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  • « Le bombardement chirurgical ou tactique n’existe pas »

     

    Guha-Sapir est la directrice du Centre de recherche sur l'épidémiologie des désastres. Elle a publié en septembre dernier un rapport sur les victimes tuées en Syrie.

     

    Sur la photo : Guha-Sapir. Par David Fernandez

    Vous avez publié en septembre dernier un rapport sur les victimes tuées en Syrie. Comment a été reçu ce rapport ?

     

    Notre intention en réalisant cette étude était d’attirer l’attention du grand public, au moins le grand public informé qui lit ce que publie la presse au sujet de l’étude, afin qu’il soit conscient des implications d’un bombardement sur un pays. Je crois que nous aurions été naïfs si nous avions pensé y arriver, mais au-delà de l’intérêt scientifique de l’étude, nous voulions que les Européens et les Américains soient conscients qu’ils sont responsables des conséquences du bombardement.

    Le récent bombardement d’un hôpital à Kunduz en Afghanistan confirme nos résultats. Ce que nous avons dit de manière implicite dans notre étude est que, selon nos chiffres, le bombardement chirurgical ou tactique n’existe pas. Le résultat du bombardement a été la mort de civils, de femmes et d’enfants. Ça c’est la réalité. 22 personnes, patients et soignants, sont mortes suite à cette frappe. Je ne peux pas en arriver à dire que les cibles étaient les enfants et les femmes, en revanche je peux affirmer que les rebelles ne semblent pas avoir été la cible.

    Vous avez également étudié l’impact que les conflits armés sont en train d’avoir sur les sociétés. Quelles sont vos conclusions ? Ces sociétés sont-elles récupérables ?

     

    Si l’on prend le seul exemple du Moyen-Orient, notre expérience nous montre qu’il n’y a aucune récupération possible. L’Irak est en ruines depuis 15 ans. La Libye est dans un état tellement chaotique...Elle a très mauvaise mine. Il est très difficile de dire combien de temps vont durer l’instabilité ou la guerre au Moyen-Orient.

    D’un autre côté, regardons les exemples de pays en Afrique qui ont traversé de nombreuses années de guerre civile : le Mozambique, l’Angola, la Sierra Leone, le Liberia, sont des pays qui ont connu de longs et sanglants conflits. Et maintenant, ce n’est pas qu’ils sont devenus des pays riches, mais la violence a en grande partie disparu. Ce qui s’est passé (et qui se passera en Syrie aussi), c’est que la guerre détruit les infrastructures et que les personnes qui ont une certaine éducation se voient forcées de fuir le pays. Les Syriens qui arrivent en Europe font partie de la classe moyenne : instituteurs, infirmières, mécaniciens... Cette population s’en va et c’est leur pays qui en pâtit. Ce qui a été un défi en Afrique et qui va en devenir un pour la Syrie c’est la perte du capital humain.

    La majorité des personnes qui ont fui la Syrie se retrouve désormais dans les pays limitrophes. De quoi ont-ils besoin ? Comment y vit-on jour après jour ?

     

    En Turquie, en Jordanie... Plus de 2,5 millions de réfugiés se trouvent dans ces pays, beaucoup plus qu’en Europe. Il est intéressant de noter deux choses : les réfugiés syriens qui ont franchi la frontière sont dans des conditions meilleures, ils font partie de la classe moyenne ou populaire-moyenne et ont eu les moyens de voyager depuis le centre de la Syrie jusqu’à la frontière et l’ont franchie. Parce que la Syrie n’est pas l’Afrique, les conditions sanitaires y sont similaires à celles que l’on trouve dans certains pays d’Europe. Les gens avaient accès à une bonne éducation, à de bonnes conditions sanitaires et donc ces 2,5 millions de réfugiés sont en général en bonne condition. Et une fois que tu as passé la frontière, tu as le droit à la protection de l’ONU. Chaque fois que tu passes la frontière tout va bien. Mais lorsqu’il s’agit de faire l’inverse, c’est là que les problèmes commencent.

    Tu as environ 4,5 millions d’individus (cela donne en tout sept millions de personnes d’un pays qui en compte 20 millions) coincées en Syrie à cause du manque d’argent, du manque d’information, de l’analphabétisme, ou pour quelque autre raison. Ce sont ces personnes-là qui sont en danger.

    De ce que je sais, l’aide qui est offerte aux réfugiés de Syrie dans des pays limitrophes est meilleure dans certains pays que dans d’autres. De ce que je sais, au Liban et en Jordanie la situation est chaotique du fait des campements qui ne sont pas en très bon état et qui ne sont pas très organisés. Ce qui risque probablement d’arriver c’est que ces réfugiés entrent en conflit avec la population locale, pas tant au niveau politique (entre chiites et sunnites), mais plutôt parce que ce sont sur les autochtones que cette présence se fait ressentir, tout simplement. Nous l’avons vu en Asie lors de la guerre du Vietnam, mais aussi au Darfour : l’aide étrangère arrive, avec des équipements et des médicaments en passant par des zones qui n’ont pas accès à cela, elle va directement jusqu’au camp et permet d’offrir des soins. Lorsque la population locale commence à dire : « Oh, attends, pourquoi ces personnes reçoivent-elles ces soins alors que nous, nous n’arrivons même pas à voir le médecin parce qu’il ne vient que deux heures chaque matin ? » Cela crée des différences. Il existe une règle internationale, j’ignore si elle est appliquée ici ou pas, qui consiste à donner aussi aux gens qui habitent autour des camps la possibilité d’accéder aux soins, mais la charge de réfugiés dans ces pays est déjà très élevée.

    Le Centre de recherche sur l’épidémiologie des désastres est une référence au niveau international sur la question de la gestion des catastrophes climatiques. Ces catastrophes ont-elles augmenté ? Est-ce que l’on peut déjà les mettre en relation avec le changement climatique ou devons-nous être plus prudents ?

     

    Si je regarde la tendance générale sur les catastrophes climatiques dans plusieurs pays, je vois que les inondations augmentent, oui. C’est la catastrophe qui s’est le plus multipliée dans le monde, y compris en Europe (les inondations qui ont lieu en France il y a quinze jours ont provoqué la mort de 20 personnes, ce qui est beaucoup pour un pays développé comme la France). L’autre catastrophe qui a je crois une relation directe avec le changement climatique et qui a beaucoup à voir avec les tensions sociales, bien que les médias ne le rapportent pas souvent ou bien le font trop tard, c’est la sécheresse. On n’aime pas parler de la sécheresse, ce n’est pas spectaculaire comme les séismes ou les tornades qui laissent les maisons en mille morceaux, mais la sécheresse...il n’y a pas grand chose à dire sur la sécheresse, on n’en parle pas beaucoup. La sécheresse est très nuisible car, si elle s’aggrave, on la qualifiera même de dramatique si des personnes s’évanouissent mais, si elle ne fait que s’aggraver, elle fait se déplacer des individus, des centaines de milliers de personnes migrent. C’est ce qui s’est passé en Afrique en 2011. Lorsque les personnes se déplacent, l’agitation sociale civile surgit. Dans le passé, des révoltes politiques qui ont fait tomber des régimes ont été déclenchées par des sécheresses. Avec la sécheresse, les ruraux se déplacent jusqu’à la ville et c’est ce qui déclenche l’agitation politique.

    En Asie, les inondations sont un problème assez fréquent. Quand il y a des inondations en zone rurale, les gens migrent jusqu’à la ville où ils n’ont ni droits, ni terres, et où personne ne s’occupe d’eux, et ils en viennent à bâtir des bidonvilles. C’est une pression qui provoque ensuite des bagarres et des fusillades. Alors si tu regardes un peu plus loin que les catastrophes climatiques, et pas seulement les trois jours qui suivent celle-ci, la migration due aux désastres climatiques a des conséquences politiques.

    Quelles étaient vos attentes concernant le Sommet sur le climat à Paris (COP21) ?

     

    Je crois que l’Europe est un problème marginal quand on regarde la carte globale. Je ne veux pas dire que c’est bien que les gens viennent en Europe. Nous essayons de faire passer le message aux autorités de l’UE qu’il faut qu’ils fassent plus d’efforts au niveau des pays d’origine. Cela ne sert à rien d’ériger des barrières, ni à court terme ni à long terme, la solution se trouve au niveau du pays d’origine, c’est là que l’on a besoin de leur engagement.

    Pour revenir au sujet de la COP à Paris, nous y avons participé. C’était la vingt-et-unième réunion, cela fait beaucoup de réunions. J’étais au Sommet de Copenhague, nous étions des milliers et des milliers de personnes. Je ne veux pas penser à l’empreinte carbone, les gens arrivent en avion, tu as beaucoup de réunions auxquelles assistent de nombreuses personnes. Je crois qu’à Copenhague il y avait 80 ou 100 mille personnes. Je n’arrive pas à voir quelles répercussions ces réunions ont eues sur la population en Afrique, ou en Asie par exemple. Peut-être qu’il y en a eu, et ce serait merveilleux, mais moi je ne les vois pas. Je crois qu’il y a une chose à laquelle on n’a pas assez prêté attention c’est que le débat stagne à un niveau stratosphérique. Tu es à Copenhague ou à Paris et on discute de sujets qui n’ont pas beaucoup de rapport avec ce qui se passe dans une commune du Guatemala, du Vietnam, de l’Afrique ou de l’Inde par exemple. On ne fait pas assez d’efforts pour se retrouver à la croisée des chemins, pour voir comment ce problème peut être abordé dans les cinq ou dix ans à venir (et pas dans 50 ou 100 ans). Les personnes les plus touchées par le changement climatique doivent se rendre au collège dans les prochaines années, ils doivent se nourrir. Je crois que la COP21 doit trouver des solutions plus pragmatiques.

    Guha-Sapir, lors de l’entretien

    Qu’a-t-on appris des désastres provoqués par le changement climatique ?

     

    La seule conséquence de la présence internationale que j’ai notée au sujet du changement climatique concerne les initiatives de développement, qui ont de nouveau le vent en poupe, et qu’on exécute sans réfléchir : on construit trop d’autoroutes dans une zone où le sol n’absorbe pas l’eau correctement, et qui se traduit par des inondations dans cette zone. L’intervention armée de la communauté internationale n’a quasiment jamais eu de résultat positif. Il y en a eu, oui, comme en Sierra Leone par exemple. Mais en Irak ou en Libye... ç’a été des échecs cuisants. Je crois que si on s’apprête à éliminer ou à déstabiliser l’individu qui dirige l’état, tu as besoin d’un plan. Si l’on n’en a pas, alors ce n’est pas la bonne solution. Maintenant, si on élimine le président de la Syrie, on se retrouvera avec 160 groupes de rebelles qui sont en train de s’entretuer.

    Ces désastres ont-ils des effets spécifiques pour les femmes ?

     

    C’est une chose que nous avançons, mais nous n’avons pas de chiffres. En situation de guerre ou d’urgence, où tu dois te déplacer et te déplacer rapidement, le problème est que les femmes, et en particulier les femmes jeunes, ont deux ou trois enfants en bas âge, et il est totalement impossible pour une femme de se déplacer avec deux enfants en bas âge, elles n’ont que deux bras, c’est un problème pratique, tu tiens un enfant par la main et l’autre dans tes bras, tu ne peux pas te rendre depuis ton village jusqu’à l’endroit où la nourriture est distribuée, à 40 km de là ; tu n’as pas encore de maison, tu dois bouger (sans même compter les autres objets que tu dois transporter). Ceci est un obstacle absolu, c’est très important, c’est ce qui rend les femmes vulnérables. Les femmes sont fortes – je ne parle pas de force physique – dans les pays pauvres les femmes sont fortes, mais avec deux très jeunes enfants tu ne peux pas bouger. Ils bombardent ton village en Syrie et toi tu ne peux pas bouger.

    On a aussi l’habitude de souligner le fait qu’elles sont plus solidaires et qu’elles gèrent mieux l’aide humanitaire.

     

    L’aide que l’on fournit aux femmes est mieux utilisée, et pas seulement en situation d’urgence, dans une situation normale également. Les femmes sont des meilleures gestionnaires. Si tu as un camp de réfugiés qui compte 30 000 personnes, avec des assemblées (les camps sont divisés en quartiers et chaque quartier a son chef), les femmes, bien qu’elles soient analphabètes se sont révélé être de formidables gestionnaires. C’est pour cela qu’on essaie qu’il y ait une femme à la tête des quartiers, on lui donne les moyens et l’autorité, et cela fonctionne magnifiquement bien. Je crois qu’on ne les utilise pas assez. En parlant avec une ONG américaine avec laquelle nous collaborons, l’International Rescue Committee, une des études que nous avons réalisée ensemble en Ouganda donne des résultats intéressants : comme le niveau d’analphabétisme des femmes est assez élevé (on ne facilite pas l’accès aux femmes à l’éducation), si la condition pour être agent d’une ONG dans le village est de savoir lire et écrire, tu peux être sûre que les femmes seront recalées.

    Entretien réalisé à la Casa Encendida de Madrid, à l’occasion de l’inauguration du cycle « Crises oubliées ». Traduit de l’anglais par Mariajo Castro pour Diagonal et de l’espagnol par Rémi Gromelle pour Investig’Action

    Source : Diagonal

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  • Michel Collon parlera au Muslim Expo (à Charleroi) ce samedi 6 (demain)

    Michel Collon parlera au Muslim Expo (à Charleroi) ce samedi 6 février à 14h20

    L'équipe d'Investig'Action présentera ses livres et ses activités sur un stand où Michel Collon signera ses livres
     
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  • La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération : les nouveautés depuis le 21 janvier 2016

    La lettre électronique Hebdo de Cubacoopération

    Les nouveautés depuis le 21 janvier 2016

     

    Cher(e)s ami(e)s,

    Tôt, dimanche matin, les lustres des prestigieux salons du Cercle Interallié en plein cœur de Paris se sont éteints sur la soirée de Gala de Cuba Coopération France… Il fallait le faire et notre belle association l’a fait. Rassembler 500 invités, réunis grâce à l’engagement financier de 52 entreprises, s’assurer de la participation de plusieurs Ministres et Hautes personnalités tant françaises que cubaines, sur le thème des liens et de la coopération entre nos deux pays, cela ne se fait pas d’un coup de baguette magique ! Pour la 20e fois nous avons réussi l’exploit, et cette fois-ci avec encore plus de panache qu’à l’habitude. Comme chacun le sait, mais redisons-le quand même, les bénéfices financiers sont totalement investis dans notre politique de coopération, merci aux entreprises participantes et à tous les artisans de cette magnifique et utile soirée.

    Un excellent salut de bienvenu au Président Raul Castro qui sera en France, à l’invitation du Président François Hollande la semaine prochaine. Et nous sommes fiers que ce dernier ait tenu à inviter au Dîner d’État qu’il organise à l’Élysée à l’occasion de cette visite historique, les Président et Président Fondateur ainsi que Jean-Marc de Hauteclocque vice-président de l’association. De nombreux contacts possibles et la participation aux rencontres spécialisées pour l’examen de projets importants de coopération. Nous vous rendrons compte de tout cela.

    Les autorités cubaines l’ont à nouveau signalé, malgré les fortes pluies enregistrées ces dernières semaines notamment dans l’ouest, et les pénétrations de la mer dans plusieurs régions côtières, la sécheresse persiste. Et la période sismique n’en finit pas de secouer les secteurs de Santiago, Guantanamo, Granma et Holguin…Grâce aux mesures prises, la perte de vies humaines a pu être évitée et les dégâts ne sont pas importants.

    Comme pour beaucoup d’évènements positifs en Amérique Latine, les médias en ont peu parlé, je n’ai rien lu dans l’Alerte Google sur Cuba, qui ne rate pas une occasion de trouver matière à publier des articles à charge contre la Grande Ile.

    Pourtant se tient actuellement pour quatre jours à Quioto (Équateur) le IVe sommet de la CELAC (Communauté d’États latino-américains et caraïbes.) fondée en 2010. 33 pays la composent, leur population représente 600 millions d’habitants. Il s’agit d’un instrument pour le progrès et l’intégration régionale, pour entre autres la diminution de la pauvreté, le développement de l’éducation, des sciences, de la technologie, le changement climatique…L’objectif de ce sommet, comme le rappelait le représentant cubain Miguel Diaz Canel, 1er vice-président du Conseil des Ministres, est de consolider l‘unité de cette Communauté. Les représentants des 33 nations ont réaffirmé leur volonté de déclarer leur territoire « zone de paix » dans le monde. Cela aurait peut-être valu la peine que nos médias y consacrent quelques lignes !

    En France c’était la semaine « Monsieur Chocolat ». Michel Porcheron, toujours aux avant-postes, vous donne à lire et à voir, tout ce qu’il est important de connaître sur l’aventure de cet esclave cubain devenu clown en France, peint par Toulouse Lautrec et mis en image par les Frères Lumières…

    Et toujours grâce à Michel, nous commençons cette semaine la publication d’œuvres du dessinateur cubain RAMSES, que ce dernier nous fait l’honneur de vous offrir. Merci à lui et à Michel.

    Bonne lecture et excellente fin de semaine !

    Bien cordialement,

    Roger Grévoul
    Président Fondateur
    Responsable politique du Site Internet et de la Lettre Hebdomadaire.

    Raul Castro invité officiellement en France par le Président Hollande

    par Posté par Roger Grévoul le 28 janvier 2016

    Un article publié sur le site de l’association FRANCE CUBA auquel nous avons
    ajouté un souvenir de la préparation de notre initiative "UN BATEAU POUR CUBA" pour laquelle nous avions sollicité et obtenu le soutien de Raul Castro !

    Organisée par Cuba Coopération France, une rencontre exceptionnelle pour la coopération et les relations entre la France et Cuba !

    par Victor FERNANDEZ le 27 janvier 2016

    Évènement exceptionnel ! Par le nombre, la qualité des invités, par le "Plateau" de la Présidence où se côtoyaient Ministres et Personnalités françaises et cubaines, par l’excellence du lieu d’accueil, du programme de la soirée ... et du sujet de la plus haute importance : les relations et la coopération entre la France et Cuba ! La presse nationale cubaine y a fait écho : article en première page de Granma et de Juventud Rebelde et deux articles de Prensa Latina qui sont joints à ce communiqué.
    Merci à tous, aux 52 entreprises qui cette année encore ont permis a CUBA COOPERATION FRANCE de réaliser ce magnifique GALA.

    LE DESSIN DE RAMSES - 01

    par Roger Grevoul le 27 janvier 2016

    Nous avions l’idée de publier avec régularité un dessin de presse sur notre site pour apporter un angle de vue nouveau et original sur l’actualité. Nous avons plutôt cherché un « candidat » cubain, ce qui n’étonnera personne.

    Michel Porcheron s’est assuré pour un trimestre la collaboration de Ramsés, dont des dessins ont été récemment publiés, pour la première fois, dans Courrier International, après les attentats du 13 novembre. Il fait en effet partie des valeurs montantes, parmi les dessinateurs cubains.

    Une douzaine de ses dessins figurent dans le PortFolio que CubaCoop a édité, également au lendemain du 13 novembre.

    Ramsés est un ces dessinateurs, qui mise sur l’impact de son graphisme.
    Généralement ses dessins n’ont pas de bulle, de légende…

    Voici le premier dessin de Ramsés, qui restera maitre des thèmes de l’actualité qu’il souhaitera illustrer.

    Les premiers installés à Mariel : Services logistiques S.A.

    par Katheryn Felipe le 27 janvier 2016

    Le premier opérateur logistique de la zone de développement spécial de Mariel (ZDM), la société Servicios Logisticos Mariel S.A. (Services logistiques Mariel S.A.).

    Elle propose des prestations diversifiés qui garantissent les processus d’investissements, selon des normes internationales élevées de qualité et de compétitivité

    « Chocolat » : Une plaque en hommage à celui qui fut un jeune esclave cubain, dévoilée à Paris

    par Michel Porcheron le 26 janvier 2016

    Hommage à Paris au clown Chocolat, né esclave à La Havane
    Par Michel Porcheron
    En plein centre de Paris. Une plaque a été dévoilée en hommage à la mémoire (et aux combats) du clown Chocolat (vers 1868-1917). Il tomba du ciel à Paris, avant de devenir le premier artiste noir de la scène française, avec à son actif de longues années de triomphe, sans et avec Foottit, le clown blanc.
    Le ciel de Chocolat fut des plus sombres. Il venait de Bilbao où l’avait transporté un marchand espagnol, après une traversée La Havane-Bilbao. Dans la capitale de Cuba, il fut un très jeune esclave, orphelin de plus et sans état civil. Il parvint à s’enfuir de la ville espagnole.
    Toute sa vie, il n’eut aucune identité, sauf celle de Chocolat. Qu’il revendiqua. La plaque lui attribue un patronyme, Padilla, qu’il n’eut jamais de son vivant.

    Omar Sy va redonner vie à « Chocolat ». Entretien.

    par Posté par Michel Porcheron le 26 janvier 2016

    « Chocolat », le film de Roschdy Zem sort dans les salles le 3 février. Qui d’autre qu’Omar Sy pouvait tenir le rôle du premier artiste noir de la scène française ? Grâce à son talent bien sûr, mais chez cet immense comédien, il y a de plus « quelque chose » de Chocolat. S‘il est le plus accessible des acteurs français, il s’exprime peu dans la presse. L‘hebdomadaire ELLE vient de publier un entretien avec Omar Sy, qui s’exprime avec sincérité, chaleur. Et le sourire, même pour parler de choses graves.

    Gibara accueillera le Festival de cinéma pauvre

    par RG le 25 janvier 2016

    Un grand festival ... à petit budget !
    La douzième édition du Festival de cinéma pauvre de Gibara aura lieu en Avril 2016. Le comité organisateur de l’événement a peaufiné les détails de l’événement avec les autorités gouvernementales et le secteur de la culture dans la province.
    Robert Smith, président de l’Institut cubain de l’art et de l’industrie cinématographiques (ICAIC), a déclaré lors d’une conférence de presse que le Festival sera un succès d’autant que son président Jorge Perugorría, qui a fondé (...)

    En attendant « Chocolat » en salles avec Omar Sy, « Chocolat » en librairie, en ligne, en images…

    par Michel Porcheron le 24 janvier 2016

    A la suite de son premier livre de 2012 « Chocolat clown nègre », sous-titré « L’histoire oubliée du premier artiste noir de la scène française » (Bayard), l’historien Gérard Noiriel se remettait au travail, non plus pour enrichir ses recherches sur les représentations, la place du clown dans la société parisienne entre 1886 et 1915, avant sa mort dans l’oubli deux ans plus tard à Bordeaux, mais pour enquêter sur la vie même de Rafael, Rafael Padilla, son nom pour l’état civil (?). « Chocolat, la véritable histoire d’un homme sans nom » (toujours chez Bayard, 600 pages, 19,90 euros) est désormais en librairie.
    Soit trois semaines avant la sortie nationale en salles (3 février) de « Chocolat » le film très attendu de Roschdy Zem, avec Omar Sy dans le rôle-titre et James Thierrée dans celui de Foottit, car l’auguste et le clown blanc sont inséparables. Pour tous les publics.

    Mais ce n’est pas tout. La comédienne Bénédicte Rivière, également auteure, signe deux ouvrages sur le clown Chocolat, pour les juniors, la jeunesse, si on sait à peu près quand elle commence, on ne sait pas trop quand elle finit. « Je suis Chocolat », roman-junior, est publié par les éditions Les Petites Moustaches, qu’anime Sophie Gallo-Selva et « Monsieur Chocolat », illustré par Bruno Pilorget (Ed. Rue du Monde). Les Editions Daja publient de leur côté « L’Ami Chocolat », de Martine Derrier pour l’illustration et Annick Elias pour le texte. En réalité trois livres pour tous les publics. Une exposition itinérante sur Chocolat est proposée par le collectif DAJA.

    Peu de pluies mais de gros investissements

    par Yenia Silva Correa le 24 janvier 2016

    Les investissements sont notamment destinés à améliorer l’approvisionnement en eau de la population, à réduire les pertes, à la production d’aliments et aux infrastructures touristiques
    Dans le cadre du programme stratégique, des ouvrages de transferts d’eau sont réalisés pour alimenter en eau la population et l’agriculture Ici, construction du canal qui transvasera l’eau du barrage Zaza jusqu’à la province de Ciego de Avila.
    Le déficit de précipitations qui a touché le pays ces deux dernières années a (...)

    Cuba offre au monde des alternatives pour le bien-être humain

    par Katheryn Felipe le 23 janvier 2016

    Le Groupe des Industries biotechnologique et pharmaceutique, BioCubaFarma, a été créé le 7 décembre 2012 et compte 32 entreprises et 78 installations de production. Photo : Alberto Borrego
    Avec de nouvelles lignes d’articulation, le Groupe des industries biotechnologique et pharmaceutique, BioCubaFarma propose de meilleures possibilités pour d’éventuelles affaires en matière de prestations médicales, ce qui contribue de façon multidisciplinaire au développement de l’économie.

    Une avalanche de ...CHOCOLAT !

    par Michel Porcheron le 22 janvier 2016

    Rafael est né à La Havane, Chocolat à Paris

    Par Roger Grévoul

    La sortie (à partir du 3 février) de « Chocolat » de Roschdy Zem avec Omar Sy va constituer, sans nul doute, un évènement cinématographique de premier ordre, mais pas seulement. A cette occasion, au moins cinq livres accompagnent sa sortie, le site officiel du clown Chocolat, particulièrement riche, est à découvrir, une exposition itinérante est annoncée. A Bordeaux, où Chocolat a trouvé la mort, a été lancée l’association « Les Amis du clown Chocolat »
    Notre site n’a pas attendu ce mois de janvier 2016 pour faire connaître l’épopée épique, tragiquement terminée, de Rafael, tout jeune esclave cubain, devenu un jour le premier artiste noir de la scène française. Depuis environ deux ans, nous avons publié divers textes sur Rafael-Chocolat, que nous faisons suivre, aujourd’hui, par un « Dossier » dont Michel Porcheron a bien voulu se charger. Voici ce qu’il nous propose, après une quinzaine passée à chercher et à trouver quelques- uns des « acteurs » principaux de cette formidable histoire, d’hier, certes, mais profondément moderne, où des thèmes dans notre actualité sont facilement visibles.

    Havana Club ou la magie d’un rhum cubain ! Et la situation aujourd’hui...

    par Nuria Barbosa León le 22 janvier 2016

    Et à la suite de cet article, dernières informations !

    Pernod Ricard va-t-il enfin vendre du rhum cubain Havana Club aux Etats-Unis ?

    Le groupe français de spiritueux a annoncé, lundi 18 janvier, avoir gagné une bataille dans la guerre judiciaire qui l’oppose à Bacardi, qui lui dispute l’exploitation de cette marque emblématique. Cubaexport, l’entité cubaine qui revendique les droits sur Havana Club et avec laquelle Pernod Ricard est associé, a obtenu une licence spécifique auprès de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC), l’agence fédérale américaine chargée de contrôler les avoirs étrangers, qui doit lui permettre de demander le renouvellement de l’enregistrement de Havana Club aux Etats-Unis.

    Il faudra quand même attendre la levée du blocus pour que la mesure soit effective !

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  • Macron, cynique politicard, farci aux milliards

    Macron, cynique politicard transgénique, « winner » farci aux milliards, plaide pour sa classe

    Les imposteurs exultent

     par Jean ORTIZ

    Les classes dominantes exultent. Elles ont gagné la bataille des idées. Elles ont profité de la crise, leur crise, pour opérer un renversement radical de valeurs, pour crédibiliser leur alternative - ultra libérale - à la crise de leur système : le néolibéralisme. Ils assurent tous deux l’hégémonie de classe, le contrôle social, leur pérennité au pouvoir, l’accumulation infinie des profits...

    Elles sont parvenues à faire accepter au plus grand nombre des choix politiques de « restauration » et de régression totale. Elles ont fait basculer le pays dans une société en rupture avec celle qui était globalement la nôtre depuis la Libération. Orwell, Hugo, Zola, Jaurès, les philosophes, les pionniers du mouvement ouvrier, les frontpopulistes, les Résistants, doivent se retourner dans leur tombe.

    Les classes dominantes ont inversé gaîment les termes de la lutte des classes, alors qu’au même moment, à gauche, certains se demandaient où elle était passée.

    Ces spoliateurs pleins aux as culpabilisent à fond la caisse les classes populaires, rendues responsables de la situation. Les exploiteurs, les privilégiés, sont désormais ces planqués de fonctionnaires protégés par l’insupportable « statut de la fonction publique », vieille relique communiste, tous ces parasites nantis, bénéficiaires des « minimas sociaux » et qui s’enrichissent en dormant, ces feignasses de chômeurs assistés, allergiques au travail, ces faux crève la dalle de précaires, ces fauchés qui ont un statut et le défendent...

    Le ministre de l’Economie du gouvernement « socialiste » vient d’atteindre les sommets de l’abjection en déclarant que la vie est plus facile pour les salariés que pour les « entrepreneurs » (amalgamant au passage richissimes cossus du CAC 40, qui s’empiffrent de dividendes, et petits tôliers de PME qui tirent -pas toujours- le diable par un bout de queue). Ce Monsieur Macron, cynique politicard transgénique, ce « winner » (« gagneur » prêt à tout) farci aux milliards, plaide pour sa classe, sans hésiter à semer froidement l’imposture , la haine, le mépris de la populace, à accentuer les déjà vertigineuses fractures de la société, celles qui produisent des monstres que l’on instrumentalise ensuite... C’est dégueu !

    Les exploités sont aujourd’hui les entrepreneurs SDFéisés, les pauvres patrons victimes de prélèvements assassins et du garrot des anachroniques 35 h, les « héritiers » sans thune et autres rentiers indigents qui se pressent aux restaus du cœur... Alors que les caissières de supermarché, les maçons ; les éleveurs, les secrétaires, les infirmières... se dorent aux Antilles. « SVP. A votre bon cœur. Une petite pièce pour le Medef ».

    Les classes dominantes sont parvenues à convaincre la majorité que « l’on en fait trop » pour les « perdants », que les inégalités sont facteur d’efficacité économique, que « l’Etat social » freine la modernité et le progrès, l’enrichissement de ceux qui le méritent : les « gagneurs », ceux qui bossent vraiment, sans compter les heures, que les plus entreprenants agonisent, fauchés sous « les charges » mortelles , de plus en plus mal acceptées, que le niveau machupichesque des prélèvements empêche la création d’emplois, que trop d’égalité nuit à l’économie, qu’en dehors du marché et de la jungle, voire de la barbarie, point de salut. Cela nous fait reculer de plus d’un siècle.

    Mesure-t-on assez ce véritable tremblement de terre ?

    Or la réalité que ces usurpateurs travestissent est tout le contraire de ces « logiques » terrifiantes, homicides, liberticides. Seul le niveau élevé des investissements publics, des dépenses sociales, une réforme fiscale frappant les colossaux revenus financiers, et un « Etat social » de la solidarité, de la juste redistribution, du partage, assurent la cohésion sociale, freinent les inégalités, jouent le rôle d’ « amortisseur social ». Civilisent.

    C’est le coût du capital, la course aux dividendes exorbitants et à la rémunération maximale de ce capital, qui saignent, stérilisent, l’économie.

    Le service public, diabolisé en diable, contribue lui à la réduction des inégalités qui n’en finissent pas de se creuser, d’atomiser le tissu social, selon les enquêtes et rapports de l’Institut BVA, de l’Observatoire des inégalités, de l’Ong Oxfam.

    Le revenu des familles pauvres françaises a baissé de 4% entre 2008 et 2012. Celui des riches non. Et puis ces 8,8 millions de fainéants qui se la coulent douce à l’abri sous le « seuil de pauvreté », selon l’Insee, qu’attendent t-ils pour se friquer ? Le premier des droits de l’homme n’est-il pas celui de s’enrichir ? Combien « d’entrepreneurs » parmi ces 8,8 millions d’indolents ?

    Les 10% de ménages français les plus riches possèdent près de la moitié des richesses du pays (source : BVA... non reprise par la « Pravda »). 80 milliards de fraudes des plus gros échappent à l’impôt, les cadeaux fiscaux (exonérations de charges ...) aux groupes (jamais repus), aux nouveaux et anciens rupins, se chiffrent en dizaines de dizaines de milliards, alimentant la spéculation, l’enrichissement des élites, et non l’emploi. Un emploi créé dans le cadre du CICE (crédit d’impôt...) coûte 100.000 euros. Cher le taf ! On vient d’apprendre que même l’espérance de vie en bonne santé recule. Quel progrès ! Autant de retraites en moins à payer !

    Et puis... C’est pendant la période où la consommation était soutenue, les prélèvements élevés, le capital et les revenus le plus taxés, pendant les fameuses « Trente glorieuses », que le capitalisme a le mieux fonctionné. CQFD.

    Alors cela commence à bien faire qu’ils nous prennent pour des glands. Qu’ils nous enfument. Va -t- on continuer à proposer des demi-mesures, petit bras, que le système peut absorber, ou avancer des réformes de structure, radicales, qui s’en prennent à la toute-puissance du capital, qui configurent une alternative révolutionnaire de bien commun, de socialisations, de gestion et contrôle par les travailleurs, les usagers, de partage et solidarité... ? Qui assure la victoire de la raison. « Socialisme ou barbarie » ?

    Jean Ortiz

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  • A qui profite la crise des réfugiés ?

     

    La guerre et les persécutions ont engendré un nombre record de réfugiés dans le monde entier, indique un rapport du bureau du Haut-Commissariat pour les Réfugiés des Nations Unies. Actuellement, ce sont 59,5 millions de personnes - soit près d’un pourcent de la population mondiale – qui sont réfugiés, demandeurs d’asile ou déplacées dans leur pays. La moitié d’entre eux sont des enfants. Cette crise a fait couler beaucoup d’encre, notamment sur la réponse à lui apporter, mais très peu se demandent à qui profite cette situation tragique.

     



    La réalité est que la guerre et les conflits actuels au Moyen-Orient nourrissent la migration et l’extrémisme. La guerre bénéficie également à l’industrie de l’armement en augmentant ses profits et, par la même occasion, son influence sur les politiques publiques. Par exemple, l’US Air Force a déjà tiré tellement de missiles et de bombes (plus de 20,000) sur les positions de Daech qu’elle est sur le point d’être à court de ce type d’armement, selon un article d’USA Today daté du 3 décembre 2015. Une bonne nouvelle pour Lockheed Martin (première entreprise américaine et mondiale de défense et de sécurité), qui fabrique les missiles Hellfire.

    Selon Zacks.com, un site de recherche d’investissement, les tensions géopolitiques obligent les nations du monde à améliorer leurs capacités défensives : On peut y lire que « L’augmentation de la menace… a stimulé la demande d’armes américaines […] Ce qui bénéficie aux entreprises américaines d’armement ».

    Les cadres du complexe militaro-industriel ont assuré aux géants de la finance mondiale que plus de guerre signifie plus de marchés pour leurs produits. Le directeur financier de Lockheed Martin, Bruce Tanner, a annoncé lors d’une conférence au Crédit Suisse que la guerre au Moyen-Orient donnerait à son entreprise « un avantage non négligeable » et qu’elle a augmenté la demande de jets F-22 et F-35. A la même réunion, le journal The Intercept a rapporté que le président d’Oshkosh, Wilson Jones, avait affirmé que la menace grandissante de l’Etat Islamique allait multiplier la demande de véhicules armés.

    Pendant ce temps, les Etats du Golfe fournissent déjà des armes fabriquées aux Etats-Unis aux rebelles en Syrie. C’est en tout cas une information du Daily Mail qui cite le directeur d’une entreprise d’armement basée aux Etats-Unis « La Syrie est une zone de croissance exponentielle pour nous ».

    Selon une analyse de The Intercept, ce n’est pas une coïncidence si la valeur des stocks d’entreprises telles que Raytheon, General Dynamics, Booz Allen, Lockheed Martin et Northtop Grumann ont bénéficié d’une augmentation inopinée au lendemain des attaques terroristes sur Paris.

    La tendance est à la hausse pour la vente d’armes au niveau international, et les Etats-Unis s’accrochent à leur position de leader mondial. « Le volume du transfert d’armes majeures s’est élevé de 16% durant la période 2010-2014 par rapport à la période 2005-2009 » rapporte l’Institut International de Recherche pour la Paix basé à Stockholm.

    Pour les Etats-Unis, la vente d’armes a augmenté de 23%. « Plus que n’importe quel autre fournisseur, les Etats-Unis ont livré des armes majeures à au moins 94 destinataires entre 2010 et 2014 », selon une recherche de l’Institut. Les armes ont été dispersées partout dans le monde, mais un tiers des exportations états-uniennes ont été destinées au Moyen-Orient.

    Les armes vendues aux alliés des Etats-Unis, comme l’Irak ou l’Arabie Saoudite, ne restent pas au même endroit. « Les combattants de Daech utilisent principalement des armes pillées dans les stocks de l’armée irakienne, armes qui ont été fabriquées dans plus de douze pays, y compris la Russie, la Chine, les Etats-Unis et des pays européens », selon Amnesty International.

    « La quantité et la diversité du stock d’armes et de munitions de Daech témoignent de décennies d’irresponsabilité quant aux transferts d’armement vers l’Irak, mais aussi de multiples erreurs commises lors de l’occupation états-unienne pour la sécurisation des livraisons et des stocks d’armement, ainsi que de la corruption endémique régnant en Irak », selon le récent rapport d’Amnesty

    La Recherche sur les Conflits Armés, un groupe basé à Londres qui a analysé l’arsenal djihadiste, indique que « Daech n’a pas eu beaucoup de difficultés à piocher dans l’immense stock d’armes qui entretient le conflit en Irak et en Syrie. Armes fournies non seulement par des grandes puissances mondiales, mais aussi par des allers-retours d’exportateurs tels que le Soudan », selon un rapport du Centre pour l’Intégrité Publique. L’un des fournisseurs de munitions est une usine de Lake City, dans le Missouri, gérée par Alliant Techsystems qui a, en 2014, dépensé $1,35 milliards en lobbying.

    Et le cycle continue. Le complexe militaro-industriel utilise son poids de lobby et les contributions de la PAC (Comité d’Action Politique) pour remporter des contrats de production d’armes. Les armes utilisées outre-Atlantique créent de nouveaux ennemis. Ces ennemis interceptent ces armes et les retournent vers des cibles états-uniens.

    Les migrants désespérés recherchant la sécurité ont provoqué des vagues accrues de xénophobie, entraînant de nouvelles violences en Occident. Plus de peur et plus de violence : voilà ce qui crée de nouveaux marchés pour l’industrie de l’armement. L’augmentation des ventes fournit plus d’argent à dépenser dans le lobbying, dans les campagnes présidentielles et chez les groupes d’experts pro-conflit.

    Nous pouvons briser cette spirale en arrêtant la guerre, en accueillant les réfugiés et en interrompant l’influence injustifiée de ceux qui profitent de la violence. Le président Dwight D. Eisenhower avait raison lorsque, il y a 54 ans déjà, il mettait en garde contre « l’acquisition d’une influence injustifiée, voulue ou non voulue, par le complexe militaro-industriel ».

    « Seuls un signal d’alarme et des citoyens éduqués peuvent contraindre l’immense réseau de l’industrie et de la manufacture militaire de défense, en utilisant des méthodes et des objectifs pacifiques, afin que la sécurité et la liberté puissent prospérer ensemble », insistait Eisenhower.

    Il est temps de répondre à son appel !

    Tous droits réservés à Truthout, ne doit pas être réédité sans accord préalable.

    Traduit de l’anglais par T. F. pour Investig’Action

    Source : Truthout

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  • Gérard Mordillat solidaire des 8 de Goodyear

     

    «Danielle Simonnet crie : “Salauds !” à l’adresse de ceux qui ont condamné les syndicalistes de Goodyear à vingt-quatre mois de prison, dont neuf ferme. Quand l’ignominie atteint un tel degré, quand il ne reste que ruines et décombres de justice, reste l’injure, et Danielle Simonnet frappe juste au cœur de la cible… Salauds !

    Cependant, comme l’enseigne la sagesse des nations, “à toute chose malheur est bon”, la condamnation des syndicalistes de Goodyear règle d’une certaine manière la question de la primaire à gauche : messieurs Hollande, Valls et tous les membres du gouvernement – je dis bien tous ! – sont définitivement disqualifiés pour y participer. Aucun d’entre eux ne peut se revendiquer “de gauche” ; une gauche et ses valeurs qu’ils vilipendent, qu’ils déshonorent, qu’ils insultent par le verbe et par les faits.

    Si le cœur leur en dit, ils peuvent toujours se mêler à la primaire de droite, où ils retrouveront leurs amis, leurs complices et pourront célébrer en chœur l’entreprise, le Medef, la déchéance nationale, les racines chrétiennes de la France, la terre qui ne ment pas, l’État fort à la sauce mussolinienne, la persécution des syndicalistes, des étrangers et de tous les opposants à leur vision ultralibérale, voire néofasciste du monde. Inutile de tourner autour du pot, le gouvernement actuellement au pouvoir, ses soutiens, ses hérauts ne sont pas “de gauche”, c’est un gouvernement ultralibéral, défendant les intérêts patronaux, les actionnaires et les spéculateurs. Leurs ennemis ne sont pas “la finance” mais la classe ouvrière et ses représentants, le peuple tout simplement : salariés, chômeurs, précaires, intérimaires, bénéficiaires du RSA, etc., sans distinction d’origine, de statut ou de nationalité.

    C’est à se demander si monsieur François Le Pen (comme l’appelle le journal italien Il Manifesto) et son Manuel Lavalls ne veulent pas entrer dans le livre Guinness des records comme ayant conduit le gouvernement le plus réactionnaire depuis la fondation de la Ve République ?

    Les preuves sont accablantes, inutile d’en dresser la liste, elles sont connues de tous, même si les médias s’emploient à dissimuler les interpellations, les assignations à résidence de militants écologistes, antiracistes, syndicalistes, la persécution des Roms, des sans-papiers, des grévistes, qu’ils soient de Goodyear, d’Air France, de Continental ou d’ailleurs, la ruine des services publics, la destruction annoncée du Code du travail, etc. La coupe est pleine. De deux choses l’une : ou les membres du Parti socialiste qui font la même analyse que nous (et il y en a, n’est-ce pas, Gérard Filoche ? N’est-ce pas, Emmanuel Maurel ?) ont le courage de quitter ce camion à ordures et refondent un Parti socialiste avec qui toutes les forces authentiquement de gauche pourront s’allier pour gouverner ou ils continuent – au nom de la discipline de parti – à soutenir les pendus du gouvernement et il n’y aura plus qu’à les renvoyer en bloc aux poubelles de l’histoire.

    Il est urgent qu’à l’indignation succède l’insurrection, que “le goudron se soulève”, selon l’expression de Frédéric Lordon. La Commune n’est pas morte. Au plus tard, en 17 (pour le centenaire de la Révolution russe), son cri doit nous réunir : vive la Sociale ! »

     

    Publié dans l'Humanité le 19/01/2016

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  • MS21 : Cuba, un pays qui sait faire face au terrorisme

     

    Pour le MS21, les événements tragiques que la France a connus ces derniers mois doivent nous inciter à regarder comment et avec quel succès d’autres pays ont géré des circonstances analogues. A cet égard Cuba est emblématique car ce pays vit depuis  56 ans sous la menace d'attentats terroristes. Alors voyons simplement comment vivent les Cubains confrontés à cette menace permanente. Il ne s'agit évidemment pas de prendre Cuba comme un modèle que la France devrait copier, car chaque État doit faire face  selon sa propre histoire, sa culture politique, ses institutions et ses lois. Mais en matière de sécurité aussi, il faut se garder de s’inféoder à une pensée unique souvent guidée par la peur, le court-termisme et le marché. Le texte qui suit n'a pas pour but de donner des recettes pour combattre le terrorisme, il évoque un exemple parmi d'autres …

    Rappel historique :

    En janvier 1959, la révolution castriste a renversé et chassé le dictateur Battista; révolution qui rendit furieuses les classes dominantes cubaines et étasuniennes. Furieuses par la perte de leurs prérogatives, mais aussi et surtout par le dangereux exemple que donnait cette révolution aux yeux de millions de personnes dans le monde. Pour les riches exilés cubains réfugiés à Miami, il fallait donc à tout prix renverser ce régime honni et ils ont toujours eu le soutien des Etats-Unis pour mener ces tentatives de déstabilisation. Elles commencent dès le mois de juillet 1960 par une guerre économique : Washington cesse pratiquement toutes ses importations de sucre en provenance de Cuba. En janvier 1961 c'est la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays

    En avril 1961, 1500 mercenaires entraînés et armés par la CIA débarquent à Cuba dans la baie des Cochons afin d'envahir l'île et de renverser le gouvernement. En moins de 72 heures les envahisseurs sont mis en déroute et la plupart sont fait prisonniers. Cette victoire est celle du peuple cubain bien organisé dans des milices populaires, une armée et une police révolutionnaires.

    En février 1962 l'administration Kennedy ordonne un embargo total sur le commerce avec Cuba, embargo toujours en vigueur aujourd'hui !  

    En 1962, Cuba menacé d’invasion par Washington, se tourne vers l’URSS et accepte l’installation de missiles soviétiques. Le monde se trouve alors au bord d’une déflagration nucléaire. Après quelques jours de tension, les missiles seront renvoyés en URSS contre la promesse faite par les Etats-Unis de ne plus chercher à envahir Cuba.

    Entre 1959 et 1965, une campagne de sabotages et de terreur cause des centaines de morts dans la population cubaine. Environ quatre mille “bandidos” ont incendié des champs de canne à sucre, dynamité des entrepôts à la Havane, torturé et assassiné des paysans qui bénéficiaient de la réforme agraire, mené des centaines de tentatives d'assassinats contre Fidel Castro.

    En 1976 la terreur atteint son point culminant : un avion de ligne cubain est abattu et 73 passagers y perdent la vie. Dans les années 90 - alors que Cuba tente de développer son secteur touristique pour contrer l’aggravation du blocus économique - ce sont cette fois des hôtels, des centres touristiques, autobus, aéroports et autres installations de vacances qui deviennent la cible d’une série d’attentats à la bombe.

    La réponse cubaine :

    Malgré toutes ces attaques, le gouvernement castriste est toujours en place et les Cubains ne vivent pas dans la peur. Curieusement, on ne voit pas de tanks ni de véhicules militaires dans les rues, pas de soldats armés patrouillant à l'aéroport, pas de vigiles aux entrées des bâtiments publics… On aurait pu s’attendre à ce que les autorités proclament régulièrement l’état d’urgence pour des semaines ou des mois, ou qu’elles mettent régulièrement à l’arrêt les transports publics, qu'elles interdisent les compétitions sportives, ferment temporairement les écoles, suspendent en permanence les libertés... Non, les Cubains vont et viennent librement alors que la menace terroriste n'est jamais très loin même encore maintenant.

    Ce n’est pas que Cuba prenne la menace terroriste à la légère ou fasse preuve de laxisme envers les actes terroristes potentiels. Bien au contraire,  depuis 1959, la lutte anti-terroriste reste la priorité absolue du gouvernement cubain. Pour ce faire les autorités cubaines ont actionné quatre leviers : l'éducation, la vigilance, le renseignement et l'infiltration.

    L'éducation est un secteur privilégié et même pendant la dure «période spéciale» (1) les budgets de l'éducation et de la santé n'ont pas été diminués. Chaque enfant cubain peut accéder à l'éducation qu'il souhaite, aller aussi loin qu'il veut dans ses études. L'enseignement de l'Histoire et de l'éducation civique tient une place importante, l'amour de la patrie est exalté mais ce patriotisme est humaniste et populaire. Les jeunes accomplissent deux ans de travail au service de la Nation (service social ou service militaire). On voit encore écrit sur les murs : « La PATRIE ou la MORT », slogan scandé pendant les premières années de lutte révolutionnaire.

    La vigilance de tous les citoyens : Les CDR (Comité de Défense de la Révolution),      organisation de masse qui regroupe plus de 7 millions de Cubains, ont  été  créés le 28 septembre 1960 par Fidel Castro. Ces CDR ont permis de déjouer des sabotages, des attentats à la bombe. Ils ont aussi prouvé  leur efficacité dans d’autres situations graves. Ainsi cette  implication citoyenne rigoureuse fait que l'on déplore très peu de victimes lors du passage des cyclones, phénomènes fréquents et dévastateurs. (2)

    Cuba s’appuie sur sa population pour défendre le pays d’une éventuelle invasion militaire. Aujourd’hui, aux côtés de l’armée régulière, le système défensif peut compter sur deux millions de Cubains qui sont sur le pied de guerre dans les 48 heures. Ces volontaires reçoivent un entraînement annuel et savent où aller s’armer le cas échéant.

    Enfin le renseignement et l'infiltration : c’est précisément ce que « les Cinq de Cuba », (3) ont accompli pendant les années 90. Ils ont infiltré les groupes anti-castristes les plus violents vivant en Floride afin de collecter le maximum d’informations et de pouvoir déjouer des attentats. Ils ont ainsi pu en empêcher une bonne centaine. Ce genre d’infiltration est particulièrement risqué, les terroristes  n’hésitant pas à assassiner renégats ou infiltrés. De plus, s’ils sont démasqués, les infiltrés risquent de lourdes peines de prison aux Etats-Unis. C’est ainsi qu’en 2001 les Cinq agents anti-terroristes cubains furent condamnés collectivement à quatre fois la perpétuité plus 77 ans. Ils ont été libérés en 2014 dans le cadre d'un échange de prisonniers à la faveur de la reprise des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et Cuba.

    Notes :

    (1) La « période spéciale » (de 1991 à 2000 environ) est la période qui a suivi l'effondrement de l'Union Soviétique causant une chute de 35 % du produit intérieur brut de Cuba. Les Cubains ont beaucoup souffert: plus de pétrole, coupures d'électricité, restrictions alimentaires etc... La croissance est revenue grâce à la coopération avec le Venezuela de Chavez (échanges pétrole contre médecins et éducateurs).

    (2) Le terrible cyclone (2012) qui a dévasté la deuxième ville du pays, Santiago de Cuba, a causé des millions de dollars de dégâts mais seulement 9 victimes .

    (3) On désigne par «Les cinq de Cuba » Geraldo Hernández, Ramón Labaňino, Antonio Guerrero, Fernando González et René González. Ces cinq hommes avaient pour mission de tenir le gouvernement cubain informé des projets d'opérations meurtrières afin d'empêcher autant que possible qu'elles n'aboutissent. Ils ont été arrêtés en 1998 en Floride et accusés de complot et d'espionnage en vue de commettre des assassinats et de porter atteinte à la sécurité des Etats-Unis. La juge leur a infligé les peines maximales, ce qui révèle bien la hargne des Etats-Unis à l’encontre de Cuba.

    Source: http://www.pathfinderpress.com/Les-Cinq-Cubains-Militant

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