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Monde - Page 5

  • Équateur : Coïncidences ou coup d’État en douce ?

     

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    De nombreuses Organisations d’Autres Gouvernements attaquent quotidiennement le gouvernement de la révolution citoyenne, et cherchent à inverser le soutien dont il bénéficie au sein de la population.

     

    Les prétendues « révolutions colorées » ont été popularisées à la suite du renversement du président yougoslave Slobodan Milosevic en 2000. À la tête de cette atteinte à l’ordre constitutionnel, on retrouve un groupe de jeunes gens baptisé Otpor, soutenu par des agences gouvernementales de Washington, qui allait révolutionner les méthodes de la guerre non-conventionnelle et entraîner une littérature abondante sur ce que nous appelons communément aujourd’hui des coups d’État en douce.

    Cette stratégie politique part de l’idée que le pouvoir s’exerce à travers les institutions et que sa mise en œuvre est assuré par les individus, par habitude ou par peur. Il faut donc chercher à restreindre ou à annihiler la coopération de ces individus au pouvoir afin de désintégrer celui-ci. Dans les coups d’État en douce, comme l’indique son principal théoricien, « on emploie des armes politiques, économiques, sociales et psychologiques appliquées par la population ainsi que par les institutions de la société. Tous les gouvernements peuvent gouverner pendant ce temps, grâce à la coopération, à la soumission et à l’obéissance de la population et des institutions de la société, ils reçoivent le renfort permanent des sources de pouvoir dont ils ont besoin. Le défi politique est l’instrument idéal pour refuser les sources de ce pouvoir au régime ». L’objectif de cette stratégie est d’isoler les gouvernants des individus qui assurent la bonne marche des piliers du pouvoir (fonctionnaires, policiers, militaires, juges, journalistes d’État etc.) afin de renverser le gouvernement légal et légitime.

     

    Ingrédients nécessaires

     

    Pour atteindre cet objectif, une stratégie est mise en place et celle-ci comporte toujours trois éléments. Premièrement, il faut multiplier les organisations non gouvernementales afin de favoriser le développement de la non-coopération avec le pouvoir. En conséquence, le financement par des agences étrangères telles que la NED, l’USAID, FreedomHouse, le NDI1, l’IRI2, la fondation Konrad Adenauer, ou l’Open Society Institute, d’une nébuleuse d’organisations se réclamant de la société civile est un premier élément-clé. L’abondance de fonds versés aux ONG, aux syndicats, aux associations, aux partis politiques, aux universités, et aux médias privés est une condition nécessaire afin de pouvoir travailler continuellement l’opinion publique.

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  • Venezuela : Qui se cache derrière la fraude de Dólar Today?

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    Des mafias, des intérêts politiques et ceux qui ont intérêt à déstabiliser le pays…
     

    Le taux de change du dollar par rapport au bolivar vénézuélien sur le marché parallèle est illégal et a été souvent qualifié « d’action criminelle » parce qu’il porte atteinte à l’économie du Venezuela.

    Le 21 août dernier, un rapport de la Commission Economique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (CEPAL) a confirmé que le site Dólar Today provque une distorsion sur le marché des changes avec la publication d’un taux de change parallèle du dollar.

    « Plus de volatilité, d’incertitude et des attentes infondées de chute du bolivar face au dollar des Etats-Unis, » sont quelques-unes des conséquences de la publication d’un taux de change parallèle du dollar par ce site que l’économie du Venezuela, souligne le rapport.

    La CEPAL a expliqué que Dólar Today est alimenté par des sources d’information inconnues qui ne reflètent pas la réalité des forces du marché. Par consqéquent, cela déforme le marché des changes avec des effets négatifs pour le Venezuela et le commerce avec la Colombie.

     

    Qui est derrière Dólar Today ? 

     

    Le site Dólar Today a été créé en 2010. Il a son siège aux Etats-Unis et après la mort du dirigeant de la Révolution Bolivarienne Hugo Chávez en 2013, il a élargi la brèche du chenge entre e dollar réel et le dollar parrallèle.

    Gustavo Díaz, ex colonel de l’Armée et activiste du coup d’Etat manqué contre le commandant Hugo Chávez en 2002 qui réside actuellement aux Etats-Unis est le président de ce site.

     

    Comment ce site fonctionne-t-il ?

     

    La Colombie permet « 2 sortes de change peso/bolívar dans le pays, celui que fixe l’entité et celui qu’indiquent les maisons de change sur la frontière, » explique Marco Teruggi.

    « En d’autres termes, ils fixent le prix de al monnaie vénézuélienne en Colombie depuis a frontière. C’est l’origine du problème, le point N° 1 d’où part la fiction commerciale sur laquelle on calcule le taux du dollar illégal. »

    Ensuite, Dólar Today calcule le prix du bolivar par rapport au dollar. « C’est à dire que le taux ne dépend pas de l’offre et de la demande de dollars au Venezuela mais d’une fixation arbitraire organisée dans le cadre d’un plan de déstabilisation international. »

    Les commerçants vénézuéliens basent leurs prix sur le tendance « qu’indique » Dólar Today et, en conséquence, portent directement attente au pouvoir d’achat des citoyens.

    Le président du Venezuela, Nicolás Maduro, a dénoncé vendredi un coup d’Etat des secteurs financiers vénézuéliens et internationaux par une attaque du papier monnaie et un sabotage cybernétique de la plateforme d’internet.

    Maduro a expliqué qu’il y a eu « une opération dirigée depuis Cúcuta, Colombie, par la droite fasciste vénézuélienne alliée aux mafias colombiennes pour laisser le pays sans papier monnaie. »

    Toutes ces attaques surviennent dans le contexte de la menace de la Table de l’Unité Démocratique (MUD) de quitter la table de dialogue avec le Gouvernement.

    La prochane réunion est prévue pour le 6 décembre. Jesús Torrealba, un des membres de l’opposition qui participe aux dialogues, a déclaré que tout dépendra de ce qui se passe « jusqu’au 6 décembre. »

    Pour sa part, le délégué du Gouvernement, Jorge Rodríguez, a réaffirmé que mê si la MUD décide de s’en aller, on restera à la table de dialogues.

     

    Traduit de l’espagnol par Françoise Lopez pour Bolivar Infos

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  • Mercosur: l’affront de la triple alliance fait au processus bolivarien


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    Dans un geste sans précédent, les ministres des affaires étrangères du Brésil, de l’Argentine et du Paraguay ont refusé la participation du Venezuela à la réunion du Mercosur le mercredi 14 décembre à Buenos Aires. La « chancelière de la dignité » Delcy Rodriguez a critiqué la volonté de la « Triple Alliance » de porter un coup fatal au processus d’intégration latino-américaine initié par Hugo Chavez.

     

    Accompagnée de son homologue bolivien David Choquehuanca, la chancelière vénézuélienne s’est rendue sur place pour dénoncer le caractère illégal de cette réunion convoquée par l’Argentine et rappeler que la présidence du Mercosur est toujours assurée par son pays. En effet, l’Argentine doit présider cette institution uniquement à partir du 1er janvier.

    Suite à la déclaration de la triple alliance en faveur de la suspension du Venezuela de cet organisme le 2 décembre, ce pays a eu recours à un dispositif de résolution des conflits, le « Protocole des Oliviers », et obtenu l’appui du gouvernement uruguayen de Tabaré Vazquez. Après sa visite en Argentine, Delcy Rodriguez s’est rendue à Montevideo le jeudi 15 décembre pour poursuivre les négociations.

     

    Le « cachet impériale » de la triple alliance

     

    Lors de la rotation de la présidence au MercoSur qui avait eu lieu le 1er août, les gouvernements de Temer, Macri et Cartes avaient exprimé leur non reconnaissance (1) du transfert de fonctions de l’Uruguay au Venezuela et refusé de participer au traditionnel Sommet de Présidents pour le transfert de fonctions au sein du Mercosur. La raison invoquée était un soi disant manque de respect des libertés démocratiques par le gouvernement de Nicolas Maduro.

    À ce propos, il convient de rappeler que dans son rapport rendu public fin juillet 2015 le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies avait approuvé la gestion de l’exécutif vénézuélien, saluant l’implémentation du « Pacte International des Droits Civiques et Politiques » (PIDCP). (2) En plus, contrairement au Brésil, l’Uruguay ou l’Argentine, le Venezuela est le seul pays a avoir signé le « Protocole de Montevideo d’engagement avec la démocratie au Mercosur » (Protocolo de Ushuaia II). Quant au Paraguay, il a explicitement voté contre sa ratification en octobre 2012.

    Les représentants de la triple alliance ont exprimé plusieurs fois leur soutien à la droite vénézuelienne et remit en cause la prise de fonctions au Mercosur par le Venezuela en le qualifiant de « régime autoritaire ». En réalité, la droite de la Triple Alliance n’ attendait qu’une seule chose : la répétition au Venezuela du schéma de coup d’Etat en douce qui réussit au Brésil.

    Faute d’arguments valables en faveur de l’exclusion du pays du Libertador Simon Bolivar, la triple alliance s’est cachée derrière une salve d’accusations dont l’expression juridique est très douteuse voire inexistante. Après avoir invoqué dans un premier temps le prétexte du respect des droits de l’homme, le 2 décembre dernier la Triple Alliance a notifié au Venezuela la « suspension par non conformité des obligations assumées » lors du Protocole d’Adhésion en 2012.

    Or, l’accusation de ne pas avoir suffisamment intégré les règles du Mercosur ne tient pas debout, car dans l’espace de quatre ans le pays bolivarien a intégré 1.479 règles sur un total de 1 563. Autrement dit, le Venezuela a intégré une moyenne de 295 règles par an, tandis que le Paraguay, l’Uruguay, le Brésil et l’Argentine n’ont intégré qu’une moyenne de 36-44 règles chaque année. (3)

     

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    Brésil, Argentine et Paraguay : des gouvernements démocratiques ?

     

    Mais là où le bât blesse, c’est le manque d’autorité morale des gouvernements de la triple alliance. Pour rappel, avant d’arriver au gouvernement, Mauricio Macri avait promis le « changement ». Un an après, ses mesures phares sont loin d’enthousiasmer le peuple argentin. Les deux cents mille licenciements de travailleurs, la révélation de l’évasion fiscale dans le scandale des Panama Papers lui ont valu des critiques généralisées. Quant à l’embastillement à Jujuy de la militante pour le droit au logement Milagro Sala, cela a déclenché une vague de solidarité internationale qui ne cesse de grandir. Le groupe de travail contre les détentions arbitraires de l’ONU  a réclamé sa libération immédiate à l’approche de l’anniversaire de son emprisonnement il y a un an. (4)

    Les actuels gouvernements du Paraguay et du Brésil sont, quant à eux, le résultat de deux coups d’Etats, et sont donc peu crédibles lorsqu’il s’agit de donner des leçons en matière de démocratie…Au Paraguay, le procès politique parlementaire débouchant sur la destitution du président Fernando Lugo eut lieu suite à une investigation sur la répression des forces policières dans des affrontements avec les paysans. Pourtant, quatre ans après, les responsabilités derrière le massacre de Curuguaty n’ont pas encore été élucidées malgré les efforts déployés par des associations et des forces politiques progressistes. (5)

    Au Brésil, la destitution illégale de Dilma Rousseff s’est produite suite à un acharnement médiatique et judiciaire sans que son implication dans des cas de corruption n’ait été prouvée. Très rapidement, un vaste programme de coupes budgétaires dans le domaine de la santé et l’éducation a été mis en route à travers une réforme constitutionnelle (Proposition d’Amendement Constitutionnel; PEC 55 dans l’original, ndlR). Des associations ont dénoncé ce projet de loi très controversé auprès de l’Organisation des Etats Américains (OEA). (6) Son but est d’empêcher tous les investissements dans le secteur public pour une durée de 20 ans. Ironie du destin, le principal responsable de la destitution de Dilma Roussef, l’ex-président de la chambre de députés Eduardo Cunha, a été condamné à de la prison pour corruption dans l’affaire Petrobras.

     

    « Venezuela est Mercosur »

     

    La droite est donc à l’offensive et, faute de légitimité, elle est pressée de démanteler les conquêtes de ses prédécesseurs dans le progrès social et la lutte contre les inégalités et la pauvreté. Son intolérance envers le processus bolivarien n’a d’égal que la conscience de la fragilité de son propre projet, qui est lié à la spoliation de l’avenir des peuples. En réalité, depuis la victoire de Mauricio Macri lors des élections en Argentine il y a un an, et l’arrivée au pouvoir de Michel Temer par le biais d’un coup d’État au Brésil, la droite latino-américaine a pour objectif prioritaire de détruire l’héritage de la décennie d’or qui mit un terme à la longue nuit du néolibéralisme.

    Comme l’a signalé la chancelière vénézuélienne, aux yeux de Temer, Macri et Cartes, le rôle que le Venezuela joue comme membre du Mercosur représente « un obstacle pour les négociations de libre commerce ». Elle a aussi alerté sur le projet qui se cache derrière cette attaque: « ce n’est pas l’occurrence d’un fonctionnaire, il s’agit d’un plan de restauration (conservatrice) ». Rodriguez a indiqué que l’attaque contre le MercoSur n’est que la première phase d’un « processus historique de déconstruction du politique par le capital », où la phase suivante serait le « démantèlement des autres organismes d’intégration régionale comme l’UNASUR ou la CELAC ». (7)

    Dans les années 1990 et au début des années 2000, la crise du modèle néolibéral arriva à son comble avec le « corralito » en Argentine. Cette recette semblait avoir ses jours comptés depuis qu’en 2005 Lula, Kirchner et Chavez rejetèrent l’ALCA à Mar del Plata. Avec l’adhésion au Mercosur du Venezuela en 2012, la dynamique du processus bolivarien d’intégration semblait irréversible. Mais il est aujourd’hui menacé par la formation de la triple alliance conservatrice. Désormais, cette union géopolitique stratégique entre les pays du Cône Sud et le Brésil n’est plus mise au service des peuples de Notre Amérique.

    Mais l’histoire montre que le virage à droite toute peut avoir des effets inattendus. La triple alliance serait-elle en train de creuser sa propre tombe ? L’intérêt des peuples est de s’unir contre ses oppresseurs. Il est temps que la deuxième indépendance, celle de l’émancipation économique et sociale des peuples latino-américains, puisse enfin voir le jour.

     

    Notes:

     

    1) Venezuela: Boicot en MercoSur de Argentina y Brasil tiene « sello imperial », 05-8-16, CNN en espanol http://cnnespanol.cnn.com/2016/08/05/venezuela-boicot-en-mercosur-de-argentina-brasil-y-paraguay-tiene-sello-imperial/

    2) Comité de Derechos Civiles y Políticos (CCPR) – Venezuela (2015), publié le 23 juillet 2015 http://acnudh.org/comite-de-derechos-civiles-y-politicos-ccpr-%e2%80%93-venezuela-2015/

    3) Conférence de presse de Delcy Rodriguez à la Casa Amarilla, 7 décembre 2016. https://www.youtube.com/watch?v=9GMD_TdUAgI

    4) Arbitrary Detention: UN expert group releases 21 Opinions on detention cases from 17 countries http://www.ohchr.org/en/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=20820&LangID=E#sthash.ZZ3rPXIU.dpuf

    5) Pire, selon la version qui a prévalu, le massacre aurait eu lieu à cause d’une embuscade préparée par les paysans. Quant aux 7 exécutions extra-judiciaires de paysans (sur un total de 10 paysans assassinés), elles ont été considérées comme étant de la légitime défense exercée par les policiers. En échange, onze paysans sont en train d’être jugés pour la mort de six policiers.

    http://www.nodal.am/2016/06/paraguay-a-cuatro-anos-de-la-masacre-de-curuguaty-la-justicia-se-prepara-para-condenar-solo-a-los-campesinos/

    6) Organizaciones brasilenas denuncian recortes en salud y educacion ante la OEA http://www.nodal.am/2016/12/organizaciones-brasilenas-denuncian-recortes-en-salud-y-educacion-ante-la-oea/

    7) Déclarations à la presse de Delcy Rodriguez à la Casa Amarilla, 9 décembre 2016.

     

    53, Chaussée de Haecht

     

    Source: Le Journal de Notre Amérique

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  • Voici pourquoi tout ce que vous avez lu sur les guerres en Syrie et en Irak pourrait être faux

    Voici pourquoi tout ce que vous avez lu sur les guerres en Syrie et en Irak pourrait être faux

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    Il est trop dangereux pour les journalistes d’opérer dans les zones contrôlées par les rebelles d’Alep et de Mossoul ; mais il y a une soif énorme de nouvelles du Moyen-Orient, c’est dire la tentation pour les médias de créditer l’information obtenue en seconde main.

    L’armée irakienne, soutenue par des frappes aériennes menées par les Etats-Unis, essaie de capturer l’est de Mossoul alors que l’armée syrienne et ses alliés paramilitaires chiites se fraient un chemin dans Alep-Est. Environ 300 civils ont été tués à Alep par l’artillerie et les bombardements du gouvernement dans la dernière quinzaine, et à Mossoul il y a eu sûrement environ 600 morts civils en un mois.

    En dépit de ces similitudes, les reportages des médias internationaux sur ces deux attaques sont radicalement différents.

    A Mossoul, où la perte de vie de civils est imputée à ISIS, avec son usage aveugle des mortiers et des kamikazes, l’armée irakienne et son soutien aérien reçoivent massivement le blanc-seign. ISIS est accusé d’empêcher les civils de quitter la ville, en vue de pouvoir les utiliser comme des boucliers humains.

    Cela contraste avec les descriptions de la sauvagerie inhumaine des forces du président Assad, qui massacrent indistinctement des civils, peu importe qu’ils restent ou essaient de fuir, dans les médias occidentaux. Le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Stephen O’Brien, a indiqué cette semaine que les rebelles d’Alep-Est arrêtaient les civils qui partaient — mais contrairement à Mossoul, la question est peu couverte.

    L’un des facteurs qui rend les sièges d’Alep-Est et de Mossoul-Est si semblables et différents des attaques au Moyen-Orient dans le passé, comme le siège israélien de Beyrouth en 1982 ou de Gaza en 2014, est qu’il n’y a pas de présence de journalistes étrangers indépendants. Ils ne sont pas là pour la très bonne raison qu’ISIS emprisonne et décapite les étrangers tandis que Jabhat al-Nusra, encore tout récemment filiale d’Al-Qaeda en Syrie, offre une ombre moins sanguinaire qui ne les détient généralement que pour la rançon.

    Ce sont les deux groupes qui dominent l’opposition armée en Syrie dans son ensemble. A Alep, bien que seulement 20% des 10 000 combattants soient de Nusra, ce sont eux — et leurs alliés d’Ahrar al-Sham — qui dirigent la résistance.

    Il n’est pas surprenant que les journalistes étrangers couvrant les développements dans Alep-Est et dans les zones rebelles de la Syrie le fassent en grande majorité depuis le Liban ou la Turquie. Un certain nombre de correspondants intrépides qui ont essayé de relater en témoins oculaires des zones tenues par les rebelles se sont rapidement retrouvés dans des coffres de voitures ou autrement incarcérés.

    L’expérience montre que les journalistes étrangers ont tout à fait raison de ne pas confier leur vie ni même à l’opposition armée la plus modérée en Syrie. Mais curieusement, les mêmes organisations médiatiques continuent de créditer la véracité de l’information provenant des zones sous contrôle de ces mêmes preneurs d’otages et ravisseurs potentiels. Ils se défendraient probablement en disant qu’ils s’appuient sur des activistes non partisans, mais tout porte à croire que ceux-ci ne peuvent fonctionner dans Alep-Est que sous la licence des groupes de type Al-Qaïda.

    Il est inévitable qu’un mouvement d’opposition se battant pour sa vie en temps de guerre ne produise, ou ne permette à des tiers de produire, que de l’information principalement propagandiste pour leur propre côté. La faute ne leur revient pas, mais elle revient au médias qui se laissent nourrir à la cuillère avec des histoires douteuses ou unilatérales.

    Par exemple, le film des événements qui ces dernières semaines sort d’Alep-Est se concentre presque exclusivement sur les scènes déchirantes de la tragédie humaine, telles la mutilation des civils ou la mort. On voit bien rarement le film des 10.000 combattants, qu’ils soient blessés ou vivants.

    Rien de tout cela n’est nouveau. Les guerres actuelles au Moyen-Orient ont commencé par l’invasion de l’Irak dirigée par les Etats-Unis en 2003, justifiée par la supposée menace de possession d’armes de destruction massive par Saddam Hussein. Les journalistes occidentaux ont largement suivi cette thèse, citant avec bonheur des témoignages de l’opposition irakienne prouvant l’existence des ADM.

    Quelques-uns de ceux qui ont produit ces histoires ont ensuite eu le culot d’accuser l’opposition irakienne de les avoir trompés, comme s’il y avait eu un droit d’attendre des informations impartiales de personnes qui avaient consacré leur vie à renverser Saddam Hussein, ou des Américains de le faire à leur place, dans ce cas particulier.

    La même crédulité médiatique a été mise en évidence en Libye lors du soulèvement soutenu par l’OTAN contre Mouammar Kadhafi en 2011.

    Émanant de l’opposition libyenne, des récits d’atrocités, dont beaucoup par la suite furent prouvés sans fondement par les organisations de défense des droits de l’homme, furent rapidement promus en tête des nouvelles, même si la source était partiale.

    La guerre syrienne est particulièrement difficile à rapporter car ISIS et plusieurs clones d’Al-Qaïda ont rendu trop dangereux de se présenter dans les zones tenues par l’opposition. Il y a une soif énorme de nouvelles sur ces endroits, aussi la tentation pour les médias est de donner du crédit à l’information de seconde main qu’ils obtiennent de la part de personnes qui en pratique ne peuvent fonctionner que s’ils sont en sympathie avec des groupes d’opposition à dominante jihadiste, ou s’il leur appartiennent.

    C’est toujours une faiblesse des journalistes de faire semblant d’extraire la vérité alors qu’en fait ils servent de courroie de transmission plutôt qu’être à l’origine de l’information en réalité produite par d’autres qui agissent dans leurs propres intérêts. Les journalistes comprennent vite que si les gens leur disent des choses c’est parce qu’ils promotionnent une cause qui pourrait en aller de leur propre carrière ou liée à des conflits bureaucratiques ou encore, peut-être, à de la haine sous les mensonges ou l’injustice.

    Un mot ici en défense de l’humble reporter sur le terrain : ordinairement, ce n’est pas lui, mais son bureau ou l’instinct de troupe des médias, qui décident de l’histoire de la journée. Les plus proches de l’action peuvent devenir douteux sur un conte juteux qui tiendra la Une des nouvelles, néanmoins il n’y a pas grand chose qu’ils puissent faire à ce propos.

    Ainsi, en 2002 et en 2003, plusieurs journalistes du New York Times écrivirent des articles mettant en doute la présence des armes de destruction massive pour seulement les retrouver enterrés dans le journal sous des articles prouvant que Saddam avait des ADM et menaçait le monde.

    Les journalistes et le public devraient considérer toutes les informations sur la Syrie et l’Irak avec un scepticisme raisonné. Ils devraient garder à l’esprit les paroles de Lakhdar Brahimi, ancien envoyé spécial de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie. S’exprimant après avoir démissionné de son mandat en 2014, il a déclaré que « tout le monde a son programme et les intérêts du peuple syrien viennent en seconde place, en troisième, ou pas du tout ».

    C’est une citation qui vient de l’ouvrage de Christopher Phillips The Battle for Syria : International Rivalry in the New Middle East (La bataille de Syrie : rivalité internationale au nouveau Moyen-Orient), une des recensions les mieux informées et non-partisanes de la tragédie syrienne déjà publiées. Par rapport à des explications rivales il pèse judicieusement la preuve de ce qui s’est passé et pourquoi. Il comprend la mesure dans laquelle l’agenda et le rythme des événements en Syrie ont été déterminés extérieurement par l’intervention de puissances étrangères poursuivant leurs propres intérêts.

    Dans l’ensemble, les experts gouvernementaux ont fait mieux que les journalistes, qui achetaient des explications simples de l’évolution des choses, en restant toujours convaincus qu’Assad était sur le point d’être renversé.

    Phillips rapporte qu’à un moment fort du soulèvement populaire, en juillet 2011, alors que les médias pensaient qu’Assad était fini, l’ambassadeur britannique de longue date à Damas, Simon Collis, avait écrit qu’« Assad peut encore compter sur le soutien de 30 à 40 pour cent de la population. »

    L’ambassadeur de France Eric Chevallier fut également prudent et pour recevoir finalement la semonce classique de ses maîtres, à Paris, qui lui répondirent simplement : « Vos informations ne nous intéressent pas. Bashar al-Assad doit tomber et tombera. »

    Traduction libre et gratuite de Louise Desrenards pour © Patrick Cockburn

     

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  • les guerres d’Irak et de Syrie : les mensonges + Fillon et le patronnat + Hollande le criminels etChomsky

    Le Grand Soir
    Journal Militant d'Information Alternative
     
    Vincent Delbalat
    Chères lectrices, chers lecteurs, Aujourd’hui nous sommes fiers de vous dévoiler enfin le troisième volet de la série documentaire « Revolucionarios » en VO et en VOSTFR. Revolucionarios 3 « Fidel », rassemble les anecdotes qu’ont pu nous livrer les anciens combattants à propos de Fidel Castro. Un documentaire qui, je l’espère, vous permettra de prendre du recul, surtout ces derniers temps. Après un mois de tournage à Cuba, financé par les lecteurs et lectrices du GS, réalisé avec l’apport matériel et (...) Lire la suite »
     
    Cette semaine
    Maïté PINERO
    Dans un langage châtié, vous en appelez (encore ! ) à « une bombe pour la tête de Castro 1, deux bombes pour Castro2 ». Combien vous en faut-il exactement pour mettre à feu et à sang La Havane « votre amour » et la petite île qui vous a vue naître ? Vous devriez ranger votre arsenal : en France, les appels au meurtre et au terrorisme sont punis par la loi. Mon pays entretient des relations diplomatiques avec Cuba et son Président était dernièrement notre invité. Cependant, vous avez raison, Madame, je (...) Lire la suite »
     
    Zoé VALDES
    Note de LGS : nous publions ici le droit de réponse demandée par Mme Zoé Valdés que nous avons reçu le 7 décembre 2016 à 17h59. Craignant avoir affaire à un agent provocateur cubain, nous avons demandé et obtenu la preuve qu’il s’agissait bien d’elle. Bonsoir, j’ai lu l’article de Maîté Pinero dans votre site où elle m’acuse d’espionne (https://legrandsoir.info/deuil-et-hommage-a-cuba-et-dans-le-monde-mais...). Je n’ai jamais connu cette femme à Cuba. Jamais. Je n’acepte pas cette calomnie et diffamation sur (...) Lire la suite »
     
    Patrick COCKBURN
    Il est trop dangereux pour les journalistes d’opérer dans les zones tenues par les rebelles à Alep et Mossoul. Pourtant il y a une attente énorme d’informations en provenance du Moyen Orient, et la tentation est grande pour les médias, d’accorder du crédit à des informations de seconde main. L’armée iraquienne, soutenue par des frappes aériennes américaines, essaie de s’emparer de l’Est de Mossoul au même moment que l’armée syrienne et ses unités paramilitaires chiites alliées progressent de leur côté (...) Lire la suite »
     
    Ségolène Royal a réveillé le nid de vipères droitières et solfériniennes
    Maxime VIVAS
    Ceci est le texte écrit de mon éditorial du 5 décembre 2016 dans le cadre d’une émission culturelle d’une heure que j’anime tous les lundis sur Radio Mon Païs à Toulouse (1). Là, je parle de Danielle Mitterrand, de Ségolène Royal, de Zoe Valdes, de Jacobo Machover, de faux dissidents, des médias, d’Amnesty International et des méthodes de fabrication des campagnes anticubaines. Pour finir, je raconte pourquoi Jacobo Machover, ayant eu l’imprudence de faire une conférence à Toulouse, a décidé de ne plus (...) Lire la suite »
     
    Bernard GENSANE
    Ce n’est pas pour des raisons personnelles que notre Fillon national souhaite abolir l’ISF. Son château – que nos médias déjà serviles dénomment « grande maison », à la rigueur « manoir » – étant sa résidence principale, il n’entre pas en compte pour l’ISF. Mais c’est « pour l’emploi » que Fillon veut diminuer le pouvoir d’achat des trois-quarts de la population d’au moins 10%, défonctionnariser la Fonction publique et casser la protection sociale mise en œuvre après la Deuxième Guerre mondiale par le député (...) Lire la suite »
     
    Bachar al-Jaafari
    Pour mémoire : Intervention du délégué permanent de la Syrie auprès des Nations Unies, lors de la réunion du Conseil de sécurité, ce 30 novembre 2016, suite à la demande urgente du ministre français des Affaires étrangères ; [NdT]. Merci Monsieur le Président, Si vous le permettez, je ferai une remarque avant de vous donner lecture de mon communiqué. Aujourd’hui, les invités chargés de présenter leur évaluation de ce qui se passe à Alep sont intervenus depuis Genève, Londres et Amman [MM. S. O’Brien, S. (...) Lire la suite »
     
    Mouna ALNO-NAKHAL
    Ce 29 novembre, la joie, certes mêlée de tristesse, de sang et de larmes, avait envahi le cœur des Syriens. Toutes les sources fiables leur apprenaient que 14 quartiers de l’est d’Alep étaient libérés des terroristes, que des milliers de leurs habitants séquestrés depuis l’été 2012 avaient pu -malgré les tirs des snipers qui tiraient sur ceux qui les fuyaient- rejoindre les positions de l’Armée syrienne, que la centrale hydraulique de Souleiman al-Halabi située dans ces quartiers avait été récupérée et en (...) Lire la suite »
     
    Ahmed BENSAADA
    Barack Obama Le président américain a obtenu le Nobel de la paix en 2009, neuf mois seulement après sa première élection. En guise d’encouragement ? Libye, Palestine, Syrie, Yémen… Les augures se sont largement trompés : en huit ans à la Maison Blanche, celui sur qui la planète comptait pour apaiser les tensions dans le monde a un bilan guerrier « exceptionnel ». Lorsque le prix Nobel de la paix fut décerné en 1906 à Theodore Roosevelt (président des États-Unis de 1901 à 1909), le New York Times commenta (...) Lire la suite »
     
    Fidel CASTRO
    En 1985, Fidel Castro a lancé une campagne internationale pour la constitution d’un front des pays endettés confrontés à des dettes insoutenables. Fidel déclare dans ce discours prononcé en août 1985 à l’issue d’une rencontre internationale consacrée à la dette : « nous nous sommes rendu compte qu’(...) en définitive le mot d’ordre d’annulation de la dette était valable pour tous les pays du Tiers-monde. ». Ses efforts pour favoriser une unité des peuples pour l’annulation de la dette du Tiers-monde ont (...) Lire la suite »
     
    ANTICONS - Observatoire du néo-conservatisme
    « Quand l’Assemblée nationale remballe Noam Chomsky » titrait le 30 novembre 2016 le journal en ligne Philosophie magazine. Le journal précise dans le préambule : « Le philosophe Noam Chomsky, figure mondialement réputée de la linguistique et intellectuel engagé, devait recevoir, ce mercredi, une distinction scientifique à l’Assemblée nationale, à Paris. L’International Society of Philology (« société internationale de philologie ») qui honore tous les cinq ans un grand grammairien ou un grand critique (...) Lire la suite »
     
    Jacques-François BONALDI
    Ce n’est pas le Fidel, l’orateur le plus brillant et le plus profond et le plus pédagogique de l’époque contemporaine ; ce n’est pas le tribun des rassemblements d’un million de personnes attentives – mieux : captivées – sur la place de la Révolution ou sur d’autres places d’autres villes de l’île ; ce n’est pas le dirigeant débordant d’initiatives et d’idées pour améliorer le sort de ses concitoyens et dont il serait interminable de dresser la liste, depuis le système de santé jusqu’au système énergétique ; ce (...) Lire la suite »
     
    Maïté PINERO
    Certains événements agissent comme des commotions, provoquent des sortes de courts-circuits et flashs de la mémoire. Jeudi soir, en lisant l’information affichée sur le portable, celle d’une scène inouïe au Sénat, une Nouvelle de Julio Cortazar, « Apocalypse De Solentiname », m’est revenue. L’écrivain regarde les photos prises lors de son séjour chez les pêcheurs nicaraguayens qui ont peint les évangiles avec le père Cardenal, théologien de la Libération. Les images défilent devant ses yeux mais aucune ne (...) Lire la suite »
     
    Christopher KETCHAM
    La vérité a balayé le pays, la vérité Trumpienne de ce que sont les États-Unis, ce pays que nous refusons de voir. Cette élection est comme le portrait de Dorian Gray dévoilé : une figure hideuse et dérangée, trop longtemps rangée dans un placard mais désormais à l’air libre. Il faut lui souhaiter la bienvenue. Parce que Trump est le représentant honnête du peuple étasunien. Narcissique, gourmand, grossier, arrogant, ambitieux, menaçant, baignant dans son ignorance, bouillonnant de ressentiment : Voici le (...) Lire la suite »
     
    Carlyn Harvey
    L’ONU vient de rejeter un appel du gouvernement britannique. Et le résultat pourrait être la libération de Julian Assange, fondateur de Wikileaks, réfugié depuis quatre ans dans l’ambassade équatorienne de Londres. Renverser les décrets de l’ONU Le Royaume-Uni avait fait appel contre une décision de l’ONU rendue en février. Le Groupe de travail des Nations Unies sur les détentions arbitraires a estimé que le confinement d’Assange dans l’ambassade équatorienne constituait une détention arbitraire et a (...) Lire la suite »
     
    Paulo Paranagua, enfumeur droitier et militant politique camouflé
    Luis Alberto REYGADA
    Le Grand Soir a publié plusieurs dizaines d’articles ces dernières années pour alerter les lecteurs sur la partialité militante droitière du correspondant du Monde en Amérique latine, Paulo Paranagua. Avec un journaliste pareil, les oppositions politiques aux gouvernements de gauche latino-américains n’ont pas besoin de représentants en Europe. Ici, par exemple, https://www.legrandsoir.info/En-France-l-obsession-de-Paranagua-Fidel-... Paranagua nous indiquait que la popularité du dirigeant de la (...) Lire la suite »
     
    Juan COLE
    Depuis huit ans c’est le Parti Démocrate qui incarne l’Establishment, et on peut dire que les Clinton l’incarnent depuis 24 ans. Depuis la fin des années 1990, les membres de la classe ouvrière blanche titulaires au mieux d’un diplôme d’études secondaires ont vu leur espérance de vie chuter considérablement, au point qu’ils sont en train de mourir à un rythme bien plus rapide que les statistiques ne le prévoient. Voici un an, Anna Case et Angus Deaton, économistes à l’Université de Princeton, ont publié (...) Lire la suite »
     

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  • Les syndicats européens mettent la Palestine à l’agenda

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    Le peuple palestinien souffre de l’occupation israélienne depuis 50 ans. Cette situation a complètement désorganisé le marché du travail. Des représentants de syndicats palestiniens ont récemment participé à un séminaire à Bruxelles. L’objectif : renforcer la collaboration entre les syndicats européens et palestiniens.

    Une centaine de syndicalistes de Palestine, Belgique, France, Espagne, Angleterre, Norvège et Irlande ont pris part au premier séminaire coorganisé par la Centrale Générale – FGTB. 29 syndicats qui représentent plus de 3 millions de travailleurs soutiennent cette initiative.

    Ghada Ghalyoun du syndicat palestinien PGFTU, partenaire de notre centrale, a témoigné des conditions de travail en Palestine. Ces dernières années, le chômage a encore très fortement augmenté. Dans la Bande de Gaza, 42% de la population est sans emploi.

    Chercher un emploi en Israël

    « Les provocations s’empirent. Les infrastructures sont détruites, les colonies illégales continuent de proliférer, les terres et les ressources sont pillées, et puis il y a ce mur qui isole encore plus les gens. »

    De plus en plus de palestiniens sont obligés de chercher un emploi en Israël ou dans les colonies. « C’est chaque jour un véritable calvaire pour se rendre au travail, avec une longue attente aux checkpoints. Le mur a encore compliqué les choses » déclare Ghada. De plus, une personne sur trois n’a pas d’autorisation légale. « Elles doivent franchir la frontière illégalement et ne disposent pas de protection en tant que travailleur ».

    Emplois dangereux

    En théorie, les travailleurs palestiniens jouissent des mêmes droits que les israéliens. Mais dans la pratique, ils sont exploités et discriminés. Ils sont souvent utilisés pour les emplois dangereux et insalubres.

    Ils se trouvent donc dans une situation particulièrement précaire, dont on hésite pas à profiter. Wehbe Badarbeg de Arab Workers Union a dénoncé un tract des syndicats israéliens, qui exhortait les travailleurs à ne pas prendre part à une manifestation. Dans un autre cas, les travailleurs palestiniens ayant participé à une manifestation ont été licenciés.

    Pression sur l’Europe

    « Nous devons exiger que l’UE mette en œuvre sa propre politique et cesse de soutenir Israël. » soutient le journaliste David Cronin qui suit de près la politique européenne autour de la Palestine. « Le seul espoir de changement réside chez les citoyens ordinaires, dont les membres des syndicats. Ils peuvent faire pression sur l’Europe. »

    Les échanges ont permis de tirer les leçons des campagnes de chacun. Ainsi, le gouvernement portugais s’est retiré du projet Law Train, un projet de collaboration avec la police israélienne concernant les techniques d’interrogatoire de la criminalité internationale. Il a fallu une intense campagne pour y parvenir.

    La coopération est nécessaire

    Pour Patricia McKeow du Irish Congress of Trade Unions (ICTU), de telles campagnes ne sont pas toujours faciles à mettre en place. Les syndicats irlandais ont notamment été impliqués dans le processus de paix en Colombie : « Le soutien est venu de très nombreux pays. C’était incroyable. Mais si nous mettons le processus de paix palestinien à l’agenda, c’est assez différent. Il y a peu de gouvernements qui veulent vraiment se bouger. Et se taire, c’est finalement marquer son accord avec ce qui se passe en Palestine : un régime d’apartheid, l’humiliation et la violation des droits de l’homme. »

    Le séminaire de Bruxelles est une première étape pour construire un réseau efficace de syndicats et militants pour mettre un terme à la complicité de l’Europe à la violation des droits internationaux.

    Plus d’info : La Centrale Générale – FGTB et FOS ont réalisé une brochure Travailler sous l’occupation israélienne.

     

    Source: ACCG

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  • Etats-Unis : victoire des Sioux face au projet d’oléoduc qui menace leurs terres


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    Les Sioux de la réserve de Standing Rock, dans le Dakota du Sud, viennent de remporter une grande victoire le 4 décembre.

    Depuis le 1er avril, ils ont établi un camp de résistance pour bloquer un projet d’oléoduc, le Dakota Access Pipelined’une longueur de 1800 kilomètres, qui menace des sites culturels ancestraux et leurs sources d’eau. Le 4 décembre, le Corps des ingénieurs de l’armée américaine a annoncé qu’il refusait à la société pétrolière un permis de forage sous la rivière Missouri. La secrétaire adjointe aux travaux civils de l’Armée de terre précise dans un communiqué que le gouvernement va « entreprendre une étude d’impact environnementale complète » et « étudier des tracés alternatifs ». Cette déclaration stoppe officiellement la construction du pipeline, évalué à 3,8 milliards de dollars, et financé en partie par des banques françaises.

    « Cette bataille est gagnée, mais la guerre n’est pas terminée »

    « Nous appuyons sans réserve la décision de l’administration et saluons le courage dont ont fait preuve le président Obama, le Corps de l’armée, le ministère de la Justice et le ministère de l’Intérieur, de prendre des mesures pour corriger le cours de l’histoire et faire ce qui est bon », a réagi le président de la réserve de Standing Rock, Dave Archambault. D’autres opposants au projet d’oléoduc se montrent néanmoins plus prudents, mettant en avant la possibilité que la compagnie exploitante Energy Transfer Partners fasse appel de la décision. « Tout le monde doit rester en place », commente Frank Archambault, un membre de la tribu de Standing Rock, qui s’est installé avec toute sa famille dans le camp de résistance depuis quatre mois. « On nous a menti et trompé tout ce temps. Pourquoi cette fois-ci serait-elle différente ? » 

    L’entrée en fonction du président Donald Trump en janvier 2017 pourrait également changer la donne. La semaine dernière, il a rappelé qu’il appuyait le projet d’oléoduc, mais il assure que son soutien n’a rien à voir avec son investissement… Donald Trump a investi entre 500 000 et un million de dollars dans la compagnie Energy Transfer Partners, et une somme similaire dans la société Phillips 66 qui bénéficiera de 25 % de parts dans l’oléoduc, une fois sa construction achevée (voir ici). Pour l’heure, les représentants de l’équipe de transition de Donald Trump n’ont pas répondu aux demandes de commentaires. « Cette bataille est gagnée, mais la guerre n’est pas terminée », résume l’un des opposants.

    Source: Bastamag

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