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Monde - Page 27

  • Mohamed Hassan : « Pas touche à l’Érythrée ! »


    par Grégoire Lalieu (l'article est ici)

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    Le drame humanitaire des migrants en Méditerranée a placé un pays de la Corne de l'Afrique relativement méconnu au centre de l'attention médiatique. L'Érythrée serait en effet le plus grand pourvoyeur de réfugiés. Les témoignages de ces derniers construisent l'image d'un État terrifiant où règnent dictature, torture et famine. Très peu de journalistes se sont pourtant rendus en Érythrée. À contre-courant des quelques informations qui nous parviennent sur ce mystérieux pays, Mohamed Hassan dénonce une campagne de diabolisation. Spécialiste de la Corne de l'Afrique, il interroge ce qui se dit, mais surtout ce qui ne se dit pas sur l'Érythrée. Et il se joint aux représentants des communautés érythréennes d'Europe réunis ce 22 juin à Genève pour lancer un message clair à l'Occident : « Pas touche à l'Érythrée ! » (#handsoffEritrea)

     



    Depuis le dernier naufrage de migrants en Méditerranée, l’Érythrée est au centre de l’attention. Vous qui connaissez bien ce pays et qui vous y rendez souvent, que pensez-vous de ce qu’on écrit sur l’Érythrée dans la presse occidentale ?

    Il faut tout d’abord s’interroger sur la manière dont les médias nous informent sur l’Érythrée. Les témoignages des réfugiés sont nombreux. Mais avez-vous entendu ceux de la diaspora qui soutiennent le gouvernement érythréen ? Avez-vous pu lire les réponses du président, d’un ministre ou même d’un ambassadeur aux attaques qui sont adressées à l’Érythrée ? Imaginez que vous deviez informer sur Cuba, que vaudrait votre analyse si vous ne preniez que les témoignages des Cubains exilés en Floride ? Quand la presse procède de la sorte, de manière unilatérale, sans donner la parole à toutes les parties, on est plus dans la propagande que dans l’information.

    Les témoignages rapportés ne sont-ils pas fiables selon vous ?

    Évidemment, ceux qui fuient l’Érythrée ont leur point de vue. Mais je remarque quelques lacunes systématiques dans le portrait qui est dressé de ce pays. Par exemple, on pointe le fait qu’aucune élection n’ait été organisée depuis l’indépendance du pays en 1993. On évoque aussi les mesures prises par le gouvernement en 2001 à savoir la fermeture des médias privés et l’arrestation d’opposants politiques. Mais on ne dit rien sur le contexte. On pourrait dès lors croire tout simplement que le président Isaias Afwerki a été soudainement frappé d’un excès d’autoritarisme. On dresse ainsi le portrait d’un tyran lunatique. On l’accuse même d’être alcoolique et d’avoir de l’argent planqué en Suisse. Sans apporter la moindre preuve évidemment. La réalité est différente. Isaias Afwerki est un homme lucide qui n’a aucun problème avec la boisson. Quand on connait un minimum l’Érythrée, c’est aberrant de devoir tordre le cou à de telles rumeurs ! Le président est modeste. Si vous vous rendez à Asmara, vous le croiserez peut-être en train de se balader dans la rue, en sandalettes et sans gardes du corps. On est loin de l’image du tyran mégalomane qui exploite son peuple pour sa richesse personnelle.

    Vous parliez des mesures de 2001. Que s’est-il passé que les médias n’évoquent pas ?

    En 2001, l’Érythrée sortait d’une guerre terrible avec son voisin éthiopien. L’Érythrée était une ancienne colonie d’Éthiopie, elle a mené la plus longue lutte du continent africain pour obtenir son indépendance. Mais l’Éthiopie ne l’a jamais digéré et un conflit a éclaté entre les deux pays en 1998. Durant la guerre, certains médias privés d’Érythrée corrompus par l’Éthiopie ont appelé à renverser le gouvernement érythréen. Des politiques et des officiers de l’armée ont également collaboré avec l’ennemi, espérant profiter du conflit pour prendre le pouvoir à Asmara. Cette guerre a ainsi fait tomber bien des masques en Érythrée, d’autant plus que personne ne donnait cher de la peau du gouvernement. Mais il a finalement réussi à repousser l’invasion éthiopienne. Et il a ensuite pris des mesures de sécurité en interdisant les médias privés et en emprisonnant ceux qui avaient collaboré avec l’ennemi. Rappelons également que des élections étaient prévues avant la guerre. Une commission électorale avait été mise sur pied et préparait le scrutin juste avant l’invasion.

    Sur le plan démocratique, la situation n’est donc pas des plus réjouissantes, certes. Mais lorsque l’on aborde ce problème, il faut avoir une analyse globale qui tient compte du contexte. Ce que les médias occidentaux ne font pas.

    Il n’y a plus eu de guerre avec l’Éthiopie depuis quinze ans. Mais toujours pas d’élections non plus. Et l’information reste aux mains de l’État. Pourquoi ?

    Tout d’abord, les tensions restent palpables entre les deux pays. Le gouvernement éthiopien se lance régulièrement dans des diatribes belliqueuses à l’encontre de son voisin. C’est d’ailleurs à la lumière de ce contexte tendu qu’il faut analyser la question de la circonscription en Érythrée. Contrairement à ce qui a été dit dans la presse, les jeunes ne sont pas enrôlés de force et à vie pour le service national. Avant la guerre, la durée de ce service était fixée à dix-huit mois. Elle a augmenté ensuite durant le conflit, mais a été ramenée depuis à sa durée initiale. L’Érythrée compte quelque 6 millions d’habitants. C’est presque la moitié de la Belgique. De l’autre côté, l’Éthiopie a une population de 90 millions d’habitants. Vous comprenez très vite que l’Érythrée n’a pas les moyens humains ni matériels pour construire une grande armée capable de tenir tête à son voisin. Le gouvernement n’a pas non plus la volonté de dépenser beaucoup d’argent là dedans. D’où le service national qui permet de faire appel à une armée de réserve en cas de conflit.

    Ensuite, n’oublions pas que l’Érythrée est située dans une des régions les plus chaotiques de l’Afrique. Sur cette question d’ailleurs, le gouvernement a un avis très intéressant dont on n’entend malheureusement pas parlé. Il estime que l’ingérence des puissances néocoloniales est principalement responsable des conflits qui traversent la Corne de l’Afrique. Et pour apaiser les tensions, l’Érythrée préconise de rassembler tous les acteurs régionaux autour de la table pour dialoguer pacifiquement, sans interférences des puissances étrangères. Enfin, le gouvernement est assez franc sur le sujet : les élections et les médias privés ne sont pas sa priorité, n’en déplaise à la vision ethnocentriste des Occidentaux qui glorifient le bulletin de vote au détriment d’autres enjeux plus cruciaux. Le gouvernement érythréen se bat avant tout sur le terrain du développement. Cela, les médias n’en parlent pas si bien qu’ils passent, selon moi, à côté de l’essentiel. En effet, après son indépendance, l’Érythrée a refusé les aides de la Banque mondiale et du FMI, ainsi que les programmes qui allaient avec. « Les Érythréens savent mieux que ces institutions internationales ce qui est mieux pour l’Érythrée », avait rétorqué le président Afwerki.

    Ce faisant, l’Érythrée est devenue le premier pays d’Afrique à atteindre les objectifs du millénaire. Ce programme avait été mis au point par les Nations unies en 2000 pour éradiquer la famine, développer les soins de santé et l’éducation, améliorer les conditions de vie des femmes et des enfants, etc. Il reposait essentiellement sur l’aide de l’Occident, mais est quelque peu tombé aux oubliettes avec la crise économique. Or, ce que nous montre l’Érythrée et qui est exceptionnel, c’est qu’un pays africain n’a pas besoin de l’aumône de l’Occident pour se développer. Il faut au contraire mettre un terme au pillage organisé par la Banque mondiale, le FMI et toutes ces institutions qui veulent imposer le néolibéralisme aux pays du Sud.

    Début juin, le Haut Commissariat pour les Droits de l’Homme des Nations Unies a publié un rapport accablant sur l’Érythrée. D’après ce rapport, le gouvernement érythréen est « responsable de violations flagrantes, systématiques et généralisées de droits de l’homme ». Le rapport ajoute que « ces violations pourraient constituer des crimes contre l’humanité ».

    Là encore, le rapport se base uniquement sur des témoignages de réfugiés, le gouvernement érythréen ayant refusé l’accès à la commission d’enquête des Nations unies. Or, un rapport construit à partir des seuls témoignages de demandeurs d’asile ne peut être fiable. En effet, pour obtenir le statut de réfugié politique, certains n’hésitent pas à travestir leur nationalité et à raconter ce que le pays d’accueil veut entendre. Parmi les réfugiés érythréens, vous avez ainsi des Éthiopiens qui se font passer pour ce qu’ils ne sont pas afin d’obtenir le droit d’asile. En 2013, deux parlementaires français ont remis au ministre de l’Intérieur un rapport pointant la proximité dangereuse entre ceux qui aspirent au statut de réfugié politique et les migrants économiques. Pour ces derniers, des réseaux mafieux qui gèrent les filières de passage vers l’Europe proposent de faux témoignages et des dossiers de persécution tout préparés. Ensuite, si certains inspecteurs de l’ONU font leur travail courageusement quitte à déplaire aux grandes puissances, d’autres n’hésitent pas à sacrifier leur devoir d’objectivité sur l’autel des intérêts politiques. En 2011 par exemple, le même Haut Commissariat pour les Droits de l’Homme facilitait l’intervention de l’OTAN en dénonçant la répression en Libye de manifestants pacifiques à coups de tanks, d’hélicoptères et d’avions. Aujourd’hui, on sait que ces accusations étaient totalement farfelues. Mais elles visaient à mettre la pression sur le gouvernement libyen. La même chose se produit avec l’Érythrée.

    Qui veut mettre la pression sur l’Érythrée et pourquoi ?

    Sur le plan économique et politique, l’Érythrée est un caillou dans la chaussure du néocolonialisme occidental. L’Afrique est un eldorado pour les multinationales. C’est le continent le plus riche... avec les gens les plus pauvres ! Et voilà qu’un pays africain déclare et prouve par la pratique que l’Afrique ne peut se développer qu’en s’affranchissant de la tutelle occidentale. Le président Afwerki est très clair sur la question : « Cinquante ans et des milliards de dollars d’aide internationale postcoloniale ont fait très peu pour sortir l’Afrique de sa pauvreté chronique. Les sociétés africaines sont devenues des sociétés d’éclopées. » Et il ajoute que l’Érythrée doit pouvoir se tenir sur ses deux propres pieds. Alors, comme tous les leaders africains qui ont tenu ce genre de discours contre le colonialisme, Isaias Afwerki est devenu un homme à abattre aux yeux de l’Occident.

    Le gouvernement érythréen ne facilite-t-il pas la campagne de diabolisation en refusant d’accueillir une commission d’enquête des Nations unies ?

    Il faut comprendre ce qui peut apparaitre comme une attitude fermée. Tout d’abord, l’Érythrée traine un lourd contentieux avec les Nations unies. Le pays avait été colonisé par les Italiens. Après la Deuxième Guerre mondiale et la défaite de Mussolini, l’Érythrée aurait dû obtenir son indépendance, mais on l’a rattachée à l’Éthiopie contre sa volonté. L’ancien Secrétaire d’État US, John Foster Dulles, déclara à l’époque : «  Du point de vue de la justice, les opinions du peuple érythréen doivent être prises en considération. Néanmoins, les intérêts stratégiques des Etats-Unis dans le bassin de la mer Rouge, et les considérations pour la sécurité et la paix dans le monde, rendent nécessaire que ce pays soit rattaché à notre allié, l’Éthiopie. » Cette décision a eu des conséquences catastrophiques pour les Érythréens. Ils ont été littéralement colonisés par l’Éthiopie et ont dû mener une lutte terrible pendant trente ans pour obtenir leur indépendance.

    De plus, durant ce combat, les Érythréens ont affronté un gouvernement éthiopien soutenu tour à tour par les Etats-Unis et l’Union soviétique. Durant la guerre froide, vous faisiez généralement partie d’un bloc ou de l’autre. Mais vous ne vous retrouviez pas avec les deux superpuissances de l’époque sur le dos ! Ça laisse des marques évidemment.

    Voilà pourquoi l’Érythrée estime aujourd’hui qu’elle n’a pas de comptes à rendre à la soi-disant « communauté internationale ». Elle défend farouchement sa souveraineté pour mener à bien sa révolution. Tout n’est pas parfait évidemment. Les Érythréens sont d’ailleurs les premiers à le reconnaitre. Malgré les résultats exceptionnels pour un tel pays en matière de santé, d’éducation ou de sécurité alimentaire, tous vous répondront avec beaucoup d’humilité qu’il y a encore beaucoup à faire. Mais pour que l’Érythrée continue à progresser, la meilleure chose à faire est de ne pas vouloir décider à la place des Érythréens. C’est pourquoi je me joins à la diaspora pour interpeler les Nations unies : « Pas touche à l’Érythrée ! »

    Source : Investig’Action

    Voir les dossiers d'Investig'Action "Tout ce que vous ne devriez pas savoir sur l’Erythrée" - Partie 1 - Partie 2 - Partie 3

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  • Les dérives du journalisme « mainstream » (l'affaire Bugingo)


    par Ahmed Bensaada

     

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    Alors que la bien-pensance s’acharne sur le journalisme alternatif, citoyen et engagé, que des listes de « dangereux sites complotistes » sont arbitrairement établies et que des gouvernements cherchent à museler les voix qui ne répètent pas à l’unisson des « vérités » suintant d’un unanimisme primaire, le journalisme « mainstream » connaît un scandale retentissant qui révèle une fois de plus ses dérives professionnelles, son manque de probité et ses carences déontologiques

     

    En effet, François Bugingo, un journaliste vedette québécois (d’origine rwandaise mais né au Congo) s’est fait épingler par une consœur qui a disséqué son parcours professionnel [1]. Et toute la panoplie du journaliste véreux y passe : des reportages inventés de toutes pièces, des entrevues fictives, des missions de libération d’otages imaginaires, etc. C’est à se demander comment cet énorme ramassis de mensonges n’a pas pu être détecté plus tôt. Et, apparemment, Isabelle Hachey, l’auteure de l’article incriminant n’était pas la seule dans le secret des Dieux.

    « Si tant de gens dans le milieu savaient pour Bugingo, pourquoi n’est-ce pas sorti plus tôt ? » s’est questionné un collègue journaliste [2].



    François Bugingo

    C’est que l’inertie du système médiatique est trop importante pour permettre l’éviction rapide d’un journaleux en mal d’aventures rocambolesques.

    D’autant plus que même après la divulgation de ces graves fautes, la recherche des circonstances atténuantes a été de mise.

    « Il [Bugingo] n’inventait pas à proprement parler des reportages. Il agrémentait ses analyses et commentaires d’anecdotes spectaculaires dont il était le héros. C’était dit comme en passant. Comme une toile de fond. Un décor. Une musique d’ambiance. Ce n’était pas au centre de son propos. Simplement, il voulait qu’on entende des balles siffler autour de son personnage. Que la poussière du désert vous entre dans les narines en l’écoutant parler d’Afrique du Nord » [3].

    « De toute façon, il n’est pas le premier à avoir agi de la sorte » semble nous dire Isabelle Hachey dans le même article où elle enfonce son confrère dans les catacombes du journalisme. Et de citer les cas de célèbres fraudeurs médiatiques tels Brian Williams, Jane Cooke, Jayson Blair ou le « mystificateur » Stephen Glass, comme si le maljournalisme de certains atténuait celui des autres.

    Bugingo est d’autant plus inexcusable qu’il était une « bête » médiatique boulimique : collaborateur au journal télévisé, animateur à la radio et chroniqueur dans un journal à grand tirage de Montréal. Il était aussi vice-président international de Reporters sans frontières (RSF) et président de RSF Canada.

    Ce même RSF dont un certain Robert Ménard (actuellement maire FN de Béziers !) a été l’un des fondateurs avec tout ce que cette liaison peut comporter comme atteinte à la liberté de la presse. D’autre part, il a été montré que RSF a été financé par des organismes américains d’« exportation » de la démocratie proches du gouvernement américain comme la National Endowment for Democracy (NED) [4] et la Fondation Soros [5]. Rappelons que ces deux organismes ont été largement impliqués dans les révolutions colorées et dans le fameux « printemps » arabe [6].



    Robert Ménard

    Il faut se rendre à l’évidence que le cirque médiatique que représente le procès public de Bugingo se veut en fait une cérémonie populaire d’absolution de tout le système journalistique « mainstream » : une tentative de purification du système par élimination des impuretés, l’ablation à vif d’une verrue pour que le reste de la peau paraisse plus lisse…

    Mais peut-on réellement penser que le système médiatique « mainstream » puisse se payer aussi facilement un bain de jouvence en clouant au pilori l’un de ses membres et continuer, dans son ensemble, à ne pas se conformer, régulièrement, aux principes élémentaires de l’éthique du métier ?

    Que penser, en effet, de la couverture des différents évènements internationaux qui ont secoué et secouent encore notre monde ?

    Le charnier de Timisoara



    A-t-on, par exemple, enquêté en décembre 1989 sur l’affaire du faux charnier de Timisoara (Roumanie) qualifiée par le journaliste Ignacio Ramonet comme « la plus importante tromperie depuis l’invention de la télévision » avant de la diffuser à travers le monde [7] ? Non, bien sûr. La « révolution roumaine » nécessitait la diabolisation du régime de Bucarest.



    "Timisoara : le clou dans la chaussure des médias"

    Les couveuses koweïtiennes



    Et cette jeune demoiselle en larmes qui a témoigné en 1990 devant une commission du Congrès des États-Unis dans l’affaire de « couveuses koweitiennes » ? Était-il si compliqué de découvrir qu’il s’agissait de la propre fille de l’ambassadeur du Koweït à Washington ? Et que toute cette comédie a été orchestrée par la compagnie américaine de relations publiques Hill & Knowlton pour la rondelette somme de 10 millions de dollars [8] ? Non, bien sûr. La première guerre du Golfe nécessitait la diabolisation du régime de Bagdad.

     

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  • Pourquoi autant d'indifférence devant les massacres au Donbass.

    Une vidéo essentielle qui donne la parole aux victimes et particulièrement aux enfants.

    par Lucien Pons

    Il y a les quelques-ceux qui refusent de se plier aux diktats de l’Empire et qui résistent à cette marche forcée vers le chaos et la guerre. Ils alertent, ils écrivent, ils diffusent, ils crient la paix dans un silence assourdissant. Ils multiplient les initiatives courageusement.

    Et puis, il y a tous les autres. Les gens qui en ont assez de tout, qui veulent que ça change, qui aspirent à autre chose, mais qui comptent sur les autres pour faire le travail à leur place. C’est à tous ceux-là que je parle.

    C’est à toi que j’écris.

    Je comprends.
    Tu as toujours une bonne raison de ne pas te mobiliser, même si tu ressens cette atmosphère particulière. Tu as un travail
    .Ta vie est « normale ». Tu as peur de tout perdre en osant faire entendre ta voix. Et puis, les lanceurs d’alerte, tous ces gens-là, c’est mal vu quand même !
    C’est que tu es un lucide, toi. C’est que tu vois les choses globalement : d’un peu plus haut, d’un peu plus loin. Tu me dis qu’on n’a pas besoin de toi. Qu’un homme tout seul, ça ne changera rien au final.
    Alors, tu regardes passer le temps et tu continues à baisser la tête et à mettre la tête sous le sable.

    Peut-être que les témoignages d’enfants, ceux d’Ukraine, ceux du Donbass, ceux de Donetsk, pourront percer ton armure d’indifférence. Ces enfants sont semblables à tes enfants, semblables à tes petits enfants, semblables aux enfants que tu connais. Peut-être ont-ils encore le pouvoir d’éveiller en toi compassion et humanité ?

    Peut-être un appel à la paix pourra se dessiner en toi ?

    Peut-être que ton cœur déjà vieux se réchauffera ?

    Peut-être oseras-tu affronter la bête triomphante qui hélas impose sa force et sa vérité ?

    Peut-être oseras-tu te documenter sur ces horreurs perpétrées à nos portes ?

    Peut-être oseras-tu mêler ta voix à ceux qui exigent la fin des combats, à ceux qui exigent la fin des massacres d’innocents ?

    Il faut que tu saches que ta voix compte. Ta voix est redoutée par ces bourreaux faiseurs d’opinion. Ta voix peut sauver des enfants.

    Tu sais, même si ça te fait mal de te l’avouer, nous sommes au cœur d’une véritable guerre idéologique. Toi aussi, tu les vois, comme une meute de charognards excités par l’odeur lourde et collante de la misère et du malheur des opprimés. Camarade, pourquoi refuses-tu encore à te mobiliser ?

    C’est une vision du monde, un choix de société. Ce sont les forces de l’argent qui ont décidé qu’elles avaient le droit de posséder toutes les richesses du monde. Ce sont nos exploiteurs qui ont décidé que la guerre était un moyen de sauver leurs avoirs et d’assoir leur puissance. Alors ils contestent le droit essentiel à la vie :  LE DROIT A LA PAIX.

    Tu sais tout cela, camarade. Tu sais tout cela et tu soutiens tacitement.


    Mais cela ne suffit plus, camarade. Ils sont à l’affût, avec la suite de leur programme ignoble, le sang qui s’écoule doucement sur les pavés, encore…

    Ce n’est plus le temps de la palabre !

    Ce n’est plus le temps des stratégies !

    Ce n’est plus le temps de la neutralité !

    Regarde cette vidéo, c’est important !

    Choisis ton camp camarade !

     

     

    Donbass. Appel de "Texas" et de la famille Touv depuis l'hôpital.

    Le citoyen américain "Texas" rend visite à Anna Touv et ses enfants.
    Le 26 mai 2015 suite à des frappes d'artillerie sur des quartiers résidentiels de Gorlovka une famille a été anéantie: le père Youriy Touv et sa fille Katia de 11 ans ont été tués; sa femme Anna et ses deux autres enfants âgés de 15 jours et 2,5 ans sont à l'hôpital.

     

    Gorlovka 27/05/15. Les frappes d'artillerie anéantissent une famille.

    Gorlovka, 27 mai 2015. La veille suite à des frappes d'artillerie sur des quartiers résidentiels une famille a été anéantie: le père Youriy Touv et sa fille Katia de 11 ans ont été tués; sa femme Ania et ses deux autres enfants âgés de 15 jours et 2,5 ans sont à l'hôpital. Ania a un bras arraché, le petit Zakhari de 2,5 ans a tout son corps meurtri par les éclats...
    Vidéo originale de Graham Phillips

    Sources ici, sur le blog de Lucien Pons

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  • ANTISEMITISME/ANTISIONISME A QUI PROFITE L'AMALGAME ?

    Le gouvernement israélien et les mouvements sionistes instrumentalisent l’antisémitisme en considérant que toute critique d’Israël est antisémite. C’est leur défense pour continuer à violer le droit international. Le sionisme n’est pas seulement criminel contre les Palestiniens, il devient suicidaire pour les Juifs. Cette manipulation de l'histoire, de la mémoire ne combat pas l’antisémitisme, elle le favorise.

    Pour toutes ces raisons, l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) soutient totalement l’appel palestinien au BDS (Boycott – Désinvestissement – Sanctions) contre l’État d’Israël et ses revendications : fin de l’occupation et de la colonisation, égalité des droits, droit au retour des réfugiés. Pierre Stambul, fils d’un résistant et rescapé du célèbre groupe Manoukian, est co-Président de l'UJFP. A ce titre, il devait intervenir le 9 juin à Toulouse sur le thème « Antisémitisme / Antisionisme. A qui profite l'amalgame ? ».

    Pure coïncidence, basse manœuvre politicienne du ministère de l'Intérieur, libre à chacun de choisir, Pierre Stambul faisait l'objet d'une arrestation musclée par les agents du RAID à Marseille où il demeure dans la nuit du 8 au 9 juin, suivie d'une garde à vue, sous le prétexte d'une dénonciation qu'il voulait tuer sa compagne. Lors de leur intervention, les forces du RAID ont utilisé le protocole pour la neutralisation d'un terroriste retranché armé : portes cassées et recherche de caches d’armes. La compagne de Pierre Stambul, sensée avoir été assassinée, était bien vivante auprès de lui et aucune arme n'a été évidemment trouvée. Tout pouvait s'arrêter là. Évidemment non, Pierre Stambul était emmené menotté dans les locaux de la police marseillaise, faisant l'objet d'une garde à vue pour être finalement relâché en fin de matinée du 9 juin.

    Tout porte à croire que toute cette mise en scène visait à empêcher Pierre Stambul d’assurer son intervention prévue le soir même à Toulouse par l’UJFP et le comité BDS (Boycott, Désinvestissement Sanctions).Cette conférence a pu se dérouler comme prévu.

    La question est à présent la suivante : à qui profite l’arrestation de Pierre Stambul et la tentative de non-tenue de sa conférence ? De Michèle Alliot-Marie sous la présidence de Nicolas Sarkozy à Bernard Cazeneuve sous celle de François Hollande, c’est la continuité dans la volonté d’entretenir la confusion la plus totale entre antisionisme et antisémitisme!

    La vigilance affichée, proclamée et sans cesse rappelée du gouvernement de Manuel Valls à l’égard de tout acte d'antisémitisme, cette vigilance légitime ne doit pas cacher une complaisance coupable , sinon une complicité, à l'égard de la politique coloniale du gouvernement israélien, ni la crainte d'une grossière instrumentalisation politique de l’antisémitisme en vue de futures élections nationales.

    Le MS21 dénonce cette mascarade policière et demande au gouvernement un éclaircissement sur le contexte de cette arrestation arbitraire et des excuses à l'encontre de Pierre Stambul et de sa compagne, et à l'Union juive française pour la paix.

    Le MS21 exprime son inquiétude devant la multiplication d’interventions policières violentes et arbitraires.

    Le MS21 note que le RAID est placé sous l’autorité de la DGPN dépendant du ministère de l’intérieur, c’est donc Monsieur Cazeneuve, membre du gouvernement de Manuel Valls qu’il faut mettre en cause et qui doit des comptes à Pierre Stambul d’abord mais aussi à tous ceux qui voient disparaître l’État de droit en France .

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  • Le Journal de l'Afrique 11

    Le miracle africain 

     

    Longtemps considérée comme le continent de la stagnation qui ne connait de progrès que dans la misère, l’Afrique se défait progressivement de cette image affligeante. En effet, alors que la tendance mondiale est au vieillissement de la population, la base de la pyramide des âges s’élargie sur le continent. Au moment où l’économie globale donne des signes d’essoufflement, celle du continent croit inexorablement. Le rapport 2015 des Perspectives économiques de l’Afrique rendu public le 25 mai 2015 en Côte-d’Ivoire par la Banque africaine de Développement (BAD) et ses partenaires annonce des embellies pour 2015 et 2016. Selon ce rapport, le Produit Intérieur Brut (PIB) de l’Afrique connaîtra une croissance de 4,5% en 2015 et de 5% en 2016. A titre de comparaison, l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE) a publié ses prévisions de la croissance mondiale le 3 juin dernier. Elles sont de 3,1% pour 2015 et 3,8% pour 2016. L’économie africaine sera donc au- dessus de la moyenne mondiale. Ceci n’est pas nouveau. Depuis plus d’une décennie, la croissance est de retour en Afrique. Entre autres facteurs explicatifs : une population jeune, bien scolarisée et très dynamique, les mesures incitatives adoptées par les Etats pour relancer l’économie, la mise en valeur du potentiel agricole, la stabilité politique et la bonne gouvernance qui s’enracinent sur le continent, etc. Bref les conditions pour la réalisation du miracle africain sont réunies. 

                                      LIRE LE JOURNAL DE L'AFRIQUE
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  • Enquête sur le rôle des ONG pro-US dans les révoltes arabes (vidéo)

    par Ahmed Bensaada, Al Mayadeen

    (investig'Action)

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    Si vraiment les Etats-Unis ont soutenu le « printemps arabe » pour aider « la démocratie », comment se fait-il que cette lutte n’ait touché aucune des monarchies pétrolières ? Pourquoi les dirigeants de ces cyberactivistes égyptiens voulaient-ils absolument cacher qu’ils avaient été formés par un théoricien US nommé Gene Sharp, un des principaux stratèges de la politique impériale des Etats-Unis, déjà impliqué dans de nombreux renversements de gouvernements « gênants » ? Parce qu’ils savaient que la rue les aurait immédiatement rejetés ? Tant de questions cruciales pour nous citoyens, et jamais posées dans les médias ! Non seulement Ahmed Bensaada pose les bonnes questions, mais il y répond. Son enquête minutieuse part de la question centrale : d’où viennent les dollars ? (MICHEL COLLON)

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