements directs russes à l’étranger montrent que le capital d’exportation joue aussi un rôle toujours plus important. Cela est vrai sur le sol russe comme à l’étranger, du fait de l’enchevêtrement avec le capital international. En conclusion, la Russie de Poutine est un pays capitaliste dans lequel les fondements économiques du capitalisme monopoliste — un impérialisme avec certains particularismes — existent manifestement.

    En ce qui concerne la politique de la Russie, il est nécessaire de faire une distinction entre la politique intérieure et extérieure, de même qu’entre deux niveaux dans la politique extérieure.

    La politique intérieure est déterminée par les profits et les intérêts de pouvoir de la classe dominante décrite plus haut. Elle est orientée d’un côté vers la création de conditions favorables à l’exploitation la plus efficace et profitable possible de la classe ouvrière russe, mais également, d’un autre côté, vers l’affermissement de la stabilité du régime à la fois par des concessions sociales et par une politique musclée.

    En outre, le positionnement occasionnellement positif à l’égard de l’héritage de l’Union soviétique sert aussi à obtenir l’attachement de fractions importantes du peuple russe au régime de Poutine, des fractions qui sont fières de la superpuissance soviétique comme apogée de l’histoire russe. Cette fierté s’exprime même aussi dans une certaine mesure chez certaines fractions de la classe dominante, en particulier chez ceux qui, comme Poutine, sont originaires du groupe des silowiki, les porteurs d’uniforme. Néanmoins, cela n’a plus rien à voir avec une sympathie pour le socialisme. Cela reflète aujourd’hui des positions nationalistes russes, une aspiration à une Russie capitaliste forte.

    Deux aspects dans la politique étrangère russe

     

    Dans la politique étrangère, le premier aspect concerne ce que l’on appelle en Russie l’étranger proche. On veut dire par là les relations avec les États qui ont succédé à l’Union soviétique, à l’exclusion des États baltes. Le régime de Poutine y poursuit une politique à long terme de réintégration sous la direction russe. Le pivot en est l’union douanière entre la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan qui doit être ensuite transformée en une communauté économique eurasienne puis en une union eurasienne. À ce niveau, on reconnaît dans les relations de la Russie avec ses partenaires plus faibles des pratiques qui rappellent les méthodes impérialistes. Il s’agit entre autres de la pression économique répétée sur la Biélorussie pour contraindre ses dirigeants à abandonner la propriété d’État biélorusse à la multinationale russe Gazprom et à ouvrir la voie à l’entrée des oligarques russes dans l’économie biélorusse.

    Les États-Unis, l’Otan et l’Union européenne veulent à tout prix empêcher une réintégration des anciennes républiques soviétiques. La Russie doit être limitée à ses propres frontières et, simultanément, être encerclée économiquement et militairement grâce à des traités d’association entre l’UE et les États successeurs de l’Union soviétique et par la poursuite de l’élargissement de l’Otan à l’Est. Il s’agit de la toile de fond de la crise ukrainienne actuelle.

    Le deuxième aspect de la politique extérieure russe concerne la politique mondiale. À la différence des États-Unis et de leurs acolytes de l’Otan, on ne doit pas attendre aujourd’hui ni dans le futur proche de la part de la Russie des ambitions de domination mondiale. Les rapports de force nécessaires n’existent d’ailleurs pas pour une telle domination. La Russie de Poutine cherche plutôt à opposer aux ambitions de domination mondiale de l’impérialisme étasunien un ordre mondial multipolaire. Dans ce but, il existe une grande concordance entre la position de la Russie et les intérêts de la Chine et des autres BRICS, de même qu’avec ceux d’autres pays. Cette position se trouve être objectivement dans l’intérêt de la paix et du progrès social.

    La prise en considération des affirmations de Lénine sur l’existence de différentes variantes de la politique capitaliste et impérialiste, de même que l’analyse concrète de la situation concrète avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, ont permis à l’Union soviétique, en dépit de toutes les contradictions avec les puissances occidentales impérialistes, de reconnaître dans l’Allemagne impérialiste le danger principal pour l’URSS et l’humanité. Cela devint le fondement de la lutte de l’Union soviétique pour sa sécurité collective et rendit possible, dans les faits et en dépit de toutes les difficultés, la coalition antihitlérienne, facteur significatif de la victoire sur l’Allemagne nazie.

    Je suis convaincu que l’analyse concrète de la situation historique concrète actuelle dans le monde doit nous conduire à reconnaître clairement dans le domaine de la politique internationale que la Russie est aussi un pays capitaliste, dominé par des oligarques et une bureaucratie d’État qui lui est étroitement liée ; à faire une différence nette entre la Russie et les grandes puissances impérialistes et à considérer comme danger principal pour la paix et le progrès social la politique de domination mondiale de l’impérialisme étasunien et de ses acolytes impérialistes de l’Otan et de l’UE.

    Willi Gerns est collaborateur de la revue Marxistische Blätter. Cet article et le suivant sont traduits de l’allemand. La revue Études marxistes cherche des personnes prêtes à traduire occasionnellement des articles de l’allemand vers le français. Contacter la rédaction : emms@marx.be.

    Notes :

    (1) Cet article est paru pour la première fois dans Unsere Zeit, juin 2014, p. 12.

    (2) Lénine, « Le communisme », Œuvres, t. 31, p. 168.

    (3) Voir www.mitchenko.ru/analitika. Cette étude a été discutée de façon détaillée dans le numéro de Unsere Zeit du 14 septembre 2012.

    Source : Etudes Marxistes

    Lien permanent Catégories : Europe 0 commentaire